Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise, était l’invité de Face à BFM ce mercredi 5 février sur BFMTV.
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00:00Bonsoir, premier invité donc de ce Face ABFM, c'est Manuel Bompard.
00:08Pour la France Insoumise évidemment, rejoignez-nous Manuel Bompard. Merci en tout cas d'être le premier invité de cette émission, merci d'être là en direct.
00:16La première question ce soir vous est posée par Benjamin Duhamel.
00:20Bonsoir Manuel Bompard.
00:21Bonsoir.
00:22Merci d'être avec nous ce soir. Fin décembre, Jean-Luc Mélenchon, c'était dans les colonnes du Parisien, prédisait la chute de François Bayrou le 16 janvier.
00:29Et ce 16 janvier, je vous avais posé la question en vous demandant s'il ne fallait pas changer de boule de cristal.
00:35Nous sommes le 5 février, François Bayrou n'est toujours pas tombé, il est encore à Matignon, il sera Premier ministre ce soir.
00:41Demain, décidément sur les prédictions, il va falloir changer de voyante, non ?
00:45Écoutez, je pense que ce qui intéresse les gens ce soir, ce n'est pas vraiment de savoir si François Bayrou est tombé le 16 janvier, s'il est tombé aujourd'hui,
00:52c'est de savoir quelles vont être les conséquences du budget, puisque l'émotion de censure qui a été déposée aujourd'hui,
00:58c'était pour s'opposer au budget de Monsieur Bayrou, les conséquences sur leur vie quotidienne.
01:03Et moi, si aujourd'hui je suis en colère, je suis en colère parce que ce budget va être dramatique,
01:08parce que ça va être des coupes massives dans un certain nombre de ministères,
01:13c'est quasiment 3 milliards d'euros dans le budget de l'écologie,
01:18je pense que tout le monde conviendra qu'on a besoin d'investissement dans la transition écologique aujourd'hui.
01:22Mais Emmanuel Macron, on va parler du fond du budget.
01:25Mais simplement, est-ce qu'il n'y a pas eu du côté de la France Insoumise une erreur d'analyse ?
01:30Vous pensiez au fond que François Bayrou allait subir le même sort que Michel Barnier,
01:34qu'il allait tomber, que vous alliez réussir à le censurer.
01:37Le fait est que François Bayrou s'en est mieux sorti que ce que vous pensiez.
01:40À ce stade, vous avez raison, il reste encore sans doute deux motions de censure,
01:45puisque François Bayrou a utilisé le 49.3 encore ce soir,
01:48et nous avons déposé une motion de censure qui devrait être examinée lundi,
01:51et puis sans doute encore une motion de censure qui devrait être examinée mercredi prochain.
01:55À ce stade, vous avez raison.
01:57Et ne nous racontons pas d'histoire.
01:59Si François Bayrou est encore en place à l'heure où je vous parle,
02:03c'est parce que le Rassemblement National d'un côté et une grande partie du groupe socialiste de l'autre
02:09ont décidé aujourd'hui de sauver le gouvernement de François Bayrou,
02:13et par là même de faire passer ce budget.
02:15– Vous les renvoyez dos à dos pour vous dans cet épisode, c'est la même chose ?
02:19– C'est évidemment pas les mêmes, mais en l'occurrence,
02:22sur cette motion de censure, ils ont choisi la même position de vote,
02:25puisqu'ils ont décidé de ne pas censurer le gouvernement.
02:28Et je veux quand même dire, parce que c'est quand même ça le plus important, le fond,
02:31je veux parler aux électrices et aux électeurs de ces différentes formations politiques,
02:35et leur dire que quand ils sont allés voter au moment des élections législatives,
02:39ils ont voté pour la rupture avec la politique d'Emmanuel Macron,
02:42pas pour en assurer la continuité.
02:44– Ils n'ont pas voté pour la censure automatique non plus.
02:47– Mais je ne crois pas qu'ils aient voté pour une coupe de 2,5 milliards d'euros
02:50dans le budget de l'écologie, par une coupe de plusieurs milliards dans le budget du logement,
02:54dans l'enseignement supérieur à la recherche, et à la limite, mettons ça de côté,
02:56je ne crois pas qu'ils aient voté pour, par exemple,
02:59augmenter le prix de l'électricité pour 10 millions de concitoyens
03:04qui vont voir le tarif de l'électricité augmenter dans les prochains mois
03:07parce qu'ils sont au prix du marché.
03:08– Les prix vont baisser.
03:10– Précisément, s'il vous plaît, ne commencez pas par dire des inexactitudes,
03:13après je vais être obligé de vous corriger.
03:15Vous savez qu'il y a deux types de personnes,
03:17il y a les personnes qui sont au tarif réglementé de l'électricité,
03:19et effectivement les prix vont un petit peu baisser dans les prochaines semaines,
03:23moins que ce qui était prévu initialement, mais un petit peu,
03:26et ensuite il y a toutes les personnes qui sont à des contrats de marché de l'électricité
03:30et qui vont voir le prix de l'électricité augmenter,
03:33– Peut-être que ça ne vous intéresse pas,
03:34mais 10 millions de personnes qui vont voir le prix de l'électricité augmenter,
03:36moi ça m'intéresse.
03:37– M. Bompard, tout était acheté dans ce gouvernement,
03:38les socialistes ont dit que c'est moins pire que ce que ça aurait été
03:40si on n'avait pas obtenu certaines concessions à leurs yeux.
03:43Ça, vous dites aux Français qui nous regardent,
03:45pour votre vie quotidienne, même si ça l'améliore un petit peu,
03:48peut-être pas autant que vous voulez, ça ne compte pas.
03:50– Non, ça ne l'améliore pas, ça ne l'améliore pas, ça va le dégrader.
