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La nomination à la présidence du Conseil constitutionnel du macroniste Richard Ferrand a été validée par l'Assemblée nationale et le Sénat à une voix près, ce mercredi 19 février à l'issue de ses auditions au Parlement.

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00:00Christophe, votre choix ce soir, on va revenir à la politique en France et à la nomination confirmée cet après-midi par le Parlement de Richard Ferrand, le candidat d'Emmanuel Macron au poste de Président du Conseil Constitutionnel.
00:10Ça s'est joué à une voix près. Pour une voix, sa nomination a été confirmée. Qui a sauvé le soldat Ferrand ?
00:16Eh bien en politique, Max, ce sont les divisions qui font les soustractions et ce sont les soustractions qui font payer les additions. Vous me suivez ?
00:23Ah oui.
00:24Ça se présente mal d'abord ce matin pour Richard Ferrand. Il n'est pas juriste et surtout, il est nommé Président du Conseil Constitutionnel parce qu'il est un ami du Président.
00:32C'est ce dont on l'accuse. Alors il se défend et plutôt habilement. Écoutez-le.
00:38Le jour de son investiture comme Président du Conseil Constitutionnel, Robert Badinter affirma au Président Mitterrand, dans une formule restée célèbre,
00:48qu'il avait désormais envers lui un devoir d'ingratitude. Cette maxime, je la fais mienne, avoir partagé des engagements, ne crée pas nécessairement un lien de vassalité.
01:01Et n'ai-je pas démontré lorsque je présidais cette Assemblée mon indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif ?
01:09Audition terminée. On passe au vote. Sortez vos calculettes. Ils étaient 122 membres convoqués, membres de la Commission des lois du Sénat et de la Commission des lois de l'Assemblée nationale,
01:19pour écouter et pour voter. Après audition, surprise, les 18 députés membres du groupe Rassemblement National décident de s'abstenir.
01:29Plus 7 parlementaires qui, au moment du vote, avaient visiblement piscine.
01:33Ne sont plus là.
01:33Et ils ne sont plus là. Il reste donc 97 votants. Il faut les 3 cinquièmes des votants pour récuser un candidat présenté par le Président de la République pour aller présider les salles du Conseil constitutionnel.
01:46C'est le petit 59 que l'on voit sur le...
01:47Et oui, il fallait 59. Et il y en aura 58 contre. Sauvé pour une voix. Louis XVI, il avait perdu la tête pour une voix aussi dans l'autre sens. Vous voyez, ça ne tient rien à l'avenir politique.
01:58Alors, c'est clair, c'est l'abstention du RN qui a sauvé Richard Ferrand. Si le RN avait voté et voté non, on ne veut pas de Richard Ferrand, il était battu.
02:06Pourquoi le RN a-t-il sauvé Ferrand ? L'explication du RN, c'est Brian qui la donne. Mais c'est qui Brian, se demande Max ?
02:15C'est la pub en ce moment qui ne tourne pas mal.
02:18On va voir son tweet. C'est Brian Masson, député RN des Alpes-Maritimes. Il dit, voilà, on ne voulait pas d'Éric Dupond-Moretti, on ne voulait pas de Christiane Taubira, mieux valait sauver Richard Ferrand.
02:28Sous-entendu, si Ferrand était récusé, Macron devait présenter un autre candidat et on aura eu Taubira ou Dupond-Moretti.
02:35Oresco référence pour le RN. C'est faux. C'est un leurre. Si Taubira ou Dupond-Moretti avaient été proposés, le RN, la droite et même une partie de la gauche l'auraient récusé.
02:44Donc ils auraient été renvoyés aussi sèchement que Ferrand. L'explication de Brian Masson n'est donc pas la bonne.
02:49Alors Olivier Marlex, des Républicains, a une autre explication. Il pense que Marine Le Pen est devenue, étymologiquement, un supplétif, c'est-à-dire une recrue temporaire au service d'un souverain.
03:01Le souverain, c'est Macron. D'ailleurs, Marlex, il s'en étrangle. Regardez.
03:07C'est une blague. C'est le plus proche du président de la République. Donc si maintenant Mme Le Pen nous explique que le président de la République lui va très bien, il faut qu'elle l'explique à ses électeurs.
03:15C'est une trahison pour ses électeurs.
03:17Il se trompe et il surjoue d'ailleurs, ça se voit. Marine Le Pen, elle ne pense pas à Macron. Elle pense à elle.
03:22D'ailleurs, la France Insoumise dit qu'il y a eu un accord secret entre Ferrand et Le Pen. Accord secret, sans doute non.
03:28Calcul de Le Pen, sans doute oui. Calcul qui apparaît d'ailleurs dans le communiqué officiel du groupe RN à l'Assemblée nationale.
03:36Que nous dit ce communiqué ? Il nous dit lors de son audition, Richard Ferrand a dit s'opposer au gouvernement des juges.
03:43Les juges, voilà l'horreur pour Marine Le Pen. Elle a peur des juges. Elle voulait un politique au Conseil constitutionnel.
03:50Parce que le 31 mars, elle a rendez-vous avec ses juges dans l'affaire du procès des assistants parlementaires européens.
03:55Qui peut lui valoir ? C'est probable une inéligibilité et c'est possible une exécution provisoire.
04:01Donc, l'incapacité pour elle de se présenter à la présidentielle.
04:05Son seul salut sera de faire une QPC, question prioritaire de constitutionnalité.
04:10Et le Conseil constitutionnel, Richard Ferrand et ses collègues, diront si elle peut ou non se présenter à la présidentielle.
04:17Si sa condamnation et son exécution provisoire sont ou non anticonstitutionnelles.
04:22Pour sauver Marine Le Pen candidate, il faut une QPC. CQFD. Oser et gagner une QPC.
04:31C'est pourquoi aujourd'hui, Marine Le Pen a offert à Ferrand son bâton de maréchal.

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