Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00Bonsoir à tous, 19h02, c'est l'heure presque, en tout cas, l'heure dépassée.
00:07Ça ne vous fait pas rire ?
00:08Pardon ?
00:09Ça ne vous fait pas rire ?
00:10Si, si, mais attention parce que vous allez être arrêté comme dealer.
00:14Oh là là !
00:16Bon allez, Maureen, ça va ma belle ?
00:20Oui, ça va et vous Christine ?
00:21Quelles sont les infos du soir ?
00:23À la une de l'actualité, 5 départements du Nord de la France placés en vigilance orange pour neige verglas.
00:30Il s'agit du Nord, de l'Oise, du Pas-de-Calais, de la Seine-Maritime et de la Somme.
00:34Le Calvados également a été placé en vigilance orange jusqu'à jeudi soir pour risque de crues.
00:38Des restrictions de circulation, notamment pour les poids lourds, sont à prévoir dans plusieurs départements des Hauts-de-France.
00:44A l'occasion de ces voeux au syndicat Alliance Police, le ministre de l'Intérieur dénonce les élus qui s'en prennent aux forces de l'ordre.
00:51L'envoyé spécial du président de la République pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, en visite à Beyrouth alors que demain se déroulera l'élection du chef de l'État libanais.
01:11Un moment important entre division politique interne et pression internationale.
01:15Le Parlement libanais se réunira ce jeudi.
01:18Merci beaucoup, chère Maureen.
01:20Et au sommaire ce soir, comment comprendre ces rassemblements festifs pour célébrer la mort de Jean-Marie Le Pen.
01:28Comme un parfum venu d'ailleurs.
01:30Peut-être comme ces danses gênantes de terroristes sur des cadavres de juifs.
01:34Comme si un cap avait été franchi.
01:36Comme si avant on combattait les idées, maintenant des personnes et jusque dans la mort.
01:41Quelle est cette France, cette France de l'indécence ?
01:44L'édito de Mathieu Bocoté.
01:46Les manifestations célébrant le décès de Jean-Marie Le Pen ont également interpellé à un autre niveau.
01:51Certains se demandant pourquoi les agriculteurs sont empêchés de manifester
01:55et d'autres laissés libres de crier leur haine par la joie après la mort d'un homme.
02:00Peut-être que ce n'est pas comparable.
02:03Comment comprendre cette notion de la manifestation le jour même
02:06où il y a dix ans les rassemblements de Charlie Hebdo avaient permis
02:10la plus grande manifestation jamais recensée en France, l'analyse de Gabriel Cluzel.
02:16Nous allons nous débarrasser des fact-checkers, a déclaré Mark Zuckerberg, patron de Facebook et Instagram.
02:22Il s'aligne derrière Elon Musk et Donald Trump.
02:26Une prise de conscience ou un opportunisme politique
02:29à deux semaines de l'investiture du nouveau président américain.
02:32Qu'est-ce qui se cache derrière cette décision avec des confessions tardives et étonnantes de culpabilité ?
02:38Qui donnait la ligne éditoriale des vérifications d'infos ?
02:41Beaucoup de questions, le regard de Mark Menon.
02:44Comment Jean-Marie Le Pen est-il devenu un poids lourd dans l'opinion politique au fil des années
02:49jusqu'à se retrouver au second tour de la présidentielle en 2002 ?
02:52On se posera la question à l'heure où on retrouve régulièrement une certaine accusation
02:57dans l'idée que les médias font l'opinion, la transforment, l'influencent.
03:01Dernière accusation en date, la Grande Mosquée de Paris
03:04qui s'est fendue d'un communiqué attaquant plusieurs médias dont CNews
03:08qui conditionnent l'opinion de décryptage de Charlotte Dornelas.
03:12Et puis, alors qu'Emmanuel Macron, il y a quelques jours, dénonçait une internationale réactionnaire
03:18qui aurait à sa tête Elon Musk, nous nous demanderons ce soir si le Front National
03:23a été à l'origine de cette internationale réactionnaire dénoncée par le chef de l'État.
03:28Du Front National à l'internationale réactionnaire, le second éditor de Mathieu Beaucôt.
03:34Une heure pour tout ce dit récent à vous. C'est parti.
03:42...
03:49Bonsoir à tous. Les obsèques de Jean-Marie Le Pen auront lieu samedi
03:53dans sa ville natale de la Trinité-sur-Mer dans le Morbihan.
03:57Marine Le Pen a réagi à la mort de son père avec ces mots.
04:01Beaucoup de gens qu'il aime le pleurent ici-bas.
04:04La nuit dernière, vous l'avez vu en direct dans Face à l'Info,
04:09la nuit dernière a été marquée par des rassemblements célébrant la mort de Jean-Marie Le Pen
04:14dans plusieurs villes du pays, mais particulièrement Paris.
04:18Mathieu Beaucôté, ils ont dansé, ils ont bu, ils ont chanté,
04:21tout en souhaitant faire la même chose avec Jordan Bardella demain.
04:25Comment comprendre ces danses macabres ? Je m'adresse notamment à vous, le sociologue.
04:29Je vous avouerai, mais avant d'être sociologue, j'ai l'impression d'avoir une réaction humaine,
04:35vous me pardonnerez ce terme, de dégoût.
04:38Je suis persuadé que je ne suis pas le seul, et les gens de toutes les tendances politiques,
04:43sauf les manifestants dans la rue, ont eu envie de vomir en voyant ces gens danser,
04:48pour se réjouir de la mort d'un homme qui avait des filles, d'un homme qui avait une épouse,
04:53d'un homme qui avait des petits-enfants.
04:55Ces danses m'ont inspiré une forme de révolte, enfin je le dis, un goût de vomir voyant cela.
05:00J'ai trouvé ça absolument atroce.
05:02Et, trouvant ça atroce, je n'étais pas surpris.
05:05Pourquoi ? Parce que si on s'intéresse à ce que dit la gauche radicale depuis longtemps,
05:10elle attendait la mort de Jean-Marie Le Pen depuis plusieurs années.
05:14Elle guettait ce moment, elle attendait l'événement pour en faire une fête.
05:19Sur Twitter, on le voyait, mais pas seulement.
05:22Il y avait des comptes, Jean-Marie Le Pen n'est pas encore mort aujourd'hui,
05:25mais demain ils nous l'auront, demain il y passera, demain ce sera la fête.
05:28Donc, il y avait l'attente d'un moment que l'on avait fantasmé,
05:32sur le monde, nous allons enfin nous libérer du diable de la République.
05:37Il y avait ce moment de réjouissance anticipée, le vieux allait crever.
05:43C'est comme ça qu'il voit les choses, comprenons-le.
05:45Par ailleurs, je pense que plusieurs se le demandaient aussi,
05:49ça fait plusieurs années que je me demande et plusieurs se demandent
05:51comment la France accueillera la mort de Jean-Marie Le Pen.
05:54Parce qu'il était rendu à un âge où il est naturel de quitter ce monde.
05:58Parenthèse, on va tous mourir.
06:01Je vais dire, on l'oublie, c'est ma mamie de son temps qui me l'a rappelé aujourd'hui,
06:04elle m'a dit qu'ils manifestent, mais ils ne savent pas qu'ils vont tous mourir.
06:06La plupart des gens jusqu'à présent sont morts, c'est absolument désagréable.
06:11Je me voudrais immortel, charlotte éternelle, mais bon, petite distinction.
06:17J'y reviens, ça me semble assez important, Le Pen était devenu un symbole.
06:22Et de quelle manière la France allait-elle réagir à la disparition de ce symbole,
06:27s'en dit beaucoup sur ce que la France devient, sur sa manière de gérer son passé.
06:32Et de ce point de vue, je pense que les deux dimensions de l'héritage de la symbolique Le Pen étaient présentes.
06:36D'un côté, une gêne, un mal à aise, une volonté de reconnaître une capacité prophétique.
06:41De l'autre, la volonté chez certains de poursuivre leur exécration jusqu'au point de massacrer un cadavre.
06:47Parce que c'est de cela dont il était question.
06:50La France radicale a tenu sa promesse, elle a fêté, elle a bu et elle s'est déshonorée.
06:55Premier élément qu'on doit noter, je crois, c'est qu'il s'agit d'une forme d'indécence primaire.
06:59Il existe en ce monde, au-delà des différentes morales, au-delà des différentes philosophies,
07:04au-delà des différentes religions, et je reviendrai à la fin, il existe une morale naturelle.
07:08Au cœur de cette morale naturelle, il y a les égards dus aux morts.
07:12Je pense que toutes les cultures, toutes les civilisations ont compris,
07:15ne serait-ce que parce qu'il y a des rituels funéraires,
07:17on a donc compris qu'il y a un respect associé à la mort et aux morts,
07:21et en tant que tel, on ne célèbre pas la mort d'un homme, même si on le conspuait.
07:25À la rigueur, on se tait, à la rigueur, on se fait discret.
07:28Quelques jours plus tard, quelques semaines plus tard, on intervient si on le souhaite,
07:31mais au moment, il existe une telle chose qu'un moment du deuil,
07:34et ce moment du deuil, non seulement n'a pas été respecté,
07:37mais en fait, on a voulu le transgresser explicitement.
07:41On était dans une logique de profanation, à bien des égards.
07:45C'est-à-dire qu'on savait que c'était un moment sacré,
07:47et parce que c'était un moment sacré, on voulait justement faire la fête.
07:51La douleur des proches était oubliée, elle était moquée,
07:56et quand on passait le micro aux uns, aux autres,
07:59ils avaient tous une petite formule à prise par cœur
08:02pour justifier leur participation à la rave partie improvisée
08:06en différents endroits du pays.
08:08Parce que derrière ça, ce qu'il faut comprendre,
08:11c'est qu'est-ce qui peut pousser des gens dans la rue à manifester pour la mort d'un homme
08:14aussi contestable soit-il?
08:17Ça présuppose qu'on déshumanise intégralement l'adversaire.
08:21La personne qu'on a devant soi, ce n'est plus un adversaire,
08:25ce n'est même plus un ennemi, c'est un ennemi du genre humain,
08:28il est extérieur à l'humanité.
08:30Donc il faut se représenter l'adversaire comme un monstre,
08:33il faut se représenter l'adversaire comme n'ayant aucune part humaine légitime en lui.
