• il y a 6 heures
Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise et député des Bouches-du-Rhône était l’invité de Guillaume Daret pour BFM Politique ce dimanche 2 février 2025.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00BFM TV, BFM Politique, Guillaume Darré.
00:06Vous êtes bien sur BFM Politique, notre invité ce matin, Manuel Bompard.
00:11Bonjour, merci d'être avec nous, coordinateur de La France Insoumise.
00:14À mes côtés pour vous interroger ce matin, Anne Saurat-Dubois du service politique de BFM
00:18et Ludovic Wigonne de La Tribune Dimanche, notre partenaire.
00:21Ludovic Wigonne, vous avez d'ailleurs réalisé avec Bruno Jeudy l'interview du Premier ministre
00:27parue ce matin dans La Tribune Dimanche.
00:29François Bayrou annonce donc, Manuel Bompard, qu'il va faire usage de l'article 49.3
00:34et donc engager la responsabilité de son gouvernement sur le budget
00:38ainsi que sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
00:41Comment est-ce que vous réagissez à cette annonce du Premier ministre dans La Tribune Dimanche ?
00:45Écoutez, ce n'est pas une surprise.
00:46Je pense que tous les gens qui suivent l'actualité politique savent, je crois,
00:51qu'il n'y aurait pas de majorité à l'Assemblée nationale pour voter le mauvais budget de M. Bayrou
00:55et qu'il aurait donc recours à l'article 49.3 de la Constitution.
00:58Et c'est la raison pour laquelle, nous, les députés insoumis, mais je crois que ce sera d'ailleurs plus large,
01:04qui sommes opposés à ce budget.
01:06Évidemment, nous déposerons en début de semaine une motion de censure pour faire chuter ce budget
01:11parce que ce budget est le pire budget que le pays n'ait jamais connu depuis 25 ans,
01:16le budget le plus austéritaire et qui va se traduire par des conséquences
01:19qui vont être désastreuses pour le pouvoir d'achat des Français,
01:22pour l'économie du pays de manière générale, pour nos services publics
01:26et que ce budget, on doit s'y opposer.
01:29C'est la raison pour laquelle nous déposerons cette motion de censure.
01:31Un pays comme le nôtre ne peut pas rester sans budget, dit le Premier ministre.
01:35Qu'est-ce que vous lui répondez ?
01:36D'abord, je veux dénoncer le chantage auquel le Premier ministre, le gouvernement…
01:41Le chantage ?
01:42Oui, évidemment, auquel se livre depuis maintenant plusieurs semaines,
01:46mais même avant, au moment du gouvernement de Michel Barnier,
01:49on avait déjà droit à ce chantage où on nous promettait, s'il n'y avait pas d'adoption de ce budget,
01:55on nous promettait le pire, on nous disait que les cartes vitales n'allaient plus fonctionner,
02:00vous vous en rappelez ? Bon, et là, c'est pareil.
02:02On ne peut pas dire qu'il n'y ait pas eu de conséquences économiques, quand même, M. Bonpart.
02:05On pourra y revenir si vous voulez, mais je veux vous dire une chose très simple
02:08et c'est pourquoi je dénonce ce chantage.
02:10Aujourd'hui, on vit sous le régime de ce qu'on appelle la loi spéciale,
02:13c'est-à-dire que les députés ont voté une loi qui permet de renouveler,
02:17en quelque sorte, les lignes budgétaires du budget de l'année 2024.
02:20Donc, en fait, aujourd'hui, on a un budget.
02:22C'est le budget de 2024 qui a été, pour l'instant, renouvelé pour l'année 2025.
02:27Mais vous avez des consignes qui sont données dans les ministères
02:30et qui consistent à dire non, non, pour l'instant, on gèle toutes les dépenses budgétaires
02:34parce que tant qu'il n'y a pas de budget, on ne peut pas dépenser.
02:36Alors qu'en fait, si, on peut dépenser, puisqu'on a ouvert les lignes budgétaires du budget 2025.
02:40Et cette manière d'essayer d'obliger, en quelque sorte, de nous obliger à renoncer à nos convictions
02:45pour adopter ce budget, alors qu'il serait très mauvais, c'est un chantage inacceptable.
02:49Et pour autant, s'il n'est pas voté, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin,
02:53dit que les impôts augmenteraient pour 18 millions de Français.
02:55Ce n'est pas terrible ?
02:57Ça participe de ce que je vous dis depuis tout à l'heure.
03:00Alors d'abord, Madame Vautrin dit que le coût de la censure, ça a été 12 milliards d'euros.
03:05100 millions d'euros par jour.
03:07Maintenant, elle le reporte pour les Françaises et les Français.
03:09Je vais vous dire quelque chose, parce que ce serait bien que ce soit su.
03:12L'OFCE, qui est un organisme indépendant, qui est l'Observatoire français des conjectures économiques,
03:18a fait des prévisions sur si le budget de Michel Barnier avait été mis en place.
03:23Ça se traduisait par une baisse de la croissance par 2 et 0,8 point de croissance pour l'année prochaine.
03:28L'OFCE, le même organisme, a fait des prévisions de croissance avec la loi spéciale,
03:32qui aujourd'hui est à l'œuvre en France.
03:34Et il tombait sur une prévision de croissance de 1,4 point de croissance.
03:37Ce que je veux vous dire, c'est que le budget de M. Barnier à l'époque,
03:40mais le budget de M. Bayrou qui s'inscrit dans la même logique,
03:43auront une conséquence pour la croissance et pour l'économie du pays
03:46beaucoup plus dangereuse que le fait de rester sur le régime de la loi spéciale.
03:50Ce n'est pas moi qui le dis, c'est l'organisme.
03:5218 millions de Français qui verraient leurs impôts augmenter si le budget n'est pas voté.
03:55Non, ce n'est pas vrai.
03:56Ça, c'est mécanique. On sait qu'effectivement, s'il n'y a pas de réévaluation par rapport au niveau de l'inflation,
04:00on bascule dans une autre approche.
04:01On va dire de quoi il s'agit précisément pour les gens qui nous écoutent.
04:04Chaque année, le barème de l'impôt sur le revenu est réévalué en fonction de l'inflation.
04:08Ça nécessite un vote à l'Assemblée nationale.
04:11Ils le voient sur leurs feuilles d'impôt, ils comprennent très bien les Français.
04:13Évidemment. Cette dimension était dans le budget de M. Barnier, ça s'est tombé.
04:17Quand nous sommes arrivés au début du mois de janvier à l'Assemblée nationale,
04:19par l'intermédiaire d'Éric Coquerel, président de la Commission des finances,
04:22nous avons fait une proposition.
04:23Nous avons dit, votons immédiatement une loi d'urgence
04:26qui nous permet de voter des mesures consensuelles,
04:29par exemple la réindexation du barème de l'impôt sur le revenu sur l'inflation.
04:32Mais ça n'a pas été voté.
04:33Et ensuite, on aura le temps pour discuter du budget.
04:35Donc madame, si le budget de M. Bayrou tombe,
04:39nous avons tout à fait le temps de faire voter à l'Assemblée nationale
04:42une mesure qui sera consensuelle, qui consistera à réindexer le barème de l'impôt sur le revenu.
04:47Mais cette manière de faire du chantage pour dire
04:49si vous n'acceptez pas le mauvais budget de M. Bayrou, il n'y en aura pas
04:52et ça va être la catastrophe, c'est insupportable, c'est inacceptable.
04:54On peut tout à fait refuser le budget de M. Bayrou
04:57et faire en sorte ensuite qu'il y ait un autre budget avec d'autres mesures.
04:59On va y venir, Manuel Bompard, dans un instant.
05:01Ludovic Wigand, vous avez réalisé cette interview.
05:03Vous avez une question sur l'état d'esprit du Premier ministre.
05:06Est-ce que ça peut jouer politiquement cette semaine ?
05:08Oui, il a l'air plutôt tranquille, serein.
05:10Il estime que le travail de bonne foi qui a été mené autour de ce budget
05:14avec les différentes forces politiques pour arriver à une négociation plutôt conclusive
05:19va porter ses fruits et il estime que la motion de censure ne sera sans doute pas adoptée.
05:24Vous estimez qu'il a raison ?
05:26Je ne le crois pas.
05:27Écoutez, moi, si les différentes oppositions restent fidèles aux engagements
05:32qu'elles ont pris devant les électrices et les électeurs,
05:35alors elles doivent refuser ce budget.
05:37Et si elles refusent ce budget, la seule manière de refuser ce budget cette semaine,
05:41puisqu'il y a un 49-3, ce sera de voter la motion de censure.
