Voici une femme-ouragan : après une enfance difficile en Guadeloupe, entre une grand-mère pleine de saveurs et une mère dévoreuse, la petite Babette fugue à 18 ans. Comme elle ne fait jamais les choses à moitié, voilà qu’elle débarque, seule et sans aucune connaissance, dans le bouillant Paris des années 60. C’est avec une stupéfiante énergie, qui est aussi une leçon de morale, une aptitude, qui tient du génie, à saisir les chances que lui offre le hasard et une arme inattendue, la cuisine créole (qu’elle apprend "sur le tas" en participant aux émissions de Maritie et Gilbert Carpentier), qu’elle conquiert la capitale. Elle y ouvre plusieurs restaurants, participe à de nombreuses émissions de télévision et devient dans le monde entier l’une des plus célèbres cuisinières françaises, au point que les gloires naissantes de Saint-Tropez, le Roi du Maroc ou l’ONU, l’appellent pour organiser leurs fêtes les plus resplendissantes. Cela ne suffit pas encore à l’intrépide gloire des Antilles : c’est par la défense de ses chers Outre-mer, quelle reproche aux métropolitains de trop délaisser, et qu’elle défend bec et ongles en mouillant sa chemise de façon exemplaire, qu’elle entre en politique, utilisant un solide carnet d’adresse qui lui permet d’être à la fois complice de Jacques Chirac ou Charles Pasqua (ici, quelques anecdotes désopilantes), d’Anne Hidalgo ou Valéry Pécresse - aux côtés de cette dernière, cette gaulliste invétérée et énergique (qui a même rencontré le général de Gaulle !), est élue au Conseil général d’Ile-de-France avant de la quitter de tonitruante façon pour rejoindre Eric Ciotti dont elle est désormais la déléguée dans les Yvelines - c’est là que rayonne aujourd'hui, dans la charmante petite ville de Maule, son fameux restaurant. Devant notables et notoires, elle sort facilement sa langue de sa poche, ce qui nous vaut des anecdotes des plus croustillantes - jusqu’à la confession finale accordée en exclusivité pour TVL, aussi touchante qu'inattendue.
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00:00:00Musique
00:00:24Alors, ma bête de rosière, je suis pas peu fier de vous recevoir ici et peut-être un peu tremblotant.
00:00:32Pourquoi ?
00:00:33Parce que vous avez une terrible réputation de femme forte.
00:00:38Qui m'a précédée.
00:00:39Elle vous précède, oui. Je pense qu'elle vous succèdera aussi.
00:00:43Quelqu'un qui a son franc parlé, c'est ce qu'on dit beaucoup de vous.
00:00:46Bon, on dit beaucoup de choses parce que vous avez fait beaucoup de choses et vous faites beaucoup de choses.
00:00:50Vous brillez en ce moment parce que vous êtes devenu un renfort d'Éric Ciotti.
00:00:54Ah oui, c'est mon ami.
00:00:55Pour faire une chose qui, à mon avis, était nécessaire.
00:00:58Et je brille uniquement parce que je suis devenue amie d'Éric Ciotti, c'est ça ?
00:01:01C'est le début de ma phrase. Et j'ai de longues phrases.
00:01:05Ma bête. Attendez que je finisse.
00:01:08Donc, vous faites œuvre, à mon avis, très utile à l'enseigne de l'Union des Droites, on peut dire.
00:01:14Vous êtes une personnalité marquante de l'UDR, une nouvelle partie d'Éric Ciotti.
00:01:19Mais ceci vient après bien d'autres choses, c'est ce que j'allais dire.
00:01:23Et vous êtes très connue en France principalement comme cuisinière ou comme chef.
00:01:28Deux F.E. ? C.H.E. deux F.E. ?
00:01:30Moi, j'aime pas très bien. J'aime pas deux F.E. J'aime bien chef.
00:01:33On a tout féminisé, voilà. Chef, ça me va très bien avec un F.
00:01:38Il y a sur cette table des livres que vous avez écrits, qui sont en partie des recettes,
00:01:42mais pas simplement, des recettes de vie aussi, je vois.
00:01:45Aussi pimentées que ma cuisine.
00:01:47Aussi pimentées que ma cuisine et votre personne tout entière, je crois.
00:01:52On redit ça.
00:01:54Retrassons un peu cette vie extraordinaire qui est la vôtre,
00:01:59qui vous a amené à côtoyer d'abord beaucoup de personnalités politiques françaises.
00:02:05Vous avez été aussi chef à la cour du roi du Maroc, j'ai appris ça.
00:02:10À l'ONU.
00:02:13À l'ONU ? Mais en quelle année d'ailleurs ?
00:02:15Il y a cinq, six ans.
00:02:17Ah oui, j'y étais bien avant vous.
00:02:18Avec tous les chefs d'État.
00:02:21Mais vous n'avez pas le trac quand vous faites la cuisine pour autant de monde ?
00:02:23Non, pas du tout.
00:02:25Vous savez, ma vie, c'est vrai, c'est un tourbillon.
00:02:28S'il me faut qualifier ma vie, je dirais c'est vraiment un tourbillon.
00:02:31Et pourtant, je n'étais pas destinée à faire la cuisine,
00:02:34puisque chez mes parents, je n'ai jamais cuisiné.
00:02:37Est-ce que ça vous dit quelque chose ? Jamais, même pas un oeuf.
00:02:40Ma grand-mère, c'était...
00:02:42Votre famille, qui cuisinait ?
00:02:44C'est ma grand-mère. J'ai été élevée par ma grand-mère.
00:02:46Alors, il faut le dire, en Guadeloupe ?
00:02:48En Guadeloupe, par ma grand-mère, Toutoute, que j'adorais.
00:02:51Le matin, j'étais réveillée par l'odeur du café,
00:02:54parce qu'elle prenait son café et elle faisait elle-même son café.
00:02:57Et puis aussi par le chocolat.
00:02:59Parce que le chocolat en Guadeloupe, c'est quelque chose.
00:03:01Ce n'est pas un simple chocolat.
00:03:03Vous m'avez dit que vous n'aimez pas le chocolat.
00:03:04Parfumé, et ce que je vous explique.
00:03:06Parfumé avec de la cannelle, de la vanille,
00:03:09avec du lait.
00:03:11Parce que le chocolat que vous m'avez proposé en petit carré,
00:03:14ça n'a rien à voir avec le chocolat de ma grand-mère.
00:03:17Et voilà.
00:03:18Première pique.
00:03:20Je vais les écrire. Je vais mettre des bâtons sur ma feuille de...
00:03:23Donc, j'ai été élevée comme ça.
00:03:25Et jamais, la cuisine était séparée de la maison.
00:03:28C'était interdit d'aller dans la cuisine.
00:03:30Donc, je n'ai pas du tout appris la cuisine avec ma grand-mère.
00:03:32En revanche, j'ai appris à goûter.
00:03:35J'ai appris à sentir.
00:03:37Et c'est peut-être ça qui m'a donné l'envie...
00:03:39Il y avait des odeurs dans la maison tout à l'heure.
00:03:40Voilà. C'est peut-être ça qui m'a donné l'envie de cuisiner.
00:03:43Le nez a des bonnes odeurs.
00:03:45Et puis, je pensais que je goûtais.
00:03:48Avec du pain.
