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Avec Aurélien Pradié, député du Lot

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-02-25##

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Transcription
00:00— Jean-Jacques Bourdin. — Notre invité ce matin, Aurélien Pradié, qui est député du Lot. Bonjour. — Bonjour.
00:06— Merci d'être avec nous. Vous êtes non inscrit à l'Assemblée nationale, mais vous êtes toujours membre du bureau politique des Républicains.
00:12— Oui, parce que c'est ma famille politique. J'y ai des amis. Et donc je crois que je reste membre du bureau politique, en effet.
00:19— Alors je reviendrai sur les Républicains tout à l'heure. Mais je voudrais quand même ouvrir cet entretien avec cette rencontre
00:27entre Donald Trump et Emmanuel Macron hier à la Maison-Blanche, dont on a beaucoup parlé et dont parlent les médias américains ce matin.
00:35Et hier soir, ils en ont parlé toute la soirée. Est-ce qu'Emmanuel Macron, à la Maison-Blanche, a ramené l'Europe dans le jeu entre Trump et Poutine ?
00:48— La réponse est non. Est-ce que c'est une étape qu'il fallait franchir sûrement ? C'est le rôle du président de la République de se rendre aux États-Unis
00:56comme il l'a fait. Mais mesurons à quel point le chemin est long. Ce qui se joue aujourd'hui est absolument déterminant,
01:04pas seulement pour l'avenir de la France mais pour l'avenir du monde. Il faut mesurer la gravité des enjeux, y compris diplomatiques.
01:10Le président Trump a à l'esprit de recréer un axe de force entre les États-Unis et la Russie, et notamment pour aller rediscuter
01:18ensuite avec la Chine dans un rapport de force qui ne sera pas le même, puisqu'il aura à ses côtés le soutien de la Russie.
01:24Qu'est-ce que nous, nous pesons là-dedans ? La vérité est que nous ne pesons quasiment rien. Et la mise en scène à laquelle on a eu droit
01:31d'un côté comme de l'autre d'ailleurs hier est une petite goutte d'eau dans l'immensité de ce que l'Europe et la France ont à reconstruire,
01:39y compris sur la question ukrainienne. Et ce qui me manque, moi, sont les conditions que la France et l'Europe vont poser.
01:45À quelles conditions acceptons-nous demain un accord de paix qui serait signé peut-être dans le dos des Ukrainiens,
01:51et en tous les cas dans notre dos ? C'est une question fondamentale. Il n'en a pas été question hier.
01:55— Oui, mais Aurélien Pradié, pour l'instant, il n'est pas question d'accord de paix. Il est question déjà de trouver les conditions
02:01d'une première trêve dans la guerre entre l'Ukraine et la Russie. Vous êtes bien d'accord ?
02:06— Nous sommes d'accord sur cela. Mais là encore, que pesons-nous ? Regardons les intérêts que défend Trump.
02:11Vous vous rendez compte la vision du monde qui peut être la sienne ? Depuis plusieurs jours, de quoi est-il question
02:16entre Trump et l'Ukraine ? Il est question des terres rares. Il est question d'un accord marchand.
02:22— Oui. C'est ce que veut Trump. Il veut mettre la main sur les richesses minières ukrainiennes.
02:28— Mais vous vous rendez compte la vision du monde qui est la sienne ? C'est un accord commercial.
02:32Le sujet pour Trump n'a rien à voir avec le sujet des valeurs que nous défendons, nous, l'Europe et la France.
02:38Son sujet, c'est un sujet mercantile. C'est sa vision du monde. C'est la vision que lui et que Musk portent.
02:44C'est la vision désormais qui est celle des États-Unis, une vision mercantile des relations humaines.
02:50Qu'est-ce que nous pesons là-dedans, nous, l'Europe ? Et puis pardon, Jean-Jacques Bourdin, mais que pesons-nous,
02:54la France, qui a une situation déficitaire budgétaire catastrophique, une situation politique instable ?
02:59— Aurélien Pradié, à force de répéter que nous ne pesons rien, que nous n'existons pas, nous n'existons pas réellement.
03:07Je veux dire, ce discours est un peu nihiliste. — Non, il n'est pas nihiliste.
03:10— Aurélien Pradié, il est réaliste, oui. Mais l'Europe, l'Europe n'est-elle pas, à l'occasion de ce conflit,
03:18à l'occasion de ce dialogue nouveau entre Trump et Poutine, l'Europe n'est-elle pas en train de se retrouver, de se reconstruire, d'exister autrement ?
03:30Vous avez vu les déclarations des uns et des autres. Je vais y revenir.
