Gérard Collard présente chaque dimanche ses coups de cœur de lecture, au micro de Valérie Expert entre 14h et 14h30, au micro de Sud Radio dans Les coups de cœur des libraires.
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Catégorie
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ÉducationTranscription
00:00Sud Radio, le coup de cœur des libraires, Valérie Expert, Gérard Collard.
00:05Bonjour Gérard, et bien encore de très belles lectures.
00:10Aujourd'hui un petit gros coup de gueule même pour ces libraires, même s'ils ne sont pas très nombreux,
00:14mais néanmoins on en parle.
00:17Ce sont des libraires qui refusent de diffuser les livres qui sont édités par Hachette,
00:23Hachette propriété de Bolloré.
00:25Alors on peut aimer ne pas aimer Bolloré,
00:29mais ces libraires refusent de distribuer, de vendre ces livres-là.
00:33Donc ce sont des auteurs qui sont punis, parce qu'il y a tout un tas de maisons qui appartiennent à Bolloré,
00:37Calman-Lévy, Fayard, donc ce sont des auteurs qui sont punis.
00:43Moi je trouve, j'en reviens toujours au même truc, que ce soit les gens de gauche, les gens de droite,
00:47les livres parus, il y a des gens qui forcément ne me plaisent pas,
00:50et moi en tant que libraire je n'ai absolument aucune justification pour interdire aux gens de lire quelque chose.
00:56C'est-à-dire que s'ils ne veulent pas acheter les livres de chez Bolloré,
00:59et bien ils ne les achètent pas, c'est la meilleure façon.
01:01Mais ce n'est pas à moi d'être le censeur quelque part de lecteurs, d'auteurs et de choses comme ça.
01:07Ça, ça m'a toujours fasciné, mais ce n'est pas que à ce niveau-là,
01:10c'est tous les niveaux, je n'ai absolument aucun droit de censurer,
01:14et puis je trouve que c'est un mépris pour les lecteurs, parce que les lecteurs ils sont grands,
01:17ils sont capables de décider de ce qu'ils veulent lire et de ce qu'ils ne veulent pas lire.
01:20S'ils détestent Bolloré, et bien ils vont chez leur libraire, ils achètent autre chose,
01:25et alors dans ce cas-là, ça tombera, Bolloré tombera, puisqu'ils n'achèteront plus leurs livres.
01:29Mais ce n'est pas à moi, moi je n'ai aucun intellectuellement de droit et tout,
01:32de leur dire, ben non, les enfants, vous n'aurez pas ça chez moi.
01:35Donc il y a un petit marque-page qui a été édité,
01:38la maison d'édition de ce livre appartient à Hachette,
01:40achetez ce livre, finance l'Empire Bolloré et son projet néofasciste, raciste, colonial et écocidere.
01:46Donc ils les vendent, mais avec ce petit bandeau dessus,
01:49Boycott, Bolloré, Hachette, donc en plus je ne vois pas l'intérêt.
01:52Parce que ça veut dire qu'ils les vendent, mais en disant nous, en se prinçant le nez.
01:57J'ai trouvé ça assez lamentable, alors s'ils veulent faire de la résistance.
02:01Puis au niveau des mots quand même, il y a un impact des mots.
02:05C'est une époque où les mots, on emploie des mots hyper forts,
02:09justement parce que quand on va parler de fasciste et de choses comme ça,
02:12ça fait écho justement à l'anniversaire des 80 ans de la libération des camps,
02:19du camp d'Auschwitz en particulier, beaucoup de témoignages bouleversants ces derniers jours.
02:24Et vous vouliez justement nous parler d'un livre.
02:26A vos enfants, je trouve qu'on devrait faire lire à nos enfants dès 15 ans, 14-15 ans,
02:31s'il y en a un, c'est « Si c'est un homme » de Primo Levi chez Pocket.
