Thierry Breton, ancien commissaire européen au marché intérieur, était l’invité de BFM Politique de ce dimanche 16 février. Il a évoqué notamment les négociations de paix en Ukraine entre Donald Trump et Vladimir Poutine, mais aussi la place de l'Europe dans la gestion du conflit ukrainien.
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00:00BFM TV, BFM Politique, Guillaume Darré.
00:06Vous êtes bien sur BFM Politique. Aujourd'hui, nous recevons Thierry Breton.
00:10Bienvenue Thierry Breton, ancien commissaire européen.
00:13On vous reçoit parce qu'on est probablement à un tournant de l'histoire,
00:16que ce soit au niveau des États-Unis ou au niveau de l'Europe.
00:19Avec moi pour vous interroger ce matin, Amandine Attalaya, éditorialiste BFM TV.
00:23Bonjour Amandine.
00:24Bonjour Guillaume.
00:25Et Lucie Robkin, directrice des rédactions de La Tribune.
00:27Bonjour Guillaume.
00:28Notre partenaire, La Tribune Dimanche.
00:29Je suis ravi de vous avoir avec nous ce matin, Lucie.
00:32Alors, on le disait, Donald Trump a décidé d'engager des discussions directes
00:36avec Vladimir Poutine pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine.
00:40Pas plus tard qu'hier, c'est le vice-président J. Divens
00:43qui a tenu un discours extrêmement violent à l'encontre de l'Europe.
00:48On sent qu'on est en train de vivre un moment extrêmement particulier, Thierry Breton.
00:53Quel terme vous employez ce matin pour qualifier ce que nous sommes en train de vivre ?
00:59Je crois qu'il faut que nous soyons tous conscients, nous Européens,
01:04comme vous venez de le rappeler, Guillaume Darré,
01:07que oui, nous vivons désormais un moment historique.
01:11Pour moi, il est de même nature, et je pèse mes mots,
01:16que celui que nous avons connu à la suite du chute du mur de Berlin.
01:22C'est de même nature.
01:24Et avant cet événement majeur qui a reconfiguré notre Europe,
01:30c'était évidemment les discussions d'après-guerre et Yalta.
01:35Voilà de quoi il s'agit.
01:37Et pourquoi dis-je ça ?
01:39Parce qu'évidemment, on a tous en tête, et on reparlera tout à l'heure,
01:43du contexte assez inédit, le mot est faible,
01:47dans lequel les propos ont été rapportés ou proférés par les uns ou par les autres,
01:53pour nous annoncer ce moment historique et ce changement de posture.
01:59Ce dont il est question, évidemment, c'est la guerre en Ukraine,
02:04c'est les discussions, plutôt que de parler de paix,
02:09sans doute les conditions dans lesquelles un cessez-le-feu pourrait s'opérer.
02:14Mais quand on voit aujourd'hui les acteurs qui sont autour de la table
02:18pour discuter de cette question, c'est-à-dire, tout simplement,
02:22Vladimir Poutine et Donald Trump,
02:25c'est donc bien de la partition de l'Ukraine dont il s'agit,
02:30mais derrière, ne nous y trompons pas,
02:33c'est aussi, quelque part, de la partition de l'Europe dont il va être question.
02:38Donc oui, ce moment est l'un des plus graves de notre histoire contemporaine.
02:43Très concrètement, on va entrer justement dans la question de la guerre en Ukraine.
02:47Le fait qu'il y ait des discussions qui soient entamées de façon directe
02:50entre Donald Trump et Vladimir Poutine pour tenter de mettre fin à cette guerre,
02:54est-ce qu'en soi, ce n'est pas une bonne nouvelle qu'on puisse voir peut-être l'issue de ce conflit ?
02:58Encore une fois, de quoi parle-t-on ?
03:02On parle d'une guerre d'agression,
03:05comme on n'en a pas connue quasiment depuis la Seconde Guerre mondiale,
03:08sur le territoire européen, avec des troupes non-européennes
03:11qui viennent renforcer l'agresseur qui se passe sur notre continent,
03:16avec, je le rappelle pour nos téléspectateurs,
03:18l'Europe qui est de très loin, de très loin, le premier contributeur financier,
03:24de très loin, bien au-dessus des États-Unis.
03:27Et alors, on dirait que finalement, tout ça ne concerne ni M. Volodymyr Zelensky,
03:34le président de l'Ukraine, ni l'Europe.
03:36Mais enfin, pardon, où est-on ?
03:39Est-ce qu'on peut s'en prendre à nous-mêmes en tant qu'Européens ?
03:41Comment est-ce qu'on en est arrivés à cette humiliation des Européens ?
03:44Pourquoi est-ce que nous sommes si absents aujourd'hui ?
03:46D'abord, c'est une excellente question, parce qu'évidemment,
03:48est-ce qu'on peut dire que c'est une surprise ?
03:51Quand on écoute ce que dit M. Trump depuis sa campagne,
03:56et puis depuis les 100 jours pendant lesquels il se préparait à son investiture,
04:02et depuis maintenant les 3 semaines où il est au pouvoir.
04:05Je dirais que rien de nouveau, parce qu'il l'a dit.
04:08Est-ce que vous reprendriez le terme d'Amandine ?
04:10Est-ce que c'est une humiliation de l'Europe ?
04:12En tout cas, ce qui s'est passé clairement, pardon,
04:15mais de la bouche du vice-président des États-Unis.
04:18On va y venir.
04:19La façon dont il a traité l'Europe, les Européens, notre démocratie.
04:24C'est une humiliation ?
04:26Je vais me répondre par une question.
04:28Imaginez un instant que nous ayons un chef d'État européen,
04:32ou un président ou une présidente de nos institutions,
04:34qui vienne à Washington ou à Boston,
04:37pour tenir le quart des propos qui ont été tenus.
04:40Est-ce que les Américains seraient fondés à dire que c'est une humiliation ?
04:44Vous avez la réponse dans la question, évidemment.
04:46L'Europe doit-elle faire en sorte de s'inviter à la table des négociations ?
04:49Et surtout, est-ce que Vladimir Poutine est un interlocuteur fiable ?
04:54On a eu hier la veuve d'Alexei Navalny à Munich,
04:56qui nous a dit, ne négociez pas avec Vladimir Poutine, il vous trahira.
05:00Mais, madame Rodkin, on le sait.
05:03On le sait depuis toujours.
05:06Vladimir Poutine, d'abord.
05:08Une des caractéristiques des personnalités qui sont aujourd'hui au pouvoir
05:13et qui voudraient décider du partage de l'Ukraine,
05:18voire plus, comme je viens d'en parler à l'instant,
05:21c'est que l'un et l'autre pratiquent le mensonge,
05:24on peut dire, comme quelque chose de naturel.
05:27C'est assez dur et scocasse, parce qu'ils ont l'impression de dire
05:31qu'on s'abrite derrière la liberté d'expression,
05:33dans une capacité à mentir, et on t'émend.
05:35Pour vous, Donald Trump et Vladimir Poutine sont, je cite, des menteurs.
05:38Mais en tout cas, reprenez tous les propos.
05:41Encore une fois, je ne veux qualifier personne d'autre que par rapport à ce que je veux dire.
