Volodymyr Zelensky est à Munich, en Allemagne, ce vendredi 14 février pour rencontrer la nouvelle administration américaine dans la foulée de l'appel historique entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Le président de l'Ukraine s'exprime lors de la conférence annuelle de Munich sur la sécurité.
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00:00Et on va passer au choix du 20h BFM d'Olivier Ravanello. On va parler d'Ukraine. On se lève, Olivier, parce qu'on a bien besoin de cartes pour évoquer, évidemment, ces discussions, pour essayer de ramener la paix en Ukraine, alors qu'il y a la conférence de Munich qui se tient en ce moment sur la sécurité.
00:16Alors, première question. On va essayer de se poser des questions très simples avec des réponses très précises, parce qu'on sent que c'est un processus très long qui commence, Olivier.
00:26Alors, les négociations de paix sur l'Ukraine, est-ce qu'elles ont commencé, oui ou non ?
00:29Ce soir, non. Ce que l'on voit, là, c'est simplement les uns et les autres qui posent leur position, qui se jaugent, qui s'évaluent. Zelensky essaye d'amadouer les Américains.
00:40Les Américains lui font comprendre qu'ils aimeraient que tout ça aille assez vite. Les Européens lui disent « t'inquiète pas, on est là ».
00:46Et les Russes, les Russes, ils ne sont pas venus, parce qu'ils considèrent, eux, que pour régler ce problème, il faut parler entre Américains et Russes,
00:53et qu'ils ne reconnaissent aucune légitimité à Zelensky pour s'adresser à lui. Donc ils ne sont pas là.
00:58Et qu'on va rentrer dans le moment où chacun va poser des lignes rouges, et tout le jeu, entre guillemets, d'une négociation, c'est de voir comment est-ce qu'on peut arriver à les faire bouger.
01:06Alors, commençons par le commencement. Que veulent les Russes ?
01:09C'est très simple. Les Russes, et ça fait 20 ans qu'ils le disent, ne veulent pas que l'Ukraine adhère à l'OTAN. Ni plus, ni moins.
01:18Ils considèrent que ce pays est dans leur zone d'influence. Ils considèrent que ce pays n'a pas le droit de s'autodéterminer et de faire des choix en toute liberté, sans en référer à Moscou.
01:28Donc, c'est une ligne rouge. Que l'Ukraine adhère à l'Europe, on peut en parler, mais à l'OTAN, il en est hors de question.
01:34On a bien compris qu'eux aussi avaient l'intention d'avoir leur mot à dire. Que veulent les Américains ?
01:39Que ça aille vite. Trump ne s'en cache pas. Il veut se débarrasser de ce conflit, de ce bourbier. Il veut se désengager au plus vite.
01:49Et son vice-président l'a dit. En gros, on a d'autres chats à fouetter. Écoutez-le.
01:55Nous pensons qu'il est important, dans le cadre d'une alliance commune, que les Européens renforcent leur défense, pendant que l'Amérique se concentre sur les régions du monde qui sont en grand danger.
02:05Que disent les Européens ?
02:06Alors, les Européens, ils essayent d'être le soutien de quelques valeurs. Cet État souverain, il a quand même le droit de faire ce qu'il veut.
02:13Aussi, d'anticiper le fait que si on cède sur l'Ukraine, peut-être que demain, c'est les pays baltes qui vont être menacés.
02:20Donc, Emmanuel Macron a dit, pas question d'une capitulation ukrainienne. Le Premier ministre britannique répète à Zelensky, pas de problème pour rentrer dans l'OTAN.
02:28Vous voyez déjà les premiers problèmes à Varèse.
02:31Au milieu de tout cela, que veut cet homme, ici, le président Zelensky ?
02:36Ne pas disparaître de la photo, ne pas devenir, comme on disait à l'époque soviétique, un pays satellite de Moscou, de continuer d'être maître de son destin.
02:46Pour cela, il essaye de convaincre les Russes, les Américains et les Européens de se mettre d'accord sur une position, et ça, c'est vraiment pas joué.
02:54Et sur le terrain, militairement, de conserver le maximum de terrain et de territoire du côté des Russes, pour pouvoir les échanger et récupérer une partie des 20% de l'Ukraine,
03:05qui sont, à l'heure où on parle, annexés par la Russie. Mais le temps joue contre lui.
03:09Merci beaucoup Olivier, question claire, réponse précise, alors qu'on va probablement assister à des semaines et des mois de négociations pour amener la paix dans ce pays, en Ukraine, évidemment.