Sabrina Medjebeur : «Nous pourrions poursuivre l'État pour inaction sécuritaire», sur CNEWS
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00:00Il est évident, comme le rappelait Philippe, qu'il y a une sorte d'habituation collective
00:05d'un passage de l'état de nature, de l'état de culture, pardon, à l'état de nature
00:10où des attaques prolifèrent en tout genre.
00:15On parle des attaques au couteau, des attaques à la machette.
00:17Souvenez-vous également à Lorient, dans une agence de location de voitures de luxe,
00:21c'était une attaque au sabre.
00:22Donc on voit aujourd'hui qu'il y a une sorte d'outillage multifonctionnel de la part de personnes
00:28qui se rendent ou font justice eux-mêmes, précisément pour la question que vous posiez.
00:34Comment faire pour éviter qu'on se rende justice soi-même ?
00:37Précisons qu'il ne faut pas.
00:39Oui, absolument.
00:40Une société doit empêcher cela.
00:41Il y a parfois des sortes de vent d'état, d'expédition punitive,
00:46une forme de justice privée que les individus se rendent à coup de machette, de couteau ou de sabre.
00:53Donc il est évident que lorsque l'état n'est pas fort,
00:55c'est une anthropologie basique, c'est la loi du plus fort qui s'applique.
01:00Mais comment casser cette spirale infernale véritablement,
01:03à part réviser la justice, une révolution ?
01:06Là, je vous assure, c'est une non-assistance à un citoyen en danger.
01:11Comme lorsque nous avons attaqué l'état pour une action climatique,
01:13nous pourrions également, collectivement, pourquoi pas, poursuivre l'état pour une action sécuritaire.
01:19Georges parlait des 120 attaques au couteau.
01:22Les criminologues, et notamment Xavier Roffer,
01:25précisent que l'outil criminologique qui était l'observatoire de la délinquance et des réponses pénales
01:30a été supprimé en 2020.
01:31Donc même les criminologues, aujourd'hui, sont dans un embrouille à mini
01:35parce qu'ils n'arrivent plus à chiffrer correctement le nombre d'attaques au couteau.
01:39Donc il y a aussi une réponse là-dessus à apporter,
01:41mais je pense surtout à une réponse pénale et une réponse structurelle.
01:44On revient toujours au même postulat.
01:46Que font ces gens qui sont multiréitérants, comme l'a signalé tout à l'heure David,
01:50et comme dans de nombreux cas,
01:53et que se passe-t-il lorsqu'ils sont interpellés ?
01:55Il y a réellement un problème structurel de place de prison.
01:58On en revient encore une fois, toujours à la même, finalement, réponse,
02:01qui serait la réponse la plus efficace.
02:03Est-ce qu'on peut déjà considérer...