03:33— Jean-Jean Bourdin, vous avez raison. Mais la première étape à tout cela, c'est la lucidité. Et ce que je dis n'est pas
03:38une position défaitiste. C'est une position de lucidité, parce que je ne peux pas me satisfaire à ce que, depuis des mois
03:45et peut-être même des années, nous jouions les enfants dans cette scène. Alors l'issue, l'issue, puisque nous en parlons.
03:52— Alors que faire ? Alors que devons-nous faire, en Europe ? — Première chose, nous devons, en Europe, nous réarmer.
03:56C'est une question fondamentale. Ça fait 15 ans qu'on le dit. Ça fait 15 ans qu'on le dit. — Mais l'Europe est divisée
04:01sous cette question. — Non, elle n'est pas si divisée que cela. Chaque pays est en capacité... — Demandez à M. Orban,
04:05demandez à d'autres responsables. — Nous n'avons pas besoin, Jean-Jacques Bourdin. Nous n'avons pas besoin que tous les États
04:10de l'Europe soient en accord pour que chacun puisse aussi se réarmer, y compris la France. Et cette question du réarmement,
04:16elle est fondamentale, y compris de notre industrie militaire. Dans un pays comme le nôtre, c'est essentiel.
04:21Et puis j'ajoute un dernier point qui, en diplomatie, va vous paraître une arme secondaire et qui pourtant est fondamentale.
04:26C'est notre vision du monde. Donald Trump a une vision du monde. C'est la vision mercantile que j'évoquais tout à l'heure.
04:32Et elle est claire. Les Chinois ont une vision du monde. Les Russes ont une vision du monde, celle de l'impérialisme.
04:38Quelle est la vision du monde de la France et de l'Europe ? Et vous avez raison de dire que là, nous avons un espace.
04:42Nous qui croyons aux libertés, nous qui croyons à la citoyenneté, nous qui croyons au respect des frontières,
04:48c'est une vision que nous devons adresser au monde. Et cette question-là, c'est la question qui est pendante aujourd'hui.
04:53De cette situation peut sortir le meilleur ou le pire. Je souhaite qu'il sorte le meilleur pour l'Europe.
04:58Mais je ne me satisferai pas d'un petit spectacle, parce que la situation est beaucoup trop grave.
05:02— Oui. Mais il est évident. Mais on ne peut pas ne pas dialoguer avec Donald Trump. Vous serez d'accord en rien.
05:07— Évidemment qu'il nous faut dialoguer avec lui. Je n'ai pas dit l'inverse. Mais il nous faut confronter sa vision avec notre vision du monde.
05:14— Alors notre vision. Mais enfin, nous sommes parcourus de divisions en Europe. Pourquoi ?
05:20Nouvelle aide militaire à l'Ukraine, qui a été décidée hier, 3,5 milliards d'euros. Chaque pays contributeur va devoir faire un effort.
05:27Donc la France va devoir faire un effort. Est-ce que nous devons faire un effort budgétaire pour améliorer notre budget militaire,
05:34pour augmenter nos dépenses militaires ? Oui ou non ? Et on dépend de quoi ?
05:38— La réponse est oui. Et d'ailleurs, nous avons depuis quelques jours la démonstration que c'est nécessaire.
05:44Le président de la République française agite la question de la dissuasion nucléaire depuis quelques jours,
05:48avec une faute gigantesque, qui est l'idée de la partager avec d'autres pays. — Mais non, c'est pas lui qui l'a agitée.
05:52C'est Merz qui l'a agitée en premier. C'est le futur chancelier allemand, Aurélien Pradié.
05:58— Non, pardon, mais il y a déjà plusieurs mois, Emmanuel Macron avait agité cette question de la dissuasion nucléaire. Pourquoi ?
06:04Parce que nous n'avons pas la capacité de faire peur avec autre chose que la dissuasion nucléaire. Or, c'est une faute.
06:09La dissuasion nucléaire... — Heureusement que nous l'avons. Non ? — Bien sûr. Mais je ne vous dis pas cela.
06:13Je vous dis simplement que la dissuasion nucléaire, c'est de la dissuasion, et que ça fonctionne dès lors que vous êtes en capacité
06:19d'avoir une force militaire avant l'arme nucléaire, évidemment, pour faire peur à d'autres pays du monde.
06:25Il faut que notre budget militaire se renforce. Il faut que notre industrie... — Il a déjà été renforcé. Il faut encore accélérer...
06:30— Il faut accélérer, évidemment, sur ce sujet. — ...les investissements militaires. — Bien sûr. Il nous faut réorganiser,
06:36comme c'est déjà le cas en partie, notre industrie d'armement, qui, dans notre pays, est une chance considérable
06:41et qui a besoin de soutien supplémentaire. Et puis je le redis, il y a une arme qu'il nous faut utiliser, c'est la diplomatie.
06:47Je sais que dans une période et dans un monde qui nous paraît fracassé de toutes parts, ça nous paraît dérisoire.