00:03:49Avec du pain dans la sauce.
00:03:50Non, je n'avais pas le temps avec le pain.
00:03:51Il fallait vite fait.
00:03:52Le doigt ?
00:03:53Je mets mon doigt, je goûtais.
00:03:55Et c'est peut-être ça qui m'a donné le déclic.
00:03:57Parce que ma grand-mère, c'était un fin cordon bleu.
00:04:00Ah ça, je veux bien le croire.
00:04:02Donc, tout billon.
00:04:03Pas quand j'étais petite.
00:04:05Mais c'est votre grand-mère qui vous a élevée ?
00:04:07C'est ma grand-mère qui m'a élevée.
00:04:09Parce que je suis née d'une mère très jolie d'ailleurs,
00:04:13qui était mulatresse, d'une fille mère,
00:04:15qui a caché sa grossesse.
00:04:17Et mon père, je l'ai connue, j'avais 25 ans.
00:04:20Beaucoup plus tard.
00:04:21Beaucoup plus tard.
00:04:22Donc, c'est ma grand-mère qui m'a élevée.
00:04:23Je vais faire une parenthèse,
00:04:24parce que je ne parlerai pas de ce que j'ai subi chez ma mère.
00:04:27Mais en deux mots, je vous dirais que je n'étais pas un enfant
00:04:30ni désiré, ni apprécié.
00:04:32Et c'est peut-être pour ça que j'ai réussi ma vie.
00:04:35Parce que quand je suis arrivée ici à l'âge de 17 ans,
00:04:38il a fallu que je me prenne en main.
00:04:40Je n'avais personne.
00:04:41Je n'avais pas de comité d'accueil.
00:04:43Je me suis retrouvée dans cette métropole que je ne connaissais pas.
00:04:46Quand on quitte la voie d'eau, qui est un petit pays,
00:04:48surtout à l'époque.
00:04:49Il faut un sacré tempérament.
00:04:50Et qu'on arrive à Paris et qu'on ne connaît personne.
00:04:53Mais pourquoi ?
00:04:54Qu'est-ce qui vous a pris de quitter le domicile de votre grand-mère ?
00:04:57C'était le passage obligé.
00:04:58C'était pour fuir votre mère en fait ?
00:05:00Pour fuir, pour couper le cordon médical
00:05:02et pour me dire, voyons, je suis en liberté.
00:05:04Enfin la liberté.
00:05:05Paris ?
00:05:06Paris. Mais quand je suis arrivée à Paris, j'ai tout de suite compris.
00:05:09Ce n'était pas si simple.
00:05:11Voilà.
00:05:12Donc, il n'y avait pas de comité d'accueil.
00:05:14Il fallait que je trouve le moyen.
00:05:16A 17 ans, vous dites ?
00:05:17A 17 ans, j'ai une amie.
00:05:19Ensuite, j'ai fait des études d'histoire.
00:05:21Mais vous aviez des amis qui vous ont hébergées quand même ?
00:05:23Non, j'ai eu une seule amie qui m'a hébergée.
00:05:25Heureusement que j'avais appelé pour lui dire que je venais.
00:05:27J'arrive.
00:05:28Évidemment, ça n'a pas été simple.
00:05:30Parce qu'une petite chambre, on se retrouvait à deux.
00:05:32J'ai voulu très vite m'émanciper.
00:05:34J'ai voulu très vite travailler.
00:05:36C'était dans Paris même ?
00:05:37Dans Paris.
00:05:38Pendant que je faisais mes études.
00:05:40En quel quartier ?
00:05:41Je travaillais.
00:05:42J'ai un souvenir qui m'a marquée.
00:05:44C'est que la première fois qu'on m'a appelée pour travailler,
00:05:46c'était dans un laboratoire.
00:05:48Je vais dans ce laboratoire.
00:05:49Le professeur Nevo, je pense qu'il n'est plus de ce monde.
00:05:52Et quand j'ai vu ce qu'il me donnait à faire,
00:05:54je me suis dit, ce n'est pas possible.
00:05:56Je ne peux pas travailler dans des trucs comme ça,
00:05:58avec les prélèvements des choses horribles que je vois.
00:06:00Et c'est là que j'ai commencé à m'intéresser aux différents concours
00:06:04qui se passaient dans l'Hexagone.
00:06:06Il y avait concours pour entrer à la SNCF,
00:06:08concours pour entrer à l'ORTF,
00:06:10concours pour entrer ailleurs en France,
00:06:11concours pour entrer partout.
00:06:13Et j'ai choisi.
00:06:14L'ORTF ?
00:06:15Non, j'ai fait pratiquement tous les concours.
00:06:18Et l'ORTF m'a appelée.
00:06:19Et voilà comment a débuté ma vie professionnelle.
00:06:23Vous étiez déterminée par le fait que l'ORTF vous choisisse ?
00:06:26M'a appelée.
00:06:27Mais alors, ça ne s'est pas arrêté là.
00:06:28C'est bien, à l'époque, c'était par télégramme.
00:06:31Il n'y avait pas de portable, il n'y avait pas tout ça.
00:06:33Les enfants…
00:06:34Maintenant, les enfants ont beaucoup de chance.
00:06:36Ah oui, ou de malchance.
00:06:37C'était par télégramme.
00:06:38Oui, peut-être aussi.
00:06:39N'oubliez pas ce que vous avez dit.
00:06:40C'est parce que votre vie a été dure
00:06:42que vous avez réussi à vous imposer.
00:06:44Absolument.
00:06:45Il faut un peu de dureté pour former le caractère.
00:06:47Mais oui, ça sert.
00:06:48Pas que des facilités.
00:06:49Ça sert, ça sert.
00:06:50Donc, quand je suis rentrée à l'ORTF,
00:06:52quand je suis arrivée,
00:06:53on ne m'a pas dit bravo, bête, bienvenue.
00:06:55Parce qu'à l'époque,
00:06:57il y avait le racisme qui faisait rage.
00:07:00Donc, on ne m'a pas reçu en me disant
00:07:02bravo, ma petite, tu es belle, tu es mignonne.
00:07:04C'est toi.
00:07:05Il a fallu là aussi que je m'impose.
00:07:07On y reviendra.
00:07:08Il a fallu que je m'impose.
00:07:09Et ça, ça a été toute une histoire.
00:07:11Ça s'est quand même bien terminé.
00:07:13Et alors, c'est cette époque-là, les Carpentiers ?
00:07:16Bien sûr.
00:07:17Marity et Gilbert Carpentier.
00:07:19Comment s'est appelée cette émission ?
00:07:21C'était 2 sur la 2.
00:07:22Mais j'ai fait plusieurs émissions.
00:07:23J'ai fait une émission, d'abord, la première,
00:07:25c'était Jouer sous deux tableaux.
00:07:27Jouer sous deux tableaux,
00:07:29le concept de l'émission,
00:07:31c'était des peintres qui nous apportaient des tableaux
00:07:34et il y avait un jeu autour de ces tableaux.
00:07:37Et un jour, je vois arriver un monsieur bizarre,
00:07:41les cheveux gominés,
00:07:43veste bariolée, moustache, canne et tout ça.
00:07:49Moi, je crois que c'est un fou.
00:07:51Je lui disais, ben, regardez, c'est un fou.
00:07:53Et il m'apporte un petit tableau qui est comme ce bouquin-là.
