"L’Europe et vous", c'est le rendez-vous Sudinfo qui décrypte l’actualité du Parlement européen.
Au menu de ce nouveau numéro : le « green deal européen ». Pour en discuter : Pascal Arimont, du Groupe du Parti populaire européen (Démocrates-Chrétiens). Interview: Sabrina Berhin, depuis Strasbourg. En collaboration avec le Parlement européen.
Au menu de ce nouveau numéro : le « green deal européen ». Pour en discuter : Pascal Arimont, du Groupe du Parti populaire européen (Démocrates-Chrétiens). Interview: Sabrina Berhin, depuis Strasbourg. En collaboration avec le Parlement européen.
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00:00L'Europe et vous, le rendez-vous Sudinfo qui décrypte l'actualité du Parlement européen.
00:05Lors de la précédente législature, on a beaucoup discuté du Green Deal, ce pacte vert.
00:09Que devient-il aujourd'hui ?
00:11On en parle dans ce numéro avec Pascal Harimont du groupe du Parti populaire européen.
00:16Sudinfo présente l'Europe et vous, saison 2.
00:19Un programme au cœur de l'actualité du Parlement européen.
00:23Sabrina Bérin.
00:24Pascal Harimont, bonjour.
00:25Bonjour.
00:25Et bienvenue ici dans ce studio à Strasbourg, au cœur du Parlement européen.
00:30Avant de parler du Green Deal, est-ce que vous auriez une petite anecdote à nous partager ?
00:35Ce n'est pas votre première mandature en tant que député européen.
00:38Vous avez certainement de quoi lever un peu le voile sur les coulisses.
00:43Ça, c'est une bonne question.
00:45Quand on est ici depuis dix ans, on voit et on rencontre beaucoup de gens.
00:51J'ai rencontré le pape ici.
00:52J'ai rencontré presque tous les chefs d'État existants en Europe.
00:59Donc, ça donne une impression du personnage qu'on rencontre.
01:03Des anecdotes, je crois que surtout le pape, c'était le personnage le mieux protégé que j'ai jamais vu.
01:09Il y avait des gardes partout, donc un personnage bien protégé.
01:13À part ça, ce sont des semaines vraiment de travail intense puisqu'on vote.
01:19Donc, il reste très peu de choses pour faire des choses, je dirais, agréables à la vie ici.
01:23Donc, on travaille de huit heures du matin jusqu'à parfois dix, onze heures du soir,
01:29juste du lundi au vendredi ou jeudi.
01:32Mais la grande question qu'on me pose toujours quand on est ici à Strasbourg,
01:35pourquoi vous êtes à Strasbourg et pas à Bruxelles ?
01:38Ça, c'est une question qui se pose et qui doit se poser.
01:42C'est parce que, en quelque sorte, la France ne veut pas que le Parlement européen
01:48se concentre à Bruxelles où tous les autres travaux pendant trois semaines du mois se font.
01:53Donc, si les députés pouvaient choisir, ils choisiraient certainement de rester à Bruxelles.
02:00En tout cas, les députés belges ?
02:01Belges, surtout, mais aussi une majorité du Parlement européen puisqu'on fait de temps en temps des votes.
02:06Et dans ce vote, c'est une grande partie des députés qui aimeraient bien rester à Bruxelles
02:10puisque Bruxelles, c'est en quelque sorte au centre de l'Europe.
02:13Il y a un aéroport qui relie un peu Bruxelles à toutes les capitales et à tous les villages de l'Europe, en quelque sorte.
02:21Strasbourg, c'est agréable, oui, une très chouette ville.
02:27Mais pour le travail quotidien, c'est un peu compliqué, aussi pour nous.
02:31Vous avez parlé des votes, donc vous avez participé à pas mal de votes aussi lors de la législature passée.
02:35Est-ce qu'il y a une mesure qui a été votée au Parlement européen
02:39qui impacte directement les citoyens, les Belges ?
02:42Il n'y en a pas qu'une, mais une qui vous vient en tête.
02:44Je crois que toutes les décisions qu'on prend ici impactent directement les gens.
