• il y a 9 heures
Des esprits légers attendent de l’élection du nouveau président des Etats-Unis un recul de l’étau "wokiste" dans lequel s'enferme la vie à la fois publique et privée de bien de nos compatriotes. C’est oublier un peu vite que "l’esprit woke" n’est que le résultat de la radicalisation, jusqu’à l’absurde, de l’individualisme et du l’anticatholicisme forcenés qui sont au cœur de cette philosophie des Lumières qu’une certaine France partage depuis longtemps avec "Le Nouveau Monde" : la réhabilitation de notre civilisation millénaire et de ses piliers, à commencer par la famille, n’a pas besoin de "l’Amérique" ; elle ne se fera qu’en trouvant en nous-mêmes les raisons de redevenir chacun ce que nous sommes. Heureusement la réaction s’amorce, notamment grâce au courage de femmes qui s’insurgent contre les délires féministes, telle l’étonnante Valérie Gans, femme courageuse et décidée d’origine franco-suisse dont le parcours est riche de rebondissements. Après avoir tenu tête aux égarements de la mode comme journaliste à Madame Figaro et romancière à succès, elle vient de lancer rien moins qu’une maison d’édition "Une Autre Voix" qui a trouvé le secret pour déjouer toutes les censures. Souriant toujours et riant souvent, elle débusque les aberrations du wokisme dans tous ses recoins : on suit, captivés, les aventures de la pauvre "mitou" qui ne sait plus si son accusation repose sur une réalité ou un fantasme, ou ce père de famille qui tente une "transition de genre" ravageuse. Inventive, pénétrante, enthousiasmante, Valérie Gans se fait plus profonde encore quand elle nous interpelle : voulons-nous nous suicider ?

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Éducation
Transcription
00:00:00Musique douce
00:00:04...
00:00:24Bonjour Valérie Rigance.
00:00:26Je vous ai rencontrée par une amie commune, Pignelette de Pisse, on peut définir son nom parce qu'elle a eu du nez quand elle nous a présenté.
00:00:36Sinon je n'aurais pas eu l'honneur, le plaisir et l'avantage de vous rencontrer.
00:00:41Je viens de dire que vous avez lancé une maison d'édition, faute de pouvoir éditer dans les grands éditeurs qui vont souvent éditer,
00:00:50je ne sais pas combien de livres, quinze ou vingt ?
00:00:52Un peu plus de vingt, vingt-un, vingt-deux, comme ça.
00:00:54Vous écrivez facilement, il faut dire que vous avez été longtemps journaliste littéraire au Figaro, non pas littéraire mais au Figaro Madame.
00:01:06Longtemps vous avez édité, on va parler de quelques-uns de vos romans, parce que vous êtes une romancière...
00:01:14Systémique.
00:01:15Systémique, viscérale.
00:01:17Viscérale.
00:01:18L'édition Jean-Claude Lattès.
00:01:20Vous dites des choses qui vont tellement à rebours du wokisme ambiant, pour reprendre ce vocable,
00:01:25que certains éditeurs commencent à tiquer, craignant de ne pas être à la mode.
00:01:33Non, c'est ça.
00:01:34C'est ça.
00:01:35Et comme vous dites exactement le contraire de cette mode,
00:01:39vous le faites très subtilement, c'est-à-dire en mettant en scène dans la vie réelle des hommes, des femmes qui souffrent de ce qui n'est pas une mode,
00:01:49ce qui est beaucoup plus profondément une auto-accusation de notre civilisation.
00:01:53Et vous, en bonne classique, si j'osais je dirais en bonne conservatrice, vous avez quand même un réflexe un peu réactionnaire.
00:02:02Allez, soyons fous.
00:02:04Vous avez créé votre maison d'édition qui s'appelle Une Autre Voix il y a un peu plus d'un an, non ?
00:02:12Un peu plus d'un an.
00:02:14La création date d'il y a un peu plus d'un an.
00:02:16On a vraiment, vraiment démarré à être opérationnel en avril 2024, mai.
00:02:24Parce qu'en fait, on distribue aussi pas de manière traditionnelle, puisqu'on distribue uniquement via un site internet.
00:02:30Mais justement pour éviter d'être censuré par tous les intermédiaires.
00:02:36C'est le mot, censurer, oui.
00:02:37Mais non, mais c'est ça.
00:02:39Et en fait, moins vous avez d'intermédiaires, moins vous avez de censure.
00:02:42Et donc finalement, je sais que les lecteurs ont envie de recevoir les textes que nous publions et je vais directement essayer de les trouver.
00:02:48Alors on passe par-dessus les maisons d'édition et par-dessus les libraires qui sont aussi de fameux censeurs quelque part.
00:02:53Oui, absolument. Non, non, mais c'est vrai.
00:02:55Et ça m'arrive de travailler très ponctuellement avec certains libraires qui sont vraiment des libraires amis.
00:02:59J'adore leur manière de travailler, mais je sais que ce sont des personnes qui vont soutenir nos arguments,
00:03:04qui vont pousser nos livres et qui vont être capables d'expliquer pourquoi c'est bien de lire tel et tel ouvrage.
00:03:09Alors je vous ai rencontré à propos de l'ouvrage, après la publication d'un livre formidable qui s'appelle La question interdite.
00:03:20La question interdite, en fait, a été le premier livre publié par Une Autre Voix.
00:03:24C'est le nom de votre maison d'édition, Une Autre Voix. Je vous le dis bien clairement parce qu'il faut qu'elle s'installe dans le paysage éditorial.
00:03:30Absolument, et alors c'est amusant parce que c'est Une Autre Voix, V-O-I-X, puisque nous faisons résonner plein de voix différentes.
00:03:37Et dans la pratique, nous utilisons Une Autre Voix, V-O-I-E, pour vendre nos livres et pour aller trouver nos lecteurs.
00:03:44Voilà, comme vous le disiez, en utilisant beaucoup Internet.
00:03:48En utilisant beaucoup Internet.
00:03:51Mais pour que tout le monde comprenne bien, commençons par raconter un peu l'histoire de La question interdite.
00:03:57Parce qu'elle est absolument passionnante et elle dit bien le projet général de votre œuvre.
00:04:02Parce que vous finissez par faire une œuvre qui a sa ligne directrice très combattante pour remettre au fond les pendules à l'heure.
00:04:11C'est l'idée.
00:04:13Alors, La question interdite, c'est passionnant cette histoire. Racontez-nous La question interdite pour commencer.
00:04:19Je ne vais pas tout vous raconter parce que sinon vous n'aurez pas envie d'acheter le livre.
00:04:22Je vais essayer.
00:04:24Aussi près que possible de la fin.
00:04:26Oui, oui, tout à fait.
00:04:28La question interdite, d'abord le titre, pour une fois, explique tout à fait ce qui est dans le livre.
00:04:34La question interdite, c'est, et si ce n'était pas vrai ?
00:04:37Et c'est un livre évidemment très, très controversé.
00:04:40En tout cas, très, très controversé pour toutes les personnes qui flirtent avec le wookisme ou qui sont carrément contaminées par ça.
00:04:47Parce que ça remet en cause l'accusation qu'une jeune femme, qu'une jeune fille va faire par rapport à un homme.
00:04:59En fait, elle va accuser un homme qui a été son mentor d'avoir…
00:05:03Avec une grande différence d'âge.
00:05:05Avec une grande différence d'âge, absolument.
00:05:07L'héroïne, si on peut dire.
00:05:09L'héroïne est toute jeune. L'héroïne a 13 ans au début du livre.
00:05:11Elle rencontre un homme de 40 ans quand elle en a 13.
00:05:13Et elle rencontre un homme qui est à la quarantaine.
00:05:15Mais elle ne le rencontre pas du tout pour des questions ni amoureuses, ni même amicales.
00:05:21Mais c'est simplement que cet homme est vidéaste et qu'il a besoin d'une jeune femme pour construire un décor de théâtre.
00:05:26Un peu à la Bill Viola, en fait.
00:05:28Pour imprimer sur sa pellicule plein, plein de sentiments.
00:05:33Heureusement qu'elle n'avait pas 14 ans.
00:05:35Parce qu'on aurait dit que vous aviez raconté l'histoire d'Emmanuel, du petit Emmanuel qui avait 14 ans quand il a rencontré une femme de 40 ans.
00:05:43Mais vous avez bien fait de dire que l'héroïne a 13 ans.
00:05:48Je n'ai pas fait exprès.
00:05:50Oui, mais pas mal, effectivement.
00:05:52Alors donc, elle rencontre...
00:05:54Dans mon histoire, ça dure moins longtemps.
00:05:56Oui, c'est l'histoire.
00:05:58Ça finit beaucoup plus mal.
00:06:00Ça finit mal.
00:06:02Alors, ça finit mal.
00:06:04Alors, racontons un peu l'histoire.
00:06:06D'abord, elle n'est pas très belle.
00:06:08Elle n'est pas très belle. Elle n'est pas très populaire.
00:06:10C'est un terme que je n'aime pas.
00:06:12Mais je sais que dans les classes, c'est très, très juste.
00:06:14Vous avez des enfants ou des adolescents qui sont des leaders, qui sont suivis.
00:06:19Et on les aime, etc.
00:06:22Et puis, il y en a d'autres qui sont un peu laissés à l'écart.
00:06:24Et elle, elle n'est pas très belle.
00:06:26Elle a un peu mal dans sa peau.
00:06:27Elle est un peu timide.
00:06:28Et elle fait partie de ces personnes qui sont à l'écart.
00:06:30Et tristement, en fait, elle veut se raccrocher.
00:06:33Elle veut se faire valoir, etc.
00:06:35Et en fait, elle est rejetée.
00:06:37Et le jour où elle va rencontrer cet homme,
00:06:39qui va finalement la révéler à elle-même,
00:06:42avant de la révéler aux autres,
00:06:44ça va lui donner de l'assurance.
00:06:45Et tout d'un coup, elle va rentrer.
00:06:47Tout d'un coup, elle aura plein d'amis.
00:06:48Tout d'un coup, tout le monde voudrait être son ami.
00:06:50Et elle va devenir tout à fait une figure de proue de sa classe.
00:06:53D'ailleurs, même si on s'en ressentir,
00:06:55tout d'un coup, cette jeune fille s'épanouit.
00:06:57Elle est active.
00:06:58Elle est active. Elle s'épanouit.
00:07:00Elle est même plus jolie.
00:07:02Et surtout, elle est bien, bien mieux dans sa peau.
00:07:05Et pourquoi ?
00:07:06Parce que simplement, elle a un regard.
00:07:09Elle a sur elle un regard qui est un regard bienveillant.
00:07:12En tout cas, ce n'est pas ce que j'ai voulu montrer.
00:07:15Ce n'est pas un regard...
00:07:17Le désir.
00:07:18Non, ce n'est pas un regard de désir.
00:07:20Ce n'est même pas un regard d'homme.
00:07:22Et d'ailleurs, une de ses amies va lui dire,
00:07:24ce n'est pas un regard d'homme,
00:07:25c'est un regard de professionnel.
00:07:26Et simplement parce qu'on est dans une démarche artistique.
00:07:29Et pas du tout dans une démarche de séduction nico-accessoire.
00:07:31Elle a la physique qui plaît à ce photographe.
00:07:34Et du coup, il se passe quelque chose.
00:07:38Et je pense que chacun tire un bénéfice de cette rencontre.
00:07:43Et cette jeune femme a une mère
00:07:46qui, elle, va vivre tout à fait par procuration.
00:07:49Qui, elle, sait très bien qui est ce vidéaste.
00:07:51Et qui dit, c'est extraordinaire que ma fille le côtoie.
00:07:54Et cette mère va, petit à petit,
00:07:56par des insinuations, par des cadeaux qu'elle va lui faire,
00:07:59par des questions qu'elle va lui poser,
00:08:01va un petit peu mettre le verre dans la pomme.
00:08:04Tiens, il y a des pommes ici.
00:08:05Et...
00:08:06Sans verre.
00:08:07Et sans verre.
00:08:08Oui, c'est vrai.
00:08:09Mais il y a un verre là.
00:08:10Et en lui disant,
00:08:12mais je ne sais pas,
00:08:14quand vous vous voyez tous les samedis pour travailler,
00:08:16tu vas à son atelier,
00:08:17vous êtes tous les deux tout seuls,
00:08:18est-ce qu'il ne se fait pas...
00:08:20Elle lui dit un petit bisou, en fait,
00:08:22avant de te quitter.
00:08:24Voilà.