00:07:57Ah, je vois.
00:07:58Pour participer au jeu.
00:07:59Moi, je lui dis, c'est quoi ce petit tableau-là ?
00:08:01Par contre, regardez tous les tableaux que j'ai là.
00:08:03Il m'a apporté ça.
00:08:05Et qui était-ce ?
00:08:06La personne me regarde, ne me dit rien.
00:08:08Et là, moi, je me dis, c'est vraiment fou.
00:08:10Et moi, à l'époque, moi, dans mon jeune âge,
00:08:13je regarde ses yeux et je me dis, mais c'est un malade.
00:08:16Mais avec le recul, je me dis,
00:08:19quand je revois le regard de cette personne,
00:08:21je me dis, mais comment il m'a vue ?
00:08:23Mais comment il m'a perçue ?
00:08:24C'était ça, l'artiste.
00:08:26C'est ça, je devinais, d'après les moustaches.
00:08:28J'ai dit, mon Dieu, mais comment ?
00:08:31J'aimerais faire un comeback.
00:08:32Et vous l'avez rendu à sa place, en plus.
00:08:34Oui, c'est vrai.
00:08:35Il discule votre tableau.
00:08:36J'aimerais faire un comeback pour revoir ce regard.
00:08:39Ah oui, il vous a marqué.
00:08:40Dans la finition de ma vie, ça m'a beaucoup apporté,
00:08:43parce que j'ai rencontré toutes les stars,
00:08:44je suis allée chez eux.
00:08:46À ce moment, à l'époque,
00:08:48j'étais juste la petite babette.
00:08:50Voilà, j'étais fragile, frêle, timide.
00:08:53Si je vous dis que j'étais timide,
00:08:55est-ce que vous allez me croire ?
00:08:56Écoutez, il faut que je me reporte loin,
00:09:00en arrière, pour l'imaginer.
00:09:02Elle est surmontée, dirons-nous.
00:09:04J'ai été guérie très vite.
00:09:06Oui, parce que la vie m'a...
00:09:08J'étais face à une réalité.
00:09:09Il fallait guérir très vite.
00:09:10Alors, il faut que je vous remercie
00:09:11un de nos amis communs, Valentin Gore.
00:09:13Ah oui, c'est un charmant garçon.
00:09:15Vous savez qu'il est tombé amoureux de vous.
00:09:17C'est vrai ?
00:09:18Il n'y avait pas...
00:09:19Il faut lui dire que mon cœur est pris
00:09:22et que je suis très bien mariée.
00:09:24Mais il est trop jeune, Valentin.
00:09:25C'est mon poupon, Valentin.
00:09:27Je l'adore, c'est mon petit poupon.
00:09:30C'est mon poupon !
00:09:31Et c'est grâce à lui que je vous ai rencontré.
00:09:33Ah oui ?
00:09:34Vous étiez, encore une fois,
00:09:35possédé par une grande réputation.
00:09:37Et il m'a dit que c'est vous
00:09:38qui aviez apporté le citron vert.
00:09:40Oui, tout à fait.
00:09:41En France.
00:09:42C'est déjà pas mal.
00:09:43On allait y venir.
00:09:44Parce que pendant que j'étais à l'OATF,
00:09:47il a fallu que je me nourrisse.
00:09:49Il a fallu que je...
00:09:50Et je n'aimais pas ce que je voyais à la cantine.
00:09:52Je n'aimais pas ça.
00:09:53Je ne connaissais pas ces produits-là.
00:09:55Il a fallu faire toute une éducation.
00:09:56C'était moins bon que chez votre grand-mère ?
00:09:58Certainement, à l'époque.
00:10:00Il a fallu faire une éducation.
00:10:02Quand j'allais sur le marché,
00:10:04je voyais des endives.
00:10:05Jamais j'avais vu ça.
00:10:06Toute une série de fromages.
00:10:08Je n'avais jamais vu ça,
00:10:09à part la vache qui grille.
00:10:11Je voyais des poissons que je ne connaissais pas.
00:10:13J'ai dit, bon,
00:10:14il va falloir que je fasse ma petite popote.
00:10:16Donc, je choisissais les petites choses
00:10:18que je connaissais plus ou moins.
00:10:19Par exemple, des blancs de volaille,
00:10:21des tuyfs filets de barbé.
00:10:22Enfin, les fruits que je connaissais à l'époque.
00:10:25Un petit morceau de noix de coco comme ça
00:10:27coûtait 50 francs.
00:10:28Alors que la noix de coco,
00:10:29on l'achetait en petits morceaux
00:10:31qui crampaient dans de l'eau.
00:10:33Oui, oui.
00:10:34Quand je voyais ça,
00:10:36pour moi, c'était exceptionnel.
00:10:38Parce que c'est rare de trouver des produits.
00:10:40C'était rare à l'époque.
00:10:41Voilà.
00:10:42Donc, je me suis dit,
00:10:43je vais faire ma petite popote.
00:10:44Et c'est comme ça,
00:10:45dans ma petite chambre.
00:10:46Pour vous.
00:10:47Oui, avec un petit bec bleu,
00:10:48le butagaz,
00:10:49un feu.
00:10:50Je faisais ma petite popote
00:10:52comme je pouvais.
00:10:53Et au fur et à mesure,
00:10:55j'ai appris à aimer ça.
00:10:57J'ai essayé de retrouver les bonnes odeurs
00:10:59de ma grand-mère.
00:11:01J'ai essayé de trouver des épices.
00:11:03Je demandais comment les gens
00:11:04m'envoyaient des épices.
00:11:05Et c'est comme ça,
00:11:06j'ai commencé à cuisiner.
00:11:08Et c'est comme ça,
00:11:09j'ai pris goût à faire des choses
00:11:11pour faire plaisir aux autres.
00:11:13Parce que quand je cuisinais
00:11:14dans ma petite chambre,
00:11:15quand mes copains arrivaient,
00:11:16ils sentaient ça,
00:11:17ils goûtaient,
00:11:18ils trouvaient ça bon.
00:11:19Et donc, vous avez continué pour eux.
00:11:20Et donc, je me suis dit,
00:11:21voilà,
00:11:22et j'ai commencé à travailler pour eux.
00:11:23C'était le festin de Babette.
00:11:24C'est pour les autres.
00:11:25Et ça me faisait plaisir,
00:11:26justement,
00:11:27de les faire plaisir,
00:11:28évidemment.
00:11:29Et puis, on dégustait ça,
00:11:30et je me suis dit,
00:11:31pourquoi pas,
00:11:32ça peut être bien.
00:11:33Une profession.
00:11:34Donc, je faisais une liaison.
00:11:35Pendant que j'étais à l'hôtel,
00:11:36par exemple,
00:11:37le soir,
00:11:38j'allais travailler
00:11:39dans les hôtels,
00:11:40dans les standards des hôtels,
00:11:42à la fois pour me nourrir le soir,
00:11:44parce que je n'avais pas les moyens.
00:11:46Oui, oui.
00:11:47Oui, oui.
00:11:48Parce que j'ai gagné
00:11:49500 francs par mois.
00:11:50Et oui,
00:11:51et faire la cuisine pour les autres.
00:11:52Et puis,
00:11:53prendre mon petit déjeuner le matin
00:11:54qui me servait pour toute la journée.
