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Volodymyr Zelensky est à Munich, en Allemagne, ce vendredi 14 février pour rencontrer la nouvelle administration américaine dans la foulée de l'appel historique entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Le président de l'Ukraine s'exprime lors de la conférence annuelle de Munich sur la sécurité.

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00:00Je pense que certains ont encore l'espoir
00:06que nous ayons la paix,
00:08que nous trouvions une solution juste,
00:14que l'on continuera à défendre notre pays.
00:17Et bien sûr, c'est ça que nous voulons faire.
00:23Et ça, ce sont des choses qui nous aident à tenir.
00:26Mais pour ce qui est sur l'OTAN,
00:30c'est l'administration, le gouvernement Biden,
00:35et aujourd'hui le président Trump ont dit beaucoup de choses.
00:41Ils ont transmis beaucoup de messages par téléphone.
00:43Mon premier appel avec le président Biden,
00:49lors de cet appel, j'ai dit,
00:50mais est-ce qu'il faut qu'on soit dans l'OTAN ?
00:54J'ai dit, on verra.
00:55Et puis on a eu plus de réunions, on a abordé plus de questions.
01:00Mais honnêtement,
01:03les Etats-Unis ne nous ont jamais vus dans l'OTAN.
01:06Et ils en ont parlé,
01:08mais ce n'était jamais une réalité pour eux.
01:11Ils ne nous veulent pas dans l'OTAN.
01:14C'est vrai.
01:17Il y a beaucoup de sénateurs, d'hommes politiques
01:20qui ont contribué à notre volonté
01:26de vouloir faire partie de l'OTAN.
01:28Mais au niveau du chef d'Etat, du chef de gouvernement,
01:31il n'y a pas eu cette volonté-là.
01:33Je n'ai jamais eu de confirmation
01:36disant que nous serions membres de l'OTAN.
01:38Jamais.
01:39Donc ce n'est pas une question à poser au président M. Trump.
01:48C'est une politique qui existe,
01:53qui dit que l'Ukraine ne fait pas partie de l'OTAN.
01:56Ca ne veut pas dire qu'on ne peut pas changer cela.
01:58Puisqu'on voit aujourd'hui que l'OTAN, en Europe,
02:05est une organisation constituée de soldats forts,
02:09notamment en Ukraine.
02:10Nous ne faisons pas partie de l'OTAN,
02:12mais nous avons une armée forte qui peut renforcer l'OTAN partout.
02:18Et je pense que c'est dans notre intérêt à tous
02:23d'inclure l'Ukraine à l'OTAN.
02:25Cela va dans l'intérêt de l'Ukraine,
02:28mais de l'OTAN aussi.
02:30Et nous en avons parlé avec M. Biden, avec M. Trump.
02:35Et j'ai demandé à M. Trump, si ce n'est pas l'OTAN aujourd'hui,
02:42ils nous demanderont demain.
02:45Mais si on parle d'aujourd'hui, quelles sont les alternatives ?
02:51Quelles sont les alternatives ?
02:54Je ne sais pas.
02:56Si on n'a pas l'OTAN, alors on créera l'OTAN en Ukraine.
03:00Qu'est-ce que ça veut dire ?
03:01Eh bien, nous augmenterons la taille de notre armée.
03:04Nous doublerons la taille de notre armée.
03:08Il nous faut plus de brigades.
03:11La Russie a deux fois plus de brigades que nous, aujourd'hui.
03:18Ils ont plus de mobilisations, plus de formations.
03:24Et en Europe,
03:29il y en a 82 brigades, et on en a 110.
03:34Même si on se combine avec celle de l'Europe,
03:38on n'atteint pas les nombres de la Russie,
03:41même si on est ensemble.
03:43Donc si on parle de garantie de sécurité,
03:45il faut que nous trouvions de l'argent
03:48pour avoir une armée plus forte et plus large pour l'Ukraine.
03:52Il faut également que nous trouvions une façon
03:55d'accroître la production et les armées en Europe.
04:01Voilà, peut-être des forces communes, je ne sais pas.
04:03On est prêts à en parler.
04:06Nous avons beaucoup de questions supplémentaires,
04:08mais j'ai une autre question.
