Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis, était l’invité de #LaGrandeInterview de Romain Desarbres dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00C News, il est 8h12, bienvenue à tous, tout de suite, c'est la grande interview avec Eric Coquerel.
00:06Bonjour Eric Coquerel, bienvenue sur C News et sur Europe, vous êtes député de la France Insoumise de Seine-Saint-Denis et président de la commission des finances à l'Assemblée Nationale.
00:32On va parler de François Bayrou, on va parler du gouvernement, on va parler des retraites et du budget, évidemment.
00:36Je voulais vous parler tout d'abord de Mayotte. Emmanuel Macron est à Mayotte, dialogue franc, parfois tendu ces dernières heures avec des Mahorais.
00:44Le président de la République leur a dit, pour défendre l'action de la France, qu'il n'y avait pas un endroit de l'océan Indien où on aidait autant les gens. Est-ce qu'il n'a pas raison ?
00:52Il les a même engueulés, je cite, parce que vous êtes content d'être en France, parce que vous n'étiez pas en France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde.
00:59Par rapport à des gens dont le département vient d'être rasé, dans laquelle probablement il y a au moins 1 000 morts et malheureusement, on pense que le bilan va augmenter.
01:11Par rapport à des gens qui, pour l'instant, quand ils font la queue pendant deux heures, reçoivent deux bouteilles d'eau, une boîte de sardines, une boîte de thon et une boîte de tomates.
01:21D'accord ? Je trouve que cette déclaration, si vous voulez, elle est complètement indécente. Voilà. Je pense qu'Emmanuel Macron n'est pas à la hauteur, une fois de plus, de la situation.
01:30Il faut comprendre que sur Mayotte, à la fois il y a une très grande pauvreté, vous le savez, c'est-à-dire qu'avant même le cyclone, il y a une situation qui est absolument dramatique.
01:4170% de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté. Le rapport du nombre de médecins par rapport à la population est infiniment plus faible que sur le territoire.
01:51Il y avait déjà des problèmes d'approvisionnement d'eau, important, c'est pas le cyclone qui les a apportés, et que quelqu'un arrive en disant à des gens qui sont frappés ainsi
02:00bah écoutez, en fait, en réalité, mais de quoi vous plignez-vous ? Vous seriez ailleurs, ça serait encore pire. En plus de ça, pour un pays qui aujourd'hui, et ça, ça pose les problèmes de prévention, de réparation,
02:12partout en France, mais y compris dans les départements d'outre-mer, des catastrophes naturelles, il y a un manque manifeste de moyens, là pour l'instant, pour les acheminer, pour les mettre en adéquation avec le problème.
02:28Eric Coquerel, les Mahorais vivent dans des conditions dramatiques à cause de l'immigration qui est totalement incontrôlée sur l'île de Mayotte, l'archipel de Mayotte.
02:39Qu'est-ce qu'il faut faire pour réduire l'immigration incontrôlée, l'immigration illégale ?
02:47Le problème principal de Mayotte, c'est pas cette question-là. Je ne dis pas qu'elle n'existe pas, je vais y venir après. Elle est posée, et vous le savez, par rapport à une problématique géostratégique par rapport aux Comores,
03:00qui n'ont jamais reconnu, comme l'ONU d'ailleurs, que Mayotte soit un département français et ne soit plus intégré à leur territoire. Je vous propose de ne pas rentrer dans ces discussions, mais c'est ça le contexte.
03:10Mais la question n'est pas là, c'est qu'en termes de moyens humains, en termes de moyens sanitaires, en termes de traitement de ces populations, Mayotte n'a pas, comme souvent les départements d'outre-mer,
03:22mais à Mayotte, ça se pose de manière encore bien plus importante qu'ailleurs, Mayotte n'a pas le traitement de n'importe quelle autre partie du territoire français. C'est ça la réalité première.
03:32– Ça veut dire que vous appelez à faire respecter la loi, à expulser les immigrés en situation...
03:37– Non, j'appelle à ce que l'égalité sur laquelle ont le droit tous les citoyens et les citoyennes françaises soit appliquée partout, sur tous les territoires, y compris à Mayotte, et ce n'est pas le cas.
03:47Et j'appelle aussi une deuxième chose, c'est que sur la question des catastrophes naturelles liées notamment au réchauffement climatique, parce que ce cyclone est lié pour une grande part,
03:56vu le réchauffement des eaux, aux catastrophes climatiques, il va y en avoir d'autres, j'appelle à ce qu'on prenne enfin des mesures qui étaient promises par M. Macron depuis 2018,
04:05pour mettre les moyens, pour anticiper, réparer, quand les choses ont lieu, ce n'est pas le cas.