08:38Et vous noterez la manière dont on parlait de Jean-Marie Le Pen,
08:42il était raciste, xénophobe, transphobe, homophobe,
08:45tortionnaire, fasciste, quasi-nazi, pourquoi pas?
08:48Il n'avait pas le début, il n'y avait pas une parcelle de sa peau,
08:51il n'y avait pas un centimètre carré de sa peau
08:53qui relevait de l'humanité ordinaire, de la commune-humanité.
08:56C'était intégralement un monstre, c'était un diable,
08:59et pour cela, ça nous autorise, si on est devant un diable,
09:02ça nous autorise justement à être dans une logique de combat contre le diable
09:05et ceux qui sont fascinés par lui, de combat contre l'exorcisme.
09:09Il aura possédé des esprits, ceux qui sont possédés par l'esprit du diable
09:12doivent être combattus également.
09:15J'ai relu ce matin, on nous disait même que c'était nostalgique du 3e Reich.
09:20Même pas de la collaboration, même pas de Vichy, du 3e Reich directement.
09:24C'est quand même assez exceptionnel comme idée.
09:27Vous noterez que la gauche, il fut un temps où on avait un peu oublié Jean-Marie Le Pen.
09:31Plusieurs ont dit que ça faisait un temps qu'il était retiré de la vie publique.
09:34Donc que cherche la gauche dans ces moments-là? Un nouveau diable.
09:37Il y a deux ans et demi, trois ans environ, Éric Zemmour a joué ce rôle.
09:40Vous noterez qu'on avait utilisé les mêmes rituels d'excécration et de diabolisation
09:46pour maudire Zemmour, transformer en nouveau diable de la République.
09:50On avait fait l'intégral pour lui, on avait même rajouté antisémite.
09:54Avec cette originalité, peut-être qu'il est juif,
09:57une personne autorisée dans la communauté juive avait dit
10:01« Est-ce qu'il est vraiment juif dans les faits? »
10:03On allait même jusqu'à le déchoir de son identité, une identité qui est de part importante pour lui,
10:08en disant « Tu n'es rien du tout, tu ne mérites pas la considération élémentaire d'un être humain. »
10:13Parce qu'il faut comprendre la psychologie politique de la gauche.
10:17Radical, on s'entend, je ne parle pas des sociodémocrates ordinaires qui aiment les impôts.
10:21La gauche radicale, comment voit-elle le monde?
10:24Elle croit avoir le monopole de l'humanité.
10:27Donc si elle a le monopole de l'humanité,
10:29telle une révélation devant elle,
10:31elle a des humains incomplets, inachevés, déchus.
10:35Il y a une forme de suprémacisme moral à gauche,
10:38une forme de suprémacisme moral qui lui permet de dire
10:41« Puisque je suis devant des gens qui sont contre l'émancipation humaine,
10:44des gens qui s'opposent à l'émancipation humaine,
10:46des gens qui sont en deçà de tout,
10:48j'ai le droit de les maudire, de les exsécrer et de vouloir les éradiquer. »
10:51Et c'est très rassurant parce que si vous avez un ennemi absolu devant vous,
10:54un diable, Satan fait homme,
10:56mais il vous suffit de vous opposer à lui
10:59pour d'un coup être ennobli dans la confrérie des nobles de l'humanité.
11:02C'est-à-dire, il existe, je ne l'aime pas, je suis noble,
11:05donnez-moi s'il vous plaît un certificat de bonne conduite morale.
11:08Ce qu'avait dit en son temps Philippe Murray, soit dit en passant.
11:11Donc on veut le liquider, mais on ne va pas se contenter de le liquider lui.
11:15Donc là hier, il y avait parmi les slogans
11:17« Marine Le Pen sera la prochaine, Jordan Bardella sera le prochain aussi. »
11:21Donc on est dans une logique non seulement de mise à mort symbolique,
11:24donc on crache sur les morts, on vomit sur les morts,
11:27mais on souhaite aussi la mort de l'adversaire politique
11:30et on lui réserve le même destin.
11:32Donc Jordan Bardella, il est plutôt jeune quand même,
11:35théoriquement si on le souhaite mort demain, ça implique qu'on le flingue,
11:38ça implique qu'on lui tranche la tête, ça implique qu'on le fusille.
11:41On s'est eu ces idées-là en France il y a une dizaine d'années.
11:44Donc on est dans cette logique d'éradication de l'ennemi.
11:47J'ajoute une autre chose qui me semble importante, c'est une pulsion de meurtre.
11:50C'est une pulsion de meurtre qui s'est manifestée hier.
11:52Il a décidé de profaner un cadavre.
11:54Il faut dire que la Révolution, plus de deux siècles,
11:57la Révolution française, sa part maudite, sa part sombre, sa part inavouée,
12:00c'est aussi la profanation des cadavres.
12:02Il ne faut jamais l'oublier, ça fait partie aussi du légendaire oublié de la modernité.
12:06Eh bien, il y a une pulsion de meurtre
12:08et qui vient aussi avec une revendication de violences légitimes.
12:11Qu'est-ce que vous entendez par pulsion de meurtre?
12:14Jordan Bardella, il a 28-30 ans, 28-29-30 ans.
12:17Donc théoriquement, si on se dit genre on veut, demain ce sera ton tour,
12:21à moins qu'il y ait une crise cardiaque précoce parce qu'il a fait trop de fonte à la salle.
12:25Non, je pensais à Jean-Marie Le Pen.
12:27Ah oui, demain, il a décidé de tuer un mort.
12:29Ça, c'est la même chose, si je peux me permettre.
12:31C'est-à-dire, quand on dit qu'il est mort, vous n'aurez pas le droit à la paix des morts.
12:34Vous n'aurez pas le droit à la paix des morts.
12:35Vous serez humiliés jusque dans le tombeau.
12:37En fait, vous n'êtes même pas encore tout à fait refroidis et on vous piétine déjà.
12:42Je note, soit dit en passant, dans la même logique que c'est une logique de violence.
12:45Alors, qu'est-ce qu'on a vu depuis 30, 40, 50 ans?
12:48Le FN d'abord, le RN ensuite, a été associé à la violence, c'est vrai.
12:53Mais plus souvent de violence qu'ils subissaient, qu'ils ne commettaient.
12:56Les meetings du FN et ensuite du RN, et de Reconquête aussi, soit dit en passant,
13:01ont été régulièrement attaqués.
13:03Ils étaient attaqués, ils avaient un service d'ordre, ils devaient se défendre.
13:05Mais les meetings de la gauche radicale étaient bien moins souvent attaqués
13:08que les meetings du FN étaient attaqués.
13:10Mais on n'en parlait pas. Pourquoi?
13:12Parce qu'on jugeait que c'était une forme de violence légitime.
13:15C'est la zone d'ombre de notre conscience collective,
13:17la violence légitime contre la droite et l'extrême droite, comme on l'appelle.
13:21On peut tout se permettre.
13:22D'ailleurs, hier, Mathilde Panot, l'élégante et puissante figure de la France insoumise,
13:27a commenté ces danses.
13:29Et qu'est-ce qu'elle a dit?
13:30Elle a dit « J'ai absolument rien contre ça.
13:32C'est une manière de dire la jeunesse en mer de le Front National à nouveau.
13:35C'est une tradition tout à fait honorable. »
13:37Et elle a donné deux raisons pour lesquelles il est légitime
13:39de danser sur le cadavre de Jean-Marie Le Pen.
13:41Un, c'est un ennemi de la République.
13:43Et deux, il est d'extrême droite.
13:45Donc, j'en conclue pour Mme Panot.
13:46Dès qu'on vous colle cette étiquette d'extrême droite,
13:48ou que vous êtes ennemi de la République, on peut danser sur vos tombes.
13:51On voit ici, encore une fois, l'élégance morale,
13:53mais pas seulement de la gauche radicale.
13:55Mais le slogan de la gauche, Mathieu Beaucoté, depuis 10 ans,
13:58n'était-il pas « Vous n'aurez pas ma haine? »
14:00Ah oui, mais ça, c'est seulement bon pour les massacreurs de journalistes,
14:04les massacreurs de Juifs, les massacreurs de Kidam en terrasse,
14:07les massacreurs de participants à un concert.
14:09Ceux qui massacrent ces gens-là, on ne doit pas leur réserver notre haine.
14:13C'est bien clair, on nous l'a dit, on insiste.
14:15C'était une manière, c'était quand même le slogan post-Bataclan,
14:18c'était une manière de dire « Regardez à quel point je suis moralement noble.
14:21On a fusillé les liens, on a fusillé mes frères, on a fusillé mes amis,
14:25on a tiré sur des gens en terrasse, mais vous n'aurez pas ma haine.
14:28Ma supériorité morale transcende mon désir peut-être circonstanciel de vengeance. »
14:33C'était quand même assez particulier.
14:35Et dans cette même logique, c'était une manière de dire
14:37« La société multiculturelle, diversitaire, islamisée survivra,
14:42survivra à ces cadavres circonstanciels qui sont peut-être...
14:46On ne fait pas de l'omelette sans casser les oeufs
14:48et on ne fait pas de la société diversitaire sans quelques cadavres peut-être.
14:51Mais ce qui est certain, c'est qu'à ce moment-là,
14:53c'était l'idée qu'on est fiers de ne haïr personne,
14:56sauf peut-être ceux qui haïraient leurs assassins.
14:59Parce que si vous détestez vos assassins, pensez au sort de Patrick Jardin,
15:02le père d'une victime du Bataclan,
15:05lui, on s'est permis de le haïr et de le détester.
15:07Parce que sa douleur était telle, on s'est dit qu'il mérite d'être conspué.
15:12Donc il y a un sentiment de supériorité revendiqué avec ça.
15:17Et par ailleurs, c'est une haine dont je parle,
15:19cette haine qu'on a vue par rapport à Jean-Marie Le Pen,
15:22elle est présente dans une certaine histoire de la gauche
15:25et elle n'est pas réservée aux danseurs d'hier soir.
15:27Quand vous avez un homme qui meurt
15:29et que l'ensemble de la presse de gauche se mobilise
15:31pour dire « Enfin, on s'est débarrassé de lui, le vieux chien,
15:34à peu près, je traduis leur état d'esprit,
15:36quand on présente les choses ainsi, on participe à cette haine,
15:40même si c'est sur du papier imprimé, financé, évidemment, par des contribuables.
