Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00Ravie de vous retrouver, bonsoir à tous. D'abord l'info, Maureen Vidal, bonsoir Mabel.
00:06Bonsoir Christine, bonsoir à tous. À la ligne de l'actualité, depuis dimanche, 600 personnes ont été évacuées en Ile-et-Vilaine face aux inondations.
00:14L'alerte rouge a été étendue en Loire-Atlantique et au Morbihan. Un événement historique sur le territoire en matière d'inondations a déclaré François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.
00:24Les équipes mobilisées sur le terrain tentent d'endiguer la situation avec difficulté.
00:28Le patron de la Gendarmerie nationale évoque la possibilité d'un conflit armé en France. Notamment depuis l'invasion russe en Ukraine, Hubert Bonneau prévient l'ensemble des gendarmes.
00:38Selon lui, plusieurs acteurs cherchent à déstabiliser la nation et les évolutions politiques aux Etats-Unis.
00:44Avec leurs possibles conséquences sur l'OTAN vont pousser l'Europe à s'engager plus pour sa propre défense.
00:49L'ambassade de France attaquée par des manifestants à Kinshasa. Des attaques inadmissibles a déclaré le chef de la diplomatie française.
00:56L'Est de la République démocratique du Congo encore en proie aux violences entre le groupe armé du M23 et des groupes des troupes hollandaises.
01:03L'Union africaine exhorte le M23 à déposer les armes. L'ONU de son côté alerte sur des viols, des pillages et le risque de pénuries alimentaires et sanitaires.
01:12Merci beaucoup Mauré Néo-Sommer ce soir. François Bayrou et la submersion migratoire.
01:19Le Premier ministre choisit d'assumer des propos irritants à l'égard des socialistes alors que la semaine prochaine pourrait avoir une fenêtre de tir pour une motion de censure.
01:28Le Premier ministre atténue toutefois ces propos en disant avoir voulu parler de maillot et dénonce le manque d'intégration et insiste.
01:35Notre responsabilité est de changer la réalité du pays. Ce ne sont pas les mots qui sont choquants mais ce sont les réalités.
01:43Les préjugés sont nourris par le réel. Je n'ai aucune connivence avec ceux qui exagèrent la réalité ni ceux qui la nient. L'édito de Mathieu Boccotti.
01:52Après le meurtre du jeune Elias, 14 ans, François Bayrou rappelle que la semaine du 10 février, un texte sur l'exception à l'excuse de minorités sera examiné à l'Assemblée nationale.
02:04Une autre excuse est souvent mise en avant, l'excuse des mères célibataires. Comme si élever son enfant seul entraînait automatiquement des délinquants et qu'il était impossible d'en faire autrement.
02:16Vraiment ? L'analyse de Gabriel Cluzel.
02:19Un atelier lance un appel de détresse au bord de la faillite. L'atelier Missor n'est pas n'importe quel atelier.
02:27Il avait été choisi pour la réalisation d'une statue monumentale de Jeanne d'Arc, mais l'atelier vient de voir son contrat avec la ville de Nice rompu.
02:36Officiellement, pour faute de mise en concurrence au fond, on se demande pourquoi la statue de Jeanne d'Arc est-elle visée.
02:43Pourquoi l'atelier met-il en cause l'extrême gauche ? Une cagnotte est lancée.
02:48En attendant, c'est une ville de Hongrie qui s'est proposée pour accueillir cette immense statue de Jeanne d'Arc, le regard de Marc Meunin.
02:57Revenons ce soir sur un fait passé plutôt inaperçu.
03:01Souvenez-vous de ce jeune handicapé violé à Saint-Herblain dans des toilettes près de Nantes.
03:06Dans un centre commercial en décembre, le violeur présumé algérien sous OQTF obtient 500 euros de dédommagement.
03:13Le vigile qui a révélé la vidéo et l'élément clé de l'enquête a été condamné à de la prison avec sursis.
03:20Un monde totalement à l'envers, un monde décrypté par Charlotte Dornelas.
03:26Pourquoi le président du groupe de presse Cébras a-t-il démissionné ?
03:30Philippe Carly a été vertement critiqué pour avoir aimé sur le réseau social LinkedIn des contenus à caractère politique,
03:38notamment de l'eurodéputé reconquête Sarah Knafo.
03:41Pour sauver les médias dont il a la charge, il se sacrifie, il démissionne.
03:45Pourquoi un patron de presse doit-il liker uniquement des politiques de gauche ?
03:51L'édito de Mathieu Beaucoupté.
03:53Et puis, notre invité ce soir, Gilles William Goldnadel.
03:57Cet avocat que vous connaissez bien, ce pessimiste combatif.
04:00Cet homme qui s'évertue à défendre les maltraités, les faibles.
04:03Cet écrivain toujours dans la révolte mais jamais révolutionnaire.
04:07Après son best-seller journal de guerre, il sort journal d'un prisonnier.
04:11Prisonnier de qui ? Prisonnier de quoi ?
04:13Dans cette dystopie, il raconte une France gouvernée par la transe insoumise
04:18et une république islamique autonome démocratique en Seine-Saint-Denis
04:22où la bien-pensance est imposée à tous.
04:25Il le fait avec beaucoup d'humour.
04:27Moi, j'ai eu peur.
04:29On en parle avec Gilles William Goldnadel et mes mousquetaires ce soir.
04:32Une heure avec nos mousquetaires.
04:34Pour tout ce d'irrécentable.
04:46Précisez votre pensée.
04:48Tout va bien.
04:49D'abord, la disparition de Catherine Laborde, la présentatrice météo de TF1
04:55qui s'est éteinte à l'âge de 73 ans.
04:57Elle a enchanté nos journées pendant tant d'années.
05:00Son sourire était notre rayon de soleil.
05:03Nous adressons nos plus tendres pensées à sa famille
05:06et notamment à sa sœur Françoise.
05:08Je l'ai beaucoup fréquentée lorsque j'étais dans le groupe LCI TF1.
05:13Elle était absolument charmante.
05:17Tendre pensée à toute sa famille.
05:20Mathieu Bocoté, avant d'attaquer avec vous sur la grande submersion
05:25selon François Bayrou, ce sondage.
05:27Un sondage européen JDD-CSA
05:31qui dit que, d'après vous, la France est-elle submergée par les migrations ?
05:36On vous a posé la question.
05:37Voici votre réponse.
05:3865% oui, 34% non.
05:42François Bayrou, Mathieu Bocoté, cet après-midi,
05:45a assumé à l'Assemblée nationale
05:47ses propos de la veille sur la subversion migratoire.
05:50A demi-mot, je ne sais pas, que faut-il y voir ?
05:53Je me suis demandé toute la journée comment parler de cette étrange séquence
05:58parce qu'entre la déclaration d'hier soir
06:00et aujourd'hui, la semi-correction de François Bayrou
06:03et ensuite le fait qu'il décide d'assumer ses propos,
06:06mais à moitié, on se dit que nous sommes dans un monde de fous.
06:09Dans un monde de fous, c'est-à-dire que François Bayrou
06:12a simplement décrit une réalité.
06:15Une réalité, je dirais, par tous ressentis.
06:18Et nous savons, quand nous fréquentons un peu la classe politique,
06:20que sauf à la gauche de la gauche, tous s'en conviennent.
06:23Mais aujourd'hui, certains qui s'indignent publiquement,
06:26en privé, reconnaissent la réalité dont parle François Bayrou.
06:29C'est la logique orwellienne dans laquelle nous vivons.
06:32Alors, il a dit une vérité, tout simplement.
06:35Il y a une submersion migratoire.
06:37Il y a une noyade démographique.
06:39Ce sont mes mots, ça pourrait être ceux des autres.
06:41Mais devant cela, en fait, avec des nuances.
06:43Avec des nuances, parce qu'aujourd'hui, vous l'avez dit,
06:45il y a du mayotte, finalement.
06:46Mais peut-être un peu ailleurs sur le territoire aussi.
06:48Finalement, il y en a une, mais pas tant que ça.
06:50On comprend qu'il y a la voûte du premier moment
06:52et ensuite, il y a des nuances qui viennent ensuite.
06:54Ce qui est assez intéressant, il a ajouté aussi un sentiment de submersion.
06:58Vous savez, du sentiment d'insécurité à l'insécurité, il y a eu une trajectoire.
07:03Donc, je devine que dans quelques années,
07:05François Bayrou parlera non seulement du sentiment de submersion,
07:08mais de la submersion, une fois qu'elle sera achevée, bien évidemment.
07:11Ne pas oublier que c'est un personnage dans Soumission de Michel Houellebecq.
07:14Alors, de quoi parlons-nous, tout simplement?
07:17Qu'est-ce qu'on pourrait appeler submersion démographique?
07:19C'est cette idée que sur une, deux ou trois générations,
07:23quatre générations si on veut,
07:25la population historique d'un pays, le peuple historique d'un pays
07:30devient progressivement minoritaire chez lui.
07:33Résumons avec l'image suivante.
07:36Imaginons que demain, le Sénégal soit submergé de Danois.
07:41Est-ce que le Sénégal serait encore le Sénégal
07:44ou est-ce qu'il ne deviendrait pas une colonie danoise?
07:46On peut appliquer ce raisonnement à d'autres circonstances.
07:49Vous avez noté aujourd'hui, encore une fois,
07:51comment on cherche à nier cette réalité de la submersion migratoire
07:56en nous disant chaque fois, non, mais le taux d'étranger
07:59demeure stable dans le pays à travers le siècle.
