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Dominique Pelicot est convoqué ce jeudi 30 janvier par le pôle cold cases du tribunal judiciaire de Nanterre, pour être interrogé.

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00:00Avec nous Jacques Dallès, ancien juge d'instruction, procureur de la République et procureur général, auteur de Cold Case, un magistrat enquête, c'est aux éditions Mareuille, bonjour et merci d'être avec nous, et puis Alexandra González, évidemment, chef adjointe du service police-justice de BFMTV.
00:14Dominique Pellicot, Alexandra, est donc convoquée tout à l'heure par le pôle Cold Case du tribunal judiciaire de Nanterre, d'ailleurs il va être extrait de sa cellule, Draguignan, c'est ça ?
00:22Exactement, où il purge une peine pour l'instant de 20 ans de réclusion criminelle pour les viols de Mazan.
00:26Pour quelles affaires est-il convoqué ?
00:28Oui, il est convoqué pour deux affaires anciennes, on parle d'une affaire de 1991 et une affaire de 1999.
00:34En 1991, il s'agit du meurtre et du viol de Sophie Narme, qui était à l'époque âgée de 23 ans, agente immobilière, et en 1999, une tentative de viol sur une jeune femme qu'on appellera Marion,
00:48et qui donc a réussi à s'enfuir du criminel qui voulait la violer et peut-être la laisser pour morte.
00:55Et pour ces deux affaires, il est déjà mis en examen, Dominique Pellicot ?
00:58Dominique Pellicot est mise en examen dans ces deux affaires, c'est-à-dire qu'il a déjà été interrogé sur ces deux affaires et que la juge d'instruction avait conclu à l'époque qu'il y avait suffisamment d'éléments pour le mettre en examen,
01:09mais aujourd'hui elle veut le réinterroger sur ces affaires notamment.
01:13Alexandra, vous voulez bien nous expliquer comment ils sont arrivés à Dominique Pellicot ? Prélèvement ADN, c'est ça ?
01:20Alors, on parle de deux colcays, c'est-à-dire deux affaires non élucidées qui pendant des années n'avaient pas d'issue, on ne savait pas ce qui s'était passé.
01:28En 2022, l'ADN de Dominique Pellicot est prélevé dans le cadre de l'affaire des viols de Mason.
01:34Quand il est arrêté.
01:35Quand il est arrêté, son ADN est prélevé. Et là, il va y avoir une correspondance inattendue avec l'une des deux affaires dont je vous parlais, l'affaire de la tentative de viol de 1999.
01:46Cet ADN est le même que celui qui avait été retrouvé dans une tâche de sang de la chaussure de la victime qui avait réussi à s'enfuir.
01:53Donc, ils vont à ce moment-là convoquer Dominique Pellicot en garde à vue, l'interroger. Dans un premier temps, il va reconnaître les faits.
02:02Il va, à demi-mot, mais il va quand même les reconnaître.
02:05Oui, parce que ça match.
02:06Parce que son ADN est toujours la chaussure.
02:08Et en fait, selon nos informations, en 2023, lorsqu'il est réinterrogé de nouveau sur cette affaire, il va revenir sur ses aveux.
02:15Il va dire en réalité, j'étais là. Il y a mon ADN. J'étais là. Je ne peux pas le nier.
02:19En revanche, je n'ai jamais eu l'intention de violer cette jeune femme qui a réussi à s'échapper.
02:24Je voulais simplement la regarder, regarder ses dessous, mais je n'ai jamais eu l'intention de la violer.
02:30Et pour l'autre affaire, qu'est-ce qui a mis les enquêteurs sur la piste de Pellicot ?
02:34Pour Sophie Narme, ce qui met les enquêteurs sur la piste, c'est le même mode opératoire.
02:40On parle d'une agente immobilière, comme pour la jeune femme de 1999, qui fait visiter un appartement à un homme
02:47qui va être endormi par de l'éther, qui va être violé, qui va être tué dans cet appartement.
02:53Ce mode opératoire a fait immédiatement penser aux enquêteurs qu'il pouvait s'agir de Dominique Pellicot,
02:58même si lui nie toute implication dans ce dossier.
03:02Jacques Vallès, c'est vrai qu'on est tous passionnés par ces histoires,
03:06parce que sans le Paul Codd Case de Nanterre, il n'y aurait jamais eu de rapprochement.
03:11Oui, c'est tout l'intérêt, on peut l'imaginer, c'est l'intérêt d'avoir une justice spécialisée, centralisée,
03:17qui a pour mission de travailler sur des affaires très anciennes,
03:22sur lesquelles les tribunaux ordinaires ont un peu de temps pour y consacrer,
03:27et on voit les résultats plutôt positifs ces dernières années, en effet.