00:08:25Et cette jeune fille,
00:08:26qui non seulement n'était pas très bien dans sa peau à l'école,
00:08:28et qui a envie aussi d'être aimée de sa mère,
00:08:30il faut savoir que son père est mort.
00:08:32Son père est mort quand elle avait huit ans,
00:08:34et je pense qu'il y a aussi une histoire de transfert, en fait,
00:08:36entre cet homme de 40 ans et le père, je crois.
00:08:39Le père et cet homme de 40 ans.
00:08:40Elle a besoin d'une présence masculine,
00:08:41et d'un regard masculin, je crois.
00:08:43Et elle se rend compte que les histoires qu'elle va raconter à sa mère
00:08:47quand elle rentre de ses séances de travail
00:08:49font que sa mère va s'intéresser à elle.
00:08:51Et plus sa mère a envie d'entendre des choses,
00:08:54elle est fine, en fait, cette héroïne,
00:08:56et plus sa mère a envie d'entendre des choses,
00:08:58plus elle va aller dans son sens, et plus elle va lui dire.
00:09:00Alors c'est un milieu très moderne, puisqu'elle s'appelle Chirine.
00:09:03Elle s'appelle Chirine.
00:09:04Elle est d'origine iranienne.
00:09:05Son père était iranien.
00:09:06C'est un prénom que j'aime bien.
00:09:08Très, très bobo.
00:09:09C'est un milieu assez beau.
00:09:10Non, c'est parce que j'ai vécu au Moyen-Orient,
00:09:12parce que j'ai eu un coup de cœur pour l'Iran.
00:09:14On va voir votre vie très aventureuse, par ailleurs.
00:09:17Alors, poursuivons avec Chirine,
00:09:19qui se rend intéressante.
00:09:21Chirine se rend intéressante,
00:09:23et Chirine, de facto, devient plus intéressante.
00:09:27Et puis un jour,
00:09:28Chirine va rentrer d'une de ses séances de travail,
00:09:31et là, elle fonce dans sa chambre,
00:09:33elle pleure, elle claque la porte,
00:09:35elle ne veut plus parler à sa mère,
00:09:37elle ne veut plus rien manger pendant 48 heures, etc.
00:09:39Et là, sa mère dit « bon, j'ai très bien compris,
00:09:41je sais ce qui se passe »,
00:09:43et elle l'emmène au commissariat pour faire une déposition.
00:09:46Et à partir de là, tout va basculer.
00:09:51En fait, quand on lit le livre, on ne se rend pas compte,
00:09:53Chirine subit en fait une déposition.
00:09:58C'est sa mère qui l'a fait à sa place.
00:10:00C'est sa mère et l'inspectrice.
00:10:02Ce sont deux femmes qui vont faire à sa place,
00:10:04finalement, la déposition.
00:10:06Et que va sortir ?
00:10:07Nageant dans le woukisme.
00:10:08Mais oui !
00:10:09Mais ce n'est même pas volontaire.
00:10:12C'est simplement qu'elles sont conditionnées inconsciemment.
00:10:16Et en fait, évidemment,
00:10:18il y a une jeune fille qui travaille avec un homme,
00:10:20elle rentre, elle est triste,
00:10:22elle devient anorexique, etc.
00:10:23Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:10:24Forcément, il y a eu une relation sexuelle non consentie.
00:10:26C'est le raccourci qu'on va prendre aujourd'hui.
00:10:32C'est ce qui va ressortir de cette déposition.
00:10:34Et à partir de là, l'homme va tout perdre.
00:10:38Il s'appelle Adam.
00:10:39Il s'appelle Adam, le premier homme.
00:10:41L'homme.
00:10:42Il perdra tout.
00:10:44Il sera jugé à toute vitesse par les réseaux sociaux,
00:10:47qui sont franchement des tribunaux populaires.
00:10:49C'est pas autre chose.
00:10:51Ils prennent la place des tribunaux, c'est un des problèmes.
00:10:53Et ils prennent la place beaucoup plus vite.
00:10:57Les tribunaux, il y a une espèce de lenteur.
00:10:59Ils n'instruisent pas, ils jugent.
00:11:01Exactement.
00:11:02Ils jugent, ils sanctionnent tout de suite.
00:11:04Et en fait, ils tuent tout de suite.
00:11:06Et cet homme va tout perdre et finalement va mourir.
00:11:10Il se tue.
00:11:11Il se tue.
00:11:12Parce qu'il est poussé complètement à bout, il se tue.
00:11:14Et il se tue avant d'avoir été jugé.
00:11:16Et il se tue avant de savoir ce qu'aurait donné un jugement.
00:11:21Donc voilà.
00:11:22Et la deuxième partie de cette histoire,
00:11:24qui moi m'enchante.
00:11:26Moi aussi.
00:11:28Mais elle va enchanter tout le monde.
00:11:30Ça c'est la diablerie de la romancière.
00:11:33Elle peut tout.
00:11:34Alors, deuxième partie.
00:11:36Deuxième partie.
00:11:37Vingt ans après,
00:11:39Chérine est absolument percluse de culpabilité.
00:11:45Et elle se dit, c'est pas possible.
00:11:47J'ai raté un truc.
00:11:49Il y a un homme qui est mort à cause de moi.
00:11:51Je dois absolument restaurer la vérité.
00:11:55Et elle essaie.
00:11:57Elle dit la vérité.
00:11:59Elle dit ce qui s'est vraiment passé.
00:12:00Et elle est bien placée pour le savoir.
00:12:01Puisque c'est elle qui était là et personne d'autre.
00:12:03Et là, elle s'aperçoit d'un truc.
00:12:05Personne ne veut entendre cette vérité.
00:12:07Pourquoi ?
00:12:08Parce que c'est pas la vérité que la société a envie d'entendre.
00:12:10Alors là, on est en plein wokisme.
00:12:13C'est très fort votre truc.
00:12:15C'était marrant de l'incarner en fait.
00:12:17Alors la vérité.
00:12:19Qu'on ne pouvait pas dire.
00:12:21Ici, ce n'était pas vrai.
00:12:23Et la troisième partie.
00:12:25Et ça n'est pas vrai. Il n'y a pas eu de relation sexuelle.
00:12:27Et la troisième partie, vous allez découvrir ce qu'il y a eu effectivement.
00:12:31Et je pense que ce qui s'est effectivement passé.
00:12:33Il faut vraiment acheter le livre.
00:12:35Qu'est-ce que vous en pensez vous ?
00:12:37Allez, un petit mot pour TV Liberté.
00:12:39Ce qui s'est passé, c'est qu'en fait,
00:12:41poussée par sa mère
00:12:43et poussée en fait par ce que sa mère lui a fait croire,
00:12:46elle a cru qu'il y avait la possibilité d'une histoire d'amour
00:12:50entre elle et cet homme.
00:12:52Et finalement, pas du tout.
00:12:54Et quand elle s'est rendue compte que pas du tout,
00:12:56parce qu'il l'a repoussée,
00:12:58elle a été dévastée.
00:13:00Mais elle s'était montée le bobichon
00:13:02à cause de ses copines
00:13:04et de sa mère.
00:13:06À cause de sa mère.
00:13:08Elle s'était montée le bourichon toute seule.
00:13:10Et de culpabilité de la mère.
00:13:12C'est drôle parce qu'il y a un livre.
00:13:14J'ai parlé, mais comme j'ai commencé, je finis.
00:13:16C'est une conversation que personne ne nous écoute.
00:13:19Très bien, ça c'est très très bien.
00:13:21Ça fait penser à Spingora.
00:13:23Vous savez,
00:13:25l'accusatrice de Gabrielle Maznev
00:13:27qui accuse beaucoup
00:13:29Gabrielle Maznev de l'avoir séduite
00:13:31alors qu'elle avait 14 ans
00:13:33ou 15 ans.
00:13:34Et puis ça a duré longtemps.
00:13:35Et puis ça a duré longtemps.
00:13:36Et puis elle est restée longtemps.
00:13:37Elle a beaucoup poursuivi Gabrielle Maznev
00:13:39et surtout, elle a rencontré Gabrielle Maznev
00:13:43à la table familiale.
00:13:45Sa mère avait invité Gabrielle Maznev.
00:13:47Tout le monde savait qu'il avait
00:13:49une certaine direction pour les moins de 16 ans,
00:13:51au titre d'un de ses romans.
00:13:53Elle l'invite avec sa fille
00:13:55qui en a 14
00:13:57à 3 dans une petite soupante.
00:14:00Elle favorise le truc.
00:14:02Oui, comme la mère de l'autre.
00:14:05On reviendra sur Maznev peut-être.
00:14:07Mais si on va par là,
00:14:09c'est exactement ce qui s'est passé aussi.
00:14:12Quand cette mère a amené sa fille,
00:14:15je crois que c'était Roman Polanski,
00:14:17et il y avait un tournage, etc.
00:14:19Ah oui, Polanski, c'était la même chanson.
00:14:21C'est la même chose.
00:14:22Donc il y a cette espèce de...
00:14:23La perversion des mères.
00:14:25Je ne sais pas.
00:14:26Qui ensuite sont des accusatrices.
00:14:28Oui.
00:14:29Mais il faut remettre les choses dans leur contexte aussi.
00:14:31On parle...
00:14:33Moi, mon histoire se passe aujourd'hui.
00:14:37Là, en fait, dans l'histoire de Maznev,
00:14:39c'était très bien vu à Saint-Germain-des-Prés
00:14:42d'avoir ce genre de relation.
00:14:44Je pense que c'était très gratifiant pour la mère
00:14:46comme pour la fille, exactement.
00:14:48Mais voilà.
00:14:50C'était un peu trop bien vu dans les années 70.
00:14:53Mais enfin, Maznev, pas plus que d'autres.
00:14:55Non, mais c'est ça.
00:14:56Alors, je trouve formidable
00:14:58qu'une journaliste du Figaro, madame,
00:15:01qui aime écrire, qui a de l'écriture dans le sang...
00:15:03C'est nerveux, rapide.
00:15:05L'écriture est moins classique que le fond.
00:15:08Le fond, c'est vraiment...
00:15:10Vous remettez l'église au milieu du village.
00:15:12C'est ça. J'adore cette expression, d'ailleurs.
00:15:14Je la reprends dans mon site.
00:15:15Oui, je l'ai vue.
00:15:16Oui, mais c'est chouette.
00:15:17Déjà, on n'a presque plus le droit de dire église.
00:15:19Moi, je dis église, église, église.
00:15:21Non, mais pour moi, remettre l'église au milieu du village
00:15:23avec ce genre de grand clocher et tout,
00:15:25moi, je trouve ça...
00:15:26C'est incroyable. J'ai trouvé aussi réacte que moi.
00:15:28Oui, mais réacte dans le bon sens du terme.
00:15:30Oui, on réagit à l'absurde.
00:15:32Exactement.
00:15:35Concentre son œuvre romanesque sur la mise en scène.
00:15:39On va raconter d'autres histoires à propos d'autres livres.
00:15:42Pas tous, parce qu'il y en a beaucoup.
00:15:44C'est succulent.
00:15:45Il y en a notamment un contre la PMA qui est bouleversant.
00:15:48Et s'engage, au fond,
00:15:53au fond, toute seule,
00:15:54parce que tout le monde grogne contre le wokisme.
00:15:57Mais vous, vous dites, banco,
00:15:59j'édite des livres qui rétablissent
00:16:02la vérité,
00:16:04qui posent la question interdite.
00:16:06Et si ça n'avait pas eu lieu,
00:16:08toutes les affaires Mitou sont
00:16:10sujettes à réflexion et à investigation.
00:16:14Parce que, comme vous le dites,
00:16:16la justice est concircutée,
00:16:18alors que la justice instruit d'abord une affaire,
00:16:21enquête.
00:16:22Mais Gré prend son temps.
00:16:24Il tire sur sa pipe.
00:16:25Alors que là, maintenant, on tire sur son...
00:16:27On tire directement sur...
00:16:29Le pseudo coupable,
00:16:31sans se demander s'il est coupable ou pas.
00:16:33Et d'ailleurs, ça a fait disparaître quand même
00:16:35à des grands principes qu'est la présomption d'innocence.
00:16:37Aujourd'hui, elle n'existe plus.
00:16:39Et c'est assez grave.
00:16:41Réaction merveilleuse.
00:16:43Mais alors, qui est Valérie Gance ?
00:16:45Vous êtes un peu suisse.
00:16:47Oh, je suis un peu suisse.
00:16:49Non, mais je suis complètement suisse.
00:16:51Je suis complètement suisse.
