• il y a 5 mois
Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau était l’invité de #LaGrandeInterview de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Et c'est votre grande interview sur CNews et Europe 1. Bonjour Bruno Retailleau.
00:05Bonjour Laurence Derain.
00:06Bienvenue dans notre matinale. Emmanuel Macron s'est adressé aux Français par le biais d'une lettre hier.
00:10Il dit personne ne l'a emporté après les élections législatives.
00:13Il demande à l'ensemble des forces politiques qui se reconnaissent dans les institutions républicaines
00:18d'engager un dialogue sincère pour bâtir une majorité solide.
00:21Est-ce que vous êtes prêt à répondre à cet appel pour le pays, Bruno Retailleau ?
00:25Il ne s'agit pas de bloquer le pays, bien sûr.
00:28Cette lettre, elle ressemble beaucoup à Emmanuel Macron.
00:31Il n'y a pas de remise en cause, aucune remise en cause.
00:33Ce n'est pas de sa faute.
00:34Et c'est une lettre aux Français, alors que c'est une lettre aux partis politiques.
00:38J'aurais aimé, moi, qu'il donne un message aux Français,
00:41qu'il tire les enseignements, les leçons, qu'il a retirées des deux tours.
00:45Et je pense qu'au premier tour, les Français ont exprimé un choix.
00:48Ils voulaient très clairement que l'immigration soit maîtrisée,
00:51moins d'insécurité, plus de pouvoir d'achat.
00:53Mais de tout cela, il ne dit rien.
00:56Évidemment qu'on ne peut pas bloquer la France.
00:58Et on ne peut pas laisser la France dans les mains de l'extrême gauche non plus.
01:02Donc vous êtes prêt à faire un geste en sa direction ?
01:04Bien sûr. J'ai fait une proposition.
01:06Je lui ai envoyé une lettre hier, une lettre ouverte d'ailleurs,
01:10où je dis plusieurs choses.
01:12Je dis, première chose, Monsieur le Président de la République,
01:15ne considérez pas que le bloc de gauche est gagné
01:18et domine numériquement l'Assemblée nationale.
01:20Parce que, pour moi, il faut retrancher du bloc de gauche
01:24les députés de LFI, qui sont, à mon sens,
01:28en dehors de l'arc républicain, par leur comportement.
01:31Donc ça fait qu'on n'a pas à prendre un Premier ministre de gauche.
01:36Et je lui dis, puisque dans l'Assemblée nationale,
01:39le jeu politique est complètement verrouillé, complètement bloqué,
01:42vous devez nommer un Premier ministre en dehors de l'Assemblée nationale.
01:45Technique, un profil technique ?
01:47Pas seulement technique, une stature apaisante,
01:50avec des compétences, une expérience qui en impose,
01:53une stature morale aussi, qui sorte du jeu politique.
01:56Et on peut parfaitement, avec ce profil-là de Premier ministre,
02:00qui serait rassurant aussi pour les Français,
02:02établir un programme législatif d'une petite dizaine de textes.
02:06Je pense à l'immigration, je pense au pouvoir d'achat,
02:09je pense à la justice des mineurs, je pense à l'agriculture,
02:12je pense à quelques sujets qui peuvent être des sujets plus ou moins consensuels,
02:16mais dont la France a besoin pour se relever.
02:18Et alors, nous, les LR, la droite républicaine,
02:21nous serons prêts à ne pas y aller.
02:24Même si il y a les socialistes, les communistes, les écologistes ?
02:27Mais je doute. Alors, c'est là qu'il y a un problème.
02:29Les écologistes ?
02:30C'est là qu'il y a un problème.
02:31C'est que quand je vois les écologistes, ou même les socialistes,
02:34ont signé avec Elifi un programme ultra-gauchiste,
02:38et ce que je veux dire aux Français, c'est que nous,
02:41on ne peut pas nous associer à des mesures que nous réprouvons.
02:44Par exemple, sur l'immigration, nous, on veut la réduire.
02:47Eux, ils veulent l'augmenter, ils veulent même créer
02:49un statut de réfugié climatique.
02:51Il y a 250 millions d'êtres humains en France qui pourraient,
02:54dans le monde, sur la planète, qui pourraient en bénéficier.
02:57Ce n'est pas possible.
02:58Ils veulent donner le droit de vote aux élections locales, aux étrangers.
03:00Nous, on ne le veut pas.
03:02Ils veulent moins travailler, passer par exemple de 35 à 32 heures,
03:05abroger la réforme des retraites,
03:07ce qui créerait, en termes de pouvoir d'achat pour les retraités,
03:10une sorte de Big Bang, etc.