15:43Donc cette haine ne s'est pas exprimée seulement dans la danse qu'on a vue.
15:47George Orwell, ne l'oublions pas, le grand George Orwell,
15:50avait dit qu'au cœur de l'imaginaire totalitaire progressiste,
15:52il y a ce qu'il appelait les deux minutes de la haine.
15:54Pour être capable de souder une communauté,
15:56on doit lui désigner un ennemi satanisé.
15:58Et c'était représenté, quand on lit 1984,
16:01on voit chaque jour, il y a les deux minutes de la haine,
16:04tout le monde répète ensemble « haine, haine » devant le visage de l'être oni.
16:08Selon les circonstances, ça peut être Jean-Marie Le Pen,
16:10ça peut être Éric Zemmour, ça peut être Marine Le Pen,
16:12ça peut être tant de gens.
16:14Mais ce qui est certain, c'est que la gauche radicale
16:16a besoin d'haïr pour se sentir existée.
16:19Et ceux qui ne participent pas à ce rituel de haine
16:21sont accusés de complicité avec celui que nous détestons.
16:25Ils sont possédés, en quelque sorte, c'est le diable,
16:27il y a des possédés, alors on doit les exorciser aussi.
16:30Comment ? En répétant sans cesse « raciste, extrême droite, raciste, extrême droite »
16:33en pensant par là que le diable va se retirer d'eux.
16:37Donc, on est devant une gauche haineuse.
16:39Une gauche haineuse, mais qui maquille sa haine
16:41derrière une prétention au progrès et à la vertu.
16:44Certains voient là le symbole de la décivilisation.
16:49Alors, il y a une formule de Monterland que j'ai retrouvée
16:51qui m'a fait penser un peu à ce qu'on voit,
16:53je vous la cite, c'est dans « La Marie du soir ».
16:55« La fausse puissance qui attire les haines
16:58et qui n'a pas de quoi se défendre contre elle ».
17:00Ça m'a fait penser un peu à ça, finalement.
17:02Craché sur le cadavre, il risque pas de se défendre.
17:04Alors, qu'est-ce qu'on voit, et j'y reviens,
17:06je terminerai avec cela très très rapidement.
17:08J'y reviens, il y a cette morale naturelle de l'humanité
17:11qui a été explorée par toutes les grandes religions,
17:13le décalogue dans le cas du christianisme.
17:16Les Lumières ont repris cela,
17:18c'est l'impératif catégorique de Kant,
17:20c'est-à-dire l'universaliser la maxime de nos actions.
17:24Donc, en gros, ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'on te fasse.
17:26Je résume très simplement.
17:28Tous les grands savoirs, les grandes sagesses de l'humanité
17:30philosophiques ou religieuses le savent.
17:32Mais quand vous décidez d'abolir la morale naturelle,
17:34parce que vous vous croyez justement porteur d'une humanité telle,
17:36que vous êtes un surhomme devant les vauriens,
17:38devant les renégats, devant les résidus d'humanité
17:41qui ne pensent pas comme vous, alors tout est permis.
17:43Vous pouvez non seulement profaner les morts,
17:47mais vous pouvez aussi quelquefois exécuter quelques-uns
17:50qui ne pensent pas correctement.
17:52On appelle ça l'histoire du XXe siècle.
17:55Merci infiniment pour votre regard.
17:57On va continuer sur les manifestations.
17:59Allez-vous Gabrielle Cluzel ?
18:01Juste avant, peut-être une petite image.
18:03Celle de Clarissa Jean-Philippe assassinée il y a dix ans à Montrouge
18:08par Amédie Coulibaly.
18:10Clarissa a donné sa vie pour notre pays.
18:13Elle était policière et originaire des Antilles.
18:17Toutes nos pensées à sa famille et à tous ceux qui sont engagés pour la France
18:22en parlant de morts, pensons justement à nos morts.
18:26Gabrielle Cluzel, revenons sur ces manifestations
18:29et regardons encore autre chose.
18:32Elles ont interpellé à un autre niveau.
18:34Certains se demandent pourquoi, par exemple,
18:36les agriculteurs ont été empêchés de manifester
18:39alors que d'autres sont laissés libres de manifester leur haine
18:43par des cris de joie après la mort d'un homme.
18:46Peut-être que ce n'est pas comparable.
18:48Comment comprendre cette notion de la manifestation
18:50le jour même, pratiquement, où, il y a dix ans,
18:53la France a rassemblé la plus grande manifestation jamais recensée ?
18:57Quelle est cette notion de la manifestation ?
18:59Moi non plus, ne comprenant pas et voyant les nombreuses réactions
19:03sur les réseaux sociaux, j'ai demandé à la source.
19:07J'ai contacté quelqu'un au ministère de l'Intérieur.
19:10Je lui ai demandé pourquoi on avait interdit aux paysans de manifester.
19:15Vous vous souvenez que les paysans de la coordination rurale
19:18n'ont pas eu le droit de manifester.
19:20Pourquoi cette manifestation avait eu lieu, de facto, hier ?
19:25C'était lundi, la manifestation des paysans.
19:27Exactement.
19:28Il m'a confirmé, évidemment, ça tombait sous le sens,
19:32au vu des délais nécessaires pour la déclaration,
19:35que cette manifestation n'était pas autorisée.
19:37Elle n'avait pas été déclarée.
19:39Mais il m'a dit qu'elle avait un caractère spontané,
19:41un peu comme après des élections, quand les gens se rassemblent,
19:46que c'était une somme d'initiatives individuelles
19:50et qu'au vu de la population concernée,
19:54il y aurait eu plus de risques à essayer de l'empêcher
19:58que pour les biens et les personnes, m'a-t-il dit,
20:02que de lui permettre de se dérouler dans la mesure
20:06où il n'y avait pas de dégâts, de troubles à l'ordre public.
20:10Même s'il me disait-il, on pouvait considérer
20:13que la manifestation, en soi, était discutable.
20:16On sait que Bruno Retailleau, d'ailleurs, du reste, s'y est opposé.
20:19Il a rajouté qu'il y aura un hommage.
20:24Il y a des obsèques pour Jean-Marie Le Pen à la Trinité-sur-Mer
20:27dans l'intimité stricte familiale.
20:28Ça a bien été précisé aux journalistes.
20:30C'est vraiment dans la stricte intimité familiale.
20:32Mais il y aura un hommage le 16 janvier au Val-de-Grâce.
20:36Et là, il a dit, pour le coup, toute manifestation sera interdite
20:41et les gens qui contreviendront seront arrêtés.
20:46Mais c'est vrai que quand on regarde le bilan,
20:48il y a de quoi se poser des questions.
20:50Parce qu'à Paris, trois personnes ont été interpellées.
20:54Deux ont été libérées.
20:55Une a été mise en garde à vue, semble-t-il,
20:57pour jet de projectiles sur les policiers.
20:59Les deux autres avaient tagué.
21:01Et à Lyon, il y a eu sept personnes.
21:04Je ne sais pas ce qu'il s'est passé ensuite,
21:06mais en tout cas, qui ont été arrêtées par les policiers.
21:09Parce que ça a commencé à dégénérer après le signal de dispersion.
21:14Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais en mars dernier,
21:17quand les paysans avaient manifesté devant l'Arc de Triomphe,
21:21ils avaient voulu déposer une gerbe,
21:2372 d'entre eux avaient été mis en garde à vue.
21:28Vous voyez, on voit la différence de traitement.
21:30Alors moi, je veux bien entendre toutes les explications.
21:32Mais néanmoins, il faut qu'en haut lieu,
21:35on comprenne que tout cela est vu en silence par les Français.
21:40Alors on me dira, certes, leurs camions,
21:43les bottes de foin qu'ils avaient déposées bloquaient la circulation,
21:47plus sans doute que les trottinettes et les vélos des jeunes urbains hier.
21:51Mais néanmoins, ils bloquaient eux aussi la place de la République.
21:55Donc ce deux poids, deux mesures interroge.
21:57Et puis aussi, je dirais que le parti pris de cette jeunesse
22:01de manifester parce qu'ils étaient relativement jeunes,
22:04on voyait un public d'étudiants, pas un public de banlieue,
22:06un public d'étudiants, plutôt CSP+, d'ailleurs.
22:10Vous savez, le diable se cache dans les détails.
22:12J'ai regardé de près les bouteilles de champagne qu'ils avaient prises.
22:16Non, vous avez zoomé.
22:17Oui, je suis comme ça.
22:18Alors, qu'est-ce qu'il a dit à ce temps ? Dites-le.
22:20Non, mais c'est très simple. J'ai été alertée par une couleur.
22:22Vous savez qu'il y a une marque de champagne
22:24qui a un positionnement assez haut de gamme,
22:26un champagne de qualité, qui a une couleur
22:30qui a été déposée, la couleur orange pour ne pas la nommer
22:33parce que c'est la sienne sur l'étiquette depuis le 19e.
22:36Et je peux vous dire que ce n'est pas tout à fait n'importe quoi.
22:39À l'extrême gauche, on ne se mouche pas avec des torchons, figurez-vous.
22:42Donc, j'ai trouvé que c'était quand même une illustration parfaite
22:45de la gauche caviar, de la gauche champagne.
22:48Et donc, je me suis demandé pourquoi,
22:50je pense à l'instar de beaucoup de Français,
22:52pourquoi ces jeunes avaient choisi de manifester
22:57contre la mort de Jean-Marie Le Pen
22:59alors qu'ils auraient pu se joindre aux paysans
23:02ces paysans qui sont verbalisés pour leurs bonnets jaunes.
23:05Finalement, c'est quelque part entre les bonnets rouges
23:08et les gilets jaunes, mais ça ne les intéressait pas.
23:10Visiblement, ce n'était pas leur truc.
23:12Pourtant, c'était un soulèvement de la terre qui n'était pas urbain.
23:14C'est peut-être pour ça que ça les embêtait.
23:16Ils ne s'y sont pas joints.
23:17Ils ne se sont pas joints à Charlie Hebdo.
