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00:00Et cette sans-péternelle question, va-t-on enfin avoir un budget pour pouvoir avancer dans ce pays alors que tout se délite en ce moment ?
00:08La commission mixte paritaire sur le budget est en cours à huis clos et les socialistes sont toujours en négociation avec François Bayrou pour trouver un accord.
00:17Ecoutez Estelle Youssoupha, députée Lyotte de Mayotte et rapporteur sur la loi d'urgence Mayotte, elle était l'invitée de Sonia Mabrouk à 8h10 sur Europe.
00:26Je vois bien qu'on utilise Mayotte comme un ballon de football pour faire ses jouts oratoires, faire ses postures, essayer de gagner quelques semaines à Matignon.
00:34Mais que le sujet migratoire à Mayotte, c'est la moitié de la population qui est étrangère, en grande partie en situation irrégulière, ça n'a rien à voir avec aucun autre département.
00:44Par contre, effectivement, on sent bien que, vu la difficulté des négociations avec les socialistes, le Premier ministre va vers l'extrême droite et c'est son jeu politique.
00:55Estelle Youssoupha, députée Lyotte de Mayotte et rapporteur sur la loi d'urgence, qui revenait évidemment sur la polémique autour de la submersion migratoire qui a généré la colère du PS qui boude désormais et qui refait planer la menace de la censure.
01:11Oui, Money Time, ça se joue aujourd'hui et à l'Assemblée dans la semaine prochaine.
01:16Une commission mixte paritaire, c'est 7 députés et 7 sénateurs qui doivent se mettre d'accord sur un texte, elle est conclusive s'ils se mettent d'accord.
01:22Le socle commun, c'est-à-dire les macronistes et LR sont majoritaires d'une voix dans cette commission mixte paritaire, ça devrait donc passer.
01:30Le parti socialiste était très engagé dans les négociations budgétaires et puis patatras, le sentiment de submersion est venu tout déchirer.
01:42Ils essaient donc de reconstruire une discussion en essayant d'obtenir des choses en plus, ils avaient obtenu la non-suppression des 4000 postes, les deux jours de carence en plus ont été supprimés.
01:53Et ils prennent en otage pour reprendre les propos de la force parole du gouvernement.
01:57Oui, là ils essayent d'aller sur une augmentation du SMIC et certainement sur le fait que le gouvernement renonce aux 200 millions d'euros amputés à l'AME, c'est à peu près les grandes lignes du débat.
02:07Tout ça pour ça, vous allez me dire, mais pour le parti socialiste c'est très symbolique, parce que ça les amènerait peut-être à ne pas voter la censure quand le texte arrivera à l'Assemblée Nationale en milieu de semaine prochaine.
02:19On sait que sur 66 députés socialistes, si 21 d'entre eux votent la censure, le gouvernement Bayrou peut tomber si le RN vote la censure.
02:30Si le RN ne la vote pas, c'est en effet un pistolet à eau.
02:35Mais d'accord, voilà, c'est un pistolet à eau, parce que j'ai regardé encore les chiffres, le nombre de députés ce matin, il n'y a pas de vote de la censure possible, sauf si le RN le vote évidemment comme la dernière fois.
02:48Oui, attention, si tout le RN vote la censure, il faut pour qu'elle soit adoptée qu'au moins 21 socialistes la votent aussi.
02:59La dernière fois il n'y était que 8 à l'avoir votée.
03:03On me reproche souvent de prendre des paris, je vais en prendre encore un, en vous disant qu'il faut bien risquer un peu la portée de ces paroles.
03:12Mais combien ?
03:13Je ne sais pas combien, je pense en effet que ça voudrait déjà dire, si votre hypothèse est exacte, 21 députés voteraient la censure, les autres pas, ça prouverait déjà que le Parti Socialiste a explosé sous vos yeux.
03:25Que certains vont retourner auprès de M. Mélenchon à l'abri en pensant à leur prochaine élection, et que les autres diront on va choisir le pays, on va choisir l'intérêt du pays.
03:35Je trouve que M. Béroud a déjà lâché beaucoup de choses, s'il est obligé d'en lâcher encore un peu...
03:40Selon les échos ce matin, il demanderait un petit coup de rabot sur le SNIC.
03:46Les échos effectivement, ils sont en train d'obtenir satisfaction sur toute la ligne, je pense que M. Béroud a tort, mais en même temps on peut se mettre à sa place.