03:12Donc, on ne peut pas non plus gouverner entre la carpe et le lapin.
03:16Un gouvernement et un cap, ça nécessite une cohérence.
03:20Mais ça veut dire que, vous dites à Emmanuel Macron,
03:22surtout, il ne faut pas nommer un Premier ministre de gauche,
03:25alors que le nouveau pont populaire clame sur tous les toits
03:28qu'il a le nombre de sièges le plus important à l'Assemblée.
03:30Non, parce qu'il faut retrancher, et je vais vous dire pourquoi.
03:33L'Aile-et-Fille.
03:34L'Aile-et-Fille.
03:35L'Aile-et-Fille est un gouvernement qui, depuis...
03:37Pardon, justement.
03:38Justement, lapsus.
03:39Ne doit pas rentrer dans le gouvernement,
03:41parce que depuis longtemps, ils ont quitté l'arc républicain.
03:43C'est quand même un parti...
03:45Vous parlez de Jean-Luc Mélenchon et de tous les députés ?
03:47Je parle de Jean-Luc Mélenchon et d'un très grand nombre de ses députés.
03:50Je pense, par exemple, à Benoît Biteau,
03:53les violences de Sainte-Seline, c'est lui.
03:56Je pense aussi à M. Embrick Caron,
03:58qui a déclaré qu'on avait surmédiatisé le viol de cette petite fille,
04:02parce qu'elle était juive, de 12 ans,
04:04et qui déclarait que ceux qui soutenaient Israël après le 7 octobre
04:08ne faisaient pas partie de la même espèce que lui.
04:10L'islamo-gauchisme, c'est eux.
04:13Comment dirais-je ?
04:14L'ébranlement de nos institutions, c'est eux.
04:16Ils promenent des obéissances civiles.
04:17Ça veut dire qu'ils ne reconnaissent pas la loi de la République.
04:19Une marche sur Matignon, même.
04:21Et une marche sur Matignon.
04:22Je l'ai qualifié de trumpisme de gauche.
04:25Pour toutes ces raisons-là, ils ont quitté le champ républicain.
04:28Pour toutes ces raisons-là, je pense que, numériquement,
04:31ils doivent être retranchés du nombre des députés du Bloc de Gauche.
04:34Très clairement.
04:35Et si vos conditions n'étaient pas remplies, Bruno Retailleau ?
04:38Si Emmanuel Macron dit
04:39« Non, non, je ne veux pas que des LR et des macronistes.
04:42Je veux un arc républicain qui aille jusqu'aux socialistes. »
04:45Est-ce que vous prendriez la responsabilité,
04:47et je cite les mots de Franck Louvrier, de Gérald Darmanin,
04:50qui était mon invité aussi hier,
04:52de laisser la gauche arriver au pouvoir en France ?
04:55Les choses sont claires, et je l'ai dit dans la lettre ouverte à Emmanuel Macron.
04:59Si jamais il s'évertuait, il persistait,
05:02et qu'il nommait un ministre de gauche,
05:04la motion de censure tomberait.
05:06Immédiatement.
05:07Immédiatement.
05:08Les choses sont claires.
05:09Je propose une méthode qui est, à mon avis,
05:11la seule à pouvoir tenir dans la durée.
05:14On se décale du jeu politique.
05:16On sort du chaudron de l'Assemblée nationale.
05:19On prend une personnalité.
05:20Et il y en a.
05:21Il y en a en France.
05:22Par exemple, Christine Lagarde, Thierry Breton.
05:25Quelques noms.
05:26Les Français ont besoin d'incarnation.
05:28Je vais vous donner peut-être un nom qui ne peut plus maintenant,
05:30parce qu'il a été Premier ministre, mais Jean Castex.
05:33Avant qu'il ne soit Premier ministre,
05:35il était, donc il ne peut plus être cette personnalité-là.
05:37Mais vous voyez bien...
05:38Rien ne l'empêche.
05:39Oui, mais comme il a été Premier ministre,
05:42il a perdu, si j'ose dire, la qualité de société civile.
05:45Il n'est plus complètement indépendant.
05:47Mais c'est ce profil-là.
05:49Et il y en a sans doute beaucoup plus qu'une dizaine.
05:52Avec un programme.
05:53Parce que moi, je veux bien gouverner
05:55avec M. Cazeneuve ou M. Valls,
05:57mais sur des choses précises.
05:58Je ne veux pas gouverner, moi, avec un gouvernement de gauche
06:01qui voudrait plus d'immigration,
06:03qui voudrait qu'on travaille moins en France,
06:05qui voudrait remettre en cause la filière nucléaire.