00:16:53Maman est suisse, mon grand-père maternel...
00:16:55Ah, vous êtes un peu française.
00:16:57Je suis un peu française.
00:16:59Alors, racontez-nous votre vie,
00:17:01parce qu'il faut savoir quel est ce
00:17:03magnifique goût de bonne femme
00:17:05qui d'abord écrit très bien.
00:17:07J'adore écrire.
00:17:09Vous avez l'écriture dans le sang.
00:17:11Vous vouliez jeune, être romancière.
00:17:13C'est réussi.
00:17:15Je voulais ça.
00:17:17Qu'est-ce qui vous a conduit ?
00:17:19Je crois que vous êtes née en France.
00:17:21Vous avez fait des études en France.
00:17:23Votre mère était suisse.
00:17:25Vous vivez en Suisse.
00:17:27Je vis en Suisse maintenant.
00:17:29Dans le Valais, je crois ?
00:17:31Dans le canton de Vaud.
00:17:33Je vais à la campagne.
00:17:35C'est la ville à la campagne.
00:17:37C'est la campagne très proche de la ville.
00:17:39Vous nous avez apporté des images,
00:17:41des vaches.
00:17:43Je vous raconterai ce que j'ai avec les vaches.
00:17:45J'aime beaucoup les vaches.
00:17:47C'est très intéressant, les vaches.
00:17:49Vous savez, en Suisse,
00:17:51vous avez des combats de rennes.
00:17:53C'est des vaches qui s'appellent
00:17:55les vaches de la vallée des Rances.
00:17:57Ce sont des vaches noires.
00:17:59Ce sont des vaches qui sont très combatives.
00:18:01On fait ces combats.
00:18:03Elles ne se battent pas.
00:18:05Elles ne se heurtent pas.
00:18:07Elles s'appuient l'une contre l'autre.
00:18:09Elles poussent.
00:18:11Les deux vaches poussent.
00:18:13La vache qui va gagner,
00:18:15c'est la vache qui va tenir tête à l'autre
00:18:17sans rien faire.
00:18:19L'autre va se détourner
00:18:21et abandonner le combat.
00:18:23C'est vraiment une espèce de force tranquille.
00:18:25C'est tout à fait pacifique.
00:18:27J'ai fait des enregistrements de vaches
00:18:29de cloches, parce qu'on a plein de cloches.
00:18:31C'est la Suisse.
00:18:33Dans nos troupeaux, en fonction du rôle
00:18:35de la vache dans le troupeau,
00:18:37la cloche est différente.
00:18:39Vous avez des grosses cloches, des moyennes cloches, des petites cloches.
00:18:41Le son est différent.
00:18:43Quand on entend les enregistrements,
00:18:45ça fait une espèce de symphonie de cloches extraordinaire.
00:18:47Revenons à nos moutons.
00:18:49Attention, je vais venir vous voir.
00:18:51Vous avez aussi une maison au Maroc.
00:18:53Je ne vous inviterai pas.
00:18:55Je ne le dirai pas.
00:18:57Je le ferai peut-être.
00:18:59À Marrakech ?
00:19:01Non, c'est chouette.
00:19:03Vous avez un petit côté
00:19:05bobo quand même.
00:19:07Non, pas du tout.
00:19:09Ce ne sont pas des postures.
00:19:11D'abord, j'apprends le marocain.
00:19:13Quand on côtoie une culture,
00:19:15c'est intéressant
00:19:17de l'accotoyer vraiment de près
00:19:19et d'essayer de comprendre,
00:19:21de discuter avec les gens.
00:19:23Quand on parle leur langue,
00:19:25finalement, les relations changent
00:19:27et sont complètement différentes.
00:19:29J'aime beaucoup
00:19:31le côté oriental
00:19:33du Maroc.
00:19:35J'aime beaucoup leur gentillesse.
00:19:37J'aime beaucoup leur sagesse.
00:19:39Vous avez plusieurs
00:19:41peuples
00:19:43au Maroc.
00:19:45Il y a des montagnes,
00:19:47le nord, le sud.
00:19:49C'est vraiment très varié.
00:19:51C'est vraiment très intéressant.
00:19:53J'y passe pas mal de temps.
00:19:55J'aime bien et j'apprends beaucoup.
00:19:57Quand on parle de remettre l'église
00:19:59au milieu du village,
00:20:01quand vous êtes là-bas,
00:20:03au Maroc,
00:20:05il y a des vrais problèmes.
00:20:07On n'est pas en train,
00:20:09dans un Occident
00:20:11où on est très confortablement
00:20:13ou dans notre canapé,
00:20:15on n'est pas en train de se demander
00:20:17si on est un garçon, une fille, un técale.
00:20:19Eux se demandent comment ils vont manger.
00:20:21Ils se demandent comment ils vont ne pas avoir froid.
00:20:23Ils se demandent comment
00:20:25on va nourrir les enfants, etc.
00:20:27Ils se demandent comment ils vont trouver de l'eau.
00:20:29Ils ne se posent pas toutes ces questions futiles
00:20:31que les occidentaux gâtés se posent.
00:20:33Là aussi,
00:20:35ça remet quand même
00:20:37les pendules à l'heure.
00:20:39Futile et destructrice.
00:20:41Vous avez fait vos études à Paris.
00:20:43À Paris.
00:20:45La finance et la gestion.
00:20:47Ça ne mène pas à l'écriture.
00:20:49Pas du tout.
00:20:51C'est votre père qui vous a fait faire ça ?
00:20:53Parlez-nous un peu de votre père et de votre mère.
00:20:55L'un et l'autre sont des personnages.
00:20:57Oui, complètement.
00:20:59Papa, effectivement,
00:21:01était français.
00:21:03Sa mère était périgourdine.
00:21:05C'est assez français.
00:21:07Du Sud-Ouest où j'ai passé toutes mes vacances.
00:21:09On avait une maison que j'adorais.
00:21:11Et dans Périgord ?
00:21:13Lequel Périgord ?
00:21:15Le Périgord noir.
00:21:17Le Périgord vers Sarla ?
00:21:19Exactement.
00:21:21C'est merveilleux.
00:21:23Et on voyait
00:21:25ce qui a été décrit.
00:21:27C'était Rostand qui disait
00:21:29la verte douceur des soirs sur la Dordogne.
00:21:31Moi, je voyais ça de la terrasse de la maison.
00:21:33C'était merveilleux.
00:21:35Vous aviez un château fort là, un château fort là.
00:21:37Et tout ça, c'était des histoires.
00:21:39En face, c'était le château de Joséphine Becker
00:21:41avec sa ceinture de banane.
00:21:43Mais on le voyait de la maison.
00:21:45A gauche, c'était Beynac.
00:21:47Une espèce de forteresse.
00:21:49C'était extraordinaire.
00:21:51Ça, c'était chouette.
00:21:53Papa, sa mère est d'origine
00:21:55de Dordogne.
00:21:57Son père est d'origine allemande de l'Est.
00:21:59De votre nom, Gans.
00:22:01D'où mon nom, Gans, absolument.
00:22:03Qui veut dire oie.
00:22:05C'est quand même assez drôle cette rencontre.
00:22:09Dans la famille, parce qu'il y avait du côté de papa
00:22:11un truc que j'appelle le rouleau.
00:22:13Il y a un truc qui me fascine complètement.
00:22:15C'est notre arbre généalogique.
00:22:17Il est dans une espèce de tube en bois.
00:22:19On l'a à la maison. Vous dépliez le truc.
00:22:21Et là, on voit les ancêtres.
00:22:23Parmi les ancêtres, il y en a deux dont je suis très fière.
00:22:25Je suis très fière de tous.
00:22:27Il y a Mendelssohn. J'adore la musique.
00:22:29Et il y a Heinrich Heine.
00:22:31Heinrich Heine aussi.
00:22:33Et ça, c'est assez joli.
00:22:35Parce que j'ai appris l'allemand
00:22:37quand j'étais à l'école.
00:22:39Et quand je passe mon bac d'allemand,
00:22:41je tombe sur un poème
00:22:43de Heinrich Heine.
00:22:45C'est quand même incroyable.
00:22:47Et deuxième fois, on se marie.
00:22:49Enfin, mon deuxième mariage.
00:22:51On s'est mariés en Suisse il y a
00:22:53six ans maintenant.
00:22:55Et la jeune femme cite
00:22:57des phrases de Heinrich Heine.
00:22:59Je me dis que c'est incroyable.
00:23:01Je me suis mariée comme une madeleine en disant
00:23:03que c'est mon ancêtre.
00:23:05Pourquoi ça vient là ?
00:23:07Ça, c'est du côté de papa.
00:23:09Et du côté de maman.
00:23:11La mère de maman était bretonne.
00:23:13On ne dit plus mère et père.
00:23:15C'est pas possible.
00:23:17Moi, je dis papa et maman.
00:23:19On ne dit plus mère et père.
00:23:21Il n'y a plus de père.
00:23:23On ne dit même plus le nom de père.
00:23:25Papa, maman.
00:23:27On passe un peu au langage maternel.
00:23:29D'accord.
00:23:31Alors, votre...
00:23:33Ma mère.
00:23:35Et votre mère.
00:23:37Et ma mère.
00:23:39Elle est suisse.
00:23:41Et son père était suisse.
00:23:43Et son grand-père était au Conseil d'État.
00:23:45Et c'est lui qui a
00:23:47œuvré pour la construction du jet d'eau
00:23:49du lac de Genève.
00:23:51Ah, ce fameux jet d'eau.
00:23:53Oui, absolument.
00:23:55C'est sympa.
00:23:57Donc, voilà le mélange.
00:23:59Alors, entre
00:24:01Erich Heine-Mendelssohn et le jet d'eau
00:24:03de Genève, le lien, c'est vous.
00:24:05C'est ça. Donnez-moi.
00:24:07Ils font bien.
00:24:09Je ne sais pas à quelle hauteur ils montent, ce jet d'eau.
00:24:11Ils symbolisent tout Genève.
00:24:13C'est le plus haut.
00:24:15Quand je vivais en Arabie Saoudite, ils nous ont dit
00:24:17qu'à Jeddah aussi, on a un jet d'eau.
00:24:19C'est un concours de hauteur.
00:24:21Ils disent que le jet d'eau de Jeddah est plus haut
00:24:23que le jet d'eau de Genève.
00:24:25C'est pas vrai du tout.
00:24:27C'est la propagande islamique.
00:24:29Il faut être clair.
00:24:31Remettons l'église au milieu du village,
00:24:33le jet d'eau au milieu de son lac.
00:24:35Premier mariage,
00:24:37qui commence bien et qui finit moins bien ?
00:24:39Le supplice du pâle.
00:24:41Le supplice du pâle.
00:24:43Racontez-nous votre premier nom.
00:24:45Votre premier lit,
00:24:47comme on dit.
00:24:49J'ai deux filles extraordinaires,
00:24:51mais extraordinaires,
00:24:53que j'adore.
00:24:57Pour ça,
00:24:59c'est une expérience sensationnelle.
00:25:01Après, sur le plan personnel,
00:25:03il y a eu d'autres choses, mais qui permettent de grandir.
00:25:05Ils vous emmènent en Arabie Saoudite.
00:25:07Ils m'emmènent en Arabie Saoudite.
00:25:09Que vous racontez dans un livre qui s'appelle
00:25:11Emprise 2015.
00:25:13Ils vous emmènent en Arabie Saoudite
00:25:15parce qu'ils trouvent un job
00:25:17en Arabie Saoudite.
00:25:19Et là,
00:25:21on est en 97.
00:25:23J'ai failli dire 97.
00:25:25On est en 97.
00:25:27On est en 97.
00:25:29Et
00:25:31l'Arabie Saoudite s'est durcie.
00:25:33En fait, il y a eu des moments où l'Arabie Saoudite
00:25:35était plus souple qu'elle n'était à l'époque.
00:25:37Il semblerait que maintenant,
00:25:39ça se soit assoupli. Je ne sais pas.
00:25:41Pour une raison bizarre, je ne suis jamais retournée.
00:25:43Je ne retournerai jamais.
00:25:45Et là,
00:25:47les femmes n'ont pas le droit de conduire.
00:25:49On est voilé complètement.
00:25:53Mais vraiment, c'est l'abaya toute noire
00:25:55et le foulard noir sur la tête.
00:25:57Non, pas le visage.
00:25:59Enfin, comme ça. Aucun bout de peau
00:26:01ne devait se voir à part
00:26:03le visage.