06:52Mais pour élargir le sujet, sur l'Ukraine comme sur l'Algérie comme sur tous les autres pays du monde, ce qui manque aujourd'hui
06:59à la France, c'est la diplomatie. Et pourtant, Jean-Jacques Bourdin, depuis des décennies, peut-être même des siècles,
07:05ce qui a fait la force de la France n'était pas tant sa force militaire que sa force diplomatique.
07:10Et cette force diplomatique, nous l'avons perdue. — Bien. Aurélien Pradié. Donc la France doit faire un effort financier
07:15pour son industrie de défense. Et pour sa défense, on est bien d'accord. Donc il va falloir trouver de l'argent
07:20avec le budget que l'on connaît. Vous en serez d'accord. — Bien sûr. — Il va falloir que les critères de masse riche
07:26volent en éclats. Le fameux 3% vole en éclats au niveau européen. Il va falloir que l'Europe aussi dépense.
07:33Alors certains ont envisagé un grand emprunt européen de plusieurs centaines de milliards d'euros.
07:38Vous y êtes favorable ? — Pardon de revenir à ce que j'évoquais à l'instant, Jean-Jacques Bourdin.
07:42Mais vous renforcez une armée ou des armées, vous renforcez une force de frappe militaire quand vous avez une vision.
07:49J'insiste sur ce point, mais parce que c'est dramatique. Aujourd'hui, tous les autres pays du monde
07:54ou les grands espaces du monde portent une vision. — Mais alors quelle est la vision de l'Europe ?
07:58— Eh bien c'est toute la question, Jean-Jacques Bourdin. Quelle est la vision de l'Europe ?
08:01Qu'est-ce que nous défendons en Ukraine et ailleurs ? Eh bien je pense que c'est ce travail-là que nous devons faire.
08:07— Et que défendons-nous ? Je vous pose la question. — Dans ce travail-là, la France a un rôle essentiel.
08:11Ce que nous défendons, c'est la souveraineté des États. C'est ce que nous avons toujours fait.
08:15Ce que nous défendons, Jean-Jacques Bourdin, c'est la paix. La paix. Nous l'avons toujours fait.
08:20— Donc la souveraineté des États. Donc nous défendons l'Ukraine contre l'agression russe.
08:23— Mais bien sûr. Mais c'est ce que nous faisons déjà depuis des mois. Et il n'y a pas l'ombre d'un débat.
08:26Mais revenons à l'essentiel. — Donc aujourd'hui, est-ce que nous devons aider encore plus l'Ukraine
08:31financièrement et militairement ? — Oui. J'ai répondu à cette question il y a un instant.
08:35Oui, bien sûr. Mais nous devons aussi renforcer notre diplomatie. Et tout se tient.
08:40Aujourd'hui, qu'est-ce qui fait que nous avons quelques difficultés de dépendance avec d'autres pays du monde ?
08:45C'est le fait notamment que d'un point de vue énergétique, nous ne soyons plus dépendants.
08:48Vous voyez ce que j'essaie de faire, Jean-Jacques Bourdin ? Ce n'est pas de me défausser,
08:51mais c'est d'élargir le champ de vision. Ce qui fait que la France n'a plus de vision aujourd'hui
08:56et de poids dans le monde, c'est par exemple le fait que nous n'ayons plus de souveraineté énergétique.
09:00C'est le fait, dans quelques années, que nous n'aurons plus de souveraineté alimentaire.
09:03Je vous le dis ici à votre micro, Jean-Jacques Bourdin. Dans quelques années, l'alimentation
09:07sera le nerf de la guerre, le nerf des guerres dans le monde. Est-ce qu'aujourd'hui, nous sommes
09:12équipés pour avoir une souveraineté alimentaire, celle que nous avons eue à la reconstruction,
09:16à l'après-guerre ? La réponse est non. Et oui, quand on parle de notre agriculture,
09:20quand on parle de notre souveraineté énergétique, on prépare la paix de demain
09:25ou on prépare les dépendances de demain. Tout ça se tient.
09:28— Alors que vous êtes proche de Frédéric Schmers, le nouveau chancelier allemand, enfin proche
09:34politiquement, non ? — Oui, c'est une sensibilité qui est proche
09:36de celle des Républicains historiquement. — Lorsqu'il dit « c'est une révolution »
09:41dans la bouche des Allemands, lorsqu'il dit « nous sommes prêts à placer l'Allemagne
09:46sous protection nucléaire française et britannique », c'est une révolution, non ?
09:51— Bien sûr que c'est une révolution. — C'est une évolution même en Europe.
09:55— Parce que l'histoire ne se répète jamais deux fois de la même manière.
