Victime d’un accident cardiaque au mois de juin dernier, 8 mois plus tard Nabil Bentaleb est de retour sur les terrains avec un défibrillateur dans le corps. Pour son grand retour, le Lillois a marqué le but de la victoire face à Rennes (2-0), une belle revanche sur la vie, lui qui aurait pu ne plus jamais jouer au football.
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00:00L'été dernier, on ne pensait plus revoir Nabil Bentaleb sur un terrain,
00:03victime d'un accident cardiaque au mois de juin dernier.
00:08Huit mois après, avec un défibrillateur dans le corps,
00:14il a eu le feu vert de la commission fédérale médicale de la FEDE.
00:19Il peut donc rejouer au foot.
00:21Hier, c'était sa première sur un terrain et il marque le but de la victoire,
00:26l'ouverture du score lors de cette victoire de l'Île-Arène 2-0.
00:32Derrière, il est allé enlacer tout le staff, le staff médical bien sûr,
00:37tous ses partenaires, tout le monde était ravi.
00:39Bruno Genesio, son entraîneur, était très ému après le match.
00:41Et Bentaleb a raconté un peu cette incroyable destinée pour lui
00:45chez le diffuseur sur DAZO hier soir.
00:47C'est un moment assez particulier pour moi.
00:49Je passe du tout au rien, je passe de la tribune à regarder les copains
00:52sans savoir si je vais faire partie de cette aventure.
00:55Du jour au lendemain, je m'entraîne du jeudi et du vendredi,
00:58maintenant que j'ai potentiellement la capacité d'être dans le groupe.
01:01À la dernière minute, je ne sais pas si je vais rentrer, on me dit de rentrer.
01:05Je me dis qu'il faut que j'aide l'équipe, là, ça fait 0-0.
01:09Le coach m'a fait rentrer un peu plus haut sur le terrain.
01:12Et là, par contre, je l'ai visualisé.
01:15C'est la première fois que ça m'arrive.
01:16C'est ton premier but avec l'Île ?
01:18Oui, c'est mon premier but avec l'Île.
01:19Et en plus, c'est ton premier but avec l'Île.
01:21Donc, Nabil Bentaleb, est-ce qu'on doit parler de leçon de vie ?
01:25Jérôme, avec cette belle histoire.
01:27C'est une belle histoire, on en a parlé vendredi.
01:29On en a parlé avec Marvin qui est là aussi, sur l'Île des supporters.
01:31On va laisser parler Marvin.
01:33Salut Marvin.
01:33Ça lui a fait plaisir. Salut Marvin.
01:35Bienvenue.
01:37Bon alors, la leçon de vie de Bentaleb,
01:41vous, supporter de l'Île, ça a dû vous faire plaisir.
01:44C'est magnifique, c'est magnifique.
01:47On pense qu'en mois de juin, il allait potentiellement perdre la vie.
01:50C'est pas une simple grosse blessure,
01:53c'est vraiment perdre la vie.
01:55Il n'a rien lâché, il est resté.
01:57On lui a débrisé un pacemaker au cœur.
01:59Donc, c'est quand même quelque chose d'assez lourd.
02:01Finalement, il peut reprendre.
02:02Il n'a pas repris depuis très longtemps, en plus avec le groupe.
02:05On le prend, il rentre à 0-0.
02:06C'est un joueur du club qui a été formé là.
02:09Et il marque ce but.
02:10Et puis, on a vu la joie.
02:12Parce que même le but, je pense que les joueurs, ils ont surtout fêté
02:15que ce soit lui qui marque plutôt que le but en lui-même.
02:17On a tous vu, on avait une belle communion.
02:19On a vu qu'il était très ému.
02:20C'était magnifique.
02:21Franchement, c'était une des plus belles images qu'on ait pu vivre cette année,
02:24nous, en tant que supporters Lille.
02:25Je le place même au-dessus de la victoire de Madrid.
02:28Humainement, c'est l'une des plus belles images.
02:31– Oui, c'est vrai que c'est...
02:34On en avait parlé, nous, vendredi, dans Hôtel Sans Flamme,
02:37pareil, sur cette belle histoire avec Djibo.