00:26:05Et vous aviez à l'époque
00:26:07ce qu'on appelait la brigade
00:26:09de répression du vice
00:26:11et de propagation de la vertu
00:26:13qui était accompagnée
00:26:15de policiers parce qu'ils pouvaient être assez violents
00:26:17et qu'il y avait des gros haut-parleurs
00:26:19et qui passaient comme ça.
00:26:21C'était les religieux.
00:26:23Et ils passaient pour surveiller
00:26:25que les femmes ne se baladaient pas
00:26:27sans leur abaya, étaient bien couvertes.
00:26:29Et ça valait bien entendu aussi
00:26:31pour les européennes.
00:26:33Moi, souvent, ils étaient là. Je me souviens toujours.
00:26:35Ils étaient là. Women, cover your face.
00:26:37C'est-à-dire, femmes, couvre ton visage.
00:26:39Zut.
00:26:41Et si jamais il y avait un bout de cheveux,
00:26:43si jamais on voyait un bout de poignet,
00:26:45si jamais on voyait un bout de cheville,
00:26:47ils avaient une espèce de badine
00:26:49en bambou,
00:26:51ils vous donnaient des petits coups.
00:26:53C'est insupportable.
00:26:55Et quand on est habitué
00:26:57à vivre libre,
00:26:59c'est absolument insupportable.
00:27:01Et là, votre mari, il ne tilte pas.
00:27:03Non, parce que lui...
00:27:05Non, mais c'est vrai.
00:27:07C'était comme ça. Ceci dit,
00:27:09vous êtes dans un pays où vous respectez leurs règles,
00:27:11soit, très bien, pourquoi pas.
00:27:13Effectivement,
00:27:15ça ne me serait jamais venu à l'idée
00:27:17de sortir sans mon invaillable.
00:27:19C'était juste...
00:27:21Ça ne se faisait pas là-bas.
00:27:23D'expérience, vous connaissez
00:27:25jusqu'où peut aller la suggestion
00:27:27féminine.
00:27:29C'est absurde. Pour nous, en tous les cas.
00:27:31Non, mais c'est vrai.
00:27:33Mais donc,
00:27:35j'ai vécu ça, en fait, comme une expérience
00:27:37et comme, peut-être,
00:27:39une première prise de conscience très importante
00:27:41qui a été
00:27:43la prise de conscience de la chance
00:27:45que nous avons en Occident d'être libres.
00:27:47Et moi,
00:27:49ce qui m'étonne aujourd'hui,
00:27:51c'est qu'en fait, nous sommes libres.
00:27:53Mais on n'en profite pas.
00:27:55Non, exactement. On n'en profite pas.
00:27:57On ne fait rien pour préserver
00:27:59cette liberté. Et au contraire,
00:28:01on va essayer d'aller chercher
00:28:03d'autres formes de liberté qui vont être
00:28:05des prisons. C'est ridicule.
00:28:07Oui, on va se chercher des prisons.
00:28:09C'est tout à fait libre.
00:28:11L'ambiance MeToo est une prison à soi seule.
00:28:13C'est une prison totale.
00:28:15Aux Etats-Unis, j'ai vu ça.
00:28:17Un homme n'entre jamais dans un ascenseur
00:28:19avec une femme sans témoin.
00:28:21C'est beaucoup trop dangereux.
00:28:23La moindre accusation, et après le chantage
00:28:25qui vient avec, je t'accuse d'eux
00:28:27ou je vous accuse d'eux,
00:28:29à moins que vous fassiez tel ou tel virement
00:28:31sur mon compte.
00:28:33On s'invente une prison.
00:28:35Exactement. Et du coup,
00:28:37c'est ce que vous disiez tout à l'heure.
00:28:39Les relations entre les hommes
00:28:41et les femmes sont complètement faussées,
00:28:43voire impossibles.
00:28:45Il n'y a plus cette espèce
00:28:47de jeu, d'échange,
00:28:49d'interaction, de liberté,
00:28:51de finesse, d'humour.
00:28:53Non. C'est affreux.
00:28:55Alors, vous rentrez en France.
00:28:57Je rentre en France.
00:28:59Je rentre en France après l'Arabie Saoudite.
00:29:01Et vous devenez journaliste.
00:29:03Au Figaro, madame.
00:29:05Je rentre en France avec mes filles
00:29:07et une valise, et je deviens
00:29:09journaliste au Figaro, madame.
00:29:11C'est à ce moment-là, en Arabie Saoudite,
00:29:13que vous commencez à écrire.
00:29:17Oui, absolument.
00:29:19Peut-être que c'est...
00:29:21C'est lié.
00:29:23C'est grâce à l'enfermement
00:29:25que l'écriture vous libère.
00:29:27C'était ça.
00:29:29Vous aviez déjà cette idée d'être romancière.
00:29:31J'avais très envie.
00:29:33Tout le monde m'a dit n'importe quoi.
00:29:35Tu ne vas pas faire des études de lettres.
00:29:37Ce n'est pas comme ça que tu vas gagner ta vie.
00:29:39Ce qui est vrai, d'ailleurs.
00:29:41Du coup, je fais des études de finance.
00:29:43Franchement, c'est vraiment le grand écart.
00:29:45Aujourd'hui, ça me sert, cela dit.
00:29:47Avec la maison d'édition.
00:29:49Mais aujourd'hui, c'est pas mal
00:29:51de regrouper toutes ces choses-là.
00:29:53C'est ce qui s'appelle une vie réussie.
00:29:55Non.
00:29:57C'est des passions, et c'est beaucoup de chance.
00:29:59C'est une succession de rencontres.
00:30:01Au Figaro Magazine, justement,
00:30:03vous rencontrez beaucoup de gens.
00:30:05C'était très sympa.
00:30:07Surtout, j'ai rencontré
00:30:09beaucoup d'auteurs et j'ai rencontré
00:30:11beaucoup de livres.
00:30:13Quand on est chroniqueur littéraire,
00:30:15on lit plein de choses.
00:30:17Pour moi, ça, c'était merveilleux
00:30:19parce que les livres affluaient.
00:30:21C'était Noël absolument tous les jours.
00:30:23J'en lisais, j'en lisais, j'en lisais.
00:30:25Du coup, vous lisez un livre,
00:30:27ça vous fait rebondir sur autre chose
00:30:29et tout d'un coup, on va creuser.
00:30:31Et ça, c'est bien.
00:30:33C'était pas simplement lire les livres qui arrivaient,
00:30:35mais c'était aussi s'ouvrir vers d'autres choses
00:30:37parce que tous les livres sont des voyages.
00:30:39Vous viviez à ce moment-là
00:30:41à Paris plus qu'en Suisse
00:30:43ou en vous partageant ?
00:30:45J'étais à Paris
00:30:47parce que les filles étaient scolarisées à Paris,
00:30:49mais je me partageais, j'allais beaucoup en Suisse.
00:30:51Déjà, j'allais beaucoup en Suisse.
00:30:53Il y a un moment, papa est tombé malade
00:30:55et les filles avaient fini.
00:30:57J'étais en Suisse tout le temps.
00:30:59Pour vous occuper de votre père.
00:31:01Oui, parce qu'il fallait être prêt.
00:31:03Je vous taquine.
00:31:05Vous parlez latin, Valérie.
00:31:07Benéhamat, bené, taquinat.
00:31:09Le verbe taquinar est une invention.
00:31:11C'est très joli.
00:31:13Alors, parlez-nous un peu de la Suisse.
00:31:15Oui.
00:31:17C'est pas pour vous faire plaisir,
00:31:19mais c'est un pays que j'aime beaucoup.
00:31:21Je vis aussi une partie de ma famille à Lausanne.
00:31:23A Lausanne ?
00:31:25Mais c'est joli, c'est une jolie partie.
00:31:27Vous avez le lac et tout, c'est merveilleux.
00:31:29Parlons de cette Suisse.
00:31:31Vous vous mêlez un peu à la vie politique suisse ?
00:31:33Non, parce qu'elle est assez satisfaisante.
00:31:35Elle est très satisfaisante.
00:31:37Il y a un très joli parti.
00:31:39L'UDC.
00:31:41Mais l'UDC
00:31:43est très fort en Suisse alémanique.
00:31:45Un petit peu moins,
00:31:47mais quand même en Suisse romande.
00:31:49C'est quand même le plus grand parti de Suisse.
00:31:51Alors, le succès vient.
00:31:53Vous vous mettez à écrire
00:31:55des romans.
00:31:57Il y a des romans.
00:31:59Un éditeur,
00:32:01Jean-Claude Lattès.
00:32:03C'était très chouette.
00:32:05Isabelle Laffont.
00:32:07C'est mon éditrice aussi.
00:32:09C'est vrai ?
00:32:11C'est quand même drôle.
00:32:13C'était une rencontre magnifique.
00:32:15Isabelle Laffont, formidable.
00:32:17On rend hommage à cette femme.
00:32:19Et son frère, Laurent Laffont.
00:32:21Ils étaient tous les deux.
00:32:25Fils de Robert Laffont.
00:32:27Absolument.
00:32:29Isabelle m'a vraiment
00:32:31tout appris.
00:32:33En riant ?
00:32:35Oui.
00:32:37C'était incroyable.
00:32:39Elle riait tout le temps.
00:32:41Et Laurent était très sympathique.
00:32:43Il avait ce côté familial.
00:32:45D'ailleurs,
00:32:47j'ai commencé
00:32:49à écrire
00:32:51à côté d'ici.
00:32:53J'ai commencé à écrire
00:32:55grâce et avec Isabelle.
00:32:57Ensuite, je suis partie
00:32:59chez deux autres éditeurs
00:33:01pour trois livres.
00:33:03Un jour,
00:33:05Isabelle est venue me voir
00:33:07et m'a dit
00:33:09que j'allais rentrer à la maison.
00:33:11C'était exactement ça.
00:33:13J'ai adoré travailler avec elle.
00:33:15C'est une belle vie quand même.
00:33:17Un peu de Maroc.
00:33:19Beaucoup de Suisse.
00:33:21Journaliste.
00:33:23C'est vrai.
00:33:25Dans un journal important.
00:33:27Et puis,
00:33:29autant un succès.
00:33:31C'est beaucoup de chance.
00:33:33On ne peut pas parler de tous vos livres.
00:33:35Vous dites qu'il y en a une vingtaine.
00:33:37Mais
00:33:39concentrons-nous un peu
00:33:41sur ceux qui, petit à petit,
00:33:43vous ont amené à entrer en guerre
00:33:45contre ce fameux rouquissement.
00:33:47Je crois que c'est
00:33:49des fleurs et des épines, par exemple,
00:33:51qui est très symptomatique
00:33:53de votre côté militant.
00:33:55J'ai compris pourquoi.
00:33:57Vous avez parlé de la Dordogne.
00:33:59Vous avez parlé de la Suisse.
00:34:01Vous êtes enracinée.
00:34:03Vous ne supportez pas
00:34:05la mode qui va au gré du vent
00:34:07et qui détruit tout ce qui est
00:34:09le produit d'une civilisation.
00:34:11C'est dommage.
00:34:13Effectivement, je ne le supporte pas.
00:34:15D'autant moins que
00:34:19on est
00:34:21ce qu'on est.
00:34:23Les racines, c'est primordial.
00:34:25On ne peut pas aller
00:34:27comme ça au gré du vent,
00:34:29etc.
00:34:31On ne vient pas de nulle part.
00:34:33Je pense qu'il faut
00:34:35s'en souvenir tout le temps.
00:34:37Je pense qu'on ne peut pas
00:34:39déboulonner systématiquement
00:34:41l'attitude de notre histoire.
00:34:43Vous allez être l'idole du nouveau conservateur.
00:34:45Je ne sais pas où je vais me faire...
00:34:47Je vais vous résumer.
00:34:49Cette auteure disait
00:34:51qu'on ne gifle pas grand-mère.
00:34:53C'est exactement ça.
00:34:55C'est ce que nous faisons
00:34:57tout le temps.
00:34:59Nous giflons nos grands-parents.
00:35:01Ce n'est pas acceptable.
00:35:03Il y a plein de civilisations
00:35:05où on n'accepte pas ça.
00:35:07La plupart des civilisations du monde
00:35:09ne le font pas.
00:35:11Vous avez raison.
00:35:13Je suis enracinée.
00:35:15C'est précieux.
00:35:17Je suis contente
00:35:19parce que mes enfants sont enracinés.
00:35:21Je pense qu'il faut préserver ses racines.
00:35:23Pour en revenir aux fleurs et les épines...
00:35:25Le fleur et les épines,
00:35:27c'est un grand livre et grand sujet.