09:58— Est-ce qu'on doit dire oui à M. Mertz ? Oui, nous sommes prêts, nous, à mettre
10:02notre bouclier nucléaire à votre disposition. — Que la France ait un rôle de protection,
10:07y compris de certains de ses partenaires européens, la réponse est oui,
10:10parce que nous l'avons toujours fait, y compris d'un point de vue militaire,
10:14il y a quelques longues décennies. Nous avons toujours eu ce rôle de protection,
10:17qui est un rôle mutuel. Mais j'insiste, Jean-Jacques Bourdin, n'allez pas à la facilité.
10:22La facilité, ce sont ces débats, y compris sur l'arme nucléaire,
10:25où chacun joue un peu à se faire peur. Le sujet, c'est qu'est-ce que nous sommes
10:29capables de faire... — Donc M. Mertz va à la facilité.
10:30— Bien sûr qu'il va à la facilité, comme beaucoup d'autres, y compris dans notre
10:33propre pays, y compris lorsque le président de la République française parle de dissuasion
10:37nucléaire, comme ça, comme si c'était une solution facile.
10:40— Et pourquoi ne pas mettre en place une clause mutuelle de défense entre plusieurs
10:44pays d'Europe ? — Mais nous avons déjà, dans le cadre
10:47notamment... — Dans le cadre de l'OTAN.
10:48— Mais bien sûr, dans le cadre de l'OTAN, des accords de ce type-là.
10:50— Pourquoi ne pas signer de nouveaux accords européens – on oublie les États-Unis – européens
10:57qui permettraient de mutualiser la défense européenne ? Vous y êtes favorables ou pas ?
11:01— Moi, je n'ai pas d'opposition à cela. Je dis simplement qu'il y a une chose qui
11:03ne se négocie pas, c'est l'autonomie militaire et stratégique de la France. C'est la règle,
11:09depuis toujours. Oui, mais ça ne se négocie pas. Et j'insiste sur tout ce que je viens
11:12de vous dire. Tout cela, c'est une manière, au fond, de montrer nos muscles alors que
11:16nous en manquons. Je le redis, Jean-Jacques Bourdin. Comment voulez-vous que l'on impressionne
11:20le monde avec une arme nucléaire si l'on n'est même pas capable, dans les années
11:25qui viennent, d'avoir une indépendance énergétique et alimentaire ? Tout ça ne se tient pas.
11:30Vous faites peur avec la grosse artillerie, pour dire les choses simplement, si déjà
11:34vous êtes capable d'assurer devant le monde une certaine indépendance.
11:38— Alors la France et l'Algérie, forte tension. Alors que faut-il faire ? J'avais tout à
11:44l'heure le représentant du peuple kabyle qui nous disait que l'Algérie volontairement
11:51agitait ses tensions, volontairement pouvait provoquer même jusqu'à des attentats le
11:58rôle des influenceurs, etc., etc. Que faut-il faire aujourd'hui ? Vous me parliez de diplomatie.
12:04Très bien. C'est ce que dit Dominique de Villepin. Il dit non, non, je ne veux pas
12:07dire que l'Algérie est une dictature. Moi, je prône la diplomatie. Vous aussi ? Dominique
12:13de Villepin a raison sur beaucoup de points. — Est-ce que l'Algérie est une dictature ?
12:16— Pour moi, c'est un régime qui se comporte comme un régime de dictateurs. Oui, les choses
12:20sont claires. Mais mon jugement moral, Jean-Jacques Bourdin, il est très clair sur l'Algérie
12:24et sur l'autorité algérienne, plutôt, pour être plus précis. — Oui, l'autorité, oui.
12:27— Bien sûr. Mais pour le reste, ce qui compte, c'est que nous avancions. Au fond,
12:32vous le voyez, l'influenceur algérien qui nous a été renvoyé comme un colis au début
12:36de l'année, c'était début janvier. Et depuis ? Et depuis, est-ce qu'on va laisser
12:40couler le sang sur le sol français aussi longtemps ? La seule chose qui compte,
12:44Jean-Jacques Bourdin, c'est que nous puissions renvoyer ces individus dans leur pays. Alors
12:48disons les choses clairement. — Comment obtient-on ça ? Par la diplomatie,
12:51comme vous disiez tout à l'heure ? Parce que vous défendiez la diplomatie.
12:54— Mais la diplomatie, c'est pas la gentillesse. La diplomatie, c'est le vrai rapport de force.
12:57Alors soyons très clairs, Jean-Jacques Bourdin. — Oui.
12:59— Quel est aujourd'hui le premier fournisseur de gaz qui a remplacé la Russie pour l'Europe,
13:04en rentrant par l'Italie et par l'Espagne ? — Oui.
13:06— L'Algérie. L'Algérie. C'est ce qui se passe aujourd'hui. Le gaz naturel vient d'Algérie.
