Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Il est 20h14, il y a beaucoup de monde dans ce studio, je suis très heureuse de gaillir !
00:10J'adore ! Gabrielle Cluzel, bonsoir Gabrielle ! Comme tous les dimanche soir avec Nathan Devers !
00:16Et Régis Le Saumier ! Il nous fait le plaisir d'être dans ce studio, bonsoir Régis !
00:20On a beaucoup de choses à dire sur Donald Trump !
00:24On va avoir beaucoup de choses à dire pendant longtemps !
00:27C'est bien dit Gabrielle Cluzel ! Heureusement pour l'émission, sinon on s'ennuierait !
00:33Donald Trump, c'est un peu chaud parce qu'il est allé très vite, action réaction !
00:39Mais tous les jours !
00:40Non mais Régis Le Saumier, action réaction !
00:42C'est-à-dire que c'est le Canada, le Mexique et la Chine qui vont voir leurs droits de douane exploser,
00:4725% pour le Canada et le Mexique et 10% pour la Chine, c'est énorme !
00:52Alors attendez, nous on arrive ! Ne croyez pas chers auditeurs que Donald Trump nous a oubliés !
00:58Non mais Régis Le Saumier !
01:00On ne sera peut-être pas forcément les prochains, en tout cas il a mandaté quelqu'un pour regarder tous les pays du monde
01:06de façon à imposer des droits de douane en fonction des circonstances, c'est lui qui va distribuer les points, c'est ça qui est incroyable !
01:16Avant d'en parler, je voudrais qu'on laisse la parole à Marc Twaty, bonsoir Marc Twaty !
01:21Bonsoir Pascale, comment allez-vous ?
01:22Écoutez, je vais bien, je suis très contente de vous avoir en direct sur Europe 1, conseiller économique pour eToro.
01:27Je voulais vraiment vous avoir ce soir pour que vous expliquiez aux auditeurs d'Europe 1, concrètement,
01:33d'abord, quelles conséquences, alors pour l'instant peut-être pas directement, mais quand ce sera notre tour sur les droits de douane,
01:39quelles conséquences les décisions de Donald Trump pourraient avoir sur nous, Français ?
01:44Alors déjà, il ne faut pas exagérer les conséquences, c'est-à-dire que si on regarde nos exportations vers les Etats-Unis,
01:49à nous, donc les Français, ce n'est que 7,2% de toutes nos exportations.
01:54Donc c'est beaucoup, mais c'est surmontable, j'ai envie de dire.
01:57Bon, c'est vrai que beaucoup de secteurs, notamment, que ce soit sur le luxe ou sur l'agroalimentaire,
02:01seront concernés, donc là ça va être particulièrement compliqué,
02:03mais si on regarde l'impact global sur l'ensemble de l'économie française, ce n'est que 1,6% de notre économie,
02:09de notre PIB, de notre richesse.
02:10Vous nous rassurez !
02:11Donc c'est pas dramatique.
02:12Par contre, c'est vrai que comme la France, malheureusement, est en train de retomber dans la récession,
02:16eh bien le moindre dixième de point de croissance va compter.
02:20Donc c'est là où ça tombe mal, c'est-à-dire que ça ne va pas améliorer la situation,
02:24et donc malheureusement, oui, nous allons souffrir de ce point de vue-là.
02:28Et après, le vrai enjeu, c'est quelle est la réponse possible que nous pouvons, je dirais,
02:32ajouter pour les Européens, pour les Français, et c'est là que ça fait mal.
02:37C'est qu'a priori, on a entendu Madame von der Leyen la semaine dernière,
02:40il n'y a pas tellement de répondants.
02:41Donc c'est ça qui aujourd'hui est particulièrement inquiétant.
02:44Alors, il y a quand même une petite lueur d'espoir aussi.
02:46Donc on est vaincus d'avance, Marc Twaty.
02:48Oui, Pascal.
02:49C'est dingue ce que vous dites.
02:50On a perdu.
02:51Mais c'est incroyable, c'est-à-dire qu'on n'a pas les armes pour répondre à Donald Trump.
02:54La bataille n'a pas encore commencé.
02:55Oui, Régis, que ce soit mieux, ça va venir.
02:57Vous le savez, vous l'avez dit il y a deux secondes.
02:59Je ne veux pas être méchant, mais c'est vrai qu'on a tendance à tout mettre sur le dos de Donald Trump.
03:04C'est vrai qu'on cherche toujours des boucs émissaires.
03:06On a eu le Covid, après on a eu Poutine, maintenant on a Donald Trump.