02:35Parce que dans ce livre, c'est écrit déjà par un écrivain,
02:38et là il y a une puissance des mots, et là vous ne pouvez pas être insensible à ça,
02:42et ça leur montrera ce que c'est que le fascisme dans toute son ampleur.
02:46Et là, il vient de paraître, il y a beaucoup de témoignages,
02:48mais j'ai été très touché par un bouquin qui s'appelle « Les filles de Birkenau »,
02:53c'est des récits recueillis par David Teboul, c'est aux éditions Les Arènes.
02:56Alors c'est quatre survivantes, Isabelle Chocot, Judith Elkann-Hervé,
03:00Ginette Kolinka et Esther Seno.
03:02C'est un très très joli livre, elle les a réunies.
03:05Si vous allez sur le podcast, vous allez voir, la photo est très jolie.
03:08Ils sont à la campagne, autour d'une table,
03:11et alors elles vont boire un repas façon recette juive, vous savez.
03:17Et alors elles rient, c'est à la fois tragique,
03:19elles ont du recul, de l'humour,
03:21mais elles vous racontent aussi leur calvaire, leur histoire,
03:24il y a plein d'histoires différentes.
03:26Et ça rend humain ces témoignages encore plus,
03:30parce que c'est des destins individuels,
03:32et puis elles sont vivantes là,
03:34et puis il y a de la joie, il y a des larmes,
03:37il y a de la révolte, il y a de la tendresse.
03:40Et il y a du rêve, parce que je précise,
03:42quand vous dites un repas juif,
03:44c'est-à-dire que David Teboul, il est cinéaste, vidéaste,
03:47donc il a monté ça un peu à la manière d'un plan-séquence.
03:50Et donc il a lancé des invitations,
03:52et il dit, la table est dressée, cartes farcies,
03:54vodka, strudel aux pommes, gâteaux au fromage,
03:56les filles de Birkenau se mettent à table,
03:58et elles se racontent comme jamais, elles se coupent la parole,
04:00elles éclatent de rire, tout est dit sans chiffre.
04:02Et c'est génial, quand je dis,
04:04c'est le côté chaleureux, ça redonne de l'humanité
04:06à ces gens qui sont des survivantes,
04:08et alors ce qui est terrifiant,
04:10c'est que bientôt il n'y aura plus de survivantes.
04:12Et donc c'est aux nouvelles générations
04:14de transmettre cette chose,
04:16parce que je trouve que les années,
04:18on en revient toujours au mot,
04:20c'est-à-dire qu'on donne des mots à des choses qui n'ont pas la même signification,
04:22les gens se traitent de fascistes,
04:24il y a une disproportion des valeurs et tout,
04:28et là ça redonne du poids au mot.
04:30Je trouve que la forme est intéressante,
04:32parce que c'est sous forme de dialogue,
04:34Isabelle dit quand j'ai quelque chose dans la tête,
04:36il faut que je le dise, mais vous parlez trop,
04:38j'ai oublié ce que je voulais dire, je suis désolée,
04:40c'est compliqué de vous entendre tout le temps parler.
04:42Donc c'est vraiment, effectivement,
04:44c'est à mettre entre toutes les mains.
04:46C'est comme la couverture,
04:48quand vous regardez la couverture sur les podcasts,
04:50C'est dans un jardin vert, une table,
04:52avec trois femmes, pour le coup,
04:54elles sont quatre qui discutent.
04:56C'est franchement magnifique.
04:58Les éditions Les Arènes, ça s'appelle Les filles de Birkenau,
05:00et c'est un récit,
05:02les récits sont recueillis par
05:04David Teboul.
05:06Peut-être juste dire,
05:08rappelez le livre de Cécile Chabot
05:10qui s'appelait Indigne.
05:12Indigne, elle s'est intéressée
05:14à un homme
05:16dont elle avait retrouvé les dessins.
05:18C'est un prisonnier,
05:20il a été prisonnier
05:22d'un camp de concentration, mais condamné
05:24à mort à sa sortie.