05:44Et par le Rassemblement national, compris ?
05:45Évidemment.
05:46Vous les appelez, eux, à voter votre motion censurée.
05:48Non, mais moi, j'appelle tous les députés à l'Assemblée nationale à censurer ce budget.
05:51Et je dis, par exemple, puisque vous m'interrogez spécifiquement sur le Rassemblement national,
05:55que, soi-disant, il avait fixé des lignes rouges qui consistaient à dire
05:59qu'il ne faut pas que le budget ait un impact sur le pouvoir d'achat des Français.
06:02Dans ce budget, sur lequel le Premier ministre va engager sa responsabilité,
06:06vous avez une baisse de l'indemnisation des arrêts maladie pour tous les fonctionnaires
06:10qui, normalement, étaient indemnisés à 100%, vont être indemnisés à 90%.
06:13Ça concerne les policiers, ça concerne la fonction publique territoriale,
06:18ça concerne des millions de salariés qui vont voir l'indemnisation au projet maladie baisser.
06:22Dans ce budget, il y a une réforme, c'est un peu technique, de l'électricité
06:27qui va se traduire par une augmentation du tarif de l'électricité.
06:30C'est un argument, effectivement, qui a été avancé par différentes forces politiques, dont le RN.
06:33Donc, ce matin, vous dites que le RN doit voter la motion de censure ?
06:36Je dis que chacun prend ses décisions.
06:41Mais vous leur dites quoi au RN ?
06:42Je dis que s'ils ne votent pas la motion de censure, ils auront fait la démonstration
06:47que les engagements qu'ils ont pris devant leurs électrices et leurs électeurs
06:50pour protéger les Français d'un impact du budget sur le pouvoir d'achat,
06:53ils les auront pris, leurs engagements, ils les auront froissés, ils les auront mis à la campagne.
06:57Donc, ils doivent la voter ?
06:58Voilà, c'est ce qu'ils font, ils font ce qu'ils veulent.
06:59Mais s'ils ne le font pas, je pense que les électrices et les électeurs du RN sauront s'en souvenir.
07:04Donc, vous leur dites, votez notre motion, députés du RN.
07:06Vous pouvez essayer de me faire dire les choses comme vous voulez.
07:08C'est une question mathématique et même s'ils ne votent pas, la motion ne passe pas.
07:11C'est tout à fait mathématique.
07:12Il ne faut pas tourner autour du pot.
07:13Mais je ne tourne pas autour du pot.
07:14Qu'est-ce que vous dites aux députés du RN ce matin ?
07:16Je dis, monsieur, je dis à tous les députés de l'Assemblée nationale,
07:20dont ceux du Rassemblement national, dont ceux du Parti socialiste, à tous, je leur dis,
07:25votre responsabilité quand le Premier ministre engage sa responsabilité sur un mauvais budget,
07:30c'est de voter une motion de censure.
07:32Point, à la ligne.
07:33Je n'ai pas de difficultés à dire, ne vous inquiétez pas.
07:35Juste un détail encore, il y a le budget de l'État, il y a aussi le budget de la Sécurité sociale.
07:39Pour le faire adopter, il faudra sans doute des 49.3.
07:42François Bayrou dit ce matin dans la Tribune des Manches
07:44que tous les 49.3 nécessaires seront déployés sans retard.
07:47À chaque fois, ça voudra dire qu'il y aura une motion de censure de votre part ?
07:51À partir du moment où on ne se retrouve pas dans le texte,
07:54pour que les gens qui nous écoutent le comprennent,
07:56le 49.3, vous n'avez plus le choix.
07:57Soit vous laissez passer le texte, soit vous déposez une motion de censure pour vous y opposer.
08:01Et comme nous ne nous retrouverons pas dans le budget de l'État proposé par monsieur Bayrou,
08:04et que nous ne nous retrouverons pas, on le sait déjà,
08:06au vu des orientations qui sont présentées dans le budget de la Sécurité sociale de monsieur Bayrou,
08:10à chaque fois, on déposera une motion de censure.
08:11Une motion systématique ?
08:12Évidemment.
08:13Qui sera rejetée à chaque fois ?
08:14Mais ça, c'est après les députés qui décident.
08:17C'est comme ça que ça fonctionne.
08:18Mais vous savez, quand il y a un 49.3 qui est engagé,
08:23vous n'avez pas 3 ou 4 ou 10 choix.
08:25Vous en avez deux.
08:26Soit vous le laissez passer, et donc ensuite, vous êtes redevable,
08:29vous êtes complice du budget qui a été adopté.
08:32Soit vous vous y opposez.
08:33Alors, pour s'y opposer, il faut déposer une motion de censure.
08:35Alors justement, vous dites le mot complice.
08:37Il y en a qui vont devoir choisir en début de semaine.
08:39Parmi les députés, on sait que les socialistes vont choisir lundi ou mardi
08:42leur position sur cette question de la motion de censure,
08:44savoir s'ils la votent ou non.
08:46Qu'est-ce que vous dites ce matin à votre collègue ?
08:49Est-ce qu'on peut l'appeler encore cousin ?
08:51Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste.
08:54Moi, je dis aux députés socialistes de manière générale,
08:56Olivier Faure compris, que nous avons été élus sous une étiquette,
09:00l'étiquette du Nouveau Front Populaire, en portant un programme.
09:03Et la première phrase de ce programme, c'était que le Nouveau Front Populaire
09:07rassemble des femmes et des hommes, des formations politiques
09:10qui veulent rompre avec la politique d'Emmanuel Macron.
09:13Et clairement, ce budget n'est pas un budget de rupture avec la politique d'Emmanuel Macron.
09:17Que quand on a été élu, comme c'est mon cas, pour, par exemple,
09:21investir davantage dans la transition écologique,
09:23on ne peut pas laisser passer un budget dans lequel il y a 2,5 milliards,
09:262,5 milliards de coupes dans le budget de l'écologie.
09:29Que quand on a été élu, comme moi, pour faire de l'éducation
09:32une grande priorité pour le pays, on ne peut pas accepter un budget
09:35dans lequel il y a à peu près 200 millions d'euros de coupes,
09:38de coupes dans le budget.
09:40Oui, mais d'accord, on peut voter contre.
09:42Mais à la fin, il faut être cohérent.
09:44Si vous votez contre un budget, et qu'il y a un 49-3 pour essayer
09:47de passer en force ce budget, la continuité de votre vote contre le budget,
09:50c'est de voter la motion de censure.
09:52S'ils ne la votent pas, vous les qualifiez de quoi ?
09:54Vous avez dit complices, il y a un instant.
09:56C'est quoi le terme ? Vous iriez jusqu'à trahison ?
09:58Non, mais je vais utiliser mes propres mots, si vous en voulez bien.
10:01Moi, je dis que s'ils ne votent pas la motion de censure,
10:04alors ils auront procédé à un changement d'alliance,
10:07c'est-à-dire qu'ils seront dans un soutien sans participation
10:10au gouvernement de François Bayrou.
10:12Et à partir de ce moment-là, ils auront, de mon point de vue,
10:15renié les engagements qu'ils ont pris devant les électrices et les électeurs.
10:18Pour vous, ils ne seront plus dans le Nouveau Front Populaire ?
10:21Le Nouveau Front Populaire ne peut pas regrouper au sein d'une même coalition
10:25des gens qui sont dans le soutien au gouvernement
10:27et des gens qui sont dans l'opposition au gouvernement.
10:29Donc, évidemment qu'à partir de ce moment-là,
10:31parce que je crois savoir qu'outre les députés insoumis,
10:34les députés écologistes, les députés communistes,
10:37en tout cas dans leur grande et leur immense majorité,
10:39voteront la motion de censure,
10:41alors oui, mathématiquement, on peut le dire,
10:43les députés socialistes se seront mis à distance du Nouveau Front Populaire.
10:46Vous dites mathématiquement, à distance, ça reste assez flou quand même.
10:49La dernière fois, Éric Coquerel avait parlé de séance de rattrapage.
10:52Vous ne voulez pas être clair ?
10:54Carrément, s'ils ne votent pas cette motion de censure,
10:56ils sortent du NFP, ils l'auront décidé eux-mêmes, l'alliance sera fermée.
10:59C'est exactement ce que je viens de dire, Anne-Sophie Dubois.
11:01Quand je parle de changement d'alliance, je crois que c'est assez clair.
11:03Ça veut dire qu'ils ne seront plus alliés avec le Nouveau Front Populaire,
11:06mais alliés avec la coalition au pouvoir aujourd'hui.