02:42C'est magnifique, déjà.
02:45Magnifique.
02:46Je ne dis pas que c'est une leçon de vie,
02:48parce que moi, j'aurais totalement compris aussi
02:50qu'il n'ait plus envie de jouer au football,
02:52parce que la vie, elle passe avant le joueur de foot et derrière le foot.
02:59Donc déjà, c'est une grande force de caractère de ce côté-là,
03:03et ce n'est pas donné à tout le monde.
03:05Et puis après, à côté de ça, de jouer sans crainte particulière,
03:10parce que tu as été rassuré par tous les médecins qui t'ont posé le pacemaker.
03:15Écoute, tant mieux qu'ils ne se posent pas de questions,
03:17qu'ils reviennent à un bon niveau,
03:19parce que ça a toujours été un bon joueur dans tous les cas.
03:22Mais même si c'était un mauvais joueur, l'histoire, elle est belle,
03:24donc il faut la mettre en avant.
03:26Donc je suis très heureux pour lui et sa famille.
03:29J'imagine que les moments ont été très compliqués pour lui.
03:32Tu tombes dans l'anonymat, tu es tout seul et il faut se relever.
03:37Et puis là, aujourd'hui, il est dans un groupe en plus qui marche bien,
03:40donc avec un entraîneur qui a du cœur.
03:42Surtout, quel exemple pour les gens qui souffrent,
03:45qui ont des problèmes de santé, qui ont divers problèmes.
03:50Quel courage de voir quelqu'un qui est capable de s'accrocher comme ça,
03:53de s'en sortir et de ressortir la tête de l'eau, voire plus que ça.
03:57Voilà, moi, je pense que c'est un exemple.
03:58Tu sais, quand on parle des gens qui ont souffert dans leur vie
04:01ou de maladie ou n'importe quoi,
04:02on dit que le mental est quelque chose de très important pour s'en sortir.
04:06Là, en plus, tu as un exemple.
04:08Tu caractérises vraiment l'effort, le parcours, le chemin accompli.
04:14Ça donne un courage, j'imagine, pour les gens qui souffrent,
04:18un courage incroyable d'avoir envie de s'en sortir
04:21et que ça peut arriver à tout le monde.
04:23Voilà, donc c'est génial.
04:25Quel message envoyé, ça donne les larmes aux yeux.
04:27Moi, quand je l'ai vu marqué, ça m'a vraiment donné les larmes aux yeux.
04:31C'était fou.
04:32Ah oui, c'était la même image hier soir.
04:34Oui, moi, je suis fasciné par les progrès de la médecine.
04:39C'est plus que la médecine, parce que même pour les blessures de footeux,
04:43on m'a dit qu'il y a eu de tels progrès que les mecs maintenant jouent jusqu'à 40 ans.
04:48Rappelle-toi Zlatan, il se fait les croiser à 38 ans, je crois, ou à 37 ans.
04:52Normalement, tu dois t'arriver, il rejoue.
04:54Mais là, ça va plus loin puisque c'est un organe vital pour ta vie de tous les jours,
04:59c'est-à-dire de te faire opérer.
05:04Et tout ce qui vient derrière, c'est que tu décides de continuer à jouer au foot.
05:10Alors, d'après moi, on a dû le rassurer,
05:11mais d'après moi, il y avait un facteur risque.
05:13Obligatoirement, d'après moi, on a dû lui dire, voilà, tu peux rejouer au football,
05:17mais tu as 10% de chance de faire un accident, tu vois.
05:21Et ce choix à faire, c'est chaud de vie, tu l'as dit Jérôme.
05:25Donc, de le faire.
05:27Mais ceci dit, il y avait, comment il s'appelle, c'est Eriksen, c'est la même chose.
05:32On pense que c'est la première fois que ça arrive, mais il y a eu Eriksen, effectivement.
05:34Il a un défibrillateur sous-cutané qui prend le relais en cas de nouvel accident cardiaque.
05:39Voilà, exactement.
05:40Vous imaginez qu'ils ont fait un petit truc microscopique là,
05:45qui avait un défibrillateur qui fait entre 3 et 5 centimètres.
