Justine Mettraux bat le record féminin du Vendée Globe

Sud Radio

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Transcript

00:00Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Aiglaise.

00:06Bientôt 6h40, Sud Radio, la vie en vrai. Je vous le disais juste avant, cette publicité,

00:11elle est devenue ce qui pèse la plus rapide de l'histoire du Vendée Globe.

00:14La Suissesse, Justine Maetro, est arrivée ce week-end, samedi dernier, au Sable d'Olonne.

00:19Elle a battu le record féminin de l'épreuve, un tour du monde, bouclé en précisément 67 jours, 1h36.

00:26Elle nous fait le plaisir d'être avec nous ce matin. Bonjour Justine Maetro.

00:29Bonjour.

00:30Et bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes arrivée il y a 3 jours à bord de votre IMOCA Teamwork.

00:35C'est quoi la première chose qu'on fait quand on revient comme ça sur Terre après 67 jours passés en mer ?

00:41Qu'est-ce que vous aviez hâte de faire en arrivant ?

00:43On a surtout hâte de retrouver nos proches, la famille, les amis qui sont venus nous accueillir.

00:50C'est vraiment ça qui est important.

00:52J'imagine que c'est un moment très fort.

00:56Oui, c'est un moment fort.

01:00C'est un chouette moment à partager avec eux.

01:02Ça fait un moment qu'on est partie.

01:05Sur un Vendée Globe, on sait qu'on est quand même assez exposés.

01:10Je pense que tout le monde est soulagé aussi de nous voir revenir en tiers.

01:14Forcément.

01:15Huitième, sur la ligne d'arrivée, record féminin sur le Vendée Globe.

01:20L'Everest des Mers, je le disais.

01:23Quoi pour vous ce record ? Il est important véritablement ?

01:30Je pense que ça a une certaine importance.

01:32Après, on sait que les bateaux évoluent d'édition en édition.

01:37C'est normal qu'on aille de plus en plus vite.

01:40Le record précédent, il était détenu par un bateau à dérive.

01:43Moi, j'ai un foiler.

01:45C'est normal que les choses évoluent.

01:49Probablement que dans quatre ans, j'espère qu'une autre femme fera encore un meilleur temps.

01:54C'est une évolution assez logique des choses.

01:57Sur cette édition, six femmes.

01:59Vous étiez six femmes à prendre le départ.

02:01Vous êtes de plus en plus nombreuses.

02:03Vous alignez sur le Vendée Globe.

02:04J'imagine que ça, c'est une satisfaction.

02:06Justine Métrault ?

02:08Oui, bien sûr, c'est une satisfaction.

02:11C'est vrai que là où on était six femmes, je pense que c'était la première fois

02:15surtout qu'il y avait autant de projets compétitifs féminins.

02:18J'espère que ça va continuer d'évoluer dans ce sens-là

02:22avec plus de projets de bateaux neufs pour des femmes

02:25et plus de projets avec les moyens de performer.

02:29C'est plus difficile ou pas de faire le Vendée Globe quand on est une femme ?

02:32Je ne sais pas si la question se pose ainsi.

02:34Est-ce que ça peut être plus difficile ?

02:39Non, je ne pense pas que ce soit plus difficile.

02:41La seule différence qu'on a avec les hommes, c'est que physiquement,

02:44c'est sûr que c'est un peu plus dur pour nous

02:46parce qu'on navigue quand même sur des bateaux très puissants

02:49qui sont très toilés, qui font une vingtaine de mètres

02:52et qui demandent beaucoup d'énergie dans les manœuvres.

02:54Du coup, ça nous demande, je pense en tant que femme,

02:56juste d'anticiper un peu plus.

02:58Bien sûr qu'on laisse un petit peu plus d'énergie dans les manœuvres,

03:01mais c'est un paramètre parmi tellement d'autres

03:04que ça n'a pas vraiment une influence sur les résultats.

03:07Typiquement, ma manœuvre me demande un peu plus de temps,

03:10mais ça ne m'empêche pas d'essayer d'aller vite et d'aller au bon endroit.

03:14Il y a eu des passages difficiles, il y en a des passages difficiles

03:17dans ce Vendée Globe, le Poteau Noir, le Cap Horn,

03:19notamment la remontée de l'Atlantique Sud.

03:21Il y a des moments où on doute.

03:23Ça a été quoi les moments les plus compliqués à vivre pour vous ?