02:50Je pourrais faire votre quotidien de la première heure du jour jusqu'au moment où vous allez dormir.
02:58Tout ce que vous faites, tout ce qui vous entoure,
03:02on a un certain impact par nos décisions sur votre vie au quotidien.
03:07C'est l'eau que vous buvez, c'est le lait que vous buvez, c'est la nourriture que vous consommez,
03:12c'est l'air, donc est-ce qu'on a de l'air qui est conforme aux normes ou pas ?
03:22La voiture qu'on roule, les agriculteurs qui font cette nourriture,
03:30le digital quand vous portez votre GSM, quand vous allez sur un réseau social,
03:37est-ce que ces plateformes doivent obéir à certaines règles ou pas ?
03:41Tout ça, on le fait, on le réglemente, on nous fait souvent le reproche de faire trop de règles.
03:50Mais quand on voit la qualité de vie qu'on peut avoir en Europe dans tous les États membres de l'Union européenne,
03:59je crois que le niveau européen est important
04:04parce qu'on crée des règles uniques pour 450 millions de personnes.
04:08Donc je crois que c'est bien pour nous, les citoyens européens, pour les entreprises,
04:15d'avoir une seule règle au lieu d'avoir 27.
04:20Pour les échanges, c'est plus facile ?
04:21Pour les échanges, c'est plus facile.
04:22Quand vous allez dans un État membre voisin, voire un peu plus lointain,
04:28vous ne devez pas vous poser la question « est-ce que j'ai la monnaie adéquate ?
04:31Est-ce que je dois m'obéir à des règles que je ne connais pas vraiment ? »
04:36Puisqu'on se trouve ici, dans un espace de droit que tout le monde connaît,
04:42qui est formé ici et qui a toute sa raison d'existence.
04:48On va parler du Green Deal, le pacte vert européen pour une Europe climatiquement neutre d'ici 2050.
04:54Avec les récentes crises, que ce soit économiques ou énergétiques,
04:58on peut encore atteindre les objectifs qui ont été fixés ?
05:01Ou il y a des ajustements qui sont nécessaires aujourd'hui
05:04et qui vont peut-être être discutés au niveau du Parlement européen ?
05:07Vous savez, je crois que les objectifs qu'on s'est donnés
05:10pour atteindre une neutralité en 2050, c'est une bonne mesure.
05:17Je suis convaincu, et c'est même une obligeance morale vis-à-vis de nos enfants,
05:24de leur donner un monde, et je parle du monde et pas seulement d'un continent européen,
05:31où une vie normale est possible.
05:35Tout le monde nous dit que les conséquences du réchauffement y seront,
05:41et seront peut-être très graves.
05:45Quand j'ai commencé ici à parler du Green Deal en 2019,
05:49il n'y avait encore presque aucun pays dans ce monde,
05:52aucun continent qui avait un plan climatique.
05:55Et ne pas avoir un plan climatique coûtera à nos enfants beaucoup plus cher
06:00que maintenant investir, je dirais, dans une réduction du CO2 dans l'atmosphère.
06:05Maintenant, en 2025, l'Union européenne a créé son Green Deal,
06:10donc son pacte climatique,
06:13et on peut observer qu'à travers le monde entier,
06:16tous les pays, presque tous les continents ont un plan.
06:20Donc, ce n'est plus la question, est-ce qu'on veut atteindre les objectifs ?
06:25Ça, je crois que c'est clair, on le veut.
06:27La question est plutôt comment ?
06:29Et là, c'était déjà très difficile au moment où on a conçu ce plan,
06:34et ça devient encore plus difficile puisqu'on se trouve dans un contexte géopolitique
06:39extrêmement compliqué avec la Chine, avec les Etats-Unis.
06:43Maintenant, avec les Etats-Unis, ça devient encore beaucoup plus compliqué.
06:47Mais je crois que l'objectif est clair.
06:50Je pense qu'un des éléments clés pour réussir,
06:56c'est d'avoir une industrie, des ingénieurs,
07:00un tissu économique qui est compétitif, qui fonctionne
07:04et qui investit dans les technologies du futur.