03:52Moi j'aurais préféré venir vous voir aujourd'hui
03:54et vous dire que ce budget va soulager les difficultés des Françaises et des Français,
03:57mais ce n'est pas vrai, c'est des gens qui vont voir le prix de l'électricité augmenter,
04:00j'en ai parlé, peut-être que vous avez vu…
04:02– Les enseignants pas supprimés.
04:03– Non mais oui, mais pas supprimés, ce n'est pas une amélioration.
04:05– C'est mieux que s'il y avait 4 000 postes supprimés.
04:07– Benjamin Duhamel, combien coûtait dans le budget cette année la suppression,
04:12combien rapportait au budget de l'État…
04:13– 200 millions.
04:14– Non, non, combien aurait rapporté au budget de l'État
04:16la suppression de 4 000 postes d'enseignants qui étaient prévus initialement par M. Barnier,
04:20est-ce que vous le savez ?
04:21– Ce qui est vrai, c'est que…
04:22– Attendez, attendez, attendez.
04:23– Si on veut aller sur les chiffres, Manuel Bompard,
04:25ce qui est vrai, c'est qu'il y a malgré tout une baisse de 50 millions d'euros
04:28qui est du budget.
04:29Le fait est que ces 4 000 postes, Manuel Bompard, ils sont préservés ou non ?
04:33– Benjamin Duhamel, Benjamin Duhamel, s'il vous plaît, ne donnez pas des mauvais chiffres,
04:36parce qu'après les gens vont être obligés sur les réseaux sociaux de venir vous critiquer.
04:40– Ce ne serait pas aidé par vous, en plus, en disant ça.
04:43– 50 millions, c'est exactement ce que rapportait au budget de l'État
04:46la suppression des 4 000 postes d'enseignants, M. Barnier y a renoncé, d'accord ?
04:49Donc, il est allé vous voir, M. Bayrou, il est venu nous voir,
04:52et il nous a dit, je vous fais un cadeau de 50 millions,
04:55mais dans le même temps, j'inflige plus de 200 millions d'euros de coupe
04:59au budget de l'éducation nationale.
05:00Donc, je suis désolé, mais peut-être qu'il vous dit
05:02qu'il n'a pas supprimé les 4 000 postes d'enseignants,
05:04mais en fait, quand vous faites une coupe dans le budget de l'éducation nationale,
05:07quatre fois plus importante, non, je suis désolé pour l'éducation des enfants.
05:10– Donc, vous ne dites pas merci aux socialistes, quand même,
05:12de nous avoir apermis ça ?
05:13– Mais pas du tout, parce qu'ils n'ont rien obtenu,
05:15j'aurais préféré qu'ils obtiennent des choses,
05:17et dans ce cas-là, je n'aurais pas eu de mal à dire,
05:19ils avaient raison d'aller négocier, mais ils n'ont rien obtenu,
05:21ils se sont fait manipuler, et M. Bayrou…
05:23– Manipuler ?
05:24– Oui, évidemment, et M. Bayrou a fait semblant de leur donner des choses,
05:27et à chaque fois qu'il leur donnait, comme je l'ai dit une fois,
05:29à chaque fois qu'il leur donnait un bonbon,
05:31il reprenait trois bonbons de l'autre côté.
05:32– Juste, Manuel Bompard, quand on a eu des…
05:33– Excusez-moi, si ça, à la fin, c'est une grande victoire,
05:35ça ne correspond pas à la réalité.
05:36– Il y a eu des témoignages d'élus qui sont venus sur les plateaux de télévision,
05:40aussi de témoignages d'entrepreneurs d'élus locaux,
05:42qui expliquaient qu'à l'occasion des cérémonies de vœux au mois de janvier,
05:45ils avaient toute une série d'acteurs de terrain qui racontaient par exemple
05:48que dans des entreprises, les commandes étaient gelées du fait de l'incertitude,
05:52que certaines collectivités aussi hésitaient à investir
05:55compte tenu de l'absence de budget.
05:56Qu'est-ce que vous dites ce soir à ceux-là qui attendaient,
05:59même s'ils reconnaissent comme vous que ce budget n'est loin d'être parfait,
06:02et c'est vrai qu'il y a des mesures qui peuvent poser question,
06:04qu'au moins il y a un texte budgétaire,
06:06qu'au moins il permet de lever cette incertitude-là.
06:08Je vais vous dire, je leur dis la chose suivante,
06:11vous avez été victime d'un chantage odieux.
06:14Quand le budget de Michel Barnier est tombé,
06:17M. Barnier, avant de partir, a pris deux circulaires,
06:20et on a voté à l'époque, à l'Assemblée nationale,
06:23ce qu'on appelle une loi spéciale, c'est-à-dire qu'on a pris le budget de 2024,
06:26et on a dit qu'en 2025, on aura les mêmes lignes budgétaires.
06:29Et donc en fait, on avait déjà un budget,
06:31sauf que M. Barnier a pris deux circulaires pour dire,
06:34surtout avec la loi spéciale, vous ne débloquez pas les financements.
06:37Et donc c'est vrai, vous avez eu dans les collèges, par exemple,
06:39des gens qui ont dit, on ne pourra pas organiser des voyages avec le pass culture,
06:42parce que M. Barnier l'avait décidé, pas parce qu'il n'y avait pas de budget.
06:45Vous aviez, par exemple, dans des collectivités locales,
06:49on disait, il n'y aura pas de services civiques.
06:51Et donc les gens se plaignaient en disant, pourquoi il n'y a pas de services civiques ?
06:53Pas parce qu'il n'y avait pas de budget.
06:55La loi spéciale permettait tout à fait de le faire,
06:57parce que M. Barnier, à l'époque, et M. Bayrou depuis,
07:00avaient décidé de le faire.
07:02Donc en fait, tout le monde a été victime dans cette période
07:05d'un immense exercice de chantage.
07:07Vous savez, tout à l'heure, à la tribune, j'entendais les gens parler de l'Espagne.
07:10En Espagne, ça fait trois ans qu'il n'y a pas de budget, soi-disant.
