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00:00On va parler de ce continuum, de cette terrible série, parce qu'on a connu évidemment le drame de Thomas,
00:07il y a ensuite celui d'Elias, et malheureusement c'est une série qui est trop longue à énumérer.
00:13Les politiques affirment à chaque fois l'Inde à Kébab qu'ils ne laisseront rien passer.
00:16Aujourd'hui, le garde des Sceaux va recevoir les parents d'Elias, mais que peut-il leur dire ?
00:22Qu'est-ce qu'un responsable politique aujourd'hui, face au drame abyssal de parents qui ont perdu un enfant,
00:28tuer l'ardet de coup de couteau, peut promettre ?
00:31Il ne peut absolument rien promettre, on va se dire les choses, parce qu'un, ils n'en ont pas les moyens,
00:35et deux, ils ne mettent pas en oeuvre ces moyens.
00:37Ils sont bloqués en... Alors déjà, souvent quand j'entends, je vous avoue que c'est assez effrayant,
00:42parce que beaucoup de nos concitoyens pensent la même chose, mais quand on entend des politiques,
00:46ils seront lourdement sanctionnés, nous ne les laisserons pas s'en sortir.
00:49En fait déjà, un, il y a l'indépendance de la justice, donc le politique là-dessus n'a absolument pas son mot à dire.
00:54La seule chose sur laquelle le politique peut agir, c'est la prévention, éviter que les événements arrivent.
00:58Et donc à chaque fois qu'un événement de ce type arrive, la seule chose que le politique devrait dire,
01:02c'est nous avons failli et nous devons travailler à faire en sorte que ça n'arrive plus.
01:05Nous avons failli.
01:06Oui, bien sûr, nous avons failli.
01:07Donc faillite collective.
01:08Bien sûr, c'est une faillite. Vous savez, quand des faits qui portent atteinte à des enfants dans un pays aussi pacifié,
01:13aussi riche, aussi développé que le nôtre, arrivent, c'est qu'il y a une faillite collective.
01:18Alors oui, l'humain est capable du pire et du sordide, mais comment est-ce que des individus qui sont connus
01:23dans les services de police et de justice parviennent à commettre des faits pareils
01:26sans qu'ils n'aient été sérieusement pris en charge, sans que les moyens n'aient été mis en oeuvre ?
01:31Vous savez, j'avais écrit pour le journal Le Parisien à l'occasion des 80 ans de cette rédaction
01:37un article pour lequel j'avais auditionné un docteur, un professeur des services psychiatriques de la PHP.
01:44Et pourquoi j'avais tenu à écrire cet article ? Parce que je disais qu'à chaque fois qu'il y a un événement
01:49au bout duquel on découvre que le profil de l'auteur fait place à des troubles psychiatriques,
01:56eh bien on est tous émus de découvrir la mort, mais personne ne s'interroge
02:00sur comment cet individu a pu se retrouver dans la rue et commettre ce fait.
02:04Et en fait, je pense que c'est une question générale, la question de la justice,
02:08de la coercition, de la sanction, mais également de la prise en charge psychiatrique.
02:11On ne peut pas, d'un côté, dire qu'à longueur de temps, on ne pouvait rien y faire,
02:14il souffre de troubles psychiatriques, et en même temps fermer des liens psychiatriques.
02:17Ça n'a pas de sens.