07:08Et c'est pour ça que les objectifs sont tellement importants
07:11pour qu'ils puissent avoir une direction vers où aller.
07:15Ce que je peux observer aussi, c'est que dans des continents
07:19ou dans des pays qui ont fixé des objectifs,
07:23on se met en route pour trouver ces meilleures technologies
07:27qui fonctionneront, qui diminuent le CO2
07:31et qui nous permettent de vivre un peu comme on vit aujourd'hui.
07:35L'fait d'avoir un objectif, ça met vraiment…
07:36Ça met la pression et ça donne une orientation
07:41à une certaine sécurité juridique aux entreprises.
07:44Le seul problème, quand on met de nouvelles règles,
07:48ça veut dire que les entreprises, nous en tant que consommateurs,
07:51on doit s'y habituer, s'adapter.
07:54Ça coûte souvent de l'argent,
07:55ça rend moins compétitif nos entreprises
07:58et c'est là que le bas blesse,
07:59puisque dans un contexte mondial, on perd de la compétitivité.
08:03C'est pour ça que je crois qu'il est très important
08:07de rendre plus flexibles certaines mesures,
08:11par exemple d'écrire des rapports sur l'état d'avancement
08:16de la réduction du CO2 dans une entreprise.
08:20Toutes les entreprises doivent maintenant…
08:21Il y a trop d'exigences bureaucratiques,
08:23de lourdeurs administratives qui font que
08:26les entreprises ne sont peut-être pas encouragées à avancer rapidement.
08:29Vous savez, moi je fais partie du groupe PPE,
08:31donc c'est le parti qui se trouve au centre,
08:34au centre-droite sur l'échiquier politique.
08:36Pendant le temps qu'on a conçu le Green Deal,
08:39on a toujours dit qu'il faut que ce soit faisable pour nos entreprises.
08:44On n'a pas toujours eu des majorités pour mettre ça dans des textes,
08:48maintenant il y a les majorités pour faire ça
08:50et on le fera dans les cinq prochaines années.
08:53Réduire la charge administrative,
08:55ce n'est pas seulement les entreprises qui nous le disent,
08:57c'est par exemple les agriculteurs qui nous le disent.
08:59Avec toute cette charge administrative,
09:01on ne peut plus exercer le métier qu'on veut,
09:05parce qu'on est dans notre bureau,
09:06on doit faire des rapports,
09:08qu'on envoie une administration,
09:11ce qu'elle en fait, on ne sait pas,
09:12mais ça nous tue l'envie de nous investir dans notre profession vraiment à fond.
09:18On veut atteindre les objectifs, mais laissez-nous faire,
09:21nous sommes les spécialistes.
09:22Si on n'a pas ces entreprises, on n'atteindra jamais ces objectifs.
09:24Ça c'est une évidence.
09:26Et je dirais même, si on perd la compétitivité de nos entreprises,
09:30on perd tout en Europe.
09:32Qui paye les impôts pour financer tous les droits sociaux,
09:36tout ce qu'on est en train de faire en matière de combat
09:39contre le réchauffement climatique,
09:41ce sont les entreprises.
09:42Nous, on a notre comportement,
09:44qu'on doit aussi orienter à une consommation plus durable,
09:49je suis d'accord.
09:50Pas si facile de dire aux gens,
09:52vous devez maintenant changer votre comportement,
09:54j'admets,
09:55mais c'est surtout les entreprises qui doivent trouver dans cet objectif aussi,
10:02une idée commerciale,
10:03une idée pour fonctionner l'entreprise et pour faire de l'argent,
10:11avec cette idée de produire d'une façon plus durable.
10:15Si on arrive à faire ça,
10:18que les entreprises européennes voient dans ces objectifs climatiques,
10:22une opportunité économique,
10:24on peut combiner les deux,
10:26et je crois qu'on sortira plus fort par après,
10:28puisque l'Union Européenne est très tôt dans ce combat.
