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"N’oublions jamais les millions de victimes de la Shoah. Battons-nous inlassablement contre l’antisémitisme et la haine, au nom de tous ceux qui ont péri. Soyons la mémoire de leur mémoire" (Emmanuel Macron)

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Transcription
00:00Je m'appelle Arvin Borges, aujourd'hui je vais rencontrer Judith Hervé, une ancienne
00:07rescapée de la Shoah.
00:08Je m'appelle Lana, j'ai 14 ans, aujourd'hui je vais rencontrer Larry Sakin, qui est une
00:16rescapée du ghetto de Varsovie.
00:18Je suis un peu stressé parce que c'est quelque chose d'assez lourd, d'assez chargé.
00:24Bonjour ! Bonjour, vous allez bien ? Je m'appelle Camille, je suis là pour vous poser quelques
00:35questions.
00:36On s'assoit ? Super ! Vous aviez mon âge, 18 ans, quand vous avez été déportée à
00:42Auschwitz.
00:43Comment quelqu'un de 18 ans peut encaisser une telle violence ? Je crois que tu es tellement
00:50endurcie, tu n'es plus un être humain, alors tu acceptes tout.
00:57Ils ont pu exterminer 300 000 Juifs du ghetto, et parmi eux ma mère.
01:10Mes camarades ont demandé à la capo où elle allait retrouver maman et son frère,
01:17et la capo lui a dit, comme ça, et lui montre le chouinet avec le doigt, et nous on a du
01:22mal à réaliser qu'ils ont déjà été assassinés.
01:25Le souvenir du ghetto, c'est d'avoir faim, tu vois, tout le temps, tout le temps faim.
01:34Je me souviens qu'il y avait au milieu du camp un grand chaudron avec du goudron, je
01:39mangeais le goudron.
01:40On ne peut pas comprendre ce que c'est que la faim, on ne peut pas expliquer ce que c'est
01:44que la faim.
01:45On vit avec la faim toute la journée, on dort avec la faim, on meurt avec la faim.
01:51Ma souffrance profonde, c'est la perte des miens, on est revenus 3 000 sur 30 000 Juifs
02:02de ma ville.
02:03Il y a une citation de Baudelaire que je pense pouvoir vous dire, on est le tombeau vivant
02:13de ces morts, et moi je ressens attouchement, bon, je suis le tombeau vivant de mes morts.
02:20Vous avez quelque chose à nous dire, un mot, une valeur, un conseil, quelque chose ?
02:25Oui, vous battre, vous battre constamment.
02:29L'intolérance est un cancer que nous devons combattre.
02:35Au nom de tous ceux qui ont péri, pour eux, mais aussi pour votre future descendance,
02:42vous devez prendre le relais de la mémoire.
02:49En tout cas, Léon, je vous promets de faire ce que je peux pour être la mémoire de votre
02:55mémoire.
02:56Merci.
02:57Je vous promets d'être la mémoire de votre mémoire, Yvette.

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