05:49Voilà, c'était un gros instrument et tout.
05:51Là, maintenant, ils ont fait des trucs miniatures que tu mets sous la peau.
05:53C'est dingue, quoi.
05:54Et il a eu le recul d'Eriksen.
05:55Donc, tu te dis, oui, le risque, je le prends parce que c'est ma passion.
05:59Et quand tu vois ce qui se passe hier soir, bon, après, il va y avoir des moments difficiles
06:04parce que physiquement, il va falloir revenir.
06:06Mais quelle histoire et tu la tournes comme tu veux l'histoire.
06:11Il n'y a quand même que dans le sport où tu vois des histoires,
06:14des belles histoires comme ça, de tous les sports.
06:18Et alors, sur rmc-sport.fr, on a pu avoir l'interview du frère de Nabil Bentaleb, Karim,
06:23qui raconte notamment la journée où l'accident s'est produit.
06:27Ils allaient faire un match de foot entre potes, un 8 contre 8.
06:30Ah oui, c'est un truc un peu comme David Ginola quand il avait eu son truc.
06:33C'est arrivé quelques minutes auparavant.
06:35Et donc, son frère, et je trouve que c'est bien de se servir de sa réponse pour le faire aussi,
06:40tient à remercier tout le monde, c'est-à-dire les pompiers, le SAMU,
06:42l'équipe de réanimation qui est intervenue hyper vite.
06:45Et ensuite, les équipes du LOSC, les préparateurs physiques, les kinés, les médecins,
06:50les amis des médecins, les proches et le président de l'île, Olivier Létant,
06:54donc, qu'il tient à remercier.
06:56L'Olivier ?
06:56Oui, on se moque souvent, mais je crois que sur ce cas précis, il a quand même été d'un grand soutien.
07:02Après, sur ce cas précis, je dirais qu'on reste des êtres humains.
07:06Ce n'est pas exceptionnel, ce qu'il a fait.
07:08Moi, je pense que tous les présidents auraient été dans le même cas.
07:11Je ne dis pas qu'il a tiré la couverture à lui sur le cas,
07:16mais ce qu'il a fait, ça me paraît totalement logique.
07:18Si les proches ont envie de le remercier à ce moment-là,
07:20il y a dû être un soutien et une aide par pire.
07:24Et donc, il a touché les gens.
07:26Oui, mais en tout cas, c'est bien d'avoir pas une mémoire sélective.
07:31Et en effet, quand tu étais les proches de Bentaleb aujourd'hui,
07:35de remercier tout le monde qui a mis en place,
07:37et entre les médecins et tous les entourages et les psys et tout ça,
07:42pour que Bentaleb rejoue au football.
07:45Et donc ça, c'est bien là.
07:46Après, qu'il soit bon, qu'il soit pas bon,
07:48écoute, l'histoire fait que c'est déjà incroyable ce qu'il fait.
07:50Oui, c'est vrai.
07:51Tiens, parlons un peu du match.
07:52Marvin, tu as retrouvé ton équipe hier soir avec cette victoire à Rennes.
07:55Ah ouais, là, ils ont surclassé Rennes.
07:56Oui, on a fait vraiment un match, je trouve, solide, sérieux.
07:59On l'a maîtrisé, je t'avoue, il y a eu quelques situations,
08:02mais bon, ça a été un énorme match.
08:04J'ai trouvé qu'on était vraiment avec une vraie rigueur,
08:05qu'on avait perdu un peu sur les deux matchs,
08:07notamment contre Dunkerque et Le Havre.
08:10Mais après, moi, personnellement, je savais que ce match-là,
08:12on allait le gagner, parce que généralement,
08:13quand l'île a un petit coup de mou,
08:15c'est souvent sur ces matchs-là où on va jouer une équipe
08:17qui est un peu en forme ou qui n'est pas mal,
08:18qu'on arrive à se remettre la tête à l'endroit.
08:21Et à contrario, parfois, quand vous êtes un peu trop bien,
08:23c'est là où vous perdez des points faciles.