03:53De toute façon, je pense que la censure ne sera pas votée, on verra dans quel état le Parti Socialiste sortira de cette triste aventure.
04:01De toute façon, ça ne veut pas dire pour autant que derrière ce vote ou non de la censure, M. Béroud pourra faire tout ce qu'il veut dans tous les domaines.
04:10On est dans l'immobilisme le plus total, dans une situation, hélas, gravissime.
04:15Edgar Ford, l'immobilisme est en marche, rien ne sera arrêté.
04:18Mais ça ne va peut-être pas se jouer sur le projet de loi des finances.
04:22Il ne faut pas oublier que Michel Barnier est tombé sur le PLFSS.
04:25Et les questions les plus irritantes aujourd'hui sont sur le budget de la Sécurité Sociale, plus que sur le budget de la nation.
04:32Je pense que quand même la majorité des députés de ce pays se rend compte qu'il y a besoin d'un budget.
04:39On a besoin d'un budget, on aura besoin derrière d'essayer de financer une Sécurité Sociale, enfin un système social qui va encore creuser un déficit gigantesque.
04:48Vous voulez que je vous rappelle quelques chiffres quand même ?
04:51La dépense publique va quand même progresser de 25 ou 26 milliards cette année.
04:57Tous les voyants sont au rouge.
05:00Regardez ce qu'ont dit les présidents des grandes entreprises françaises.
05:03Alors on peut considérer qu'on s'en fout, que tout ça n'a pas d'importance.
05:06Mais c'est eux qui créent de la richesse avec les PME et les PMI, bien évidemment.
05:11Mais si vous ne voulez pas commencer à voir et à réagir sur le fait que le pays est dans une situation dramatique,
05:19eh bien en effet, laissons-nous couler tout doucement, nous verrons bien la suite.
05:23Dramatique sauf sur une dimension.
05:24Oui, laquelle ?
05:26En 2024, record européen de versement de dividendes, 100 milliards.
05:31Dans 20 milliards de rachats d'action.
05:33Mais vous ne payez pas d'impôts sur ces sommes-là ?
05:36Non ? Vous ne payez pas d'impôts ? C'est gratuit ?
05:39Mais arrêtez, mais regardez, écoutez un peu, essayez de faire un diagnostic équilibré et sérieux.
05:45J'y arrive pas, qu'est-ce que vous voulez ?
05:47Ben non, vous n'y arrivez pas.
05:48J'y arrive pas, ça fait des années que je le sais.
05:50Si vous préférez la politique économique de M. Mélenchon et de ses amis, allons-y.
05:53Le problème sera réglé en quelques semaines.
05:56Et quand même, franchement, Olivier D'Artigolle, ils ne sont pas un peu hypocrites ?
05:59Ils ne sont que cela. Il y a beaucoup d'hypocrisie en politique.
06:03C'est de la poche pure.
06:06À quoi ils jouissent là l'homme, un coup à droite, un coup à gauche ?
06:08C'est de la politique pure.
06:10Il y a ce congrès du PS, on est d'accord que c'est stratégique ?
06:12Oui, les enjeux du congrès du PS sont pleins de fer dans les discussions.
06:16Ça n'est que de la politique.
06:18Mon cher D'Artigolle, que j'aime beaucoup.
06:20Est-ce que vous vous rendez compte qu'on est depuis deux jours et demi,
06:23alors qu'on a une situation dramatique, situation économique absolument dramatique,
06:27qu'on est depuis deux jours sur le concept du sentiment de quoi ?
06:31Subversion.
06:33Le sentiment de subversion.
06:35Subversion.
06:37C'est une posture du PS.
06:39Franchement, c'est lamentable.
06:41Je suis d'accord.
06:4313h51, il y a un dernier sujet que je voulais aborder avec vous.
06:45On en a beaucoup parlé hier.
06:47La charge de Bernard Arnault, le grand patron de LVMH,
06:50contre le projet de surtaxe sur les grandes entreprises,
06:53c'est au tour de Patrick Martin, le patron du Medef, de monter au créneau.
06:57Écoutez, c'était sur RTL ce matin.
06:59Je sens la colère monter. L'incompréhension tourne à la colère.
07:02Ce ne sont pas des humeurs.
07:04Ça se traduit dans des comportements d'achat, d'investissement, d'embauche ou de débauche.
07:09Les conséquences, c'est que ceux qui peuvent partir, partent.
07:13Et ils ont raison. Il y a une rationalité économique.
