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00:00— Le Premier ministre l'a dit dans sa réponse écrite à votre question. Il y a un sentiment de submersion chez les Français.
00:06Ça correspond à ce qu'ils ressentent quand on regarde les sondages. Est-ce que sa réponse vous a convaincu ?
00:10— Écoutez, je ne sais pas ce que veut dire le mot « sentiment de submersion ». Ça correspond à quoi, réellement ?
00:15Donc il faut arrêter de tourner autour du pot. La réponse de M. Bayrou, lue par M. Mignola – et je remercie M. Bayrou
00:22d'avoir répondu de manière précise, une réponse nuancée. Mais il ne m'a pas apporté des réponses sur deux questions précises.
00:30Que fait-on des crédits diminués pour l'Aide médicale d'État ? Et est-ce qu'on abandonne totalement cette notion
00:36de submersion migratoire, qui est un terme d'extrême droite ? Et là, je suis déçu...
00:40— Il ne l'abandonne pas. D'une certaine manière, il persiste dans ses propos.
00:42— Exactement. Je suis déçu par ses réponses. Il aurait pu être plus clair. Encore une fois, la réponse est polie.
00:47Elle est nuancée. Elle est arrondie. Réponse sûrement d'un centriste. Mais quand on met le feu comme cela a été fait,
00:53y compris dans cette période importante pour le pays en termes de négociations sur la commission mixte paritaire,
00:59je pense qu'il aurait dû aller plus loin dans cette réponse. Dont acte, nous allons y travailler et y réfléchir
01:06avec Boris Vallaud et Olivier Faure. — Est-ce que les négociations entre les socialistes
01:10et le gouvernement sur ce budget vont donc reprendre ? — Au moment où je vous parle, elles sont bloquées.
01:15Voilà. Nous n'avons pas repris les négociations avec le gouvernement à quelques heures de l'ouverture
01:20de la commission mixte paritaire. Je ne sais pas si cette réponse justifierait que nous revenions à la table de négociations.
01:27Moi, j'espère encore peut-être quelques messages qui viendront – je ne sais pas dans quel cadre – de la part du Premier ministre
01:33pour être encore plus clair sur le fait que oui, bien sûr, je sais, il n'est pas d'extrême droite, M. Bayrou.
01:39Chacun le sait bien. Mais pourquoi permettez-moi l'expression « servir la soupe » à l'extrême droite
01:44quand je vois les réactions qui ont eu lieu hier, les mines réjouies des députés du RN quand il a évoqué
01:50cette notion de submersion migratoire ? Il faut qu'il fasse un lien étanche. Il faut qu'il n'y ait aucune confusion
01:58en la matière et ne plus dépendre du bon vouloir du RN dans ce pays.
02:04— C'est deux points, la submersion migratoire et la baisse. Pour l'instant, quand on regarde le texte du Sénat
02:09des crédits de l'aide médicale d'État, ce sont des motifs de censure pour les socialistes ?
02:13Ce sont des motifs de mécontentement, de colère ? Est-ce que cela ira à la censure ?
02:18Ce sont les instances du PS démocratiques qui en décideront dans le week-end. Les heures vont s'écouler.
02:25Mais le temps se raccourcit très vite en ce moment. Et donc je demande à M. Bayrou, s'il veut vraiment
02:33un accord de non-censure – ce n'est pas, je dirais, un pacte de non-censure, mais un accord ponctuel de non-censure –,
02:40je lui demande encore des efforts. Pour le reste, nous, nous sommes toujours prêts à la négociation,
02:45à condition que nous soyons respectés et entendus sur les demandes qui sont les nôtres.
02:51— Et justement, sur le budget, quelles sont les demandes actuelles ? On a l'impression qu'elles ont évolué.
02:55On parle de hausse du SMIC. On parle du fond vert qui permet aux collectivités de mettre en œuvre
02:59la transition écologique. Quelles sont les demandes actuellement des socialistes ?
03:03— Ce sont deux points principaux que vous évoquez, à savoir il faut que la bifurcation écologique
03:07soit réellement financée dans ce pays. Première demande. Deuxième demande. Et là, nous n'avons aucune réponse.
03:12Au moment où je vous parle, c'est la question du pouvoir d'achat des Français. Et nous voulons avoir des signes
03:17en direction des Français. Les Français ne peuvent pas avoir 100 milliards d'euros de dividendes distribués
03:22dans le cadre du CAC 40 et leur salaire stagné au niveau de l'inflation. Il faut des gestes forts en direction des Français.
03:28C'est utile pour la France. C'est utile pour nos concitoyens. Et c'est aussi utile pour l'économie, parce que cet argent
03:34reviendra dans l'économie réelle. Il faut que le gouvernement entende cette demande et cette exigence même du PS.
03:40— Dernière question peut-être plus personnelle. On sent que cette polémique autour de la submersion migratoire,
03:44ça vous a touché au cœur. — Bien sûr. Vous savez, moi, le fils d'immigré, je sais ce que je dois à mon pays.
03:49Je sais ce que je dois à la République. Si je suis ici, c'est parce que la République a su accueillir mes parents réfugiés.
03:54Et moi, à titre personnel, mes parents m'ont toujours enseigné en disant « Mais voilà, la France nous a sauvés.
04:01Tu dois la respecter ». Ça, je n'oublie pas.