10:32Nous étions les premiers à le faire,
10:34les autres nous suivent,
10:37puisqu'on connaît les Chinois,
10:38si jamais ils prennent une décision,
10:41ça va très très vite,
10:42et on le voit déjà avec les voitures électriques,
10:45avec la photovoltaïque,
10:46avec les éoliennes,
10:48eux, ils investissent en une année ce que l'Union Européenne a investi depuis 30 ans.
10:55C'est ça la vraie concurrence.
10:57Et là, il faut rester compétitif,
10:59donner de l'air à nos entreprises,
11:01pour qu'ils puissent inventer,
11:03puisque là on est très forts,
11:04l'Europe est très forte à inventer de nouvelles technologies,
11:07de nouvelles idées.
11:09On est un peu en retard par rapport à la Chine et aux Etats-Unis.
11:16Là, je crois qu'il faut redonner de l'énergie à notre industrie,
11:21et le mot énergie est parlant aussi,
11:24puisque l'énergie est très chère en Europe,
11:26puisqu'on n'a pas de source naturelle,
11:28on n'a pas très peu de gaz.
11:31Voilà, et c'est pour ça que l'énergie renouvelable est une excellente idée,
11:35puisque c'est une énergie bon marché.
11:38En plus, l'Europe, dans certains pays, on a le nucléaire,
11:42le nucléaire est neutre en CO2.
11:46Donc, moi, je trouve interdire le nucléaire dans une phase
11:53où on a vraiment besoin de l'énergie bon marché,
11:56qui est neutre en carbone.
11:59Moi, je suis à 100% convaincu que c'est une bonne idée
12:03si ces centrales sont sûres.
12:05Et je crois que le niveau technologique en Europe
12:07est tel qu'on peut se permettre de les faire fonctionner un peu plus longtemps.
12:12Construire de nouvelles centrales, ça, c'est une autre discussion,
12:15puisque trouver l'endroit pour le faire, avoir l'argent pour le faire,
12:18parce que c'est une énergie qui est très chère,
12:20en construisant les centrales, l'investissement est très cher.
12:25Là, l'Europe pourrait mettre la main.
12:27Oui, mais il y a cette génération des centrales existantes,
12:31mais il y a aussi les nouvelles générations.
12:33Avec les petits réacteurs.
12:34Mais il faut surtout investir dans la recherche
12:38et dans le développement de ces technologies.
12:40La Belgique a pris une décision à l'époque de sortir du nucléaire.
12:43Ça veut dire quoi ?
12:44Ça veut dire que tous les ingénieurs s'en vont.
12:47Maintenant, on a repris...
12:48Il faut le temps de relancer la machine.
12:50Il faut relancer la machine, il faut faire revenir ces ingénieurs
12:53pour que ces technologies puissent développer.
12:55Il y a une autre technologie qui n'est pas encore là,
12:59mais qui viendra peut-être dans 10, 15, 20 ans,
13:02c'est la fusion énergétique.
13:05Ce n'est pas, en quelque sorte, séparer deux atomes,
13:08c'est fusionner des atomes.
13:10Les ingénieurs sont convaincus et tout le monde nous dit ça.
13:13Ce n'est pas une question de si, c'est une question de quand.
13:17Et le quand, il faut le préparer dès à présent.
13:21On va parler aussi du climat,
13:23parce que c'est vrai qu'on observe des phénomènes climatiques
13:26qui sont de plus en plus extrêmes, avec des pluies intenses,
13:28des sécheresses, des tempêtes.
13:31On les connaît bien maintenant en Belgique aussi.
13:34On se souvient en Belgique forcément des inondations du mois de juillet 2021.
13:38Vous vous plaidez pour la création d'un fonds d'adaptation au climat.
13:41Qu'est-ce que c'est ?
13:43Vous savez, quand on était face à cette catastrophe à Verviers,
13:46à Olymbourg, à Eupen,
13:50cette inondation qui a ravagé et qui a tué des gens,
13:55on s'est posé la question comment l'Union européenne
13:57peut aider ces gens dans leur détresse.
14:01Et on a un instrument qui s'appelle le Fonds de solidarité européen.
14:07Mais c'est un fonds dans lequel se trouve uniquement pour toute l'Europe
14:11800 millions d'euros.