07:16Les entrepreneurs, pour faire de la croissance, pour investir, pour innover, pour embaucher.
07:21Quand vous avez un pays qui a de la croissance,
07:23qui a des conditions attractives en termes de prix de l'énergie,
07:27en termes de fiscalité,
07:29que voulez-vous y aller ? C'est normal.
07:31Patrick Martin, président du Medef, le bon sens près de chez vous.
07:34Mardi, hier, Bernard Arnault critiquait les choix du gouvernement
07:37et l'accusait de pousser à la délocalisation.
07:40Voilà ce qu'il dit.
07:42Je me souviens d'une proposition du patron de Michelin.
07:44Il y avait eu aussi celui d'EDF.
07:46Tout le monde, en gros.
07:48Bon, il faut regarder de près.
07:50Sur la question des normes, je veux bien dire que là,
07:53la situation devient très difficile pour eux.
07:55Sur la question de la fiscalité, il ne faut pas oublier
07:57qu'il y a eu, depuis 2016-2017,
08:00une politique pro-entreprise.
08:03De mémoire, l'impôt sur les sociétés est tombé de 33% à 25%.
08:07Et là, ils remontent à 40% pour les grandes entreprises.
08:10Ça ne m'a pas échappé.
08:12Donc, sur une décision temporaire...
08:14Une opération qui rapporterait à peu près 8 milliards d'euros à l'État.
08:16Voilà, j'ai vu ça.
08:18La question est de savoir si, dans des temps très difficiles,
08:20les plus grandes entreprises...
08:22C'est ce que dit la porte-parole. Il faut faire un effort.
08:24Peuvent faire un effort ou pas,
08:26puisqu'on en demande aussi à d'autres des efforts.
08:28Un certain nombre, d'ailleurs, de patrons disent
08:31qu'on est prêts à en discuter, mais encore faut-il
08:33que ça puisse se passer correctement.
08:35Je donne juste un point taqué.
08:37Un point taqué.
08:39Est-ce que vous voulez le modèle Trumpiste ?
08:42Un impôt sur les sociétés à 15%
08:45et la guerre commerciale avec les droits de loge ?
08:47Vous voulez ça, Jean-Claude Asselineau ?
08:49Ça nous annonce des temps difficiles si, véritablement,
08:51il fait ce qu'il dit. Mais, honnêtement,
08:53ce n'est pas la peine d'aller chercher Trump et sa politique.
08:55Ce n'est pas ça qui m'intéresse.
08:57Même si je regarde.
08:59Il est probable que Trump ait fait du pied
09:01à Bernard Arnault lors de son investiture.
09:03C'est possible.
09:05Parce que ça est sorti.
09:07Ça a été le français le plus exposé
09:09que je lui ai envoûté sur l'investiture.
09:11Attendons un peu que ce
09:13bondieux de budget soit,
09:15souhaitons-le, construit.
09:18Et qu'on sache ce qu'il y a dedans.
09:20J'espère qu'il y aura quelques économies.
09:22J'en suis même pas sûr.
09:24Quels impôts nouveaux ? C'est garanti.
09:26En dépit des discours qu'on a entendus
09:28depuis une semaine, ça va être très difficile.
09:30Il y aura quand même, probablement,
09:32quelques impôts nouveaux.
09:34Pour la énième fois,
09:36on va taxer les français qui sont déjà
09:38les plus taxés d'Europe, voire du monde.
09:40C'est pas grave.
09:42Comme vous le dites, cher ami,
09:44faisons encore un effort.
09:47Mais il y en a assez.
09:49D'autres pourraient pas faire
09:51aussi l'effort de comprendre
09:53ce qui arrive à l'économie mondiale
09:55et ce qui arrive à l'économie française.
09:57Quelles sont les économies
09:59que nous allons faire dans ce budget ?
10:01Est-ce que l'élection de Trump est une bonne chose
10:03pour l'économie mondiale ?
10:05En tout cas, je m'en défie toujours.
10:07Néanmoins, il est arrivé
10:09avec une volonté de tout faire
10:11pour faire marcher les entreprises.
10:13Nous allons souffrir.
10:15C'est l'occasion d'une remise en question.
10:17Ça ne concernera pas que les entreprises américaines.
10:19Et cette investiture,
10:21mon cher Jean-Claude, n'est-elle pas aussi l'occasion
10:23d'une remise en question ?
10:25Car Arnaud pousse ce coup de gueule
10:27pour appuyer là où ça fait mal.