05:44Il y a aussi évidemment ceux qu'ils représentent,
05:46mais c'est une évidence que l'un et l'autre ont, dans leur vie,
05:51il suffit de regarder quand même ce qui s'est passé,
05:53utiliser cette méthode, je dirais, plus que de nécessité.
05:59– Mais il ne faudra pas négocier avec Vladimir Poutine aujourd'hui.
06:02– Bien sûr qu'il faudra négocier, que Volodymyr Zelensky,
06:06l'Europe devra négocier, évidemment, avec le belligérant,
06:10le seul belligérant, celui qui est la cause de tout cela.
06:13Quand je vois comment on est en train d'essayer de réécrire l'histoire,
06:17pardon, mais quand j'entends que certains, et notamment Outre-Atlantique,
06:22commencent à dire, oui, mais finalement, c'est peut-être de la faute, un, de Biden.
06:27Ah bon ? La faute de Biden, mais ça, on sait qu'il va tout prendre, le pauvre Biden.
06:31Pardon de parler comme ça, mais enfin,
06:33on sait qu'aujourd'hui, il est l'objet de tous les maux.
06:36Mais oui, peut-être aussi de la faute des Européens.
06:39Mais quoi ?
06:40– On voit que de la faute des Européens ?
06:42– Et c'est repris par la Maison Blanche.
06:45– Lucie, est-ce que Vladimir Poutine, Thierry Breton, est fréquentable ?
06:48Est-ce qu'on peut s'asseoir à la même table que lui ?
06:50– Mais encore une fois, si jamais nous voulons qu'il y ait un cessez-le-feu,
06:53il faudra bien s'asseoir avec ceux qui sont les protagonistes.
06:57– Et qui doivent s'asseoir à la table des négociations pour l'Europe ?
06:59– Voilà la bonne question.
07:00– Donald Trump est une personnalité forte qui mène les négociations.
07:02Qui en Europe peut mener ces négociations ?
07:04– Voilà la bonne question, parce qu'aujourd'hui, effectivement,
07:06et ça répond aussi un peu à votre question, à laquelle je n'ai pas complètement répondu,
07:10au fond, il est absolument indispensable que l'Europe se mette d'accord
07:15pour désigner la personne, celle ou celui qui va présenter, qui va les représenter.
07:23Et il faut le faire tout de suite.
07:24On peut regretter…
07:25– Donnez-nous un nom.
07:26– Non mais attendez, on peut regretter que ça n'ait pas eu lieu jusqu'à présent.
07:31Alors, on a vu, et je trouve que c'est une excellente initiative,
07:34que le Président de la République, Emmanuel Macron,
07:36sans doute du reste de concert avec le Président du Conseil…
07:39– Il semblerait que le Président de la République convoque une réunion informelle demain.
07:42C'est pas encore confirmé par l'Élysée, mais plusieurs chefs d'Etat
07:44disent qu'à Paris ils seront réunis.
07:46– Ça me semble être extrêmement important et une initiative très significative.
07:50Qu'est-ce qu'on peut en attendre ?
07:52Il me semble que ce qui serait très important pour répondre précisément à vos deux questions,
07:57c'est que derrière, l'Europe dise maintenant qui est notre négociateur.
08:02Alors, est-ce que ça va être Mme Kayakalas ?
08:06Peut-être, elle est aujourd'hui la haute représentante,
08:09ancienne Première Ministre…
08:10– Qui est la meilleure personne ?
08:11– On va l'épouser peut-être, si vous le voulez bien.
08:13Ancienne Première Ministre estonienne,
08:15mais dont on sait qu'elle est persona non grata.
08:19Et le mot est fait, puisqu'elle fait partie,
08:21elle est sur les listes de personnes recherchées par Vladimir Poutine.
08:24On ne la voit pas être en face de Vladimir Poutine.
08:27Mme Bordalayen, on connaît les relations plus qu'exécrables
08:31qu'il y a avec aujourd'hui l'administration actuelle.
08:35Ça n'est pas d'aujourd'hui, ça semble évidemment très difficile.
08:38– Thierry Breton, pour se parler franchement,
08:39est-ce que vous pourriez être cet émissaire ?
08:42Vous avez des compétences.
08:43– Oui, mais attendez, il faut rester…
08:45Merci d'abord de le mentionner, je suis très sensible.
08:49– Vous nous dites ceux qui ne peuvent pas faire le job,
08:51qui peut le faire ?
08:52– Nous sommes un État de droit.
08:53Il y a des institutions, il y a de la gouvernance.
08:55Le Président du Conseil aujourd'hui, M. Antonio Costa,
09:00je dirais, est-ce qu'Alité, représentant les États,
09:03serait sans doute la personne qui conviendrait ?
09:07Mais il ne m'appartient pas de le dire, il va falloir évidemment…
09:10– C'est vraiment qui fait le poids ?
09:11On a Vladimir Poutine, on a Donald Trump,
09:14et quelqu'un que personne ne connaît au niveau européen
09:17et que Donald Trump ne respecte pas.
09:19– Eh bien, il faut avoir du leadership, vous le dites implicitement,
09:22parce qu'on est aujourd'hui dans un monde
09:24où s'il n'y a plus de leadership, on n'existe plus, on le voit évidemment.
09:27Ce n'est pas une surprise, on en a parlé souvent,
09:29y compris M. Darré, à votre antenne.
09:32Mais derrière cela, évidemment, il y a le poids de ce qu'on représente
09:35par rapport à la force des institutions.
09:37Aujourd'hui, je le dis, c'est vrai que pour moi,
09:40à ce poids, on verra bien que les chefs d'État…
09:42– Mais vous, est-ce que c'est une mission qui pourrait vous intéresser ?
09:45– M. Darré, c'est très gentil, mais ce n'est pas à moi
09:48de répondre à cette question.
09:50Merci de le proposer.
09:51– Si on vous contacte, vous accepterez ?
09:53– Merci de le proposer et de faire part à qui de droit,
09:58ce n'est pas le sujet, le sujet c'est encore une fois
10:02de faire en sorte que très vite, très vite, les États européens,
10:06l'Union européenne, les institutions européennes,
10:09décident de celui ou celle qui sera le représentant
10:13dans ces négociations et poussent ensuite pour que ce soit juste,
10:17je dirais comme on dit en bon français, un no-brainer,
10:20c'est-à-dire quelque chose qui n'est même pas négociable,
10:22pas discutable.
10:23– Question courte, réponse courte, est-ce qu'Emmanuel Macron
10:25doit reprendre contact avec Vladimir Poutine ?
10:27Est-ce qu'il doit le rappeler ?
10:29– Eh bien moi, ce que je crois, c'est qu'il faut maintenant
10:32d'abord garder son sang-froid dans ce moment historique,
10:35on en parle depuis le début de cette émission,
10:37revenir à nos fondamentaux, revenir à notre gouvernance
10:41et c'est lorsque les Européens auront décidé
10:44de qui est celui ou celle qui doit représenter l'Union
10:48dans ses composantes, y compris institutionnelles,
10:51que la réponse à cette question pourra être apportée.
10:55Me semble-t-il que le mieux, si jamais les chefs d'État
10:59et de gouvernement décident que c'est l'un d'entre eux
11:01qui les représente, pourquoi pas ?
11:03Mais je pense qu'il faut avoir désormais ce poids et l'unité,
11:07l'Union qui est derrière, indispensable pour pouvoir
11:11précisément parler avec celui dont vous venez de rappeler
11:16qu'il ne reconnaît que la force et le rapport des forces.
