Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, était l’invité de #LaGrandeInterview de Romain Desarbres dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00La grande interview, c'est News Europe 1. Bonjour Laurent Nunez.
00:03Bonjour.
00:04Merci d'être avec nous.
00:05Vous êtes préfet de police de Paris.
00:07On va balayer toute votre actualité, toute l'actualité de la sécurité
00:11dans Paris, en Ile-de-France et au-delà.
00:14Je voulais commencer avec les chiffres de la délinquance dans la capitale.
00:18Il semble plutôt bon.
00:20Les atteintes aux biens baissent d'à peu près 10 %, baissent de 20 %
00:24pour les violences physiques.
00:26Ce sont les chiffres sur l'année dernière.
00:28On peut dire merci aux Jeux olympiques.
00:30C'est pour ça que la délinquance a quelque peu reculé en 2024.
00:33Non, pas du tout.
00:33Non, non, non.
00:34La délinquance a commencé à baisser entre...
00:36à baisser entre 2024 et 2023, tout au long de l'année.
00:39Tout au long de l'année.
00:41Dans les proportions que vous dites, on a des cambriolages
00:43qui baissent sur l'agglomération parisienne de près de 18 %.
00:46C'est 22 % à Paris.
00:48Des vols de violence qui baissent de 20 %.
00:49Des violences dans les transports qui continuent de baisser.
00:52Donc, ce n'est pas semble, c'est sa baisse.
00:53Maintenant, le semble que vous introduisez, qui est un élément
00:56que je lis comme un élément de relativisation.
00:58On relativise toujours, évidemment, parce que structurellement,
01:01la délinquance reste toujours très élevée dans l'agglomération parisienne.
01:04Évidemment.
01:05Mais quand les chiffres sont bons, quand ils baissent,
01:07c'est le travail des policiers qu'il faut saluer parce que voilà,
01:09ils font beaucoup d'efforts, beaucoup de présence sur le terrain
01:12pour faire baisser la délinquance.
01:13Et en 2024, elle a vraiment baissé.
01:15Bien sûr qu'elle reste encore très élevée structurellement,
01:17mais on va continuer avec détermination cette action,
01:20notamment dans le cadre des plans de restauration de la sécurité du quotidien
01:23que le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, nous a demandé de mettre en oeuvre.
01:26Monsieur le préfet de police de Paris,
01:27je vais reprendre les chiffres de mon confrère William Molinier, d'Europe 1,
01:32qui donne ces chiffres-là.
01:34Le nombre d'homicides qui a explosé l'année dernière à Paris, à Tramuros,
01:37vous confirmez, 34 meurtres ont été recensés,
01:40une augmentation de 36% par rapport à 2023.
01:44Il faut ajouter les 187 tentatives d'homicides volontaires, plus 33%.
01:49638 faits, le nombre total de crimes et délits,
01:52638 faits rapportés chaque jour dans Paris.
01:55Il y a encore du pain sur la planche, c'est ce que vous nous dites ce matin.
01:58C'est exactement ce que je dis, je ne vais pas contester les chiffres de William Molinier
02:00qui parle des homicides.
02:01C'est vrai que c'est grave, c'est important, les homicides, 34 faits à Paris.
02:04Donc, il pourrait regarder aussi ce qui se passe dans l'agglomération parisienne.
02:07Moi, j'ai quatre départements.
02:08Je l'invite à aller voir ce qui se passe dans quatre départements.
02:10Il y en a où ça baisse significativement.
02:12Voilà, je ne vais pas rentrer dans ces détails.
02:14Ce que je constate, c'est que la délinquance, elle baisse sur des items
02:16qui sont importants pour les Parisiens et les Parisiens.
02:19Par exemple, pour tous les habitants de l'agglomération,
02:22encore une fois, les cambriolages de logements, les home jacking,
02:25vous savez, c'est ce saucissonnage extrêmement violent à domicile.
02:28Il baisse de 11%.
02:30On a un taux d'élucidation qui est de 43%.
02:32Ça veut dire que dans un cas sur deux, on élucide l'affaire.
02:34On démantèle les équipes qui ne pourront pas recommencer.
02:37Donc voilà, je salue ce qu'il fait.
02:39D'ailleurs, un petit clin d'œil.
02:41Souvent, on stigmatise le champ de Mars, Trocadéro,
02:45avec les vendeurs à la sauvette, avec les escroqueries, avec les vols-tirs.