08:25Un match de Dunkerque où on gagne Feneuilleur,
08:27derrière, on joue Dunkerque, on soupe totalement.
08:30Enfin, on soupe, on a une tonne d'occasions,
08:31mais on est quand même éliminés derrière Le Havre.
08:34On ne va pas dire que c'est une honte, mais on n'en est pas loin.
08:35Mais après, voilà, je veux dire, après, c'est malheureusement ça.
08:39On a un effectif, on a beau dire que de la qualité,
08:41mais qui n'est pas très, très large non plus.
08:44On a nos meilleurs joueurs.
08:45Hier, on n'a pas David, même si voilà,
08:46mais on n'a surtout pas Zégrouan.
08:48Je pense que c'est le joueur qui manque le plus offensivement.
08:50Et on arrive quand même, Genesio arrive quand même à sortir des bonnes choses
08:53avec Baker un peu plus haut, avec Mouko aussi des points un peu plus hauts,
08:56Ben Taleb qui fait rentrer aussi un peu plus haut.
08:58Donc, il y a plusieurs à trouver des solutions.
08:59Et je pense que ça aussi, il faut le louer pour Genesio.
09:02Jérôme, t'as pensé quoi du match ?
09:04Rennes, ils m'ont déçu, Rennes par contre.
09:06Quelle déception, Rennes.
09:07Mais Rennes, Rennes, du gars, c'est dramatique.
09:10C'est dramatique parce que là, on peut me dire,
09:12mais c'est même pas lié à Bibeille.
09:15Ce que je veux dire, c'est que...
09:16Non, c'est défensivement, c'est...
09:17Non, mais même dans le jeu, dans le jeu, Eric, ça propose rien, quoi.
09:23Tu vois, ils ont passé le match en se disant,
09:26on va essayer de contrer l'armada lilloise,
09:28parce que c'est vrai qu'on commence à jouer au ballon, ça joue bien les Lillois.
09:31Mais on va défendre et tout.
09:33Mais après, l'utilisation du ballon, demain, on a joué au football.
09:36C'est surtout quand tu récupères le ballon, ce que tu en fais.
09:39Ils font rien.
09:40Et en plus, je vois pas vraiment de joueurs
09:43qui sont capables de faire passer un cap à cette équipe.
09:45C'est ça qui est inquiétant.
09:46Et ils ont mis de l'argent.
09:48Ils ont recruté dix mecs, ils ont recruté...
09:51Bon, ils ont quand même retrouvé un état d'esprit par rapport à il y a quelques jours.
09:54Après, dans le jeu, il va falloir plus, mais au moins l'état d'esprit est là.
09:56Mais l'état d'esprit, ils perdent trois, quatre matchs de suite,
09:58tu vas voir s'ils vont le garder.
09:59Bon, d'accord.
10:00Mais oui, mais le problème, c'est ça, c'est que quand tu joues le maintien,
10:03parce que pour moi, ils jouent le maintien,
10:05même si là-bas, à Rennes, on nous dit qu'ils jouent pas le maintien,
10:07ils jouent le maintien.
10:08Il y a des équipes qui sont certainement plus faibles.
10:10Il n'y a pas de problème, on le voit, et des mauvaises équipes.
10:13Mais eux, ils sont déjà dans la tête depuis quelques mois
10:16de jouer le maintien et de se sauver et d'aller choper des résultats.
10:20Quand tu as eu deux piqueurs de rappel,
10:23c'est-à-dire que tu as viré deux entraîneurs avec des mauvais résultats
10:26et que derrière, tu reprends un autre entraîneur,
10:28tu gagnes les deux matchs quand il arrive,
10:30tant mieux, avec beaucoup de réussite quand même.
10:32Je ne dis pas le match à Saint-Étienne,
10:33je dis surtout la victoire à domicile contre Strasbourg.
10:36Et que tu penses que ça y est, tu es sorti d'affaire
10:38et que tu replonges de cette façon-là,
10:40parce qu'il y a la façon, tu peux perdre contre Lille,
10:43mais là, de te faire surclasser comme ça,
10:45franchement, je me dis qu'ils ne vont pas gagner beaucoup de matchs.