11:20Mais je voudrais que vous écoutez…
11:21– Juste, vous avez évoqué une question qui est extrêmement importante
11:23et ça a été dans vos dossiers, c'est celui de la défense européenne.
11:26On voit que ça se pose très concrètement,
11:27le président ukrainien Zelensky a appelé justement
11:30à la constitution d'une armée européenne pas plus tard qu'hier,
11:33il appelle à un sursaut.
11:35Est-ce que vous estimez que ce sont des soldats européens
11:37qui devront aller sécuriser, ce qui sera peut-être
11:39la ligne de démarcation entre l'Ukraine et la Russie
11:42à l'issue de Pourparler ?
11:43Des soldats européens, oui ou non ?
11:44– Eh bien, on verra bien encore une fois dans l'architecture
11:47de sécurité qui devra se dessiner de façon indispensable
11:53à la suite des discussions de cesser le feu,
11:56si celles-ci ont bien lieu.
11:58Évidemment, comme il a été clair, mais là encore,
12:00il n'y a pas de surprise.
12:01On a l'impression de découvrir Joe Biden,
12:04depuis notamment la réunion de Vilnius,
12:06a toujours été extrêmement clair, pour lui,
12:09l'Ukraine ne devait pas rentrer dans l'OTAN.
12:11– Donc il faudrait…
12:12– Attendez, je veux juste répondre à votre question.
12:16Donald Trump le reprend.
12:18Trump dit de façon très claire, Biden l'avait déjà évoqué,
12:22qu'il n'y aura pas de soldats américains
12:24pour sécuriser cette ligne potentiellement de démarcation.
12:28Donc oui, bien sûr, si ce travail doit avoir lieu,
12:31les Européens devront être impliqués.
12:33– Est-ce que ça veut dire que l'OTAN n'a plus les raisons d'être ?
12:35Est-ce que cette armée européenne sous-entend que l'OTAN
12:37est en état de mort cérébrale, comme avait dit Emmanuel Macron…
12:40– Et là, on touche le deuxième point fondamental,
12:42le deuxième, dans ce moment historique que nous vivons.
12:46Il faut bien voir que depuis la seconde guerre mondiale,
12:51l'Europe, quand je dis l'Europe, c'est 26 sur les 27 États membres
12:57vivent à l'abri, à l'abri du parapluie américain.
13:02Et quand je dis, et je vais dire des choses graves,
13:05quand je dis à l'appui du parapluie américain,
13:08ça veut dire du parapluie nucléaire américain.
13:11Et donc, le choix a été fait, le choix a été fait,
13:15entendez-moi bien, par les 26, et l'Allemagne le premier,
13:20de préférer se mettre à l'abri des Américains,
13:23y compris pour l'arme ultime, la dissuasion,
13:26et je parle évidemment de la dissuasion nucléaire,
13:28plutôt que sous le parapluie français.
13:31Ce choix, il a permis d'être là où nous en sommes,
13:35avec aussi 70 ans de paix, sur le continent européen.
13:39– Et comment vous faites, Thierry Breton, pour avancer ?
13:41– Eh bien je vous le dis, pardon mais c'est tellement grave ce que je vais dire,
13:43eh bien je vous le dis de façon très claire.
13:46Pour répondre à cette question, il faut évidemment que l'OTAN
13:49continue, mais il me semble indispensable désormais
13:53que dans des discussions qui ne peuvent avoir lieu
13:57que dans la confidentialité évidemment que le sujet requiert,
14:00il me semble indispensable désormais que,
14:03tout en restant dans l'OTAN, les Européens,
14:07et quand je parle des Européens c'est les 26,
14:09commencent à accepter de discuter avec le 27ème,
14:13c'est-à-dire la France, seule puissance dotée,
14:15de ce que veut dire, dans la doctrine française,
14:18le fait qu'évidemment, l'usage de l'arme ultime,
14:22l'arme nucléaire, reste et restera pour toujours
14:24dans la seule main française.
14:26Il est hors de question que ça change.
14:28Mais, rappelle le Président de la République,
14:30comme ses prédécesseurs, la dissuasion nucléaire française
14:35a aussi une composante européenne.
14:37– Mais donc ça veut dire ?
14:38– Eh bien Mme Robquin, ce moment-là,
14:44il est aussi venu, en tout cas, d'ouvrir très vite ces discussions.
14:49Et la responsabilité est réciproquement.
14:52– Vous pensez que la France, sa puissance nucléaire,
14:53est au service de l'Europe ?
14:54– On doit partager l'arme nucléaire française
14:55avec les autres pays européens ?
14:56– Ce n'est pas du tout ce que je viens de dire,
14:58j'ai dit l'inverse.
14:59– Il faut comprendre ça.
15:00– Eh bien c'est pour ça, merci de me permettre de le repréciser,
15:02j'ai dit exactement l'inverse, j'ai dit que ça doit rester
15:04évidemment à la seule main française,
15:06hors de question de le partager.
15:08J'ai simplement dit, Mme, que depuis maintenant,
15:12trois présidents, quatre présidents de la République,
15:14on indique que la dissuasion nucléaire française a aussi,
15:17sans en préciser davantage, un contenu, une dimension européenne.
15:22– Vous dites que l'Europe doit se mettre
15:23sous le parapluie nucléaire français ?
15:24– Eh bien, comme l'Europe aujourd'hui,
15:26les 26 sont sous le parapluie nucléaire américain,
15:28je ne dis pas exclusivement, mais je dis qu'il faut…
15:32Maintenant, ou alors, je vais vous dire ce qui va se passer.
15:35On est dans une logique transactionnelle,
15:37c'est-à-dire qu'on voit bien que le président des États-Unis,
15:40tout comme du reste son homologue russe,
15:42n'ont qu'une ambition, il faut dire les choses comme elles sont,
15:46et puis en tirer les conséquences, ça ne veut pas dire pour autant
15:48qu'on ne va pas non plus faire ce qu'il faut faire
15:50et continuer à être un partenaire des États-Unis,
15:52et un allié dans le cadre de l'alliance atlantique.
15:55Mais on voit bien que les deux ont comme volonté
15:58de fragmenter l'Europe, y compris avec les parties d'extrême droite,
16:01ne nous y trompons pas.
16:02– Thierry Breton, on va y venir dans une seconde sur cette question de…
16:04– Donc effectivement, la fragmentation de l'Europe
16:06fait partie, je dirais, d'un double jeu conjoint désormais
16:11et de Donald Trump et de Vladimir Poutine.
16:13– Thierry Breton, il y a des questions, il y a des rapports très inquiétants
16:17des services secrets, notamment danois,
16:19qui posent la question d'un conflit sur le territoire.
16:22– Oui, tout à fait, et d'ailleurs Volodymyr Zelensky nous a indiqué hier
16:25que la Russie était susceptible d'envoyer,
16:27de déployer des troupes en Biélorussie
16:29avec cette possibilité d'attaquer un pays européen dans les années qui viennent.
16:32Est-ce que vous craignez vous aussi qu'une guerre puisse embraser l'Europe
16:35dans les années qui viennent ?