23:19Ils auraient pu se joindre à l'hommage de Charlie Hebdo,
23:21faire une grande manifestation,
23:23mais non ceux qui tombent sous les coups des islamistes
23:25même s'ils sont de gauche.
23:26Et Dieu sait, s'ils sont de gauche, ne les intéressent pas.
23:28Et vous avez parlé de Clarissa non plus.
23:30L'hommage à Clarissa.
23:31Jean-Philippe, ce n'est pas la peine d'y penser.
23:33Même si elle est femme et noire,
23:35elle est tombée sous les coups des islamistes.
23:37Ça ne l'intéresse pas.
23:38Très intéressant.
23:39On va continuer justement sur cette analyse des manifestations ou pas.
23:42Rassurez-vous, Charlotte prend soin d'elle.
23:44Vous avez pris un petit peu de ravine Sarah aujourd'hui ?
23:46Oui, j'ai pris de l'eau.
23:48Je ne piquerai pas celle de Mathieu.
23:49Un petit peu d'eau, tout ça, ça va ?
23:51Je m'entrave un petit peu mieux ?
23:52Ou tout c'est un peu moins qu'hier ?
23:53Non, parce que tout le monde s'inquiète.
23:55Il ne faut pas s'inquiéter.
23:57C'est cyclique chez moi.
23:58Elle a beaucoup d'atouts.
24:01Marc aussi.
24:02Allez, on marque une pause.
24:03À tout de suite.
24:07Nous étions en train d'analyser avec Gabriel Cluzel
24:10qui était le profil de ces manifestants.
24:12Je vous laisse terminer là-dessus.
24:14Qui dansaient en fait, entre guillemets,
24:17macabrement sur les tombes.
24:20Oui, un profil plutôt d'étudiant.
24:22Nous l'avons vu, mais c'était des manifestants en carton.
24:25Tout était factice.
24:26Vous savez, ils jouaient le petit théâtre antifasciste
24:28tel que décrit par Lionel Jospin,
24:30comme ils auraient été au Club Théâtre de Sciences Po,
24:32si vous voulez.
24:33Donc, ils miment l'enthousiasme d'un peuple en liesse
24:37parce que le dictateur est tombé.
24:39Jean-Marie Le Pen n'a jamais dicté rien à personne
24:42puisqu'il n'est jamais arrivé au pouvoir, tout simplement.
24:44Donc, ils n'ont été opprimés par personne.
24:47Donc, tout cela est du vent et parfaitement artificiel.
24:53Alors, c'est une population de jeunes bourgeois aisés.
24:57C'est ce que l'on a vu.
24:58Encore une fois, ce n'était pas une population des banlieues,
25:01sauf exception.
25:03Le média Street Press, sur son compte Instagram,
25:06a montré des portraits de ces jeunes étudiants.
25:10C'est assez édifiant parce que leur discours
25:15est d'un conformisme affligeant.
25:18Vous connaissez la phrase de Flaubert
25:20à propos de Charles Bovary.
25:23Les idées de tout le monde y défilent dans leur costume ordinaire.
25:26Mais c'est vraiment ça.
25:27Alors, il y a une fille qui dit
25:29« la terrorisée des générations de jeunes ».
25:31Ah bon ?
25:32Alors, je ne sais pas si c'était Dracula ou le Père Fouettard.
25:34Je n'avais pas vu.
25:36Après, il y a quelqu'un qui dit
25:37« le fascisme continue de monter,
25:39c'est pour ça qu'on va dans la rue ».
25:41Alors, c'est vrai que le fascisme en France
25:43fait vraiment très peur.
25:45C'est ce que Philippe Muray appelait
25:47« les mutins de panurges ».
25:49Ce qui me frappe, c'est que c'est quand même
25:50la plus belle entourloupe de la gauche
25:52qui tient les deux bouts de la corde.
25:54Elle tient à la fois la transgression
25:57et le conformisme.
25:59Ces enfants-là, je pense qu'ils peuvent être issus
26:02de l'ENS, de Sciences Po.
26:04C'est sûrement des bons élèves
26:05qui ont bien appris par cœur
26:07une leçon, comme ils savent le faire,
26:09dispensée par les maîtres de l'éducation nationale
26:12ou de l'enseignement supérieur,
26:14quand même très teinté à l'extrême gauche,
26:16comme chacun le sait.
26:17Alors, on pourrait me dire que l'éducation nationale
26:19devrait apprendre l'esprit critique à ces jeunes,
26:21mais ça, je crois que ce n'est plus la peine d'espérer.
26:23Et donc, ils ressortent une pensée conformiste,
26:27archi-conformiste,
26:29en pensant être ultra-transgressifs.
26:33Et les deux bouts de la corde du reste,
26:35qui sont aussi tenus par la gauche, au passage,
26:37c'est de faire croire qu'ils sont à la fois
26:39l'élite et le peuple.
26:41Vous voyez, quand LFI va sans cravate
26:43à l'Assemblée, ils se disent
26:45« Ouais, on est le peuple, les sans-culottes qui arrivent »,
26:47alors que les apprentis pâtissiers,
26:49dont nous parlions il y a quelques jours,
26:51quand ils servent dans leur hôtel ou restaurant,
26:53eh bien, eux, ils ont une cravate.
26:55C'est comme ça qu'on voit des gens débraillés,
26:57qui sont des clients des restaurants au Michelin
27:01les plus huppés, servis par des jeunes en cravate.
27:04Et je crois que tout cela,
27:06il va falloir le prendre en compte,
27:09parce qu'il faut que la gauche cesse
27:11de tenir ces deux bouts de la corde
27:13qui sont une véritable entourloupe.
27:16Le dernier point, c'est qu'il y avait aussi
27:18pour le côté baroque,
27:21des drapeaux palestiniens et des drapeaux algériens.
27:24Mais vous savez, c'est vrai qu'aujourd'hui,
27:26il n'y a plus une manif de gauche
27:28sans un drapeau algérien ou un drapeau palestinien.
27:30Et Street Press nous explique qu'il y avait
27:32une réunion de toutes les luttes,
27:33parce qu'il y avait aussi des drapeaux LGBT.
27:35Alors, on a envie de leur dire « Bon courage »,
27:37parce que comme on l'a vu
27:39quand M. Delogu s'est montré
27:42devant un drapeau LGBT,
27:44il a été conspué par ses propres partisans.
27:46Les convergences des luttes, parfois,
27:48trouvent ses limites.
27:50Merci, M. Gabriel. Dans un instant,
27:52vous allez nous parler d'une petite surprise.
27:54Un ambassadeur particulier des Etats-Unis,
27:56nommé au Vatican, s'est passé sous les radins.
27:58J'aimerais bien que vous puissiez juste nous dresser
28:00son portrait en une petite minute.
28:02D'abord, Marc Menand.
28:04« Nous allons nous débarrasser des fact-checkers »,
28:06a déclaré Marc Zuckerberg,
28:08patron de Facebook et d'Instagram.
28:10Il s'aligne sur Elon Musk
28:12et Donald Trump.
28:14Alors, on a envie de savoir, est-ce que c'est une prise de conscience ?
28:16Est-ce que c'est un opportunisme politique à deux semaines
28:18de l'investiture de Donald Trump ?
28:20Qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce qui se cache derrière
28:22cet aveu de Marc Zuckerberg,
28:24patron de Facebook ?
28:26Alors, il y a d'un côté une contrition.
28:28Oui, j'ai fauté mon père.
28:30Pardonnez-moi.
28:32Et de quoi m'étais-je rendu coupable ?
28:34D'avoir été l'ennemi
28:36de celui qui a obtenu
28:38une nouvelle élection à la tête
28:40des États-Unis.
28:42Il y a eu le grand bannissement, souvenez-vous,
28:44après le Capitole. On avait même
28:46rayé Trump
28:48de son compte Facebook.
28:50Cet homme était infréquentable,
28:52au nom de quoi ? Au nom de ce qui s'était passé.
28:54Et là, on s'apercevait donc
28:56que Facebook, ce n'était pas la première fois,
28:58se rendait coupable
29:00d'une sorte de normalité.
29:02On avait le droit de s'exprimer,
29:04soi-disant, selon sa fantaisie,
29:06la condition d'être dans un tout petit couloir
29:08et en dehors de ces bordelas, hop,
29:10un coup de règle
29:12sur les lèvres.
29:14Et alors, il va de plus loin que ça,
29:16parce qu'il dit, M. Mark Zuckerberg,
29:18on partage ensemble
29:20quelque chose de formidable, c'est notre prénom.
29:22Alors, M. Zuckerberg,
29:24il y a vraiment de ça
29:26que nous partageons,
29:28il dit que c'est terrible
29:30parce que, par exemple,
29:32nous avons subi des pressions,
29:34il le reconnaît, des pressions du FBI
29:36pour supprimer une enquête
29:38du New York Post
29:40qui accusait le fils
29:42de Biden
29:44de malversation, etc.,
29:46sous couvert que cette information,
29:48elle a été
29:50une manipulation des Russes.
29:52Mais il dit, ben non, en réalité,
29:54c'était pas ça, on s'est fait avoir.
29:56Et il va plus loin après,
29:58parce que là, c'était tellement lourd
30:00à peser dans son cœur
30:02depuis si longtemps
30:04qu'il fallait qu'il aille au confessionnal.
30:06Alors, il dit, en 2021,
30:08de hauts responsables de l'administration
30:10Biden, y compris
30:12de la Maison Blanche,
30:14ont fait pression à plusieurs reprises
30:16sur nos épaules pendant
30:18des mois pour supprimer
30:20certains contenus liés au
30:22Covid-19.
30:24Eh oui !
30:26La pression était
30:28injustifiée.
30:30La pression du
30:32gouvernement. Alors, ça me rappelle, moi,
30:34sur Facebook, quand
30:36mon livre est sorti,
30:38l'inquiétante histoire du vaccin, ça a été mis
30:40tout de suite, livre douté, etc.,
30:42complotiste.
30:44Maintenant, avec Donald Trump, vous serez une star.
30:46Vous pouvez être nommé au gouvernement.
30:50Non, mais ce qui est extraordinaire,
30:52il y a une norme, ça prouve quand même
30:54que cet État
30:56mondial de la normalité
30:58a peur. Peur de quoi ?
31:00Eh bien, de manquer
31:02de force de conviction.