11:09Et puisque vous voulez que je sois clair,
11:11moi, vous savez, je fais ce que je dis et je dis ce que je fais.
11:14Nous avons dit, il y a plusieurs semaines,
11:16que dans l'hypothèse où le Parti socialiste
11:18ou des députés socialistes ne votaient pas la motion de censure,
11:21alors évidemment, s'il devait y avoir une nouvelle élection législative anticipée,
11:25alors ils ne pourront pas, ceux qui n'ont pas voté la motion de censure,
11:28porter les couleurs du Nouveau Front Populaire.
11:30Mais c'est à vous d'en décider tout seuls,
11:32parce que Europe Écologie-Les Verts, le PCF,
11:34peut-être qu'ils ont leur mot à dire,
11:35et eux, ils se diraient, on va suivre la motion de censure.
11:37On n'a pas voté ensemble, mais pour les étapes d'après...
11:39Je comprends votre question,
11:41mais j'ai entendu Marine Tendeli encore cette semaine,
11:44qui disait à la fois que son intention était évidemment de censurer le gouvernement,
11:49mais aussi que si certains voulaient ne pas censurer et qu'ils ne voyaient pas le problème,
11:54alors on avait un problème.
11:55Je reprends les termes qu'elle a employés.
11:57Je crois qu'elle dit des choses assez proches de ce que j'ai vu.
11:59J'aurais un instant sur ce que vous venez de dire.
12:01Ça veut dire qu'en cas de nouvelle dissolution,
12:03il y aura un candidat de la France insoumise face à un candidat socialiste
12:09qui n'aurait pas voté cette motion de censure.
12:11Pas forcément de la France insoumise.
12:13Ça pourrait être un candidat écologique, ça pourrait être un candidat communiste.
12:17Ça pourrait même être un candidat socialiste qui a voté la motion de censure.
12:20Donc mon sujet, ce n'est pas la France insoumise.
12:22Mais il y aura un candidat contre ses députés.
12:24Il faut que tout le monde comprenne.
12:26Il faut bien que dans chaque circonscription du pays,
12:28s'il doit y avoir une élection législative,
12:30toutes les personnes aient le pouvoir de voter pour un candidat de l'opposition de gauche,
12:36pour aller vite.
12:37Il faut bien qu'ils aient un bulletin de vote qui porte cette parole.
12:39Il y a une grande voix de gauche hier qui s'est exprimée, c'est Lionel Jospin.
12:42Il a appelé les députés socialistes à ne pas censurer le gouvernement.
12:46Et il a dit aussi que l'union de la gauche, c'était une union libre,
12:50qu'elle ne devait pas se faire sous le fouet.
12:52Lui aussi, c'est un traître ?
12:54D'abord, moi, je n'ai pas employé le mot de traître.
12:57Et pour le reste, je suis en désaccord radical avec ce que dit Lionel Jospin dans son interview.
13:03Parce que je pense que précisément, ce qui a fait beaucoup de mal
13:06à la politique de manière générale, à la gauche en particulier,
13:09c'est quand vous faites campagne sur un programme,
13:11que vous défendez un certain nombre de mesures,
13:13un certain nombre de revendications,
13:15que donc vous déplacez des électrices et des électeurs qui se disent
13:17qu'on peut leur faire confiance.
13:19Et puis, une fois que l'élection a lieu, quelques mois plus tard finalement,
13:22vous reniez votre programme pour aller rejoindre une coalition gouvernementale.
13:26Moi, ça ne sera jamais avec moi, je vous le dis franchement,
13:28parce que je crois à la fidélité à la parole donnée,
13:30à la cohérence de son positionnement.
13:32Et personne ne peut croire sérieusement
13:34que le budget présenté par François Bayrou aujourd'hui
13:37a quelque rapport que ce soit avec le programme
13:40que nous avons porté dans les élections législatives, tout simplement.
13:42Manuel Bompard, on va venir un petit peu tout à l'heure
13:44sur le détail de ce projet, mais vous êtes sur le choix des mots.
13:47Il y en a un qui a écrit une note de blog,
13:49j'imagine que ça ne vous a pas échappé, c'est Jean-Luc Mélenchon.
13:51Les mots sont extrêmement forts, c'était en fin de semaine.
13:53Il écrit « Comptez sur les insoumis pour tenir chacun, chacune
13:57bien informé du nom des coupables ».
14:00C'est notre travail d'information, évidemment.
14:03D'information ou de délation ?
14:05Vous savez, les votes à l'Assemblée nationale, ils sont publics,
14:08ils figurent sur le site de l'Assemblée nationale,
14:11heureusement, c'est un principe en démocratie.
14:13Vous avez élu des représentants.
14:15Donc ceux qui ne votent pas la censure sont des coupables ?
14:18Ils seront coupables du fait que le budget passe, oui, évidemment.
14:21Vous savez, on a une responsabilité en tant que député.
14:25Cette responsabilité, ce n'est pas toujours facile,
14:27c'est de prendre des décisions.
14:29Et là, en l'occurrence, chaque député,
14:31quelle que soit son étiquette politique d'ailleurs,
14:33va être devant sa propre responsabilité.
14:35Est-ce qu'il vote la motion de censure
14:37et il empêche le budget de M. Bayrou de voir le jour ?
14:40Et donc de ravager l'économie du pays ?
14:42Parce que là, on parle beaucoup de politique un peu politicienne.
14:45Mais la vérité, c'est que les conséquences
14:47de ce budget sur l'économie...
14:49Les conséquences négatives, mais il y en a des positives.
14:51Lesquelles alors ?
14:52Justement, Anne-Sora Dubord va revenir regarder
14:54sur ce que les socialistes estiment avoir obtenu
14:57un certain nombre de choses.
14:59Puisqu'ils disent avoir épargné, à leurs beaux yeux,
15:01un certain nombre de souffrances aux Français,
15:03disent les élus socialistes.
15:05Le retrait de la suppression de 4 000 postes d'enseignants
15:07et de 500 agents à France Travail,
15:09en plus pour la justice.
15:10L'annulation des déremboursements des médicaments,
15:12ça c'était une ligne rouge aussi de Marine Le Pen.
15:14La réouverture du dossier des retraites,
15:16même si effectivement on n'en connaît pas l'issue encore.
15:18Une négociation de fonds de commencée
15:20et des moyens supplémentaires pour l'hôpital.
15:22C'est quand même positif tout ça, non ?
15:23Alors, c'est bien que vous me posiez la question.
15:25Ça va permettre, une bonne fois pour toutes,
15:27de faire la lumière pour la réalité de ces conséquences.
15:29C'est bien pour les Français, ça ?
15:31Non, ce qui est bien, c'est d'abord qu'on puisse en parler
15:33pour que je puisse vous donner un certain nombre d'informations.
15:35Vous savez, François Bayrou, c'est quelqu'un
15:37qui vous donne un bonbon et puis il vous reprend
15:39trois bonbons de l'autre côté.
15:40Et à la fin, il essaie de vous faire croire
15:42qu'il vous a gagné quelque chose.
15:43Donc, je vous donne un exemple, par exemple.
15:45Anne-Sophie Raduba, le premier exemple que vous avez dit,
15:47c'est qu'ils ont annulé…
15:48La suppression des 4000 postes d'enseignants.
15:50Ils ont annulé une mesure qui était prévue dans le budget,
15:52qui était de supprimer 4000 postes d'enseignants.
15:53Alors, effectivement, ils l'ont annulée sur le papier.
15:55Et puis, dans le même temps, ils ont fait voter
15:57des coupes supplémentaires au budget de l'Éducation nationale
15:59de plus de 200 millions d'euros.
16:06Je l'explique pour les gens qui nous écoutent.
16:08Monsieur Bayrou vient de dire
16:10« Je vous rends 50 millions d'euros,
16:12mais je vous prends 200 millions d'euros. »
16:14Peut-être qu'il aurait fait les deux.
16:15S'il n'y avait pas eu négociation avec le Parti socialiste,
16:17il l'aurait pris dans le budget et il aurait supprimé 4000 postes d'enseignants.
16:19Si vous voulez.
16:20Mais si après, vous voulez vous satisfaire
16:22de coupes dans le budget de l'Éducation nationale
16:24de 200 millions d'euros, c'est votre problème.
16:26Mais moi, ce n'est pas le mien.
16:27Ils n'ont rien obtenu puisque cette mesure n'était pas prévue.
16:30Donc, il n'y a rien de bon dans ce qu'ils ont obtenu ?
16:33Moi, je prends factuellement les points que vous avez évoqués.