00:11:55Et en même temps,
00:11:56en allant la voir les grands chefs,
00:11:57j'ai découvert
00:11:58ce métier de chef.
00:11:59J'ai découvert
00:12:00la beauté d'une équipe.
00:12:02En cuisine,
00:12:03tout le blanc vitu.
00:12:04Oui, chef,
00:12:05regardez les plats et tout.
00:12:06Et j'ai mis mon métier.
00:12:08Ça m'a fascinée.
00:12:10Et j'ai dit,
00:12:11c'est ce métier-là
00:12:12que je vais faire.
00:12:13Et vous aviez 20 ans.
00:12:14Oui.
00:12:15Et mon premier restaurant,
00:12:16je l'ai acheté à 20 ans.
00:12:17À 20 ans ?
00:12:18Oui.
00:12:19J'ai quitté l'ORTF.
00:12:20Mais vous n'avez pas fait
00:12:21de la cuisine
00:12:22pendant les émissions,
00:12:23non ?
00:12:24Si, bien sûr.
00:12:25J'ai fait de la cuisine.
00:12:26D'où le citron vert, d'ailleurs.
00:12:27Le citron vert,
00:12:28c'était tout au début.
00:12:29Racontez-nous le citron vert.
00:12:30Mais après tout ça,
00:12:31à 20 ans,
00:12:32j'ai monté
00:12:33mon premier petit restaurant
00:12:34avec deux tables.
00:12:35J'ai osé
00:12:36et j'ai démissionné
00:12:37de l'ORTF.
00:12:38Moi, je ne fais pas
00:12:39les choses à moitié.
00:12:40Je ne fais pas
00:12:41les choses mes figues,
00:12:42mes raisins.
00:12:43Mais c'était très imprudent.
00:12:44C'était très imprudent,
00:12:45mais je l'ai fait.
00:12:46J'ai démissionné
00:12:47et le premier jour
00:12:48où je veux mon petit restaurant,
00:12:49patatrac,
00:12:50ma petite serveuse,
00:12:51elle tombe dans la cave
00:12:52et elle se casse le coccyx.
00:12:53Et moi,
00:12:55je n'avais pas de revenus.
00:12:56Je n'avais rien.
00:12:57Je n'avais que ça.
00:12:58Alors, pour revenir
00:12:59au citron vert,
00:13:00bien avant de monter
00:13:01ce restaurant,
00:13:02j'ai eu l'occasion
00:13:03justement d'être invité
00:13:04sur des plateaux
00:13:05pour faire des émissions.
00:13:06Et chaque fois
00:13:07qu'on parlait des Antilles,
00:13:08les gens ne savaient même pas
00:13:09où se trouvaient les Antilles.
00:13:10Ils me disaient
00:13:11Guadoupe en Martinique.
00:13:12C'était n'importe quoi.
00:13:13Et même à la télévision,
00:13:14c'est moi qui étais chargé
00:13:15d'envoyer des films
00:13:16en Martinique,
00:13:17en Guadoupe,
00:13:18à La Réunion
00:13:19qu'on mettait dans des grands sacs.
00:13:20Vous avez connu ça, je pense,
00:13:21avec des bobines énormes.
00:13:22Non.
00:13:23Voilà.
00:13:24Je n'ai jamais fait de télévision.
00:13:25C'était ça.
00:13:26Les bobines comme ça,
00:13:27on les mettait dans les sacs.
00:13:28Et pour expédier les sacs,
00:13:30celle qui était responsable de ça
00:13:32me disait
00:13:33de mettre sur l'étiquette
00:13:34Guadoupe en Martinique.
00:13:35J'ai dit non,
00:13:36je crois qu'il y a un problème.
00:13:37Je crois qu'il y a un problème.
00:13:39Voilà, ça a commencé comme ça.
00:13:41Et c'est pour ça, après,
00:13:42je me suis intéressé vraiment
00:13:43à la culture de mon pays
00:13:45très tôt.
00:13:46Et un jour,
00:13:47j'ai eu l'idée de montrer
00:13:48comment on utilisait
00:13:49un citron vert.
00:13:50Alors, j'ai pris le citron.
00:13:51Évidemment, celui-là,
00:13:52il n'est pas vert.
00:13:53J'ai pris le citron.
00:13:54J'ai éclaté.
00:13:57Il a devenu un ver de peur.
00:13:58J'ai éclaté.
00:13:59J'ai éclaté tout ce qu'il y a
00:14:01dedans comme petite bulle
00:14:03pour donner plus de jus.
00:14:04Et je coupais mon citron,
00:14:06non pas en moitié-moitié
00:14:07comme vous faites ici.
00:14:08C'est un leurre.
00:14:10Parce que moitié-moitié,
00:14:11les hommes, évidemment,
00:14:12ils ont suffisamment de force
00:14:13dans leurs poignets
00:14:14pour extraire le jus.
00:14:15Mais nous, les petites femmes,
00:14:16frêles,
00:14:17on n'a pas cette force-là.
00:14:18Alors, on coupe
00:14:19sur le côté.
00:14:20Sur la hauteur.
00:14:21Voilà, sur la hauteur,
00:14:22autour du cœur.
00:14:23Et là, on presse.
00:14:24Et on presse.
00:14:25Si vous avez un couteau,
00:14:26je peux vous montrer.
00:14:27On a des couteaux,
00:14:28j'en ai toujours sur moi.
00:14:29Et on presse comme ça
00:14:30le citron tranquillement.
00:14:31Attendez, attendez.
00:14:32On va faire ça.
00:14:33Je vais vous apporter.
00:14:34Écoutez.
00:14:35Je vais vous apporter
00:14:36une serviette
00:14:37pour avoir le maximum de jus.
00:14:38Pour faire un jus de citron,
00:14:39par exemple,
00:14:40on va déjà éclater
00:14:42les petites bulles.
00:14:43Mais qu'est-ce que vous voulez dire
00:14:44éclater ?
00:14:45On éclate,
00:14:46on roule le citron.
00:14:47Allez, démarrez.
00:14:48Bon.
00:14:49On roule le citron.
00:14:50J'ai une chance
00:14:51que j'ai eu du citron.
00:14:52On ramollit le citron comme ça
00:14:53avec le pain de la main.
00:14:54Voilà.
00:14:55Il est bien.
00:14:56On voit bien que c'est bien.
00:14:57Voilà.
00:14:58Alors, je prends
00:14:59cette petite assiette,
00:15:00ça touche bien.
00:15:01Elle est là pour ça.
00:15:02Alors, on va couper.
00:15:03Non, pas comme ça
00:15:04parce que les hommes,
00:15:05ils avaient l'habitude
00:15:06de couper comme ça.
00:15:07Ils étaient pressés
00:15:08avec une force pas possible
00:15:09pour avoir le jus.
00:15:10Nous, on ne fait pas ça,
00:15:11nous, les petites femmes.
00:15:12Alors, on va couper
00:15:13le citron sur le côté,
00:15:14autour du cœur.
00:15:15Oui.
00:15:16Voilà.
00:15:17Sans couper le cœur.
00:15:18Oui.
00:15:19Le cœur, il est là.
00:15:20Et on va tout autour couper
00:15:21les petites faces du citron.
00:15:22Toujours autour du cœur.
00:15:23Toujours.