07:13C'est-à-dire qu'à chaque fois, on renouvelle le budget de l'année précédente.
07:15– Je vous ai bien écouté, Manuel Sampa.
07:16– Ça se passe très bien en Espagne, ils ont des super résultats économiques.
07:18– Vous avez rappelé qu'au moment du vote de la loi spéciale,
07:21il y avait eu un vote, précisément à l'Assemblée.
07:23Je me souviens qu'à l'époque, Éric Coquerel avait dit,
07:25une loi spéciale, ça nécessite quand même d'être suivi par une loi de finances.
07:29Y compris dans vos rangs, vous reconnaissez que la loi spéciale n'allait pas tout faire
07:33et qu'il allait bien falloir aboutir sur un budget.
07:35– Il a la trousse, je ne vous dis pas que la loi spéciale
07:37est satisfaisante pour toute l'année 2025.
07:39Je vous dis qu'il n'y avait pas besoin d'accepter comme ça un si mauvais budget,
07:44parce qu'on avait, en quelque sorte, le pistolet sur la tempe,
07:46qui consistait à dire, s'il n'y a pas de budget, il n'y aura pas d'emploi aidé,
07:49il n'y aura pas de déplacement dans le passe-culture.
07:50Et donc, je reproche à un certain nombre de personnes,
07:53de parlementaires aujourd'hui, d'avoir cédé à ce chantage.
07:56Alors, vous avez beaucoup parlé du Parti Socialiste,
07:58et j'en ai parlé aussi.
07:59– C'est vous qui en avez parlé, justement, on va en parler.
08:01– Mais attendez, je ne voudrais pas oublier le Rassemblement National dans cette affaire,
08:04parce que c'est un peu trop facile de venir sur les plateaux de télévision
08:07et de faire comme si on défendait les intérêts des gens.
08:09Par exemple, vous savez que dans le budget de M. Bayrou,
08:13il y a une augmentation de la TVA pour tous les micro-entrepreneurs.
08:16– Absolument, ils baissent le seuil à 25 000 euros par an.
08:18– C'est-à-dire des micro-entrepreneurs qui ont un chiffre d'affaires
08:22qu'ont pris entre 2 000 et 3 000 euros par an,
08:23on ne peut pas dire qu'ils gagnent beaucoup, je parle du chiffre d'affaires,
08:25on parle de la rémunération,
08:26et bien ils vont se retrouver à devoir payer 2 000 euros de TVA en plus cette année.
08:30Et ça c'est à cause du budget,
08:31et donc c'est à cause de tous ceux qui ont laissé passer ce budget
08:33en ne votant pas la motion.
08:34– Attends, Guillaume, juste une chose, on va parler de la gauche dans un instant,
08:36juste une chose, un mot qui n'a pas été prononcé,
08:39est-ce que ce qui a été offert d'une certaine manière aux Français aujourd'hui,
08:42c'est aussi un peu de répit ?
08:44Le fait que le gouvernement reste en place,
08:46le fait qu'il n'y ait plus ce psychodrame sans arrêt autour du budget,
08:50est-ce que finalement on n'offre pas aussi à ceux qui sont là ce soir,
08:52de dire ok, on va calmer un peu le jeu politique pendant quelques temps,
08:55un peu de répit, un peu de stabilité ?
08:57– Mais Maxime Zuitek, ce n'est pas un jeu,
08:59moi je voudrais bien venir voir les gens et leur dire,
09:02j'aimerais bien que la situation politique soit plus stable,
09:06mais si la stabilité politique, c'est la stabilité d'une politique,
09:10c'est-à-dire la continuité de la politique qui a été mise en place jusque-là,
09:13vous allez peut-être aller voir les gens,
09:15vous allez leur demander si c'est du répit,
09:17de savoir qu'à l'éducation nationale il y aura moins de moyens,
09:20que les APL vont baisser, parce que c'est le cas dans le budget,
09:23que la prime d'activité va baisser pour certains salariés,
09:26parce que c'est le cas dans le budget,
09:27ou que les tarifs de l'électricité vont augmenter,
09:29moi j'aimerais bien, mais ce n'est pas du répit pour les gens,
09:31c'est encore plus de souffrance.
09:32– Les tarifs de l'électricité vont augmenter pour certains
09:34et vont baisser pour une vingtaine de millions de Français,
09:36et vont baisser pour une vingtaine de millions,
09:37donc ne dites pas non plus des choses fausses,
09:40on risque d'être repris sur les réseaux sociaux.
09:42– Non, excusez-moi, c'est vous qui êtes en train de dire quelque chose de faux.
09:44– Ah non, non, non.
09:45– Non, non, si vous êtes en train de dire quelque chose de faux,
09:47parce que si, parce que si le budget, si le gouvernement était tombé,
09:50ça n'aurait strictement rien changé pour les personnes aux tarifs réglementés,
09:53ce n'est pas le fait que le gouvernement reste en place
09:55qui fait que les personnes aux tarifs réglementés…
09:56– Pardon Manuel Bonpart, ce n'est pas ce qui a été dit par Maxime.
09:58– Mais c'est parce que j'ai dit…
09:59– Vous vous reconnaissez simplement sur ces 20 millions de Français
10:01qui allaient voir, de fait, le prix de l'électricité…
10:03– Indépendamment de la situation du gouvernement de M. Bayrou.
10:06– Manuel Bonpart, mais les prix pour eux ont baissé.
10:09– Grâce à ça, grâce à la continuité, à la stabilité de M. Bayrou,
10:12une partie des gens vont voir le prix de l'électricité baissée.
10:14– Là, vous faites la rapportion entre deux phrases que j'ai prononcées.
10:16– Manuel Bonpart, on ne peut pas vous enlever, vous n'êtes pas langue de bois.
10:19Cette semaine, on a eu une clarification, effectivement, à gauche.