02:50Ils avaient totalement disparu pendant les Jeux olympiques.
02:51Pendant les Jeux olympiques, ils ont totalement disparu.
02:53Effectivement, quand nous n'y sommes, quand les policiers ne sont pas présents,
02:56ce qui arrive, effectivement, ça repart.
02:58Mais en 2024, par rapport à 2023, sur ce périmètre-là, sur ce secteur,
03:03il faut quand même savoir que les vols violents sont baissés de 70%.
03:07Les escroqueries de 30%.
03:08Encore une fois, bien sûr qu'il reste encore un phénomène.
03:11Il se réduit et nous allons continuer l'action pour l'éradiquer totalement.
03:15Ce que ça veut dire, c'est que quand il y a la police,
03:18ça fonctionne et la délinquance recule.
03:20Évidemment, oui, évidemment.
03:21Donc voilà, on est présent, on disperse, on dissuade, on interpelle,
03:24on est lucide et on va poursuivre ces actions avec beaucoup de détermination.
03:28Il faut des moyens.
03:29Le budget est adopté pour lutter efficacement contre l'insécurité.
03:33Les narcos trafiquent.
03:34Il faut des moyens, Laurent Nunez, et du courage politique.
03:38Que vous inspire la méthode Bruno Retailleau,
03:40qui en à peine quelques mois est devenue l'une des personnalités
03:43politiques préférées des Français ?
03:45C'est une méthode qui est très déterminée.
03:47Vous savez, moi, ça fait 15 ans que je suis très spécialisé
03:51sur les questions de sécurité de par mes fonctions successives.
03:54Et chaque ministre apporte une pierre à l'édifice,
03:58une pierre supplémentaire à l'édifice.
04:00Et le ministre de l'Intérieur, sur deux domaines,
04:02amène une politique très volontariste à la restauration de la sécurité du quotidien.
04:06Il nous a demandé de bâtir des plans qui associent beaucoup plus
04:08les autres acteurs de la sécurité, qui nous permettent d'assurer
04:12une présence visible sur les territoires où la délinquance est forte,
04:15les points chauds, la lutte contre les stups.
04:17Et puis, il y a le volet du narcotrafic,
04:19qui est on passe à la vitesse supérieure sur le narcotrafic,
04:22où le ministre a souhaité, par analogie avec ce qui s'est fait,
04:26ce qu'avait engagé le président de la République en 2017,
04:28en matière de lutte contre le terrorisme, par analogie avec ce qui s'est fait
04:31en matière de lutte contre le terrorisme, en matière de lutte contre le narcotrafic,
04:35on renforce significativement les moyens juridiques,
04:39et la façon d'échanger entre les services de lutte contre le trafic de stupéfiants,
04:44avec la création d'un parquet national de lutte contre la criminalité organisée,
04:48un état-major, on va avoir des moyens supplémentaires,
04:51et de par la loi évidemment aussi.
04:52Donc, on voit bien qu'il y a sur ces deux piliers la sécurité du quotidien,
04:56le quotidien, puis la lutte contre le narcotrafic, taper à la tête le trafic,
05:00une volonté forte d'aboutir et surtout des mesures qui sont mises réellement
05:03à notre disposition, on l'a vu avec la loi votée à l'unanimité au Sénat,
05:07en matière de lutte contre le narcotrafic.
05:08Et Bruno Retailleau a les moyens de ses ambitions,
05:11de son exigence, de ses objectifs, il a les moyens ?
05:16Le bilan de la lutte contre le trafic de stupéfiants, il est très bon.
05:19Il ne faut pas minimiser le bilan.
05:20Toutes ces années, lutter contre le trafic de stupéfiants, c'est très bon.
05:24Hier, le ministre donnait le chiffre de saisie en matière de cocaïne.
05:28En 2024, c'est 53,5 tonnes.
05:30C'est plus 130 % par rapport à l'année passée.
05:32Ça, il faut le mettre au crédit de l'organisation des services,
05:34de l'action des services.
05:36Mais en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants,
05:38il faut encore aller plus loin.
05:39On le voit bien, parce que pourquoi ?
05:40On continue évidemment à avoir des règlements de comptes.
05:42On continue à avoir des vols violents autour du trafic, des séquestrations,
05:47donc des morts violentes par les règlements de comptes.