08:02Mais ce qu'on efface depuis un siècle,
08:05ce qu'on enlève du raisonnement en ce moment-là,
08:07c'est évidemment le fait qu'il y a une dissociation
08:09de plus en plus grande entre la nationalité administrative
08:12et de l'autre côté, l'identité historique française.
08:15On le voit de plus en plus, cette dissociation, elle est profonde.
08:19Sans interrompre votre développement, qui est crucial,
08:23je veux rebondir sur le mot nier.
08:26Et on écoute, si vous le permettez, François Bayrou,
08:29sur justement la négation.
08:33Les préjugés sont nourris par le réel.
08:36Et ceux qui ici considèrent qu'on doit faire de ces sujets
08:42des sujets d'affrontement, à mon avis,
08:45trahissent notre mission.
08:48Je n'ai aucune connivence avec personne,
08:51ni avec ceux qui exagèrent les réalités,
08:54ni avec ceux qui nient les réalités.
08:56Je n'ai... Nous sommes engagés au service des Français
09:01pour résoudre les problèmes qui se posent,
09:03non pas pour les nier.
09:06Non, mais j'essaie de comprendre cela.
09:08Je comprends qu'il y a ceux qui exagèrent la réalité,
09:10ceux qui disent qu'il y a une réalité de la submersion.
09:12Il y a ceux qui nient la réalité,
09:14ceux qui disent que le mot même de submersion est dangereux.
09:17Et il y a les centristes, comme d'habitude,
09:19qui parlent du sentiment de submersion.
09:21C'est comme être un peu enceinte, je devine.
09:23Alors, je note une chose. On parle de la submersion.
09:25Gérald Darmanin, ce matin, en a parlé aussi sur le 30e.
09:28Et il a dit, ça m'a frappé comme formule,
09:30je crois qu'il l'a lancée à Pascal Provence,
09:32j'utilise cette formule-là, vous devriez en être heureux.
09:34Et là, j'y vois, par ailleurs, une histoire de la droite
09:36de ces dernières années.
09:38On constate que la réalité nous déborde,
09:40on lâche un gros mot. On lâche le gros mot,
09:42on sait que ça va choquer les gens,
09:44on sait que le débat va prendre.
09:46Et lancer ce gros mot, ça fait en sorte
09:48qu'on ne doit plus parler de la réalité.
09:50Le réel nous échappe, on parle du gros mot.
09:52Est-ce qu'on aurait dû utiliser le mot totem?
09:54Par ailleurs, je note que devant cela,
09:56quand on parle de submersion et qu'on se contente de dire
09:58dans certains quartiers, dans certaines régions,
10:00la suite, normalement, c'est l'appel à la répartition
10:02de ceux qui sont concentrés dans certains lieux.
10:04Autrement dit, les régions qui sont épargnées
10:06par l'immigration massive demain,
10:08la subiront elles aussi. Pourquoi?
10:10Pour que tous soient submergés également.
10:12La gauche a très vivement réagi,
10:14on l'a vu à l'Assemblée nationale,
10:16en y voyant un ralliement
10:18à la théorie du grand remplacement.
10:20Est-ce le cas?
10:22Le grand remplacement, ça, c'est le terme
10:24qu'on utilise depuis une dizaine d'années,
10:2610, 15 ans, dès qu'on veut parler
10:28d'immigration massive, dès qu'on veut parler
10:30de la mise en minorité d'un peuple chez lui,
10:32dès qu'on veut nommer sur le fait
10:34entre l'identité et la nationalité administrative,
10:36on dit grand remplacement.
10:38Et là, immédiatement, tout le monde est censé
10:40courir aux abris, se cacher,
10:42parce que le mot grand remplacement a été lancé.
10:44Je note, soit dit en passant,
10:46pour ceux que ça intéresse, l'histoire des idées,
10:48c'est jamais inutile, que la notion de grand remplacement,
10:50on le sait, c'est associé à Renaud Camus,
10:52sa première formulation, en fait,
10:54qui n'a jamais changé pour Renaud Camus,
10:56c'est cette idée qu'il y a un basculement démographique
10:58qui fait qu'un peuple devient minoritaire chez lui.
11:00Cette définition-là,
11:02on en pense ce qu'on veut, mais c'est ce qu'il propose au début.
11:04La gauche a repris cette définition
11:06en en changeant le sens
11:08pour expliquer pourquoi c'est terrible.
11:10Donc je l'entendais aujourd'hui sur une autre chaîne info,
11:12on dit que le grand remplacement, en fait, ça veut dire
11:14que c'est la planification
11:16de la noyade des populations
11:18blanches, volontairement,
11:20par des conspirateurs, souvent juifs,
11:22d'ailleurs, donc là on comprend l'idée que ça toucherait
11:24l'antisémitisme, et ensuite on ajoute
11:26que c'est une théorie d'origine néonazie.
11:28D'accord,
11:30si on est devant ça, effectivement.
11:32Donc là, c'est fascinant, la gauche, pour être capable
11:34de censurer ce terme de grand placement,
11:36a trouvé le moyen de le nazifier
11:38pour faire en sorte qu'il devienne inutilisable
11:40et infréquentable.
11:42Parce que le terme est abîmé, je ne l'utilise pas,
11:44mais je note que la gauche a fait une opération
11:46de manipulation sémantique
11:48pour rendre ce terme inutilisable.
11:50Par ailleurs, toujours dans le même état d'esprit,
11:52on a vu la gauche aujourd'hui, les socialistes en fait,
11:54dire que l'utilisation du terme
11:56submersion est tellement scandaleux,
11:58tellement odieux, qu'on envisage
12:00la possibilité de la censure du gouvernement
12:02autour de cela. Donc vous avez prononcé,
12:04on est presque dans une forme de pensée
12:06primitive et magique. Vous avez
12:08prononcé le mot qu'il ne faut pas prononcer,
12:10le ciel va nous tomber sur la tête
12:12ou à tout moment on va vous le faire tomber sur la tête.
12:14Mais il n'y a pas que la gauche aujourd'hui
12:16qui a décidé de faire semblant d'avoir peur.
12:18Il y a aussi nos amis de l'extrême-centre, comme d'habitude.
12:20Notamment, Mme Bron-Pivet,
12:22qui a tenu,
12:24avec un air très sérieux, elle a dit
12:26« J'ai bien tenu de tels propos,
12:28ils me gênent. » Et là, elle nous explique
12:30qu'ils sont en contradiction avec
12:32le seul élément stable dans l'histoire de la pensée française,
12:34si j'ai bien compris pour elle,
12:36c'est la tradition d'accueil
12:38et par ailleurs, la patrie des droits de l'homme.
12:40Donc il y a une tradition fondamentale en France,
12:42c'est l'accueil de l'immigration toujours
12:44et ce qui va contre cet accueil
12:46irait contre l'identité française.
12:48Vous comprenez le raisonnement ?
12:50Et ensuite, il y a cette idée que pour ceux qui
12:52s'entendent à exister comme peuple,
12:54il y a des communautés qui s'inscrivent dans la continuité historique,
12:56qui accueillent des nouveaux membres régulièrement
12:58à condition de demeurer elles-mêmes.
13:00Le peuple français est de trop, en fait,
13:02dans le raisonnement de Mme Bron-Pivet,
13:04qui définit strictement la France comme république,
13:06comme droit de l'homme, avec des principes très immatériels.
13:08Ensuite, elle nous dit qu'on doit néanmoins
13:10intégrer les immigrés. Mais les intégrer à quoi ?
13:12S'il n'y a plus de peuple ? La question est un peu
13:14laissée de côté. De ce point de vue,
13:16elle n'est pas loin de penser comme M. Mélenchon
13:18qui, il y a quelques mois, rappelez-vous,
13:20avait dit que les « français de souche »
13:22causent problème en France
13:24parce qu'ils n'acceptent pas
13:26de prendre leur place dans la grande créolisation.
13:28Je le redis en un mot.
13:30Pour que la Norvège demeure la Norvège,
13:32il faut qu'il y ait une majorité norvégienne.
13:34Le Japon, une majorité japonaise.
13:36Israël, une majorité juive.
13:38L'Estonie, une majorité estonienne.
13:40L'Irlande, une majorité irlandaise.
13:42Et la France, hop, disparition.
13:44Le peuple français ne peut être mentionné.
13:46Un mot sur Éric Lombard.
13:48Il est formidable. Ça commence à devenir
13:50mon préféré du gouvernement.
13:52C'est le ministre des Finances
13:54qui a dit que la France a besoin
13:56d'encore plus d'immigration.
13:58La France doit demeurer un pays d'immigration.
14:00La France dit aujourd'hui qu'on n'en peut plus.
14:02Nous sommes submergés. Nous souffrons.
14:04Lui dit non, il en faut encore davantage.
14:06L'immigration, pour lui, est un projet.
14:08Ce n'est pas une fatalité, c'est un projet.
14:10Mais qu'est-ce qu'on sait par ailleurs?
14:12Et François Bayrou l'a dit hier, si je ne me trompe pas,
14:14il ne serait pas constitutionnel
14:16et légitime de consulter les Français
14:18par référendum sur l'immigration.
14:20Ça, ce n'est pas permis, ça serait contre
14:22l'esprit de la Constitution de la République.
14:24La question la plus importante qui soit
14:26aujourd'hui pour le peuple français,
14:28qui met en question son existence,
14:30on ne peut pas consulter les Français à ce sujet.