10:23Dites-nous franchement, si à vos yeux, ce soir, à l'issue de cette journée,
10:27le Nouveau Front Populaire est mort, oui ou non ?
10:30– Mais moi, j'ai répondu précisément dans un communiqué
10:32que j'ai publié cet après-midi.
10:33Aujourd'hui, le Parti Socialiste, par sa responsabilité, a décidé d'interrompre…
10:39– Interrompre, ça veut dire qu'on peut repartir.
10:41– Attendez, on va être très clairs, vous voulez une réponse claire,
10:44moi, je vais faire une réponse claire.
10:45Il y a encore deux motions de censure qui vont avoir lieu.
10:48Il y en a une, lundi prochain, sur ce qu'on appelle le volet recette
10:52du projet de loi de finances de la Sécurité Sociale.
10:55Et mercredi prochain, sur le volet dépenses.
10:58Si, évidemment, à l'issue de ces deux votes, le Parti Socialiste,
11:01en quelque sorte, ne fait pas amende onora,
11:03ne revient pas dans le camp de l'opposition,
11:06alors oui, évidemment, ils auront interrompu définitivement le Nouveau Front Populaire.
11:09– Donc ça sera la fin de la mort du Nouveau Front Populaire.
11:12– Ça sera la fin du Nouveau Front Populaire, dans sa forme actuelle,
11:15c'est-à-dire avec le Parti Socialiste.
11:17Mais nous, on continuera à travailler avec tous ceux qui veulent travailler
11:20et qui veulent rester fidèles au programme qu'ils ont défendu
11:23devant les électorats.
11:24– Est-ce que vous confirmez, vous allez présenter,
11:25s'il y avait une nouvelle dissolution, est-ce que vous présenterez des candidats
11:28face aux socialistes qui n'ont pas censuré le gouvernement Bayrou ?
11:31– Mais s'il doit y avoir une nouvelle dissolution,
11:33évidemment qu'il y aura, je l'ai déjà dit, j'ai pas de problème à le redire,
11:37s'il doit y avoir une nouvelle dissolution,
11:38c'est-à-dire qu'il y a une nouvelle élection législative
11:40dans toutes les circonscriptions.
11:41Moi, évidemment, je souhaite que dans chaque circonscription du pays,
11:45il y ait un bulletin de vote de l'opposition de gauche.
11:48Ça ne veut pas forcément dire, pardon, un candidat insoumis,
11:51ça peut être un candidat communiste, ça peut même être un candidat socialiste.
11:55– Quand on présente un candidat face à quelqu'un,
11:57c'est que c'est devenu un adversaire politique.
11:59Est-ce que vous emploieriez ce terme ce soir ?
12:01Est-ce que les socialistes sont, à vos yeux, devenus des adversaires politiques ?
12:04Oui ou non ?
12:05– Je vais utiliser les termes que je veux.
12:07Et je pense que par cette décision, à ce stade,
12:10aujourd'hui, le parti socialiste a procédé à un changement d'alliance,
12:13c'est-à-dire qu'il n'est plus dans la coalition du Nouveau Front Populaire
12:17et qu'il a rejoint la coalition Macroniste et LR au pouvoir.
12:20– Mais ce sont des partenaires ou des adversaires, les socialistes ?
12:23– Ah ben là, c'est clair que ce ne sont plus des partenaires.
12:25Et donc, d'un point de vue politique, aujourd'hui,
12:28ils sont alliés par leur décision,
12:30ils soutiennent un gouvernement que je combats et qui est mon adversaire.
12:33– Donc vous les combattez ?
12:35– Je combats la politique de ce gouvernement
12:37et donc, évidemment, de tous ceux qui la soutiennent.
12:39– Olivier Faure, tout à l'heure, vous a répondu sur BFM TV en disant
12:42que le Nouveau Front Populaire va continuer de se battre
12:44aussi longtemps qu'il faudra se battre contre l'extrême droite.
12:47Et il dit, en répondant précisément au communiqué de presse
12:50que vous avez publié,
12:52Jean-Luc Mélenchon n'est pas le chef du Nouveau Front Populaire,
12:54ce n'est pas lui qui décide qui fait partie du Nouveau Front Populaire
12:57ou qui n'en fait pas partie.
12:58– Mais personne, en fait, ne décide qui fait partie du Nouveau Front Populaire
13:01ou qui n'en fait pas partie.
13:02Le Nouveau Front Populaire, c'est une coalition
13:03avec différentes formations politiques qui se sont alliées
13:05autour d'un programme et d'une stratégie.
13:07Cette stratégie, c'était de proposer une alternative au macronisme,
13:10pas de servir de béquille à la continuité des politiques d'Emmanuel Macron.
13:14Donc à partir de ce moment-là, je pense qu'il faut avoir
13:17un peu de clarté vis-à-vis des gens.
13:19Les gens qui ont voté pour les candidates et les candidats
13:21du Nouveau Front Populaire, ils n'ont pas voté
13:23pour le gouvernement de François Bayrou.
13:25– Il y avait 77% des sympathes disant de gauche,
13:27sondage au Doxa, qui estimaient qu'il fallait trouver
13:29des terrains d'entente avec le gouvernement.
13:31– Il aurait pu en avoir 100%.
13:33Le sujet, ce n'est pas ce qu'il faut des discussions,
13:35le sujet, c'est sur quoi ça aboutit.
13:37Bon, il y a aussi 92% des actifs qui sont pour la brogation
13:41de la réforme des retraites.
13:42Et pourtant, François Bayrou…
13:43– Ça c'est vrai, Emmanuel Gompart, que les sondages,
13:45vous les prenez quand ils vous intéressent,
13:47et moins quand ils ne vous intéressent pas.
13:49Moi, ce qui m'interpelle…
13:50– Mais ce n'est pas ça que je suis en train de vous dire, moi.
13:51– C'est plus que vous répondez à un sondage
13:52sur la réforme des retraites.
13:53– Mais très bien, mais il existe ou il n'existe pas ?