00:35:29Je crois que c'est un livre de 2015.
00:35:31Ça doit être peut-être
00:35:332018.
00:35:35Non, ça a été après.
00:35:37Non, c'est peut-être avant.
00:35:39Enfin bon, 2000 quelque chose.
00:35:41Je vais rectifier.
00:35:43Regardez.
00:35:45Des fleurs et des épines.
00:35:47Des fleurs et des épines
00:35:49fait partie d'une trilogie
00:35:51qui commence avec Le bruit des silences.
00:35:53Ça, ça se passait en Dordogne
00:35:55sur les constellations familiales.
00:35:57Les fleurs et les épines, c'est le deuxième.
00:35:59Ça, c'est le fait
00:36:01de reproduire de génération en génération
00:36:03les mêmes schémas.
00:36:05Et on s'aperçoit
00:36:07qu'en fait, c'est à peu près systématique.
00:36:09Vous allez tomber amoureux du même type de personne.
00:36:11Vous allez faire
00:36:13les mêmes choix. Vous aurez les mêmes comportements
00:36:15face aux mêmes situations.
00:36:17C'est inouï. Et vous avez effectivement
00:36:19des familles où de génération en génération,
00:36:21vous voyez la même histoire qui va se reproduire.
00:36:23Et si jamais vous avez un traumatisme,
00:36:25il va se balader de génération en génération.
00:36:27Il n'y a pas de problème, c'est mathématique.
00:36:29Et vous avez des personnes qui se sont dit
00:36:31mais maintenant, il faut essayer d'en sortir.
00:36:33Donc, analyser le truc et tout ça.
00:36:35C'est bien ça.
00:36:37Je n'avais pas tort pour une fois.
00:36:392015, les fleurs et les épines.
00:36:4110 ans.
00:36:43Je me suis aidé de votre site.
00:36:45Le sujet, celui-là, est encore plus grave.
00:36:47Celui-là est très grave.
00:36:49C'est un sujet que j'avais déjà traité en 2008.
00:36:51Et c'est le sujet des mères porteuses.
00:36:55J'ai eu des enfants.
00:36:57Je sais que quand on porte
00:36:59des enfants, il se passe des choses pendant les 9 mois
00:37:01où on porte ses enfants.
00:37:03Il se passe des choses qui sont des choses
00:37:05affectives.
00:37:07Qui sont des choses biologiques aussi.
00:37:09Je vois ce que vous dites.
00:37:11Je vais vous poser une question théorique.
00:37:13Tout un tas de trucs qu'on ne peut absolument pas nier.
00:37:15Peut-être que si on n'a pas porté d'enfants...
00:37:17On parle à ses enfants.
00:37:19Bien sûr.
00:37:21On les parle, on les touche.
00:37:23Ils entendent de la musique.
00:37:25Ils sentent votre vibration.
00:37:27Votre manière de marcher.
00:37:29Tout ça, c'est...
00:37:31Ce n'est pas du tout anodin.
00:37:35Vient ce sujet des mères porteuses.
00:37:37En fait, c'était un couple
00:37:39qui revendiquait le fait qu'il y avait eu des enfants
00:37:41par mère porteuse.
00:37:43Et qui revendiquait, je ne sais pas, le droit
00:37:45à l'enfant ou des choses comme ça. Moi, ça m'a paru aberrant.
00:37:47L'enfant, ce n'est pas un droit. L'enfant, c'est quelque chose
00:37:49qui vient. C'est un acte d'amour, etc.
00:37:51C'est la constitution d'une famille.
00:37:53Mais ce n'est pas quelque chose de mercantile.
00:37:55Et ce n'est pas un droit.
00:37:57Et j'écris.
00:37:59J'incarne cette histoire. Parce que je veux montrer
00:38:01ce qui se passe du point de vue de la mère
00:38:03qui va porter l'enfant. La mère qui veut l'enfant.
00:38:07Celle-là, ok, elle a un désir d'enfant,
00:38:09etc. Et elle va le faire
00:38:11fabriquer par une autre et porter par une autre.
00:38:13Celle qui le porte, pendant 9 mois,
00:38:15elle va porter un petit être
00:38:17qui va grandir dans son sein.
00:38:19Et j'ai voulu suivre
00:38:21un personnage comme ça.
00:38:23Et effectivement, dans Les Fleurs et des Épines, c'est une jeune
00:38:25femme qui, pour
00:38:27payer ses études, va porter un enfant pour
00:38:29un couple de garçons. Et en fait, elle va se rendre
00:38:31compte qu'elle s'attache énormément
00:38:33à cet enfant. Bien sûr.
00:38:35Et plus elle approche du terme,
00:38:37plus elle se dit, mais ce n'est pas possible, c'est mon enfant,
00:38:39je ne pourrai pas le laisser.
00:38:41Alors, dans le livre, ça va bien se passer
00:38:43parce qu'elle va faire partie d'une sorte de triangle
00:38:45en fait, où elle pourra avoir accès
00:38:47à son enfant. Inattendu.
00:38:49Mais dans la vraie vie, ce n'est pas comme ça que ça se passe.
00:38:51Dans la vraie vie, l'enfant naît,
00:38:53on l'enlève à la mère porteuse, et puis
00:38:55il vit sa vie.
00:38:57Vous savez qu'il y a des pays,
00:38:59on parlait de l'Inde
00:39:01à propos des vaches, mais il y a une autre,
00:39:03Inde, qui a fait une industrie
00:39:05des mères porteuses,
00:39:07c'est-à-dire des femmes qui vont
00:39:09porter des enfants, dans neuf mois,
00:39:11prendre les enfants,
00:39:13et de nouveau, on les met enceintes.
00:39:15Et tout un circuit,
00:39:17ils vendent les enfants sur le marché comme des jambons.
00:39:19Mais c'est ça, et c'est très triste.
00:39:21Moi, j'avais vu justement un reportage,
00:39:23quand je faisais des recherches là-dessus.
00:39:25C'était pareil en Ukraine aussi.
00:39:27Maintenant, c'est raté.
00:39:29Je ne sais pas si c'est encore lieu,
00:39:31mais l'Ukraine, c'était spécialisé.
00:39:33Et même, ils les faisaient venir.
00:39:35Un grand scandale des Russes, d'ailleurs.
00:39:37Des Russes non-ukrainiens, parce que ça ne va pas
00:39:39du tout avec l'orthodoxie.
00:39:41Et je sais que certains,
00:39:43ils les faisaient venir en France, pour qu'elles accouchent
00:39:45en France, pour que l'enfant naisse français.
00:39:47Puisque le problème, c'est qu'on ne les reconnaissait pas.
00:39:49Oui, oui, oui, tout à fait.
00:39:51L'Inde, c'est vrai.
00:39:53J'avais vu un reportage très, très émouvant
00:39:55d'une femme à qui on enlevait justement son enfant.
00:39:57Et c'était terrible.
00:39:59Et c'était la première fois qu'on montrait ça.
00:40:01Parce qu'en fait,
00:40:03on ne le conçoit jamais du côté de la femme
00:40:05qui a porté l'enfant.
00:40:07Alors, une fois, il y a une maldonne,
00:40:09vous racontez cette histoire.
00:40:11Racontez-nous.
00:40:13Une surprise.
00:40:15Une surprise, parce que
00:40:17vous avez la mère porteuse
00:40:19et vous avez la donneuse de gamètes.
00:40:21Et en fait, soit c'est la même personne,
00:40:23soit c'est une personne différente.
00:40:25Et quand c'est une personne différente,
00:40:27vous pouvez choisir la donneuse
00:40:29un peu sur catalogue, en fait.
00:40:31C'est un atelier agencier.
00:40:33Ah oui, bien sûr.
00:40:35Et là, effectivement,
00:40:37ils avaient choisi
00:40:39quelqu'un qui était très, très bien.
00:40:41Mais vraiment très bien, parce que quitte à faire fabriquer
00:40:43un enfant, autant mettre toutes les chances de son côté.
00:40:45Ils avaient choisi un enfant
00:40:47dont la donneuse était
00:40:49sortie
00:40:51majeure de Harvard.
00:40:53Et puis avait un poste, je ne sais pas quoi, d'avocate.
00:40:55Enfin vraiment, c'était une femme très, très bien.
00:40:57Ils se sont dit, mais ça c'est génial, on aura une mère
00:40:59extraordinaire, on aura
00:41:01des gènes extraordinaires dans notre enfant.
00:41:03Et l'enfant
00:41:05naît un peu métisse.
00:41:07En fait, pourquoi ?
00:41:09Parce qu'ils étaient tellement
00:41:11enfermés
00:41:13dans leurs croyances et dans leurs préjugés
00:41:15qu'ils ne pouvaient pas
00:41:17se dire que la donneuse
00:41:19qui était majeure d'Harvard
00:41:21pouvait être noire.
00:41:23Et quand j'ai inventé ce truc-là,
00:41:25j'étais là et je rigolais toute seule,
00:41:27j'étais là sur mon ordinateur, je dis, non Valérie,
00:41:29tu ne vas pas faire ça.
00:41:31Ah bon ? Vous vous parlez en vous disant
00:41:33c'est trop audacieux.
00:41:35Et après je me suis dit, c'est trop drôle,
00:41:37parce que c'est juste.
00:41:39Bien sûr.
00:41:41Ça vous amuse d'écrire.
00:41:43Ah oui.
00:41:45Alors vous avez dit,
00:41:47sur le chemin de faisant quelque chose,
00:41:49je ne vous ai pas arrêté parce que je voulais y revenir,
00:41:51une mère parle à son enfant,
00:41:53elle vit avec son enfant.
00:41:57C'est-à-dire que l'enfant a un début de vie
00:41:59dans le ventre de sa mère.
00:42:01Bien sûr.
00:42:03Je vois où vous voulez.
00:42:05Je veux en venir là Valérie,
00:42:07parce que je suis scandalisé depuis le début,
00:42:09depuis la loi veille-moi.
00:42:11Ce sont des êtres
00:42:13que l'on tue.
00:42:15Quand on avorte.
00:42:17Vous voulez le dire vous-même ?
00:42:19Non, c'est vrai.
00:42:21Je ne serai plus nuancée,
00:42:23mais je ne sais pas si j'ai raison d'être plus nuancée.
00:42:25Je ne sais pas.
00:42:27Parce qu'à vrai dire, je ne me suis jamais posé la question
00:42:29en ces termes.
00:42:31Comment dire ?
00:42:33Est-ce que
00:42:35quand on est enceinte,
00:42:37on considère que
00:42:41l'enfant est un être
00:42:43à partir du moment où il est viable ?
00:42:45Non, pas du tout.
00:42:47On considère que l'enfant est un être
00:42:49à partir de 3 mois ou quelque chose comme ça.
00:42:51On ne sait pas très bien.
00:42:53Parce qu'il n'y en a pas.
00:42:55Et en plus,
00:42:57là où je vais complètement dans votre sens,
00:42:59c'est qu'en fait, dès le départ,
00:43:03vous avez un petit être
00:43:05qui a un centimètre et demi, un centimètre sept,
00:43:07et vous entendez son cœur,
00:43:09et vous voyez son électrocardiogramme comme ça.
00:43:11Donc oui, c'est un être vivant.
00:43:13Et effectivement, c'est encore au stade
00:43:15où on peut avorter.
00:43:17Mais on n'a pas le droit de mettre des êtres vivants.
00:43:19Effectivement, ça veut dire qu'on tue un être vivant.
00:43:21Je suis complètement d'accord.
00:43:23Et effectivement, ça pose un problème
00:43:25déontologique grave.
00:43:27Tellement grave qu'on y prouve le besoin,
00:43:29comme si c'était la valeur suprême.
00:43:31De le mettre dans la Constitution.
00:43:33Oui, c'est très significatif.
00:43:35Ça n'a rien à faire de la Constitution.
00:43:37Il n'y a rien d'autre de sacré.
00:43:39Ça n'a rien à faire de la Constitution.
00:43:41Si, parce que ce droit-là
00:43:43d'éliminer ce qui vous gêne,
00:43:45en réalité,
00:43:47c'est l'alpha et l'oméga
00:43:49d'une espèce de modernité devenue folle.
00:43:51Et ce n'est pas très loin non plus
00:43:53de vos préoccupations classiques,
00:43:55on peut dire, du rétablissement
00:43:57d'un certain classicisme.
00:43:59C'est vrai.
00:44:01Mais l'histoire de la loi Veil,
00:44:03quand même,
00:44:07l'avortement n'était pas
00:44:09un moyen de contraception.