31:04Parce que le propre
31:06d'une pensée, c'est de pouvoir
31:08s'en négocier en la
31:10revendiquant et disant, mais attendez,
31:12vous pouvez me traiter d'abruti,
31:14vous pouvez me dire que ce que vous formulez
31:16est intolérable, voilà comment,
31:18point par point, c'est irrecevable.
31:20Vous me dites, la Terre est plate.
31:22Mais vous êtes un fantaisiste.
31:24Si je suis faible
31:26dans mon raisonnement au point
31:28de ne pas pouvoir, par le
31:30raisonnement, rappeler à la réflexion
31:32ceux qui disent que la Terre est plate,
31:34si je suis obligé de
31:36supprimer ces mots-là en disant
31:38vous rendez compte, ils manipulent
31:40les foules. Mais on est
31:42dans quelle déliquescence intellectuelle ?
31:44C'est-à-dire que même un moineau
31:46serait capable de s'en rendre compte.
31:48Pourquoi le moineau ? Parce qu'il
31:50migre, et quand il migre, il voit bien
31:52en passant d'un
31:54d'un hémisphère
31:56à l'autre, que la Terre
31:58elle est ronde, et par conséquent
32:00nous serions moins en possession
32:02de neurones que ces pauvres
32:04petits crânes de piaf.
32:06Donc on retrouve une certaine liberté d'expression.
32:08Pardon ? On retrouve, on redécouvre une certaine
32:10liberté d'expression. Ah bah oui, mais
32:12le grand drame, c'est qu'en
32:14l'occurrence, on a l'impression
32:16qu'on passe du
32:18bannissement à simplement
32:20le ralliement.
32:22Parce que dans le même temps, il dit quoi
32:24monsieur Zuckerberg ?
32:26Bien qu'il va donner
32:28un million de dollars pour la
32:30cérémonie de
32:32d'investiture
32:34du président Trump. Il n'est pas
32:36le seul. On a également
32:38Bezos, qui donne un million de dollars
32:40pour la cérémonie d'investiture.
32:42Et derrière tout cela,
32:44au-delà donc de ce grand principe
32:46extraordinaire, qu'on ne peut que défendre
32:48et là, Mathieu, depuis des mois
32:50le dit, oui, la liberté
32:52c'est de pouvoir éventuellement
32:54choquer X ou Y et on
32:56n'a pas à s'en offenser. On doit être
32:58capable de prendre l'aversion
33:00de l'un pour dire
33:02mais quand vous dites ça, c'est intenable.
33:04C'est trop facile de dire, je vous
33:06vaccine avec ça, vous êtes guéri. Et puis on s'aperçoit
33:08que non, ce n'était pas ça, puisqu'aujourd'hui
33:10on a la contrition, mais quand même
33:12avec un reliquat qui traîne.
33:14C'est sur le climat, les climats
33:16climato-sceptiques.
33:18Si vous lisez
33:20le roi Ladurie,
33:22vous savez qu'il y a eu des périodes de climat,
33:24il n'est pas question de contester qu'aujourd'hui
33:26il y ait des problèmes de climat,
33:28mais si vous focalisez uniquement sur le CO2
33:30et en faisant ça, en disant
33:32attention, interrogeons-nous sur des
33:34manières beaucoup plus larges,
33:36vous ne pouvez pas devenir un complotiste,
33:38un obscurantiste, et bien voilà où nous en sommes.
33:40Alors il le dit d'ailleurs, maintenant
33:42on pourra, on va
33:44transférer, alors ça aussi c'est fou,
33:46on va transférer notre centre
33:48de modération de la Californie,
33:50parce que là-bas ils sont trop libéraux
33:52et trop imprégnés de l'esprit woke,
33:54et on va mettre ça au Texas. Je ne vois pas tellement,
33:56il pourrait être en Afrique, on s'en fout.
33:58C'est qu'il y a des gens qui sont là
34:00avec des œillères et qui essaient d'imposer
34:02une censure. Alors il dit
34:04dorénavant sur le genre,
34:06on ne dira plus rien,
34:08sur l'immigration,
34:10on ne dira plus rien, etc.
34:12Et nous allons nous focaliser
34:14sur la drogue, le terrorisme
34:16et la pédocriminalité.
34:18Là on est dans l'évidence.
34:20Vous voyez, c'est-à-dire que l'on passe
34:22de la liberté légitime
34:24d'expression, où seuls les
34:26arguments importent,
34:28à l'immonde, à savoir
34:30vous avez sur Facebook,
34:32apparemment ces derniers temps,
34:34on a eu des influenceurs
34:36qui appelaient au meurtre,
34:38et ça a duré pendant plusieurs jours,
34:40et aujourd'hui on les a arrêtés,
34:42on ne s'en est pas fusqués,
34:44on a eu des impels,
34:46on s'est aperçu à Paris, il y avait la pédocriminalité,
34:48et ça continue comme ça,
34:50et on ne sait pas comment remonter.
34:52On a le terrorisme et la drogue,
34:54la drogue c'est quand même extraordinaire,
34:56et bien aujourd'hui vous pouvez aller
34:58et échanger, trouver des points de deal
35:00de façon monstrueuse.
35:02Vous vous rendez compte où nous en sommes,
35:04mais l'essentiel c'était
35:06de se battre contre la liberté.
35:08Je note une chose
35:10qui me semble importante,
35:12c'est que le métier de fact-checker
35:14est un métier assez récent,
35:16et c'est un métier qui fonctionne
35:18sous fausse représentation,
35:20parce que dans les faits le fact-checker
35:22n'est pas là pour corriger des faits,
35:24par exemple non ce n'est pas un rhinocéros volant,
35:26les rhinocéros ne volent pas,
35:28c'est simplement un rhinocéros ordinaire,
35:30par exemple où 2 plus 2 égale 4,
35:32et non pas 2 plus 2 égale 5.
35:34Le fact-checker dissimule derrière la prétention
35:36de corriger le récit
35:38pour qu'il soit conforme à une idéologie
35:40dominante, donc sur des questions
35:42comme le genre, l'immigration,
35:44toutes les questions qui touchent à la diversité aujourd'hui,
35:46le fact-checker est un gardien du récit
35:48dominant.
35:50On a mis du temps à le voir quand même.
35:52Pas tant que ça.
35:54On les a vu assez rapidement se manifester,
35:56je vais vous donner un exemple de fact-checker
35:58à la Canadienne qu'on a vue au Québec,
36:00on nous disait que l'immigration
36:02inégale n'existe pas,
36:04parce qu'il n'y a qu'aujourd'hui une immigration
36:06irrégulière, donc la notion d'immigration inégale
36:08était désormais non pas une notion disputée,
36:10un concept acceptable, non,
36:12c'était faux, donc il fallait bannir.
36:14Vous utilisez ce concept, vous étiez à l'extérieur
36:16du périphérie du fact-checker,
36:18le fact-checker est un agent idéologique
36:20qui se transforme en faux journaliste,
36:22on en connaît quelques-uns en France, si je peux me permettre,
36:24il travaille normalement pour le service public,
36:26et aujourd'hui il pleure, une douleur,
36:28une douleur immense, pain, une douleur.
36:30Vous me direz si vous serez bientôt américain,
36:32je ne sais pas, ça m'intéresse.
36:34On en parle demain, si vous voulez.
36:36Avec plaisir.
36:38Parce que Donald Trump a envie de mettre un peu la main
36:40sur le Canada, peut-être le Québec.
36:42Et peut-être le Greenland.
36:44Et peut-être le Greenland.
36:46Et le Canada de Panama.
36:48Charlotte, on va passer à votre sujet,
36:50et dans un instant on parlera avec vous,
36:52avant la dernière de ce portrait au Vatican,
36:54et on parlera avec vous, mon cher monsieur,
36:56dans un instant,
36:58de cette internationale réactionnaire,
37:00est-ce que ce n'est pas Jean-Marie Le Pen
37:02qui est à l'origine de cette internationale réactionnaire ?
37:04Charlotte d'abord.
37:06Qui fait l'opinion ?
37:08Capitale comme sujet.
37:10Bonne question.
37:12Mardi, la grande mosquée de Paris s'est fendue
37:14d'un communiqué qui attaquait
37:16plusieurs médias, dont CNews.
37:18En prêtant à notre chaîne
37:20une stratégie, je cite,
37:22globale, visant à discriminer
37:24l'ensemble des musulmans de France,
37:26à leur nier le simple droit
37:28d'exister dans notre pays, je cite toujours,
37:30et à diffuser le poison
37:32de l'extrême droite dans notre société.
37:34Qu'est-ce que cela révèle ?
37:36Et dans un instant, nous irons plus loin avec
37:38Jean-Marie Le Pen.
37:40Alors, il faut d'abord rappeler le contexte dans lequel
37:42la grande mosquée, c'est pas si souvent qu'elle nous
37:44sort des communiqués, la grande mosquée,
37:46il y en a de temps en temps, mais c'est pas non plus
37:48toutes les deux heures, donc il faut rappeler le contexte
37:50dans lequel elle sort ce communiqué.
37:52Ces derniers jours, Marc l'évoquait,
37:54on a plusieurs influenceurs, alors qu'on appelle influenceurs,
37:56bon, algériens,
37:58qui ont été arrêtés et placés en détention
38:00provisoire parce qu'ils,
38:02dans leurs vidéos régulières,
38:04suivies par des milliers de personnes quand même,
38:06au moins par des milliers
38:08de personnes, ils appelaient à tuer,
38:10à violer, à attaquer la France,
38:12à la frapper de manière
38:14extrêmement sereine.
38:16Et certaines de ces vidéos ont été
38:18traduites et portées à la connaissance
38:20des autorités
38:22par un homme, qui est lui aussi
38:24algérien, et qui est
38:26très opposé au régime en place,
38:28contrairement aux influenceurs précédemment
38:30cités, qui eux, le défendent,
38:32le régime, le gouvernement algérien
38:34actuel. Alors cet homme,
38:36notamment au micro de ces news, il est apparu
38:38sur plusieurs autres médias, mais
38:40notamment au micro de ces news, a évoqué
38:42la possibilité, donc il a expliqué
38:44comment il avait trouvé les vidéos, qu'il les avait traduites,
38:46pourquoi il y avait plusieurs influenceurs,
38:48et il dit, il y a plein d'influenceurs en ce moment,
38:50il y en a qui continuent
38:52à se soutenir les uns
38:54les autres au fil des arrestations,
38:56et il dit, il y a la possibilité d'une entreprise
38:58de déstabilisation en France,
39:00menée par le régime algérien lui-même,
39:02via ses influenceurs.