13:11On ne peut pas faire les gros bras. On ne peut pas faire les gros bras en expliquant...
13:15— Le gaz naturel liquide ne vient pas que d'Algérie, vous le savez bien.
13:19— Il ne vient pas que d'Algérie. Ce n'est pas ce que je vous ai dit.
13:21— Beaucoup des États-Unis, encore beaucoup de Russie...
13:24— Jean-Jacques Bourdin. — ...et d'ailleurs.
13:25— Non, non, non. Soyons précis. Soyons précis.
13:27— Alors l'Algérie, oui. — Pardon. J'insiste parce que
13:29c'est un point essentiel. — Alors allez-y.
13:31— Il faut avoir les deux yeux ouverts, pas seulement un. Il se trouve qu'aujourd'hui,
13:34l'Algérie est un fournisseur qui a remplacé quasiment principalement...
13:38— C'est l'un des fournisseurs. — Oui, mais qui a remplacé quasiment
13:39principalement la Russie pour une raison très simple. C'est qu'on s'est défait de la Russie
13:43pour ensuite se tourner vers l'Algérie. Mais pourquoi est-ce que...
13:45— Enfin le gaz naturel russe entre en Europe. Et même plus 80% d'importation de gaz russe en 2024.
13:53— Oui. Mais l'année dernière, Jean-Jacques Bourdin, le volume de gaz que nous importions
13:56en Algérie était plus important. — Alors que fais-toi avec ce gaz ?
13:59— Et donc nous devons avoir cette discussion globale.
14:01— On dit non. — Non, je ne dis pas qu'on dit non.
14:03Laissez-moi définir ce que je veux dire. — Alors allez-y.
14:06— Un autre point précis. Aujourd'hui, toute la zone du Sahel, qui est un bastion terroriste
14:11et un nid à terroristes, nous avons besoin que les autorités algériennes fassent un peu leur
14:16boulot pour éviter que tout le monde nous arrive directement. — Donc nous avons besoin de l'Algérie.
14:19— Mais nous avons besoin de tous les pays du monde. Aujourd'hui, la France discute avec la Syrie.
14:23Pourquoi ils sont des enfants de cœur ? La Syrie ne sont pas des enfants de cœur. Vous voulez avoir
14:26mon jugement moral sur l'Algérie comme sur la Syrie ? Je vous les donnez. Sur ces deux autorités politiques,
14:31ce sont des pays probablement à l'évidence voyous et ce sont des régimes dictatoriaux.
14:36Une fois que j'ai dit ça, on a réglé quoi ? Vous voulez que je fasse mon numéro de claquette
14:40en vous disant qu'il faut faire le rapport de force avec l'Algérie et que nous soyons incapables
14:43de renvoyer qui que ce soit ? — Alors que faire ?
14:45— Il faut que le président de la République s'investisse dans cette question. Et puis je vais vous dire
14:49une chose. Pour moi... — Non mais d'accord, mais ça va... Mais que faire ?
14:51Que dois-tu dire et faire ? — Laissez-moi un instant pour dire...
14:54— Allez-y, allez-y. Quelle solution ? — Ce dont nous avons besoin aujourd'hui,
14:56c'est d'un ministère chargé de la seule question de l'immigration, de la seule question de l'immigration.
15:01Pas un ministère de l'Intérieur, un ministère de la Justice et un ministère des Affaires étrangères.
15:05Il faut un ministère qui traite de toutes ces questions en même temps. Et nous devons, nous devons
15:09nous remettre autour de la table avec les autorités algériennes. Nous devons faire pression sur tous
15:13les sujets politiques, y compris faire notre boulot diplomatique, dire ce sur quoi nous pouvons poser.
15:21Je reviens sur la question... — Fermeture des consulats, moratoire sur les visas, gel des avoirs
15:26des oligarques algériens. Il faut prendre toutes ces mesures immédiatement. — Elles ne suffiront pas.
15:29Elles ne suffiront pas. C'est ça, la vérité. Moi, je ne veux pas mentir aux Français. Je ne veux pas
15:34raconter de baratins en vous disant que parce qu'on va supprimer et il faut le faire quelques visas,
15:39on va régler le problème. Vous l'avez dit à l'instant. Les autorités algériennes se nourrissent
15:43de ce rapport de force. Politiquement, ça leur rend service. Et donc ce qu'il faut, c'est que
15:48depuis la question économique, depuis la question du gaz jusqu'à la question de la sécurisation
15:52de la zone Sahel, définir ce que nous avons comme intérêt commun et installer ce rapport de force
15:58fondamental, mais pas seulement avec des phrases, avec des actes, parce que vous en conviendrez
16:03comme moi... — Brotaillot, ce ne sont que des phrases. — Non, mais je n'ai pas de vocation à critiquer
16:07les uns les autres. C'est pas mon sujet. Le sujet aujourd'hui, Jean-Jacques Bourdin... — Vous pensez à quelqu'un
16:10lorsqu'on ne dit pas avec des phrases. — Non, je pense à tout le monde. Je pense à tout le monde.