04:12Et sur Mayotte, par exemple, si vous me parlez d'une solution sur la question des personnes qui arrivent à Mayotte, on pourrait faire en sorte que Mayotte,
04:20quand les gens arrivent sur le territoire et reçoivent des papiers pour y rester, ils puissent aussi aller sur le territoire hexagonal, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
04:28Donc tout le monde se concentre sur Mayotte.
04:30Parce que ça augmenterait l'attractivité et ça augmenterait cette immigration illégale pour toutes ses conséquences.
04:35Oui, ça réglerait au moins la question pour Mayotte, donc c'est aussi une des solutions concrètes qui pourraient être mises sur la table.
04:41Emmanuel Macron veut une loi spéciale pour Mayotte. Chaque fois qu'on veut qu'un dossier aille vite en France, on parle d'une loi spéciale pour s'épargner, pour s'éviter tous les blocages.
04:52De toute façon, il va falloir, parce qu'il va falloir dégager de l'arbre. De toute façon, il va falloir une loi spéciale d'urgence, c'est assez clair.
04:58Mais vous avez raison de dire, pourquoi on fait une loi spéciale ? Parce qu'on n'a pas anticipé avant.
05:03Je reviens sur ce que j'ai dit tout à l'heure. Emmanuel Macron avait promis une grande loi sur les catastrophes naturelles en 2018.
05:09Elle n'a pas eu lieu. Il y avait eu une commission interministérielle sur l'effet des catastrophes naturelles sur les climatiques, sur les outre-mer.
05:20Ça a été abandonné, il a été dégagé. On a fait, nous, une commission d'enquête à l'Assemblée.
05:25Elle a été sabotée, qui concluait en plus, ce qu'il y aurait vu justement, sur le problème spécifique à Mayotte, d'effet de problématiques de type cyclone, etc.
05:34Donc, si on avait anticipé avant, on ne serait peut-être pas dans la situation aussi catastrophique que dans laquelle aujourd'hui se retrouvent les habitants de Mayotte.
05:43Parce que c'est d'abord eux, en premier lieu, qui sont dans cette situation.
05:46Éric Coquerel, invité de la grande interview CNews Europe 1, ce matin.
05:50François Bayrou espère un gouvernement avant Noël. En clair, avant mardi-midi, parce que le réveillon de Noël, c'est mardi soir.
05:56Ça serait une bonne nouvelle ?
05:59Bonne nouvelle ou pas ?
06:01Non, je vais vous répondre. La bonne nouvelle, ce serait que M. Macron respecte le suffrage universel, arrête de nommer des gouvernements minoritaires pour appliquer une politique minoritaire.
06:09Dans n'importe quelle démocratie au monde, on n'assiste pas à ce qui se passe.
06:13M. Macron, il a été battu aux européennes, aux législatives.
06:17On peut dire aussi qu'il a été encore battu par la motion de censure sur le gouvernement Barnier, qui le concerne aussi.
06:22Et qu'est-ce qu'il fait ? Il renomme un gouvernement fait pour appliquer sa politique.
06:27Ce gouvernement-là, je ne sais pas s'il sera nommé avant Noël, mais il ne terminera pas l'hiver. Pas plus que M. Barnier n'a passé l'hiver.
06:35Alors, ça, on verra. L'avenir le dira.
06:38L'avenir le dira, mais c'est bien d'avoir des... Vous savez, dès fin août, j'ai dit que le gouvernement Barnier ne passerait pas l'hiver.
06:43Vous pouvez regarder à peu près tous les passages médias. Je vous dis que le gouvernement Bayrou ne terminera pas l'hiver pour les mêmes raisons.
06:48Alors, en attendant, François Bayrou a lancé une offre publique de participation au gouvernement.
06:53Vous l'avez entendu. À tout le monde, sauf à vous et au Rassemblement national.
06:58Vous auriez aimé être convié hier à la réunion ou pas ? Vous avez regretté de ne pas y être allé ?
07:02Non, non. Je trouvais que, franchement, la façon de délimiter un périmètre pour faire en sorte de ne pas inviter le Rassemblement national et les filles n'étaient pas très élégants.
07:11Les gens qui ont pris des responsabilités, je ne sais plus, il a dû dire dans les 20 ans.