13:55– Il existe, comme celui que je viens de vous apporter.
13:57Je n'ai pas dit que le vote n'existait pas, Benjamin Duhamel,
13:59je vous ai juste dit qu'à partir du moment où vous posiez la question
14:01de savoir aux gens s'il fallait essayer de trouver une solution…
14:03– Emmanuel Gompart.
14:04– Évidemment, il y a même 100% des gens qui veulent essayer
14:06de trouver une solution.
14:07– Il y a quelque chose qui est frappant quand on vous écoute,
14:09c'est qu'au fond, on a le sentiment qu'il n'y a jamais
14:11le moindre doute sur votre stratégie.
14:13Et quand on prend un tout petit peu de recul
14:15sur les dernières échéances électorales,
14:17législative partielle à Grenoble,
14:19où c'est un candidat nouveau Front Populaire et la FI,
14:21battue, à Villeneuve-Saint-Georges,
14:23Louis Boyard, votre candidat,
14:25qui en juillet 2024 faisait dans la ville de Villeneuve-Saint-Georges,
14:2761% qu'il a, on fait 39%,
14:29est battu par la candidate de droite.
14:31Jamais vous ne vous dites, Manuel Gompart,
14:33nos électeurs… – Mais il y a eu des élections municipales en 2024 ?
14:35– Comment ? – Il y a eu des élections municipales en 2024 ?
14:37– Je parlais d'une législative partielle.
14:39– Ah, vous comparez la législative à la municipale, c'est ça ?
14:41– Ça dit quelque chose, non ? – Je ne sais pas, moi, d'habitude,
14:43quand je compare à une municipale, je compare à la municipale précédente.
14:45– Donc il n'y a aucune déperdition.
14:47Donc Manuel Gompart, jamais vous ne vous dites,
14:49un message, ils ont quelque chose à dire sur la stratégie
14:51et la façon dont la France Insoumise fait de la politique, jamais.
14:53– Alors, on va prendre les points un par un, si vous voulez bien.
14:57Vous me parlez d'une élection législative partielle,
14:59et vous me demandez si ça m'interroge sur la politique
15:03et ce que je défends.
15:05Comme vous recevez une porte-parole du gouvernement tout à l'heure,
15:07j'espère que vous l'interrogerez sur le résultat
15:09du candidat macroniste à la législative partielle
15:11de dimanche dernier, dans lequel ils ont fait à peu près 10%.
15:13– Absolument, à Boulogne.
15:15– Je suivrai avec attention tout à l'heure
15:17si vous lui posez la question ou pas, ça m'intéressera de le savoir.
15:19Pour le reste, en ce qui concerne cette élection municipale partielle
15:23que vous êtes en train de me parler.
15:25La gauche, toute unie, toute rassemblée,
15:27aux élections municipales de 2020, faisait 27%, au deuxième tour.
15:31Louis Boyard, candidat à la tête d'une liste insoumise, fait 38%.
15:35Est-ce que c'est satisfaisant ?
15:37– Et Amine Neuf-Saint-Georges, il fait combien
15:39aux élections législatives en 2024 ?
15:41– Il a fait le score que vous avez dit, aux élections législatives,
15:43autour de 60%.
15:45Et là, il fait 39%, il y a eu des perditions de 20 points.
15:47– Mais attendez, vous ne pouvez pas comparer une élection législative
15:50et une élection municipale, Benjamin Duhamel.
15:52– Ah bon ?
15:53– Si vous voulez que je vous dise des chiffres sur Ville-Neuf-Saint-Georges,
15:55il n'y a pas de problème, je les connais tous par cœur.
15:57Aux élections législatives de 2022, sur cette même commune,
16:00c'est la droite qui est en tête.
16:02Aux élections régionales de 2021, sur cette même commune,
16:05c'est la droite qui fait plus de 60%.
16:07Et aux dernières élections municipales en 2020, sur cette même commune,
16:10c'est la droite qui fait quasiment 70%.
16:12Donc vous pouvez me dire que la situation était telle
16:15qu'on aurait dû gagner à tout prix, non ?
16:16Parce qu'en fait, on partait d'une base…
16:18– François Hollande, il dit, le pays a besoin d'action et de progrès,
16:20pas d'élections, en mettant en avant le fait que votre stratégie
16:23est de vouloir à tout prix obtenir une présidentielle municipale.
16:25– Moi, je suis démocrate, vous voyez, donc quand il y a un point de blocage
16:27dans un pays, je pense que c'est bien qu'on fasse des élections.
16:30Qu'est-ce qu'il propose, monsieur Hollande ?
16:31C'est qu'on ne fasse pas d'élections.
16:32– La priorité, c'est une nouvelle présidentielle.
16:34– Puisqu'on continue à confisquer le pouvoir,
16:36à ne pas respecter le résultat des élections.
16:38Non, moi, je suis désolé.
16:39Parfois, on peut perdre dans des élections, c'est vrai.
16:41Mais moi, je crois qu'il faut des élections.
16:42– Monsieur Bonpart, la priorité, c'est une nouvelle présidentielle
16:44ou c'est d'essayer d'améliorer le quotidien des Français,
16:46même si ce n'est pas autant que vous le souhaitez ?
16:48– Les deux, Guillaume Darré.
16:49Et précisément, pour améliorer le quotidien des Français,
16:51je crois que ça passe par le départ du gouvernement de François Bayrou.
16:55Parce qu'en fait, tout ce qui a été mis sur la table
16:58et tout ce qui est contenu dans ce budget-là,
17:01en fait, ne va pas améliorer la vie des Français.
17:03Donc après, on peut être d'accord avec moi, pas être d'accord avec moi,
17:05mais vous n'allez peut-être pas me reprocher
17:07d'être un opposant au gouvernement de François Bayrou.
17:09– Si les socialistes se présentent à la réunion.
17:11– J'ai quand même le droit de le faire, de défendre mes positions.