16:14Et je me mets dedans, parce que la vérité, c'est qu'on ne mesure pas l'envergure du sujet. Et vous voyez bien
16:20que sur cette question algérienne, ce qui compte, c'est qu'on puisse renvoyer les individus dangereux.
16:24Tant que nous n'aurons pas de solution à cette question, on aura fauté. On sera pas à la hauteur
16:28de nos responsabilités. Et moi, je refuse de revenir ici dans quelques semaines en ayant eu encore
16:33des attentats avec des individus. Je peux me plaindre en permanence de les avoir sur le sol. Ce que je veux,
16:38c'est qu'ils soient expulsés. Et je pense que c'est ce que les Français veulent aussi. — Ce que vous voulez,
16:41c'est ce que l'Algérie accepte de les reprendre. — Oui. Et c'est ce type de discussion qu'il faut que nous ayons
16:46avec eux. Je le redis depuis la question de l'énergie jusqu'à la question des visas. — Et sans oublier
16:51Boalem Sansal, qui est emprisonné injustement en Algérie et obligé de prendre un avocat non juif.
16:57— Et c'est une honte absolue pour les valeurs que la France défend. Mais prenons cet exemple un instant.
17:02— Oui. — Qu'est-ce qui est l'essentiel dans cette affaire ? C'est que cet écrivain soit libéré. C'est ça qui compte.
17:08L'honneur de la France, c'est de réussir à le libérer. Et moi, je pourrais aller sur tous les plateaux de télévision,
17:14comme je l'ai souvent fait, en disant que c'était une honte. Ce qui compte pour moi, c'est la libération.
17:18Avec combien d'autorités dictatoriales la France a discuté depuis des années pour libérer des otages ?
17:24Parce que c'est un otage, parce que c'est un individu injustement emprisonné. C'est ça, la diplomatie.
17:29Moi, ce qui compte, c'est que cet écrivain retrouve sa liberté ici en France, qui est aussi son pays.
17:34— Aurélien Pradié, le narcotrafic, la lutte contre le narcotrafic, une proposition de loi votée par le Sénat
17:41viendra à l'Assemblée nationale le 17 mars. Vous l'avez lue, évidemment, consultée. Est-ce que vous la voterez ?
17:46— Oui, je la voterai, parce que c'est aujourd'hui le plus grand défi auquel la République et l'État ont à faire face.
17:52Mais je le dis au ministre de la Justice comme je le lui ai dit il y a quelques jours. Il y a deux angles morts immenses
17:57qui vont me perturber, mais qu'il faut traiter et que je traiterai. Le premier, c'est le trafic d'armes, y compris des armes
18:02revenues de Syrie, y compris des armes revenues d'Ukraine, qui font qu'aujourd'hui, dans notre pays, la circulation des armes
18:09est un fléau absolu, et ce qui fait que le narcotrafic prospère. Cette question de la lutte contre les armes, elle est plus
18:15fondamentale encore que la question de la lutte contre les consommateurs de drogue. Et j'ajoute un point, la corruption.
18:21Je sais que c'est un sujet qui va perturber. Il ne se passe pas une semaine dans notre pays sans que des autorités publiques,
18:28y compris des fonctionnaires parfois, tombent pour des affaires de corruption. Ça vaut pour des élus aussi. Et nous sommes face à une
18:34situation qui ressemble à celle de l'Italie il y a quelques décennies. Si nous ne luttons pas contre la corruption parce que l'argent
18:40de la drogue non seulement tue, mais corrompt massivement, alors nous ne serons pas à la hauteur de la situation. Nous avons besoin,
18:47dans notre pays, d'une opération même propre. Je le dis quitte à perturber, parce que c'est la clé du sujet. Et vous voyez,
18:53sur cette question comme sur toutes les autres, être un responsable politique aujourd'hui... — Quitte à s'asseoir parfois sur les libertés
18:59individuelles. — Mais lutter contre la corruption n'est pas contradictoire avec les libertés individuelles. C'est ce qu'il faut.
19:04— Partage d'informations entre juridictions, services de renseignement pour accéder par exemple aux messageries cryptées.
19:11— Pour ce qui est de ceux qui ont une responsabilité publique, la réponse est oui. Nous avons besoin d'un État de droit avec des règles.
