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00:00— C'est beaucoup de choses. On est à 5 ans de la première irruption du Covid-19. Et on sait tout ce qui s'est passé. On va pas revenir là-dessus.
00:11Mais voici la confession, une confession d'une infirmière libérale qui avait été condamnée à 4 mois de prison avec sursis,
00:191 000 € d'amende et à l'interdiction de désercer pendant 18 mois. Et voici pourquoi. Écoutez-la.
00:26— Donc je suis Élodie. J'ai 39 ans. Je suis mère d'une enfant qui a 4 ans, Jeanne, en couple avec son papa.
00:34Je suis de Bordeaux. Et je suis infirmière de métier, infirmière libérale pendant le Covid.
00:41Et quand les obligations d'injection dites vaccinales s'imposent à nous, je peux pas m'y accorder du tout.
00:51Je peux pas répondre à ces obligations. Et je me dis qu'est-ce que je fais, parce que je suis pas hospitalière à ce moment-là.
00:59Je suis en libérale. Et je peux pas abandonner mes patients. Je peux pas abandonner mes associés. Je peux pas abandonner mon poste.
01:06Il y a un peu un truc qui dit t'abandonnes pas ton poste s'il n'y a pas de raison valable. Et puis t'injectes pas un produit que tu connais pas.
01:13Donc comment je fais, en fait ? On n'a pas trop de solutions qui sont proposées à nous.
01:20Et me suspendre et quitter mon poste, je peux pas m'y accorder non plus. Et donc je décide de faire des faux passes vaccinaux.
01:29D'abord pour moi, pour honorer ce besoin de rester dans le lien professionnel et humain.
01:37Et puis ensuite, assez rapidement, pour d'autres personnes, pour à peu près les mêmes raisons.
01:41Soit conserver son emploi, mais pour honorer l'emploi, pas par nécessité. Vraiment pour honorer l'emploi.
01:50Une vocation profonde, en fait.
01:52Voilà. Et puis ça va être aussi des faux passes pour maintenir le lien familial.
01:57Aller voir une personne âgée en structure, prendre un billet d'avion pour aller voir un parent souffrant à l'île de la Réunion.
02:04Des exemples comme ça.
02:06Donc je m'engage.
02:08Et pourquoi je suis ici, en fait ? Parce que j'ai été dénoncée par mes associés à l'époque.
02:14Et il s'en est suivi tout un tas de procédures juridiques.
02:19Un lynchage personnel énorme.
02:23Et je suis là, je crois, pour commencer un petit peu à témoigner de cette histoire.
02:28Parce que je suis loin d'être la seule à avoir fait ce choix-là.
02:33Et c'est vrai que jusque-là, je pense qu'on nous a pas trop entendu.
02:36En fait, on a beaucoup entendu les soignants suspendus.
02:39Mais les soignants qui ont choisi finalement de trouver une solution pour, je dirais, maintenir le lien,
02:45on nous a très peu entendu jusque-là.
02:48Voilà. Très peu entendu jusque-là.
02:51Alors c'est très intéressant.
02:52Quel que soit ce qu'on peut penser, et je comprends très bien,
02:55chacun peut penser, il dit, oui, enfin, elle a contrevenu à la loi,
02:59elle a contrevenu aux ordres qui ont été donnés,
03:03elle mérite d'être condamnée à la prison,
03:07mille francs d'amende, interdiction d'exercice pendant 18 mois,
03:10parce qu'elle avait fourni des faux passes.
03:13Et effectivement, elle, donc, elle n'a pas été suspendue,
03:17elle a continué, comme des centaines et des milliers,
03:21et même pour voir, des dizaines de milliers de soignants,
03:24qui ont considéré qu'il n'y avait pas un passé par, effectivement, l'injection,
03:31elles trouvaient en leur âme et conscience que ce n'était pas ça,
03:35et elles ont fait, effectivement, des faux passes,
03:38elles ont fait, peut-être, certains médecins, des faux certificats, je ne sais pas.
03:43En tout cas, c'est vrai qu'on les a très peu entendus,
03:46ces gens qui ont voulu garder, elle dit très très bien, garder l'honneur des soins, garder les soins.
03:52Alors, est-ce qu'effectivement, ceux qui sont absolument adversaires de sa démarche,
03:57disent oui, il nous a contribué à, peut-être, vers mourir des gens,
04:01et d'autres, et beaucoup d'autres, disent non, non, on n'a pas contribué,
04:05on a essayé, en toute conscience, de continuer à soigner,
04:10mais de contrevenir à tel ou tel mot d'ordre ou loi.
04:14C'est une vraie question, elle est ouverte, nous n'avons pas, nous, à nous prononcer,
04:19nous avons simplement, ou faire entendre, un témoignage, comme cette infirmier libéral,
04:25et nous connaissons tous, effectivement, dans nos entourages,
04:28des infirmières, des employés de pharmacie, des soignants et des soignantes,
04:34qui ont exercé comme ça, en estimant qu'il y avait un vrai conflit,
04:38en voulant rester, évidemment, en voulant travailler encore, et on peut comprendre,
04:42on sait ce qui s'est passé avec les soignants suspendus,
04:44mais en voulant travailler, mais en même temps, en refusant d'obéir à ce qu'elles considéraient
04:49comme contraire à leur conscience.
04:52Voilà, c'est un témoignage, on voulait vous le donner, à très très vite.