16:35Ensuite, vous m'avez parlé du déremboursement des médicaments.
16:38Ce matin encore, dans la presse,
16:40on apprend qu'il va y avoir une mesure pour taxer les mutuelles.
16:43Pourquoi ?
16:44Parce qu'en fait, les mutuelles ont anticipé ces dispositifs-là
16:47sur le déremboursement des médicaments
16:48et ont augmenté leurs tarifs pour les Françaises et les Français.
16:50Ce qu'ils avaient déjà prévu de faire de longue date.
16:53Donc, on fait croire aux gens qu'en vérité,
16:55ils ne vont pas payer leurs médicaments plus chers,
16:57mais en fait, ils vont devoir payer leurs mutuelles plus chers.
16:59C'est le deuxième point.
17:00Ce n'est pas l'État qui décide des tarifs qu'ils appliquent.
17:02D'accord, très bien.
17:03Mais essayer de faire croire aux gens
17:04qu'ils vont y gagner quelque chose du point de vue de leur pouvoir d'achat,
17:07c'est tout simplement mensonger.
17:08Le troisième élément que vous avez cité…
17:10La réouverture du dossier des retraites ?
17:12Bon, là, je pense qu'on peut, si vous voulez,
17:14continuer la plaisanterie pendant longtemps.
17:16Aucun tabou, dit le Premier ministre, y compris sur l'âge des 64 ans.
17:19Écoutez, les socialistes sont rentrés dans cette négociation
17:22en disant qu'on a une ligne rouge,
17:23c'est l'abrogation de la réforme des retraites.
17:25Ensuite, ils sont revenus.
17:26D'ailleurs, c'était sur votre plateau, je me rappelle.
17:28Et Olivier Faure avait dit
17:29« S'il n'y a pas le mot « suspension » dans le discours de politique générale de Bayrou,
17:32alors on votera la censure. »
17:33Il n'y a pas eu le mot « suspension »
17:35dans le discours de politique générale de François Bayrou.
17:37Aujourd'hui, on a inventé un conclave
17:39dont tout le monde sait déjà que le résultat est biaisé par avance,
17:42puisqu'il faut qu'il y ait unanimité de tous les partenaires sociaux
17:45pour qu'une mesure puisse être disputée à l'Assemblée nationale
17:47et qu'il n'y aura pas d'unanimité sur l'abrogation de la réforme des retraites.
17:49Et pourtant, les partenaires sociaux jouent au jeu.
17:51Ils partient, parce qu'on clame même des partenaires sociaux
17:53avec qui vous pouvez avoir de bonnes relations.
17:54Je ne leur reproche pas d'essayer d'aller se battre pour arracher des choses.
17:57Je reproche au Premier ministre François Bayrou
17:59d'avoir mis en place un cadre qui est un cadre bloqué par avance.
18:02Si vous voulez qu'on puisse débattre de la réforme des retraites,
18:05il y a une chose très simple, c'est faites voter les députés
18:07et vous verrez, il y a une majorité de députés
18:09qui sont pour l'abrogation de la réforme des retraites.
18:10Donc, très concrètement, pour les Français qui nous écoutent,
18:12qui ont le sentiment que peut-être les socialistes ont réussi
18:14à obtenir quelques éléments pour leur vie quotidienne,
18:16vous vous dites qu'il n'y a rien et qu'il vaut mieux renverser le gouvernement ?
18:20Guillaume Darré, on va prendre un dernier exemple
18:22et après je vais répondre à votre question.
18:23On va prendre un dernier exemple.
18:24Le Parti socialiste a revendiqué d'avoir obtenu l'annulation
18:28des trois jours de carence pour les congés maladie des fonctionnaires.
18:31C'était une mesure qui visait à prélever sur les fonctionnaires
18:35à peu près 200 millions d'euros.
18:37Alors effectivement, Monsieur Bayrou a reculé sur ce sujet.
18:39À la place, il a mis en place une indemnisation à 90% des congés maladie
18:43plutôt qu'à 100%.
18:44C'est-à-dire qu'il a rendu 200 millions d'euros aux fonctionnaires,
18:47mais il leur a pris 800 millions d'euros.
18:49Donc, chacun fera son point de vue.
18:51Mais moi, pardonnez-moi, si ça, ça s'appelle des grandes victoires
18:54pour les Françaises et les Français,
18:56alors on n'a pas la même conception de la victoire.
18:58Rien à sauver, on a compris, mais celle-là, elle va vous plaire.
19:00Le budget, le prochain budget ne touchera pas, ça a été en discussion,
19:04aux avantages qui sont accordés aux anciens présidents de la République
19:07et aux anciens premiers ministres.
19:08Qu'en pensez-vous ?
19:10Moi, j'étais favorable à ce qu'on puisse,
19:13dans un moment où on dit que tout le monde doit faire des efforts,
19:16il me semble quand même pas absurde de demander aux anciens premiers ministres
19:20ou aux anciens présidents de la République de contribuer aussi aux efforts.
19:23Donc, je pense que ça aurait été de bonne mesure d'ouvrir aussi ce dossier.
19:28Comment vous comprenez que ça n'avait pas été fait ?
19:30Vous demanderez à ceux qui étaient en commission mixte paritaire.
19:34Mais je pense que tout le monde peut comprendre dans le pays
19:37que quand vous allez voir aujourd'hui des Français,
19:39des Français qui ont beaucoup de difficultés,
19:41qui ont subi l'inflation,
19:42ont l'augmentation des prix de l'électricité,
19:44qui ont des difficultés à pouvoir payer leur logement,
19:47les loyers ont augmenté,
19:48les charges dans les bailleurs sociaux ont explosé de manière extraordinaire.
19:53Moi, je pense qu'on peut quand même accepter l'idée
19:55que tout le monde doit contribuer,
19:56et en particulier ceux qui en ont les moyens.
19:58Mais c'est d'ailleurs le problème, et je m'arrête là,
20:00mais c'est d'ailleurs le problème majeur de ce budget.
20:02C'est qu'en fait, on fait reporter la charge des efforts nécessaires
20:05sur les 90% des Français,
20:07et on préserve les 10% les plus riches.
20:09On va revenir dans un instant, Manuel Bompard,
20:11sur l'un des mots qui vous a aussi fait bondir cette semaine,
20:13l'expression du sentiment de submersion migratoire
20:15évoqué par le Premier ministre.
20:17Il y a un Français qui a une question très concrète à vous poser.
20:36Vous êtes bien sur BFM Politique,
20:38notre invité Manuel Bompard,
20:40le coordinateur de la France Insoumise,
20:42avec qui on évoque bien sûr le 49.3
20:44annoncé par le Premier ministre François Bayrou.
20:46Le Premier ministre qui vous a fait bondir,
20:48comme toute la gauche,
20:49avec certains des mots qu'il a aussi employés
20:51quand il a évoqué le terme de sentiment de submersion
20:55en matière d'immigration.
20:56Sur cette question de l'immigration,
20:58il y a un Français qui a une question très concrète à vous poser.
21:01Ceux qui font la France,
21:03ce matin, il s'agit de l'adjoint Omer Demamoudzou,
21:07d'Inouren M.Kolomenti, qui habite à Mayotte.
21:10Premier adjoint Omer Demamoudzou,
21:12qui est membre du mouvement débattementaliste.
21:15Il souhaite vous interpeller justement
21:16sur la situation migratoire sur place
21:19et les défis qu'il rencontre.
21:20On l'écoute.
21:22Bonjour, monsieur Bompard.
21:24Je suis M.Kolomenti Demamoudzou,
21:26Premier adjoint Omer Demamoudzou.
21:28Il me semble que vous critiquez le thème de subversion migratoire
21:32utilisé par le Premier ministre, M.Beyrou.
21:35Mais ici, à Mayotte, la réalité est terrible.
21:38C'est une réalité qui impacte la santé, la sécurité, le logement,
21:42quasiment l'ensemble de la structure maoraise.
21:45J'ai deux questions pour vous.
21:47Pourquoi refusez-vous de nommer les choses
21:49telles qu'elles sont aujourd'hui ressenties
21:51par l'ensemble de l'population de Mayotte ?
21:53Et deuxième question,
21:54il me semble que vous n'êtes encore jamais venu à Mayotte.
21:57N'est-ce pas ?
21:58Le temps de venir constater les choses sur place,
22:01la réalité implacable des choses,
22:03pour que Mayotte ne soit plus une fiction pour le futur ?
22:07Je vous remercie beaucoup.
22:09Manuel Bompard, qu'est-ce que vous lui répondez ?