07:15Mais non, on n'y aurait pas été pour de bonnes raisons. C'est que nous, nous n'avons rien négocié.
07:19Allez voir le Premier ministre une fois qu'il aura défini son gouvernement, etc. Il n'y a aucun problème.
07:23Mais nous, on ne va pas rentrer dans des accords quelconques de coalition ou d'accords de non-censure avec un gouvernement qui va appliquer une politique minoritaire
07:32et à laquelle nous avons évidemment le droit de nous opposer.
07:35Et même, j'allais dire, ce n'est pas le droit, c'est le devoir que nous ont donnés les électeurs en votant pour nous.
07:40Éric Coquerel, François Bayrou dit je trouverai les moyens de les faire participer au travail que nous avons à faire, vous et le Rassemblement national.
07:47Vous allez participer ?
07:49Excusez-moi, mais ça veut dire quoi participer au travail ?
07:53Vous croyez qu'aujourd'hui, il est vraiment en état de dire ça ?
07:58Ce que j'observe, c'est que même nos collègues, les groupes du NFP qui y vont, ils ne leur donnent rien.
08:05C'est-à-dire qu'ils y vont pour dire d'une côté on est prêt éventuellement à négocier, etc.
08:09Il n'y a rien de rien. Abrogation de la réforme des retraites, les socialistes disent bon allez le gel ça suffira.
08:14Non, pas de gel.
08:16On va reprendre la réforme des retraites.
08:19Vous me parliez de Père Noël, mais là c'est vraiment croire au Père Noël que dans neuf mois, quand M. Bayrou ne sera plus Premier ministre,
08:25parce que là je vous fais tous les paris que vous voulons, on va reprendre une discussion, et bien que c'est pour gagner du temps.
08:30Le 49-3 par exemple, les socialistes disent on pourrait faire un accord, pas de 49-3, pas de motion censure.
08:35Qu'est-ce que dit M. Bayrou ? Il dit non, pas de 49-3, sauf en cas de contrainte sur le budget.
08:40Autrement dit, il fera le 49-3.
08:42Donc vous voyez bien qu'en réalité, il n'y a rien à négocier, parce que M. Bayrou est nommé pour continuer la politique économique et budgétaire de M. Macron.
08:49Donc je dis à mes camarades du Nouveau Front Populaire, bon, il faut peut-être que maintenant on se resserre les coudes et qu'on se prépare à censurer ce gouvernement.
08:58Quelles sont vos relations avec le Parti Socialiste ?
09:01A l'Assemblée, j'ai des bonnes relations.
09:03Vous parlez de vos camarades du Nouveau Front Populaire ?
09:06A l'Assemblée, vous savez, on vote 95% des mêmes textes depuis des mois, on a censuré le gouvernement, on a transformé le budget.
09:12Et donc nous avons des relations, bon après ça dépend, pas forcément avec tous, mais on a des bonnes relations.
09:17Et vous verrez qu'ils vont nous rejoindre pour la censure, j'en suis à peu près persuadé.
09:21Sur le budget, il va falloir faire des économies.
09:24La France est surendettée, 3200 milliards d'euros de dettes.
09:27Tiens, vous êtes président de la Commission des Finances, c'est inquiétant par 3200 milliards d'euros de dettes ?
09:31Vous dites ça se gère.
09:32Là en deux minutes ?
09:33Non, ce qui est inquiétant, on n'a pas 3200 milliards de dettes.
09:39Ah, c'est une nouvelle ça ?
09:41Oui, parce que c'est 3200 milliards, c'est comme si je vous disais, vous empruntez pour une maison pendant 15 ans,
09:46et à l'instant T, vous avez deux dettes, l'équivalent à rembourser de votre emprunt sur 30 ans.
09:52Cet emprunt, il est sur 8 ans et demi, donc en gros, on est endetté à peu près à 300 milliards en réalité par an.
10:00Ce qui est important de dire, c'est la charge de la dette.
10:02La charge de la dette augmente, c'est vrai que c'est un problème, c'est-à-dire ce qu'on paye comme intérêt.
10:05Une soixantaine de milliards d'euros cette année.
10:07En PIB, elle ne va pas beaucoup autant augmenter que ça, c'est ce qu'il faut regarder, mais elle augmente.
10:11Moi, ce qui m'inquiète, ce n'est pas tant ça.
10:13Qu'un État fasse de la dette pour investir sur les grands équipements en matière écologique, ça va.
10:18Qu'un État fasse de la dette pour payer les cadeaux fiscaux aux plus riches comme on l'a fait,
10:22parce que le problème de la dette en France, c'est un manque de recettes.