14:32C'est en quoi la dépossession identitaire
14:34croise la dépossession démocratique.
14:36Merci Mathieu.
14:38On a envie de vous entendre dans votre
14:40deuxième éditorial dans un instant.
14:42Il suffit de liker Sarah Knafo
14:44pour démissionner.
14:46On va avoir ça dans un instant.
14:48Gabriel Cluzel,
14:50après le meurtre d'Elias, les analyses
14:52sur la délinquance des mineurs vont bon train
14:54dans l'émission C'est à vous.
14:56Par exemple, l'ancienne présidente du syndicat
14:58de la magistrature, Yveline Sirmarin,
15:00explique que même si elle ne sait pas
15:02ce qu'il est pour le cas particulier
15:04des deux assassins d'Elias,
15:06les parents sont souvent des mères isolées,
15:08seules,
15:10pour lesquelles il n'est pas toujours facile
15:12d'exercer une autorité parentale.
15:14Ce sont, je cite,
15:16« dépassés ». Que penser de cette
15:18excuse des mères célibataires,
15:20dépassée, lorsqu'il s'agit de la délinquance ?
15:22Alors,
15:24c'est simple. Je pense que
15:26ceux qui nous regardent l'ont déjà remarqué.
15:28Il y a un triptyque
15:30qui sert de clé de voûte à la politique
15:32de l'excuse. Alors, le
15:34premier pied, on parle de précarité,
15:36de pauvreté. Après, on parle
15:38d'oisiveté. On se souvient que c'était
15:40ainsi qu'Emmanuel Macron
15:42avait expliqué les émeutes
15:44de juin 2023. Et puis, l'argument
15:46des mères isolées constitue
15:48le dernier pied de ce triptyque.
15:50Dimanche soir,
15:52j'étais très frappée parce qu'une controverse
15:54a opposé sur Europe 1 le criminologue
15:56Alain Bauer et la journaliste bien connue
15:58de CNews, Véronique Jacquier.
16:00Je me permets de parler d'elle parce qu'elle m'a autorisée
16:02à le faire, un élément un peu personnel.
16:04Elle élève seule son
16:06fils, son adolescent,
16:08qui a perdu son père. Le père est mort.
16:10Et c'est elle qui connaît les
16:12réalités de cette vie. Et paradoxalement,
16:14elle s'est opposée à Alain Bauer
16:16en disant que cet argument
16:18de la mère célibataire dépassée
16:20faisait partie de la politique de l'excuse.
16:22Elle en connaît donc encore une fois
16:24le vrai rapport à la réalité.
16:26Quand Alain Bauer prétendait
16:28au contraire qu'il fallait excuser
16:30ces
16:32mères célibataires dépassées.
16:34Alors, vous savez,
16:36au départ des argumentaires spéciaux,
16:38il y a toujours une idée juste. Et il n'y a pas besoin
16:40d'être sorti de la cuisse de Jupiter,
16:42j'allais dire non, de Polytechnique,
16:44en l'occurrence.
16:46Macron n'a rien à voir là-dedans.
16:48Pour comprendre
16:50que la pauvreté est une difficulté,
16:52que l'oisiveté est la mère
16:54de tous les vices, c'est même un
16:56proverbe, et qu'il y a des fragilités
16:58dans une famille
17:00monoparentale, comme on dit,
17:02et que ce n'est pas un chemin jonché de
17:04roses. Sauf que ce
17:06de la Chine devient finalement insultant.
17:08Parce que non, tous les parents
17:10modestes n'ont pas des
17:12enfants délinquants. Il n'y a pas de
17:14fatalité, il n'y a pas de prédestination.
17:16Et du reste, la fierté de
17:18beaucoup d'entre eux est de les
17:20avoir élevés dans l'honnêteté,
17:22précisément. On peut dire la même chose
17:24de l'oisiveté. À la campagne, il y a
17:26beaucoup de jeunes qui n'ont pas
17:28d'infrastructures rutilantes,
17:30des bibliothèques, des piscines,
17:32que sais-je encore, et qui pourtant
17:34n'ont pas à s'occuper, qui ne sont pas dans l'oisiveté.
17:36Mieux encore, ils ne les brûlent pas
17:38ensuite. Et puis,
17:40s'agissant des mères seules élevant
17:42leurs enfants, eh bien, j'en connais qui se donnent
17:44un mâle de chien pour les élever
17:46correctement, et qui
17:48ne supportent pas cette excuse
17:50facile. J'ai même vu sur X
17:52un anonyme qui témoignait pour sa mère,
17:54qui disait, ma mère, mère célibataire,
17:56à l'époque on appelait ça une fille-mère,
17:58c'était un peu péjoratif,
18:00eh bien, rajoute-t-il, je ne suis pas
18:02pour un temps un délinquant, loin s'en faut.
18:04Donc, on voit que cela atteint
18:06précisément ces mères-là.
18:08Et puis, rappelons aussi que,
18:10en remontant un peu dans l'histoire,
18:12que la Grande Guerre a
18:14laissé 650 000
18:16veuves, en France,
18:18et 805 000
18:20orphelins. Alors, s'ils avaient tous
18:22été délinquants, même s'ils avaient été
18:24majoritairement délinquants,
18:26évidemment, ça serait à une époque où, en plus, il y avait
18:28moins de filets et d'aide sociale.
18:30Alors, d'aucuns me diront,
18:32parce que c'est ce que j'entends aussi, c'est vrai,
18:34et ce n'est pas faux, c'est que ces familles endeuillées,
18:36elles avaient quand même une figure tutélaire du père,
18:38une photo posée
18:40sur le buffet, en uniforme,
18:42avec la décoration à côté.
18:44Mais on pourrait répondre aussi que cela montre
18:46que, pour se construire, les
18:48enfants ont besoin d'une figure d'un héros,
18:50d'un héros qui a disparu des livres
18:52d'histoire, et pas d'un
18:54anti-héros, comme on en voit la plupart du temps
18:56dans le cinéma.
18:58Et puis, alors, ce qui est
19:00assez troublant aussi, c'est que cette
19:02dame que vous avez citée, elle est magistrate,
19:04je rappelle que c'était elle qui est juge,
19:06on comprend le lien avec le sujet initial,
19:08elle a aussi,
19:10c'est une femme de gauche résolue,
19:12elle a défendu Jean-Luc Mélenchon
19:14pour sa campagne présidentielle, pas la dernière,
19:16mais une autre un peu avant, enfin, en tout cas,
19:18pas que je sache pour la dernière, en tout cas,
19:20et c'est étonnant
19:22quand on est de gauche,
19:24d'offrir le visage d'une femme
19:26qui ne serait finalement qu'une petite chose
19:28fragile dépassée, sans
19:30le père, sans l'autorité du père,
19:32finalement, comme si le patriarcat
19:34était utile, on peut se dire que c'est
19:36pas très féministement correct.
19:38N'y a-t-il pas des non-dits
19:40derrière cet argument,
19:42et quels sont-ils ?
19:44Oui, alors, déjà, on peut dire que ce discours
19:46déresponsabilisant, il ne correspond à aucune règle
19:48de droit, vous êtes responsable de votre enfant mineur
19:50et c'est tout, ces mères célibataires
19:52ne sont pas des personnes
19:54sous tutelle, elles ne sont pas mises sous tutelle,
19:56donc elles sont évidemment
19:58responsables, et cet argument, je crois,
20:00que nous avons évoqué tout à l'heure, est assez
20:02condescendant et participe de l'impunité.
20:04Mais surtout,
20:06il y a, et vous le savez,
20:08c'est le sujet principal
20:10de tabou, il y a un non-dit,
20:12c'est celui de l'immigration.
20:14En réalité, on sait qu'en filigrane
20:16derrière, on parle,
20:18ces gens
20:20qui évoquent cette excuse
20:22de la mère célibataire, ont dans la tête,
20:24pensent
20:26aux femmes issues, aux mères issues
20:28de l'immigration,
20:30elles les imaginent plus démunies
20:32que les autres, mais elles ne disent pas
20:34pourquoi, on ne veut pas dire pourquoi.
20:36Parce que l'argument que je connais,
20:38elle se lève tôt le matin, à 4h,
20:40et c'est vrai, c'est méritoire, pour aller faire
20:42le ménage, c'est un peu
20:44l'argument récurrent, encore une fois,
20:46eh bien, ça ne fonctionne pas,
20:48ou en tout cas, pas seulement,
20:50les infirmières,
20:52les ouvrières, les sages-femmes,
20:54les femmes de ménage aussi, évidemment,
20:56mais font le 3-8 depuis bien
20:58longtemps, et avec, de fait,
21:00des difficultés d'organisation,
21:02pour la garde des enfants, mais ce n'est pas cela.
21:04Il y a évidemment, et ça, c'est
21:06totalement interdit de le dire,
21:08des facteurs liés au déracinement
21:10et à la civilisation
21:12d'origine, qui rendent cette autorité
21:14maternelle compliquée, et je vous
21:16renvoie à l'excellent livre d'Emmanuel Todd,
21:18je ne sais pas si vous connaissez,
21:20où il parle de la condition des femmes dans le monde
21:22et de leur lien
21:24avec la société
21:26et le modèle de famille,
21:28la structure de famille. Alors, on n'a pas
21:30le droit d'en parler, parce qu'il est convenu de considérer
21:32que tous les hommes sont interchangeables,
21:34et les femmes, du reste. Ce sont des feuilles
21:36blanches, on ne tient pas, on fait
21:38comme s'ils n'avaient pas vécu
21:40de civilisation, de passé,
21:42d'histoire, et même de structure
21:44familiale, qu'ils continuent
21:46à perpétrer par une communautarisation
21:48croissante sur notre sol. Donc, il ne faut pas en parler.