22:11D'abord, je le remercie évidemment pour ses questions
22:13et j'apporte par son intermédiaire à la population de Mayotte
22:17tout mon soutien puisqu'elle a été évidemment frappée,
22:20meurtrie par les catastrophes climatiques ces dernières semaines.
22:24Ensuite, sur le fond des questions qu'il me pose,
22:27d'abord je veux dire que quand le Premier ministre
22:29a utilisé cette expression de submersion migratoire,
22:32il n'a pas parlé de la situation à Mayotte,
22:34il a parlé de la situation nationale du pays.
22:37Il a commencé par Mayotte.
22:38Et c'est tout simplement faux.
22:40Vous savez, aujourd'hui en France, vous avez 8% d'étrangers.
22:43Il y en avait 7% en 1982, il y en avait 6,5%.
22:47En 1930, c'est des chiffres officiels,
22:49c'est des chiffres de l'INSEE.
22:51Donc c'est totalement absurde de parler d'une submersion.
22:53Il n'a pas parlé d'une submersion,
22:54il a parlé d'un sentiment de submersion.
22:56D'abord, je veux…
22:57D'abord, cela aurait voulu dire, c'est votre réalité,
23:00elle n'existe pas.
23:01Je vais répondre dans un deuxième temps
23:02sur la question spécifique de Mayotte, il n'y a pas de problème.
23:04Mais je veux juste vous dire, c'est faux, sur le fond.
23:07Et la responsabilité d'un Premier ministre,
23:09ce n'est pas de reprendre des impressions ou des ressentis,
23:13c'est de les dénoncer, c'est de les démonter
23:15quand ils s'appuient sur des éléments factuels.
23:17Et y compris, attendez, je termine,
23:18y compris du point de vue du sentiment des Françaises et des Français.
23:22Quand vous prenez les études à long terme,
23:23il y a eu un travail qui a été fait par un chercheur
23:25qui s'appelle Vincent Tiberi, peut-être vous l'avez vu vit.
23:29La part de Français qui considèrent qu'il y a trop d'immigrés en France
23:32a chuté de 17 points en 40 ans.
23:34Donc, ce n'est pas vrai de dire qu'il y a en France
23:36un sentiment de cette nature.
23:37Il y a une extrême droitisation de la classe politique française.
23:4064 % des Français jugent que François Bayrou
23:42a eu raison d'utiliser cette expression.
23:44Est-ce que ce n'est pas vous qui êtes en décalage peut-être
23:46avec une perception, quand vrai,
23:48les Français, dans leur majorité,
23:50de ce qu'est l'immigration aujourd'hui ?
23:51Madame, je viens de vous donner un élément,
23:53il n'y a pas des enquêtes qu'on fait sur la base
23:55comme ça, sur 500 personnes qu'on interroge.
23:57Je vous parle d'enquêtes, de travail sérieux,
23:59de chercheurs sur des longues périodes,
24:02dans lesquelles on regarde les tendances longues.
24:04Et bien, les tendances longues,
24:05elles ne vont pas dans cette direction.
24:06Maintenant, parce qu'il y a une question
24:07qui m'a été posée, je ne veux pas manquer de respect
24:09à la personne qui me l'a posée.
24:10Lui, il dit, c'est ma réalité.
24:11Sur la situation de Mayotte.
24:13Évidemment qu'à Mayotte,
24:14la situation est extrêmement compliquée.
24:16Mais ce serait mensonger de ne l'apprendre
24:19que par le prisme migratoire.
24:22La vérité, c'est qu'à Mayotte,
24:23il faut quand même le dire,
24:24l'État a une responsabilité.
24:26Parce que depuis des années et des années,
24:27l'État a abandonné Mayotte.
24:29Que les services publics
24:30sont dans un état désastreux.
24:31Que les gens vivent dans des bidonvilles.
24:33Qu'il n'y a pas accès à l'eau tous les jours.
24:35Et oui, c'est vrai qu'il y a aussi
24:36des difficultés liées à l'immigration à Mayotte.
24:38Mais quelles sont les réponses
24:39qui nous sont posées aujourd'hui ?
24:40Alors, question très concrète juste,
24:41Manuel Bompard, vous allez pouvoir y répondre
24:42justement sur les solutions
24:43qui peuvent être apportées.
24:44Il y aura jeudi une proposition
24:45de loi des Républicains
24:46qui sera examinée à l'Assemblée nationale
24:48qui vise à restreindre le droit du sol
24:50à Mayotte concrètement.
24:52Il faudra désormais que les deux parents
24:54résident depuis au moins un an
24:56sur les territoires français
24:57pour que leurs enfants
24:58qui naîtraient sur le sol maorais
24:59soient français.
25:00Est-ce que vous soutiendrez
25:01cette proposition de loi ?
25:02Non.
25:03Mais en fait, d'abord il faut,
25:04là aussi…
25:05Mais pourquoi non ?
25:06Je vais vous expliquer pourquoi.
25:07Est-ce que vous savez que,
25:08contrairement à ce qu'on raconte,
25:09à longueur de plateau,
25:10le droit du sol n'existe déjà plus à Mayotte ?
25:13Il y a déjà eu des modifications
25:15qui ont été apportées
25:16il y a une dizaine d'années à Mayotte
25:17qui fait que ce n'est pas vrai
25:19ce qui est raconté,
25:20c'est-à-dire de faire croire
25:21qu'une personne en situation irrégulière
25:22qui arriverait sur le sol maorais
25:24et qui donnerait naissance à un enfant
25:27que cet enfant aurait automatiquement
25:28la nationalité française.
25:29C'est faux.
25:30C'est factuellement faux.
25:31Mais est-ce qu'il faut le restreindre davantage ?
25:33Pardon ?
25:34Est-ce qu'il faut le restreindre davantage
25:35de passer un an ?
25:36La question c'est,
25:37avant d'envisager de nouvelles modifications,
25:39est-ce que cette modification
25:40qui a déjà été apportée
25:41au droit du sol à Mayotte
25:42a-t-elle produit des résultats ?
25:46C'est-à-dire,
25:47est-ce que depuis qu'on a modifié
25:48le droit du sol,
25:49ça s'est traduit par une baisse
25:50des flux migratoires,
25:51en particulier entre les Comores et Mayotte ?
25:52Évidemment non.
25:53Je vais même vous dire,
25:54vous savez,
25:55il y a des pays dans lesquels
25:56il n'y a pas le droit du sol
25:57et pourtant ils ont aussi parfois
25:58des difficultés liées
25:59à une augmentation des flux migratoires.
26:02Donc la question à Mayotte
26:03pour traiter ce sujet,
26:04ce n'est pas par une nouvelle modification
26:06du droit du sol,
26:07ça ne va rien changer.
26:08La question c'est de nouer
26:10une discussion,
26:11un rapport de force,
26:12une discussion notamment
26:13avec les Comores.
26:14Pour faire en sorte
26:15que les gens n'aient pas besoin
26:16de partir.
26:17Donc ça veut dire pour avoir
26:18à la fois des accords
26:19de coopération économique
26:20et à la fois demander aux Comores,
26:22en échange de ces accords
26:23de coopération économique,
26:24de faire leur travail.
26:25Voilà comment on résout le problème,
26:26pas en agitant comme ça
26:28des choses qui ne vont rien changer
26:30sur la réalité.
26:31Alors Manuel Bompard,
26:32Bruno Retailleau était à votre place
26:36ici il y a deux semaines.
26:37Il s'est dit notamment favorable
26:38aux statistiques ethniques,
26:40pour rouvrir le débat,
26:41pourquoi pas justement
26:42sur le droit du sol
26:43dans tout l'hexagone.
26:44Comment finalement,
26:45quand vous voyez ces propositions
26:46et ces prises de parole,
26:47vous vous qualifiez
26:48votre ministre de l'Intérieur ?
26:50Je pense que c'est un porte-parole
26:52des idées de l'extrême-droite
26:53dans le gouvernement
26:54de François Bayrou.
26:55D'extrême-droite ?
26:56Oui évidemment.
26:57Monsieur Retailleau reprend
26:58une à une.
26:59Dois-je vous rappeler
27:00les expressions de monsieur Retailleau
27:01avant d'avoir été nommé
27:02ministre de l'Intérieur ?
27:03Dois-je vous rappeler
27:04que monsieur Retailleau
27:05considérait qu'il y avait
27:06en France des Français de papier ?
27:07C'est une expression
27:08qui est née en politique en France
27:10dans la bouche de Jean-Marie Le Pen.