17:12Après, si les gens ne sont pas d'accord avec moi,
17:14ils ne voteront pas pour les candidats que je soutiens.
17:16Si les gens sont d'accord avec les idées que je propose,
17:18ils voteront pour moi.
17:19Ça s'appelle la démocratie.
17:20Mais en l'occurrence, le programme et le budget
17:22que met sur la table François Bayrou aujourd'hui,
17:24ça promet pour les prochaines semaines et pour les prochains mois,
17:26beaucoup de difficultés, beaucoup de souffrances.
17:28Et moi, je prends rendez-vous avec vous, tous, aujourd'hui.
17:31Je prends rendez-vous dans l'année,
17:33quand la croissance va être plus basse qu'elle l'a été l'année dernière.
17:36Quand le déficit va être toujours aussi important.
17:39– Ce n'est pas que le budget qui fait ça.
17:41– Quand il y aura des manifestations à l'hôpital public,
17:43parce qu'il n'y a pas suffisamment de moyens.
17:44– Ce n'est pas que le budget qui fait ça.
17:45Il y a aussi un contexte international,
17:46il y a aussi une politique européenne.
17:48Vous ne pouvez pas tout mettre sur le dos du budget.
17:50Mais puisque vous évoquez le rendez-vous des mois prochains,
17:53moi j'ai une question pour vous.
17:54Est-ce que votre objectif dans les mois prochains,
17:56c'est à tout prix de faire chuter François Bayrou ?
17:58Et auquel cas, j'en déduis que vous voterez aussi
18:01la motion déposée par les socialistes dans quelques semaines.
18:04– S'ils la déposent.
18:05– Vous en doutez ?
18:06– Alors, attendez, on va prendre les choses dans l'ordre
18:07pour qu'aussi les gens comprennent.
18:08Il y a, si vous voulez bien,
18:10il y a une motion de censure lundi,
18:12et il y a une motion de censure mercredi.
18:14Vous êtes d'accord ?
18:15Moi j'appelle, les choses sont claires à la caméra,
18:18j'appelle tous les députés à voter les motions de censure
18:22sur le projet de loi de finance de la Sécurité Sociale.
18:24– Par la suite ?
18:25– C'est quand même important,
18:26parce que quand vous votez cette motion de censure-là,
18:27par exemple, vous pouvez empêcher 3 milliards d'euros d'économie
18:29sur les dépenses de santé.
18:30– Alors, je vais vous répondre cet après-midi à l'Assemblée Nationale.
18:32– Attendez, écoutez-moi, écoutez-moi deux secondes.
18:34– Vous avez une réponse déjà, cet après-midi à l'Assemblée Nationale,
18:36une porte-parole du Parti Socialiste.
18:38– Il n'y a pas une personne qui nous écoute qui sait, je crois,
18:40ce qu'il y a dans le projet de loi de finance de la Sécurité Sociale.
18:42C'est peut-être important que je puisse leur dire
18:44que dans ce projet de loi, il y a 3 milliards de baisses de coupes
18:54dans le projet de loi de finance de la Sécurité Sociale.
18:56Il y a une taxe spéciale sur les apprentis,
18:58qui aujourd'hui ne payaient pas la CSG.
19:00Et un apprenti qui gagne 1040 euros par mois,
19:02il va devoir payer 40 euros par mois de taxes de la CSG.
19:07Un apprenti, ça c'est peut-être important que les gens le sachent.
19:09Moi, je pense que toute personne qui a envie de s'opposer à ces mesures
19:12doit voter la motion de censure lundi ou mercredi.
19:14Maintenant, je vais répondre à votre question.
19:16– Et ma question, pour bien la préciser,
19:18une porte-parole du Parti Socialiste cet après-midi à l'Assemblée
19:20nous a expliqué que l'idée était de doter la France d'un budget.
19:23De ce que l'on comprend, le Parti Socialiste
19:25laissera passer le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale
19:28et on posera la question à Boris Vallaud dans quelques instants.
19:31Il déposera ensuite son propre texte.
19:33Est-ce que vous, vous le voterez ?
19:35Ça, c'est la première question.
19:37– D'abord, je ne suis pas sûr qu'il va le déposer.
19:40– D'accord.
19:41– Qu'est-ce qui vous fait douter ?
19:43– Qu'est-ce qui me fait douter ?
19:45J'ai entendu, 3-4 jours avant le vote de censure,
19:48Olivier Faure venir sur un plateau et dire
19:50« s'il n'y a pas l'abrogation de la réforme des retraites,
19:52je censurerai le gouvernement ».
19:54C'est ce qu'il vous a dit, non ?
19:55– C'est ça.
19:56– Il vous l'a dit ?
19:57Bon, il n'y a pas eu l'abrogation de la réforme des retraites,
19:59il n'a pas censuré le gouvernement.
20:00Après, la semaine dernière, j'ai entendu Olivier Faure dire
20:02« si François Bayrou ne renonce pas aux termes de submersion migratoire,
20:05je censurerai le gouvernement ».
20:07François Bayrou n'a pas renoncé aux termes de submersion migratoire,
20:09ils n'ont pas censuré le gouvernement.
20:11Donc, excusez-moi, je n'ai pas confiance, pour vous le dire franchement.
20:14– La réponse est claire.
20:15– Franchement, je n'ai pas l'intention d'esquiver le sujet.
20:17Moi, je voterai toute l'émotion de censure de gauche
20:19pour essayer de faire tomber le gouvernement.
20:20– Donc, vous la voterez ?
20:21– Ça vous va ?
20:22Toute l'émotion de censure de gauche pour essayer de faire tomber le gouvernement.
20:24– Donc, il n'est pas question, par exemple, en termes de stratégie parlementaire,
20:26de changer de braquet, de se dire « il y a des textes qui vont arriver
20:29pour les agriculteurs, il y a des textes qui vont arriver
20:31peut-être pour la proportionnelle, sur la fin de vie,
20:33essayons d'obtenir aussi des choses là-dessus ».