19:17Et moi, je ne suis pas, comme Donald Trump et d'autres, dans une vision qui consisterait à dire que toutes les libertés écrasent tout,
19:23y compris les règles. Oui, évidemment que pour lutter contre la corruption, nous avons besoin de ça. Mais je vais aller sur un autre sujet éthique,
19:28compliqué, la question des repentis. Comment les Italiens ont lutté contre le narcotrafic il y a quelques années ? En donnant un statut
19:36à ceux qui s'étaient repentis, aux anciens narcos qui étaient venus donner de l'information. Y sommes-nous prêts dans notre pays ?
19:41C'est une vraie question fondamentale, mais qui est nécessaire. Vous voyez, la mission de responsable politique dans ce moment bordélique,
19:48pour dire les choses comme elles sont, c'est parfois de lever un peu la tête du guidon. Oui, je pourrais vous parler des prisons de haute sécurité.
19:54Oui, je pourrais vous parler de tout ça. Je pourrais me faire plaisir. Sauf qu'il faut qu'on lève un peu la tête et qu'on dise que sur le narcotrafic,
20:00il y a la question de taper les consommateurs. C'est vrai. Mais il y a deux questions plus fondamentales et perturbantes, la corruption et le trafic d'argent.
20:07— Les consommateurs, vous êtes pour une légalisation ou pas ? — Mais évidemment que non. C'est le message le pire qu'on puisse adresser.
20:14Si on veut mettre un peu d'ordre dans une société, la première des choses, c'est certainement pas de légaliser les drogues.
20:20— La présidence des Républicains, qui choisissez-vous, Laurent Wauquiez ou Bruno Rotaillot ? — Je ne sais pas.
20:26Et vous voulez que je vous dise au stade où j'en suis ? — Vous ne savez pas. — Je m'en fous un peu.
20:30— Mais vous serez obligé de vous présenter. Vous êtes membre du bureau politique. — Et puis au-delà de ça, j'ai mes convictions, ma liberté de parole.
20:37Je le ferai. C'est au mois de mai. Nous avons du temps. Et vous voyez bien, Jean-Jacques Bourdin, l'écart gigantesque qu'il y a
20:43entre les défis du monde – nous les avons évoqués, vous les évoquez souvent sur votre antenne –, les défis du pays et la dimension
20:52de cours d'école de notre vie politique. — Pourquoi ? Le fait que Bruno Rotaillot se soit présenté à la présidence LR,
20:59c'est une réaction de cours d'école ? — Vous ne me trouverez pas dans cette petite critique des uns ou des autres. C'est pas le sujet.
21:06— C'est ce que vous dites. Dites-y de la cours d'école, tout cela. — Mais la cours d'école, je le dis parce que la guerre des chefs,
21:11à un moment où le monde est en train de basculer, où notre pays n'a jamais été aussi affaibli, pardon de vous dire que je trouve ça légèrement décalé.
21:18— Ils ont tort, les deux ? Ils ont tort, les deux, de jouer à cette guerre des chefs ? — Je leur demande juste – et je pense qu'ils en sont capables –
21:25de lever la tête du guidon et de se dire que dans un moment historique, les responsables politiques doivent se comporter
21:31comme de vrais responsables politiques. — Vous vous positionnerez, quand même. — Oui. Il y a de fortes chances que je me positionne.
21:35Mais moi-même, ma décision de savoir... Et peut-être même pour aucun de ces deux-là. Je n'en sais rien. Il y a encore quelques semaines.
21:41— Et vous serez candidat, vous ? — Je n'en sais rien. Je n'ai pris aucune décision. Et je vous assure que ce n'est pas une pirouette.
21:47Ce qui obsède mon esprit, ce qui – je vous le dis comme je le pense – m'empêche souvent de dormir, c'est l'état de mon pays et l'état du monde.
21:54Et j'aimerais que les responsables politiques soient un peu plus préoccupés par ça. — Si je vous parle de candidature, c'est parce que
21:59vous avez été candidat en 2022 à la présidence DLR. Vous avez fait 22% au premier tour. — C'est vrai. Et c'était un beau score dans un moment
22:07où les choses étaient difficiles. J'ai fait entendre ma parole. Et je continuerai de le faire, Jean-Jacques Bourdin.
22:11Mais vous savez, j'ai fait le choix, après la dissolution, d'être député non inscrit. Je garde des amis fidèles dans ma famille politique.
22:17Mais c'est un moment... Je pense qu'aujourd'hui, il n'y a plus de parti gaulliste dans notre pays et qu'il faut le reconstruire,
22:23le parti gaulliste, et qu'il faut le reconstruire en dehors de ce qui existe. Et c'est le chemin. — En dehors DLR. Il faut reconstruire un nouveau parti,
22:30en quelque sorte. Mais il y en a plein. Il y a David Lissnard qui a lancé un mouvement. Enfin tout le monde lance des mouvements, en ce moment.