16:37– J'ai essayé d'aborder cette question dans nos propos liminaires,
16:40en vous disant qu'il fallait que nous abordions désormais
16:43la phase dans laquelle nous entrons,
16:45comme étant potentiellement, je dis bien potentiellement,
16:48une sorte de partage nouveau de l'Europe,
16:50dans lequel évidemment, ce type de dialectique,
16:54150 000 soldats russes maintenant,
16:58parquaient potentiellement en Biélorussie,
17:01le chef des services de renseignement allemand
17:04qui dit que dans les 5 ans, il y aura sans doute
17:06une volonté très claire de la part de Vladimir Poutine.
17:09– Ça vous semble crédible, une guerre sur le sol de l'Union Européenne ?
17:11– Mais tout est crédible aujourd'hui, depuis maintenant 20 jours,
17:15tout est crédible, il faut que nous en soyons conscients.
17:18C'est le cas également des services secrets danois,
17:20et je ne parle pas des services secrets estoniens
17:22qui le disent depuis longtemps.
17:24Donc bien sûr que ceci fait partie aujourd'hui du champ des possibles,
17:27à charge pour nous de régler deux problèmes,
17:29de s'attaquer à deux problèmes, l'augmentation de notre capacité
17:32de défense qui était vraiment mon travail
17:34et qu'on a commencé à faire à la vitesse grand V,
17:36il faut le poursuivre et l'accélérer.
17:37Et puis la question ultime que j'ai posée,
17:40que j'ai mise sur la table il y a un instant.
17:42– Thierry Breton, hier à Munich, les Américains ont tenu
17:46un discours particulièrement offensif contre l'Union Européenne,
17:49le vice-président a dénoncé, je cite,
17:51« le renoncement à certaines de ses valeurs les plus fondamentales
17:54à ses yeux de l'Union Européenne », il estime, je cite,
17:56« qu'il y a un recul de la liberté d'expression en Europe ».
17:59Qu'est-ce que vous lui répondez ?
18:01– Écoutez, vous savez, on commence, pardon de le dire comme ça,
18:05parce que c'est le vice-président des États-Unis,
18:07donc on le respecte par définition, est-ce qualité ?
18:09Mais on commence déjà, ça fait 20 jours,
18:11on commence déjà à être fatigué d'interpréter ce que veut dire
18:14M. Musk avec son fils sur les épaules lorsqu'il dit ceci ou ça,
18:17ce que dit maintenant M.…
18:19– Mais là ça a l'air très clair, il dit qu'il y a un recul
18:20de la liberté d'expression.
18:22– Il faut d'abord voir avec qui on parle.
18:24D'abord, en tout cas, Musk c'est différent,
18:27parce qu'on ne sait pas s'il est…
18:28– On va parler de…
18:29– On ne sait pas qui il est, est-ce qu'il est élu, est-ce qu'il est nommé,
18:31comment, il y a des grandes questions.
18:32J. Divens, il est vice-président des États-Unis,
18:34donc il doit, il est une personnalité, évidemment,
18:37que nous devons respecter, est-ce qualité ?
18:39– Recul de la liberté d'expression.
18:40– J. Divens, il ne faut jamais oublier qu'il est quand même celui
18:43qui avait dit qu'il ne voterait jamais pour Donald Trump,
18:46je le rappelle quand même à nos téléspectateurs,
18:47pour voir toujours à qui on parle et comment…
18:49– Mais est-ce que vous n'avez pas hésité d'entendre ça
18:51avec Thierry Breton et est-ce qu'il n'est pas temps
18:53de leur répondre plus fermement ?
18:55– Parce que l'Europe n'est pas trop gentille.
18:57– J. Divens est celui qui avait dit qu'il ne voterait jamais
19:00pour Donald Trump avant de voter pour lui et de le soutenir
19:03parce qu'il le qualifiait de potentiellement,
19:05excusez-moi je mets des guillemets, c'était ses propos Hitler de l'Amérique.
19:08Donc voilà les personnes qui sont là.
19:10On doit évidemment, nous, intégrer tout ça,
19:12avec beaucoup de recul et de respect pour les fonctions,
19:15mais oui, bien sûr, l'Europe, vous avez raison,
19:18l'Europe doit désormais parler.
19:20L'Europe doit parler et il est absolument urgentissime
19:24que l'Europe se mette d'accord.
19:26Nous avons des institutions, je le rappelle.
19:28– Mais quand est-ce qu'on va le faire ? On va encore attendre des semaines
19:30avant de trouver quelqu'un qui puisse répondre ?
19:32– J'en suis convaincu, en tout cas je le souhaite vivement
19:34et je pense sincèrement que l'initiative qui a été prise
19:36par le Président de la République, soutenue visiblement,
19:38on le verra demain, par un nombre important de ses collègues,
19:41de se réunir pour organiser, je dirais, notre réaction, notre réponse,
19:46doit nous permettre de définir une seule voie.
19:48– Thierry Breton a une question pour vous.
19:50– Vous avez raison, est-ce que c'est un peu tard ?
19:52– J'ai une question pour vous, parce que le Vice-Président s'est arrêté
19:54et c'est directement à vous.
19:55– Et oui, vous avez été directement attaqué hier par Jay Devence
19:58qui estime que vous faites barrage aux valeurs démocratiques
20:01en questionnant notamment la légitimité des élections qui ont eu lieu en Roumanie.
20:04Que répondez-vous à Jay Devence ?
20:06– Oui, ça fait partie effectivement de cette logique libertarienne
20:10dont j'ai cru comprendre que, maintenant,
20:15M. Musk, Elon Musk était le fer de lance.
20:18Je rappelle aussi qu'Elon Musk a été très démocrate pendant longtemps,
20:20donc on voit quand même toutes ces évolutions.
20:22Alors, peut-être que M. Jay Devence fait partie aussi
20:25de cette logique ultra-libertarienne
20:27qui estime que, quand on a décidé nous-mêmes,
20:31et quand je dis nous, c'est nous, Européens,
20:33de mettre en place des règles, des règles simples
20:36pour organiser notre espace informationnel,
20:38c'est-à-dire l'espace que les parents connaissent bien,
20:40tous ceux qui nous écoutent aujourd'hui,
20:42ils voient bien que leurs enfants passent désormais des heures et des heures
20:45dans cet espace numérique, cet espace informationnel
20:47à travers cette petite porte, cette petite fenêtre
20:49qui est leur smartphone.
20:51Eh bien, nous avons décidé, nous, Européens,
20:53qu'il fallait reprendre le contrôle de cet espace informationnel,
20:55non pas pour contrôler les propos,
20:57parce que la parole est libre en Europe,
20:59mais pour voir ce qui se passait,
21:01vérifier que les algorithmes n'amplifiaient pas
21:03des propos haineux, des propos racistes,
21:06des propos qui sont condamnables par la loi des Hommes,
21:08la loi classique.
21:09– On va y revenir, effectivement.
21:10– Effectivement, nous avons mis ça.
21:11Je voudrais juste rappeler, y compris,
21:13je l'ai rappelé du reste moi-même,
21:15puisque j'ai répondu très…
21:17– Très directement, vous l'avez répondu.
21:19– Non, pas directement, avec beaucoup, évidemment, de respect.
21:21– Il faut lui répondre, il nous regarde peut-être.
21:23– Beaucoup de respect.