04:10Une question sur le rôle que pourrait jouer la Chine
04:13dans le processus de paix
04:16en tant que garant de la bonne foi de la Russie
04:18ou d'autres rôles.
04:19Est-ce que c'est un scénario que vous pouvez envisager ?
04:21Est-ce que cela pourrait aller dans vos intérêts ?
04:26Si la Chine veut aider la Russie à mettre fin à cette guerre,
04:30ce serait formidable, on pense.
04:34On va évoquer les derniers propos de Volodymyr Zelensky,
04:37très intéressants, sur l'OTAN,
04:40puisque Patrick Sauss, Volodymyr Zelensky,
04:42qui, après avoir essayé de défendre un peu la position ukrainienne,
04:46il arrive à ce constat.
04:47En fait, les Etats-Unis ne veulent pas de l'Ukraine dans l'OTAN,
04:49donc l'Ukraine n'aura pas sa place dans l'OTAN.
04:52Une sacrée amertume dans les propos et dans le temps de Volodymyr Zelensky.
04:56Honnêtement, les Américains ne veulent pas de nous dans l'OTAN
04:59et ils n'ont jamais vraiment voulu de nous dans l'OTAN,
05:02que ce soit l'administration Biden ou l'administration présente.
05:06Et donc, l'idée, encore une fois, selon lui,
05:08que l'Ukraine va devoir se défendre toute seule,
05:11créer sa propre OTAN.
05:12Alors là, on est dans une expression,
05:13mais il veut, encore une fois,
05:16contrecarrer l'un des objectifs de guerre de Vladimir Poutine,
05:19qui est de démilitariser l'Ukraine.
05:22Et donc, Volodymyr Zelensky dit, il nous faut doubler notre armée,
05:26nous avons besoin de plus de brigades.
05:28Et donc, c'est un appel à la poursuite de l'aide militaire,
05:31et pas seulement humanitaire, pas seulement la reconstruction.
05:34Ça, il est dans le demain, c'est ce qu'il disait,
05:36mais pour aujourd'hui, il y a encore besoin de cette aide militaire.
05:40Et encore une fois, on le voit à chaque fois regarder
05:42vers son voisin de droite, Lindsey Graham, en disant,
05:46voilà, nous ne sommes pas dupes,
05:48nous savons que vous, comme vos prédécesseurs,
05:50vous n'avez pas joué franc jeu, finalement,
05:52sur cette question de l'OTAN.
05:54Elsa, avant de parler de ce qui va se passer après,
05:58s'il y avait un cessez-le-feu, évoquons ces possibles négociations,
06:01discussions, justement, au sommet,
06:03entre Donald Trump et Vladimir Poutine, en Arabie Saoudite.
06:07Est-ce que vous avez plus d'informations
06:08sur comment ça pourrait se passer ?
06:10Oui, alors en fait, ce qui commence à circuler
06:12dans certains médias et en Russie,
06:13c'est la composition de l'équipe de négociateurs
06:16qui aurait été chargée par Vladimir Poutine
06:18de suivre ces discussions,
06:20et il s'agit en fait de deux poids lourds.
06:23L'un, vous l'avez peut-être vu lors de l'annonce
06:26de l'opération spéciale en février 2022,
06:29pour reprendre les termes russes, puisque ça se passait à Moscou,
06:33c'est Sergei Naryshkin, qui est responsable du renseignement extérieur,
06:35il a 70 ans, il travaille avec Vladimir Poutine
06:38depuis plus de 40 ans.
06:40L'autre, c'est Yuri Ushakov, et c'est un conseiller très proche
06:44pour les relations extérieures de Vladimir Poutine,
06:46un petit peu plus âgé, 77 ans,
06:49qui a été ambassadeur aux Etats-Unis
06:50pendant une dizaine d'années, 98-2008.
06:53Il a donc cette culture du travail avec les Américains.
06:56Et puis, en homme de contact, en émissaire officieux,
07:01il y a Kirill Mitriev, qui est en fait un financier
07:03qui a travaillé aux Etats-Unis, chez Goldman Sachs notamment,
07:07qui est licencié de Stanford et de Harvard,
07:10et qui a des liens avec Vladimir Poutine.