00:15:24OK ?
00:15:25On en apprend tous les jours,
00:15:26vraiment.
00:15:27Et après,
00:15:28on termine par le dernier.
00:15:29Voilà.
00:15:30Et ça qui fait
00:15:31qu'on a le cœur du citron
00:15:32qu'on met de côté.
00:15:33Et ça goûte bien.
00:15:34Et pour faire le jus.
00:15:35Voilà.
00:15:36C'est un jus d'enfant.
00:15:37Ça tombe bien.
00:15:38En plus,
00:15:39on a du jus de citron.
00:15:40C'est un jus d'enfant.
00:15:41C'est un jus d'enfant.
00:15:42C'est un jus d'enfant.
00:15:43C'est un jus d'enfant.
00:15:44C'est un jus d'enfant.
00:15:45Ça tombe bien.
00:15:46En plus,
00:15:47on a du jus de citron.
00:15:48C'est pour ça que je fais
00:15:49que je commence à me soigner.
00:15:50C'est presque téléphonique.
00:15:51Tout ça,
00:15:52il faut appeler.
00:15:53Tout ça,
00:15:54on ne force pas.
00:15:55On ne force pas.
00:15:56Non, mais ce n'est pas de con.
00:15:57Ça va être très citronné.
00:15:58Non, ce n'est pas grave.
00:15:59Je me fais un peu plaisir.
00:16:00Voilà.
00:16:01C'est bon pour la ligne.
00:16:02Vous ne voulez pas me mettre
00:16:03un peu de citron ?
00:16:04Vous avez vu comment c'est facile
00:16:05de faire un jus de citron ?
00:16:06Mais vous avez fait ça
00:16:07pendant les émissions.
00:16:08Bien sûr.
00:16:09Mais il y a beaucoup de gens
00:16:10qui ont coupé le citron
00:16:11sans prétention
00:16:12grâce à la babounette.
00:16:13On vous a appelé la babounette ?
00:16:14La babounette.
00:16:15Du coup,
00:16:16j'ai mis le truc dedans.
00:16:17Ça vous fait une fortifiance.
00:16:18Il manque un peu de ponche.
00:16:19Il manque un peu de rhum.
00:16:20Maintenant,
00:16:21vous savez comment couper un citron.
00:16:22Notre cher rhum.
00:16:23Voilà.
00:16:24Et c'est pour ça
00:16:25qu'à la télévision,
00:16:26quand j'ai fait ça,
00:16:27ça a fait une évolution.
00:16:28Les gens étaient contents.
00:16:29Il y a plein de gens
00:16:30qui me disaient
00:16:31c'est grâce à vous
00:16:32qu'on a pu faire ça.
00:16:33Ça vous a lancé ?
00:16:34Ça m'a lancé.
00:16:35Et puis,
00:16:36les gens ne connaissaient pas
00:16:37les produits exotiques.
00:16:38Quand j'ai commencé à parler
00:16:39de fruits de la passion,
00:16:40le maracouja,
00:16:41ils ne savaient pas
00:16:42ce que c'était.
00:16:43Comment manger un fruit de la passion,
00:16:44ils ne savaient pas non plus.
00:16:45Comment utiliser le fruit de la passion,
00:16:46ils ne savaient pas non plus.
00:16:47Donc, il y a plein de choses.
00:16:48La chayotte,
00:16:49petit à petit,
00:16:50j'ai évolué.
00:16:51Je suis allée vers la chayotte,
00:16:52vers d'autres produits,
00:16:53vers l'ananas,
00:16:54ce qu'on peut faire avec,
00:16:55la banane.
00:16:56Et c'est comme ça
00:16:57que j'ai démarré la télévision
00:16:58et j'ai fait aimer ma culture
00:16:59à travers justement
00:17:00ces produits d'exception.
00:17:01Et au bout d'un moment,
00:17:02après, le restaurant deux tables
00:17:03où j'ai connu, mon Dieu,
00:17:04à la fois la joie,
00:17:05à la fois le malheur
00:17:06parce que j'ai commencé
00:17:07par un malheur.
00:17:08Le premier jour,
00:17:09elle tombe,
00:17:10elle se casse le coccyx
00:17:11et je n'ai rien d'autre.
00:17:12Je n'ai pas de parents.
00:17:13Je n'ai personne derrière moi.
00:17:14Je suis toute seule.
00:17:15Je ne suis pas mariée.
00:17:16Je ne suis pas fiancée.
00:17:17Je suis toute seule.
00:17:18Et là,
00:17:19il va falloir gagner ma vie
00:17:20parce que j'ai démissionné
00:17:21de l'ORTF.
00:17:22Mais oui,
00:17:23c'est ça la première fois.
00:17:24L'angoisse,
00:17:25l'angoisse,
00:17:26l'angoisse,
00:17:27l'angoisse,
00:17:28et puis finalement,
00:17:29ça ne marchait pas du tout.
00:17:30Je me suis dit,
00:17:31mon Dieu,
00:17:32mais il faut faire quelque chose.
00:17:33Et c'est pour ça que je dis,
00:17:34il ne faut jamais,
00:17:35jamais estimer
00:17:36qu'on est tombé quelque part.
00:17:37Il faut toujours savoir se relever.
00:17:38Il y a un de vos livres
00:17:39qui a ce titre.
00:17:40Ah oui,
00:17:41voilà,
00:17:42toujours se relever.
00:17:43Toujours se relever.
00:17:44Voilà.
00:17:45Vous l'avez écrit plus tard,
00:17:46ce livre.
00:17:47Je me suis dit,
00:17:48il faut que je trouve
00:17:49quelque chose
00:17:50pour attirer les clients
00:17:51comme je connais bien
00:17:52les clients.
00:17:53Je me suis dit,
00:17:54il faut que je trouve
00:17:55quelque chose
00:17:56pour attirer les clients
00:17:57comme je connais bien
00:17:58le rhum,
00:17:59avec mon digression,
00:18:00bien sûr,
00:18:01avec les fruits et tout ça.
00:18:02J'ai eu l'idée,
00:18:03j'ai mis plein de fruits exotiques
00:18:04que j'ai fait venir
00:18:05de la Guadeloupe
00:18:06dans des bocaux.
00:18:07J'ai mis du rhum,
00:18:08du bon rhum
00:18:09parce qu'à l'époque,
00:18:10il n'y avait que
00:18:11une égoutte,
00:18:12enfin un rhum
00:18:13qui n'était pas vraiment
00:18:14un rhum.
00:18:15Bardinet,
00:18:16je ne sais pas quoi.
00:18:17Voilà,
00:18:18all night,
00:18:19c'était tout sauf du rhum.
00:18:20Attention à ce que vous dites.
00:18:21J'ai fait venir du bon rhum.
00:18:22Ma grand-mère est née Bardinet,
00:18:23je suis allé à Bordeaux.
00:18:25J'ai fait venir ça
00:18:26et j'ai fait des bocaux
00:18:27et c'est là que j'ai mis
00:18:28plein de ponts sur le bar
00:18:29parce qu'il y avait
00:18:30deux tables,
00:18:31un énorme bar
00:18:32comme ici.
00:18:33Il y avait la même surface.
00:18:34J'ai mis les bocaux
00:18:35sur le bar
00:18:36et les gens passaient
00:18:37et regardaient comme ça
00:18:38par la vitre.