27:11Donc moi, évidemment,
27:13Bruno Retailleau
27:15est un personnage dangereux
27:17et qui amène au gouvernement
27:19et qui porte au gouvernement
27:20des idées qui sont
27:21des idées dangereuses.
27:22C'est un mot extrêmement fort.
27:23Personnage dangereux ?
27:25Oui, oui.
27:26Ça veut dire quoi ?
27:27C'est un personnage dangereux
27:28qui vient alimenter
27:29des obsessions.
27:30Raciste ?
27:32Oui, évidemment.
27:33Excusez-moi,
27:34quand vous dites
27:35qu'il y a des Français de papier,
27:36c'est-à-dire que vous commencez
27:37à classer les Français
27:39en deux catégories,
27:40c'est des propos
27:41et c'est des expressions
27:42qui sont des expressions racistes.
27:43J'ai déjà eu l'occasion
27:44de le dire, oui,
27:45et je trouve ça extrêmement choquant.
27:46Maintenant,
27:47puisque vous me posez
27:48une question sur monsieur Retailleau…
27:49Lui dit que ce sont
27:50les préoccupations des Français
27:51et je m'attache à cela.
27:52Maintenant, puisque vous me posez
27:53une question sur monsieur Retailleau,
27:54je vais vous dire quelque chose.
27:55Tout à l'heure,
27:56on parlait de la censure
27:57et notamment de la décision
27:58des députés socialistes.
27:59Je vous dis que
28:00s'ils ont besoin
28:01d'un argument supplémentaire
28:02pour voter la censure
28:03de ce gouvernement,
28:04c'est qu'honnêtement,
28:05je ne crois pas qu'il puisse y avoir
28:06une personne en France
28:07qui se dise socialiste
28:08et qui puisse accepter
28:09que monsieur Retailleau
28:10reste au ministère de l'Intérieur.
28:11Et que donc,
28:12s'ils ne veulent pas censurer
28:13pour le budget,
28:14au moins,
28:15ils devraient censurer
28:16pour empêcher monsieur Retailleau
28:17de continuer à faire
28:18ce qu'il est en train de faire
28:19depuis des mois et des mois.
28:20Justement, puisque vous parlez
28:21des socialistes,
28:22je reviens encore
28:23sur les consélections
28:24qu'ils ont pu obtenir.
28:25En tout cas,
28:26les choses négatives
28:27qu'ils ont pu amoindrir
28:28concernant l'AME,
28:29l'Aide médicale d'État,
28:31elle devait être baissée
28:32de 200 millions d'euros.
28:33Finalement,
28:34ça ne sera que
28:35100 millions d'euros.
28:36Les socialistes disent
28:37qu'ils ont fait pression pour ça.
28:38Est-ce que vous leur attribuez
28:39ce point ou là non plus ?
28:40C'est scandaleux.
28:41C'est scandaleux.
28:42Ils ont eux-mêmes
28:43voté dans la commission
28:44mixte paritaire
28:45un amendement
28:46qui baisse le budget
28:47de l'Aide médicale d'État
28:48de 111 millions d'euros.
28:49Enfin, tout le monde sait
28:50sur ce sujet.
28:51Alors qu'il devait baisser de 200.
28:52D'accord, mais...
28:53Non, mais c'est leur rapport
28:54à la négociation.
28:55Oui, mais madame,
28:56à un moment,
28:58à un moment,
28:59il y a des questions
29:00de principe en fait.
29:01Quand on est...
29:02Mais s'ils n'étaient pas
29:03allés négocier,
29:04ça aurait peut-être été 200
29:05encore une fois.
29:06Oui, mais peut-être
29:07ça aurait pu être 300,
29:08400 et 500 aussi.
29:09Mais c'est mieux que 100.
29:10Et peut-être que ça aurait été
29:11mieux 50 ou 40.
29:12Enfin, vous voyez,
29:13moi, mon sujet,
29:14ce n'est pas celui-là.
29:15C'est une question de principe.
29:16Attendez, parlons d'abord
29:17du sujet de fond.
29:18La focalisation
29:19sur l'Aide médicale d'État
29:20est une focalisation absurde
29:21qui a été dénoncée
29:22à de multiples reprises
29:23par exemple
29:24par tous les professionnels
29:26Toutes les personnes,
29:27quelles que soient
29:28leurs opinions politiques,
29:29doivent pouvoir le comprendre.
29:30Si vous ne soignez pas
29:31une personne parce qu'elle n'a
29:32pas de papier en France,
29:33vous mettez en danger
29:34la population dans son ensemble
29:35pour une raison simple,
29:36c'est que les virus,
29:37les microbes,
29:38ils ignorent bien
29:39le fait de savoir
29:40si vous avez des papiers
29:41ou si vous n'en avez pas.
29:42Premièrement.
29:43Deuxièmement,
29:44tous les professionnels de santé
29:45vont vous dire la même chose.
29:46Si vous ne soignez pas
29:47une pathologie
29:48dès que vous la détectez,
29:49alors elle va s'aggraver
29:50et à la fin,
29:51ça va se traduire
29:52par des coûts supplémentaires
29:53pour le régime de santé.
29:54C'est une façon de baisser
29:55le budget de l'aide médicale d'État
29:56et c'est scandaleux
29:57que des députés socialistes
29:58aient donné leur voix
29:59pour accepter cette baisse,
30:01même au nom d'une baisse
30:02qui serait moins importante
30:03que l'autre.
30:04Parce que si vous ne vouliez
30:05pas de baisse du tout,
30:06il y a une chose très simple à faire.
30:07Vous votez la motion de censure,
30:08vous faites tomber le gouvernement,
30:09vous faites tomber ce budget
30:10et là, il n'y a pas de baisse du tout.
30:11Olivier Faure,
30:12sans aucun doute,
30:13nous regarde,
30:14il vous aura entendu.
30:15On vous sent en colère.
30:16Sur ce sujet,
30:17je suis en colère
30:18parce que je crois
30:19qu'il y a une question
30:21Vous les avez entendus
30:22cette semaine ?
30:23Effectivement,
30:24qu'ils sont en colère
30:25parce qu'il va y avoir
30:26une surtaxation prévue
30:27pour l'instant,
30:28pour un an,
30:29qui doit rapporter
30:308 milliards d'euros à l'État.
30:31Ils considèrent que c'est une taxe,
30:32comme le dit par exemple
30:33Bernard Arnault,
30:34sur le Medi de France,
30:35qui a des risques
30:36de délocalisation.
30:37Il y en a une qui n'est pas
30:38du tout d'accord,
30:39c'est bien sûr Sophie Binet,
30:40la patronne de la CGT,
30:41qui dénonce leur comportement
30:42qui dit, je cite,
30:43qu'ils n'en ont plus rien à faire
30:44de la France,
30:45de l'intérêt général,
30:47Franchement,
30:48est-ce que ce n'est pas
30:49des mots trop durs
30:50pour des gens qui créent
30:51aussi de la richesse en France,
30:52qui ont un savoir-faire
30:53et qui emploient des gens
30:54en France ?
30:55Non, ce n'est pas des mots
30:56trop durs.
30:57Écoutez, c'est révoltant
30:58que vous avez aujourd'hui
30:59des dirigeants d'entreprises
31:00qui, depuis des années
31:01et des années,
31:02notamment suite à la crise
31:03du Covid,
31:04ont fait des profits
31:05qui sont des profits
31:06gigantesques,
31:07extraordinaires.
31:08Vous avez des entreprises
31:09qui ont,
31:10le CAC 40,
31:11l'année dernière,
31:12a distribué
31:13un record historique,
31:14jamais vu en France.
31:15De dividendes
31:16qui ont été versés
31:17aux actionnaires
31:18des entreprises du CAC 40.
31:19Et aujourd'hui,
31:20quand on leur demande
31:21de contribuer,
31:22et franchement,
31:23de manière extrêmement
31:24insuffisante,
31:25un tout petit peu
31:26à la solidarité nationale,
31:27c'est trop, c'est trop,
31:28si c'est comme ça,
31:29on va partir.
31:30Vous savez, la surtaxe
31:31sur l'impôt sur le revenu
31:32dont on parle,
31:33pour un an,
31:34sur l'impôt sur les sociétés,
31:35pardon, merci,
31:36pour un an,
31:37pour un an,
31:38c'est 10%
31:39des dividendes versés
31:40par le groupe LVMH
31:41à ses actionnaires
31:42l'année dernière.
31:43Excusez-moi,
31:45je pense que
31:46M. Bernard Arnault
31:47peut accepter
31:48qu'il va verser
31:4910% de moins
31:50à ses dividendes.