05:26Pour collaboration, ça pose la question
05:28de la loyauté des salauds.
05:30Est-ce qu'on est monolithique ?
05:32Est-ce que la vie est noire ?
05:34Est-ce que la vie est blanche ?
05:36Qu'est-ce qu'un salaud ?
05:38Il était adhérent avant son incarcération
05:40au PPF de Jacques Doriot.
05:42C'est très contemporain
05:44en plus parce que c'est le trajet,
05:46c'est mis en perspective avec
05:48aujourd'hui, d'un jeune homme qui veut retrouver les traces de cet homme.
05:50Franchement, très bon livre.
05:52Le PPF était une abomination.
05:54Indigne
05:56de Cécile Chabot,
05:58on vous le conseille également
06:00si vous voulez avoir
06:02un éclairage à pas de côté sur cette époque.
06:04On va faire un petit
06:06sourire après tout ça, parce que c'est un peu compliqué.
06:08Là, je viens de lire, c'est tout petit,
06:10vous pouvez le prendre dans le métro, le RER,
06:12ça s'appelle ZU.
06:14Comme quand vous allez chez l'opticien.
06:16C'est l'opticien quand vous lisez les lettres.
06:18Lui, il avait fait un livre qu'on avait adoré, c'était les pantoufles.
06:20Vous savez, le monsieur qui sort de chez lui en pantoufle,
06:22il ferme la porte, il oublie ses clés
06:24à l'intérieur. Et là, toute sa vie va
06:26changer, parce qu'il va se retrouver dans la rue.
06:28Au niveau humour, c'est absolument
06:30extraordinaire. Et alors ZU, c'est ça.
06:32Lui, il est myope comme un pot, mais depuis
06:34des années et des années, ce que je peux comprendre,
06:36mais pas autant que lui, et ça lui a
06:38pourri la vie. Alors, c'est des petits chapitres
06:40où il raconte ce qui lui est arrivé.
06:42C'est plein d'humour, mais ça peut être aussi
06:44quand vous êtes ados,
06:46que vous avez des boutons et en plus des grosses paires de lunettes,
06:48parce que ce n'était pas la même génération.
06:50Maintenant, c'est très mode. Même les gamins,
06:52ils ont des trucs rose-bleu, mais à l'époque, ce n'était pas bleu.
06:54Et ça raconte cette histoire.
06:56J'ai passé un super moment.
06:58C'est-à-dire que si vous êtes myope,
07:00vous allez retrouver vos problèmes. Et si vous n'êtes pas
07:02myope, vous allez comprendre ce que c'est que d'être myope.
07:04Et quand vous retirez vos lunettes, vous ne voyez plus la personne
07:06qui est en face de vous. C'est une petite
07:08merveille. C'est léger. Je ne sais pas,
07:10ça a 50 pages. Et c'est très
07:12court à lire.
07:14Franchement, le type est
07:16surperdué au niveau de cette façon
07:18de raconter le quotidien
07:20et puis d'en déboucher sur d'autres...
07:22On peut penser à autre chose.
07:24Ça s'appelle ZU.
07:26C'est chez L'Arbre Vengeur. J'adore de cette édition.
07:28Le nom, L'Arbre Vengeur.
07:30Et c'est de Fourrassier.
07:32Je vous conseille de relire
07:34David Lodge qui nous a quittés il y a quelques temps
07:36en sourdine. Il devient
07:38sourd. Je l'ai relu en fait. Il devient
07:40sourd. C'est un roman, mais c'est inspiré
07:42de sa propre vie. Il y a des moments où vous éclatez
07:44de rire. Pour nos auditeurs qui ont
07:46des problèmes d'audition ou des proches,
07:48franchement, relisez David Lodge.
07:50Je suis tombée dessus, en fait, dans ma bibliothèque en me disant
07:52« Tiens, j'ai envie de relire David Lodge ». Et c'est
07:54des petits bijoux d'écriture et
07:56d'humour qui
07:58existent en poche.