00:18:39Ils étaient intrigués
00:18:40par les bocaux de porche.
00:18:41Ils poussaient la porte,
00:18:42ils rentraient.
00:18:43C'est là que je les attendais.
00:18:44Une fois qu'ils ont poussé
00:18:45la porte,
00:18:46ils sont rentrés.
00:18:47Je crois que je suis
00:18:48lié avec la bosse.
00:18:49Ils sont faits comme des rats.
00:18:50Je suis lié avec la bosse
00:18:51vraiment du commerce.
00:18:52Non, non, non.
00:18:53Parce que je suis née
00:18:54avec les parents.
00:18:55De la séduction.
00:18:56Peut-être aussi.
00:18:57La bosse de la télé.
00:18:58J'étais un petit peu jolie aussi.
00:18:59Je n'étais pas trop moche.
00:19:00Ça ajoutait au charme.
00:19:03Dans quel quartier étais-tu ?
00:19:05J'étais en face
00:19:06des folies bergères.
00:19:07Ça tombait très bien.
00:19:09Je faisais goûter
00:19:10les petits ponts.
00:19:11En même temps,
00:19:12j'avais mon petit bec.
00:19:13Je faisais des petits acras.
00:19:14La seule chose
00:19:15que je savais faire,
00:19:16deux plats.
00:19:17Acra et le poulet en colombo.
00:19:18C'est la seule chose
00:19:19que je savais faire.
00:19:20Ça a commencé à marcher.
00:19:21Et d'un coup,
00:19:22je vois le patron
00:19:23du journal Votre beauté
00:19:24qui arrive chez moi
00:19:25avec tous ses mannequins.
00:19:26Votre beauté ?
00:19:27Un journal qui s'appelle
00:19:28Votre beauté à l'époque.
00:19:29Mais vous savez que
00:19:30François Vittan,
00:19:31il y a un officier
00:19:32à Votre beauté.
00:19:33C'est vrai ?
00:19:34Oui, oui.
00:19:35En tout cas,
00:19:36je connais bien
00:19:37Bernard Méviat.
00:19:38Je ne sais pas
00:19:39s'il est encore en vie.
00:19:40S'il est là,
00:19:41je l'embrasse.
00:19:42Et qui justement
00:19:43a fait venir
00:19:44des clients de prestige.
00:19:45Et un jour,
00:19:46il y a une baronne
00:19:47qui rentre dans mon petit troquet
00:19:48et qui me dit
00:19:49je vous vois bien
00:19:51sur une plage.
00:19:52Je la prends pour une folle.
00:19:53Je lui dis
00:19:54qu'est-ce qu'elle me raconte ?
00:19:55Elle me parle de plage.
00:19:56Moi, je suis née
00:19:57dans un pays
00:19:58où il y a des plages.
00:19:59A Saint-Tropez,
00:20:00je ne connais pas.
00:20:01Je ne sais que pas Saint-Tropez.
00:20:02Mais moi, je ne suis pas curieuse.
00:20:03Je ne pose pas de questions.
00:20:04Elle me dit
00:20:05écoutez,
00:20:06je vais vous envoyer un billet.
00:20:07Vous allez venir à Toulon.
00:20:08Je vous emmène visiter la plage.
00:20:09Une anglaise ?
00:20:10Une cliente ?
00:20:11Non, c'est une
00:20:12baronne française.
00:20:13Donc, elle m'emmène.
00:20:14Moi, curieuse,
00:20:15je prends le billet d'avion.
00:20:16Je vais à Toulon.
00:20:17J'arrive.
00:20:18Elle m'emmène.
00:20:19Et je vois
00:20:20un immense restaurant
00:20:22avec des tables.
00:20:24On a pu finir.
00:20:25Elle me dit
00:20:26c'est pour vous.
00:20:27Alors, du coup,
00:20:29sans me démonter,
00:20:30je regarde.
00:20:31Je panique,
00:20:32mais elle ne voit pas
00:20:33que je panique.
00:20:34La chance qu'on a
00:20:35quand on est noire,
00:20:36quand on rougit,
00:20:37ça ne se voit pas.
00:20:38Et ça, c'est un atout majeur.
00:20:39Et donc, je regarde comme ça.
00:20:40Je rougis.
00:20:41Je ne suis pas bien.
00:20:42Et je lui dis
00:20:43je vais réfléchir
00:20:44alors que je ne sais même pas
00:20:45ce que je vais en faire.
00:20:46Je ne sais pas cuisiner.
00:20:47Elle m'a pris
00:20:48pour une grande cuisinière.
00:20:49Je pars à Paris.
00:20:50Je rencontre des amis.
00:20:51Je dis écoutez,
00:20:52j'appelle ma copine
00:20:53qui était mannequin
00:20:54venant de chez Dior.
00:20:55Je l'appelle.
00:20:56Je dis écoutez,
00:20:57on m'a proposé
00:20:58ça à Saint-Tropez.
00:20:59Alors, si vous êtes d'accord,
00:21:00on ira tous là-bas.
00:21:01Toi, tu fais grillade.
00:21:02Toi, tu fais salade.
00:21:03Mais toute l'année
00:21:04ou simplement la saison ?
00:21:05Toute l'année.
00:21:06J'ai fait deux saisons.
00:21:07Et nous voilà débarqués
00:21:08dans cette plage
00:21:09que j'ai baptisée
00:21:10la plage des palmiers.
00:21:12Mais déjà,
00:21:13l'atout,
00:21:14c'était les ponches.
00:21:15Mais ça,
00:21:16c'est les années 70.
00:21:17Voilà.
00:21:18C'était les ponches.
00:21:19Ça a démarré sec.
00:21:20Et voilà,
00:21:21ça a démarré ma vie.
00:21:22Saint-Tropez,
00:21:23c'était l'origine.
00:21:24Ils étaient sollicités
00:21:25par tout le monde
00:21:26pour faire des petits ponches.
00:21:27Et puis après,
00:21:28l'ancien patron
00:21:29de l'hôtel Biblos
00:21:30qui s'est eu en avion
00:21:31m'a demandé
00:21:32avec Jacqueline Vessières
00:21:33de venir faire
00:21:34une soirée créole
00:21:35au Biblos.
00:21:36Je suis allée faire
00:21:37cette soirée créole
00:21:38au Biblos
00:21:39et un coquin
00:21:41et il y a encore
00:21:42quelque chose
00:21:43que je vais raconter.
00:21:44J'étais en train
00:21:45de décorer,
00:21:46je mets des fleurs,
00:21:47les fleurs disparaissent.
00:21:48Je me dis
00:21:49c'est qui ?
00:21:50Ça disparaît.
00:21:51Qui est-ce qui m'a piqué
00:21:52mes fleurs ?
00:21:53C'était le fils de Brasseur
00:21:54qui m'a piqué.
00:21:55Le petit garçon.
00:21:56Il était tout petit,
00:21:57ce garçon.
00:21:58De Claude Brasseur ?
00:21:59Voilà.
00:22:00Le fils de Claude.
00:22:01Je n'ai pas connu Pierre.
00:22:02Le petit fils de Pierre,
00:22:03oui.
00:22:04Il était petit.
00:22:05Il m'a piqué les fleurs.
00:22:06Et ce petit-là,
00:22:07j'allais gronder.