39:04Et il explique que
39:06le gouvernement algérien a plusieurs
39:08relais en France, des relais à la
39:10fois institutionnels, et également
39:12un peu moins connus, comme la Grande
39:14Mosquée de Paris, qu'il a donc citée.
39:16Et voilà dans quel contexte
39:18la Grande Mosquée de Paris réagit,
39:20dans une sorte d'amalgame assez
39:22ahurissant. Alors la phrase que vous avez citée, là
39:24on a le combo à peu près parfait,
39:26voilà, mais l'amalgame
39:28est assez fou. Il n'y a plus d'invité
39:30qui parle sur une chaîne, mais carrément la stratégie
39:32globale d'une chaîne de télévision,
39:34donc ce ne sont plus des invités,
39:36puisqu'il tacle également Xavier Driancourt,
39:38vous savez, l'ancien ambassadeur
39:40de France en Algérie, qui a par ailleurs
39:42dit que lui, il ne pensait pas que c'était une entreprise de déstabilisation,
39:44mais des influenceurs qui étaient très proches
39:46du régime et qui n'avaient pas besoin tellement de l'entreprise.
39:48Mais bon, ce n'est pas grave, tout ça est dans le même
39:50panier, donc il n'y a plus d'influenceurs qui parlent,
39:52il n'y a plus non plus d'influenceurs qui menacent
39:54de tuer tout ce qui bouge en France
39:56et qui ne leur plaît pas, ça disparaît du communiqué.
39:58Il n'y a plus un régime
40:00éventuellement impliqué, là encore une fois
40:02on pourrait répondre en expliquant pourquoi c'est absurde
40:04et pourquoi surtout la Grande Mosquée n'aurait rien à voir
40:06avec tout ça. Non, il n'y a plus tout ça,
40:08il y a une attaque conjointement menée par des
40:10invités et notamment
40:12une chaîne de télévision qui cible
40:14les musulmans. Donc là,
40:16l'amalgame, puisqu'on traque les amalgames
40:18toute la journée, l'amalgame il n'est pas mal,
40:20les musulmans, deux points, c'est
40:22les influenceurs, le régime
40:24et ses potentiels relais. C'est les seules
40:26choses qui ont été attaquées en l'occurrence
40:28dans la séquence.
40:30Et alors évidemment on comprend là que c'est une stratégie
40:32classique de diabolisation qui
40:34vise à contourner le sujet, parce qu'il reste un sujet
40:36quand même. Dans le communiqué,
40:38dans ce même communiqué, la Grande Mosquée
40:40explique tout ça,
40:42elle explique qu'elle est la cible
40:44de l'extrême droite qui vise
40:46à discriminer
40:48l'ensemble des musulmans.
40:50Ça s'explique par son engagement politique
40:52à lutter contre l'extrême droite, notamment
40:54aux dernières législatives. Alors j'aimerais vraiment bien qu'il développe
40:56parce que je n'ai pas bien vu le rapport,
40:58entre le fait de s'indigner d'influenceurs
41:00qui tout à coup poussent comme
41:02des champignons, qui sont nombreux et donc
41:04on se pose la question de ce qu'il s'est passé
41:06et l'engagement de la Grande Mosquée
41:08aux dernières législatives, je ne vois pas bien le rapport,
41:10mais bon, on comprend au moins par
41:12cette phrase que la Grande Mosquée de Paris
41:14ne ressigne pas à aller sur le terrain politique.
41:16Si elle s'est engagée aux dernières législatives
41:18contre ce qu'elle appelle l'extrême droite, c'est donc
41:20qu'elle est capable d'aller sur ce terrain-là.
41:22Et elle précise par ailleurs dans son communiqué,
41:24elle précise qu'elle est indépendante,
41:26cette Grande Mosquée, mais que, je cite encore,
41:28ça ne l'empêche aucunement
41:30de bénéficier de liens forts
41:32et historiques avec l'Algérie,
41:34et de jouer un rôle constructif
41:36et positif pour la relation
41:38entre les deux pays.
41:40Conjointement, le fait qu'ils soient capables d'aller sur le terrain politique,
41:42qu'ils aient des liens forts avec l'Algérie,
41:44et qu'ils veuillent jouer un rôle constructif
41:46et positif pour la relation entre les deux pays,
41:48alors j'ai cherché pendant une heure et demie
41:50sur le site, dans les communiqués, il n'y en a pas sur
41:52Boilem Sansel, parce que s'il s'agit
41:54d'établir un lien fort et de jouer un rôle constructif
41:56entre nos deux pays, on a un écrivain en commun.
41:58Il faudrait peut-être s'en préoccuper,
42:00ça n'existe pas, ou de dénoncer
42:02des influenceurs qui à la fois défendent
42:04le gouvernement en place en Algérie,
42:06qui attaque la France toute la journée en ce moment,
42:08et menace de tuer des Français
42:10en France, sur le territoire sur lequel cette grande mosquée
42:12est installée. Ça vaudrait peut-être le coup
42:14d'y glisser une ligne dans le communiqué sur ces influenceurs,
42:16et sur le fait qu'ils se revendiquent
42:18évidemment, qu'ils se revendiquent
42:20également algériens. A moins que
42:22le fameux lien fort qui les lie
42:24à l'Algérie empêche
42:26d'aborder ces sujets-là, auquel cas
42:28on revient à l'accusation initiale
42:30à laquelle personne ne répond dans ce communiqué.
42:32On retrouve à Charlotte Dornelas
42:34dans cette accusation l'idée que
42:36les médias font l'opinion, l'influencent,
42:38la transforment, accusation que l'on
42:40retrouve aussi au moment de la mort
42:42de Jean-Marie Le Pen, puisque certains
42:44accusent encore la presse
42:46de l'avoir fabriquée.
42:48C'est vrai qu'on a entendu ça hier encore, je pense
42:50à le référer, de savoir que
42:52la presse française l'a fabriquée ou
42:54lui a fait son succès. Mais c'est le débat,
42:56c'est vrai, c'est le débat qu'il y a eu
42:58au moment de son invitation à la première Heure de Vérité,
43:00qui était la grande émission,
43:02c'est la première grande émission nationale dans laquelle
43:04il a été invité en 1984.
43:06C'est Alain Duhamel qui a raconté,
43:08puisqu'il était présent dans cette émission,
43:10et il expliquait que c'était un phénomène inédit qui n'était
43:12jamais arrivé dans sa vie, c'est que les journalistes
43:14qui composaient l'émission avaient été
43:16appelés à voter
43:18pour savoir si, oui ou non,
43:20il fallait l'inviter dans cette émission.
43:22Il le disait lui-même, ça ne m'est jamais plus
43:24arrivé de ma vie, donc
43:26les journalistes ont voté, la réponse a été
43:28oui à une voix près, et le
43:30présentateur explique au moment où il commence
43:32son émission, et il dit aujourd'hui, vous avez
43:34une existence électorale, qui précède
43:36donc cette première invitation,
43:38vous faites partie de la réalité de la société
43:40française, c'est pourquoi je vous ai
43:42invité ce soir. Or, tout le monde
43:44a reconnu que c'était la première invitation médiatique,
43:46c'est la raison pour laquelle il y avait des manifestations
43:48dehors, que dans la classe politique
43:50beaucoup de gens s'étaient émus,
43:52c'est la première invitation médiatique dans une émission
43:54nationale. Or, cette première émission
43:56est justifiée par une existence électorale qui
43:58précède, donc il faut peut-être chercher ailleurs
44:00une raison à l'existence électorale
44:02qui a précédé à cette première invitation
44:04médiatique,
44:06et peut-être qu'il faudrait aller chercher dans son corpus
44:08politique, je sais pas, c'est une idée, c'est peut-être
44:10une piste pour expliquer pourquoi
44:12des gens étaient déjà intéressés par cette parole.
44:14Par ailleurs, ça fait un carton
44:16d'audience pas possible,
44:18et quelques mois plus tard, après cette émission,
44:20Jean-Marie Le Pen fait 11%
44:22aux élections européennes, ce qui est un score
44:24énorme,
44:26à l'époque. Non parce que les médias ont
44:28fait sa campagne, mais parce qu'ils ont
44:30rendu son discours accessible.
44:32Il est vrai, quand vous avez 15 millions,
44:34les scores, par ailleurs, à l'époque, on regarde les scores et on se fait dire
44:36« Ah, d'accord ! »
44:38Donc, il y a 15 millions de personnes qui ont
44:40accès à ce discours, donc évidemment
44:42qu'ils rendent accessible un discours que peut-être
44:44beaucoup de Français ignoraient.
44:46Mais ils répètent aussi le détester.
44:48Quand vous regardez ces émissions, ils font pas semblant
44:50d'être d'accord ou de s'acoquiner
44:52avec celui qu'ils invitent,
44:54et on sent une certaine tension dans l'émission.
44:56Sur cette première émission, on sent que les journalistes,
44:58ils se sentent un petit peu observés aussi.
45:00Donc, ils n'accompagnent pas cette campagne.
45:02Simplement, ils rendent visible un personnage
45:04politique qui s'est déjà installé.
45:06C'est un premier pouvoir
45:08médiatique qui est indiscutable,
45:10celui de montrer ou de cacher.
45:12C'est vrai que personne d'autre
45:14que les médias n'ont ce pouvoir-là,
45:16mais sur le terrain électoral,
45:18le tri semble difficile à justifier
45:20à partir du moment où il y a une existence électorale
45:22qui est légitime à faire le tri.
45:24C'est vrai avec le discours politique,
45:26c'est également vrai avec les faits,
45:28et en 2002, on a vu également
45:30l'accusation portée sur les médias
45:32d'avoir fait gagner Le Pen,
45:34de l'avoir fait accéder au second tour.
45:36Pourquoi ? Parce qu'ils avaient médiatisé,
45:38vous vous souvenez, l'agression de Papy Voise,
45:40le fameux Paul Voise à Orléans.