07:12C'est lui qui pourrait faire le va-et-vient
07:13et qui serait dans l'ombre.
07:15Donc, on s'attend à les voir s'activer.
07:18Les deux premiers ont déjà travaillé activement
07:21dans la négociation au printemps 2022, en Turquie.
07:25Voilà, ce sont des poids lourds,
07:27et les Russes se donnent les moyens de comprendre
07:29les manières de faire américaines.
07:31Côté américain, on connaît effectivement Kiskelloch,
07:34on a vu cet ancien général,
07:36mais on a vu aussi entrer dans la danse l'émissaire
07:39pour le Moyen-Orient, bon, pas vraiment la même latitude,
07:42mais jouissant d'une très grande proximité avec Donald Trump.
07:45Donc, ce sont des cercles rapprochés
07:47qui, pour ces deux puissances,
07:49seront amenés à entrer dans la danse.
07:50Moi, je note qu'il y a le début de l'activation
07:53d'une proposition européenne autour de Volodymyr Zelensky,
07:58avec Emmanuel Macron,
07:59cette nuit avec les Britanniques, Kayak Alas.
08:03Mais bien sûr, notre handicap à nous, les Européens,
08:06c'est la nécessité d'une concertation
08:08avant de pouvoir porter une parole
08:10et venir avec une proposition.
08:12Donc, il est très important
08:13que l'agenda américano-russe n'aille pas trop vite,
08:16faute de quoi nous n'aurons pas le temps
08:18d'amener notre proposition à la table.
08:20Mais c'est vrai, parce que l'Europe, pour l'instant,
08:21elle est spectatrice de tout ça, Patrick,
08:23d'autant plus qu'elle est divisée,
08:25elle ne parle pas forcément d'une même voix
08:27sur ce conflit en Ukraine.
08:28Oui, vous entendez Viktor Orban, le Hongrois,
08:30qui dit, bon, il faut remettre l'économie russe
08:32dans le grand concert mondial.
08:34Et puis, il y a deux sujets.
08:36Il y a l'aide aux amis ukrainiens
08:39qui font partie de l'Europe gérée culturelle.
08:42Et puis, il y a l'idée, maintenant,
08:43de réfléchir à sa propre défense.
08:45Je parle de l'Union européenne,
08:48parce que là, vous entendez les grands leaders continentaux.
08:51Mais vous imaginez bien que dans les Pays-Baltes
08:54ou en Pologne, par exemple,
08:56c'est une autre crainte que nous.
08:57Nous n'avons pas à 1 500 km de Lviv, vous voyez.
09:01Et donc, il y aura aussi cette discussion à voir
09:04de comment on fait, maintenant, pour nous,
09:07sachant que vous avez certains pays,
09:10notamment la France,
09:11qui ont une base industrielle et de défense souveraine.
09:14C'est-à-dire que, grosso modo, on construit français,
09:16on achète français, on vole, on tire ou on navigue français.
09:19Mais d'autres sont obligés de se fournir chez les Américains,
09:22et pas des moindres.
09:23Et si les Américains commencent à jouer un petit peu sur le commerce,
09:27comme ils le font, par exemple, avec l'Inde aujourd'hui
09:29en vendant des chasseurs F-35,
09:32ça risque d'être vraiment compliqué.
09:33D'ailleurs, il y a un risque, en fait, de fracturation européenne
09:36et de voir le paysage européen, politique et stratégique,
09:40évoluer d'une manière extrêmement surprenante.
09:42C'est-à-dire que, si nous n'arrivons pas à une proposition unie,
09:47nous pourrions voir des pays décider de se retirer du soutien à l'Ukraine,
09:52tandis que d'autres iraient plus loin.
09:53C'est le principe d'une coalition, en fait.
09:55On pourrait voir des pays, avec la Pologne, les Pays-Bas et les Scandinaves,
09:59peut-être la France et le Royaume-Uni également,
10:01maintenir une ligne dure,
10:04c'est-à-dire soutien financier et soutien militaire à l'Ukraine.
10:07C'est la position de la France, notamment ?