10:29Je rappelle qu'il y a eu 66 000 défaillances d'entreprises
10:31en 2024.
10:33Patrick Martin le disait,
10:35on est vraiment très loin des réalités des chefs d'entreprise
10:37qui souffrent.
10:39Et le chômage qui est reparti à la hausse.
10:41Qu'est-ce qu'il faut aux Français
10:43pour ouvrir les yeux ?
10:45Notre pays est à l'arrêt.
10:47Il recule même.
10:51Et on a un taux de chômage qui a énormément monté.
10:53Ça ne vous a pas échappé non plus
10:55sur le dernier trimestre, notamment
10:57chez les plus jeunes.
10:59Aujourd'hui, on a un grand patron qui fait travailler
11:01des responsabilités depuis 55 ans
11:03qui est très préoccupant.
11:05Les gens n'arrivent pas à terminer leur carrière.
11:07Les entreprises,
11:09chers amis en France,
11:11sont des lieux qu'il vaut mieux ne pas qualifier.
11:13Parce que ce serait dramatique.
11:15Les chefs d'entreprise sont tous des escrocs
11:17potentiels. Et le profit est immoral.
11:19Avec ça, faites de la route.
11:21Vous trouvez ça normal
11:2340% en contaxe ?
11:25Je pense que les grandes entreprises
11:27au regard des dividendes distribués
11:29qui sont un record, jamais ça n'était allé
11:31aussi loin. Je pense qu'un point entre
11:33pays, entre répartition de richesses, entre capital
11:35et travail, je l'ai souvent dit ici. Et je pense que
11:37les grandes entreprises pourraient faire dans ce contexte
11:39très particulier un effort
11:41de manière temporaire.
11:43Alors que dans le même temps, on nous dit qu'il y a des agences d'État qui ne vont pas être supprimées.
11:45Mais non, je suis d'accord.
11:47Est-ce que vous pouvez faire ça dans le même temps ?
11:49On ne le fait pas.
11:51Il me fait mal à une oreille.
11:53Je vais vous dire, il vous reste
11:55encore un petit quelque chose.
11:57C'est parti de nos attachements idéologiques passés.
11:59Je le regrette profondément.
12:01Est-ce qu'on ne se trompe pas de combat ?
12:03C'est ça ma question.
12:05Est-ce qu'il y a
12:07une voie médiane entre
12:09ce que veut faire Trump et notre échec
12:11aujourd'hui ? Je le crois qu'il y a une voie médiane.
12:13Le centrocentrisme.
12:15La voie médiane.
12:17Un peu tout le monde.
12:19C'est mon côté Bernie.
12:21Pourquoi taper sur les plus riches, encore une fois ?
12:23Parce que c'est immoral.
12:25J'insiste.
12:27Peut-être parce que c'est eux qui ont le plus d'argent.
12:29Les 1.600 fortunes de France ont doublé leur patrimoine
12:31sur les 10 dernières années.
12:33Multiplié par 2
12:35sur les 10 dernières années.
12:37Ils n'ont pas payé d'impôts du tout.
12:39Le fait que
12:41Bernard Arnault, dont la parole est rare,
12:43c'est rare qu'il
12:45tape du poing sur la table,
12:47il dit que ça pousse à la délocalisation.
12:49Oui.
12:51Il n'y a pas dit qu'il allait le faire.
12:53Cette phrase a été reprise.
12:55Concernant les droits de doigt,
12:57il n'a pas voulu répondre.
12:59Il a dit qu'il s'occupe discrètement
13:01de cette question-là.
13:03Peut-être qu'il sera un bon partenaire
13:05pour défendre les intérêts français.
13:07Bernard Arnault va rester.
13:09Michelin gagne de l'argent et on perd en France.
13:11Franchement.
13:13On va faire un after, les amis.
13:15On va continuer.
13:17Il y a Christophe Ondelat qui nous attend.
13:19Sinon, on continue à en parler.
13:21On vous remercie,
13:23chers auditeurs d'Europe 1.
13:25On se retrouve demain.
13:27Pierre de Villeneuve pour vous informer.
13:29Et aussi Cyril Hanouna.
13:31Vous pourrez bien sûr réagir,
13:33chers auditeurs d'Europe 1,
13:35avec Cyril Hanouna.
13:37La suite de votre après-midi
13:39c'est avec Christophe Ondelat.
13:41A tout de suite sur Europe 1.