20:35– Mais on peut faire les deux, Madame.
20:37– Si on fait chuter le gouvernement, enfin pardon,
20:40les textes, a priori, sont suspendus un temps.
20:42– D'accord, mais vous parlez des agriculteurs.
20:45Est-ce que vous savez que dans le budget de François Bayrou,
20:47il y a 17% de budget en moins pour le ministère de l'Agriculture ?
20:51Vous savez ?
20:52Donc, si vous vouliez protéger les agriculteurs,
20:54il fallait censurer le budget, maintenant.
20:56– Juste les organisations agricoles demandaient
20:58que le budget ne soit pas censuré.
21:00Donc, vous pouvez expliquer que ce soir, vous êtes le porte-parole des agriculteurs.
21:03Si j'ai bien entendu les organisations représentatives,
21:05elles disaient l'inverse de ce que vous dites là.
21:07– Je ne suis le porte-parole de personne d'autre
21:09que des personnes qui participent de ma formation politique,
21:12mais en l'occurrence, je viens de vous donner un chiffre,
21:14vous pouvez le contester ou ne pas le contester.
21:17– Je ne conteste pas, je vérifie ce que disent les agriculteurs
21:20et leurs organisations représentatives.
21:22– Ce budget baisse le budget de l'agriculture de 17%.
21:24Si vous me dites que c'est faux et que j'ai menti,
21:26alors je m'excuserai.
21:27– Pas du tout.
21:28– Vous dites que c'est vrai.
21:29– Mais je dis tout à fait que c'est vrai,
21:30et je dis que dans le même temps, ce que disait Maxime Suitek,
21:32que les organisations représentatives
21:36des agriculteurs, elles souhaitaient que ce budget soit voté
21:40et qu'il n'y ait pas censure.
21:41– Non, certaines organisations syndicales,
21:43les deux plus grandes, si elles se satisfont d'une coupe de 17%
21:49dans le budget de l'agriculture, elles ont le droit de le faire,
21:52mais ce n'est pas mon point de vue.
21:53De la même manière que j'ai vu un syndicat de police,
21:55par exemple, manifester en disant qu'il fallait adopter le budget,
21:58alors que ce budget prévoit la réduction des indemnisations
22:01pour congés et maladies, qui normalement étaient à 100%,
22:03à 90% et que les policiers vont être moins indemnisés
22:05s'ils sont malades.
22:06Si certains ont comme syndicat des gens qui défendent ce type de mesures,
22:10j'en suis désolé.
22:11– Mais sur ce que vous disiez Naila Latrousse à l'instant…
22:14– Et sur ce que me disait Naila Latrousse,
22:15on peut tout à fait vouloir censurer…
22:16– Sur les différents dossiers qui vont arriver là.
22:18– Evidemment Maxime Suitek, mais on peut tout à fait
22:19vouloir censurer un gouvernement, et que si le gouvernement
22:22n'est pas censuré, pour autant je reste avec mes collègues,
22:25on reste député, donc on dépose des amendements,
22:27on essaye d'améliorer un texte de loi, on essaye si possible
22:29de faire voter… s'il y a un texte de loi sur l'agriculture par exemple,
22:33moi je redéposerai, s'il y a un texte de loi sur l'agriculture,
22:35une proposition de loi que j'avais déposée à l'Assemblée nationale
22:37pour introduire des prix planchers, vous savez, pour que les agriculteurs
22:40aient au moins des rémunérations minimales garanties
22:43et qu'elles ne soient pas obligées de vendre leurs produits à perte.
22:45À l'époque, j'avais déposé cette proposition de loi,
22:47on avait perdu à quelques voix, et ensuite le Président de la République,
22:50Emmanuel Macron avait dit…
22:51– Il en avait parlé au président de l'agriculture.
22:52– Il avait dit qu'il reprenait cette proposition.
22:54– Emmanuel Macron parlait…
22:55– Quelqu'un peut me dire d'ailleurs où en est le dossier.
22:56– Les deux textes par exemple sur la fin de vie, vous les voterez ?
22:59– D'abord, je trouve que la manière avec laquelle le texte de loi
23:04a été découpé en deux…
23:05– D'un côté un texte sur les soins palliatifs,
23:07d'un autre côté sur l'aide à mourir.
23:08– Me convient pas, je pense que c'est une erreur de faire ça,
23:10pour le reste, moi je suis favorable au droit à mourir dans la dignité,
23:13donc s'il y a un texte qui va dans cette direction,
23:15évidemment que je le voterai, mais vous savez, attendez,
23:17ce n'est pas parce que vous voulez censurer le gouvernement
23:20que quelles que soient les choses qui sont proposées ensuite,
23:22vous êtes contre toutes, s'il y a des choses qui vont dans la bonne direction,
23:25je ne vais pas vous dire que je ne vais pas les accompagner et les aider,
23:28mais la ligne générale de ce gouvernement, c'est une ligne générale
23:31qui ne va pas faire du bien pour notre pays,
23:32qui va se traduire par une catastrophe économique,
23:34une catastrophe sociale et une incapacité à faire face
23:36à l'urgence climatique et environnementale.
23:38Moi, c'est à l'inverse des convictions que j'ai portées pendant l'élection
23:41et du mandat que m'ont confiées les électrices et les électeurs
23:43qui ont voté pour moi, à partir de ce moment-là,
23:45c'est normal que je reste fidèle à mes convictions,
23:47et donc mes convictions, elles passent par le fait de combattre ce gouvernement.
23:50– Juste, Manuel Bompard, si François Bayrou chute,
23:53vous avez un nom à proposer pour Matignon ?
23:55– Mais si François Bayrou chute, je crois qu'on n'en sera plus à l'idée
24:00de constituer un nouveau gouvernement.
24:02– On n'en sera où ?