05:49Et donc, il faut aller plus loin, continuer cette action, évidemment,
05:52et surtout aller taper les trafics à la tête.
05:54Et c'est ce que nous permettra de faire la nouvelle loi qui a été votée,
05:59la proposition de loi qui a été votée au Sénat.
06:00Bien sûr, le chemin législatif va se poursuivre
06:04et on aura des moyens juridiques et techniques renforcés
06:07pour lutter contre les trafics et mieux les taper à la tête.
06:09En matière de gel d'avoir, en matière de techniques spéciales d'enquête,
06:13les préfets aussi vont voir leur pouvoir renforcer,
06:16ce qui est important, en administratif.
06:17Dans quelle mesure ?
06:19Les préfets auront la possibilité, par exemple, de fermer des établissements,
06:23des commerces qui sont en lien avec le trafic de stupéfiants.
06:25Ce n'est pas forcément possible actuellement.
06:27Il y a des polices spéciales qui permettent...
06:29Les commerces qui, par exemple, n'ont pas un seul client de la journée
06:32et qui écartent le chiffre d'affaires.
06:34Qui blanchissent clairement de l'argent ou qui sont la base d'un point de deal.
06:38On le voit assez souvent, on pourra les fermer.
06:39On pourra expulser, le préfet pourra expulser lui-même
06:42et non plus attendre que le bailleur social le fasse,
06:45expulser des délinquants liés au trafic dans certains quartiers,
06:47prononcer des interdictions de paraître.
06:49Donc voilà, on a des mesures qui vont permettre de faire
06:52encore un bon en avant en matière de lutte contre le narcotrafic.
06:56Laurent Nunez, préfet de police de Paris, invité de la grande interview,
06:58c'est news européen.
07:00Dans les forces de police, il y a évidemment les forces de police
07:02dans la rue que les Français voient et puis il y a les enquêteurs.
07:06C'est un secteur en crise, disent les syndicats de la police,
07:10celui des OPJ, des officiers de police judiciaire
07:12qui ont en charge de plus en plus d'affaires.
07:14Ils croulent sous une montagne de dossiers, 130 en moyenne par officier
07:19et des affaires de plus en plus complexes.
07:22Qu'est-ce que vous comptez faire pour améliorer ce volet ?
07:25D'abord, ça relève évidemment de la responsabilité du ministre.
07:30Mais évidemment, c'est un sujet qui nous préoccupe tous.
07:33Donc l'attractivité de la filière judiciaire, c'est vraiment le sujet.
07:36C'est-à-dire avoir des fonctionnaires de police
07:40qui s'y investissent, qui aient envie de s'y investir.
07:43Et pour ça, il y a évidemment un certain nombre de...
07:45Notamment une prime qui a été créée à l'époque par Gérald Darmanin.
07:49Il faut renforcer l'attractivité de cette filière, mais ça passe aussi...
07:52Et le ministre de l'État, le ministre de l'Intérieur l'a dit,
07:53ça passe aussi par une simplification parfois des procédures.
07:56Car ce qui noie un peu les policiers en matière de judiciaire,
08:01c'est la lourdeur de la procédure et qui fait qu'effectivement,
08:04il y a des affaires qui s'entassent, qui s'empilent.
08:07Évidemment, pour les plus importantes, les plus graves,
08:09les investigations sont toujours menées avec célérité.
08:12Mais le quotidien, le quotidien de la vie judiciaire,
08:15parfois, effectivement, on prend du retard.
08:17Il faut rénover l'attractivité de cette filière, c'est important.
08:19Vous parliez de procédure.
08:20Comment fonctionnent le duo Bruno Retailleau et Gérald Darmanin ?
08:24L'un à l'intérieur, l'autre garde des sceaux.
08:26Moi, je suis préfet, je n'ai pas de commentaire à faire,
08:28mais on constate qu'on a deux ministres qui sont extrêmement volontaristes.
08:32Et en vrai, dans la vraie vie des services de sécurité,
08:36l'un ne peut pas faire sans l'autre.
08:39Nous, nous sommes...
08:40Moi, je ne crois pas en un ministre d'État, ministre de l'Intérieur.
08:42Nous, on mène des actions, on interpelle des délinquants
08:44et derrière, la justice les condamne.
08:46Et ça, c'est extrêmement important.
08:47Il faut qu'évidemment, des deux côtés, on ait suffisamment de répression.
08:53Là, le duo fonctionne.