14:12800 millions, c'est beaucoup d'argent.
14:14Mais uniquement en Wallonie,
14:18les dégâts étaient mesurés à 4 milliards.
14:22Et la Belgique a reçu de ce fonds, deux ans après,
14:2687,7 millions d'euros sur 4 milliards.
14:31Ce n'est pas vraiment beaucoup.
14:33Et on ne peut pas parler d'une solidarité européenne
14:35avec les gens qui se trouvent dans une situation catastrophique.
14:40Moi, je trouve que l'Europe, on a des fonds structurels.
14:43Il y a un budget pour les fonds structurels
14:45qui est à 400 milliards d'euros sur 7 ans.
14:49Parmi ces 400 milliards d'euros,
14:52on peut créer un fonds qui interviendra directement
14:58pour aider les États membres qui veulent co-financer
15:03la reconstruction des maisons.
15:05La reconstruction et surtout mettre des critères
15:08pour que si on reconstruit, par exemple à Verviers,
15:11au long de la messe, en mieux,
15:14de façon plus résiliente.
15:16Pour éviter qu'un nouveau drame ne se produise.
15:18C'est une idée qu'on a formulée au moment
15:20qu'on a visité la ville de Verviers, par exemple.
15:23Et qui fait son chemin puisque ces règles
15:26par rapport à ces fonds de 400 milliards
15:28seront rediscutées dans un an.
15:31Et je suis en contact direct avec le commissaire
15:35qui va écrire les textes par rapport à ces règles-là.
15:39Et j'ai entendu que cette idée fait son chemin
15:43et qu'on pourrait prévoir parmi son enveloppe nationale
15:46une partie pour justement, s'il y a une catastrophe,
15:49qu'on peut utiliser cette enveloppe directement,
15:51beaucoup plus facile, pour reconstruire.
15:53Ça arriverait plus rapidement et avec un montant plus élevé ?
15:55Absolument.
15:56Parce que vous voyez un fonds qui s'élèverait
15:59à combien dans l'idéal ?
16:01Il n'y a pas un chiffre à donner.
16:04Ces 4 milliards, c'était juste pour le côté où allons ?
16:07À l'échelle des 27 ?
16:09On a aussi visité la zone des catastrophes en Allemagne.
16:15Et là, on parlait de 30 milliards de dégâts.
16:18Et eux, ils ont reçu 1 million ou 1,5 million
16:21du fonds de solidarité.
16:23Donc moi, j'aimerais bien voir que parmi ces fonds
16:27qu'on reçoit de ce fonds de 400 milliards,
16:30les États membres puissent réserver une partie
16:33au moment où il y a une catastrophe.
16:36S'il n'y a pas de catastrophe,
16:37ils ne doivent pas dépenser.
16:39Mais s'il y a une catastrophe,
16:40ils peuvent utiliser une partie de leur enveloppe nationale
16:42pour justement intervenir plus rapidement.
16:44Ça, je crois que cette idée fait son chemin
16:47et je trouverais ça une bonne idée.
16:49Et si elle n'était pas utilisée en cas de catastrophe,
16:51elle pourrait être utilisée pour autre chose alors ?
16:53Pour les projets qui sont initialement prévus.
16:55Et c'est quel type de projet ?
16:56C'est par exemple qu'on crée des...
16:59Il y a différents fonds.
17:01Il y a par exemple le programme Interrec
17:04pour promouvoir la collaboration transnationale.
17:09Donc on fait des projets communs.
17:11J'ai visité par exemple
17:12le centre de coordination de la police à Erlen,
17:15aux Pays-Bas.
17:16Un centre où travaillent des policiers belges,
17:20néerlandais et allemands ensemble.
17:22Et ils collectionnent des données
17:24et ils partagent les données.
17:26Ça, par exemple, c'est un projet
17:28qui a été financé par l'Europe,
17:30qui est maintenant financé par les États membres.
17:33On crée des zones de production
17:35d'énergie transnationale commune.
17:38Ce sont ce genre de projets qui sont...