21:50Eh bien, la structure familiale
21:52traditionnelle,
21:54que l'on connaît, par exemple, en Afghanistan,
21:56en Iran, en Azerbaijan,
21:58en Pakistan,
22:00c'est une famille communautaire endogame.
22:02Et c'est vrai que, dans ces familles-là,
22:04eh bien,
22:06il arrive, et plus souvent
22:08qu'on le dit, que
22:10l'héritage
22:12d'une femme soit la moitié de celle
22:14d'un homme, que le témoignage
22:16d'une femme ne vaille pas celui d'un homme,
22:18qu'elle soit soumise,
22:20mariée de force,
22:22qu'elle soit sous la tutelle de leur père,
22:24puis de leur frère, etc.
22:26Et c'est évident que, pour certaines
22:28mères, avoir un
22:30surplomb nécessaire pour avoir
22:32de l'autorité sur leur fils n'est pas
22:34évident dans ces
22:36conditions.
22:38Et, en réalité,
22:40personne ne veut
22:42évoquer tout cela, et personne ne veut
22:44évoquer l'idée que cette
22:46importation de ces modèles familiaux
22:48extrêmement différents, de ces structures familiales
22:50tout à fait autres, sur notre sol,
22:52auront des conséquences
22:54sur notre vie à tous, sur la condition
22:56féminine. Et vous êtes
22:58priés de croire que tout réfugié
23:00venant, je ne sais pas,
23:02d'Afghanistan
23:04a adhéré absolument, en passant
23:06la frontière par l'opération du Saint-Esprit,
23:08au livre de savoir-vivre de Caroline de Haas,
23:10vous savez, qui est notre nouvelle baronne-staff,
23:12et de penser toute autre chose
23:14serait extrêmement suspect.
23:16Passionnant comme sujet.
23:18Je pense qu'il faudrait qu'on revienne, parce qu'il y a
23:20beaucoup de choses à dire. Et on dit souvent
23:22que tous les immigrés ne sont pas
23:24délinquants, mais la plupart des délinquants
23:26sont des immigrés. Tous les
23:28enfants de familles monoparentales ne sont pas
23:30des délinquants, mais la plupart des délinquants
23:32sont issus des familles monoparentales.
23:34On marque une pause. Dans un instant,
23:36on parle de l'atelier Missor. Personne
23:38n'en parle ? Nous ? Oui. A tout de suite.
23:46Dans un instant, on reçoit
23:48Gilles-William Golnadel pour
23:50son livre. Déjà, un carton au journal
23:52d'un prisonnier chez Fayard.
23:54Je vous rappelle, avant de commencer
23:56avec vous, de continuer la soirée orbitale
23:58à l'atelier
24:00Missor, pardon, le
24:02sondage que nous avons sorti en
24:04exvisivité pour la chronique de Mathieu
24:06à côté ce soir. D'après vous, la France
24:08est-elle submergée par l'immigration ?
24:10Sondage, CSA pour
24:12Europe 1JDD à Seigneuse, 65%,
24:14oui, 34%, non.
24:16Ça vaut le détour de le regarder à nouveau.
24:18Un atelier, donc,
24:20marmenant, lance un appel
24:22de détresse au bord de la faillite.
24:24L'atelier Missor, il n'est pas
24:26n'importe quel atelier, je disais, il a été choisi
24:28pour la réalisation d'une statue
24:30monumentale de Jeanne d'Arc à Nice.
24:32Sauf que le contrat avec la
24:34ville de Nice est interrompu et je vous
24:36laisse nous raconter la suite.
24:38Alors c'est extraordinaire parce que
24:40c'est d'abord la passion,
24:42c'est le désir de la création,
24:44le désir
24:46de s'inscrire dans cet
24:48élan qui fait que l'homme
24:50n'est pas dans ce petit productivisme
24:52aliénant,
24:54mais au contraire, dans la
24:56capacité à s'épanouir
24:58à travers
25:00les objets qu'il fait
25:02naître. Et ça, c'est exceptionnel.
25:04Les artistes, on trouve
25:06Léonard de Vinci, c'est
25:08l'esprit Léonard de Vinci, ces gars-là.
25:10Alors il y a Missor, il y a
25:12Peineau, il y a Caretti, ils se sont
25:14retrouvés il y a trois ans
25:16à l'initiative de ce Missor.
25:18Missor, il est issu d'une famille
25:20d'artistes et forcément
25:22il a passé toute une
25:24partie de sa jeunesse affûretée
25:26au Louvre. Il était là,
25:28il regardait son petit carnet de croquis,
25:30ça l'émerveillait, en particulier
25:32les statues.
25:34Et ça, ça l'a
25:36tellement imprégné que
25:38depuis quelques temps, quand il voit
25:40les statues déboulonnées,
25:42ça crée chez lui une sorte
25:44d'électrochoc, un dégoût.
25:46Et un jour il s'est dit, c'est pas possible,
25:48si on casse les statues, eh bien nous,
25:50nous allons en créer.
25:52Et avec ses compères, il a créé
25:54cet atelier et en disant,
25:56eh bien, l'histoire
25:58c'est pas uniquement la vérité,
26:00ce sont des symboles.
26:02Quand on a une statue
26:04de Napoléon, c'est pas
26:06spécialement l'aude à
26:08Napoléon, c'est une figure
26:10qui représente une étape
26:12essentielle de notre histoire.
26:14La même chose, Jeanne d'Arc,
26:16on n'est pas à travers une œuvre d'art
26:18en train de dire, c'était une bergère, pas
26:20une bergère, c'est l'élément
26:22qui a changé,
26:24quoi qu'il arrive, dans
26:26notre imaginaire, et ça,
26:28c'est une évidence, a changé
26:30notre destin. Alors,
26:32c'est essentiel que ça fleurisse
26:34ici et là, mais pas n'importe comment.
26:36Que ça fleurisse à partir
26:38d'une exigence.
26:40C'est, je reviens à Léonard
26:42de Vinci, on en a parlé ensemble dans
26:44notre livre, ces grands destins
26:46qui font l'histoire, c'est fascinant.
26:48Ce petit bonhomme qui dès l'âge de 8 ans
26:50est dans l'atelier et il découvre
26:52le sens de
26:54l'absolu, la touche
26:56divine, comment l'atteindre.
26:58Et c'est quand il dit, les détails font
27:00la perfection, mais la
27:02perfection n'est pas
27:04le détail. Et ça,
27:06c'est ce qui motive ces gens-là.
27:08Ils veulent être des artistes,
27:10ne pas s'inscrire dans le
27:12productivisme. Alors, quand ils sont contactés
27:14par la ville de Nice
27:16pour ériger une
27:18statue, une statue de Jeanne d'Arc,
27:20ils cherchent quoi ?
27:22Alors, c'est beau quand il parle, Missor,
27:24de Jeanne d'Arc. Il dit
27:26et là encore, on n'est pas
27:28en train de refaire l'histoire,
27:30on est dans la symbolique.
27:32Jeanne d'Arc, c'est
27:34la perfection,
27:36c'est quelque chose d'angélique.
27:38Alors, comment faire en sorte
27:40que ce visage, que ces formes
27:42incarnent cette
27:44pureté ? Et là,
27:46il travaille pendant un mois,
27:48deux mois. Il faut savoir ce que c'est
27:50la pénibilité
27:52de la créativité. Quand on
27:54convoque les muses et qu'elles se font
27:56discrètes, voire absentes,
27:58et vous tentez de les provoquer
28:00en ayant l'acharnement,
28:02et là, il finit par
28:04avoir le beau visage de Jeanne d'Arc.
28:06Il réussit
28:08une statue éblouissante
28:10et cette statue pèse
28:125 tonnes, à plus de 4 mètres de haut
28:14et le maire de Nice
28:16l'a fait ériger devant quoi ? Eh bien,
28:18devant l'église Jeanne d'Arc
28:20là-bas, à Nice. Et là,
28:22il y a quelques personnages
28:24qui aussitôt s'offusquent, commencent à
28:26une statue de Jeanne d'Arc. C'est intolérable !
28:28Foutez-moi ça dehors !
28:30En général, ce sont des personnages bien ciblés.
28:32Bien ciblés, bien ciblés,
28:34qui appartiennent à un clan dont j'étais,
28:36dont je suis toujours, mais eux, ils n'ont rien compris.
28:38C'est-à-dire que l'art,
28:40c'est l'art, et à un moment donné,
28:42ça n'a pas à être politisé.
28:44Et en l'occurrence, on leur reproche...
28:46C'est juste une statue.
28:48Si une statue n'est pas
28:50une œuvre d'art, c'est un caillou.
28:52Ça ne veut rien dire. Ça n'a aucun sens.
28:54Aujourd'hui, on a le président
28:56Macron qui est au Louvre, et en hommage
28:58à qui ? A toute cette créativité
29:00qui, depuis des siècles,
29:02a bouleversé l'espèce humaine.
29:04C'est l'un des éléments moteurs. Et là, il y a une statue
29:06magnifique ! Regardez ! Alors après,
29:08on peut ne pas être d'accord, mais
29:10on voit là une force incroyable.