08:54Oui, il faut qu'il faut qu'il faut que le duo fonctionne.
08:55Il faut qu'on ait une vraie, une vraie...
08:58On a besoin d'un choc d'autorité dans ce pays.
09:00Il doit être présent à ses deux étages et c'est le cas.
09:03Vos services comptabilisent 45 bandes en Île-de-France,
09:08dont 17 dans la capitale.
09:10Comment est-ce qu'on définit une bande ?
09:12Alors, les bandes de jeunes, en fait,
09:14les bandes de jeunes, celles-là que vous faites avec l'allusion de l'affrontement,
09:17ce sont des jeunes qui sont structurés soit de manière habituelle.
09:21C'est la vraie bande ou des groupes informels
09:22qui se constituent au gré d'insultes entre jeunes
09:26et qui vont se constituer pour aller régler leurs comptes en groupe.
09:29C'est un phénomène qui est en augmentation ?
09:30C'est un phénomène qui est en légère augmentation, mais qui est très préoccupant.
09:33Le phénomène des bandes, il est préoccupant. Pourquoi ?
09:35Parce que d'abord, le nombre de bandes, vous avez raison, c'est 45.
09:38Exactement dans l'agglomération parisienne, dont 17 à Paris.
09:42Le nombre d'affrontements aussi.
09:43En 2024, il y a eu 104 affrontements.
09:45Il y en avait eu 99 en 2023.
09:47Donc ça augmente, ça augmente légèrement, mais ça augmente.
09:50Ce qui est préoccupant, c'est que les jeunes qui participent à ces affrontements
09:53sont de plus en plus jeunes.
09:54C'était 17 ans, l'âge moyen l'année dernière.
09:57On est passé à 15 ans et 9 mois cette année.
10:00Donc c'est inquiétant et surtout dans un cas sur deux.
10:03Dans le cadre des affrontements entre bandes, on a l'utilisation d'armes,
10:06armes par destination, armes blanches.
10:08Et on a eu l'année dernière sur l'agglomération,
10:11six décès dans le cadre d'affrontements entre bandes.
10:14Un dans le Val-de-Marne, deux à Paris et trois en Seine-Saint-Denis.
10:18Et donc, évidemment, c'est un phénomène qui est extrêmement préoccupant.
10:20Comment on lutte contre un tel phénomène ?
10:22On lutte d'abord par une présence de voix publique.
10:24Les policiers sont très présents sur l'espace public, dans les endroits
10:27où l'on sait que potentiellement, deux quartiers sont en rivalité
10:31et qu'il peut y avoir des affrontements.
10:32Et donc, on a évité 88 affrontements.
10:35Donc c'est plutôt bien, c'est plutôt pas mal l'année dernière.
10:38Et puis, on lutte aussi par la détection en amont.
10:40On a besoin d'avoir un partenariat fort avec les établissements,
10:44les responsables d'établissements scolaires, les associations de quartiers,
10:46les élus qui peuvent nous alerter de tensions naissantes
10:49au sein d'un quartier ou entre deux quartiers qui nous permettent
10:52de déployer des moyens de présence physique
10:54qui, généralement, dissuadent immédiatement les banques.
10:56Mais voilà, on interpelle aussi beaucoup, on interpelle beaucoup.
10:59On a eu plus de 1000 interpellations sur l'agglomération parisienne
11:02au titre du phénomène des banques de l'année dernière.
11:03La police interpelle, mais on va prendre l'exemple de ce qui s'est passé
11:06dans le 14e arrondissement de Paris avec le jeune Elias
11:09qui a été tué par deux délinquants déjà connus de vos services,
11:13que vous aviez interpellés et déjà connus des services judiciaires.
11:16Ils avaient interdiction de se voir et ils n'ont rien fait de cette interdiction.
11:23Le jeune Elias a été tué d'un coup de couteau.
11:25Est-ce qu'aujourd'hui, la justice des mineurs est adaptée
11:28à la délinquance des mineurs de 2025 ?
11:32Monsieur le préfet de police de Paris.
11:33Je vais vous répondre en deux temps.
11:34D'abord, évidemment, c'est un fait dramatique
11:38qu'un jeune garçon de 14 ans, rentrant d'un entraînement de foot,
11:43soit tué comme ça dans le cadre de ce qu'il y a un vol violence avec arme blanche.