08:00Vous pouvez tout relire
08:02de David Lodge, mais en sourdine. Parce que vous parlez
08:04de la vue, ça m'y fait penser. Là, c'est l'audition.
08:06Je trouve que c'est le rôle des libraires, justement, de faire ça.
08:08C'est-à-dire de remettre en lumière des gens qui ont
08:10un peu disparu. Parce que les gens ne se rendent pas compte.
08:12Mais c'était de la folie quand c'est paru.
08:14Comme Johnny Irving, c'était des gens.
08:16Dès qu'il y avait un livre qui paraissait de Lodge, c'était
08:18des centaines et des centaines et des centaines de livres.
08:20Et là, il était un peu disparu.
08:22Juste, puisqu'on est dans l'audition,
08:24c'est Claire-Hélène
08:26Welch et Carolina T.
08:28Godina qui a écrit « L'ours de la lune »
08:30aux éditions Gautier Langroux.
08:32En fait, c'est l'histoire d'une petite fille.
08:34En plus,
08:36il n'y a même pas besoin de texte.
08:38Il n'y a pas de phrase parce que
08:40c'est que des images.
08:42Une petite fille, elle a peur la nuit.
08:44Alors, ça va tant que sa maman est au bord de son lit
08:46qu'elle lui raconte une histoire. Mais dès qu'elle
08:48est dans son lit, elle a peur.
08:50Et là, il y a un moment, il y a un rayon de lune qui arrive.
08:52Et ce rayon de lune,
08:54elle va lui faire rencontrer un ours.
08:56Regardez, c'est absolument magnifique.
08:58Il y a très peu de texte.
09:00C'est pour les enfants qui ont peur la nuit.
09:02On l'a essayé.
09:04Parce qu'on a fait des tests dans notre librairie en disant
09:06est-ce que ça marche ou pas.
09:08Et en fait, ça marche.
09:10Il faut chercher le rayon de lune.
09:12Mais après, c'est magnifique.
09:14Franchement, c'est un très joli livre.
09:16Il n'y a pas de texte.
09:18Donc, vous pouvez dans l'absolu le lire quand ils sont tout petits.
09:20C'est vraiment magnifique.
09:22Et ça marche puisque la petite fille,
09:24elle dit à sa maman, c'est l'heure d'aller au lit.
09:26Alors qu'avant, elle ne voulait pas se coucher.
09:28Et puisqu'on parle de vision,
09:30on a préparé l'émission en noir et blanc
09:32de Tana Oban.
09:34C'est un premier livre pour les bébés
09:36qui apparemment ne voient pas les couleurs.
09:38Donc, c'est un livre qui est cartonné.
09:40Ça pourrait être un premier livre pour enfants.
09:42Vous avez découvert une feuille,
09:44je pense que c'est vers 8-9 mois,
09:46où on peut commencer
09:48à montrer les livres pour enfants.
09:50Je trouve que c'est une très bonne idée
09:52avant de percevoir les couleurs.
09:54Les bébés perçoivent les contrastes,
09:56le noir, le blanc, le blanc sur le noir.
09:58Et donc, dans ce livre,
10:00Noir sur blanc et blanc sur noir,
10:02c'est une édition accordéon pour les tout-petits,
10:04pour qu'ils reconnaissent.
10:06C'est super joli, c'est chez Caléidoscope.
10:08On a fini la première partie,
10:10mais on continue,
10:12on a plein de choses à vous dire.
10:20Alors Gérard, qu'est-ce que vous avez découvert cette semaine ?
10:22Je me suis fait engueuler par mes clients
10:24et par plein de gens en me disant
10:26« Mais vous n'avez pas lu L'énigme Tingle,
10:28parue en 1918 de Carette Rubine ? »
10:30Non, je n'ai pas lu.
10:32Mais écoutez, c'est formidable et tout.