03:27Pour moi, je pense que les moments difficiles,

03:29ça a été justement la remontée de l'Atlantique

03:31parce que c'est vrai, quand on passe le Cap Horn,

03:33on se dit qu'on a laissé le plus dur derrière nous

03:35parce qu'on sort des mers du Sud qui sont quand même très engagées.

03:38Et puis, c'est vrai que là, avec le paquet avec lequel je naviguais,

03:42le paquet de bateaux, on n'a vraiment pas eu des conditions

03:45très favorables sur la remontée de l'Atlantique.

03:48Donc voilà, ça a été encore engageant.

03:50Il a fallu encore mettre beaucoup d'énergie pour allier les Sables d'Olonne.

03:53À un moment où forcément on arrive sur la fin,

03:55on est fatigué ou c'est compliqué les efforts de répéter les efforts.

04:01Donc ça demande encore plus de concentration

04:05et puis beaucoup de courage forcément.

04:07Oui, ça demande bien sûr qu'on accumule quand même petit à petit

04:10la fatigue physique et puis la fatigue aussi mentale.

04:14Et puis, c'est vrai que là, on a encore eu des conditions très fortes

04:16dans l'Atlantique Nord juste avant l'arrivée.

04:19Donc voilà, il y a un moment donné où on se demande un peu

04:23quand ça va s'arrêter et on a hâte d'arriver.

04:27Avec le sommeil aussi.

04:29Le sommeil, c'est un paramètre capital à prendre en compte

04:32dans une telle compétition.

04:34On dort peu globalement.

04:36Est-ce qu'on se prépare aussi à affronter ce sommeil

04:42forcément un peu particulier dans une telle course, Justine Métro ?

04:46Oui, on peut se préparer.

04:48En tout cas, on peut essayer de mieux comprendre typiquement

04:50ces cycles de sommeil.

04:52Il faut dormir sur commande d'une certaine manière.

04:56Oui, mais généralement, au final, une fois qu'on est en course,

04:59après quelques jours, il y a quand même de la fatigue qui est accumulée.

05:02Donc souvent, quand on a moyen d'aller se reposer,

05:04on arrive à le faire assez facilement.

05:06Est-ce que vous avez de nouveaux projets à suivre,

05:10de prochains défis ?

05:11Vous avez parlé du prochain Vendée Globe il y a 4 ans.

05:14Vous espérez en être ?

05:16Je me laisse encore le temps de la réflexion.

05:19C'est vrai que je viens d'arriver.

05:21Le Vendée Globe, c'est vraiment une super course,

05:24mais ce sont des projets qui sont engageants.

05:26Déjà pendant la course,

05:28et puis aussi pendant les quelques années avant

05:31parce qu'il faut se qualifier,

05:32il faut participer à beaucoup de courses en préparation.

05:36Donc voilà, j'ai besoin de quelques semaines

05:40pour pouvoir me poser, réfléchir,

05:43voir quelles sont les opportunités

05:45et faire les choix pour la suite.

05:46Et bien dormir, bien manger aussi, profiter de ça.

05:49C'est vrai que forcément, ça a une saveur toute particulière,

05:52encore plus quand on revient du Vendée Globe.

05:54Oui, exactement.

05:56Il faut profiter, puis il faut aussi prendre le temps de récupérer

05:59parce qu'on a fait de la compétition non-stop

06:02pendant deux mois et demi.

06:04En étant en déficit de sommeil,

06:08il y a vraiment besoin de temps pour se remettre

06:12et pour récupérer complètement,

06:14physiquement et mentalement.

06:15D'ailleurs, petite question pour terminer,

06:17on perd du poids ou pas pendant une telle compétition,

06:20plus de 60 jours passés en mer ?

06:23L'idéal, ce serait de ne pas en perdre,

06:26ou très peu, perdre 2-3 kilos.

06:28Ça a été mon cas sur cette course.

06:30Ça veut dire qu'à ce moment-là,

06:32on a réussi à bien s'alimenter.

06:34C'est ce qu'on essaye de faire

06:37pour avoir toujours de la bonne énergie sur la course.

06:41En tout cas, vous nous avez fait rêver

06:43avec ce Vendée Globe, course incroyable.

06:46Merci beaucoup, Justine Métro, d'avoir pris le temps

06:49d'être avec nous ce matin sur Sud Radio,

06:51ce qui peut être la plus rapide de l'histoire du Vendée Globe.

06:54Très bonne journée à vous,

06:55et puis bonne continuation surtout, Justine Métro.

06:58Merci.

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