03:08Je rappellerai que si ça va mal en France, ce n'est pas à cause de Trump.
03:11Ça allait déjà mal avant qu'il soit président.
03:13Donc là, évidemment, ça ne va pas arranger la situation.
03:16Il y a quand même une petite lueur d'espoir pour nos exportateurs.
03:18C'est que grâce ou à cause de Trump, l'euro est en train de baisser.
03:22Donc quand l'euro baisse, évidemment, le prix de nos exportations baisse aussi.
03:27Donc là, ça veut dire que si admettons qu'il met 10 % de droits de douane supplémentaires,
03:30mais que l'euro baisse de 10 %, finalement, il n'y a pas d'impact pour nos exportations,
03:35puisque ça a été compensé.
03:36C'est exactement ce qui s'est passé lors du précédent mandat de Donald Trump contre les Chinois.
03:41Donald Trump avait imposé des droits de douane,
03:44et les Chinois ont déprécié le yuan, donc la devise chinoise,
03:47du même montant que les droits de douane.
03:49Donc ça a compensé en quelque sorte.
03:50La différence, c'est que nous, on ne peut pas maîtriser non plus complètement notre taux de change,
03:54mais ce qui veut dire qu'on peut quand même limiter les dégâts.
03:57Mais le vrai drame, c'est que la France aujourd'hui est dans une situation de quasi-récession,
04:02et que ces petits dizaines de points de croissance en moins vont nous coûter très cher.
04:07On voit les faillites d'entreprises qui atteignent des sommets historiques aujourd'hui.
04:10Donc c'est ça qui va être particulièrement douloureux.
04:13Le problème, c'est que si l'Europe répond,
04:16peut-être, mais je n'y crois pas trop parce qu'on n'arrive pas à se mettre d'accord déjà entre nous,
04:20alors là, vis-à-vis des États-Unis, ça va être encore plus compliqué.
04:22Et à partir de là, si on rentre dans une guerre commerciale,
04:25alors tous les pays vont se mettre entre eux,
04:28et donc c'est là où on peut perdre beaucoup de plumes,
04:30pas seulement vis-à-vis des États-Unis, mais de l'ensemble, je dirais, du reste du monde.
04:34Regardez, on a eu les chiffres des exportations la semaine dernière en France,
04:37et alors que la croissance mondiale est en train de monter,
04:40donc ça aurait dû être bon pour nos exportations,
04:42ça fait deux trimestres consécutifs que les exportations françaises baissent.
04:46Mais pourquoi ?
04:47Parce que malheureusement, on n'est pas forcément sur les bons marchés,
04:52on a perdu parfois en compétitivité par rapport à d'autres produits, à d'autres concurrents.
04:57Donc c'est là que c'est ça qui est évidemment dramatique.
05:00Vous savez, je rappellerai un chiffre très simple,
05:02parce que, évidemment, le match États-Unis-zone euro, malheureusement,
05:05ou même France, il est perdu d'avance.
05:07Je vais donner deux chiffres très simples, vous allez comprendre.
05:09C'est-à-dire qu'au cours des 20 dernières années,
05:12le PIB, ça veut dire la richesse qu'on crée aux États-Unis,
05:15à prix constant, donc hors inflation, a augmenté de quasiment 110 %.
05:19Sur la même période, donc en 20 ans, que ce soit en France ou dans la zone euro,
05:24notre richesse, le PIB encore une fois, a augmenté de seulement 55 %.
05:2855-110. C'est du simple au double.
05:31Et ça, il n'y avait pas Trump, vous comprenez ?
05:33Donc c'est ça, encore une fois.
05:34C'est vrai que ce n'est pas une bonne nouvelle,
05:36mais ce qu'il nous faut, c'est un électrochoc, relancer notre dynamique économique,
05:39que ce soit en France ou en Europe, et ça, malheureusement, on en est loin.
05:42Donc c'est vrai qu'on va mettre le bouc émissaire idéal sur Trump,
05:45mais si ça va déjà mal, ce n'est pas à cause de Trump,
05:48c'est à cause de nous, parce qu'on a fait les mauvais choix stratégiques,
05:51et malheureusement, c'est pour ça que c'est compliqué.
05:53Merci beaucoup Marc Twaty, merci Marc d'avoir été en direct avec nous sur Europe 1.
05:58Régis Le Saumier, pourquoi d'abord Donald Trump est-il allé aussi vite ?
06:01Ça ne fait pas deux semaines qu'il est à la Maison Blanche.
06:04C'est vrai qu'on l'a vu, il est très efficace.