10:34Qu'est-ce que j'ai fait ? Je les écoute.
10:36J'ai été lire et c'est absolument
10:38remarquable.
10:40En plus, c'est original, c'est que pour
10:42le même prix, vous avez deux livres.
10:44Vous prenez « Face » et après,
10:46vous le retournez et vous avez l'autre histoire.
10:48Vous avez deux histoires.
10:52Dans la première histoire, on est en 1881,
10:54il y a un jeune médecin londonien
10:56qui débarque sur une île
10:58pour soigner son oncle qui est persuadé
11:00d'être empoisonné.
11:02Dans un coin de la maison, il y a une cage de verre
11:04dans laquelle est enfermée une femme
11:06qui a tué son mari et qui est considérée comme folle.
11:08Là, il va mener l'enquête.
11:10Mais pour avoir la solution
11:12de l'enquête et vice-versa,
11:14vous retournez le livre
11:16et là, vous avez une autre histoire
11:18qui commence en 1939.
11:20On est aux Etats-Unis, il y a le fils d'un gouverneur
11:22qui est assassiné.
11:24Il est retrouvé pendu et on décide
11:26que le médecin dit qu'il s'est suicidé.
11:28Son ami dit « Non, non,
11:30c'est pas possible, il s'est pas suicidé. »
11:32Il mène l'enquête et pour avoir
11:34la solution, c'est-il suicidé, pourquoi c'est-il suicidé,
11:36c'est dans l'autre partie
11:38du livre. C'est génial, c'est-à-dire que
11:40vous êtes là, vous relisez et moi, je me suis
11:42fait avoir. Ça paraît compliqué comme ça mais
11:44vous êtes...
11:46L'histoire est super
11:48bien faite. Le principe, je trouve
11:50ça absolument génial et à la fin, vous
11:52passez un moment... Et vous faites
11:54des économies parce que pour le prix d'un, vous avez
11:56deux livres qui ont la même histoire en fin de compte.
11:58Très bien. Alors redites-nous le titre
12:00et l'auteur. Ça s'appelle « L'énigme en
12:02glace ». C'est en 10-18 et l'auteur
12:04s'appelle Carette Rubine.
12:06Très bien. Quoi
12:08d'autre ? Alors
12:10on va faire comme on avait fait
12:12dans la première partie. J'ai adoré ça.
12:14Ça s'appelle Jean-Louis Milési,
12:16le flamboyant de Zola au pres de la cité.
12:18Ça s'appelle flamboyant de Zola
12:20et l'auteur s'appelle Jean-Louis Milési.
12:22Vous avez dit ça s'appelle Jean-Louis Milési.
12:24J'ai pas le temps. Alors
12:26souvenez-vous, c'est pas Alice Donat,
12:28c'est Madame Bonat qui avait fait
12:30un livre qui s'appelait...
12:32Dominique Bonat sur Madame Zola.
12:34Qui s'appelle Madame Zola au livre de poche, qui est un livre absolument
12:36extraordinaire. Elle remet
12:38en perspective l'importance de cette
12:40femme qui a été
12:42invisibilisée
12:44par l'histoire
12:46officielle et qui est absolument
12:48incroyable. Mais alors là,
12:50c'est un roman et elle redonne,
12:52ce roman est absolument incroyable, c'est jubilatoire,
12:54ça redonne de
12:56la chair à cette femme. Et j'ai appris plein de choses
12:58que j'avais oubliées dans l'autre. C'est que
13:00le déjeuner sur l'herbe, vous savez, de Manet,
13:02c'est elle.
13:04C'est Gabrielle, parce qu'après elle s'est fait...
13:06Elle est devenue Alexandrine.
13:08Et quand vous voyez la première partie de vie
13:10de cette femme, c'est absolument
13:12incroyable. Et en fait, elle tombe amoureuse
13:14de Zola par
13:16une farce. C'est-à-dire qu'elle est avec
13:18Manet, ils sont avec plusieurs
13:20personnes au bord de
13:22la marde, je pense. Et ils lui disent
13:24« Fais semblant de tomber amoureuse
13:26de Zola ». Et Zola, il est déjà
13:28bougon.
