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00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Alexis Brezet.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:06Alors Alexis, depuis trois jours, le sort du budget et donc du gouvernement est suspendu
00:10à ce mot de submersion que François Bayrou a prononcé et qui provoque la fureur de la
00:15gauche.
00:16Ce mot, François Bayrou, va-t-il le retirer comme le lui demande le parti socialiste ?
00:20Très franchement, ce n'est pas parti pour ! S'il avait dû le faire, il l'aurait déjà
00:24fait.
00:25Or, non seulement le Premier ministre n'a rien retranché des mots prononcés lundi
00:29soir sur LCI.
00:30Vous savez, dès l'instant que vous avez le sentiment d'une submersion, de ne plus
00:34reconnaître votre pays, dès cet instant-là, vous avez rejet.
00:38Donc, non seulement il n'en a rien retiré, mais mardi à l'Assemblée, il a pour ainsi
00:42dire aggravé son cas en ajoutant « ce ne sont pas les mots qui sont choquants, ce sont
00:46les réalités ». Preuve au passage que dans son esprit, il ne s'agit pas d'un simple
00:50sentiment.
00:51Alors c'est vrai, hier, il a envoyé son ami Patrick Mignola en mission d'éminage
00:57au Sénat, prononcer en son nom une réponse lénifiante et embrouillée, pleine d'humanisme,
01:03d'intégration, d'enrichissement mutuel et de principe républicain.
01:07Enfin, les socialistes à qui elle était adressée ne s'y sont pas tout à fait laissés
01:11prendre.
01:12Entre l'expression solennelle du Premier ministre à l'Assemblée et celle du ministre
01:16des Relations avec le Parlement au Sénat, la balance n'est pas vraiment égale.
01:20Ils sentent bien qu'il y a de l'enfumage dans l'air.
01:24Et voilà pourquoi ces gens qui passent leur temps à dénoncer l'instrumentalisation
01:30de l'immigration à des fins politiques menacent, si le mot « submersion » n'est pas explicitement
01:35retiré, de voter la censure, pour une raison qui n'a strictement rien à voir avec le
01:41budget.
01:42Et vous nous dites ce matin, Alexis, que malgré cette menace, François Bayrou ne doit pas
01:45céder.
01:46Vous savez, le Béarnay est orgueilleux, les excuses, c'est pas son truc.
01:50Quant à l'agrégé de l'aide classique, il prétend connaître assez bien le sens
01:54des mots.
01:55L'auto-flagellation, c'est pas tellement le genre de la maison.
01:57Je crois qu'il ne fera pas marche arrière, d'abord parce que, tout simplement, il pense
02:02ce qu'il dit.
02:03C'est le fond de sa pensée.
02:04Dans son discours de politique générale, déjà, il avait évoqué ce village pérennéen
02:10où une famille étrangère arrive, puis trente, et déjà, il disait, l'immigration, c'est
02:15une question de proportion.
02:17Et en 2022 aussi, et alors, il n'était pas Premier ministre, il n'avait pas besoin
02:21du RN, mais déjà, il disait, les peuples ont droit à leur identité, ils sont attachés
02:26au mode d'être, au mode de vie qui font que la France est la France, la Suisse est
02:30la Suisse, l'Italie est l'Italie.
02:32Tout y était.
02:33Alors, ça ne veut pas dire qu'il va agir, ça, c'est une autre affaire, mais l'idée
02:37que le désir de se sentir chez soi est un besoin fondamental de l'être humain, cette
02:43idée est profondément ancrée en lui.
02:47Ensuite, je crois qu'il va tenir, tout bêtement, parce que c'est son intérêt politique.
02:51Vous avez vu les sondages, Dimitri ? Selon la façon dont la question est posée, entre
02:5665 % et 75 % des Français partagent son analyse, ils ont, comme lui, le sentiment que la France
03:03est submergée.
03:04En posant ce simple mot, François Bayrou a réussi, là où Michel Barnier avait échoué,
03:10à convoquer l'opinion publique sur le sujet qui la hante, pour le chef d'un gouvernement
03:15minoritaire.
03:16Ce n'est pas rien, il ne veut pas renoncer à ce bénéfice-là.
03:19Mais c'est au risque d'être censuré.
03:21Oui, c'est vrai.
03:22C'est vrai.
03:23Mais en vérité, qui court le plus grand risque ? François Bayrou ? Qui, même si
03:27les socialistes votent sa chute, passera entre les gouttes.
03:29Personne n'imagine aujourd'hui que le RN mêlera ses voix à celles du PS et de l'FI
03:34pour protester contre l'utilisation du mot « submersion ». Ça ne tient pas debout.
03:38Qui court le plus grand risque donc ? Lui ou les socialistes ? Qui, après avoir, non
03:43sans mal, reconquis un début d'indépendance par rapport à LFI, devraient revenir, tout
03:49honteux but, la tête basse, la corde au cou, dans le giron de Jean-Luc Mélenchon, qui
03:53les piétinera aussitôt ? Tout ça en allant contre leur électorat, parce que 58% des
03:59sympathisants PS partagent ce sentiment de submersion migratoire.
04:03Mais à ce compte-là, ce n'est pas la submersion qui gâte les socialistes, c'est la pure
04:08et simple disparition.
04:10L'édito politique sur Europe 1, merci Alexis Brézé, à la Une du Figaro ce matin, la
04:14révolte des grands patrons français contre la fiscalité, les charges ou encore les normes.
04:20Merci beaucoup Alexis.
04:21Il est 7h56, merci d'avoir choisi Europe 1, nous sommes le jeudi 30 janvier.

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