06:07Je ne veux pas travailler avec tel ou tel
06:10qui contredirait nos convictions.
06:12Ce n'est pas ça, un gouvernement.
06:13Parce qu'il serait bloqué tout de suite.
06:15Et d'ailleurs, la première épreuve
06:17qu'aura affronté ce gouvernement,
06:18le premier acte législatif,
06:20ce sera le budget à l'automne.
06:21Et là, il y a le mur du budget qui se dresse devant nous ?
06:23Le mur du budget, c'est une falaise.
06:26C'est une falaise parce qu'on est en train de déraper à nouveau,
06:28malheureusement.
06:29On est partis pour avoir encore un record de déficit historique,
06:33plus de 180 milliards d'euros.
06:36Ça veut dire qu'on est à la merci d'une crise financière.
06:38Une crise financière, ce serait des taux qui partiraient,
06:42une dette souveraine qui deviendrait insoutenable
06:45et une crise qui toucherait d'abord,
06:47qui frapperait les Français les plus fragiles.
06:50Le problème, c'est que dans ce budget,
06:51il faut 20 milliards d'euros d'économie.
06:54Si on y met les 20 milliards d'euros d'économie,
06:56est-ce que le RN et tous les députés de gauche
06:59ne vont pas s'additionner
07:01pour déposer une motion de censure ?
07:03Donc le premier risque pour ce gouvernement,
07:05ce sera l'automne et ce sera le risque de la crise financière.
07:09Bruno Retailleau, vous venez d'évoquer le RN.
07:12Près de 11 millions de Français ont mis un bullet
07:15à RN dans les urnes lors du premier tour.
07:18Qu'est-ce que vous dites à ce parti-là ?
07:21Est-ce qu'il doit être exclu de cette coalition républicaine
07:24que vous appelez de vos voeux,
07:25qu'Emmanuel Macron appelle de ses voeux ?
07:27Et à quel titre ?
07:29Moi, je pense qu'il faut entendre ce qu'ont dit les Français.
07:32Je pense qu'au premier tour, les Français
07:34ont porté beaucoup de candidats RN
07:38à un niveau que nous n'avions jamais vu.
07:41Parce que derrière ce message-là,
07:43c'était nous voulons moins d'immigration
07:45et on veut plus de sécurité.
07:47Ce message, on doit l'entendre.
07:49Jamais, moi, je n'ai utilisé l'argument moral
07:52contre le RN.
07:54Toujours, je les ai combattus pour ce qu'ils sont.
07:57Non pas un parti anti-républicain.
07:59D'ailleurs, Emmanuel Macron a reçu à deux reprises,
08:02vous vous souvenez, pour les réunions de Saint-Denis,
08:04le président du RN,
08:06et il lui avait même tressé des couronnes de laurier.
08:09Il faut s'en souvenir, quand même.
08:10Mais j'ai toujours dit que ce parti
08:12n'était pas prêt à gouverner.
08:13Et au deuxième tour, pardon, au second tour,
08:16qu'ont dit les Français ?
08:17Qu'ils ne faisaient pas confiance au RN
08:20pour gouverner la France.
08:21Parce que, on l'a bien vu,
08:22surtout, ils se sont contredits.
08:24Surtout, ils ont changé d'avis.
08:27Sauf sur l'immigration.
08:28Sauf sur l'immigration, et encore,
08:30quand on a passé le texte sur l'immigration.
08:32Vous savez qu'on l'a écrit au Sénat.
08:34Les sénateurs, Rassemblement national,
08:38ont voté contre.
08:39En commission mixte paritaire,
08:41les sept députés et les sept sénateurs,
08:42j'en étais.
08:43J'ai vu le représentant du RN
08:45lutter pied à pied contre les mesures.
08:47Et ensuite, ils l'ont voté.
08:48Vous vous rendez compte ?
08:49Cette inconstance montre
08:51qu'ils ne sont pas prêts à gouverner.
08:53Vraiment.
08:54Bruno Retailleu, les Français sont inquiets.
08:5677% d'entre eux, selon un sondage
08:58CSAC News Europe 1 pour le GDD,
09:00disent leur profonde inquiétude
09:02quant à la situation politique
09:03dans laquelle se trouve leur pays.
09:05Qu'est-ce que vous leur dites ?
09:06Qu'il y a un espoir
09:07que cette crise se résolve,
09:08à un moment ou à un autre,
09:09ou vraiment, on va dans le mur, pour le coup ?
09:11Ah non, mais je veux dire quand même
09:13que le responsable de cette crise,
09:15c'est Emmanuel Macron.