06:05Quand il dit quelque chose, il l'applique, il n'attend pas.
06:08Oui, il n'attend pas. Pourquoi il va aussi vite ?
06:11Il y a effectivement cette idée que, vous savez, aux États-Unis,
06:14il y a les élections de mi-mandat qui arrivent dans deux ans,
06:17et qu'un président qui a une majorité comme il a,
06:19telle qu'il a actuellement à la Chambre et au Sénat,
06:22il veut profiter pour passer un maximum de réformes
06:26et imposer sa politique le plus vite possible.
06:28Ça, c'est une première chose.
06:29Ensuite, je pense que Trump est quelqu'un qui fonctionne
06:32avec des obsessions sur le long terme, on va dire.
06:36Vous savez, évidemment, on peut peut-être juste évoquer cette histoire du Groenland,
06:40mais le Groenland, le projet de rachat du Groenland, d'annexion du Groenland...
06:44Ça parait dingue !
06:45Franchement, en 2025, on annexe le Groenland !
06:48Mais c'est incroyable !
06:49Il en avait déjà parlé dans son premier mandat.
06:51Donc, ce n'est pas la première fois.
06:53Et cette histoire de 51ème état des États-Unis pour le Canada,
06:57le fait de faire exploser le Canada, c'est quand même aussi quelque chose...
07:01C'est une petite musique qui fait...
07:03Et Trump est obsédé par une chose particulièrement,
07:06c'est qu'il pense que le reste du monde profite des États-Unis
07:10et que les États-Unis ne profitent pas du reste du monde.
07:13C'est-à-dire, super gendarme planétaire.
07:16Prenez l'OTAN, par exemple.
07:17Quand il a dit, pendant son premier mandat,
07:20quand il a menacé les États-Unis de sortir de l'OTAN...
07:23Il a menacé les États-Unis de sortir de l'OTAN, ça veut dire qu'il n'y a plus d'OTAN.
07:27Puisque l'OTAN est, quelque part, guidé, financé.
07:31Et justement, précisément, c'est là-dessus qu'il a dit
07:34« Nous finançons trop », et il a fait le calcul simple pour ce qui est de l'Allemagne.
07:38Il a dit « Les Allemands se fournissent aux deux tiers en hydrocarbures des Russes,
07:43qui sont nos adversaires, et nous on paye pour leur sécurité. »
07:46C'est pas possible, il faut qu'ils payent, il faut que tout le monde paye, sinon on se retire.
07:50Donc ça, ça revient régulièrement.
07:54Et c'est quelqu'un qui ne fonctionne qu'en « qu'est-ce que ça nous rapporte ? »
07:58Je vous donne un seul exemple.
08:00Son ancien ministre de la Défense, le général Mattis, pendant son premier mandat,
08:04raconte cette anecdote qu'à chaque fois qu'ils se réunissaient,
08:08Trump revenait sur la question de la Corée du Nord,
08:11vous savez, une zone de démarcation dans laquelle il y a 40 000 soldats américains
08:14dans la zone de démarcation.
08:16Et Trump disait « 40 000 soldats américains, ça nous coûte tant, je sais plus quels sommes,
08:20il faut les retirer. »
08:22Et Mattis lui disait « Non, parce que si on n'a pas ces 40 000 soldats-là,
08:25et que Kim Jong-un tire un missile,
08:27on va mettre 2-3 minutes supplémentaires à savoir qu'il l'a tiré,
08:31et si on doit riposter et éventuellement engager la force armée,
08:35il faut qu'on ait les... »
08:37Alors Trump disait « Voilà, nouveau meeting, pourquoi on a 40 000 soldats ? »
08:41C'est pareil pour les troupes américaines en Allemagne,
08:44c'est pareil pour tout finalement.
08:46Et il pense que le monde profite des États-Unis.
08:49Et d'une certaine façon, avec la Chine pendant son premier mandat,
08:53ça a été le premier à tirer la sonnette d'alarme et à dire
08:56« La Chine bénéficie de conditions tarifaires, commerciales absolument ultra avantageuses »
09:03et il est revenu sur des accords qui avaient été faits pendant l'ère Obama,
09:08juste avant lui.
09:09Donc il a tiré la sonnette d'alarme.
09:11Là actuellement, il pense que le Canada et le Mexique profitent des États-Unis,
09:16que d'abord pour le Canada, tout ce qu'ils ont comme hydrocarbures, etc.,
09:20les États-Unis l'ont, donc ça ne va pas leur coûter grand-chose.