11:51Les vols de violence avec arme blanche baissent dans l'agglomération de plus de 20 %,
11:55mais les chiffres n'ont aucun poids devant un tel drame, aucun poids.
12:00Ça dénote quand même aussi une montée de la violence extrêmement importante
12:04chez les jeunes et qui est très préoccupante.
12:07Vols de violence avec arme blanche, au final, on a un garçon de 14 ans qui est décédé.
12:13Les deux auteurs ont 16 et 17 ans,
12:16sont déjà connus pour des faits précédents, connus de la justice.
12:19Donc, ils sont connus de la justice pour des faits précédents.
12:22Évidemment, c'est extrêmement préoccupant,
12:24mais on a besoin devant de tels comportements de jeunes.
12:28Parce que les jeunes, dans l'agglomération parisienne,
12:31on a 10 % de mis en cause qui sont des mineurs, 10 %.
12:35Ce chiffre peut paraître assez bas, mais on constate par contre
12:38que pour certains items de la délinquance, ils vont représenter un cas sur trois.
12:42Les vols de violence en font partie, les cambriolages en font partie.
12:45Les cambriolages, un tiers des auteurs de cambriolages sont des mineurs.
12:48Absolument, un tiers sont des mineurs, un tiers pour les vols de violence.
12:51Un vol à main armée sur quatre, c'est un mineur.
12:54Donc, on voit bien qu'il y a une montée de la violence.
12:57Donc, si je vous suis, la loi sur la délinquance des mineurs n'est plus adaptée.
13:04On a besoin de plusieurs choses.
13:05D'abord, il y a un certain nombre de mesures qui sont discutées
13:08et qui sont regardées du côté de la police avec beaucoup d'intérêt,
13:11comme la possibilité d'avoir des comparutions immédiates, vraiment immédiates,
13:14et pas que les mineurs passent devant la justice plusieurs mois après le premier fait.
13:18Et généralement, entre le premier fait et le moment où ils passent devant la justice,
13:20ils commettent d'autres faits.
13:22Donc, on a besoin d'avoir des comparutions immédiates.
13:24Vous savez, les homejackings dont je parlais, les saucissonnages à domicile,
13:27ce sont toujours des équipes, généralement trois, quatre personnes.
13:29Vous avez toujours deux mineurs, deux majeurs.
13:31Et ce sont des jeunes majeurs et des mineurs qui ont 16, 17 ans.
13:35Voilà, on a besoin d'une justice qui soit plus forte.
13:37Et puis, on a aussi besoin d'un choc d'autorité partout.
13:39Vous savez, on dit toujours qu'il y a un continuum de sécurité qu'on appelle de nos voeux,
13:42que la police travaille mieux avec la police municipale,
13:44qu'on travaille mieux avec les agents de sécurité privée, qu'on travaille mieux avec les élus.
13:47Mais on a aussi besoin, à côté de ce choc d'autorité,
13:52on a aussi besoin, je crois, et du continuum de sécurité,
13:54on a aussi besoin d'un continuum d'autorité.
13:56L'autorité vis-à-vis des mineurs doit se rétablir à tous les étages
13:59et en premier lieu, en premier lieu, au niveau de la responsabilité parentale, évidemment.
14:04Quel lien faites-vous entre l'immigration et l'insécurité ?
14:07Que disent les chiffres à Paris ?
14:09Alors, c'est un lien.
14:11Moi, je ne fais pas le lien.
14:13Nous, on lutte contre les délinquants.
14:14Après, il y a les chiffres qui sont ce qu'ils sont.
14:16Les chiffres, ils sont ce qu'ils sont.
14:17Je vous disais, il y a 10% des mis en cause qui sont des mineurs.
14:20Les étrangers dans l'agglomération parisienne, c'est 36%.
14:2436% des mis en cause dans l'agglomération parisienne
14:26sont des personnes de nationalité étrangère.
14:29Et on les retrouve aussi dans un cambriolage sur deux,
14:32dans un vol violence sur deux, dans 40% des violences sexuelles.
14:36On les retrouve beaucoup sur les vols de tir aussi.
14:38C'est presque, dans 8-9 cas sur 10, c'est une personne de nationalité étrangère.
14:43Moi, je ne fais pas de lien.
14:44Nous, on lutte contre la délinquance d'une manière générale.
14:46Et vous regardez les chiffres ?
14:47Ce que nous faisons aussi également.
14:49Tels qu'ils sont, mais ils parlent au français.