00:22:08J'ai dit attends,
00:22:09tu ne sais pas
00:22:10quel est cet enfant ?
00:22:11C'est l'enfant de Claude Brasseur.
00:22:12J'ai dit et alors ?
00:22:13Ce n'est pas une raison pour…
00:22:14C'est comme Saladin Dali.
00:22:15Voilà.
00:22:16Un jour,
00:22:17il a mis ça avec lui.
00:22:18J'ai essayé
00:22:19de lui demander
00:22:20s'il se rappelait de ça
00:22:21mais il était trop petit.
00:22:22Eh bien voilà,
00:22:23il y a de belles choses.
00:22:24Et c'est comme ça
00:22:25que j'ai démarré
00:22:26ma vie professionnelle.
00:22:27Vraiment.
00:22:28C'est quand j'ai eu
00:22:29cette plage à Saint-Tropez.
00:22:30Et après ma vie…
00:22:31Vous n'avez pas voulu y rester
00:22:32après tout.
00:22:33Vous n'auriez plus…
00:22:34Non, non, non.
00:22:35Et puis je suis partie
00:22:36en Guadeloupe pour…
00:22:37Non, non, non.
00:22:38Virementer,
00:22:39changer le décor ?
00:22:40Non, pas vraiment.
00:22:41Prendre des initiatives ?
00:22:42Moi j'ai quitté…
00:22:43Quand j'ai gagné ma vie,
00:22:44j'ai dit maintenant
00:22:45je vais découvrir
00:22:46ma Guadeloupe.
00:22:47Parce que quand j'ai quitté
00:22:48la Guadeloupe
00:22:49je ne connaissais pas
00:22:50la Guadeloupe.
00:22:51Parce que c'était strict
00:22:52dans ma famille.
00:22:53Tu vas à l'école,
00:22:54tu rentres à la maison.
00:22:55Tu ne fais que ça.
00:22:56Tu ne sors pas.
00:22:57Tu ne vois pas de copains.
00:22:58Tu ne vois pas
00:22:59dans les surprises parties.
00:23:00Votre grand-mère
00:23:01vous empêchait de sortir.
00:23:02C'est comme ça.
00:23:03La seule fois
00:23:04qu'elle a voulu
00:23:05que je sorte,
00:23:06j'étais habillée.
00:23:07C'était une petite surprise
00:23:08partie avec un copain
00:23:09qui habitait juste
00:23:10à côté de la maison,
00:23:11à peu près un kilomètre
00:23:12de la maison.
00:23:13Et au moment de partir,
00:23:14elle me dit
00:23:15tu rentres comment ?
00:23:16Alors moi du coup
00:23:17je ne m'attendais pas
00:23:18à cette question.
00:23:19Je me dis
00:23:20ah bon,
00:23:21tu ne sais pas
00:23:22comment tu rentres ?
00:23:23Et bien tu ne sors pas.
00:23:24Quand tu ne sais pas
00:23:25comment tu rentres,
00:23:26tu ne sors pas.
00:23:27Alors depuis ce jour
00:23:28ça m'a servi de leçon.
00:23:29Et bien elle m'a dit
00:23:30non, je ne sais pas
00:23:31comment tu rentres.
00:23:32Et bien elle m'a dit
00:23:33non, je ne sais pas sortir.
00:23:34Elle m'a dit
00:23:35quand on ne sait pas
00:23:36comment on rentre,
00:23:37on ne sort pas.
00:23:38C'était la dure.
00:23:39Ah oui, c'était là.
00:23:40Oui, oui.
00:23:41Après les succès
00:23:42de Saint-Tropez,
00:23:43du premier Saint-Tropez.
00:23:44Je suis donc partie.
00:23:45Il y avait des vedettes
00:23:46déjà à Saint-Tropez
00:23:47ou c'était le début ?
00:23:48Bien sûr.
00:23:49Même j'étais dans
00:23:50le journal d'Anval Martin.
00:23:51Lui de Babette
00:23:52sur les tropiques
00:23:53et tout ça.
00:23:54Ah bon ?
00:23:55Oui, oui.
00:23:56J'ai eu une période
00:23:57vraiment fulgurante
00:23:58à Saint-Tropez
00:23:59puisque c'est la première fois
00:24:00qu'on voyait
00:24:02l'île de Saint-Tropez.
00:24:03On a arrangé tout ça.
00:24:04Ça a fait boum.
00:24:05Mais après…
00:24:06Vous avez voulu
00:24:07retourner en Guadeloupe ?
00:24:08Oui, parce que j'ai voulu
00:24:09vraiment connaître mon île
00:24:10parce que je n'avais pas
00:24:11visité l'île.
00:24:12Je ne connaissais pas l'île.
00:24:13Je suis allée en Guadeloupe
00:24:14pour bien visiter,
00:24:15m'imprégner et tout ça.
00:24:16J'ai profité pour monter
00:24:17un restaurant,
00:24:18deux restaurants,
00:24:19un bar,
00:24:20un 3e restaurant.
00:24:21Des où ?
00:24:22En Guadeloupe toujours.
00:24:23Des où en Guadeloupe ?
00:24:24À Bastère
00:24:25et à Gauzier.
00:24:26Ah oui.
00:24:27Et après j'ai travaillé
00:24:28quelques années.
00:24:29Après j'ai dit
00:24:32oui.
00:24:33Et je suis retournée à Paris.
00:24:34Combien d'années êtes-vous restée ?
00:24:35En Guadeloupe trois ans,
00:24:36je crois.
00:24:37Trois, quatre ans.
00:24:38Ah oui.
00:24:39Mais ce n'est pas tant que ça.
00:24:40Je suis rentrée à Paris.
00:24:41Mais vous montez
00:24:42un restaurant par an.
00:24:43C'est pas possible.
00:24:44J'adore créer.
00:24:45Et actuellement,
00:24:46je suis en train de créer
00:24:47quelque chose
00:24:48dont je ne parlerai pas
00:24:49mais qui fera boum aussi.
00:24:50On verra si vous n'en parlez pas.
00:24:51Je n'en parle pas.
00:24:52Ah non.
00:24:53J'ai tout mon temps.
00:24:54Voilà.
00:24:55Donc vous voyez,
00:24:56j'ai eu une vie
00:24:57quand même assez…
00:24:58Et alors là,
00:24:59quand vous êtes revenu à Paris,
00:25:00c'est intéressant.
00:25:01Oui.
00:25:02Alors quand je suis revenu à Paris,
00:25:03alors j'ai créé…
00:25:04D'abord,
00:25:05je suis allée voir
00:25:06plusieurs restaurants
00:25:07parce que moi,
00:25:08je suis quelqu'un
00:25:09qui est un peu compliqué.
00:25:10J'aime bien créer.
00:25:11Je n'aime pas rentrer
00:25:12dans un tout tout fait.
00:25:13J'aime bien inventer
00:25:14mon cadre.
00:25:15À votre main.
00:25:16Voilà.
00:25:17Donc j'ai monté
00:25:18plusieurs restaurants
00:25:19dans la Villa Creole à Opéra
00:25:20où j'ai construit.
00:25:21Vraiment,
00:25:22j'ai fait construire.
00:25:23Et après,
00:25:24j'ai eu plusieurs autres restaurants.
00:25:25Mais je ne faisais pas que ça.