45:42Cet homme qui avait été agressé chez lui,
45:44et les images avaient été montrées
45:46pendant la période de latence,
45:48vous savez, électorale.
45:50Alors là, la question peut se poser différemment.
45:52Est-ce qu'il faut trier l'information
45:54en fonction de ce qu'on imagine comme influence
45:56dans le débat public à venir ?
45:58Est-ce qu'une information seule
46:00peut changer le cours total d'une élection ?
46:02Mais alors pourquoi ?
46:04Qu'est-ce que les images d'une agression
46:06peuvent générer dans la tête des lecteurs
46:08pour qu'ils en viennent à changer éventuellement leur vote
46:10pour appeler une réponse sécuritaire ?
46:12Puisque c'est ça que ça veut dire.
46:14Un fait peut-il simplement rappeler autre chose ?
46:16Une situation, par exemple, aux électeurs ?
46:18Toutes ces questions sont intéressantes
46:20et elles sont en général
46:22un peu balayées avec le sujet.
46:24Donc le tri et la hiérarchisation
46:26des faits relèvent, et là c'est vrai,
46:28d'une ligne éditoriale, beaucoup plus que le tri
46:30entre les personnes élues.
46:32Ça relève d'une ligne éditoriale.
46:34Alors le meilleur moyen de se prémunir
46:36de l'arbitraire total médiatique,
46:38c'est d'accepter qu'il en existe plusieurs.
46:40Mais quel est réellement
46:42le pouvoir médiatique, finalement,
46:44Charlotte Dornelas, puisqu'il est
46:46sans cesse accusé de faire
46:48ou de défaire l'opinion ?
46:50J'aime bien quand vous dites qu'à la fois on a accès
46:52à la personnalité, on a l'accès
46:54pour comprendre, pour
46:56apprécier, adhérer
46:58ou détester, voire jusqu'à
47:00danser sur la tombe.
47:02Effectivement, ils avaient la même télé, a priori.
47:04Donc le véritable pouvoir médiatique,
47:06c'est pas tellement de faire adhérer ou non
47:08à une idée, alors on peut convaincre par le biais
47:10de la télévision, c'est sûr, mais c'est pas le pouvoir
47:12premier. Le premier, c'est de rendre
47:14accessible. Et ça, ce pouvoir-là, il est
47:16irremplaçable et il est énorme. Et d'ailleurs,
47:18vous noterez que ça agace parfois
47:20que certains médias veulent montrer
47:22ce que d'autres se sont appliqués
47:24à ignorer pendant des années, par exemple.
47:26Donc ça, c'est vrai que c'est extrêmement
47:28important. Mais un, sur le terrain électoral,
47:30ce qui existe électoralement
47:32doit-il être invisibilisé dans
47:34un système démocratique où le
47:36peuple est normalement plus
47:38souverain que celui qui l'informe ? Je suis désolée
47:40pour mes confrères, mais c'est quand même, à la fin,
47:42la souveraineté revient
47:44non pas au journalisme, mais au peuple. Ensuite,
47:46sur la question des faits qui sont donnés,
47:48ce qui existe et arrive dans le pays
47:50doit-il être invisibilisé parce qu'il
47:52ferait prendre de mauvaises décisions
47:54à des électeurs adultes
47:56et libres ?
47:58Alors, si la réponse est oui à cette question,
48:00il faut changer la définition
48:02de la démocratie. Ça devient une oligarchie
48:04dans laquelle des journalistes
48:06triés, donc des journalistes,
48:08trient eux-mêmes les faits
48:10en fonction de ce qu'ils pourraient générer dans les décisions
48:12électorales. Mais ça n'est plus un système
48:14démocratique comme on l'entend jusqu'à
48:16maintenant. Et pour les deux autres pouvoirs,
48:18on va dire, qui reviennent
48:20à la presse, c'est celui de
48:22crédibiliser ou décrédibiliser
48:24les faits ou les idées
48:26et de les rendre acceptables ou non.
48:28Là, c'est une science moins exacte, c'est sûr
48:30et certain, puisque vous pouvez marteler,
48:32uniformiser totalement le discours,
48:34il reste qu'en face, vous avez des électeurs libres
48:36et par ailleurs confrontés à une réalité que vous pouvez chercher
48:38à cacher, qu'ils peuvent, eux aussi,
48:40toujours continuer à voir
48:42et par ailleurs, évidemment, on voit que
48:44les accusations qui pèsent sur certaines
48:46chaînes d'infos, la nôtre
48:48évidemment en particulier,
48:50posent une question. Si une chaîne d'infos
48:52officiellement différente des autres
48:54dans sa ligne éditoriale, puisque
48:56c'est pour cette raison qu'elle est attaquée,
48:58si cette chaîne d'infos, elle, change
49:00l'opinion par les sujets qu'elle met en avant,
49:02quelles sont exactement les conséquences
49:04de tout le reste des chaînes,
49:06puisqu'il en existe des dizaines ?
49:08Merci
49:10pour votre regard,
49:12ma chère Charlotte.
49:14Juste un petit extrait, peut-être,
49:16d'un documentaire qui va être diffusé
49:18ce soir sur C8,
49:20Gabriel Attal,
49:22Premier ministre, plante un arbre...
49:24J'ai choisi un érable.
49:26Bon, regarde l'extrait.
49:28Il devienne rouge, vif,
49:30à l'automne, ce qui me semble
49:32être annonciateur du futur gouvernement.
49:34C'est un arbre
49:36qui est capable de résister
49:38à toutes les conditions météo,
49:40aussi tempétueuses soient-elles,
49:42et je crois qu'on a vécu
49:44quelques tempêtes ces huit derniers mois.
49:46C'est un arbre
49:48qui supporte très très bien
49:50le froid, ce qui peut arriver
49:52entre Matignon et l'Elysée de temps en temps,
49:54et donc je pense que c'est important
49:56d'avoir ces capacités-là.
49:58À suivre ce soir
50:00sur C8, je pense que c'est
50:02un arbre à suivre, Gabriel Attal,
50:04qu'on ne voit plus vraiment
50:06en première ligne, c'est bien de replonger dans les coulisses.
50:08Avant l'internationale réactionnaire,
50:10du Front National à l'internationale réactionnaire,
50:12Gabrielle Cluzel, il y a une petite info
50:14qui est passée sous les radars, c'est un petit portrait.
50:16Donald Trump a nommé
50:18un ambassadeur au Vatican,
50:20et il vaut le détour. Dites-nous un peu
50:22son profil. Oui, c'est un petit ambassadeur
50:24poil à gratter, pourrait-on dire,
50:26mais de toute façon, on voit quelques indices,
50:28avec Donald Trump, ça va être un peu rock'n'roll.
50:30Il n'a pas prévu
50:32d'annexer le Vatican, mais
50:34il a décidé
50:36d'envoyer un
50:38nouvel ambassadeur.
50:40Vous savez que,
50:42parce que le poste est vacant depuis juillet,
50:44il n'a pas viré l'ancien, le poste est vacant.
50:46Vous savez qu'il y a
50:48une nouvelle donne, un revirement dans ces élections
50:50aux Etats-Unis, c'est que les catholiques
50:52ont voté majoritairement
50:54pour Donald Trump, ce qui n'était
50:56pas le cas avant. Avant, ils votaient démocrate,
50:58et là, ils ont voté à
51:0059% républicain.
51:02Alors, il y a un mouvement de translation
51:04de l'électorat catholique
51:06que l'on observe dans tout l'Occident,
51:08à droite, y compris en France,
51:10mais en Amérique, il y a quand même eu un artisan
51:12cette victoire,
51:14dans cet électorat. Et donc, c'est un homme
51:16de 49 ans, qui s'appelle
51:18Brian Bursch, à la tête
51:20d'une ONG, je fais
51:22attention parce qu'il y a Mathieu à côté,
51:24qui doit être mort de rire de mon accent épouvantable,
51:26à la tête d'une
51:28ONG nommée Catholique Vote.
51:30Alors, c'est un catholique fervent,
51:32réputé très conservateur,
51:34père de 9 enfants.
51:36Alors, cet homme a été nommé par
51:38Donald Trump comme prochain
51:40ambassadeur américain. Donc, il l'a
51:42dit le 20 décembre sur le réseau Trust Social.
51:44Voilà, il a expliqué que cet homme
51:46l'avait beaucoup pédé et que jamais
51:48autant de catholiques avaient voté pour un président
51:50américain.
51:52Alors, pourtant, on savait que Kennedy
51:54était catholique lui-même, ce qui n'est pas le cas de Donald
51:56Trump. Et alors, ce qui est intéressant, c'est que
51:58Bursch a expliqué sur son blog
52:00Catholique Vote la façon
52:02avec laquelle il s'y était prise.
52:04Et avec une technique de géolocalisation,
52:06géofencing,
52:08il a incité à voter
52:10par des pubs ciblées les catholiques
52:12des swing states. Alors, c'est très
52:14scientifique, très méthodique.
52:16Et donc, c'est assez classique
52:18pour des présidents américains d'envoyer
52:20le catholique qui les a aidés au Vatican.
52:22C'est ce qu'avait fait déjà
52:24Joe Biden. Mais ce qui caractérise
52:26cet homme, et c'est ce qui fait l'intérêt
52:28de ce petit pas de côté
52:30vers les Etats-Unis, c'est que
52:32il est très conservateur,
52:34on l'a dit. Donc, il est non seulement opposé
52:36à l'IVG. Bon, là, il est d'accord avec
52:38le pape, il n'y a pas de soucis. Mais il est
52:40opposé aussi à l'immigration,
52:42très opposé, et au
52:44progressisme dans l'Église.
52:46Il a souvent fustigé
52:48des déclarations du pape
52:50qui duent trop au progressiste.
52:52Et la presse américaine s'est même
52:54amusée en disant que c'était
52:56lui qui, sur le plan numérique, avait fait le plus
52:58de critiques vers
53:00le pape. Alors, heureusement que
53:02Elon Musk est pressenti ailleurs, parce que sinon
53:04Donald Trump pourrait le mettre
53:06ambassadeur en Angleterre.
53:08En tout cas, opposé à l'immigration,
53:10on va voir ce que dit le pape François.