14:50Alors, le niveau, le niveau de pourcentage de mis en cause étrangers
14:55au sein de la délinquance dans l'agglomération baisse.
14:57Il était encore à 41% il y a deux ou trois ans.
15:00Mais voilà, je ne fais pas de lien.
15:02Pardon, je ne fais pas de lien.
15:03Nous, on lutte contre la délinquance, mais les chiffres parfois parlent de même.
15:06Voilà, 36% des mises en cause sont des personnes de nationalité étrangère
15:10dans l'agglomération parisienne.
15:12Et c'est pour cela que nous menons une politique résolue de reconduite
15:16de ceux qui sont en situation irrégulière parmi ceux-là.
15:19Et d'ailleurs, je tiens à signaler qu'à Paris,
15:22donc entre 2024 et 2023, le nombre de reconduites forcées a augmenté 35%.
15:27Il a augmenté 35%.
15:29Donc, on mène une politique résolue et déterminée à concentrer nos éloignements,
15:33comme nous le demande le ministre de l'État et le ministre de l'Intérieur,
15:35sur ceux des individus qui causent le plus de troubles à l'ordre public.
15:39Laurent Nunez, invité de la grande interview CNews Europe 1,
15:43préfet de police de Paris, évidemment.
15:44Ça sera ma dernière question.
15:45La maire de Paris a abaissé la vitesse à 50 km heure sur le périph.
15:49Elle veut maintenant créer une file spéciale covoiturage et transport public
15:54au risque de créer de gros embouteillages, selon Valérie Pécresse.
15:58J'allais dire, qui c'est le patron sur le périph ?
16:00C'est Anne Hidalgo ou c'est le préfet de police de Paris ?
16:03Alors, d'abord, sur la vitesse, c'est la maire de Paris.
16:07C'est une voie municipale, c'est comme ça.
16:10On peut concevoir que, juridiquement, c'est une voie municipale,
16:15même si 85 à 90% des usagers sont des Franciliens
16:20qui, parfois, ne rentrent même pas dans Paris.
16:21Donc voilà, c'est comme ça.
16:22Peut-être qu'un jour, on reverra les choses différemment.
16:24Mais sur la vitesse, c'est la maire de Paris qui est compétente
16:27et qui a pris une décision d'un baissement de la vitesse à 50 km heure.
16:31Donc, effectivement, dans la journée, généralement, on roule à moins.
16:34La mesure peut se discuter pour ceux qui partent tôt au travail,
16:39ceux qui rentrent tard le soir.
16:40Sur la voie réservée, c'est autre chose.
16:41Sur la voie réservée, c'est un peu une compétence partagée
16:44entre la ville de Paris et le préfet de police,
16:47puisque je peux émettre des prescriptions.
16:49C'est une compétence de la ville de Paris,
16:50mais je peux émettre des prescriptions qui s'imposent à la maire.
16:52Mon point de vue, c'est celui du ministre des Transports, évidemment.
16:54Je ne vais pas vous dire autre chose comme préfet de police.
16:56Et le ministre des Transports a validé l'idée qu'on expérimente,
17:00mais il l'a dit extrêmement prudemment.
17:01On va expérimenter cette voie, qui est une voie qui sera sur la file de gauche,
17:06qui sera activée quelques heures seulement la journée,
17:08le matin et en fin de journée, et qui vise à encourager le covoiturage,
17:13puisque seuls seront exclus de cette voie les véhicules où il n'y a qu'une personne.
17:16Voilà, on va l'expérimenter pendant quelques mois,
17:20et comme l'a demandé Valérie Pécresse, le ministre des Transports est très attaché
17:23à ce qu'on tire un bilan exhaustif de cette expérimentation.
17:27Ça veut dire, quand je dis ça, que la voie réservée n'est pas définitivement actée.
17:31Donc il faut qu'on s'assure qu'il n'y ait pas de report de trafic,
17:33que ça ne crée pas d'embarras et qu'elle soit réellement efficace.
17:37En tout cas, je peux rassurer sur une chose,
17:39c'est que c'est le préfet de police qui la désactivera au jour le jour
17:42quand il considérera que les conditions de circulation ne permettent plus de l'ouvrir.
17:46C'est très clair. Merci beaucoup, monsieur le préfet.
17:48Merci, Laurent Dunies d'être venu ce matin sur CNews et Europe.
17:52Bonne journée et à bientôt.