24:03– Ça ne dépend pas de vous ?
24:04– Je crois que tout le monde aura compris qu'à ce moment-là,
24:06on est dans une situation de blocage politique
24:08qui fait que la solution passe par le départ du Président de la République.
24:11– Enfin, sauf que ça ne dépend pas de vous.
24:13– Pardon ?
24:14– Sauf que ça ne dépend pas de vous.
24:15– Ça ne dépend pas de moi, mais c'est ce que je souhaiterais.
24:16– Donc le cicatrice est terminé ?
24:18– Mais je n'ai pas dit que c'était terminé,
24:19je vous dis juste que je vois bien, ça fait depuis un an maintenant que ça dure,
24:22qu'aux élections législatives, le nouveau Front Populaire est arrivé en tête
24:26et qu'Emmanuel Macron cherche tous les moyens possibles
24:29pour empêcher le nouveau Front Populaire de gouverner.
24:31– Mais on va se parler franchement, comme vous le disiez, Benjamin Duhamel…
24:33– Donc si le point de blocage c'est lui, c'est lui qui doit partir.
24:35– Quand vous avez dit Benjamin Duhamel, vous aviez expliqué
24:38que François Bayrou tomberait mi-janvier, il est toujours là,
24:41vous croyez franchement qu'Emmanuel Macron va démissionner ?
24:44Ce n'est pas vous qui voyez un mirage là ?
24:46– Vous savez, c'est vrai, vous avez raison,
24:48sur le fait qu'il tombe au 15 ou 16 janvier, ce n'était pas tout à fait vrai,
24:52mais on aurait pu discuter, si vous voulez, ensemble,
24:55des prévisions que vous faisiez sur le gouvernement de Michel Barnier,
24:58je ne me rappelle pas qu'à l'époque, vous pensiez qu'il allait tomber,
25:00donc cette fois, on ne s'était pas trompé, on avait plutôt réussi.
25:02– Je n'ai pas le souvenir que les commentaires étaient particulièrement optimistes
25:05sur la durée de vie du gouvernement de Michel Barnier.
25:07– On retrouvera tout ça, mais pour le reste, je ne vais pas esquiver votre question,
25:10vous dites les choses franchement, moi je me bats en fait,
25:14donc oui, c'est compliqué, c'est difficile,
25:16vous avez aujourd'hui des gens qui s'accrochent au pouvoir,
25:18qui veulent continuer à nous imposer une politique,
25:20qui à mon avis est une politique qui dessert le grand nombre,
25:23l'immense majorité des Français, et qui s'accrochent, qui s'accrochent,
25:26qui disposent d'un certain nombre de soutiens,
25:28avec des gens qui changent de position,
25:30qui sont élus pour être dans l'opposition,
25:32et qui finalement deviennent des soutiens à la majorité,
25:34oui c'est vrai, c'est compliqué,
25:36et bien moi, pardonnez-moi, je reste fidèle à mes convictions.
25:38– Ça c'est pour Boris Vallaud qui va nous rejoindre dans un instant.
25:40– Mais non, mais attendez, j'ai deux questions à vous poser.
25:42C'est un peu trop facile d'organiser uniquement la discussion
25:45avec le Parti Socialiste, parce qu'il y en a d'autres
25:47qui se sont bien cachés aujourd'hui, et qui sont complices du maintien
25:50au pouvoir de François Bayrou et de sa mauvaise politique,
25:53c'est les élus du Rassemblement National.
25:55Moi personnellement, je ne les oublie pas.
25:57Ceux qui font des grands discours sur les plateaux de télévision
25:59cet après-midi à l'Assemblée Nationale,
26:01ils ont passé 90% de leur temps à dire que le budget était mauvais,
26:04et à la fin ils l'ont laissé passer.
26:06– J'ai deux questions, une question très simple,
26:08vous en êtes où de votre recherche de parrainage pour la prochaine présidentielle ?
26:10Vous en êtes à combien ?
26:11– On a plutôt bien avancé, on a dépassé les 150.
26:13– 150 ? Très bien, il en faut 500 ?
26:15– C'est un début, Maxime Zytek…
26:17– Je sais bien, c'est une précision.
26:20– En un mois et demi, je trouve ça pas mal.
26:22– J'ai encore une question, on a vu Boris Vallaud pour le Parti Socialiste,
26:24qui sera notre prochain invité face à BFM, il est juste là.
26:27Vous n'avez plus rien en commun avec lui ce soir ?
26:30– Dis ça, pourquoi ?
26:31C'est bizarre vos questions qui essayent d'être des réponses à ma place.
26:35– Vous dites, s'il ne vote pas les prochaines motions de censure,
26:39– Vous voulez que je pose une question à Boris Vallaud,
26:41ou que je m'adresse à Boris Vallaud, j'ai pas de problème, je veux bien faire.
26:43– Allez-y.
26:44– Il se dit, revenez à la raison, revenez dans l'opposition,
26:48et pour ça, vous avez une chose simple à faire,
26:50c'est voter une motion de censure sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale.
26:54Quand on a été élu en disant que la priorité, une des grandes priorités,
26:58ça devait être le développement de nos services publics, l'hôpital public,
27:00vous ne pouvez pas laisser passer un projet de loi de finances de la Sécurité sociale
27:04avec 3 milliards de coupes dans les dépenses de santé,
27:06avec une taxe, dont je vous ai parlé tout à l'heure,
27:08sur les apprentis, pour prendre ces deux exemples-là.
27:10Voilà, moi je souhaite qu'ils reviennent sur ce qui est, à mon avis,
27:16le cœur de ce qui devrait être notre engagement commun,
27:19c'est-à-dire le programme qu'on a défendu ensemble aux élections législatives,
27:23c'est le programme du Nouveau Front Populaire.
27:25– Il va vous répondre.
27:26Merci beaucoup, Manuel Bompard, à vous d'avoir été le premier invité de cette émission.