13:30En fait, quand elle va tomber amoureuse de Zola,
13:32elle ne va pas le quitter.
13:34Et ça donne...
13:36Moi, j'ai redécouvert
13:38cette femme malgré la biographie.
13:40Parce qu'il y a un moment où elle découvre
13:42qu'elle est trompée par Zola,
13:44elle devient folle. C'est-à-dire qu'elle est en chemise de nuit,
13:46en hurlant dans tout Paris,
13:48elle veut la tuer.
13:50Et puis, cette femme, en fin de compte,
13:52quand Zola va mourir,
13:54elle va adopter les enfants.
13:56Ils vont s'appeler Zola. Elle ne va jamais
13:58l'abandonner malgré qu'il l'a trompée.
14:00C'est « Allez-y ». Même si vous ne connaissez pas
14:02Zola, c'est un portrait de femme incroyable.
14:04Alors, elle parle comme nous on parle.
14:06C'est-à-dire que ça redonne de la chair humaine
14:08à ce personnage qui est un peu
14:10plus froid
14:12dans la biographie.
14:14J'ai un souvenir
14:16incroyable. J'avais eu la chance d'interviewer
14:18Pierre Berger, qui est un immense collectionneur.
14:20Dans sa bibliothèque, il avait
14:22deux livres,
14:24je ne me souviens plus, je crois que c'était
14:26« La Sommoire »,
14:28qui avaient été dédicacés
14:30par Zola à chacune de ses
14:32femmes, dont une
14:34couverture qui avait été brodée au point de
14:36croix. C'était
14:38Jeanne qui brodait. Donc,
14:40l'une à Jeanne et l'autre à Alexandrine.
14:42Il avait ces deux livres. J'ai trouvé ça,
14:44c'était vraiment un grand, grand
14:46souvenir. Mais lisez effectivement.
14:48Même si vous ne l'aimez pas,
14:50parce que c'est une histoire d'une femme.
14:52C'est l'histoire d'une femme qui
14:54va changer complètement
14:56de vie, mais elle va surtout changer la vie d'un homme. C'est-à-dire qu'il
14:58n'aurait jamais été Zola.
15:00Quand il part en Angleterre, qu'il est en exil,
15:02elle va être là pendant les procès.
15:04Franchement,
15:06j'étais surpris, j'étais un peu dubitatif
15:08quand j'ai commencé ce livre-là.
15:10En plus, vous vous êtes pris. Je trouve que la couverture est assez
15:12sympa. C'est le contraire
15:14de ce livre de Marc Lavoine avec le cheval.
15:18Flamboyant de Zola, Jean-Louis
15:20Mileysi, c'est aux presses de la
15:22Cité. Une enquête
15:24vertigineuse, Julie Malor.
15:26Vasarely, l'héritage maudit.
15:28J'avais commencé à en parler la semaine dernière
15:30et puis je me suis dit que j'allais attendre d'avoir fini de le lire.
15:32C'est incroyable, parce que c'est une
15:34succession. C'est un peintre qui a eu un succès,
15:36qui n'est plus tellement connu aujourd'hui, mais il a
15:38révolutionné l'art contemporain.
15:40Moi, c'est tout ce que
15:42j'adorais, parce qu'il y avait des calques. J'avais un livre,
15:44je crois que j'en ai encore, avec des calques à l'intérieur.
15:46Ça bougeait dans tous les sens.
15:48Julie Malor s'est intéressée
15:50à cet héritage où là,
15:52vous avez tout du roman policier,
15:54des escrocs, des avocats,
15:56de la famille. Franchement, c'est
15:58là aussi une enquête
16:00implacable et hallucinante.
16:02Ça dure encore.