17:39On risque pas de mettre à mal d'autres projets
17:41en réservant justement une partie pour les 4 ans ?
17:43Ou c'est la réalité d'aujourd'hui et il faut y faire face ?
17:45Oui, de toute façon,
17:46on a souvent, à la fin des périodes de programmation,
17:5110% qui n'ont pas été utilisés
17:55ou on fait encore des projets pour,
17:59je dirais, pour combler...
18:03On fait des projets parce qu'il reste de l'argent
18:04et qu'il faut l'utiliser ?
18:05Il reste souvent un peu d'argent
18:07qu'on remet en quelque sorte
18:09et qui revient aux États membres.
18:10Et je crois que si on met, par exemple,
18:12une réserve de 10% dans chaque enveloppe nationale,
18:16on est beaucoup plus flexibles.
18:18Et c'est ça, je crois, le mot d'ordre.
18:21Si jamais une catastrophe naturelle ravage votre pays,
18:24de toute façon, vous ne pouvez pas faire ces projets
18:26que vous avez planifiés au début
18:28puisqu'il faut reconstruire
18:30et il faut donner de l'espoir à ces gens
18:33qui sont dans cette situation de détresse.
18:35Donc je crois que ce 10%,
18:37c'est un chiffre qui a été avancé par nous
18:40que la Commission doit peut-être prendre comme idée
18:44et on verra quand elle...
18:45Ce qu'elle va proposer.
18:46Voilà.
18:47Quand il y a des catastrophes naturelles,
18:48forcément, il y a les victimes qui sont en premier rang
18:50mais puis derrière, il y a aussi les pompiers,
18:52notamment des pompiers volontaires.
18:53Vous vous appelez à une amélioration
18:55de leur vie au travail.
18:57Comment est-ce qu'on fait ça ?
18:58Comment le Parlement européen peut agir
19:00pour les soulager, les aider ?
19:02Déjà, pourquoi je m'intéresse à la vie des pompiers,
19:06c'est parce que mon papa était pompier volontaire
19:08dans mon petit village en Comité germanophone.
19:12Donc je connais la vie des pompiers volontaires
19:17et je trouve que c'est un élément essentiel
19:19de notre société, de nos villages,
19:22de notre vie en commun.
19:23Ils sont là.
19:24Peut-être encore plus dans les villages,
19:25les pompiers volontaires ?
19:26Oui, parce que dans les grandes villes,
19:28il y a les pompiers professionnels.
19:31Ça coûte beaucoup d'argent.
19:33Les petits villages, les petites communes,
19:35ils se sont organisés à avoir
19:37une certaine organisation professionnelle
19:40pour les pompiers
19:41mais ça se fait surtout avec les pompiers volontaires
19:43qui sont là, qui ont leur bipère
19:46qui leur dit s'il doit venir ou pas.
19:49Maintenant, dans leur vie quotidienne,
19:51ils travaillent d'une façon normale.
19:53Ils le font pour rien.
19:55Ils le font vraiment parce que c'est un honneur pour eux
19:59d'aider des gens qui sont dans une situation grave
20:03ou des accidents, des feux, des inondations.
20:08Donc des pompiers volontaires de ma région
20:11sont venus chez moi et m'ont dit
20:13écoute, on a un problème
20:14puisqu'il y a une certaine réglementation européenne,
20:17surtout un jugement de la Cour européenne
20:20qui dit que quand on est en attente,
20:23on veut considérer ça comme temps de travail.
20:26Ça veut dire que si vous dépassez un seuil d'heures
20:29que vous prestez à titre volontaire,
20:32vous passez dans un schéma
20:34où vous êtes considéré comme un employé professionnel,
20:38comme un vrai employé.
20:40Parce que le nombre d'heures est trop important.
20:42Et à ce moment-là, vous devez payer des cotisations sociales.
20:45Et les pompiers m'ont dit
20:47on ne veut pas de ça.
20:49Si on doit faire ça,
20:50on arrête notre volonté d'être pompier volontier.
20:54Ce n'est pas d'application, c'est un jugement.