03:30Quels sont les outils du Paul Codd Case qui permettent de dire presque aujourd'hui
03:36qu'aucune enquête n'est jamais refermée ?
03:41Le Paul de Nanterre est saisi d'un certain nombre de dossiers,
03:45je crois qu'il y en a à peu près 120 aujourd'hui, ce qui est déjà un chiffre élevé,
03:48des dossiers pour certains très anciens.
03:50L'intérêt, c'est une nouvelle lecture avec de nouveaux intervenants
03:55qui font une lecture minutieuse du dossier,
03:58et qui notamment regardent sous l'angle de la police scientifique,
04:01et en particulier de l'ADN, si une affaire ancienne peut progresser.
04:06L'ADN est un élément assez déterminant, on le voit encore aujourd'hui dans l'affaire Pellicot,
04:11et ce travail mobilise des magistrats, des enquêteurs spécialisés,
04:15avec aussi une approche, je pense un peu particulière,
04:18de rapprochement avec les familles, avec les victimes.
04:21C'est une chose qui est très positive, et je pense que les résultats sont là pour le démontrer aujourd'hui.
04:25Mais Jacques Dallès, pour qu'il y ait convocation, est-ce qu'il faut que la juge,
04:29et on va parler de la juge turquaise dans un instant,
04:31est-ce qu'il faut qu'il y ait des éléments nouveaux à mettre sous le nez de la personne que l'on interroge ?
04:37Oui, alors là, en l'espèce, Dominique Pellicot a déjà été mise en examen,
04:42donc ça suppose qu'il y a eu des indices graves ou concordants de culpabilité
04:46qui ont permis cette mise en examen.
04:48La juge d'instruction veut l'interroger de façon peut-être plus précise,
04:52peut-être avec des éléments nouveaux que nous ignorons à ce stade,
04:56le questionner, l'interroger précisément,
04:59et essayer de progresser dans la connaissance de la vérité.
05:03Alors, il y a ces déclarations, c'est un élément, peut-être ces aveux,
05:06mais il y a sans doute d'autres indications, d'autres éléments,
05:09peut-être des témoignages, des recherches, des rapprochements entre plusieurs affaires.
05:14Il y a même une troisième affaire qui émerge, semble-t-il, de 2004.
05:18Donc, de voir si Dominique Pellicot, s'il est concerné,
05:21a pu commettre, avant son arrestation pour l'affaire de Mazan,
05:24un certain nombre de crimes, et c'est tout le travail du Pôle actuellement.
05:27Alexandra, ça peut être ça, l'une des raisons de la convocation ?
05:30Peut-être que la juge, sous son bureau, dans son dossier,
05:33a d'autres cas suspects qu'on veut lui mettre sous les yeux ?
05:36Bien sûr, elle pourrait l'interroger à un moment ou à un autre sur d'autres dossiers.
05:40Néanmoins, à notre connaissance, aujourd'hui,
05:43cette convocation a pour but de parler des deux affaires non élucidées,
05:46Sophie Narm et Marion.
05:48Vous voulez bien nous parler de ces juges très discrètes ?
05:51Elles sont trois, Jacques Dallès qui travaille dans ce pôle,
05:53en l'occurrence, Nathalie Turquet, qui va interroger Dominique Pellicot.
05:57Oui, ce sont des magistrates déterminés, convaincus, extrêmement motivés,
06:04qui ont de l'expérience et qui ont cette disponibilité,
06:08un temps complet, à consacrer à ces affaires anciennes.
06:11On en a vu un certain nombre qui font l'objet d'investigations très importantes.
06:15Je pense à l'affaire Lydie Loger, dans laquelle Madame Kéry se travaille activement.
06:19Donc, l'intérêt, c'est d'avoir une vraie disponibilité à consacrer à ces affaires,
06:23avoir aussi une technique d'investigation, savoir poser des questions à des suspects.
06:28On n'interroge pas un criminel comme on interroge un trafiquant de drogue.
06:32Avoir aussi des services d'enquête spécialisés, utiliser toutes les ressources de la science.
06:36Il y a des tas de disciplines nouvelles qui émergent.
06:39Et c'est vraiment ce travail concentré, déterminé, qui peut porter ses fruits.
06:45On voit tout l'intérêt de cette spécialisation judiciaire.
06:48La méthode, c'est ça, Alexandra ?
06:50La méthode qui caractérise et les moyens qui caractérisent, effectivement, ce Paul Colquy de Nanterre.
06:55Et donc interrogatoire, ce matin, de Dominique Pellicot.
06:58Merci à tous les deux. Il est 8h22.

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