09:23Il impose ces tarifs parce que je pense qu'il veut faire véritablement
09:27amoindrir le pays, voire le faire exploser.
09:30Il a un appétit énorme parce qu'au niveau géopolitique,
09:34il a compris qu'il y a une grande part des choses qui allaient jouer dans le Grand Nord.
09:38Donc le Canada, le Groenland, ce n'est pas par hasard qu'il y a ça.
09:41Il y a la question des hydrocarbures, il y a la question des métaux rares,
09:44il y a la question de plein de choses pour le Groenland.
09:46Il y a la question des routes maritimes qui vont s'ouvrir,
09:49qui sont en train de s'ouvrir avec le réchauffement climatique.
09:52Vous savez, les Russes ont déjà mis leur drapeau au fond de la mer
09:55sur le passage du Nord-Est.
09:59Et puis au Groenland, moi je m'y étais rendu il y a quelques années,
10:02j'étais surpris de découvrir qu'il y avait déjà des entreprises de forage
10:06qui étaient là pour creuser des mines, récupérer des matériaux australiens
10:10qui étaient en fait des faunés des Chinois.
10:12C'est-à-dire des Chinois qui utilisaient des entreprises australiennes.
10:15Donc la compétition était déjà là.
10:17J'y suis allé il y a cinq ans, en 2019, au Groenland
10:21et la fonte de la banquise était telle que ça révèle.
10:25Et évidemment, les États-Unis veulent participer
10:28et veulent surtout bénéficier de ces richesses.
10:31Mais là, il a déclenché une guerre commerciale mondiale, Donald Trump.
10:34Parce que là, il prend la Chine.
10:35Alors attendez, le Canada, le Mexique, après ça va venir sur nous.
10:37Vous avez vu les Chinois, c'est 10%.
10:39Là, le gros, c'est les 25% pour le Canada, les 25% pour le Mexique.
10:45Là, il est face à...
10:47En fait, il rétablit la doctrine Monroe, c'est-à-dire le précaré des États-Unis.
10:52Il a compris que le monde était un monde d'empire
10:56et il veut que l'empire américain soit à nouveau respecté.
11:00Et c'est son obsession.
11:02Donc, il va faire le ménage déjà pour consolider son précaré
11:06avec des prétextes qui en sont sans en être.
11:09Dire que le fentanyl, cette drogue de synthèse
11:13faite à partir d'une molécule vendue par les Chinois,
11:16commercialisée par les cartels mexicains,
11:18est en partie responsable de la toxicomanie aux États-Unis, c'est vrai.
11:24Maintenant, appliquer des sanctions, des tarifs douaniers de 25% sur l'économie mexicaine,
11:32ça va couper l'arrivée du fentanyl aux États-Unis.
11:35Il va falloir qu'il coupe ça avec une attaque des cartels qu'il a promis aussi.
11:39Il a mis les cartels mexicains sur la liste des groupes terroristes.
11:43Il a des grands projets pour arrêter justement la drogue.
11:46On en parle souvent, je sais que c'est vraiment...
11:48En France, on se dit qu'il faut faire la guerre aux trafiquants,
11:51il faut faire la guerre aux cartels à Marseille.
11:53Là, Trump, il a décidé de faire la guerre aux...
11:57Voilà, c'est pour ça qu'il décide d'imposer les Mexicains.
12:01Et les Canadiens, c'est un peu le même principe,
12:05sauf que je pense qu'il a une réelle intention de dire
12:09que le Canada, en gros, ça doit faire partie de l'espace des États-Unis d'Amérique.
12:13Vous vous rendez compte ?
12:14Pardon, mais là, on prend ça un peu comme ça.
12:17Le Canada, c'est un peu comme Poutine avec l'Ukraine.
12:20Pardon, excusez-moi, ça a déclenché de guerre et là, personne ne s'émeute.
12:23Vous avez totalement raison.
12:24Non mais, Nathan Devers...
12:26L'argument clé de Vladimir Poutine
12:29pour justifier toutes ces invasions ou toutes ces agressions,
12:32avant même l'Ukraine, c'était de dire
12:34regardez la manière dont les États-Unis se comportent.
12:37La guerre en Irak en 2003, d'autres mensonges,
12:40les ingérences sous Reagan.
12:42Finalement, si les États-Unis utilisent le droit international
12:45et les valeurs de l'ONU pour justifier ce qu'ils font,
12:49nous aussi, nous avons le droit de conquérir l'Ukraine, etc.
