Le politologue Jean-Christophe Gallien explique pourquoi les mineurs n’accordent pas d’importance aux sanctions : «Le crime le plus lourd est dans l’éducation».
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Un trou noir chez nous, quand même, qui est de dire qu'à partir de 11-12 ans, jusqu'à 17-18 ans, on ne s'est pas traité.
00:07Et on ne s'est pas traité dans la répression, vous l'avez dit, on n'a plus personne.
00:11On ne s'est pas traité dans l'accompagnement de l'exécution d'éventuellement de peine quand il y en a eu.
00:16Il n'y a rien, il n'y a pas de cent, ils se distribuent à droite à gauche, ils font ce qu'ils veulent.
00:20On ne s'est pas... On a abandonné, et pour moi, le crime le plus lourd, il n'est pas dans le secteur républicain de la justice, de la police, il est dans l'éducation.
00:29C'est-à-dire qu'on a abandonné l'environnement où ils doivent d'abord aller commencer, à part s'instruire.
00:34Regardez ce que Mme Borne fait, la semaine dernière, vous croyez qu'on a besoin d'éduquer les enfants à l'éducation sexuelle, ou je ne sais quoi, dans le primaire, alors qu'on ne les instruit plus.
00:43Donc on a basculé dans des choix, effectivement, de services publics qui vont vers des univers qui ne correspondent à rien du réel.
00:50Donc on a abandonné la maternelle, c'est essentiel.
00:53Personne ne le dit, c'est un endroit où parfois les enfants, qui n'ont même pas parfois, évidemment, la capacité d'être éduqués par leur famille, mais parfois même d'avoir de l'affection,
01:01c'est des endroits où, quelque part, on compense très fort.
01:04Quand on laisse tomber ça, c'est fini. Vous ne faites que du rattrapage, du rattrapage.
01:07Donc abandonnez le rattrapage, du rattrapage, au primaire, ça ne suffit plus.
01:10Et vous arrivez au collège, vous avez ces âges-là, où les gens sont ensauvagés, parce que ce n'est pas un ensauvagement comme on pourrait le vivre en tant qu'animal,
01:17c'est un sauvagement sociétal, de société.
01:19C'est-à-dire qu'en gros, c'est la rue qui fait votre éducation, plus les parents, parce que les parents ne sont plus là, plus l'école, plus l'école, et donc la rue fait votre éducation.
01:26Comme il n'y a plus personne pour dire, effectivement, que ce n'est pas possible, que la sanction, quand elle tombe, n'est pas exécutée,
01:31quand il y a une sanction, quand il y a une sanction, vous arrivez à une dérive.
01:34Donc on a un trou noir, qui est un trou noir, qu'il faut régler, quand on parle de solution.
01:38C'est renforcer à l'intérieur, chaque mois, pour qu'enfin il y ait la lumière.
01:42Parce que sinon, le parent qui est là, qui est mon cas aussi, on dit à nos enfants, ne résistez pas.
01:47Moi, je n'ai pas envie. Avant, on disait, mais tu leur mets une benne, tu te défends, il n'y a pas de...
01:50Aujourd'hui, on a peur, parce que même nous, on a peur d'intervenir, pour défendre, s'il vous arrive quelque chose.
01:54On dit, donnez, donnez, donnez, donne ton téléphone, donne ton cartable, donne ton sac, donne ton portefeuille.
02:01La terreur, aujourd'hui, elle est dans l'impuissance qui nous environne, et qui fait que, je vous le redis un jour, ça ne sera pas des pleurnichages.
02:08Ça, ça passe au garçon, ce monsieur, ce papa qui dit, j'ai peur pour mes enfants, il s'organisera pour ne plus avoir peur.
02:13Je vous le redis, c'est ça la menace, et je n'en ai pas envie, parce que pour le coup, c'est différent.
02:17Et qu'en face, en plus, vous avez des gens, des gens, redit-on eux, qui sont armés, qui sont...
02:22Qui n'ont plus peur de passer ni au plantage, ni quand il s'agit de flinguer...
02:27Voir à la grenade !