21:24Je lui ai répondu que nous, en Europe, on est une grande démocratie,
21:26que nous avons mis en place ces règles,
21:28et quand je dis nous, c'est notre démocratie européenne,
21:31c'est voter, pardon, mais il y a moins de 10% des députés européens
21:35qui ont voté contre, sur toutes ces règles,
21:37moins de 10%, y compris ceux d'extrême droite
21:39qui aujourd'hui ont l'impression que c'est à la mode
21:42et que ce sera bien vu de les critiquer,
21:44parce que c'est à la mode des libertariens américains.
21:46– Thierry Breton, vous allez pouvoir continuer à lui répondre dans une seconde.
21:50– Notre démocratie, elle a mis ces règles.
21:52– Vous êtes bien sûr BFM Politique, notre invité, l'ancien commissaire européen Thierry Breton,
21:57avec qui on essaye de comprendre ce moment bascule historique
22:00que nous sommes en train de vivre,
22:02avec Donald Trump, Vladimir Poutine,
22:04qui négocie, on peut le dire, sur le dos des Européens,
22:06une paix possible en Ukraine.
22:09Cette question aussi de ceux qui sont aux côtés du président américain,
22:12il y en a un d'entre eux, il s'appelle Elon Musk,
22:14vous le connaissez bien,
22:15certains le définissent comme l'un de vos meilleurs adversaires.
22:18Regardez cette image, c'est sans aucun doute l'image de cette semaine,
22:22on y voit Elon Musk dans le bureau,
22:25le bureau du président des États-Unis,
22:27avec son fils à côté de lui, il a tenu une quasi-conférence de presse
22:30pendant une heure sous les yeux de Donald Trump.
22:33Pour vous, qu'est-ce que ça dit cette image ?
22:35Quelle est sa place aujourd'hui dans l'administration américaine ?
22:40Cette image parle d'elle-même, je ne vais pas la commenter,
22:43vous l'avez fait abondamment,
22:46je ne vais pas rajouter ma touche personnelle,
22:49elle parle d'elle-même.
22:51Mais arrêtons-nous une seconde sur les propos.
22:55Elon Musk, grand chef d'entreprise,
22:58tout le monde le reconnaît évidemment, et moi le premier,
23:02a décidé de s'attaquer à des pas entiers,
23:06de ce qui fait que les États-Unis fonctionnent aujourd'hui
23:09comme un grand État fédéral,
23:12y compris dans la dimension sociale,
23:15dans la dimension éducative et préservation des valeurs.
23:19Et il a décidé de licencier,
23:23parce qu'il n'y a pas d'autre mot,
23:25des dizaines et des dizaines de milliers de,
23:28je vais le dire en anglais si vous permettez,
23:30civil servants, c'est-à-dire fonctionnaires américains.
23:34Dans civil servants, il y a servants.
23:37Ces fonctionnaires américains, on en connaît tous énormément,
23:40pour eux c'est un honneur de servir les États-Unis d'Amérique.
23:43Et voilà donc que quelqu'un arrive,
23:45est-ce qu'il a un mandat ? Est-ce qu'il est élu ?
23:48Est-ce qu'il est passé devant le Congrès ? Non.
23:51Et avec ses Dodge Kids,
23:54c'est comme ça que je crois qu'on les appelle,
23:56ces jeunes 20, 22, 23, 24 ans,
23:59ils vont licencier,
24:01donc ils s'invitent dans les administrations
24:03et ils décident, d'un trait de plume,
24:06de décider de la vie professionnelle de dizaines de milliers.
24:09C'est-à-dire que vous y voyez une anormalité dans ce fonctionnement ?
24:12En fait, on se demande qui dirige les États-Unis aujourd'hui,
24:14qui est le président ? C'est Donald Trump ou c'est Elon Musk ?
24:17C'est ça pour moi qui est l'élément, je dirais, le plus fort.
24:20Et moi qui aime les États-Unis,
24:22qui ai vécu, qui ai travaillé, qui ai enseigné,
24:26on aime les États-Unis parce que c'est un pays,
24:28d'abord c'est un pays qui respecte le droit,
24:30c'est un pays fondé sur des règles de droit,
24:32sur l'état de droit,
24:33c'est un pays aussi qui reconnaît la valeur individuelle
24:37qui permet d'évoluer, de progresser, de grandir.
24:40Ce qui me gêne et me heurte, me choque,
24:44m'attriste, c'est de voir qu'effectivement,
24:47aujourd'hui, on peut décider,
24:49comme tout simplement dans une simple autocratie,
24:52de la vie de dizaines de milliers de personnes comme ça,
24:55je pense, je pense...
24:56C'est-à-dire que les États-Unis sont quand même toujours une démocratie à vos yeux
24:58ou sont devenues une autocratie ?
25:00Et c'est bien pour ça que j'allais y venir.
25:02Je pense que, vous savez, aux États-Unis,
25:04il y a ce qu'on appelle le check and balance,
25:06c'est-à-dire le fait que...
25:07Il y a des contre-pouvoirs.
25:08Il y a des contre-pouvoirs, il y a beaucoup de pouvoirs,
25:10effectivement, à la Maison-Blanche,
25:11mais les pères fondateurs des États-Unis
25:13ont été, dans leur sagesse, attentifs
25:15à ne donner pas plus de quatre ans
25:17à celui ou celle qui allait devenir
25:19l'homme ou la femme la plus puissante
25:21des États-Unis et du monde.
25:22Pour vous, l'homme le plus puissant du monde,
25:25c'est Donald Trump ou c'est Elon Musk ?
25:27Alors, on va répondre là et puis ensuite là.
25:29Alors, aujourd'hui...
25:30C'est la même question.
25:31Alors, d'abord, sur les check and balances,
25:33il est vraisemblable, les contre-pouvoirs,
25:36qu'effectivement, il y ait maintenant
25:38un nombre important de juges qui se saisissent,
25:41précisément, de ce qui peut s'apparenter,
25:43et on le verra, à des irrégularités très graves
25:47qui concernent, encore une fois, les personnes.
25:49On va voir.
25:50Mais je pense que l'histoire ne fait que démarrer,
25:53y compris sur le plan, je dirais, judiciaire.
25:55Mais donc, on n'a pas eu la réponse.
25:57Quel est l'homme le plus puissant du monde ?
25:58Donald Trump ou Elon Musk ?
25:59C'est évidemment Donald Trump,
26:01parce que, évidemment, c'est lui qui est élu
26:03et il a cette légitimité.
26:06C'était, évidemment, pas gagné du tout.
26:08Je rappelle quand même que, quelques jours
26:09avant son élection, beaucoup d'entre nous,
26:11d'entre vous, peut-être, s'interrogeaient encore
26:14à savoir s'il allait battre ou pas Kamala Harris.
26:17Il l'a fait.
26:18Il est désormais l'homme, effectivement,
26:20le plus puissant des États-Unis
26:22et, évidemment, aussi, sans doute,
26:24d'une certaine façon, du monde.
26:26Elon Musk, de son côté, il est ce qu'il est.
26:29On verra combien de temps ça dure.
26:31Mais derrière, évidemment, quand on voit cette photo,
26:34on dit tellement, tellement, tellement,
26:36quand on voit également le regard, aussi,
26:39un peu, comment dirais-je, perdu de Donald Trump,
26:42il s'interroge, au fond,
26:44combien de temps ça va durer, tout ça.
26:46Lui seul a la réponse.