10:08Pour le moment, c'est la position de la France,
10:09mais on pourrait perdre en route les Allemands, peut-être.
10:13Il y a quand même des législatives qui peuvent avoir des conséquences
10:17très lourdes sur le positionnement allemand,
10:19allemand qui était déjà réticent, eux aussi, à l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN
10:23et de très longue date, en fait, sur la même ligne que les Américains.
10:27Voilà, ça peut amener l'Union européenne à ne pas trouver de position commune
10:31et une partie des Européens s'engager sur une position plus confrontationnelle.
10:36Pouvons-nous être en confrontation face à la Russie
10:40et à l'exécutif américain en même temps ?
10:43C'est un grand défi.
10:44Effectivement, et J.E. Divens, aujourd'hui, il a pris la parole.
10:47Il a dit plusieurs choses, parfois un petit peu contradictoires.
10:50Pas forcément sur l'Ukraine.
10:51Pas forcément sur l'Ukraine, exactement.
10:52Oui, il a pris la parole sur toute une série de dossiers.
10:54Je vois les urgences qui tombent les uns après les autres.
10:56Sur l'immigration, l'Europe n'a pas assez bien géré l'immigration.
10:59Sur la liberté d'expression, le free speech, comme on dit aux Etats-Unis également.
11:03Mais sur ce dossier, ce qu'il dit, ce qu'il répète,
11:07c'est que les Européens devront s'occuper de l'Europe.
11:10Les Etats-Unis, on s'en lave les mains en quelque sorte.
11:13On écoute, pardon, on écoute Vladimir Zelensky qui s'exprime.
11:21Nous en avons parlé avec Emmanuel, avec Starmer, avec d'autres leaders,
11:27avec le président Macron, le président Trump.
11:33Nous en avons parlé lors de notre visite commune à Paris.
11:36Donc on en a beaucoup parlé.
11:40Tout d'abord, je pense que les Etats-Unis
11:44doivent soutenir l'Ukraine aux côtés de l'Europe.
11:48C'est un message pour Poutine.
11:51Ce n'est pas simplement une question d'armée,
11:53une question de nombre de soldats.
11:55C'est une question politique.
11:56C'est important de se tenir solidaires les uns des autres.
12:02L'Europe doit être unie avec les Etats-Unis.
12:06C'est essentiel que l'on reste unis aux côtés de l'Ukraine.
12:15Et c'est important d'avoir ces garanties de sécurité pour l'Ukraine.
12:19La deuxième chose, comme je l'ai dit,
12:26c'est que, peu importe le pays dont cela émane,
12:33nous avons besoin de 1,5 million de soldats.
12:40Si nous voulons vraiment pouvoir trouver la paix,
12:48si on veut ne plus avoir peur,
12:51si on ne veut pas de nouvelles invasions de la Russie,
12:56si on ne veut pas de nouvelles occupations de la Russie,
12:59il nous faut de vraies garanties de sécurité.
13:03Il faut des garanties préventives,
13:06des mesures qui font que Poutine ne pourra pas recommencer.
13:13Si Poutine a une armée d'1,5 million,
13:16il faut une armée d'1,5 million en face.
13:21Donc je pense que cela est nécessaire,
13:27des garanties de sécurité.
13:31Il s'agit de venir soutenir.
13:34OK, vous n'êtes pas dans l'OTAN,
13:37mais si ce n'est pas possible pour nous aujourd'hui,
13:43qu'on ait au moins une armée solide.
13:46Sinon, c'est l'armée d'en face qui sera plus grande et plus forte.
13:54Je pense que c'est important d'avoir une alliance forte.
13:59Ca, c'est mon point de vue.
14:02Et entre nous, nos soldats ont déjà fait leur devoir.
14:10Nos soldats ont déjà fait leur travail.
14:12Nos soldats ont déjà fait leur travail.
14:15Et vous savez ce qui se passe sur notre territoire.
14:18Vous savez où nous avons besoin de forces supplémentaires.
14:21On a déjà la carte avec les nombres nécessaires.
14:26On a déjà une carte avec ce qui était nécessaire
14:31de la part de nos alliés.
14:36Donc c'est prêt pour tout type de décision.
14:40Faisons-le.

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