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00:00Écoutez, les discussions se sont poursuivies toute la matinée.
00:03Il reste encore un certain nombre d'articles à examiner.
00:09Il se confirme que ce budget n'est pas le nôtre,
00:13que le seul rôle que nous pouvions tenir,
00:14comme nous le faisons depuis des mois,
00:16c'est d'épargner un certain nombre de souffrances
00:18aux Françaises et aux Français,
00:20épargner autant que faire se peut leur pouvoir d'achat,
00:23le pouvoir d'achat de celles et ceux
00:24qui ont que leur force de travail pour vivre,
00:25les classes moyennes, les classes populaires,
00:27d'introduire un peu de justice fiscale,
00:30de préserver les politiques publiques et des services publics,
00:34les moyens pour les services publics.
00:36C'est ce que nous avons réussi à faire sur l'école,
00:37c'est ce que nous avons réussi à faire sur l'hôpital.
00:40Est-ce que c'est suffisant ?
00:41Non, ce n'est pas le budget que nous aurions fait.
00:44Et sur les ME, nous ne sommes évidemment pas satisfaits
00:48d'une baisse des crédits telle qu'ils avaient été prévus
00:51par Michel Barnier.
00:53Et nous refusons, parce que ce serait une faute morale,
00:57qu'il puisse y avoir une limitation des soins
00:59pour celles et ceux qui ont des droits
01:01et doivent pouvoir les faire valoir.
01:04Nous avons obtenu une victoire, pour pouvoir le dire,
01:08en battant les Républicains et le Rassemblement national,
01:13puisque nous avons fait supprimer l'article 65 de la loi
01:17telle qu'elle était au Sénat et qui posait des conditions
01:20à l'aide médicale d'État, et notamment au passage
01:23devant une commission médicale de façon préalable,
01:25qui était une façon déjà d'émousser des droits.
01:28Il n'y a donc pas de remise en question du dispositif de la ME
01:31dans cette loi, comme l'auraient espéré les Républicains
01:34et le Rassemblement national.
01:35Mais vous nous confirmez que vous avez quand même voté.
01:38Je vais me permettre aussi.
01:39Donc cette disposition de l'article 65, issue du Sénat,
01:44nous l'avons combattue au Sénat, ce qui a d'ailleurs été
01:47un des éléments de notre vote négatif sur ce budget
01:51issu du Sénat.
01:53Aujourd'hui, grâce à notre force de conviction et par un amendement
01:57porté par les groupes socialistes de l'Assemblée nationale
02:01et du Sénat, cet article est tombé,
02:03malgré le vote de Ehler accompagné par le RN.
02:08C'est donc une victoire politique, une victoire morale
02:13que nous avons ainsi obtenue.
02:16La ligne relative à la ME médicale d'État est pour nous
02:21insuffisante, mais c'est ce qu'on appelle dans notre jargon
02:23une ligne ouverte, c'est-à-dire qu'en fonction des besoins,
02:26elle pourra être développée.
02:28Donc ce débat était un débat symbolique,
02:31mais nous l'avons très largement accompagné.
02:34Et on peut dire que l'article 65 supprimé est une victoire
02:38pour ce qui nous concerne.
02:39Donc nous restons dans l'opposition, fermes, déterminés.
02:43Nous ne sommes pas là pour beurrer les tartines du gouvernement,
02:47disons-le très simplement.
02:49Nous sommes des interlocuteurs crédibles et nous l'avons montré
02:53tout au long de cette CMP qui a duré 14 heures,
02:5614 heures de débats sur deux jours.
02:58C'est un peu une CMP historique, mais nous avons pris
03:01toutes nos responsabilités.
03:03Qu'est-ce qui va changer concrètement pour les Français ?
03:05Vous avez donné un salut, un gage, obtenu un gage sur l'article 65 ?
03:08Écoutez, nous, on ne s'achète pas à coup de gage.
03:11Vous savez, nous, on est préoccupés par une seule chose,
03:13c'est l'intérêt des Françaises et des Français,
03:15c'est l'intérêt du pays.
03:16Le reste ne nous intéresse pas.
03:18Nous sommes dans l'opposition et nous nous battons
03:20comme opposition, en opposition à ce gouvernement,
03:22en opposition à ses propositions, en opposition à un certain nombre
03:26de ses choix et c'est la raison pour laquelle,
03:27depuis maintenant des mois, dès le gouvernement Barnier,
03:29à travers la première motion de censure,
03:31à travers ce que nous avons engagé comme une discussion exigeante
03:34pour qu'elle ne soit pas la table ouverte
03:38au maître chanteur du Rassemblement national.