16:04Je l'ai mis dans le rayon polar, moi.
16:06C'est du suspense, quelque part.
16:08C'est incroyable. Il y a les galeristes
16:10aussi. Toute son
16:12œuvre est aujourd'hui, à la fois
16:14pillée.
16:16La couverture est très belle,
16:18parce que c'est à Vasarely. Julie Malor, Vasarely,
16:20l'héritage maudit aux cherches midi.
16:22Je fais une fixation encore.
16:24Jean-Paul Vespini,
16:26il a écrit un bouquin,
16:28franchement, Zola à bicyclette,
16:30libre et dans le vent, chez Artaud.
16:32Ça, c'est un truc que je connaissais vaguement.
16:34Mais en fait, cet homme était
16:36un fanat de bicyclette.
16:38C'était vraiment le début. La dernière lettre
16:40qu'il a écrite, j'ai appris par cet auteur,
16:42c'était une lettre pour renouveler son abonnement
16:44à la revue Vélo. C'est la dernière
16:46lettre qu'il a écrite.
16:48Ça a l'air anecdotique,
16:50mais pas du tout, parce qu'en fin de compte,
16:52le vélo, ça a complètement
16:54bousculé la société du XIXe siècle.
16:56Rien que pour les femmes. Les femmes ont pu
16:58être libres.
17:00Elles se sont mises en pantalon.
17:02Elles ont pu échapper à leur mari.
17:04Et lui, c'est physique.
17:06Il pesait plus de 100 kilos.
17:08Les médecins lui ont
17:10conseillé de faire du sport.
17:12Il allait rejoindre
17:14Jeanne, sa maîtresse, quand il était
17:16à Médan, à vélo, et ainsi de suite.
17:18C'est toute une histoire de la société du XIXe,
17:20de l'importance du vélo
17:22sur les femmes, sur la société en général.
17:24C'était très snob. On n'avait pas encore
17:26trop la voiture, et le cheval avait disparu.
17:28Moi, j'ai redécouvert
17:30cela aussi.
17:32Ça raconte quoi ? Ça raconte sa découverte de la bicyclette ?
17:34Comment ça a changé sa vie ?
17:36Il était fou de bicyclette.
17:38Ses potes,
17:40enfin, on ne dit pas potes, mais
17:42Octave Mirbeau, les grands écrivains aussi,
17:44faisaient du vélo parce que c'était le top.
17:46Ils allaient à Bois de Boulogne.
17:48C'est génial, franchement.
17:50Je ne sais pas si ce livre aura de...
17:52Je ne sais pas en parler, mais c'est accessible à tout le monde.
17:54Si vous faites du vélo,
17:56allez-y, parce que c'est vraiment
17:58là que tout commence.
18:00Il est mort
18:02un an avant le Tour de France, je crois.
18:04Il aurait adoré avoir le premier Tour de France.
18:06Il y avait des tricycles aussi.
18:08Incroyable. Franchement, je me suis fait avoir.
18:10J'adore le vélo.
18:12Il faut lire les deux.
18:14Ils expliquent Baloté entre son époux et sa maîtresse.
18:16Ses deux enfants illégitimes
18:18en pédalant, le romancier dépasse ses tourments amoureux,
18:20ses doutes sur son cycle
18:22et ses échecs à l'académie. C'est génial.
18:24C'était physique. Il adorait
18:26le vent. Il raconte comment c'est sensuel
18:28et comment il se sort de tous
18:30ses romans où c'est intellectuel.
18:32C'est ce que ressentent beaucoup de gens
18:34actuellement. Pourquoi on court ?
18:36Pourquoi on fait du vélo ? C'est-à-dire qu'on oublie un peu tout ce qui...
18:38pour retrouver son corps.
18:40Franchement, il mérite d'être au top du top.
18:42Zola à bicyclette, libre et dans le vent.
18:44C'est chez Artaud et l'auteur s'appelle
18:46Jean-Paul Vespigny.