29:12Mais que le reproche-t-on ? Et que reproche-t-on
29:14au maire de Nice de ne pas avoir
29:16lancé un appel d'œuf
29:18concurrentiel ? Alors, ça veut dire
29:20quoi, un appel d'œuf concurrentiel ? On n'est plus
29:22dans l'art. On n'est pas dans
29:24comment vous avez
29:26cette intuition, comment vous avez
29:28ces forces irrationnelles
29:30qui vous transcendent et qui
29:32aboutissent à un résultat inattendu.
29:34Non, on fait... Voilà.
29:36Chacun a son petit bout de crayon, et on va avoir
29:38d'une certaine façon
29:40le grand globe avec la petite neige
29:42dedans, un petit bouchon
29:44en plastique, et puis on dira
29:46c'est Jeanne d'Arc. C'est dire que ça n'a aucun sens.
29:48C'est dévaloriser l'art.
29:50Eh bien, le tribunal
29:52administratif a donné raison
29:54à ces gens. La statue
29:56devrait être déboulonnée.
29:58Et là, il n'y a pas de suspension, même s'il faut un appel.
30:00C'est immédiat.
30:02Les Hongrois viennent à notre secours.
30:04Ils disent, mais nous,
30:06on l'apprend, parce que ce qui symbolise
30:08la force culturelle
30:10d'un pays, eh bien nous en serons
30:12non seulement les
30:14défenseurs, mais également
30:16les détenteurs
30:18afin que ça ne disparaisse pas.
30:20Notons quand même que le prince
30:22Murat, entre autres, a
30:24créé une cagnotte pour faire en sorte que
30:26les 170 000 euros puissent
30:28ainsi être remboursés à la ville
30:30de Nice.
30:32Le prince Joachim
30:34Murat, effectivement, qui a lancé
30:36une cagnotte
30:38pour que cette statue
30:40puisse rester sur place.
30:42Pour que l'art soit l'art.
30:44Pour que le débat, pour que l'art soit l'art.
30:46Et pour que Jeanne d'Arc puisse être respecté.
30:48Trois points de suspension.
30:50Dans un instant, Gilles-William Golnadel.
30:52Avant tout, avec Charlotte Dornelas,
30:54un sujet, là aussi.
30:56Qui en parle ?
30:58Vendredi, un homme a été condamné
31:00pour avoir diffusé les images de
31:02vidéosurveillance des toilettes d'un supermarché
31:04dans laquelle un jeune
31:06handicapé aurait été violé.
31:08Cette condamnation
31:10a indigné beaucoup de Français.
31:12Charlotte, comment l'explique ?
31:14Dans cette histoire, il y a la loi,
31:16le texte de la loi,
31:18les raisons de l'existence de la loi.
31:20Il y a aussi les raisons pour lesquelles
31:22certains en viennent à enfreindre cette loi
31:24et d'autres, beaucoup d'autres,
31:26à comprendre ce qui enfreine la loi
31:28en question. Le jeune vigile
31:30du supermarché, vous vous souvenez de l'histoire
31:32où une maman était avec son fils
31:34handicapé.
31:36Elle l'accompagne jusqu'à la porte des toilettes.
31:38Ne le voyant pas revenir, elle rentre
31:40dans les toilettes et elle découvre un homme
31:42qui en sort et son fils
31:44vient d'être violé.
31:46Le jeune vigile, il a 23 ans, il travaille
31:48sur place et donc
31:50il a diffusé cette vidéosurveillance sur les réseaux
31:52sociaux.
31:54Vidéosurveillance, je le précise, qui est à l'extérieur
31:56des toilettes mais dans lequel on voit le
31:58va-et-vient entre toutes ces personnes.
32:00Il est poursuivi pour atteinte
32:02à l'intimité de la vie privée,
32:04diffusion de l'enregistrement d'images relatives
32:06à la commission d'une atteinte volontaire à la personne,
32:08en l'occurrence l'agression sur ce
32:10jeune homme, et violation du secret
32:12de l'enquête. C'est
32:14indiscutable, il est interdit de publier
32:16une telle vidéo
32:18en raison de la protection de la vie privée et
32:20dans une certaine mesure de la présomption d'innocence
32:22de la personne qui est devant
32:24le tribunal. Il a donc été
32:26condamné en vertu de ce texte.
32:28Le texte, c'est 45 000 euros d'amende et
32:30un ou deux ans de prison ferme.
32:32Il a été condamné à six mois de prison avec sursis,
32:34ainsi que des dommages à intérêt à la
32:36famille de la victime, premièrement,
32:38qui s'est dite extrêmement
32:40touchée de
32:42la publication de cette vidéo dans laquelle on voyait une mère
32:44paniquer, récupérer son fils, qu'il était encore
32:46plus, et donc
32:48le préjudice vis-à-vis des victimes
32:50a été... Et sur la vidéo, pardon, mais on voit
32:52l'accusé sortir des toilettes
32:54se remontant la braguette, pardon. Exactement.
32:56C'est assez violent. Ah bah c'est une vidéo qui de toute façon
32:58sert de pièce maîtresse, évidemment,
33:00dans le procès, ça c'est indiscutable. La question
33:02n'était pas de savoir ce que cette vidéo
33:04pouvait servir à prouver, c'est évidemment
33:06sa publication. Mais
33:08le préjudice a également
33:10été prononcé à l'endroit de l'auteur
33:12présumé de ce viol, 500 euros
33:14de préjudice, ainsi que 800 euros
33:16de frais d'avocat, le tribunal
33:18ayant estimé qu'il y avait une attente à la vie
33:20privée, ce que lui permet le texte
33:22de loin, encore une fois. Alors on comprend
33:24l'esprit de la loi. L'esprit de la loi, c'est que
33:26ces images sont évidemment difficiles
33:28à supporter, elles ont tourné en boucle
33:30évidemment, à la fois sur les médias,
33:32sur les réseaux sociaux et au-delà de nos frontières.
33:34Elles sont difficiles à supporter pour la famille
33:36de la victime, et les protéger
33:38de cette exposition est évidemment
33:40légitime, surtout quand ils ne le désirent pas.
33:42Mais personne ne peut comprendre
33:44aujourd'hui le préjudice moral
33:46qui est reconnu et sanctionné envers
33:48l'auteur présumé
33:50des faits, qui lui n'a pas encore été jugé,
33:52qui plus est, lorsqu'il est clandestin,
33:54visé par une OQTF
33:56que donc il n'a pas respecté, avec
33:58des circonstances aggravantes, puisqu'il avait consommé
34:00de l'alcool et de la drogue
34:02à ce moment-là. C'est ce point-là
34:04évidemment qui a fait réagir énormément
34:06de gens.
34:08Vous évoquez, Charlotte, les raisons pour lesquelles cette vidéo
34:10ou d'autres fuites, comment
34:12cette infraction peut-elle se justifier ?
34:14On avait déjà eu le...
34:16C'est assez récent comme décision, alors on va me dire
34:18que la vidéosurveillance est récente, bah moins
34:20que le phénomène de publication
34:22des images de vidéosurveillance sur les réseaux sociaux.
34:24On avait déjà eu le débat, sauvenez-vous,
34:26avec des commerçants épuisés
34:28de vols ou d'agressions à répétition
34:30qui publiaient la vidéosurveillance
34:32pour montrer
34:34leurs agresseurs et pour voir la manière
34:36dont ils étaient agressés.
34:38Que l'atroce réalité vécue
34:40dans leur chair par de plus en plus
34:42de Français soit visible
34:44de tous, soit...
34:46Je sais pas, qu'elle s'impose
34:48par l'image à tous.
34:50C'est une manière de répondre, finalement,
34:52au déni de certains hommes politiques,
34:54au déni de certains
34:56journalistes, ainsi qu'à l'incompréhension
34:58grandissante devant la manière
35:00dont, collectivement, nous entendons
35:02rendre justice. Alors, collectivement, nous ne sommes
35:04pas nous responsables, mais la manière
35:06dont la justice est rendue en notre nom
35:08à tous. Si on devait résumer
35:10le message qui est passé par la publication
35:12de ces vidéos, c'est regarder ce qu'il se passe,
35:14regarder ce qu'il nous arrive,
35:16regarder ce qu'il se passe dans un
35:18supermarché, plutôt tranquille.
35:20Et notons que les agressions
35:22filmées, comment dire,
35:24provoquent un émoi décuplé,
35:26une réaction médiatique qui n'existe
35:28pas dans d'autres situations, si cette vidéo
35:30n'avait pas existé, le sujet n'aurait pas été
35:32traité de la même manière, et donc une réaction
35:34politique devant l'évolution.
35:36On le voit, la vidéo change tout
35:38dans la manière dont c'est traité. Si ça n'était pas
35:40un peu... On peut trouver que c'est triste,
35:42mais libre aux politiques de s'en saisir sans vidéo.
35:44Libre aux politiques d'adapter
35:46les outils à la réalité
35:48et de ne pas passer notre temps à le nier
35:50et aux journalistes de ne pas faire une journée entière
35:52sur un mot et alimenter une polémique
35:54sur un mot, étant donné
35:56la réalité.
35:58Et images, précisons-le quand même, qui
36:00suscitent l'émoi de manière aléatoire.
36:02Publication des images, pardon, qui suscite
36:04l'émoi de manière aléatoire. Certaines
36:06vidéosurveillances ont été
36:08diffusées, notamment dans des affaires mettant en cause
36:10des policiers, souvenez-vous, et là
36:12on a reconnu les lanceurs d'alerte,
36:14personne n'a pensé à les poursuivre
36:16et on les a même félicités pour leur travail
36:18citoyen. C'est exactement
36:20le même débat qu'avec les photos de victimes.