10:25Un manque de recettes qui a bénéficié essentiellement aux ultra-riches et aux très grandes entreprises.
10:29Ça, c'est un problème.
10:30On n'a plus les moyens, en termes de déficit et en problématique aussi, de pouvoir investir.
10:35Par exemple, sur la question écologique, on parlait de Mayotte.
10:37On n'a plus les moyens de faire des cadeaux fiscaux aux plus riches.
10:39La présidente de la région Loire-Atlantique, Christelle Morrencet, a été menacée
10:44parce qu'elle a fait voter un budget non pas avec 40 millions d'euros d'économie,
10:49comme on le lui demandait, mais avec 100 millions d'euros d'économie.
10:53Des subventions disparaissent, ce qui visiblement ne fait pas plaisir à quelqu'un,
10:58à des individus qui le menacent, qui visiblement bénéficient de ces subventions.
11:03Comment expliquez-vous que ça suscite autant de violence ?
11:06Je ne connais pas son cas.
11:08C'est la présidente de la région Loire-Atlantique.
11:11D'accord, qui est menacée parce qu'elle a baissé les subventions.
11:13Oui.
11:14C'est compliqué de faire des économies, de réduire les dépenses publiques en France ?
11:18Oui, parce que les dépenses publiques se réduisent depuis maintenant 2017 par rapport au PIB.
11:23Contrairement à ce qu'on croit, il faut bien comprendre que les dépenses publiques baissent.
11:27Et le problème, c'est que les recettes baissent.
11:30Donc oui, c'est compliqué parce qu'on touche à l'os.
11:32Quand on baisse les dépenses publiques, après, par exemple,
11:35on se retrouve avec des manques de moyens pour aller aider, par exemple, Mayotte.
11:38Voilà, c'est très clair, c'est concret.
11:40Quand on baisse les dépenses publiques, on se retrouve avec moins de soignants à l'hôpital.
11:44Quand on baisse les dépenses publiques, on se retrouve avec trop d'élèves dans chaque classe, etc.
11:48Donc voilà le problème que nous avons.
11:50Et c'est pareil pour les collectivités à qui on demande de faire des efforts
11:53et en même temps, on leur demande d'investir pour l'écologie.
11:58Je crois que la solution n'est pas de continuer à maigrir l'État, à maigrir les services publics,
12:04à maigrir la dépense publique qui est aussi une recette pour l'économie.
12:08Je pense qu'il faut aller chercher l'argent, là où il a été emmagasiné à hauteur de centaines de milliards depuis 2017.
12:13Pour faire l'État plus efficace.
12:15Si on regarde les comparaisons de gestion au général privé, l'État, c'est pas vrai.
12:21L'État est efficace.
12:22Par exemple, est-ce que vous savez que la sécurité sociale, en termes de gestion,
12:25coûte moins cher que les assurances privées aux États-Unis ?
12:28Voilà, les comparaisons ont été faites.
12:30Donc moi, je ne veux pas rentrer dans cette considération-là.
12:33Je vois bien quel est l'objectif.
12:34L'objectif, c'est de dire qu'il faut toujours moins de dépenses publiques,
12:37il faut moins de services publics pour faire notamment en sorte qu'une partie d'entre eux soit privatisée,
12:41que les gens qui ont les moyens puissent aller justement se les payer.
12:45Bon, moi, ce n'est pas mon style de société.
12:46Je pense que ce n'est pas par là qu'il faut partir.
12:48Il faut partir par le fait de reprendre, encore une fois, mais c'est important.
12:52Est-ce que vous savez que les 500 plus grandes richesses de ce pays,
12:56je suis sûr que vos auditeurs ne le savent pas,
12:58les 500 plus grandes richesses de ce pays,
13:00elles ont vu leur part dans le patrimoine doublée depuis 2017.
13:04Elles avaient 20% du patrimoine national.
13:06Aujourd'hui, elles ont 42% du PIB.
13:08C'est quelque chose d'absolument hallucinant.
13:10Donc, c'est cela qu'il faut aller chercher et ça nous permettra de baisser le déficit et d'investir.
13:15C'est ce qu'on avait proposé d'ailleurs.
13:17C'est une bonne nouvelle qu'il y ait des gens qui s'enrichissent en France,
13:20qui payent des impôts et qui fassent tourner l'économie.
13:22Heureusement qu'il y a des grandes entreprises en France.
13:24Il en faudrait plus.