26:48Il n'est peut-être pas impossible
26:49qu'il nous la fasse connaître
26:51dans les semaines ou les mois qui viennent.
26:53Est-ce que vous avez un message à faire passer
26:54à Elon Musk, ce matin ?
26:55Non, quand j'en ai, j'utilise...
26:57Vous pouvez lui dire de venir,
26:58on peut faire un débat,
26:59Elon Musk tirerait votre temps, aussi.
27:00Quand j'en ai, on continue à communiquer.
27:03Vous restez, d'ailleurs, sur Twitter, sur X,
27:05sur le réseau X.
27:06Il est indispensable pour moi de rester sur X,
27:08parce qu'effectivement, vous l'avez rappelé tout à l'heure,
27:10je suis celui qui a porté ces régulations
27:12des réseaux et des grandes plateformes systémiques
27:14dont fait partie X,
27:15parce que, précisément, nous avons mis
27:16des règles de droit, maintenant, pour les sécuriser.
27:18Il y a, bien entendu, des problèmes.
27:20C'est pour ça qu'il y a des enquêtes
27:21qui ont été menées, et par mes services,
27:23alors que j'étais commissaire,
27:24et par ma successeur, et je m'en félicite.
27:27Ces enquêtes, elles vont, évidemment, aboutir.
27:29S'il y a des problèmes,
27:30ils seront mentionnés et ils seront condamnés,
27:35parce qu'encore une fois, nous avons des lois.
27:37Mais, pour moi, si je quittais tel ou tel réseau,
27:41ce serait un aveu d'échec,
27:43parce que, précisément, nous avons considéré,
27:45nous, en Europe, que ces réseaux,
27:46c'est quelque part aussi une sorte de bien commun,
27:48et qu'on doit pouvoir y être en sécurité,
27:51comme on l'est, plus ou moins, dans l'espace physique.
27:53– Thierry Breton, question sur l'implication politique
27:55d'Elon Musk, question d'Amandine.
27:57– Oui, parce qu'il ne s'occupe pas
27:58que des fonctionnaires américains,
27:59il s'occupe de l'Europe,
28:01avec des ingérences répétées d'Elon Musk.
28:03Il a soutenu le parti d'extrême droite allemand
28:06dans le cadre des élections allemandes,
28:08il est même allé voir la dirigeante de l'extrême droite,
28:10tout comme, d'ailleurs, le président américain,
28:12J. Divens, qui soutient aussi l'extrême droite allemande.
28:14Il s'en est pris, Elon Musk, au Premier ministre britannique.
28:17À quoi jouent les Américains en Europe ?
28:20Qu'est-ce qu'ils cherchent à obtenir ?
28:22Et est-ce qu'Elon Musk est dangereux ?
28:23– Madame, on l'a dit tout à l'heure,
28:25on l'a dit tout à l'heure,
28:27nous sommes, et je le redis
28:29à nos téléspectateurs ce matin,
28:31nous sommes un continent de 450 millions
28:33de concitoyens européens.
28:35Nous partageons les mêmes valeurs,
28:37nous avons le même système démocratique,
28:39nous avons le même projet.
28:40– Et donc, ils cherchent à nous désunir.
28:42– Bien entendu.
28:43Parce qu'aujourd'hui, le jeu, évidemment,
28:45c'est pas d'avoir une Europe forte,
28:47c'est d'avoir une Europe faible.
28:49Le président de la République l'a qualifié,
28:51je crois que j'avais moi-même utilisé,
28:53dans vos colonnes, Mme Robquin,
28:55le terme d'herbivore,
28:57dans un monde de carnivores.
28:58Vous vous en souvenez ?
28:59– Mais alors, s'ils cherchent à nous détruire
29:01et à nous désunir, ce ne sont plus des alliés.
29:03– Mais c'est une très bonne question.
29:05Nous sommes des partenaires,
29:07dans beaucoup de domaines,
29:08nous sommes des rivaux aussi,
29:09sur certains aspects commerciaux.
29:11Nous sommes des alliés,
29:12dans le cadre de l'Alliance Atlantique.
29:14Mais posez donc la question, aujourd'hui,
29:16aux Canadiens.
29:17Est-ce que, pour la majorité des Canadiens,
29:20ils se considèrent aujourd'hui,
29:21alors qu'ils entendent, maintenant, nuit et jour,
29:24leurs grands voisins dire qu'au fond,
29:26ils devraient être le 51ème Etat des Etats-Unis,
29:28est-ce qu'ils se considèrent comme des alliés ?
29:30Je ne sais pas.
29:31– Justement, regardez la définition très concrète
29:34de ce qu'est un allié,
29:35ou de ce qu'est, justement, un adversaire.
29:37Vous allez la voir s'afficher,
29:39juste derrière nous.
29:40C'est une personne qui apporte à une autre son appui,
29:42prend son parti.
29:43Un adversaire, c'est une personne qui est opposée à une autre
29:45dans un combat, un conflit, une compétition.
29:47Aujourd'hui, les Etats-Unis de Donald Trump,
29:49quand vous voyez ces définitions,
29:50un allié ou un adversaire ?
29:52– Dans le cadre de l'OTAN,
29:53et je le répète, c'est pour ça que j'ai précisé,
29:55dans le cadre de l'OTAN,
29:56nous sommes évidemment des alliés,
29:57parce que nous sommes réunis par ces fameux articles 5,
30:00dont je rappelle à nos téléspectateurs
30:02qu'il dit que si l'un des pays membres de l'Alliance
30:04est attaqué, alors les autres se modifient.
30:06– Et hors du cadre de l'OTAN ?
30:07– Mais attendez, je vais vous installer jusqu'au bout.
30:09Cet article 5, il permet à l'ensemble des pays alliés
30:13de venir en secours de celui qui est attaqué.
30:15Savez-vous combien de fois l'article 5 a été utilisé
30:18depuis que l'OTAN existe ?
30:19– Une fois.
30:20– Il a été utilisé notamment dans le cadre
30:23de la suite des attentats du 11 septembre.
30:25Et qui a appelé au secours ?
30:27Les Etats-Unis.
30:28Qui a mobilisé l'article 5 ?
30:30Les Etats-Unis.
30:31Et nous sommes venus à ce moment-là
30:32dans la lutte contre précisément le terrorisme
30:34qui avait provoqué ce drame.
30:36Donc c'est ça, les alliés.
30:37Les alliés, c'est effectivement, on est là,
30:39on est dedans dedans.
30:40Donc oui.
30:41– Donc les Etats-Unis sont encore des alliés.
30:43– Et ce que je disais tout à l'heure
30:44sur le cadre du nucléaire,
30:45il faut évidemment continuer à rester dans l'Alliance.
30:47Y compris avec la couverture nucléaire,
30:49évidemment ultime américaine.
30:51Mais on voit bien que par rapport aux enjeux
30:53que nous avons et les discussions
30:54que nous pouvons avoir à l'Est,
30:55elle ne suffit plus.
30:56Elle ne suffit plus aussi dans les logiques transactionnelles.
30:58Parce que si Donald Trump fait payer à l'Europe
31:02le fait qu'il protège, y compris de façon ultime,
31:05tel ou tel pays,
31:07il faut aussi démontrer qu'on a une capacité
31:09d'avoir une double garantie.
31:11C'est ce que j'appelais de mes voeux tout à l'heure.
