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00:00Le pire, et il y a le pire du pire, c'est l'habitude au pire.
00:04Et moi, je ne veux pas m'y habituer.
00:06Les deux cas sont différents.
00:08Prenons le cas du jeune Elias qui, pour moi, a une signification aussi politique.
00:13Pourquoi ?
00:14Parce que le présumé meurtrier avait déjà été condamné.
00:19Vol, vol avec extorsion, etc.
00:23Et en réalité, jamais de prison.
00:25C'est-à-dire qu'il y a une révolution pénale à faire en France, globale, mais d'abord pour les mineurs.
00:32Je le sais, en tant que ministre de l'Intérieur, de plus en plus de mineurs sont impliqués,
00:37sont impliqués notamment dans des règlements de comptes sur le narcotrafic et dans des affaires d'hyperviolence.
00:43Que faut-il faire ?
00:44Ma solution, nos solutions, c'est sortir de l'impunité, réhabiliter la sanction.
00:50Aujourd'hui, que se passe-t-il ?
00:51La politique pénale des mineurs a pour effet d'enclencher un parcours de délinquance.
00:57On les enferme dans un parcours de délinquance faute de les punir.
01:01Ils ressentent l'impunité et il n'est pas rare d'avoir 10, 20, 30 antécédents sans qu'il y ait eu un seul jour de prison.
01:10Ce que je propose, ce sont des courtes peines, dès le premier délit très grave,
01:15pour qu'il y ait une butée vis-à-vis d'adolescents.
01:18Maurice Berger, qui est un grand pédopsychiatre et qui a été pendant des années, des années au contact de ces hyperviolents,
01:25il sait très bien qu'ils n'ont plus d'empathie.
01:27Et donc, il faut absolument des mesures de contention.
01:30Est-ce à dire que la loi qui a été votée cette semaine à l'Assemblée,
01:34la proposition de loi qui a été portée par Gabriel Attal sur la justice des mineurs,
01:37doit être durcie au Sénat dans les semaines qui viennent ?
01:39Elle doit être durcie.
01:40Ça va dans le bon sens, elle doit être durcie.
01:42Parmi les mesures qu'il faut absolument prendre, je disais, des semaines, en tout cas des peines courtes de prison,
01:50dans des prisons dédiées, bien entendu, avec un encadrement spécifique,
01:54la comparution immédiate, là encore.
01:57Faire en sorte que la fameuse césure devienne une exception et non pas une règle.
02:03Qu'est-ce que la césure aujourd'hui ?
02:04Vos auditeurs vont comprendre très vite.
02:06Aujourd'hui, il y a des mois qui séparent le moment où on reconnaît devant l'adolescent, par exemple, le mineur, sa culpabilité.
02:14Des mois après, on va faire tomber la sanction.
02:17Pour ceux qui ont des enfants, est-ce qu'il vous est arrivé un jour de dire à votre enfant,
02:22tu fais mal, tu es coupable, mais on verra dans trois mois ou six mois quelle est la sanction que je te donnerai.
02:29Pareil pour l'excuse de minorité.
02:31Il ne peut pas y avoir d'excuse, même de minorité, pour celui qui tue un autre enfant ou même un adulte.
02:39Donc l'excuse de minorité qui est aujourd'hui le principe, la règle doit devenir l'exception
02:45et quand on en sort, il doit y avoir une motivation spécifique du juge.