13:25Donc, prenons ce que vous venez de dire.
13:28Les 174 milliards d'euros de ce pays,
13:30mais attendez, écoutez-moi, les 174 milliards d'euros de ce pays,
13:32est-ce que vous savez qu'ils payent moins de 2% d'impôt sur le revenu ?
13:35C'est une étude IPP Bercy.
13:38Est-ce que vos auditeurs trouvent normal,
13:40notamment ceux qui sont assujettis aux plus hautes tranches du revenu,
13:44que des gens payent moins de 2% alors qu'ils sont milliardaires dans ce pays ?
13:48C'est absolument anormal.
13:50C'est là-dessus qu'il faut rétablir une égalité à la fois fiscale,
13:54mais en même temps aller chercher les moyens,
13:56parce que ces gens-là, ce n'est peut-être pas complètement normal,
13:58ils aient vu leur fortune passer de 600 milliards à 1 100 milliards,
14:02leur patrimoine, depuis 2017.
14:05Et je crois que chacun pourra le comprendre.
14:07Et c'est de l'argent qui nous manque, à tous.
14:09Hier, François Bayrou a affirmé vouloir que Bruno Retailleau reste au gouvernement.
14:14Qu'est-ce que vous avez pensé de la méthode de Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur ?
14:18Avec le gouvernement Bardin ?
14:21D'utiliser le vocabulaire de l'extrême droite pour justifier son action,
14:24ça me pose un problème, si vous voulez.
14:26Parler des Français de papier, qui est un propos maurassien,
14:29et qui est un propos qui, jusqu'à maintenant, a été développé à l'extrême droite,
14:33c'est un souci dire que l'État de droit, pour lui,
14:35je ne sais plus quelle formule avait été utilisée,
14:37mais enfin, relativiser ça, c'est un souci quand vous êtes ministre de l'Intérieur.
14:41Donc voilà, je trouve que son action, heureusement,
14:43et j'espère que ce sera le cas, il n'a pas eu le temps d'y rester longtemps,
14:46mais c'est celle...
14:47D'ailleurs, monsieur Giacomelli, il a dit,
14:49il a dit, je céderai volontiers mon poste de porte-parole du Rassemblement national.
14:54Il est soutenu par les Français, Bruno Retailleau.
14:56Qu'est-ce que vous en savez ?
14:57Dans les sondages.
14:58Dans les urnes, non.
14:59Dans les urnes, il fait partie du parti qui a eu le plus mauvais résultat
15:02dans les deux élections à l'Islati.
15:03Je vous le rappelle, c'est d'ailleurs un problème.
15:04C'est-à-dire que les perdants, aujourd'hui,
15:06on veut faire en sorte qu'ils continuent à gouverner le pays
15:09sur une politique qui est perdante.
15:11C'est un peu problématique d'un point de vue démocratique.
15:13Le militant islamiste Elias Dimzalen a été condamné à 5 mois de prison avec sursis
15:18pour avoir appelé Alinti Fada dans les rues de Paris et en banlieue.
15:23Comment jugez-vous cette peine ?
15:245 mois de prison avec sursis...
15:25Je n'ai pas de commentaire spécial.
15:27Vous n'avez pas de commentaire ?
15:28Non, non.
15:29Moi, j'ai déjà dit qu'appeler Alinti Fada à Paris, je ne voyais pas le sens.
15:33Même appeler de l'extérieur Alinti Fada aux Palestiniens,
15:36c'est aux Palestiniens de décider s'ils sont dans la position de pouvoir se soulever.
15:40Et malheureusement, vu le génocide en cours, je crains que ce ne soit pas le cas.
15:44À Paris, je ne vois pas tellement le sens.
15:46C'est une question de sens.
15:47Oui, ça n'a pas de sens.
15:49Appeler Alinti Fada à Paris, ça n'a pas de sens.
15:52Donc, je ne suis pas d'accord avec ça.
15:55Par contre, il me semble plus important, si vous voulez consacrer quelques secondes à ça,
15:59de voir qu'il y a une nouvelle association internationale des droits de l'homme
16:02qui reconnaît le génocide en cours à Gaza.
16:04Ça, ça me semble plus important.
16:05Et ça, ça devrait être condamné, y compris pour les gens qui en France
16:09en sont les soutiens et les complices, notamment dans leurs déclarations.
16:12Éric Coquerel était l'invité de la grande interview CNews Europe 1 ce matin.
16:16Merci à Éric Coquerel d'être venu ici.