31:12– Thierry Breton, on a décidé de donner la parole
31:15dans cette émission aux Français,
31:16à ceux qui font la France.
31:18Et il y a quelqu'un qui a une question
31:19très concrète à vous poser sur la voiture électrique.
31:22On sait que c'est un des grands enjeux européens
31:24des années à venir.
31:25Regardez cette question qui vous est posée
31:28par Samuel Quinton qui est professeur de l'ISEE
31:31en zone rurale.
31:32On l'écoute.
31:34– Bonjour Monsieur Breton, je m'appelle Samuel,
31:36je suis enseignant en lycée agricole, en zone rurale.
31:39Je roule au diesel et pas à l'électrique,
31:40et ce pour trois raisons.
31:42La première raison, c'est que ça coûte cher à l'achat.
31:45La seconde, c'est qu'il y a peu de véhicules d'occasion
31:49qui sont disponibles en électrique.
31:50Et la troisième, c'est qu'un véhicule électrique,
31:53il a relativement peu d'autonomie et dans mon secteur,
31:55il y a peu de moyens de le recharger.
31:58C'est pour ça que je vous demande aujourd'hui,
32:00qu'est-ce que vous répondez aux classes moyennes
32:02qui pensent que la transition écologique est trop contraignante ?
32:05– Qu'est-ce que vous leur répondez ?
32:06– Eh bien, Monsieur Quinton pose une question fondamentale.
32:11Et c'est cette question que j'ai souhaité mettre en avant
32:14lorsque nos co-législateurs, les co-législateurs,
32:16c'est le Parlement européen et le Conseil,
32:18ont décidé effectivement qu'à partir de 2035, en Europe,
32:21on ne pourrait plus racheter que des véhicules électriques.
32:25Vous savez, c'est un secret pour personne,
32:27et donc je ne livre pas de secrets,
32:29que j'étais plutôt pour aller plus loin.
32:30Je l'ai écrit du reste dans vos colonnes, je l'ai dit à l'époque,
32:33mais voilà, j'ai été mis en minorité, c'est normal,
32:35et donc je respecte fondamentalement la décision de notre démocratie.
32:39Il n'en demeure pas moins que j'ai mis en place à ce moment-là
32:42un dialogue avec tous les acteurs, on a fait ça en route 35,
32:46qui se réunissaient tous les trois mois,
32:48pour faire le point précisément, y compris sur ces questions,
32:50avec une clause de rendez-vous, qui est très importante,
32:53en 2026, pour voir précisément où on est.
32:56Est-ce que ça veut dire qu'il faut éliminer cette date de 2035 ?
33:00Je ne le pense pas aujourd'hui, mais est-ce qu'il faut précisément
33:03faire plus, autrement, peut-être favoriser les véhicules hybrides,
33:07qui va être évidemment pour moi la solution ?
33:10Donc oui, il va falloir vraiment qu'on ait un accompagnement,
33:14ça concerne très précisément tous ceux, comme ça vient d'être rappelé,
33:18qui vivent dans des zones où tout simplement,
33:20il n'y a pas de bornes électriques, c'est aussi simple que ça.
33:22Aujourd'hui, il n'y a que trois pays qui ont des bornes électriques,
33:24il y a l'Allemagne, la France et les Pays-Bas.
33:27Il faut qu'on ait les 27.
33:29Dans un instant, Lucie, je vais vous donner la parole
33:31pour le choix de la tribune, ça va être à vous,
33:33on a des questions très précises, notamment sur le budget.
33:35Juste pour terminer sur cette question de la voiture électrique,
33:37question courte, réponse courte, il y a certains automobilistes,
33:39on parlait d'Elon Musk, qui se disent en désaccord avec lui,
33:41qui appellent à un boycott de Tesla.
33:43Est-ce qu'il faut boycotter Tesla, oui ou non ?
33:45Ce n'est pas à moi qu'il appartient de le dire.
33:47L'Allemagne, vous avez vu quand même que l'Allemagne,
33:51à côté de Berlin, il y a une très grosse usine de véhicules Tesla,
33:56et qu'est-ce qu'ont fait les salariés ?
33:58Ils ont mis en grande photo la photo d'Elon Musk
34:01faisant un salut dont certains ont pu dire
34:04qu'il pouvait s'apparenter à un salut nazi
34:06avec tout ce que ça a, je ne prends pas position là-dessus,
34:09tout ce que ça a, encore une fois, de connotations,
34:11y compris dans un pays comme l'Allemagne.
34:13Donc ne nous étonnons pas qu'aujourd'hui,
34:15on ait moins 63 % de ventes de véhicules Tesla en Allemagne.
34:20Parce qu'évidemment, après ça, c'est le consommateur.
34:22Qui achetait des Tesla, en tout cas aux Etats-Unis ?
34:25C'était plutôt ceux qui croyaient précisément
34:28à la lutte contre le réchauffement climatique.
34:30On voit ce que Donald Trump en fait.
34:32Vous avez maintenant, pour répondre à votre question,
34:34une autre façon d'y répondre,
34:35beaucoup de voitures aux Etats-Unis, Tesla,
34:37sur leur pare-choc arrière, mettent ce qu'on appelle
34:40des bumper stickers, c'est-à-dire des autocollants
34:42sur lesquels il est écrit
34:43« Sorry, I didn't know ».
34:45Excusez-moi, mais je ne savais pas.
34:47Le choix de la tribune, je vous laisse la parole.
34:50Les retraites.
34:51Le choix de la tribune, les retraites.
34:52Nous nous penchons en profondeur ce matin
34:54dans les colottes de La Tribune Dimanche sur cette question.
34:56Pourquoi ? Parce que les partenaires sociaux
34:58se retrouvent dans une dizaine de jours
35:00pour revoir les grands équilibres de la réforme.
35:02Et pourquoi pas remettre en cause l'âge de départ à 64 ans.
35:05Ma question est simple.
35:06François Bayrou, a-t-il raison de remettre ce dossier sur la table ?
35:10Ça faisait partie des conditions qu'il a dû, je dirais,
35:16mettre sur la table, échanger, donner,
35:18pour réussir enfin, après avoir consommé,
35:24si vous permettez cette expression un peu triviale,
35:27trois gouvernements successifs et donc trois premiers ministres.
35:29Et donc finalement, avoir enfin un budget.
35:32Il est ce qu'il est, il n'est pas glorieux,
35:33mais enfin au moins il est là.
35:34Donc ça faisait partie des concessions.
35:36Maintenant, j'ai lu avec attention votre dossier
35:38qui est extrêmement intéressant et qui montre finalement
35:40qu'il y a une opposition, je dirais peut-être d'évaluation,
35:43de chiffrage de principe entre le premier président de la Cour des comptes,
35:46M. Pierre Moscovici, et le premier ministre,
35:49qui je le rappelle avait été aussi le haut-commissaire au plan
35:55et qui s'était beaucoup impliqué sur ces dossiers.
35:58Je serais plutôt à suivre le premier ministre,
36:04et notamment sur ses évaluations.
36:05C'est-à-dire à penser que le déficit est nettement plus élevé
36:08que ce que l'on dit aujourd'hui ?
36:09Je pense qu'il a raison.
36:10Je pense qu'il vaut mieux l'écouter plutôt que se dire
36:13que finalement ce n'est pas si grave que ça,
36:14parce qu'il a raison.