31:51Non, mais je lui dis
31:52d'abord, arrêtez
31:53de faire du chantage
31:54comme ça,
31:55partagez,
31:56parce que, pardon,
31:57mais Bernard Arnault,
31:58son empire,
31:59il a été acquis aussi
32:00avec de l'aide publique,
32:01avec de l'aide de l'État,
32:02que Bernard Arnault,
32:03aujourd'hui,
32:04il touche de la politique
32:05agricole commune,
32:06il touche du crédit
32:07en bon recherche.
32:08Je le vois aujourd'hui
32:09faire du chantage
32:10comme ça,
32:11je trouve ça vraiment
32:12désastreux.
32:13Le groupe LVMH,
32:14le groupe de Bernard Arnault,
32:15c'est aussi un groupe
32:16qui paye plus d'impôts
32:17en France
32:18qu'il n'y fait de bénéfices.
32:19C'est un groupe
32:20qui a des filiales
32:21dans les paradis,
32:22monsieur.
32:23Vous le savez,
32:24donc vous n'allez pas me dire
32:25qu'il paye les impôts
32:26qu'il devrait payer en France,
32:27ce n'est pas vrai.
32:28En l'occurrence,
32:29puisqu'on parle du budget,
32:30nous, on avait proposé
32:31une mesure très simple,
32:32une mesure qui s'appelle
32:33le dispositif Zucman
32:34pour les entreprises,
32:35c'était juste pour faire en sorte
32:36que les entreprises
32:37payent leurs impôts
32:38là où elles produisent
32:39leurs richesses.
32:41dans les caisses de l'État.
32:42Ça, on aurait pu le faire
32:43par exemple.
32:44Quant à monsieur Arnault,
32:45j'ai dit ce que je pensais.
32:46Mais il y aura peut-être
32:47moins d'impôts en France
32:48dans ces cas-là, LVMH.
32:49Moins d'impôts ?
32:50C'est-à-dire ?
32:51Avec votre proposition.
32:52Il fait moins de chiffres d'affaires
32:53que dans le reste du monde.
32:54Mais d'accord,
32:55mais il doit payer,
32:56il ne s'agit pas de dire
32:57qu'il doit payer les impôts
32:58relatifs aux chiffres d'affaires
32:59qu'il produit mondialement,
33:00mais ce qu'il produit en France,
33:01ça doit être imposé en France.
33:02Maintenant,
33:03quand j'ai vu,
33:05j'ai entendu par exemple
33:06le PDG de Michelin.
33:07Absolument.
33:08Je vais vous dire,
33:09j'ai trouvé ça révoltant.
33:10Produire en Europe
33:11nous coûte deux fois plus cher
33:12qu'en Asie d'ici.
33:13Le PDG de Michelin a annoncé
33:14il y a trois mois
33:15plus de 1000 suppressions d'emplois
33:16dans des usines de Michelin
33:17en France.
33:18Il n'y avait pas de surtaxes
33:19sur l'impôt sur les sociétés
33:20à ce moment-là.
33:21Pour vous,
33:22il n'y a pas de problème
33:23de compétitivité ?
33:24Il a expliqué justement
33:25devant les parlementaires
33:26que quand ils versent
33:27100 euros bruts à un salarié,
33:28ça coûte 142 à l'entreprise
33:29et que le salarié, lui,
33:34a financé la protection sociale.
33:35Donc les salariés…
33:36Mais est-ce que ce n'est pas
33:37trop élevé
33:38par rapport à d'autres pays ?
33:39Mais le problème,
33:40c'est que vous devez comparer
33:41des choses qui sont comparables.
33:42En Allemagne, par exemple,
33:43il y a des protections sociales ?
33:44En Allemagne, excusez-moi
33:45de vous le dire,
33:46mais le coût du travail
33:47en Allemagne, dans l'industrie,
33:48il est plus important qu'en France.
33:49Mais dans un contexte international,
33:50vous avez…
33:51Excusez-moi Gaëlle,
33:52vous avez pris précisément
33:53le mauvais exemple.
33:54Mais maintenant,
33:55je vais vous dire une chose.
33:56Quand on compare des choses…
33:57C'est ce que Michelin
33:58prend comme exemple.
33:59J'entends.
34:01ce qu'ils appellent
34:02le coût du travail en France.
34:03Et vous dites, en gros,
34:04entre le brut et le net,
34:05il y a un écart, etc.
34:06Mais alors, vous devez comparer,
34:07par exemple, aux États-Unis,
34:08tout ce qui va devoir être payé.
34:09En plus, par exemple,
34:10les systèmes assuranciels
34:11qui vont vous permettre
34:12d'avoir accès
34:13à un système de santé
34:14parce que là, aujourd'hui,
34:15c'est la sécurité sociale
34:16qui vous permet
34:17d'être protégé.
34:18Vous évoquez justement
34:19les États-Unis.
34:20Vous comprenez que ces patrons-là,
34:21ils le disent aussi
34:22dans un contexte
34:23où Donald Trump dit
34:24je vais mettre des droits
34:25de douane supplémentaires
34:26sur ce qui vient du Canada,
34:27sur ce qui vient
34:28de l'Union européenne.
34:29Mais alors,
34:30qu'est-ce qu'on va faire, nous ?
34:31Qu'est-ce qu'on va faire ?
34:32Est-ce que c'est bien le moment
34:33de taper sur nos entreprises
34:34en disant…
34:35Mais il ne s'agit pas
34:36de taper sur nos entreprises,
34:37de leur demander…
34:38Est-ce qu'il n'est pas question
34:39précisément de les renforcer
34:40pour qu'elles soient
34:41fortes dans le contexte ?
34:42À l'effort national.
34:43Alors, attendez,
34:44il y a plein de sujets.
34:45On va essayer de les prendre
34:46un par un, si vous voulez bien.
34:47Premièrement, vous faites
34:48une comparaison avec les États-Unis.
34:49Je dis attention
34:50quand vous faites une comparaison
34:51avec les États-Unis
34:53en pourcentage du PIB
34:54aux États-Unis
34:55est plus important qu'en France.
34:56Donc, vous êtes tous
34:57en train de me dire,
34:58depuis le début de l'émission,
34:59qu'il faut qu'on fasse des efforts
35:00parce qu'on a trop de déficits
35:01ou trop de dettes.
35:02Puis, à la fin,
35:03vous venez me comparer
35:04avec les États-Unis,
35:05mais bizarrement,
35:06sur la question de la dette
35:07ou du déficit,
35:08vous ne comparez pas
35:09avec les États-Unis.
35:10Donc, ça, c'est déjà
35:11pour vous dire quelque chose
35:12sur la comparaison
35:13avec les États-Unis.
35:14Pour le reste,
35:15vous me posez la question
35:16des décisions qui ont été prises
35:17par Donald Trump
35:18ou qui vont être prises,
35:19sans doute,
35:21C'est quand même stupéfiant.
35:23Premièrement,
35:24M. Trump commence
35:25en disant
35:26qu'on va prendre
35:27le Groenland.
35:28Je rappelle que le Groenland
35:29fait partie du territoire européen.
35:31On n'a pas eu une réaction
35:32de la Commission européenne.
35:34Ensuite, en matière
35:35de droits de douane,
35:36évidemment qu'il faut faire
35:37la même chose.
35:38Évidemment.
35:39Il faut avoir une politique
35:40de protectionnisme
35:41pour protéger nos industries
35:42et qu'elles ne soient pas soumises.
35:43Oeil pour oeil, dent pour dent.
35:44Mais ce n'est pas
35:45oeil pour oeil, dent pour dent.
35:46Vous savez, j'étais favorable
35:47au protectionnisme
35:48depuis des années et des années
35:49avant même que Donald Trump
35:50arrive au pouvoir aux Etats-Unis.
35:51Parce que, tout simplement,
35:52il faut faire en sorte
35:53que les entreprises,
35:54l'industrie restent en France,
35:56pas qu'elles soient
35:57transférées ailleurs.
35:58Et si vous êtes en train
35:59de me dire
36:00qu'on a une possibilité,
36:01puisque vous avez pris le sujet
36:02par le problème
36:03de la compétitivité,
36:04de s'aligner sur le coût du travail
36:06en Hongrie, en Moldavie
36:07ou en Chine,
36:08bon courage.
36:09Mais vous irez expliquer
36:10aux salariés français
36:11que le SMIC va passer
36:12à 300 euros par mois
36:13et vous savez très bien
36:14que vous ne le ferez pas.