09:17Il a fait une dissolution totalement improvisée,
09:20dans une sorte de bouffée d'orgueil
09:22pour se venger des mauvais résultats
09:24que son mouvement avait accusés
09:26au niveau européen.
09:28Et il nous a proposé justement
09:30une dissolution pour clarifier.
09:32Et au total, cette dissolution
09:34apporte encore plus de confusion.
09:36Et ses propres amis, désormais,
09:38le tiennent à distance.
09:39Édouard Philippe, qu'ils l'accusent
09:41d'avoir dissous la majorité,
09:43avoir tué même sa propre majorité.
09:45Gabriel Attal, son propre premier ministre,
09:47qui prend ses distances, etc.
09:50Donc, on voit bien que le premier fauteur,
09:52si j'ose dire, de troubles,
09:54et celui qui apporte la confusion,
09:56c'est Emmanuel Macron.
09:57Maintenant, on est dans une situation
09:59qui, aujourd'hui, est inédite.
10:01Elle est inestricable,
10:02sur le plan de l'arithmétique.
10:04C'est la raison pour laquelle, je le redis,
10:06certains voulaient la coalition
10:08entre les centristes d'Emmanuel Macron,
10:10les macronistes et LR.
10:12Mais ça, ça fait quoi ?
10:13Ça fait 220-225 voix.
10:15On est loin du compte de la majorité absolue.
10:17La majorité absolue, c'est 289 voix.
10:19Donc, qu'est-ce qui se passerait ?
10:21Ce qui se passerait, c'est que ce gouvernement
10:23tomberait quasiment à la première minute.
10:25C'est pour ça que je propose, moi,
10:27de me décaler et d'avoir un profil,
10:29précisément, qui sera plus acceptable
10:31par un spectre plus large
10:33de partis politiques
10:35à l'Assemblée nationale.
10:37Avec certaines conditions, on les a entendues.
10:39Bruno Retailleu, vous êtes président du groupe LR au Sénat.
10:41Est-ce que les Républicains sont morts ?
10:44Qu'est-ce que vous allez reconstruire ?
10:46Est-ce que vous parlez, ce matin,
10:48au nom de votre nom, au nom de Gérard Larcher,
10:50du groupe LR au Sénat, au nom de Laurent Wauquiez,
10:52au nom d'Aurélien Pradié,
10:54tous ceux qui ont des voix dissidentes,
10:56à droite ?
10:58Ah non, mais là, vous citez des gens.
11:00Il y en a un qui a une voix dissidente.
11:02C'est monsieur Pradié.
11:04J'ai compris, d'ailleurs, qu'il voulait quitter LR.
11:06Très bien. Moi, je n'oblige personne.
11:08Mais LR, c'est mort ?
11:10Non, justement, non. Je pense précisément...
11:12Tu n'es pas d'accord avec Laurent Wauquiez ?
11:14Non. Alors, LR, je l'ai dit,
11:16la marque est morte.
11:18Quand je me suis présenté, d'ailleurs, contre Éric Ciotti,
11:20dans les primaires,
11:22pour un terme, pour diriger le parti,
11:24je portais cette idée que c'était
11:26un astre mort, que la marque était morte,
11:28qu'il fallait tout refonder.
11:30J'en suis absolument persuadé. Mais quand je veux dire
11:32qu'il y a un espoir pour nous,
11:34c'est que quand je regarde la campagne
11:36récente, personne n'a porté ce que
11:38nous portons. Nous, on porte
11:40cette double idée, d'une liberté pour l'économie,
11:42mais aussi d'une très grande fermeté sur le régalien,
11:44pour l'autorité, pour une révolution pénale,
11:46pour que les délinquants soient
11:48vraiment punis, pour qu'on maîtrise
11:50l'immigration, que le travail paye
11:52beaucoup plus que l'assistanat, que l'école
11:54transmette un héritage dont on est fier,
11:56on est fier des Français.
11:58Moi, je me sens profondément patriote.
12:00Seule la droite, le Rassemblement National, par exemple,
12:02porte cette idée du régalien,
12:04et encore avec une partie
12:06un peu girouette, comme je l'expliquais tout à l'heure.
12:08Mais ils ne portent pas cette idée de la liberté
12:10en matière d'économie. Ils veulent plus de dépenses
12:12et plus d'impôts.
12:14Mais c'est ce qui est en train de miner et d'affaiblir
12:16et d'appauvrir la France et les Français.
12:18Seuls, nous portons cela. Simplement,
12:20nous, on doit être modeste.
12:22Et reconnaître les erreurs passées ?
12:24Faire un droit davantage ?
12:26Faire un droit davantage, absolument.
12:28Mais surtout, inventer des idées nouvelles.