18:50J'ai reçu ça. Je ne l'ai pas
18:52ouvert, mais je l'ai trouvé. Ça s'appelle
18:54The Husbands, donc les maris.
18:56Et si vous pouviez changer de mari
18:58tous les jours, le Washington Post
19:00dit délicieusement addictif, un roman comme une flûte
19:02de champagne s'en fond. Je trouve qu'en ces périodes
19:04compliquées, lourdes,
19:06visiblement, quand on vous dit qu'un livre
19:08ressemble à une bulle de champagne,
19:10ça vous donne envie de le lire.
19:12En gros, tous les jours, il y a un mari
19:14différent qui surgit d'un endroit.
19:16Je vais le lire et je vous en dirai plus
19:18la semaine prochaine. C'est le nouvel an chinois.
19:20Je vous ai trouvé un super album qui s'appelle
19:22Dragon de Chine, l'encyclopédie illustrée.
19:24C'est aux éditions
19:26Chilin. Alors, regardez
19:28l'illustration.
19:30Très beau.
19:32Y'a Gérard en couverture.
19:34Je suis là.
19:36Je suis là.
19:38C'est toute l'histoire des dragons.
19:40Comment naissent les dragons ? Il y a toutes
19:42les formes de dragons.
19:44La différence entre les
19:46dragons occidentaux et japonais
19:48et chinois, c'est que les dragons
19:50européens
19:52sont méchants. Ils crachent du feu et tout.
19:54Les dragons chinois sont très gentils.
19:56Ils nagent, ils ne volent pas.
19:58Ils sont synonymes de richesse.
20:00C'est vraiment très
20:02beau. C'est un livre
20:04pour les enfants, mais ça c'est à avoir pour tous les gens
20:06qui aiment la littérature chinoise.
20:08Il y a plein d'explications dans la littérature chinoise.
20:10Le dragon comme symbole
20:12avec les différents empereurs.
20:14Les illustrations sont absolument magnifiques.
20:16Franchement, c'est un très joli livre.
20:18Dragon de Chine, l'encyclopédie
20:20illustrée, c'est chez Chilin.
20:22Et je ne sais pas qui est l'auteur.
20:24Il n'y a pas d'auteur.
20:26Regardez ça, c'est absolument fabuleux.
20:28C'est très très beau.
20:30On a reçu ce livre, c'est peut-être pour nous, cette maison
20:32d'édition chez La Rouge Jeunesse.
20:34Salut les amoureux ! On dirait vous et moi, presque.
20:36Marcel n'est plus
20:38le même, il chante des chansons.
20:40Il est amoureux.
20:42Il est amoureux de son ami Eléa.
20:44Mais il n'arrive plus à parler.
20:46Comment parler le langage de l'amour ?
20:48Le dessin est trognon, comme on disait dans mon époque.
20:50Dans le temps.
20:52C'est très très mignon et là aussi,
20:54ça peut, pour des petits-enfants,
20:56essayer d'expliquer ce que c'est que le sentiment
20:58amoureux,
21:00les enfants qui jouent.
21:02C'est très très joli. Il y a ce livre aussi,
21:04Le Pélican, Adriano Gazzelini.
21:06J'ai adoré ce livre.
21:08C'est Madame Marceline.
21:10Sa vie est bouleversée parce que d'un seul coup,
21:12elle a un pélican qui vient s'installer sur sa tête.
21:14Elle a un oiseau, ce n'est pas évident.
21:16Elle devient un peu l'attraction
21:18de son village.
21:20Là, pour le coup,
21:22c'est des dessins vraiment sympas et rigolos.
21:24C'est aussi chez Caléidoscope.
21:26Regardez-nous en podcast parce que là,
21:28vous êtes de plus en plus nombreux et là, il y a vraiment
21:30beaucoup de photos, d'illustrations à regarder.
21:32Merci Gérard.
21:34A la semaine prochaine.