00:44:11Et ça ne doit pas être ça, à l'origine.
00:44:13Pas du tout.
00:44:15Elle estimait que c'était
00:44:17si jamais il y a eu une anomalie,
00:44:19elle estimait que c'était
00:44:21si jamais il y a eu un viol.
00:44:23Et donc, en fait,
00:44:25pourquoi mettre au monde un enfant
00:44:27qui, de toute façon,
00:44:29sera mal,
00:44:31sera prétendu normal
00:44:33dans la société dans laquelle il va arriver.
00:44:35Donc bon, ça pouvait se...
00:44:37L'adoption a quelquefois donné
00:44:39de bons résultats.
00:44:41Bref, c'est pas tout, on a fait d'autres sujets.
00:44:43Encore que l'on touche du bout de l'aile.
00:44:45Mais ce sont des choses très complexes.
00:44:47Et Simon Veil, d'ailleurs, à la fin,
00:44:49il ne s'est pas fini reportier.
00:44:51Alors, Gilles Cardestin
00:44:53se repend pour le mouvement familial,
00:44:55Baladur pour sa politique européenne,
00:44:57et tout ça.
00:44:59Mais c'est très français de se repentir.
00:45:01Et de culpabiliser.
00:45:03On fait des bêtises et après on dit qu'on a eu tort.
00:45:05C'est incroyable.
00:45:07Alors, voilà un grand sujet, la PMA.
00:45:09On va droit devant.
00:45:11On y va.
00:45:13Pour l'instant, la France tient le coup.
00:45:15Pour l'instant, ce n'est pas autorisé.
00:45:17Mais pas tous les pays européens,
00:45:19même très proches. On le fait en Espagne,
00:45:21je pense qu'on le fait aux Pays-Bas,
00:45:23on le fait en Belgique.
00:45:25Et non, on y va.
00:45:29C'est marrant qu'à la conception,
00:45:31cela donne des femmes.
00:45:33C'est des ventres allouées.
00:45:35C'est des mécaniques.
00:45:37C'est des fours à pain.
00:45:39En tant que femme,
00:45:41ce n'est pas très plaisant d'entendre ça.
00:45:43Et payé en plus.
00:45:45Oui, bien sûr.
00:45:47Non, mais complètement.
00:45:49C'est une forme de prostitution.
00:45:51Je ne sais pas.
00:45:53C'est un bon sourire.
00:45:55Pourtant, on dit des choses très graves.
00:45:57Non, c'est vrai.
00:45:59Alors, des fleurs et des épines,
00:46:01c'est le sujet.
00:46:03Vous n'avez pas raconté la fin de l'histoire,
00:46:05mais cette fois, je vous autorise.
00:46:07Il faut y aller voir.
00:46:11Un autre livre m'a amusé,
00:46:13le plus ancien.
00:46:15Il racontait toute cette histoire
00:46:17qui s'appelle Julia et ses Toy Boys.
00:46:19C'est un site hyper moderne.
00:46:21Vous êtes un peu bobo pour le coup.
00:46:23Complètement. Exprès.
00:46:25Vous les ridiculisez un peu.
00:46:27Oui, c'est abusant.
00:46:29Ils n'ont pas le figure.
00:46:31Alors, racontez-nous.
00:46:33Julia, 40 ans.
00:46:35Oui, c'est ça.
00:46:37Pas vraiment envie d'un mari à la maison.
00:46:39Pas spécialement envie d'avoir des enfants
00:46:41ni une famille.
00:46:43Mais ultra moderne.
00:46:45Très prise par son travail.
00:46:47Elle a envie de s'amuser.
00:46:49Si jamais les hommes peuvent
00:46:51accumuler les conquêtes,
00:46:53pourquoi pas elle ?
00:46:57Elle a plein de copines.
00:46:59C'est une bande de copines
00:47:01un peu délirées.
00:47:03Qui ont des profils différents.
00:47:05Il y avait même une autruche.
00:47:07À un moment, on trouve Julia mortifiée.
00:47:09Elle parle d'un personnage
00:47:11avec un prénom, etc.
00:47:13Elle pleure et ses copines disent
00:47:15que ça doit être encore un de ses Toy Boys.
00:47:17Oh, il est mort !
00:47:19Et en fait,
00:47:21il s'avère qu'elle parle de son autruche.
00:47:23Parce qu'elle avait une autruche de compagnie.
00:47:25C'était très moderne.
00:47:27Il y a un côté déliré dans ce livre.
00:47:29C'est abusant.
00:47:31Pour son 40e anniversaire,
00:47:33ses copines lui offrent
00:47:35un très joli garçon
00:47:37avec lequel elle va passer la nuit.
00:47:41C'est un Toy Boy,
00:47:43rémunéré.
00:47:45Elle va se rendre compte
00:47:47qu'il peut se passer quelque chose de plus.
00:47:49Et lui aussi.
00:47:51Oui, absolument.
00:47:53La suite ?
00:47:55Je ne me souviens plus de la suite.
00:47:57C'est une ruse pour ne pas la donner.
00:47:59Ça s'appelle Julia et c'est Toy Boys.
00:48:01C'est un roman plus ancien.
00:48:03Beaucoup plus ancien.
00:48:05Oui, absolument.
00:48:07Et puis,
00:48:09un autre livre,
00:48:11on ne peut pas s'arrêter sur tous.
00:48:13Un autre livre très intéressant
00:48:15et très grinçant, Père au foyer.
00:48:17Oui, celui-là.
00:48:19Plus récent ?
00:48:21Tout à fait récent puisqu'il est sorti
00:48:23en 2021.
00:48:25C'était le dernier avant
00:48:27la question interdite.
00:48:29Ça aussi,
00:48:31c'était un sujet intéressant.
00:48:33Ça partait d'une histoire vraie.
00:48:35J'ai beaucoup travaillé avec une amie avocate
00:48:37qui avait ce genre de sujet aussi.
00:48:39Mais ce n'est pas elle qui m'a donné l'idée.
00:48:41J'ai validé un petit peu toute la réflexion
00:48:43en termes de droit.
00:48:45Et ça partait
00:48:47d'une histoire d'un homme
00:48:49qui s'occupe
00:48:51de ses enfants.
00:48:53C'est sa femme qui fait carrière.
00:48:55C'est quelque chose qui est tout à fait admis dans leur couple.
00:48:57C'est même un peu leur modus vivendi.
00:48:59Et puis un jour, sa femme décide qu'il est trop mou,
00:49:01qu'il n'a rien
00:49:03à raconter, etc.
00:49:05Et elle lui dit, écoute,
00:49:07je divorce, tu t'en vas
00:49:09et tu gardes les enfants.
00:49:11Et là, on inverse un peu
00:49:13la vapeur parce que je me dis,
00:49:15très bien, si jamais ça avait été un homme qui disait ça
00:49:17à une femme, c'était
00:49:19on divorce, l'homme dirait
00:49:21je m'en vais et tu gardes la maison et les enfants.
00:49:23Et donc,
00:49:27l'entourage de cet homme,
00:49:29qui est un père absolument parfait,
00:49:31et qui est complètement traumatisé
00:49:33parce qu'il adore les enfants, et les enfants d'ailleurs sont
00:49:35aussi probablement complètement traumatisés
00:49:37parce qu'ils ne peuvent pas faire partie.
00:49:39Mais oui.
00:49:41Cela, c'est leur papa.
00:49:43Je vous taquine.
00:49:45Oui.
00:49:47Et l'entourage
00:49:49dit, mais tu sais, si jamais
00:49:51tu étais une femme et si jamais tu te battais comme une
00:49:53femme, tu aurais la garde des
00:49:55enfants et tu resterais
00:49:57chez toi parce que c'est le foyer et c'est toi
00:49:59qui finalement a créé ce foyer.
00:50:01Et
00:50:03là encore, on a une sorte
00:50:05de
00:50:07contradiction
00:50:09entre ce que la société
00:50:11pense permettre, en disant
00:50:13il y a une égalité entre les hommes et les femmes, et en fait
00:50:15ce qu'elle accepte. C'est-à-dire qu'en fait, aujourd'hui encore,
00:50:17on n'accepte pas qu'un homme
00:50:19puisse se défendre dans un cas de divorce
00:50:21comme une femme. Et là, il va se faire
00:50:23conspuer et on va le traiter
00:50:25de macro, de tout ce qu'on veut, etc.
00:50:27Tu vis au crochet de ta femme.
00:50:29Et ça, je pense que c'est un vrai sujet.
00:50:31Et l'histoire finit mal, non ?
00:50:33L'histoire finit bien.
00:50:35Je n'ai pas lu.
00:50:37Non, l'histoire finit bien.
00:50:39L'histoire finit même de manière
00:50:41très sympa.
00:50:43Mais c'est intéressant
00:50:45parce que ça inverse les rôles. En fait, j'aime bien inverser
00:50:47les rôles.
00:50:49Et montrer l'absurdité
00:50:51d'innovation.
00:50:53L'égalité
00:50:55ne peut pas être que d'un côté.
00:50:57L'égalité, par définition,
00:50:59c'est... Et on ne peut pas
00:51:01se défendre
00:51:03comme une femme et
00:51:05vouloir les prérogatives d'un homme.
00:51:07Comment se fait-il que notre monde
00:51:09se soit dépris des traditions
00:51:11comme ça, assez brutalement,
00:51:13qui ont réglé pendant des siècles ?
00:51:15On ne peut pas dire que c'était sans accroc.
00:51:17Au contraire, il y en a eu
00:51:19beaucoup, toujours. Mais pourquoi tout
00:51:21est déréglé d'un seul coup, à la fin du XXe siècle,
00:51:23au début du XXIe ?
00:51:25Qu'arrive-t-il à notre monde ?
00:51:27Alors...
00:51:29J'ai une vision...
00:51:31Non, j'ai une vision négative.
00:51:33Est-ce que vous ne pensez pas
00:51:35que c'est un suicide
00:51:37qui marque
00:51:39la fin d'une époque,
00:51:41et peut-être même la fin d'une civilisation ?
00:51:43Moi, je suis très marquée
00:51:45par un livre d'un Américain
00:51:47qui s'appelle Jared Diamond. Le livre s'appelle
00:51:49Effondrement, et il explique que
00:51:51toutes les civilisations à leur apogée
00:51:53se suicident et meurent.
00:51:55Ce n'est pas ce qui se passe
00:51:57avec l'Occident, ou en tout cas avec l'Europe, je ne sais pas.
00:51:59Mais c'est en tout cas une interrogation.
00:52:01Parce que, je pense
00:52:03comme vous, c'est incroyable
00:52:05de faire sauter absolument tout ce qui
00:52:07nous a tenus debout pendant des générations.
00:52:09Ce n'est pas possible.
00:52:11Le suicide.
00:52:13Tant de choses
00:52:15le confirment autour de vous.
00:52:17La démographie.
00:52:19Mais oui.
00:52:21Le refus de se défendre face à...
00:52:23Absolument.
00:52:25Mais c'est vrai.
00:52:27La soumission à des
00:52:29commissions supranationales
00:52:31dont on ne connaît pas les maîtres.
00:52:33Je n'ai pas d'autre explication.
00:52:35Des pouvoirs
00:52:37oligarchiques que l'on ignore,
00:52:39que l'on subit.
00:52:41Et la France est vraiment
00:52:43tête de fil dans le domaine.
00:52:47La Suisse est protégée un peu.
00:52:49Je croise les doigts.
00:52:51On a nos vaches.
00:52:53La France est à
00:52:55la pointe de cette expérience.
00:52:57Je trouve.
00:52:59C'est ce que disait Patrick Buisson.
00:53:01C'est vrai.
00:53:03Il le disait, il le montrait.
00:53:05Et comme je le disais
00:53:07d'entrée de jeu,
00:53:09le gauchisme est une création française.
00:53:11Absolument.
00:53:13Foucault.
00:53:15Et je me marre.
00:53:17Parce que Foucault dans le genre, il n'a quand même pas des comportements extraordinaires.
00:53:19Il était pédophile
00:53:21notoire.
00:53:25Il était de gauche.
00:53:27Lui, on l'a passé.
00:53:29Certains péchés ne sont pas des péchés
00:53:31d'à côté.
00:53:33Vous savez que c'est terrible
00:53:35ce qu'on vient de dire.
00:53:37Mais non, parce qu'il y a des valérigances.
00:53:39Vous prenez le mort au nord et vous dites
00:53:41je crée ma maison d'édition.
00:53:43Vous ne pouviez pas continuer à éditer ?
00:53:45Vous êtes un peu gourmandé.