36:22Certaines servent à alimenter
36:24un discours politique, elles sont autorisées
36:26voire publiées
36:28et d'autres
36:30sont inconvenantes dans le
36:32discours majoritaire
36:34et on les interdit tout
36:36simplement, mais notons qu'il ne s'agit pas
36:38d'une question de principe, malheureusement.
36:40Que retenir
36:42de cette sanction ?
36:44Est-ce qu'elle nous enseigne quelque chose
36:46sur l'idéologie qui prévaut
36:48chez certains dans la
36:50conception même de la justice ?
36:52En effet, tout est à front renversé
36:54dans la manière de réagir, si l'on s'en
36:56se tient à la stricte
36:58réalité des choses.
37:00Les tenants, de manière générale, d'une justice
37:02plus ferme, qui en appelle à une justice plus
37:04ferme, s'indignent
37:06de cette condamnation qui est
37:08permise par le code pénal.
37:10Le code pénal prévoit cette
37:12condamnation, tandis que les partisans de la
37:1420ème chance défendent la sanction
37:16en l'occurrence de cet homme qui a
37:18publié la vidéo. En réalité, c'est
37:20très instructif parce que la fermeté
37:22attendue de la justice est celle
37:24d'un ordre compréhensible
37:26dans la manière de s'exercer.
37:28Il est question de sanctions,
37:30de priorité et de
37:32lisibilité des décisions de la justice.
37:34Tout le monde pourrait comprendre une telle
37:36décision si elle était proportionnée
37:38au reste des sanctions qui sont prises
37:40de manière générale en France.
37:42Et l'indignation vient évidemment d'une
37:44condamnation qui paraît disproportionnée
37:46et, à l'inverse, les défenseurs
37:48circonstanciels de cette fermeté
37:50donnent raison, sans
37:52le savoir apparemment, à ceux
37:54qu'ils prétendent combattre. Pourquoi ? Ils reconnaissent
37:56dans cette situation, parce que les faits ont lieu
37:58en novembre, il est déjà condamné cet homme.
38:00Donc, ils reconnaissent l'intérêt
38:02d'une sanction comme nécessaire,
38:04rapide, ferme, et donc
38:06que la sanction peut être dissuasive.
38:08C'est ce qu'ils sont en train de nous expliquer.
38:10Simplement, en général,
38:12ils considèrent que les auteurs
38:14des actes beaucoup plus graves sont
38:16évidemment les victimes, premièrement,
38:18de la société, qu'il ne faut donc pas
38:20s'acharner sur eux par le biais de la justice.
38:22Cet homme, lui, n'est pas une
38:24victime. Il est considéré comme un agresseur
38:26en ayant publié cette vidéo.
38:28Et donc, là, pour le coup, il faut une justice
38:30extrêmement ferme dans la bouche de ceux
38:32qui, probablement, voudraient donner une chance aux
38:34violeurs.
38:36Merci beaucoup, Charlotte Dorn.
38:38Hélas, dans un instant, avec vous, pour terminer
38:40un coup de poing par rapport à un patron de presse
38:42qui a liké un message de Sarah Knafo
38:44qui est obligée de démissionner. On reçoit
38:46tout de suite Gilles Witt et John Nadel.
38:48Je ne sais pas s'il nous voit, il va rentrer
38:50en direct.
38:52Oui, c'est ici, votre place. Installez-vous.
38:54Vous n'avez pas l'habitude de ce studio.
38:56Il est différent.
38:58Je vous en prie.
39:00C'est un honneur
39:02de vous recevoir. On a l'habitude de vous voir
39:04avec Pascal Praud.
39:06Un honneur de vous recevoir.
39:08Alors, quelques instants pour parler
39:10de vos trois livres. Alors, Gilles Witt et John Nadel,
39:12vous êtes cet avocat que l'on connaît bien.
39:14Je le disais à l'heure des pros.
39:16On connaît vos livres. Une idée certaine de la France.
39:18Le nouveau bréviaire de la haine.
39:20Le blog Nadel. Réflexion sur
39:22la question blanche, etc.
39:24Je le disais en titre, vous êtes ce pessimiste
39:26combatif. Cet homme qui
39:28s'évertue à défendre les maltraités.
39:30Écrivain aux très nombreux essais.
39:32Toujours dans la révolte.
39:34Jamais révolutionnaire. Après votre best-seller
39:36Journal de guerre,
39:38vous avez sorti
39:40Journal d'un prisonnier
39:42chez Fayard. Déjà un très gros
39:44carton en librairie.
39:46Il s'arrache.
39:48Je me suis renseignée auprès de chez Fayard.
39:50Les ventes sont exceptionnelles.
39:52Prisonnier de qui ?
39:54Prisonnier de quoi ? On va en parler dans cette
39:56dystopie. Vous racontez
39:58une France gouvernée par la trans insoumise
40:00et une république islamique autonome
40:02démocratique en Seine-Saint-Denis
40:04où la bien-pensance est imposée
40:06à tous. Une seule radio
40:08imposée trans inter.
40:10Vous le faites avec beaucoup d'humour
40:12et chacun ici aura une question
40:14à vous poser. Moi la première,
40:16j'ai envie de vous dire que j'ai peut-être
40:18ri, mais j'ai surtout eu peur.
40:20Écoutez, j'ai voulu
40:22je sais pas si j'ai voulu faire peur,
40:24j'ai voulu faire rire et j'ai voulu
40:26faire réfléchir. Moi d'abord
40:28j'ai voulu faire rire, j'ai d'abord voulu
40:30faire rire de moi. Parce que
40:32j'aime bien me foutre de la gueule des autres
40:34mais à condition, non mais le maître mot
40:36chez moi c'est la réciprocité.
40:38Si le monde était réciproque
40:40notamment en matière d'information
40:42ou en matière de droit des gens par exemple
40:44d'avoir des frontières
40:46ça serait formidable et donc
40:48j'accepte je pense de
40:50me moquer des autres mais j'aime bien
40:52me moquer de moi. Il y a de quoi d'ailleurs
40:54parce que là vous avez dit
40:56vous avez raconté ce qui se passe mais quand j'arrive
40:58dans ce camp de reconstruction
41:00des constructions
41:02je ne suis pas d'un courage
41:04formidable. Mes pires détracteurs
41:06me reconnaissent un certain courage
41:08intellectuel mais sur le plan physique c'est plus raisonnable.
41:10Et donc
41:12mais c'est vrai Marc
41:14c'est vrai j'assume
41:16et donc j'essaye un petit peu
41:18d'accommoder les choses
41:20d'apitoyer mes gardiens
41:22par des russes victimaires
41:24donc on rit
41:26je pense qu'on rit de bon cœur mais en même temps
41:28tout ce que je raconte à côté
41:30dans le cadre des procès qui me sont faits
41:32les exemples que je donne
41:34ils sont vrais, ils sont réels
41:36l'histoire du George Floyd
41:38blanc
41:40qui n'a apitoyé personne
41:42c'est vrai
41:44l'histoire du Ku Klux Klan
41:46qu'on croit voir dans les universités
41:48américaines qui n'existent pas
41:50c'est la réalité la plus absolue
41:52le grand professeur
41:54d'une des facultés
41:56qui a été viré comme un mal propre
41:58parce qu'il a protesté
42:00contre la journée interdite aux blancs
42:02je ne l'ai pas inventé
42:04je n'ai rien inventé
42:06je pense que c'est une ruse un tout petit peu
42:08de faire rire
42:10mais ce que je raconte sans ennuyer
42:12c'est la pure réalité
42:14et je reconnais que
42:16je ne sais pas si elle fait peur
42:18mais le monde est inquiétant
42:20le monde il est inquiétant
42:22quand on voit un patron de presse
42:24se faire virer
42:26comme un mal propre parce qu'il a eu le malheur
42:28de liker Marion Maréchal
42:30ou Sarah Knafo
42:32ça ressemble à mon livre
42:34et qu'on voit une assemblée
42:36qui crie face à des mots
42:38aujourd'hui
42:40tout cet après midi alors que la réalité tue
42:42lorsqu'on voit Elias tuer toujours les mêmes victimes
42:44lorsqu'on voit un candidat LFI
42:46lui Boyard en passe d'être maire
42:48et lorsqu'on voit le profil des personnes qui sont socialistes
42:50lorsqu'on voit la finale de la Starac
42:52et lorsqu'on voit que le talent
42:54a disparu
42:56pour laisser place à la haine
42:58on voit qu'on y est justement dans ce livre
43:00et c'est pour ça que je dis que c'est inquiétant
43:02ça fait peur
43:04je dis que la trans insoumise a pris le pouvoir
43:06mais vous avez un patron de la gendarmerie
43:08qui explique aujourd'hui qu'on est dans une situation
43:10de guerre y compris intérieure
43:12donc je ne suis pas en train de
43:14complètement raconter n'importe quoi
43:16non plus, tout est possible
43:18j'ai plein de questions à vous poser
43:20qu'est-ce qu'un racisme anti-blanc
43:22qu'est-ce que vous appelez un féminisme etc
43:24vous parlez de tellement de choses
43:26vous avez tellement documenté votre livre
43:28je laisse la place à Mathieu dont c'est la spécialité
43:30les sujets que vous avez traités