53:12Trois points de suspension. Mais ils sont charitables, ils sont
53:14chrétiens tous les deux, ça va bien se passer.
53:16Mathieu Bocoté, dernière question.
53:18Est-ce que
53:20le Front National
53:22de Jean-Marie Le Pen pourrait
53:24être à l'origine de
53:26l'international réactionnaire
53:28dénoncée il y a
53:30quelques jours par le président
53:32Emmanuel Macron? Rappelez-nous un petit peu le contexte.
53:34Alors oui, étonnante déclaration d'Emmanuel
53:36Macron, ou pas si étonnante peut-être.
53:38Il dénonce l'international réactionnaire.
53:40Alors, je précise, soit disant
53:42en passant, qu'Emmanuel Macron a
53:44depuis un bon moment cherché à
53:46conceptualiser le clivage politique
53:48en France et en Occident. Il parlait
53:50des progressistes contre les nationalistes,
53:52il ajoutait la lèpre nationaliste
53:54et populiste, donc on peut dire qu'il y avait pour lui
53:56le clivage entre les progressistes et les lépreux.
53:58Mais il y avait cette idée d'un clivage
54:00qui traversait les frontières, ce qui fait
54:02d'ailleurs qu'Emmanuel Macron se réjouissait
54:04de l'appui de Barack Obama d'autre temps,
54:06que d'ailleurs les dirigeants progressistes occidentaux
54:08normalement se mobilisent les uns les autres
54:10pour dénoncer les forces conservatrices dans d'autres pays,
54:12comme quoi ils font de la gérance à temps plein les uns les autres.
54:14Donc gardons cela à l'esprit.
54:16Mais là, la dénonciation
54:18d'Elon Musk, qu'est-ce que ça veut dire?
54:20C'est qu'on dit que c'est un homme qui, en ce moment,
54:22mène une campagne pour
54:24déstabiliser, du point de vue d'Emmanuel Macron,
54:26pour recomposer, d'un autre point de vue,
54:28la classe politique occidentale,
54:30pour balayer une classe politique progressiste
54:32qui, globalement, aurait fait faillite,
54:34et il mettrait de l'avant des gens qui, autrefois,
54:36étaient considérés comme non-respectables
54:38par l'oligarchie
54:40dominante. Alors, la question
54:42est de savoir qu'est-ce qu'on entend par « réactionnaire » ici?
54:44Parce que ce n'est pas un détail. Donc, est-ce qu'on entend simplement
54:46« nostalgie » du 17e, 18e,
54:4815e, je ne sais pas exactement quel siècle?
54:50Je ne pense pas. Ce qu'on veut dire, c'est
54:52que le réactionnaire, c'est celui qui doute
54:54de la version dominante du progrès
54:56que connaît le monde occidental
54:58depuis 30 ou 50 ans. Donc, voyons
55:00quelle est cette définition dominante du progrès pour voir
55:02ensuite qui appartient à cette internationale
55:04dite réactionnaire. Premier élément,
55:06le dépassement de la souveraineté nationale
55:08au nom de la gouvernance globale.
55:10Ça, c'était, franchement,
55:12ça pouvait dire l'Union Européenne, soit dit en passant.
55:14C'était le symbole du progrès. Mais qui s'oppose
55:16à cela? La souveraineté nationale
55:18et réactionnaire, ce qu'avait déjà dit M. Barroso,
55:20soit dit en passant. L'immigrationnisme.
55:22Depuis 30, 40, 50 ans,
55:24on a célébré les vagues
55:26migratoires successives, changées
55:28censées transformer nos populations.
55:30C'était le progrès.
55:32On nous disait que c'était au nom de l'individu, souvent.
55:34Mais dans les faits, c'est simplement qu'un peuple en venait
55:36à se substituer quelquefois à un autre. Bon, ça c'est une autre histoire.
55:38Mais l'immigrationnisme, c'était l'autre
55:40nom du progrès. Mais qui s'oppose à l'immigrationnisme
55:42est classé aujourd'hui réactionnaire.
55:44La question du libre-échange intégral.
55:46Ça, c'est une donnée importante. Pour ou contre des tarifs
55:48pour protéger différentes zones économiques,
55:50qu'elles soient nationales, continentales.
55:52Donc, et là, si vous êtes pour ces tarifs,
55:54vous êtes réactionnaire.
55:56La déconstruction de l'anthropologie traditionnelle.
55:58Ça, je ne veux pas parler éternellement
56:00de la question du genre, mais on y revient.
56:02Si vous ne croyez pas aujourd'hui que vous pouvez changer
56:04simplement d'identité de genre et sexuelle par décret
56:06parce que vous vous sentez différent,
56:08vous êtes réactionnaire.
56:10La censure. La volonté
56:12de reformater la liberté d'expression
56:14pour empêcher ce qu'on appelle aujourd'hui
56:16les discours haineux et la désinformation.
56:18Si vous vous opposez à ce reformatage,
56:20vous êtes réactionnaire. Et si vous n'êtes pas
56:22favorable à l'hégémonie de la classe bureaucratique
56:24qui a pris beaucoup de place dans nos sociétés,
56:26vous êtes réactionnaire. Tel est globalement
56:28ce que veut dire être réactionnaire
56:30probablement aujourd'hui lorsqu'on prend la peine
56:32de voir le fond des doctrines.
56:34Par ailleurs, les forces de cet international
56:36réactionnaire supposé sont assez nombreuses et diversifiées.
56:38Je vais en nommer quelques-unes.
56:40Aux États-Unis, il y a bien sûr Donald Trump.
56:42Au Canada, Pierre Poilièvre
56:44qui gagnera probablement ses élections dans quelques semaines,
56:46quelques mois. Nigel Farage en Grande-Bretagne
56:48mais qui est déjà en rupture avec Elon Musk.
56:50Ne l'oublions pas.
56:52En France, le Rassemblement national est reconquête.
56:54En Allemagne, l'AFD.
56:56Demain, d'ailleurs, il y aura une interview,
56:58un échange entre Elon Musk et la chef
57:00de l'AFD, la candidate pour le poste de chancelier
57:02aux prochaines élections.
57:04Donc, il normalise une figure qu'on traite souvent
57:06de néo-nazi. Lui, il ne dit pas de néo-nazi, pas du tout.
57:08Je n'accepte pas cette étiquette qu'on lui colle.
57:10Ensuite, la Hongrie
57:12avec Orban, la Slovaquie avec Fico,
57:14l'Espagne avec Vox,
57:16l'Argentine avec Milley et même certains
57:18régionalistes ici et là. Alors qu'on se comprenne bien,
57:20tous ces mouvements n'ont pas la même doctrine économique.
57:22Le RN et les Républicains, ce n'est pas exactement la même chose.
57:24Les États-Unis et la France.
57:26Et je note que même en deux pays, le Canada et les États-Unis,
57:28aujourd'hui, les États-Unis sont sur une espèce de petit moment
57:30annexionniste. Ils s'imaginent transformer le Canada
57:32en 51e État américain.
57:34Quoi qu'il en soit, c'est un conflit, un réactionnaire.
57:36Appelons ça comme ça.
57:38Et par ailleurs, une petite chose, on note,
57:40on accuse Mosque d'ingérence.
57:42Je me demande si on a accusé autrefois
57:44M. Soros d'ingérence.
57:46Je croyais que Georges Soros intervenait
57:48beaucoup quand même de mille et une manières dans les différents pays.
57:50On ne l'a jamais accusé d'ingérence.
57:52Est-ce que M. Starmer qui a milité contre Trump
57:54a été accusé d'ingérence? Est-ce que Mme Von der Leyen
57:56qui se mêle de tout est accusée d'ingérence?
57:58Quoi qu'il en soit, le concept d'ingérence,
58:00c'est une géométrie variable aujourd'hui.
58:02Mais revenons à la France.
58:04Est-ce que le Front national est à l'origine
58:06de cette révolte internationale?
58:08On peut dire que c'est le point de départ.
58:10C'est la figure inaugurale. Le début des années 80,
58:12la révolte contre l'immigration massive,
58:14qui est véritablement ce qui relie tous ces mouvements,
58:16tous ces partis. Ils n'ont presque rien en commun
58:18sinon une opposition à l'immigration massive
58:20qui est probablement l'essentiel.
58:22Eh bien ça, c'est le point de départ
58:24de cette insurrection, de cette révolte
58:26internationale. Le point d'inspiration est au début
58:28des années 80 en France. Il va y avoir un effet
58:30d'inspiration un peu partout. Chacun selon
58:32sa propre tradition politique ensuite.
58:34Les Italiens, ce ne sont pas les Britanniques
58:36qui ne sont pas déçus. Faites la liste.
58:38Mais chacun va selon sa tradition. Mais on pourrait dire
58:40que le coup de départ a été donné en France
58:42au début des années 80.
58:44Je note par ailleurs qu'en France
58:46et ensuite en Belgique, mais aussi en Allemagne,
58:48l'autre versant de la chose,
58:50c'est le cordon sanitaire. Pour tout faire
58:52pour bloquer cette force d'insurrection,
58:54la France a aussi inventé le cordon
58:56sanitaire à certains égards. Mais la Belgique
58:58l'a radicalisé et l'Allemagne
59:00a voulu le parachever.
59:02Mais ce qu'on voit à travers ça, oui, la France
59:04est un point de départ de ce point de vue. Certains disent
59:06quelques fois, Gabriel le disait de sa manière hier,
59:08point de départ pour la French Theory,
59:10mais peut-être point de départ aujourd'hui pour l'anti-French
59:12Theory sur le plan politique.
59:14On verra, mais ce qui est certain, c'est que la France
59:16demeure un laboratoire politique
59:18et intellectuel sur la scène mondiale,
59:20à tout le monde en Occident aujourd'hui.
59:22Un laboratoire politique et intellectuel
59:24sur la scène mondiale. Merci beaucoup.
59:26Mon cher Mathieu, merci Gabriel,
59:28merci ma Charlotte. Ravine Sarah,
59:30Marc, on s'occupe d'elle.
59:32Merci beaucoup.
59:36Pascal Praud, tout de suite.
59:38Excellent programme.
59:40On a perdu Marc. Allo, au secours.
59:42Belle soirée. A demain. J'ai une petite surprise
59:44pour vous demain. A demain.