00:53:47Vous avez quitté le Figaro.
00:53:49J'ai quitté le Figaro, Madame.
00:53:51Au bout de
00:53:5317, 18 ans.
00:53:55J'ai adoré cette expérience.
00:53:57Et puis à un moment, il fallait arrêter.
00:53:59Pour tout un tas de raisons.
00:54:01C'est un peu fatigant de chroniquer des livres.
00:54:03Vous ne faisiez pas simplement ça.
00:54:05Là-bas, je faisais vraiment ça.
00:54:07C'était de la critique littéraire.
00:54:09Et puis
00:54:11c'était de plus en plus orienté.
00:54:13Le problème, c'est que
00:54:15on avait une liberté totale.
00:54:17On choisissait les livres dont on avait envie de parler.
00:54:19On choisissait les auteurs.
00:54:21On pouvait utiliser les mots qu'on
00:54:23voulait utiliser.
00:54:25Et après, ça s'est quand même
00:54:27rétrécié aussi.
00:54:29C'est-à-dire ?
00:54:31C'est-à-dire que certains mots n'étaient plus bienvenus.
00:54:33Que certains auteurs
00:54:35ne faisaient pas partie d'un quota.
00:54:37Ce que
00:54:39on peut constater dans la vie de tous les jours.
00:54:41Les mots sont fliqués.
00:54:43Mais vraiment.
00:54:45Il y avait des mots interdits.
00:54:47Comme écrivaine.
00:54:49Vous avez une affection particulière
00:54:51pour les mots. Au point d'ailleurs que
00:54:53vous avez écrit un livre
00:54:55dont l'auteur est à la fois vous
00:54:57et la langue française.
00:54:59C'est la langue française qui se rebelle.
00:55:01C'est la langue française qui se rebelle.
00:55:03Ça, c'était très amusant.
00:55:05On a sorti ça chez Une Autre Voix
00:55:07pour les fêtes.
00:55:09Ma Maison d'édition.
00:55:11C'était un petit peu
00:55:13un amusement.
00:55:15On s'est dit tiens, on va faire ce truc-là.
00:55:17L'idée est venue.
00:55:19J'étais chez l'imprimeur. On calait les couvertures
00:55:21parce que j'aime bien aller voir
00:55:23le travail.
00:55:25Tout au long du processus.
00:55:27Et je vois cette machine
00:55:29que j'avais rencontrée dans une vie
00:55:31antérieure quand j'étais dans la publicité.
00:55:33Qui était
00:55:35une machine à gaufrer et à dorer.
00:55:37Et donc je la vois. Et je me dis
00:55:39tiens, on devrait sortir un livre
00:55:41qui s'appelait L'or des mots.
00:55:43Avec l'or des mots écrit en or.
00:55:45Et on
00:55:47parle de ça, etc.
00:55:49Et on se dit ok.
00:55:51Qu'est-ce qui se passe avec les mots ?
00:55:53Et justement, je reviens là-dessus.
00:55:55Il y a plein de mots qu'on n'a plus le droit d'utiliser
00:55:57ou alors qu'on utilise très mal.
00:55:59Et donc on est parti du principe que la langue française
00:56:01qui s'est eue pendant des années, des années,
00:56:03des millénaires, etc. Maintenant, elle en a marre.
00:56:05Et elle dit
00:56:07maintenant ça suffit. Vous malmenez
00:56:09mes enfants. Vous les utilisez
00:56:11absolument à mauvais escient.
00:56:13Ce serait bien de remettre
00:56:15un petit peu, de redonner en fait son vrai
00:56:17sens à chaque mot.
00:56:19Et donc, on s'est amusé à faire ça.
00:56:21Mais vraiment, au départ, c'était une boutade.
00:56:23C'était vraiment un exercice de style.
00:56:25Et puis finalement, ça marche très bien.
00:56:27C'est amusant d'avoir une édition.
00:56:29C'est très amusant.
00:56:31La liberté est totale.
00:56:33Et
00:56:35quand vous demandiez
00:56:37si
00:56:39j'éditais ou...
00:56:41Je pense que la question interdite,
00:56:43je n'aurais pas pu l'éditer
00:56:45chez un éditeur classique.
00:56:47Vous ne l'auriez pas pris ? Non.
00:56:49C'était trop destructeur pour la philosophie du tout.
00:56:51Tout à fait.
00:56:53La question interdite, c'est un fameux
00:56:55livre.
00:56:57Ah !
00:56:59Je vais vous gourbander
00:57:01sur un sujet. Dites-moi.
00:57:03C'est un livre très moderne.
00:57:05Pourquoi vous passez-vous des guillemets ?
00:57:07Non, je l'ai fait.
00:57:09Oui, et des barres de dialogue.
00:57:11On ne sait pas qui parle et quand parle.
00:57:13C'est plus nerveux, certes.
00:57:15Non, je l'ai fait.
00:57:17Je l'ai fait dans la question interdite.
00:57:19C'est la seule fois.
00:57:21Dans les autres, vous avez une construction
00:57:23tout à fait normale, tout à fait classique.
00:57:25Je vais revenir à une construction tout à fait normale,
00:57:27tout à fait classique.
00:57:29Le fond est d'un classicisme militant.
00:57:31Peut-être que quand je l'écrivais,
00:57:33j'ai dû lire un truc
00:57:35qui n'en avait pas.
00:57:37C'est nerveux.
00:57:39Pourquoi pas ?
00:57:41Je vais revenir à ça.
00:57:43Je m'aperçois que dans les livres que j'édite,
00:57:45puisqu'on prépare les manuscrits,
00:57:47je suis une ayatollah
00:57:49du dialogue et du guillemet.
00:57:51J'ai fait un petit pas de côté.
00:57:53Je suis allée m'amuser.
00:57:55Maintenant, je vais revenir.
00:57:57Ne le faites plus.
00:57:59Vous avez publié des livres
00:58:01qui sont un peu
00:58:03dans la même veine, qui sont des livres de combat.
00:58:05Une certaine
00:58:07Malédicte, par exemple,
00:58:09que j'ai rencontrée grâce à vous
00:58:11et toujours grâce à Guylaine Depy,
00:58:13que vous avez présentée,
00:58:15écrit un livre.
00:58:17C'est affreux.
00:58:19Les Enfants Terribles.
00:58:21Inutiles.
00:58:23Les Enfants Inutiles.
00:58:25C'est un livre terrible dont le titre est
00:58:27Les Enfants Inutiles.
00:58:29Le titre est terrible.
00:58:31Quand j'ai rencontré Malédicte,
00:58:33je lui ai dit, mais pourquoi ce titre ?
00:58:35Elle me dit, parce que
00:58:37notre mère
00:58:39a voulu nous faire jouer un rôle
00:58:41et
00:58:43elle nous a donné une mission.
00:58:45En fait, on a échoué.
00:58:47Elle a considéré que nous étions
00:58:49inutiles parce que nous avons échoué
00:58:51dans la mission qu'elle nous avait confiée.
00:58:53Quelle est l'histoire ?
00:58:55Comme si vous n'alliez pas jusqu'au bout.
00:58:57Non, l'histoire est en fait...
00:58:59Comme l'a dit
00:59:01le graphiste,
00:59:03parce qu'à la fin,
00:59:05quand il a fini de composer le livre,
00:59:07c'est un très grand lecteur
00:59:09et c'est un lecteur très fin.
00:59:11Il m'a dit, là, on tombe de l'arbre.
00:59:13C'est vrai, on tombe de l'arbre.
00:59:15C'est l'histoire
00:59:17d'une famille et c'est une famille
00:59:19qu'on va voir déménager.
00:59:21On sent qu'il y a une espèce d'opprobre.
00:59:23Ils doivent changer de ville assez vite
00:59:25et on ne sait pas très bien pourquoi.
00:59:27Le père travaille dans la police.
00:59:29La mère s'appelle la guerrière.
00:59:31Elle élève les enfants. Elle est institutrice.
00:59:33En fait, elle aime plus les enfants
00:59:35de sa classe que ses propres enfants.
00:59:37On sent qu'il y a quelque chose
00:59:39de bizarre
00:59:41et de lourd dans cette famille, mais on ne sait pas quoi.
00:59:43Les enfants sont là
00:59:45et essayent de deviner
00:59:47ce qui se passe. Ils ne le comprennent pas.
00:59:49Là, il y en a trois dans le livre. Ils ne comprennent pas
00:59:51ce qui se passe.
00:59:53C'est l'aîné qui va s'exprimer
00:59:55de ses quatre ans à ses quarante ans.
00:59:57Elle a une sœur. Ensuite, il y a un petit frère.
00:59:59Elle se dit « Tiens, quand le petit frère arrive,
01:00:01il y a un changement dans la famille.
01:00:03Ma mère propose quelque chose.
01:00:05Ça va mieux. » Finalement, ça ne va pas mieux.
01:00:07On va s'apercevoir
01:00:09qu'il y a toute une question
01:00:11de transidentité qui n'est pas
01:00:13avouée dans cette famille
01:00:15et qui va
01:00:17déborder sur les comportements
01:00:19de tout un chacun dans la famille.
01:00:21Et à la fin, on va apprendre que le père
01:00:23préfère être une femme
01:00:25ou se sent femme.
01:00:29Je pense que ce n'est pas grave de raconter l'histoire
01:00:31parce que
01:00:33ce qui est intéressant dans ce livre,
01:00:35c'est tout le drame dans son déroulé.
01:00:37C'est le père qui devient une femme.
01:00:39Sur le tard, il a cinquante ans.
01:00:41Exactement.
01:00:43C'est intéressant de voir
01:00:45à quel point
01:00:47comment ça influence les relations
01:00:49des uns et des autres dans la famille.
01:00:51Comment ça influence la structure même de la famille.
01:00:53Et puis, pouvoir dire
01:00:55que ses enfants sont inutiles,
01:00:57c'est un truc qui est terrible.
01:00:59D'ailleurs, elle commence par une petite citation
01:01:01qu'elle a demandé à Tchadjé Peté.
01:01:03Je trouve que c'est une manière très fine
01:01:05d'aller solliciter l'intelligence artificielle.
01:01:09Elle commence par une citation
01:01:11et Tchadjé Peté dit
01:01:13« On ne peut pas dire que les enfants
01:01:15sont inutiles ». C'est intéressant.
01:01:17Donc, elle est allée creuser ça
01:01:19et voilà ce que répond l'intelligence artificielle.
01:01:21Et ce pauvre père ?
01:01:25Il n'est pas plus heureux
01:01:27quand il est devenu mère.
01:01:29Il n'est pas plus heureux quand tout à coup,
01:01:31à cinquante ans, d'un père, il devient une mère.
01:01:33Non. Et d'ailleurs,
01:01:35ce n'est pas d'un père qu'il devient une mère,
01:01:37c'est d'un homme qu'il devient une femme.
01:01:39Il n'a plus de fonction dans la famille.
01:01:41Ou alors, il remplit les deux rôles.
01:01:43Je pense que
01:01:45c'est peut-être plus
01:01:47le côté, c'est peut-être plus l'être,
01:01:49c'est peut-être plus l'homme qui devient une femme
01:01:51que le père qui devient une mère.
01:01:53Je ne pense pas qu'il devienne une mère.
01:01:55En plus, il est très proche de ses enfants.
01:01:57Ils jouent peut-être tous les rôles.
01:01:59Le malaise est permanent.
01:02:01Oui, pourquoi ?
01:02:03Elle souffre.
01:02:05C'est une histoire vraie.
01:02:07Je ne sais pas comment vous l'avez rencontrée,
01:02:09mais c'est une fameuse pioche, on peut dire.
01:02:11C'est une fille extraordinaire.
01:02:13C'est son nom de plume.
01:02:15Oui.
01:02:17Quand on la voit, on a compris
01:02:19que cette affaire avait traversé sa vie.
01:02:21Absolument.
01:02:23Elle a bouleversé sa vie.
01:02:25Elle a eu besoin de le raconter.
01:02:27Malheureuse.
01:02:29C'était très courageux de le raconter.
01:02:31Je pense que le fait
01:02:33de le raconter a probablement
01:02:35libéré quelque chose.
01:02:37Quant au père devenu mère
01:02:39ou homme devenu femme,
01:02:41il n'a pas du tout mesuré les conséquences
01:02:43de ce qu'il faisait.
01:02:45C'est partout pareil.
01:02:47On ne mesure pas les conséquences de ce qu'on fait.
01:02:49C'est une caprice.
01:02:51Exactement.