43:32je vous poserai une question pour vous demander
43:34si vous ne tombez pas vous-même dans votre propre piège
43:36vous êtes très attentif avec raison au langage
43:38à la neuve langue progressiste d'aujourd'hui
43:40vous vous en moquez avec un talent tout à fait remarquable
43:42mais dans un de vos livres précédents
43:44vous parliez de nouveau fascisme et d'extrême gauche
43:46mais est-ce que vous n'avez pas la tentation
43:48au dernier moment de faire un cadeau
43:50au camp d'en face en disant
43:52ils sont tellement terribles que ce sont les nouveaux fascistes
43:54alors que ce ne sont pas les nouveaux fascistes
43:56ce sont les héritiers du communisme d'hier
43:58mais du communisme qui n'a jamais été repentant
44:00du communisme qui n'a jamais été capable de reconnaître ses crimes
44:02est-ce que de ce point de vue, selon vous parler
44:04c'est moins les nouveaux fascistes que les nouveaux staliniens
44:06non mais vous avez raison
44:08ce que je veux dire, le mot fasciste
44:10n'a pas son emploi dans son acception
44:12vulgaire et dévoyée
44:14pas dans son acception historique
44:16mussolinienne
44:18vous l'utilisez un peu comme la gauche l'utilise
44:20je renvoie exactement
44:22en vérité on a affaire maintenant
44:24à une peste rouge et verte
44:26qui correspond à la peste brune d'avant
44:28mais vous avez parfaitement raison
44:30parce qu'il n'y a pas eu
44:32de Nuremberg du communisme
44:34il existe
44:36ce que j'appelle le privilège rouge
44:38et donc on ne traite pas
44:40les staliniens
44:42parce que la réalité c'est que
44:44l'extrême gauche d'aujourd'hui
44:46avec le fait que la France insoumise
44:48a gagné la guerre des gauches
44:50elle correspond
44:52peu ou prou au stalinisme
44:54y compris dans sa manière
44:56de refuser la liberté
44:58pour les autres donc si
45:00effectivement j'avais voulu
45:02employer le bon mot
45:04j'aurais dû employer néo-stalinien
45:06mais le terme de néo-stalinien
45:08en raison du privilège rouge
45:10il ne parle pas
45:12donc je suis obligé moi d'utiliser
45:14malgré tout la terminologie
45:16de l'adversaire je reconnais que c'est
45:18une sorte de défaite terminologique
45:20mais j'ai un certain sens de l'efficacité
45:22voilà
45:24Est-ce que vous ne pensez pas
45:26que tout cela sent quand même
45:28la fin de règne au moins
45:30sur le plan intellectuel
45:32est-ce que l'hystérisation collective
45:34dans le débat public
45:36par la gauche ne montre pas
45:38finalement un début de défaite
45:40on voit bien que la gauche n'a plus rien à dire
45:42sur le plan idéologique
45:44et on sent, les sondages
45:46se suivent et se ressemblent
45:48que les français ne sont plus aussi dupes
45:50qu'avant. Je ne sais pas
45:52on pourrait imaginer
45:54si l'on est optimiste
45:56que par exemple la victoire
45:58de Trump signe
46:00quelque part la défaite du
46:02fascisme
46:04mais il y a une autre possibilité
46:06c'est qu'effectivement la trans insoumise
46:08prenne le pouvoir
46:10je vous signale simplement que comme par hasard
46:12par un hasard cosmique
46:14alors qu'ils sont en train de perdre
46:16non seulement la bataille
46:18des idées mais la bataille
46:20de l'électorat, ils se réfugient
46:22sur le terrain de l'intolérance
46:24c'est une très grande chose l'intolérance
46:26et je dis que sur ce terrain là
46:28ils sont imbattables
46:30je ne sais pas comment ça va se terminer
46:32je ne suis pas sûr
46:34très sincèrement
46:36que le wokeisme aux Etats-Unis
46:38ait dit son dernier mot
46:40loin son faux
46:42il représente une force
46:44médiatique et d'intolérance
46:46extraordinaire, je ne sais pas l'avenir
46:48très sincèrement là dessus je ne sais pas
46:50Charlotte Dornelas
46:52Vous décrivez une idéologie
46:54que vous combattez
46:56en en étant prisonnier finalement
46:58comment est-ce que vous résumeriez
47:00le nœud finalement de cette idéologie
47:02quelle est la motivation ?
47:04Je pense que tous mes travaux
47:06si j'ose dire intellectuels
47:08depuis au moins 20 ans
47:10tournent autour de la détestation
47:12pathologique de l'Occident
47:14ce qu'on appelle vulgairement
47:16le racisme anti-blanc
47:18j'y ai moi
47:20donné toujours
47:22une explication
47:24c'est que dans notre monde post-chrétien
47:26il y a un antéchrist
47:28extraordinaire
47:30qui ressemble quand même
47:32qui fait l'affaire
47:34qui s'appelle Adolf Hitler
47:36et je pense que dans l'inconscient
47:38tourmenté des blancs
47:40de cette époque
47:42et de maintenant
47:44il y a une sourde honte
47:46d'avoir en commun
47:48la même couleur de peau
47:50que l'antéchrist des temps modernes
47:52même la vision du colonialisme
47:54que nous avons
47:56a été révisée à l'aune
47:58de cet antéchrist parfait
48:00qu'est Adolf Hitler
48:02les blancs, il faut reconnaître
48:04qu'il a bien fait
48:06son travail l'antéchrist
48:08mais de là à ce que nous payons
48:10y compris d'ailleurs dans la dernière
48:12ruse du diable ou d'Adolf Hitler
48:14y compris les juifs eux-mêmes
48:16qui sont maintenant, qui n'ont pas le droit
48:18comme je l'explique, j'ai pas le droit
48:20j'essaye de bénéficier
48:22du privilège juif
48:24d'être racisé, on me dit non
48:26abandonne, dis non, t'es pas racisé
48:28puisque avant tout t'es blanc
48:30mais vous avez une, je raconte pas
48:32d'histoire, vous avez
48:34Whoopi Goldberg
48:36qui est une grande actrice
48:38qui a expliqué que la Shoah
48:40après tout c'était pas raciste
48:42c'était la guerre des blancs
48:44vous voyez jusqu'où va la folie
48:46moi j'étais, très sincèrement
48:48j'étais anti-woke avant le wokisme
48:50c'est-à-dire que je me suis
48:52assumé comme
48:54mâle, hétérosexuel
48:56blanc, juif
48:58sans honte
49:00et sans vanité particulière
49:02mais je sentais déjà que ça devenait
49:04compliqué pour tous les postes
49:06en question, maintenant effectivement
49:08c'est difficile d'assumer tout cela
49:10voilà, c'est un peu l'histoire de mon livre
49:12juste avant la question de Marc, pour rebondir
49:14sur celle de Charlotte qui a fait une chronique
49:16merveilleuse hier, à propos d'Ebony et Marine
49:18qui étaient les deux finalistes
49:20de la Star Academy
49:22une blanche, une noire, où le talent
49:24a disparu, qu'est-ce que ça vous a évoqué ?
49:26moi je sais très bien que
49:28pardon de vous le dire, il y a
49:30une trentaine d'années
49:32j'ignorais que j'étais blanc
49:34j'ignorais que j'étais blanc
49:36ce sont les autres, les blancs
49:38honteux et les racistes
49:40non blancs
49:42qui m'ont fait prendre conscience
49:44de ce que j'étais blanc, même d'ailleurs
49:46à vous dire le vrai
49:48même mon état de juif
49:50moi qui ne suis pas religieux
49:52ce sont surtout les autres
49:54qui m'ont construit
49:56ce sont souvent les adversaires
49:58qui vous construisent dans la vie
50:00donc aujourd'hui
50:02il y a vraiment une élaboration
50:04par le
50:06wokeisme
50:08du mâle que représente
50:10si j'ose dire, un hétérosexuel
50:12mâle et blanc
50:14le rire
50:16ça gratouille, ça fait du bien
50:18moi j'ai retrouvé, je me suis marré du début
50:20à la fin, j'ose marrer
50:22parce que ça montre que votre plume
50:24est décalée
50:26et c'est un esprit, alors j'espère ne pas
50:28offusquer certains, mais un esprit
50:30chariébdo, la caricature
50:32la dérision, cette capacité
50:34à montrer notre monde
50:36dans les horreurs qui sont
50:38les siennes, mais
50:40si on était dans la narration pure
50:42on s'emmerderait, et là au contraire
50:44c'est joyeux et ça nous oblige à nous interroger
50:46et à sortir de notre lâcheté
50:48votre lâcheté elle est physique
50:50elle est donc pas dans la plume
50:52est-ce que c'est votre façon de vous réhabiliter par rapport à vous même ?
50:54très sincèrement Marc
50:56je sais pas
50:58très sincèrement je sais pas, j'ai toujours déconné
51:00j'ai quand même été toujours relativement
51:02donc
51:04je ne me réclame pas
51:06de chariébdo
51:08je ne me réclame pas
51:10je n'ai pas pensé à écrire ce livre
51:12j'ai pensé à personne
51:14j'ai pensé à maître Grenadel
51:16j'ai pensé à maître Grenadel
51:18qui avait envie de...