03:40Eh bien, nous avons obtenu un certain nombre de choses.
03:43Est-ce que c'est ce que nous aurions fait ?
03:45Bien sûr que non.
03:45Est-ce que nous sommes dans l'opposition ?
03:47Bien sûr que oui.
03:48Qu'est-ce qui va changer concrètement ?
03:50Qu'est-ce qui va changer concrètement ?
03:52Vous savez, la France, nous avons demandé 200 millions d'euros de plus
03:59et nous ne voulions pas prendre le risque qu'il y ait
04:01200 millions d'euros de moins.
04:02Et donc, nous avons 100 millions.
04:03Est-ce que c'est suffisant ?
04:04Est-ce que nous en sommes satisfaits ?
04:05Non, nous n'en sommes pas satisfaits.
04:07Est-ce que nous serons vigilants dans l'exécution de notre finance
04:09et qu'aucun étranger qui a droit à l'AME n'en soit privé ?
04:12Bien sûr que nous le serons.
04:14Et vous avez bien compris que ce combat-là,
04:16les socialistes l'ont toujours mené avec beaucoup de fermeté
04:20et beaucoup de rectitude dans les principes qui sont les leurs.
04:22Et franchement, nous ne recevons de leçon de personne.
04:24Ces critiques sont totalement déplacées au regard du combat
04:27que nous menons depuis trois semaines
04:29dans une négociation serrée avec le gouvernement.
04:31Nous sommes une gauche du compromis, de la réalité
04:35et non pas de la protestation infertile.
04:37Qu'est-ce qui va changer dans le Consilien des Français
04:39grâce à vos négociations ?
04:40Écoutez, si on reprend depuis le débattement,
04:43il y a des choses que nous avons acquis avec le reste de la gauche.
04:45Au moment de la motion de censure, je vous rappelle que 3,6 milliards
04:50d'économies devaient être réalisées sur les pensions.
04:54Les retraités ont été épargnés.
04:56Il devait y avoir des déremboursements des médicaments
04:58et des consultations.
04:59Les malades ont été épargnés.
05:01Il devait y avoir une taxe sur l'énergie.
05:04Les Françaises et les Français qui ont besoin d'électricité
05:06ont été épargnés.
05:08Il devait y avoir 4 000 suppressions de postes d'enseignants.
05:10Ils ont été rétablis.
05:11Il devait y avoir 500 postes supprimés à Pôle emploi.
05:14Ils ont été rétablis.
05:15Et d'autres postes ont été créés dans d'autres ministères.
05:18900 postes pour la justice.
05:19Il y a également sur le budget de l'hôpital,
05:23et nous l'espérons puisqu'il y a le PLFSS,
05:25des moyens supplémentaires sur les EHPAD,
05:26sur lesquels nous nous battons.
05:28Et nous avons obtenu certains des crédits d'ores et déjà.
05:31Est-ce que nous aurions voulu plus ?
05:32Mais bien sûr, bien sûr que nous aurions voulu plus.
05:35Mais ceux qui font le pari d'avoir moins ou d'avoir tout,
05:39prennent toujours le risque d'avoir moins.
05:41Et je rappellerai aussi que nous avons réouvert le dossier
05:44de la réforme des retraites, ne l'oubliez pas,
05:46et que nous attendons avec beaucoup d'impatience
05:49la création d'une taxe sur les hauts patrimoines
05:53qui nous a été promise par le gouvernement.
05:54Donc il y a encore des chantiers en cours
05:56sur lesquels nous allons nous investir.
05:57Est-ce qu'avec tout ça, vous pourriez censurer ce gouvernement ?
06:00Ecoutez, vous savez, d'abord, on va voter le budget.
06:02Ça peut être amené à se prononcer dans quelques minutes.
06:04Donc là, on vous dira déjà ce qu'on a fait.
06:06Et puis, à chaque jour, suffit sa peine.
06:08Nous regarderons où nous en sommes et nous verrons
06:12s'il y a lieu de censurer ou pas.
06:15C'est une discussion, évidemment, collégiale
06:16qui ne se règle pas devant les caméras ni dans les couloirs.