01:02:53On revient au fait
01:02:55que c'est possible dans une société
01:02:57riche.
01:02:59Mais ce n'est pas possible dans une société
01:03:01qui ne sait pas comment elle va manger.
01:03:03Vous nous avez dit quelque chose
01:03:05là-dessus.
01:03:07Par exemple,
01:03:09l'auteur
01:03:11dira pas mal de choses
01:03:13à pas mal de nos auditeurs.
01:03:15C'est Charles-Henri Bélois.
01:03:17Très connu par les auditeurs
01:03:19de Radio Composy.
01:03:21Il fait des chroniques régulièrement.
01:03:23Et ses chroniques,
01:03:25qu'il appelle les chroniques radioactives,
01:03:27parce que c'est la radio,
01:03:29et radioactive parce que c'est presque
01:03:31réactionnaire.
01:03:33Ça l'est.
01:03:35Il publie ses chroniques,
01:03:37cher Charles-Henri Bélois,
01:03:39sous
01:03:41l'enseigne d'une autre voix.
01:03:43Et
01:03:45lui aussi, il a un peu
01:03:47ce ton
01:03:49de l'étonné permanent.
01:03:51Absolument.
01:03:53S'il regarde ses contemporains,
01:03:55il déconne à plein tube, si vous me permettez l'expression.
01:03:57Complètement.
01:03:59Il a un côté candide.
01:04:01Il montre l'absurdité
01:04:03de
01:04:05capricieux, c'est ce qu'on disait.
01:04:07Des personnages capricieux qui ne savent pas ce qu'ils font.
01:04:09Sous prétexte d'innover et de
01:04:11détruire les traditions.
01:04:13Il le fait très bien
01:04:15parce qu'il est très...
01:04:17Il y a toujours cette espèce d'humour
01:04:19caustique et
01:04:21toujours un sourire.
01:04:23Et puis une plume
01:04:25flamboyante.
01:04:27Vous avez d'autres auteurs, je crois,
01:04:29en vue.
01:04:31La maison d'édition
01:04:33démarre. Vous allez voir, elle va avoir un grand succès.
01:04:35Grâce aux auditeurs et
01:04:37téléspectateurs de TV Libre. Je compte sur vous.
01:04:39Ils vont aller sur votre site. Il suffit
01:04:41de taper une autre voix.
01:04:43Absolument.
01:04:45Qu'est-ce que vous nous
01:04:47préparez, Valérie Hans ?
01:04:49Vous allez rire. Ça, c'est un
01:04:51manuel de détoxification
01:04:53du wokisme.
01:04:55Ça, c'est un
01:04:57manuel de militantisme.
01:04:59Oui, totalement.
01:05:01Achat obligatoire
01:05:03pour tous les jeunes.
01:05:05Vous le trouverez
01:05:07complètement.
01:05:09Et ça, c'est écrit
01:05:11par une Suissesse
01:05:13qui est une ancienne
01:05:15policière, qui est
01:05:17journaliste, qui
01:05:19écrit des
01:05:21chroniques assez
01:05:23senties.
01:05:25Je l'ai découverte parce qu'elle écrivait
01:05:27un blog qui s'appelait Bon pour la tête.
01:05:29Il y a beaucoup de réflexions.
01:05:31C'est comme ça que vous cherchez vos auteurs ?
01:05:33Non, je les trouve.
01:05:35Elle,
01:05:37j'ai dû la trouver peut-être par
01:05:39LinkedIn ou quelque chose comme ça.
01:05:41Quelqu'un avait perdu...
01:05:43Si, je sais. Quelqu'un
01:05:45communique qu'elle a perdu son job sur une télé
01:05:47en Suisse et en disant
01:05:49« je suis partie parce que je ne pensais pas comme il fallait »
01:05:51ou un truc comme ça. Et moi, je dis
01:05:53« c'est très bien, peut-être venez chez nous
01:05:55un jour libre chez une autre voix. »
01:05:57Et en fait, c'est elle, donc pas la
01:05:59même personne mais qui avait lu le truc,
01:06:01qui me contacte et je dis « ce serait
01:06:03bien qu'on... » et qui m'envoie justement
01:06:05des articles de ce blog Bon pour la tête.
01:06:07Et je trouve ça absolument génial.
01:06:09Et je lui ai dit « mais est-ce que
01:06:11vous feriez ce manuel ? »
01:06:13Et elle m'a dit « oui, complètement ».
01:06:15Et là, j'avoue, c'est extraordinaire.
01:06:17Un petit manuel de détoxification.
01:06:19De désintoxification.
01:06:21C'est un manuel de
01:06:23détoxification du wokisme.
01:06:25Ça se présente comme une détox.
01:06:27Le titre
01:06:29est un petit peu secret mais
01:06:31vous allez voir. Et c'est comme
01:06:33une détox. C'est en 21...
01:06:3521 discussions.
01:06:3721...
01:06:3921 développements d'arguments.
01:06:41Et c'est...
01:06:43Comment est-ce qu'on tient tête au wokisme
01:06:45et comment est-ce qu'on dézingue ou déboulonne
01:06:47certains arguments. L'idée est venue
01:06:49parce que j'étais en été avec des amis
01:06:51et qu'il y avait des enfants
01:06:53qui étaient des ados ou des jeunes adultes
01:06:55et certains avaient vraiment un discours wok
01:06:57mais...
01:06:59invraisemblable. Et les parents n'avaient
01:07:01pas d'arguments.
01:07:03C'était pas possible. Il n'y avait pas
01:07:05moyen en fait de faire
01:07:07changer David, de faire réfléchir, etc.
01:07:09Tout de suite. Ouais, c'était de toute façon
01:07:11tu n'y comprends rien, t'es un schnock et tout ça.
01:07:13Et je me suis dit que c'est très important
01:07:15de pouvoir opposer
01:07:17en fait des arguments à ce qu'on entend,
01:07:19des bêtises qu'on entend aujourd'hui.
01:07:21On va arriver Valérie à remettre l'église
01:07:23au milieu du village. J'espère. Je pense que le wokisme
01:07:25reflue un peu. Il est victime
01:07:27de ses propres excès. Peut-être.
01:07:29C'est-à-dire qu'il est totalement paradoxal.
01:07:31Donc finalement
01:07:33c'est l'hydre qui se coupe les têtes.
01:07:35Paradoxal. Bah oui.
01:07:37Il défend des choses
01:07:39et puis il défend son contraire.
01:07:41Un exemple... Sur la femme par exemple.
01:07:43Oui, j'aime mieux.
01:07:45Les femmes porteuses par exemple.
01:07:47Et qu'est-ce que vous pensez
01:07:49de Queers for Hamas ?
01:07:51Comme a dit Netanyahou. Pardon ?
01:07:53Oui. Queers for Hamas.
01:07:55C'est en fait les homosexuels
01:07:57pour le Hamas.
01:07:59Et Netanyahou a dit qu'ils y aillent.
01:08:01Qu'ils y aillent et ils vont voir.
01:08:03C'est complètement absurde.
01:08:05On attend l'absurde. J'ai cru que ce que vous avez dit
01:08:07tout à l'heure sur les civilisations qui se suicident
01:08:09ou n'importe quel moyen. Moi je crois.
01:08:11Bon, enfin vous êtes une résistante.
01:08:13J'espère. On va partir en guerre
01:08:15derrière vous. Ah merci.
01:08:17L'armée s'appelle Une Autre Voix.
01:08:19Oui, absolument. On la trouve un petit peu
01:08:21tout de même chez certains
01:08:23libraires. A titre principal
01:08:25vous diffusez par internet. Oui.
01:08:27Mais il y a quelques libraires où on peut
01:08:29trouver vos livres ?
01:08:31Très ponctuellement. Vraiment très ponctuellement.
01:08:35Oui, parce qu'en plus j'ai pas envie de faire
01:08:37de dépauvante. Enfin, très peu.
01:08:39Oui, c'est compliqué. Parce que j'ai pas envie
01:08:41qu'on perde. Non, mais parce que les livres qui sont partis
01:08:43chez les libraires, après ils reviennent. Et quand ils reviennent
01:08:45ils vont au Pilon.
01:08:47C'est le cas du Nouveau Conservateur. On a quelques libraires.
01:08:49Mais nous on va les chercher.
01:08:51Et on les garde dans nos libraires.
01:08:53Pour moi, mon objectif c'est qu'il n'y a pas de Pilon.
01:08:55Zéro Pilon. C'est-à-dire que tout livre qui va être fabriqué
01:08:57va trouver un jour ou l'autre son lecteur.
01:08:59A propos, vous accepteriez un entretien
01:09:01pour le Nouveau Conservateur ? Avec joie, bien sûr.
01:09:03J'ai pas envie de vous quitter.
01:09:05Non, non, mais moi non plus.
01:09:07Hélas, trois fois hélas, cette émission
01:09:09touche à sa fin. Vous nous avez
01:09:11dit beaucoup de choses.
01:09:13Un dernier point sur lequel je reviens
01:09:17c'est votre expérience marocaine
01:09:19et votre expérience en Arabie Saoudite
01:09:21et votre appétit pour le monde
01:09:23et votre bon sens
01:09:25tout simplement.
01:09:27De quel œil le reste du monde
01:09:29nous considère
01:09:31quand il nous voit nous
01:09:33enfreindre toutes les règles,
01:09:35nous compliquer la vie
01:09:37avec des choses...
01:09:39Les trans, par exemple.
01:09:41Un homme de 50 ans qui découle
01:09:43et tout à coup il est une femme.
01:09:45Il rigole ou...
01:09:47Attendez Valérie.
01:09:49Il rigole ou il se dit
01:09:51tant mieux, one down, on va les écraser.
01:09:55On revient à l'idée
01:09:57du suicide.
01:09:59Ils n'ont pas besoin
01:10:01de nous écraser, on s'écrase tout seul.
01:10:03Ils rigolent en disant qu'ils fassent
01:10:05leur bêtise et on n'en fera que
01:10:07celui-ci.
01:10:09C'est sûr.
01:10:11On s'aide la place.
01:10:13Mais on le fait tout seul.
01:10:15Comme des grands.
01:10:17Comme des idiots.
01:10:19C'est vrai.
01:10:21Redressons ce qui peut l'être.
01:10:23Nous n'avons pas besoin
01:10:25du président Trump.
01:10:27Nous avons Valérie Gance.
01:10:29Voilà.
01:10:31Merci.
01:10:33Je ne sais pas comment je vais le prendre.
01:10:35Il suffit bien pour partir en guerre.
01:10:37Je vous remercie beaucoup de vous être prêtée
01:10:39avec ce sourire permanent.
01:10:43C'est le sourire de l'intelligence
01:10:45et un peu d'une tristesse
01:10:47qui prend son partie des choses.
01:10:49Il faut.
01:10:53Je suis très content de vous faire
01:10:55connaître et je voudrais que nous
01:10:57nous poursuivions ensemble.
01:10:59Vraiment avec joie.
01:11:01Que je puisse vous aider parce que c'est merveilleux
01:11:03cette réaction
01:11:05d'un petit bout de femme
01:11:07comme vous l'êtes.
01:11:09Infiniment séduisante.
01:11:11Je veux remercier encore
01:11:13les députés de vous avoir mis
01:11:15sur mon chemin.
01:11:17Je renvoie puisque
01:11:19si je ne fais pas de publicité,
01:11:21personne ne le fera pour moi.
01:11:23Une autre conversation que j'ai eue avec quelqu'un
01:11:25qui n'est pas très connu,
01:11:27Emmanuel Gou, dont je parlais,
01:11:29qui parle si bien de la Russie et de sa vie à Moscou.
01:11:31Je renvoie aussi
01:11:33à une autre conversation que nous avons diffusée
01:11:35je crois en décembre dernier avec
01:11:37Alexandre Varro
01:11:39qui a raconté des choses intéressantes parce qu'un
01:11:41de ses enfants était trisomique.
01:11:43Député,
01:11:45avocat
01:11:47au Fonds National.
01:11:49Je renvoie à l'ensemble
01:11:51de nos émissions mais je suis sûr,
01:11:53Valérie Gance, que cette conversation-ci
01:11:55va remarquer spécialement
01:11:57les esprits.
01:11:59J'espère.
01:12:01Nous avons beaucoup de choses à faire ensemble pour
01:12:03contre-attaquer.
01:12:05C'est important. J'aimerais beaucoup.
01:12:07Merci beaucoup.
01:12:09Longue vie à une autre voix.
01:12:11J'espère.
01:12:13A bientôt. Merci beaucoup.
01:12:15A bientôt.

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