20:56Ce n'est pas d'application, c'est un jugement,
20:58mais qui risque d'être appliqué dans les états membres.
21:02Deuxième problème,
21:03chez nous en Comité germanophone,
21:06il y a beaucoup de gens
21:07qui travaillent au Grand-Duché Luxembourg ou en Allemagne.
21:09Tous ceux qui le font
21:11sont dans une situation encore davantage compliquée
21:15puisqu'ils sont considérés comme travailleurs
21:19dans un autre pays,
21:21mais ils sont considérés comme fonctionnaires
21:23en tant que pompiers volontaires en Belgique
21:25pour être assurés.
21:27Si vous êtes considéré comme fonctionnaire,
21:30les règles européennes nous disent
21:32que s'il y a une personne qui est fonctionnaire,
21:36tout le calcul de la sécurité sociale
21:39se fait au pays où vous êtes fonctionnaire.
21:43Ils perdent l'avantage d'être au Grand-Duché ou en Allemagne.
21:47Ils nous disent que si cela aura lieu,
21:51on arrête d'être pompier.
21:53Il y a une décision par rapport à ça ?
21:56On a trouvé au sein de l'administration belge
22:00de l'ONSS et de l'INASTY
22:02des personnages qui ont compris l'ampleur du problème
22:05puisque ça veut dire qu'une grande partie
22:07des pompiers volontaires dans les régions frontalières
22:10vont arrêter de prester ces services.
22:13Ils ont trouvé une solution pour combiner les deux.
22:16L'État belge était sur cette question
22:19extrêmement intelligent et flexible
22:22parce qu'on a utilisé une exception
22:25dans la réglementation européenne
22:27qui nous dit qu'on peut faire des contrats
22:29par exemple avec le Grand-Duché de Luxembourg
22:31pour considérer que le personnage
22:34qui travaille au Grand-Duché...
22:36C'est encore beaucoup de chipotage, des lourdeurs...
22:38Oui, c'est vrai.
22:39Il serait plus simple s'il y avait une règle claire au niveau européen.
22:41Absolument.
22:42C'est pour ça que j'ai créé ici au Parlement
22:44une soi-disant intergroupe.
22:46Je rassemble des collègues qui s'intéressent à la question
22:50pour plaider pour un statut social
22:53pour les volontaires à l'échelle européenne.
22:56Qui ne soit pas pénalisé.
22:58Si vous prestez un service à titre volontaire,
23:01vous n'êtes pas soumis à une législation
23:04par rapport à la sécurité sociale de votre pays
23:07vous êtes libre de le faire,
23:10on ne vous met pas des obstacles,
23:12on ne crée pas des problèmes inutiles
23:16puisqu'on a besoin de ces gens.
23:18En Europe, il y a 3 millions de pompiers volontaires.
23:213 millions.
23:23La tendance est plutôt à la baisse
23:26et la tendance d'avoir des catastrophes naturelles
23:29en plus est à la hausse.
23:31Donc ces deux chiffres se coincent.
23:36Je plaide pour avoir un statut social pour ces gens-là
23:39pour qu'on ne perde pas ces gens.
23:41Hier, j'ai organisé avec des collègues
23:44une rencontre avec le président des pompiers volontaires français.
23:49Il nous dit clairement que c'est une excellente idée
23:52de trouver des majorités au Parlement,
23:55au Conseil,
23:57il faut convaincre la Commission européenne
24:00pour proposer ces textes.
24:02Nous, en tant que députés, on ne peut pas proposer un texte.
24:05On peut uniquement travailler dessus si la Commission le propose.
24:08On a rencontré la Commissaire belge hier à Djalabi.
24:11Vous pouvez faire en sorte que la Commission le propose.
24:14On lui a dit qu'on a une demande bien claire,
24:17on voudrait avoir ça.
24:19Tous les pompiers volontaires européens sont derrière nous,
24:22derrière cet intergroupe qui s'est créé
24:25et on attend beaucoup de la Commission et de la Commissaire belge
24:29pour nous aider dans cette question.
24:31Merci Pascal Harimont.
24:32Volontiers, merci.