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00:00Monsieur le Président de l'Assemblée nationale, messieurs les ministres, chers collègues,
00:14je voudrais dire que ces deux projets de loi, étant une transposition des dispositions
00:19communautaires, n'appellent pas de ma part de remarques particulières. Cependant, ça
00:26devrait nous frapper et être symptomatique de l'état de fonctionnement de notre Assemblée
00:32nationale que l'on soit au projet de loi numéro 01 et 02 alors même qu'on est à
00:38la mi-février. Et que l'état des finances publiques dans ce pays, alors qu'on parle
00:45de microfinance, c'est un peu symptomatique et à la fois peut-être ironique qu'on vienne
00:51nous parler de microfinance alors que l'état des finances publiques est extrêmement préoccupant
00:56et préoccupe l'ensemble des citoyens sénégalais. On voit jusque dans les universités les répercussions
01:02que ça a. Alors, je crois que le rôle de l'Assemblée nationale et des députés que
01:08nous sommes devrait être, à mon humble avis, d'exercer mieux notre contrôle sur le fonctionnement
01:18des finances publiques ou sur l'état des finances publiques dont le président de la
01:21République lui-même dit qu'elles sont dans une situation où les marges de manœuvre
01:27sont très faibles. Et les chiffres le prouvent à suffisance. On ne devrait pas parler aujourd'hui
01:33de tension budgétaire, mais d'hypertension budgétaire, voire même de presque AVC budgétaire.
01:40Les chiffres sont là. On a pour la première fois à payer 3 885 milliards pour le service
01:49de la dette durant cet exercice 2025, ce qui revient à pratiquement 323 milliards en moyenne
01:57par mois, même si le remboursement n'est pas étalé de manière aussi proportionnelle. Avec
02:05la masse salariale à plus de 120 milliards, plus que ça, c'est la masse salariale de la fonction
02:12publique centrale, on se retrouve à plus de 440 milliards à débourser chaque mois, sans compter
02:19les bourses des étudiants. Et c'est pour ça les étudiants sont toujours dans la rue, Monsieur le
02:23ministre. Alors, nous avons voté le budget ou on nous a fait voter le budget sans débat. Est-ce
02:32qu'il n'est pas temps que la représentation nationale, à travers sa commission des finances
02:38et du contrôle budgétaire, assure un contrôle plus régulier avant que l'on se retrouve dans
02:45des situations encore plus compliquées? Est-ce que la souveraineté dont on parle tant ne devrait
02:51pas consister précisément à ne pas laisser au Fonds monétaire international et à la Banque
02:57mondiale de pouvoir être en discussion et nous-mêmes, l'opinion sénégalaise, les députés du
03:04Sénégal, nous nous en referons souvent à ce qu'a dit la Banque mondiale ou ce qu'a dit l'UFMI.
03:10Plutôt que nous exerçons comme une assemblée nationale de rupture dans un pays souverain,
03:16notre rôle de contrôle de ce qui se passe. Dans quelles conditions les prêts sont octroyés ou le
03:23gouvernement a-t-il les prêts? Alors même que l'UFMI et la Banque mondiale ont plus ou moins
03:28suspendu leur décaissement et que donc les emplois se font dans des conditions plus difficiles.
03:34Mesdames, Messieurs, je crois que s'il y a des réformes profondes à opérer, s'il y a des mesures
03:43d'ordre budgétaire et des réorientations des financements à opérer, nous ne devons pas attendre
03:51simplement de dire au gouvernement qu'est-ce que vous voulez faire, comment. Mais ça devrait être
03:55une discussion entre les représentants du peuple à qui appartiennent les ressources et qui dépensent
04:01et qui attendent des résultats. Donc des discussions entre ces représentants du peuple que nous sommes
04:07et l'administration que constitue le gouvernement. Je crois que la véritable démarche de rupture et
04:16ce qui pourrait changer enfin ce pays-là, c'est d'engager en permanence à travers la Commission
04:22du contrôle budgétaire ce qui se passe dans le pays. Tout en plus que le Premier ministre et le
04:30Président de la République nous invitent en disant qu'eux-mêmes n'ont pas confiance au chiffre de
04:36l'administration passée. Cela est une interpellation directe des députés que nous sommes pour que nous
04:42puissions davantage exercer un contrôle sur ce que l'administration fait. Quelle que soit
04:48cette administration parce que le contrôle n'exclut pas la confiance, la confiance n'exclut pas le
04:54contrôle. Nous sommes non pas les députés d'une majorité ou d'un parti mais nous sommes les
05:00députés du peuple qui devons dire à la nation est-ce que ce qui se passe avec ces finances sont
05:06conformes à la réglementation? Je vous remercie. Merci beaucoup honorable Gérard Lassalle-Salte.
05:13Honorable député Magat-Seine, je vous donne le cadeau.