36:15Et donc oui, c'est un sujet majeur.
36:19Alors, à partir du moment où on partage de façon claire
36:22l'ampleur du déficit,
36:27François Bayrou nous dit que l'augmentation de la dette
36:31depuis qu'Emmanuel Macron est président de la République,
36:351000 milliards, il estime qu'il y en a en gros une moitié
36:39qui vient précisément du déficit des retraites.
36:42Je crois qu'il faut qu'on en soit conscient.
36:44Et donc, ce n'est pas la peine, encore une fois,
36:46de minimiser ou d'essayer de se dire
36:48« encore une minute, monsieur le bourreau »,
36:49parce que la situation est là.
36:50Donc, qu'on en discute avec les partenaires sociaux,
36:53ça me semble être une très bonne chose,
36:55de façon à ce que chacun partage précisément
36:58l'ampleur du sujet qui est devant nous.
37:01Je rappelle quand même, juste pour nos téléspectateurs,
37:04qu'on est le pays d'Europe qui a les finances publiques
37:08les plus dégradées.
37:09On est le seul à tourner aujourd'hui
37:11avec un déficit qui est supérieur à 6%, des 27%.
37:15Est-ce qu'on vit mieux en France qu'ailleurs ?
37:17Je ne suis pas sûr.
37:19Donc, comment ça se fait ?
37:20Il faut se poser cette question.
37:21Il y a un des autres aspects qui est en jeu,
37:23c'est notamment la question du respect ou non
37:25des 3% de déficit du PIB en Europe.
37:27Lucie Europequin, il y a Emmanuel Macron
37:29qui souhaite faire bouger cette règle.
37:30Revoir cette règle des 3%, est-ce que c'est légitime
37:32de remettre en cause cette règle européenne des 3% ?
37:35Ce qui est légitime, c'est d'arrêter,
37:39d'augmenter notre dette de façon…
37:41Certains patrons d'ailleurs craignent
37:42une crise financière en France.
37:44Est-ce que vous-même vous craignez
37:45une crise financière ?
37:46La première question, je rappelle à nos téléspectateurs
37:48que 3%, ça a l'air tout petit.
37:503%, ça veut dire que c'est 100 milliards.
37:54Ça veut donc dire que si on dit que c'est très bien,
37:57on est à 3% de déficit, ça veut dire qu'on crée
37:59quand même 100 milliards d'euros de plus de dette par an.
38:03Mais qui va payer, madame ?
38:04Qui va payer ?
38:05On va faire ça pendant combien de temps ?
38:06Donc même cette règle des 3%,
38:08ce n'est pas quelque chose qui sort du ciel comme ça.
38:11C'est tout simplement parce qu'il y a un moment
38:12où ça devient insoutenable.
38:14Je le redis ce matin à votre antenne,
38:17ça devient insoutenable que la France soit incapable,
38:20seul pays d'Europe, à bâtir un budget
38:23qui ne soit pas en déficit majeur.
38:25On est à 6% aujourd'hui.
38:27Ça veut dire que c'est pratiquement
38:28180 milliards d'euros de plus
38:29qui partent de nouveau dans la dette.
38:31Nous allons donc vers une crise financière ?
38:32Pas encore.
38:33Vous savez pourquoi ?
38:34Parce qu'on a beaucoup d'épargnes.
38:35Et donc effectivement, les marchés financiers
38:37savent qu'à la fin, si jamais il y a un problème,
38:40on ira chercher l'épargne des Français
38:42pour payer le remboursement de la dette.
38:43C'est la raison pour laquelle
38:44nous ne sommes pas encore attaqués,
38:45comme l'Angleterre l'a été
38:47après les folies de madame Lister.
38:51Mais si on ne corrige pas la trajectoire,
38:55alors oui, ça nous arrivera un jour.
38:57Thierry Breton, cette information
38:58qui nous est confirmée à l'instant,
38:59le président français Emmanuel Macron
39:01réunira donc bien demain à Paris
39:03les principaux pays européens
39:05pour des discussions portant, je cite,
39:06sur la sécurité européenne.
39:08Comment vous réagissez ?
39:10Je m'en réjouis et je trouve
39:11que c'est une excellente initiative.
39:13J'espère qu'ils seront nombreux à venir.
39:15Est-ce qu'il est temps
39:16qu'on propose un plan de paix ?
39:17Mais encore une fois,
39:19il est temps d'abord de s'harmoniser
39:21avant d'un plan de paix.
39:22Est-ce que c'est un plan de paix ?
39:23Est-ce que c'est un plan de cesser le feu ?
39:25Il est temps d'abord de nous s'harmoniser,
39:27de décider comment parler d'une seule voix
39:30et de nous donner les moyens
39:31de nous faire entendre.
39:33Et on a des moyens.
39:34Je rappelle que nous sommes,
39:35encore une fois,
39:36un très grand continent.
39:37Je rappelle, encore une fois,
39:39que nous sommes aujourd'hui
39:40le premier marché numérique du monde libre,
39:42que nous sommes le premier marché intérieur.
39:45Donc on est très important,
39:47contrairement à ce que dit
39:48M. Donald Trump,
39:49ces 1 500 milliards de dollars
39:51que nous achetons, nous,
39:54aux Etats-Unis et que nous vendons.
39:56Donc c'est très important.
39:57On est très important pour la Chine.
39:59Donc oui, il faut qu'on pèse aujourd'hui
40:01de notre poids.
40:02C'est important de le rappeler.
40:03Thierry Breton,
40:04sur la scène politique française,
40:05il y a deux hommes qui ont décidé
40:06de s'affronter pour la tête
40:07des Républicains.
40:08Est-ce que vous,
40:09vous êtes plutôt Laurent Wauquiez
40:11ou Bruno Retailleau ?
40:12Si vous deviez choisir entre les deux,
40:13vous choisissez lequel ?
40:15Je connais bien les Républicains
40:18puisque j'étais très proche,
40:20comme vous le savez,
40:21de Jacques Chirac.
40:22Aujourd'hui, je crois que tout le monde
40:24le voit, Bruno Retailleau
40:25fait un parcours exceptionnel.
40:27Il fait un parcours exceptionnel
40:28et vous savez pourquoi ?
40:29Parce qu'au fond,
40:31il incarne d'abord,
40:32il a la sagesse de la continuité,
40:34un peu du sénateur aussi,
40:36parce que les Sénats,
40:37il y a de la sagesse,
40:38il y a du temps.
40:39Il a parfaitement compris
40:40les enjeux des Français.
40:41Il les traduit.
40:43Il est crédible.
40:45Donc je pense qu'aujourd'hui,
40:47vous voyez quand même
40:48qu'entre les deux,
40:49bon, moi à choisir,
40:50je ne suis pas membre des Républicains,
40:52mais il est clair que
40:55je prédis un grand avenir
40:57pour Bruno Retailleau.
40:58Alors justement,
40:59un dernier regard,
41:00entre Vladimir Poutine et Donald Trump,
41:02si vous deviez dîner
41:03avec l'un des deux ce soir,
41:04vous choisissez qui à votre table ?
41:05Sans hésiter, Donald Trump.
41:07Je l'ai déjà fait du reste.
41:09Donc ce sera à recommencer.
41:11Merci beaucoup Thierry Breton
41:13d'avoir été avec nous ce matin.