36:15Donc, il faut arrêter
36:16avec cette logique-là.
36:17La vérité, c'est que
36:18les salariés français
36:19sont les plus productifs du monde.
36:20Ils ont un savoir-faire
36:21qui est un savoir-faire extraordinaire.
36:22Ils peuvent être dans
36:23des technologies de pointe.
36:24Mais, par exemple,
36:25pour être dans des technologies
36:26de pointe,
36:27il ne faut pas commencer
36:28par amputer le budget
36:29de la recherche
36:30comme on va le faire cette année
36:31de 1 milliard d'euros.
36:32Parce que si vous cassez
36:33la recherche,
36:34après, on ne sera plus
36:35sur des technologies de pointe.
36:36Voilà pour vous prendre des exemples.
36:37Donc, la France,
36:38elle a des avantages compétitifs
36:39mais ces avantages compétitifs,
36:40ça ne passera pas
36:41par la destruction
36:42du droit du travail
36:43ou par la baisse des salaires
36:44pour s'aligner sur les autres pays.
36:46Regardez la tombe
36:47de Jean-Marie Le Pen
36:48qui a été dégradée
36:49à coups de masse,
36:50justement.
36:51Comment vous réagissez
36:52à ces images ?
36:53Évidemment,
36:54je ne peux pas être d'accord
36:55avec l'idée
36:56qu'on aille profaner une tombe.
36:57C'est une évidence.
36:58Et donc,
36:59ce n'est pas normal de faire ça.
37:00De la même manière...
37:01Vous condamnez ça ?
37:02Mais évidemment.
37:03Mais de la même manière,
37:04d'ailleurs,
37:05puisque on parle
37:06de tombes profanées,
37:07que j'ai vu ces derniers jours
37:08que le monument
37:09avec des tombes
37:10des soldats
37:11tirailleurs sénégalais
37:12avait été profané
37:14et je trouve bizarre,
37:15d'ailleurs,
37:16que ça n'ait pas suscité
37:17la même indignation.
37:18Le président de la République
37:19a lui-même réagi.
37:20Pour ma part,
37:21en tout cas,
37:22je suis aussi indigné
37:23par cette profanation.
37:24Pour le reste,
37:25quand j'entends
37:26des dirigeants
37:27du Rassemblement national
37:28multiplier
37:29les prises de parole
37:30sur les plateaux de télévision
37:31en disant
37:32qu'il faut
37:33respecter les morts,
37:34je me rappelle
37:35des propos
37:36de Jean-Marie Le Pen
37:37quand un jeune colleur d'affiche
37:38à Marseille
37:39qui s'appelait Ibrahim Ali
37:40a été tué
37:41par des militants
37:42du Rassemblement national.
37:43Et à l'époque,
37:44Jean-Marie Le Pen
37:45avait eu cette formule
37:46et il avait dit
37:47cette mort nous interroge
37:48et nous pose une question
37:49c'est pourquoi y a-t-il
37:50autant de comoriens à Marseille ?
37:51Moi, personnellement,
37:52je ne l'ai pas oublié.
37:53Vous voyez ?
37:54Le respect pour les morts,
37:55ça ne peut pas être
37:56à géométrie variable.
37:57On a entendu,
37:58néanmoins,
37:59votre condamnation,
38:00effectivement.
38:01Plusieurs images.
38:02Regardez.
38:03Je vais vous demander
38:04de choisir.
38:05Regardez.
38:06Est-ce que vous êtes plutôt
38:07Richard Ferrand
38:08ou Laurent Fabius ?
38:09On le sait,
38:10Laurent Fabius,
38:11qui va être
38:12à la tête du Conseil constitutionnel
38:13dans quelques semaines.
38:14Emmanuel Macron,
38:15le président de la République,
38:16envisagerait,
38:17c'est d'ailleurs évoqué
38:18dans la tribune dimanche ce matin,
38:19de nommer l'un de ses proches,
38:20de ses fidèles,
38:21Richard Ferrand,
38:22à la tête du Conseil constitutionnel.
38:23Richard Ferrand ?
38:24Moi, je suis pour
38:25la suppression
38:26du Conseil constitutionnel
38:27et le passage
38:28à une sixième République.
38:29Mais là,
38:30il va y avoir un choix à faire.
38:31Oui, mais je ne vais pas avoir
38:32un choix à faire.
38:33Mais Richard Ferrand,
38:34c'est légitime ou pas
38:35pour un tel poste ?
38:36Richard Ferrand.
38:37C'est un proche,
38:38un très proche
38:40Il a le pouvoir
38:41de nomination,
38:42mais ensuite,
38:43ça doit passer devant
38:44l'Assemblée nationale.
38:45Exactement,
38:46on va demander l'avis
38:47des députés.
38:48On vous en est un.
38:49On prendra.
38:50Au moment où l'examen
38:51devant l'Assemblée nationale
38:52aura lieu,
38:53vous verrez ce que l'on votera.
38:54Mais je pense que
38:55le Conseil constitutionnel
38:56ne peut pas être l'endroit
38:57où on recase
38:58ses amis,
38:59les gens qui,
39:00finalement,
39:01pour des raisons,
39:02en plus,
39:03pour M. Ferrand,
39:04c'était pour des raisons
39:05d'enquête judiciaire,
39:06ce n'est peut-être pas
39:07le meilleur endroit
39:09Eric Dupond-Moretti
39:10ou Jeff Tuch ?
39:11Ça fait partie
39:12des sorties,
39:13justement,
39:14de la semaine
39:15et des derniers jours.
39:16Eric Dupond-Moretti
39:17qui a fait son premier
39:18spectacle hier soir,
39:19c'était sa première.
39:20Les Tuch,
39:21ça sort la semaine prochaine.
39:22Ça sera grand public
39:23et populaire.
39:24Qu'est-ce que vous allez voir
39:25si vous devez aller voir
39:26l'un des deux spectacles ?
39:27Je pense que Les Tuch,
39:28c'est plus populaire
39:29que Eric Dupond-Moretti.
39:30Après, M. Dupond-Moretti,
39:31je ne l'ai jamais vu
39:32en théâtre.
39:33Par contre,
39:34je l'ai vu à l'Assemblée nationale
39:35et là, franchement,
39:36je n'ai pas été convaincu.
39:37Ce n'était pas un bon comédien ?
39:38À l'Assemblée,
39:39ce n'était peut-être
39:40pas un mauvais comédien
39:41mais on attendait
39:42d'un ministre de la Justice
39:43qui ne soit pas un comédien.
39:44Emmanuel Bompard,
39:45on vous entend tout au long
39:46de cette émission,
39:47on sent que la motion de censure
39:48n'est pas certaine de passer
39:49et vous demandez toujours
39:50la démission du Président
39:51de la République.
39:52Comment vous pouvez croire
39:53une seconde que ça va arriver ?
39:54D'abord,
39:55je pense que la question
39:56qui nous est posée,
39:57c'est comment on ramène
39:58un chemin de stabilité
39:59pour le pays.
40:00La censure,
40:01c'est un chemin
40:02de stabilité,
40:03vous pensez ?
40:04Je pense, oui.
40:05Je pense qu'en fait,
40:06à s'entêter
40:07à mettre en œuvre
40:08des gouvernements
40:09qui sont des gouvernements
40:10minoritaires…
40:11Mais la démission,
40:12vous n'y croyez pas ?
40:13Si, j'y crois, évidemment.
40:14Je pense que si
40:15le gouvernement
40:16de François Bayrou tombe,
40:17alors je pense
40:18que le Président de la République
40:19va être devant
40:20ses propres responsabilités
40:21et puisque vous parliez
40:22de sondage tout à l'heure,
40:23j'avais noté
40:24que les Français
40:25sont plutôt d'accord avec moi
40:26puisque j'avais noté
40:27que 60 ou 65 %
40:28disaient qu'en cas de chute
40:29du gouvernement de François Bayrou,
40:30le Président de la République
40:31devrait partir.
40:32Et je pense que c'est comme ça
40:33qu'on retrouvera
40:34un chemin de stabilité,
40:35c'est-à-dire qu'on ira
40:36devant les Françaises
40:37et les Français
40:38et on leur dira maintenant
40:39« Tranchez !
40:40Quel est le choix politique
40:41que vous voulez pour le pays ? »
40:42Merci beaucoup,
40:43Manuel Bompard,
40:44d'avoir été notre éditeur ce matin.
40:45Merci à vous.
40:46Merci à Sora Abduboua.
40:47Merci Ludovic Wigand
40:48de m'avoir accompagné.

Recommandations