12:52Et en effet, dès lors qu'un nouveau président américain,
12:55je ne parle pas de la guerre économique,
12:57mais dès lors que déjà, avant même son arrivée à la Maison-Blanche,
12:59avant même son investiture,
13:01il menace les frontières souveraines de certaines démocraties limitrophes,
13:05ou presque limitrophes,
13:07et bien évidemment, qu'à partir de là, on peut imaginer que demain,
13:10Vladimir Poutine aura beau jeu de dire
13:13mais regardez comment se comporte notre rival américain.
13:17Mais sur la guerre économique,
13:19moi je distinguerais deux choses.
13:21La guerre économique contre la Chine,
13:23objectivement, Trump ou non, elle me semble justifiée.
13:25Je veux dire, la Chine,
13:27pour des raisons économiques et politiques,
13:29la Chine, économiquement, est un empire
13:31qui va être, qui est déjà, mais qui sera dans les décennies à venir,
13:34en position de rivaliser avec la puissance américaine.
13:37Donc je comprends que les États-Unis se disent
13:39qu'on n'a pas envie, évidemment, de se faire remplacer.
13:41Parce que si la Chine, demain, remplace les États-Unis,
13:44à long terme, c'est même l'implosion de l'ONU.
13:46Vous voyez, c'est une sorte de nouvelle organisation internationale
13:49qui n'aurait plus son siège à New York,
13:51donc c'est la fin de la suprématie américaine.
13:53Et puis la Chine représente un modèle politique
13:56qui est totalitaire.
13:58Le crédit social, entre autres,
14:00les Ouïghours qui sont mis en camp de concentration
14:03et qui sont stérilisés,
14:05plein d'autres mesures, la fin de la démocratie à Hong Kong.
14:08Donc que Trump déclare la guerre économique à la Chine,
14:11ça me semble légitime.
14:13Mais la problématique, c'est que, dans cette logique-là,
14:15comme vous l'avez très précisément expliqué,
14:17la vraie agressivité,
14:19elle est dirigée vers une démocratie amie,
14:22à savoir le Canada.
14:24En tout cas, amie, pas forcément de Donald Trump,
14:26mais amie des États-Unis.
14:28Et que là, il y a un risque, peut-être sous couvert
14:30de puissance viriliste,
14:32il y a un risque de désintégration de l'Occident.
14:34Et paradoxalement,
14:36Trump, président nationaliste,
14:38président du drapeau,
14:40président du retour du Golden Age,
14:42de l'âge d'or,
14:44c'est peut-être le président qui marquera
14:46l'implosion, la désintégration
14:48de la puissance du bloc occidental
14:50parmi les différents empires
14:52qui régissent aujourd'hui la planète.
14:54C'est horrible !
14:56Vous pouvez le dire, mais je crois que
14:58le processus est déjà bien entamé.
15:00Là, on parle de guerre économique,
15:02mais il y a aussi une guerre politique qui est en train de se jouer,
15:04dans laquelle les alliés de Donald Trump,
15:06en particulier à une époque,
15:08c'était Tucker Carlson qui était vraiment
15:10en pointe, maintenant c'est Elon Musk.
15:12Quand on voit
15:14la participation d'Elon Musk
15:16aux prochaines élections en Allemagne,
15:18si Alice Weidel
15:20de l'AFD est élue
15:22et la nouvelle chancelière,
15:24elle a promis de quitter
15:26l'Union Européenne.
15:28Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que l'Allemagne quitte
15:30l'Union Européenne, il n'y a plus d'Union Européenne.
15:32Ce qui s'est passé avec
15:34Mélanie, c'est pareil. Les Américains ont
15:36courtisé Mélanie, ils ont courtisé Orban.
15:38Orban, ça a été vraiment leur cheval de Troie,
15:40du conservatisme, du retour
15:42de Trump en Europe. Après, il y en a eu
15:44deux, trois de Fixo
15:46en Slovaquie, Mélanie, etc.
15:48Mais si vous voulez, d'abord,
15:50sur des questions migratoires, sur des questions
15:52de sécurité,
15:54ils se sont alignés progressivement sur l'idéologie
15:56de Trump. Et aujourd'hui,
15:58le gros morceau, c'est l'Allemagne.
16:00Il y a l'Angleterre aussi, avec comment
16:02pareil,
16:04Elon Musk qui s'immisce.
16:06Donc là, on est face
16:08à une volonté, un peu comme pour
16:10le Canada, de faire exploser le système.
16:12Incroyable, incroyable. Il est 20h30.
16:14Mais c'est passionnant.
16:16On veut continuer de parler, mais on va continuer de parler.