12:30Se transformer complètement. Moi, je suis heureux
12:32que Laurent Wauquiez ait pris la tête
12:34du groupe à l'Assemblée Nationale,
12:36parce que, d'abord,
12:38il est talentueux,
12:40mais il a montré qu'il était courageux.
12:42Il a quitté quand même une grande région.
12:44Ce n'est pas rien d'être président d'une région
12:46avec des millions d'habitants pour s'engager
12:48dans un combat dont l'issue était
12:50très incertaine. Et donc,
12:52avec Laurent Wauquiez, nous allons refonder
12:54totalement un parti de droite.
12:56Un grand parti de droite, populaire,
12:58capable de battre la gauche. Parce que ce que je vois
13:00revenir, c'est aussi un motif d'espoir.
13:02Moi, j'ai combattu le tripartisme
13:04qu'a imposé Emmanuel Macron, c'est-à-dire
13:06un grand bloc central, deux ailes radicales.
13:08Ça, c'est la mort de la démocratie.
13:10On le voit aujourd'hui, et de la Vème République,
13:12parce que ça impose le fait minoritaire.
13:14Quand vous découpez en trois un paysage politique,
13:16vous n'avez pas de majorité absolue.
13:18Moi, je suis pour le retour du clivage
13:20droite-gauche. C'est plus apaisant
13:22et on va reconstruire, bien sûr,
13:24ce grand parti de droite qui sera demain capable
13:26de donner un espoir, une espérance
13:28et de battre la gauche.
13:29Avec un candidat naturel qui se nomme Laurent Wauquiez
13:31pour 2027.
13:32Non, l'urgence, encore une fois,
13:34pour l'instant, c'est de
13:36reconstruire un grand parti politique de droite.
13:38Il y a aussi l'élection
13:40de la présidence de l'Assemblée nationale
13:42la semaine prochaine.
13:44On ne sait pas jusqu'à quand le gouvernement
13:46de Gabriel Attal sera en poste.
13:48Est-ce que ces ministres élus députés
13:50pourraient voter dans le cadre de
13:52cette élection de la présidence importante
13:54de l'Assemblée nationale ?
13:55Je pense que le gouvernement est en train de faire
13:57une erreur juridique assez grave.
13:59Je suis d'accord sur ce point
14:01qu'Emmanuel Macron présente dans la lettre
14:03où il dit « je vais finalement accepter
14:05la démission du gouvernement de Gabriel Attal
14:07et il restera en place,
14:09ce sera un gouvernement démissionnaire
14:11chargé d'expédier les affaires courantes,
14:13c'est normal, il y a les Jeux olympiques,
14:15Paris olympique qui arrive, c'est parfaitement naturel.
14:17Mais si ces ministres,
14:19qui resteront quand même ministres, démissionnaires certes,
14:21mais ministres, s'imaginent qu'ils pourront
14:23être aussi députés et voter
14:25à l'Assemblée nationale comme députés,
14:27ils devraient relire
14:29la loi organique qui impose
14:31de faire un choix, où on est ministre,
14:33où on est député. Il y a une incompatibilité
14:35entre les deux et je pense
14:37qu'aujourd'hui, je ne sais pas si le gouvernement
14:39a travaillé cette question juridique, mais c'est un vrai problème.
14:41Je sais qu'eux, la Macronie,
14:43ils ont besoin, il y a 17 ou 18
14:45ministres qui sont dans ce cas-là et ils ont
14:47besoin de ces voix-là pour élire
14:49le ou la président de l'Assemblée nationale.
14:51Qu'ils fassent bien attention à respecter
14:53les règles de droit. Mais on sait bien qu'un ministre ne peut pas
14:55démissionner sans l'accord du président de la République aussi.
14:57Oui, mais je pense
14:59qu'ils sont d'accord là-dessus. Je crois
15:01que ce que la gauche, d'ailleurs, et d'autres
15:03avaient mal pris, c'est qu'il n'y ait pas
15:05eu, justement, d'acceptation
15:07de la démission du gouvernement de Gabriel Attal,
15:09puisque au lendemain du second tour,
15:11Gabriel Attal avait présenté sa démission
15:13au président de la République, qu'il avait refusé.
15:15Non, la démocratie, on tire les conséquences
15:17d'un vote, ils ont perdu, il doit y avoir
15:19un gouvernement démissionnaire. Qu'il reste en place
15:21pour les Jeux olympiques et par olympique,
15:23ça me paraît naturel, mais quand même
15:25qu'on respecte le droit, l'état de droit
15:27en France. Merci. Bruno Retailleau,
15:29c'était votre grande interview sur CNews et sur Europe.

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