51:20oui mais cette force de la dérision c'est louable
51:22je vous dis pas que
51:24c'est ce qui naît
51:26en 1830
51:28c'est les caricatures dans la presse
51:30c'est-à-dire que c'est le côté rablaisien
51:32détruire la société pour lui montrer
51:34ce qu'elle a de grotesque
51:36si vous me comparez à Rabelais
51:38je considère pas que vous m'insultez grandement
51:40mais en même temps
51:42je vous mentirais en disant que j'ai pensé
51:44à qui que ce soit
51:46j'ai eu envie
51:48encore une fois
51:50il y a un côté russe
51:52j'ai voulu apprendre à mon lecteur
51:54sans l'emmerder
51:56j'avais pas envie de faire un énième ouvrage
51:58sur le wokisme
52:00et je pense que mon lecteur
52:02il apprend plein de choses en se marrant
52:04vous avez voulu effectivement être pédagogique
52:06sur des notions
52:08qui nous échappent
52:10tout en souriant, tout en ayant
52:12beaucoup d'humour
52:14vous en vendez mille par jour
52:16c'est assez exceptionnel
52:18c'est intéressant de voir aussi la soif
52:20qu'a le public d'avoir le regard
52:22de notre cher Gilles William sur la question
52:24vous voulez rester avec nous quelques instants
52:26on termine avec la chronique de Mathieu
52:28restez avec nous
52:30sauf si vous voulez partir
52:32ce n'est pas que je m'ennuie
52:34vous avez l'obligation ensuite
52:36parce qu'on va parler justement
52:38de ce que vous avez évoqué
52:40le fait qu'un patron de presse like
52:42et doit démissionner
52:44je vous raconterai
52:46je devrais pouvoir me renseigner
52:48merci infiniment
52:50pour votre présence
52:52on aurait aimé rester bien plus longtemps avec vous
52:54mais le devoir vous appelle
52:56embrassez Pascal pour nous
52:58bonne fin de soirée
53:00merci beaucoup mon cher Gilles William
53:02c'est intéressant Mathieu
53:04de voir qu'il parlait de ce patron de presse
53:06et on a prévu d'en parler ensemble
53:08pour terminer
53:10ce patron de presse
53:12qui est obligé de démissionner
53:14pourquoi ?
53:16parce qu'il a liké
53:18sur Linkedin, un réseau social
53:20des messages
53:22notamment de Sarah Knafo
53:24reconquête, question
53:26est-ce qu'on peut imaginer que ça serait quelqu'un de gauche
53:28il ne serait pas obligé de démissionner
53:30son nom Philippe Carly
53:32vous avez raison c'est sur Linkedin
53:34et il est dirigé
53:36le groupe de presse Hebra
53:38le plus important groupe de presse de la presse régionale
53:40le Dauphiné libéré, le Progrès
53:42les dernières nouvelles d'Alsace
53:44alors qu'est-ce qu'on voit
53:46des gens, appelons ça des journalistes
53:48sur le mode inquisiteur et commissaire politique
53:50remarquent d'abord
53:52parce que c'est grave, le 23 janvier
53:54c'est le syndicat national
53:56des journalistes qui s'est inquiété
53:58notre ami nouveau Carly
54:00ami de la dissidence
54:02est liké comme on dit
54:04un post faisant référence à Sarah Knafo
54:06et à la liste des invités français
54:08de Donald Trump
54:10au moment de l'investiture
54:12de l'inauguration qui a eu lieu il y a quelques temps
54:14et à partir de là on dit
54:16si il a liké
54:18un post comme on dit
54:20il a dû en liker plusieurs
54:22alors qui se met sur le travail
54:24nos amis de Mediapart
54:26qui se disent là on va trouver tous les likes
54:28coupables de cet inquiétant personnage
54:30et qu'est-ce qui se passe
54:32et bien on découvre que c'est un liker
54:34répétitif de contenu transgressif
54:36il a notamment
54:38liké justement
54:40des contenus de Sarah Knafo
54:42alors ça, ça ça pardonne pas
54:44il a liké aussi
54:46Mathieu Vallée
54:48le député, l'eurodéputé
54:50RN, il a liké aussi d'autres
54:52quelques comptes qui sont associés à la mouvance patriote
54:54je note que dans l'article
54:56de Mediapart, à moins qu'il m'ait échappé
54:58pour l'essentiel, on ne nous
55:00dit pas ce qui a été
55:02liké, c'est-à-dire c'est quoi le contenu
55:04des likes, on nous dit pas ce like-là
55:06regardez il vient de dire quelque chose d'absolument terrible
55:08effectivement on ne devrait pas liker des propos
55:10aussi terribles, on se contente
55:12de dire il a liké telle personne
55:14ou telle personne
55:16ou tel compte, dès lors vous avez touché
55:18quelqu'un qu'on ne doit pas toucher
55:20peu importe ce que cette personne dit
55:22peu importe ce qu'elle fait, peu importe le contenu du tweet
55:24vous avez franchi le cordon sanitaire
55:26exactement, c'est exactement ça
55:28vous avez touché en fait quelqu'un
55:30qu'on ne doit pas toucher, vous avez mentionné
55:32quelqu'un qu'on ne doit pas mentionner, vous avez liké
55:34quelqu'un qu'on ne doit pas liker
55:36alors qu'est-ce qui se passe?
55:38Philippe Carly au début a une réaction
55:40il cherche à sauver les meubles
55:42il dit en fait c'est pas moi qui étais responsable de mon compte
55:44Linkedin, j'avais un gestionnaire des réseaux sociaux
55:46je ne suis pas content du tout de ce qu'il a fait
55:48donc il jette le blâme sur son ami
55:50avant d'avouer que effectivement
55:52c'est bien lui le coupable
55:54qui osait liker de tels contenus
55:56scandaleux, j'insiste
55:58on ne sait toujours pas quels sont les contenus des likes
56:00on ne le sait pas et on ne le saura pas
56:02parce que ce n'est pas important
56:04l'important c'est de savoir qu'il a touché le diable
56:06ne serait-ce que de manière digitale du bout du doigt
56:08qu'est-ce qui est arrivé à ce Philippe Carly
56:10après avoir dit finalement
56:12c'est vrai c'est moi qui ai liké
56:14eh bien sous la pression
56:16des syndicats de journalistes
56:18qu'est-ce qu'il a fait
56:20il a décidé de démissionner
56:22de ses fonctions
56:24pour sauver son groupe de presse
56:26donc ce qu'on comprend bien
56:28ici c'est que la pression a été
56:30tellement forte qu'il a dû se retirer
56:32et rappelons-nous pourquoi
56:34parce qu'il a liké des gens
56:36qu'il est interdit de liker
56:38parce que le cordon sanitaire à la Belge
56:40existe aussi dans la presse française
56:42qu'est-ce que cela dit
56:44de l'état de notre liberté d'expression
56:46aujourd'hui
56:48d'abord et avant tout qu'il existe des milices numériques
56:50composées de journalistes
56:52qui sont en fait des commissaires politiques
56:54fidèles en cela à la grande tradition soviétique
56:56qui surveillent exactement
56:58tout ce que vous faites
57:00et le moindre like que vous avez pu faire il y a 5 ans
57:02il y a 8 ans, il y a 10 ans, il y a 15 ans
57:04eh bien on peut vous leur sortir en disant
57:06qu'avez-vous voulu liker
57:08ici sur Facebook, sur Twitter
57:10sur Instagram parce que des histoires comme ça il y en a d'autres en Amérique du Nord
57:12je le précise
57:14donc premièrement
57:16peu importe ce que vous avez liké un jour
57:18on peut vous le ressortir à la manière d'un geste coupable
57:20il y a des patrouilleurs numériques
57:22qui sont là à temps plein
57:24à chercher le moment
57:26où vous avez dérapé
57:28et ça c'est particulier
57:30donc ils travaillent à temps plein
57:32souvent ils sont journalistes
57:34chez Libération par exemple il y en a quelques-uns
57:36qui construisent, rappelez-vous le dossier
57:38pendant les législatives
57:40où on nous avait raconté l'histoire d'un candidat RN
57:42avant qu'on comprenne qu'il ne l'était pas du tout
57:44il dénonçait des négationnistes mais par une compilation
57:46rapide de likes sur un site
57:48sur un journal, on avait conclu
57:50qu'il était coupable et ensuite le parti
57:52l'avait largué avant de le réhabiliter secrètement
57:54quand on avait compris qu'il n'était pas vraiment coupable
57:56je note cela dit deux choses à travers cela
57:58la première chose c'est qu'il ne faut pas
58:00paniquer
58:02c'est un conseil que je donne un peu tardivement
58:04parce que ce Carly a démissionné
58:06qui s'excuse s'accuse
58:08quand on se fait accuser d'avoir fait des choses
58:10dont on n'a pas honte
58:12on ne dit pas je m'excuse
58:14j'aurais pas dû, on assume et on contre-attaque
58:16on contre-attaque en disant mais vous êtes des
58:18inquisiteurs, vous êtes des commissaires
58:20politiques, vous êtes des policiers de la pensée
58:22je n'ai pas à m'excuser, mais dans les circonstances
58:24qu'est-ce qu'on voit, ce que Jean Sevilla appelle
58:26le terrorisme intellectuel est toujours
58:28très actif dans l'espace public
58:30et notamment dans la presse, notamment
58:32chez les syndicats de journalistes qui ne rêvent
58:34rien tant souvent que de contrôler ce qui se passe
58:36dans la tête de leurs collègues
58:38Merci beaucoup
58:40Mathieu, merci Gabriel
58:42merci Charlotte, merci Marc
58:44tout de suite l'heure des pro 2
58:46excellente suite de programme à tous