22:37— Non, moi, je n'en ai pas lancé, Jean-Jacques Bourdin. — Mais vous pourriez, je sais pas, trouver une alliance, puisque vous avez
22:42une fibre sociale. Est-ce que vous pourriez trouver une alliance avec des socialistes, avec... Je ne sais pas, moi, un genre de social-démocratie
22:50de droite ? Je ne sais pas. Je comprends plus rien. — Non, la social-démocratie m'a jamais passionné. La mollesse m'a jamais passionné.
22:54Mais je pense que nous avons besoin d'aventuriers dans cette période et que oui, tout ce qui est sur la table de l'offre politique du moment
23:01est dérisoire et que nous avons quelque chose d'autre à construire. Mais vous savez, quand les gaullistes et quand le général de gauche
23:06– je ne me compare évidemment pas avec lui – ont bâti ce qu'ils ont bâti dans notre pays, ils ont cassé des codes. Ils étaient révolutionnaires.
23:14Moi, je pense qu'il faut que la révolution change autant. — Quel code vous voulez casser ? — Je pense qu'il faut que tous ceux qui sont profondément
23:18patriotes, il y en a d'un côté comme de l'autre, s'unissent. Oui, je le pense. Et vous parliez de David Lissnard ou d'autres.
23:23Je discute avec eux. D'ailleurs, c'est quelque chose que j'ai changé. Il n'y a pas que j'ai discuté avec personne. Maintenant, je discute
23:28avec beaucoup de monde. Et c'est aussi la règle, y compris du gaullisme, de rassembler. Dans les semaines qui viennent,
23:33je vous surprendrai, Jean-Jacques Bourdin. Je discute avec des femmes et des hommes qui ont envie de reconstruire ce pays,
23:40qui sont profondément patriotes... — Me surprendre, c'est-à-dire ? Dites-moi. — Y compris de personnalités avec qui, aujourd'hui, je discute
23:46et avec qui, demain, nous ferons des choses ensemble. — Lesquelles ? — Vous verrez. — De quel bord politique ? — Chaque chose.
23:50— Non mais attendez. Vous pouvez pas me dire ça sans en dire plus. C'est pas possible. Non, non, non. Mais je vous réinviterai.
23:59Ne vous inquiétez pas. Mais allez-y. — Je le fais déjà. Il y a quelques jours, à l'Assemblée nationale, nous étions autour de
24:04Natacha Polonyne, de vos consoeurs, à débattre des députés de tous horizons politiques sur la question de ce qu'était la souveraineté
24:10pour un pays. Quand je réunis au Collège des Bernardins et que je fais un débat depuis François Ruffin jusqu'à des personnalités très marquées
24:17à droite sur la question du travail ou de la dignité, je fais ce chemin-là. — Vous pourriez vous allier à des personnes comme François Ruffin, par exemple ?
24:24— La question ne se pose évidemment pas. La question, c'est de sortir de toutes nos petites misérables habitudes de tactique politique.
24:32Il faut des bâtisseurs. On n'aurait pas reconstruit ce pays à l'après-guerre. — Donc vous êtes prêts à construire un mouvement, c'est quoi ?
24:36Un parti, un mouvement ? — Peut-être quelque chose qu'on n'a pas encore imaginé aujourd'hui. — C'est-à-dire ? — À l'après-guerre, comme en 1958,
24:42Jean-Jacques Bourdin, ce ne sont pas des petits appareils politiques qui reconstruisent le pays. Ce sont des alliances de bâtisseurs...
24:48— Donc des alliances avec l'ERN, avec le PS, avec... Je ne sais pas. — Avec des personnalités qui n'ont pas froid aux yeux. Et ça nous fera du bien.
24:57— Et vous pensez à qui ? — Il y en a beaucoup. D'ailleurs, vous les recevez à ce micro. — Alors allez-y. Qui ?
25:02— Dites-moi deux ou trois noms. — Jean-Jacques Bourdin. — Vous ne voulez rien dire. — Non, c'est pas que je ne veux rien dire.
25:07C'est que je veux faire les choses étape après étape. Et je suis certain que dans notre pays, les Français ont besoin
25:14qu'une bande d'aventuriers se remette à aimer profondément ce pays et à le reconstruire. — Donc vous lancez une bande d'aventuriers.
25:21— Oui, et à renverser la table, parce que nous avons besoin dans cette période beaucoup plus de Corsair que de Limas.
25:27— Bien. Merci, Aurélien Pradié, d'être venu nous voir, député du Lot, ce matin sur l'antenne de Sud Radio. Il est 9 h.
25:34Et c'est après, après. Ah bah... Bon, c'est Valérie Expert et Gilles Gansman qui seront là et non pas Patrick Roger.
25:43Patrick Roger, c'est pour 10 h 30.

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