À la veille d'une commission mixte paritaire pour tenter de trouver un accord sur le projet de loi de finances pour 2025, le PS demande à François Bayrou de revenir sur ses propos sur "le sentiment de submersion" migratoire. De son côté, le gouvernement demande de ne pas prendre en "otage" le budget.
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00:00S'engager en politique, c'est défendre des valeurs et des idées.
00:04Et c'est de ça dont il s'agit.
00:05Sur ce plateau même, hier, je crois, a été très clairement expliqué
00:10par un de vos collègues d'où venait le mot « submersion ».
00:14Sur ce plateau même a été rappelé hier qu'il a été utilisé
00:17par Jean-Marie Le Pen pour la première fois en 1984,
00:20puis dans tous les programmes du Rassemblement National.
00:25Monsieur Bayrou connaît les mots, connaît la vie politique.
00:30Reprendre les mots du Rassemblement National,
00:32c'est servir le Rassemblement National.
00:34Oui, mais les Français, qui ne sont pas tous au Rassemblement National,
00:37partagent ce sentiment de submersion.
00:40Alors peut-être qu'il est faux ce sentiment, mais c'est leur ressenti.
00:42Est-ce que quand on est responsable politique,
00:44c'est ne pas aussi prendre en compte ce que les Français pensent ?
00:47Votre travail, comme mon engagement,
00:49c'est d'amener de la rationalité dans le débat.
00:51Ou des solutions.
00:52C'est d'amener des faits, on y reviendra, oui absolument,
00:54c'est d'amener des solutions.
00:56Tous les chiffres sérieux le démontrent.
00:59Enfin, submersion dans le dictionnaire, c'est être englouti.
01:02D'accord, mais il y a sentiment.
01:03Ce fait est inexact.
01:05Mais on est sur le sentiment.
01:06Je veux aller au-delà parce que la question c'est…
01:08Non, c'est important de rester sur les mots, Madame Lamère.
01:10Absolument, mais il y a quatre mots qui ont été prononcés,
01:13pas seulement submersion.
01:14Je vois que nous nous concentrons sur celui-là.
01:16Nous, on a quatre problèmes majeurs.
01:18Et quand je dis nous, ce n'est pas simplement les socialistes,
01:21ce n'est pas simplement les hommes et les femmes de gauche.
01:23Vous avez vu qu'hier, Yael Brown-Pivet a réagi.
01:26Je ne sens pas qu'elle a pris sa carte aux partis socialistes.
01:29C'est les humanistes qui, en réalité, sont choqués
01:32dans des valeurs profondes.
01:33Pourquoi ?
01:34Parce qu'il y a ce mot, submersion, premier point.
01:36Deuxième point, parce qu'il y a la remise en cause
01:39de l'aide médicale d'État.
01:41Je souhaite qu'on en parle cet après-midi.
01:42Une diminution du budget qui est prévue dans le budget
01:45qui a été adopté par le Sénat.
01:47Troisième point, nous avons Maude Bréjon qui nous explique,
01:49tranquillou, qu'il faut réintroduire les articles
01:53qui ont été sortis par le Conseil constitutionnel.
01:56Quatrième point, on a Gérald Darmanin qui va expliquer
02:00sur les plateaux de CNews, pour ne pas les citer,
02:02qu'il faut maintenant réfléchir à une part raisonnable
02:05des étrangers.
02:06Qu'est-ce que je constate ?
02:08Je constate que nous, les socialistes, depuis des semaines,
02:11nous faisons preuve d'un esprit de responsabilité intense.
02:14Parce que moi, ce qui m'intéresse, c'est des solutions
02:16pour notre pays.
02:17Mais il n'y a pas de problème avec l'immigration en France ?
02:19Mais bien sûr qu'il y a un sujet, un problème,
02:21je vous laisse le choix de ce mot.
02:23Il y a des questions d'accueil, il y a des questions de régulation,
02:27il y a des questions d'intégration.
02:29Moi, je ne suis pas opposée à ce qu'on parle de ces sujets
02:31avec sérieux, mais mettons les vraies questions,
02:33les moyens dédiés à l'étranger.
02:35Donc si ces problèmes existent, les Français peuvent avoir
02:37ce sentiment aujourd'hui de submersion,
02:39parce qu'il y a des problèmes.
02:40Que nous abordions cette question avec rationalité, oui.
02:43Que nous servions l'imaginaire du Rassemblement national,
02:47jamais.
02:48On touche là à ce qui sont les valeurs les plus profondes
02:51de la gauche.
02:52Chacun mesure, je pense, sur ce plateau,
02:54ce qu'a été dans l'histoire de la gauche française,
02:56la rupture de la déchéance de nationalité.
02:59Il y a eu un avant et un après sur la rupture de déchéance
03:03nationalité portée par Manuel Valls.
03:06Je vous invite à essayer de mesurer que,
03:10pour le peuple de gauche, ce qui se joue là,
03:12c'est quelque chose de cette nature-là.
03:14Parce que quand on parle du budget,
03:16on peut être d'accord, pas d'accord,
03:18c'est assez, pas assez.
03:20Les négociations continuaient jusqu'à la suspension
03:22sur le pouvoir d'achat.
03:23Elles sont toujours suspendues, ces négociations.
03:24Elles sont toujours suspendues, je vous le confirme.
03:25Mais il y avait un compromis à trouver.
03:27Les valeurs, elles, elles ne sont pas achetées.
03:29D'accord, mais madame Rolland,
03:30qui parlait de seuil de tolérance ?
03:32Un homme de gauche, un président de gauche,
03:35François Mitterrand.
03:36Ça fait longtemps, puisque c'était dans les années 80.
03:39Il déclarait, le seuil de tolérance des Français
03:41à l'égard des étrangers a été atteint dans les années 70.