00:25:26J'allais aussi travailler
00:25:27chez les Têtes Couronnées
00:25:28un petit peu partout.
00:25:29De par mes émissions,
00:25:30on m'appelait partout
00:25:31pour venir travailler.
00:25:32Alors non,
00:25:33pas trop vite,
00:25:34puisque là,
00:25:35ça se bouscule un peu.
00:25:36Alors,
00:25:37à la Villa Creole,
00:25:38c'est le restaurant
00:25:39où allait Jacques Chirac,
00:25:40non ?
00:25:41Oui,
00:25:42c'était son restaurant préféré.
00:25:43Et on avait un code.
00:25:44On était très complices.
00:25:45À l'Opéra,
00:25:46après l'Opéra.
00:25:47Voilà.
00:25:48Alors oui,
00:25:49voilà,
00:25:50une petite rue
00:25:51qui était parallèle
00:25:52à l'avenue de l'Opéra.
00:25:53Et Jacques Chirac
00:25:54adorait venir dans ce restaurant.
00:25:55D'ailleurs,
00:25:56il faisait ses anniversaires.
00:25:57C'est là que j'ai rencontré
00:25:58Jacques Chirac.
00:25:59Mais nous,
00:26:00quand il recevait
00:26:01des journalistes,
00:26:02on avait un code
00:26:03entre Jacques Chirac
00:26:04et moi.
00:26:05Il arrivait,
00:26:06il me faisait...
00:26:07Et je comprenais tout de suite
00:26:08ce qu'il voulait me dire.
00:26:09Catégorie de réception,
00:26:10niveau de réception,
00:26:11le niveau supérieur,
00:26:12le moyen et...
00:26:13Non,
00:26:14c'est pas ça ?
00:26:15Non.
00:26:16Oh,
00:26:17vous pouvez nous dire
00:26:18quel est le code ?
00:26:19Quand il faisait ça,
00:26:20quand il recevait
00:26:21des journalistes,
00:26:22quand il faisait ça,
00:26:23ça veut dire
00:26:24tu leur donnes
00:26:25un penche,
00:26:26un planteur
00:26:27et une bière
00:26:28et il sera tassiné.
00:26:29Ah,
00:26:30c'était pour mettre
00:26:31les journalistes
00:26:32dans sa poche.
00:26:33Pas bête.
00:26:34Mais c'était
00:26:35un homme charmant,
00:26:36Chirac.
00:26:37Ah,
00:26:38il savait être gentil,
00:26:39oui.
00:26:40Un homme
00:26:41exceptionnel
00:26:42de beauté,
00:26:43de folle.
00:26:44C'était
00:26:45un grand homme,
00:26:46Chirac.
00:26:47Chirac,
00:26:48je crois,
00:26:49aimait les gens.
00:26:50Il aimait les gens.
00:26:51C'était quelqu'un
00:26:52qui savait
00:26:53aimer les gens,
00:26:54oui.
00:26:55Un homme brillant,
00:26:56un homme
00:26:57de cœur,
00:26:58un coureur un peu,
00:26:59un petit coureur
00:27:00de cœur.
00:27:01Quand on est beau
00:27:02comme lui,
00:27:03je comprends,
00:27:04tout à fait.
00:27:05Ah,
00:27:06il vous a salué un peu.
00:27:07Ah,
00:27:08je n'ai pas dit ça.
00:27:09Non,
00:27:10il avait un charme
00:27:11à vos yeux.
00:27:12Oui,
00:27:13c'était un bel homme
00:27:14un temps.
00:27:15Je n'aimais pas
00:27:16dans la bignoire
00:27:17avec un homme
00:27:18comme ça.
00:27:19Ah,
00:27:20non,
00:27:21quand on a
00:27:22un bel homme
00:27:23comme ça.
00:27:24Lui non plus,
00:27:25je ne l'aimais pas.
00:27:26Vous avez rencontré
00:27:27Charles Pasqua,
00:27:28vous parliez de Charles Pasqua.
00:27:29Très bien,
00:27:30j'aimais beaucoup aussi.
00:27:31Mais j'ai rencontré
00:27:32Sarkozy,
00:27:33tout petit,
00:27:34tout jeune.
00:27:35Il démarrait en politique.
00:27:36J'aimais beaucoup Sarko.
00:27:37Il démarrait,
00:27:38c'était mon mère à Neuilly.
00:27:39Un homme,
00:27:40alors là,
00:27:41Sarko,
00:27:42les gens de Neuilly
00:27:43l'adoraient.
00:27:44C'est un garçon
00:27:45qui s'occupait
00:27:46bien,
00:27:47bien de Neuilly.
00:27:48Mais vraiment,
00:27:49il,
00:27:50ah là là,
00:27:51je le revois encore,
00:27:52jeune,
00:27:53il était très jeune,
00:27:54oui,
00:27:55il a été élu
00:27:56maire de Neuilly
00:27:57à 25 ans,
00:27:5826 ans,
00:27:5928 ans.
00:28:00On est à la part
00:28:01de Pasqua d'ailleurs.
00:28:02Maire de Neuilly,
00:28:03oui.
00:28:04On est de Pasqua,
00:28:05enfin.
00:28:06Je sais,
00:28:07mais ce jeune petit
00:28:08qui est arrivé à Neuilly,
00:28:09là.
00:28:10Occasion de dire
00:28:11que vous êtes plus à droite
00:28:12qu'à gauche.
00:28:13La suite va le montrer,
00:28:14d'ailleurs.
00:28:15Moi,
00:28:16de toute façon,
00:28:17je conduis à droite,
00:28:18je suis doigtière.
00:28:19Quand je fais la cuisine,
00:28:20je tourne ma patate crasse
00:28:21avec la main droite.
00:28:22Donc,
00:28:23je ne vois pas
00:28:24pourquoi j'irais vers la gosse
00:28:25qui est une meuf aînante.
00:28:26Je ne sais pas.
00:28:27Donc,
00:28:28c'est peut-être un instinct,
00:28:29mais moi,
00:28:30j'ai toujours été à droite.
00:28:31J'ai toujours été à droite.
00:28:32Très droitier.
00:28:33Bon,
00:28:34il faut dire que
00:28:35beaucoup de dentiers,
00:28:36de Guadeloupéens,
00:28:37beaucoup plus qu'on le croit,
00:28:38sont plus à droite
00:28:39qu'à gauche.
00:28:40Oh,
00:28:41je ne dirais pas ça.
00:28:42Il y a un esprit conservateur.
00:28:43Je ne dirais pas ça.
00:28:44Non,
00:28:45je ne dirais pas ça.
00:28:46Je ne dirais pas ça
00:28:47parce que je crois que…
00:28:48Marine Le Pen est accueillie
00:28:49aux Gentils,
00:28:50à l'époque.
00:28:51Non,
00:28:52mais je vous parle.
00:28:53Mes compatriotes
00:28:54sont plutôt de gauche.
00:28:55Ah,
00:28:56il y a Aimé Césaire,
00:28:57Martinique.
00:28:58Ils sont plutôt de gauche,
00:28:59oui,
00:29:00c'est ça.
00:29:01Mais en parlant
00:29:02de Marine Le Pen,
00:29:03c'est une personne,
00:29:04vous savez,
00:29:05pendant l'ordre
00:29:06des dernières présidentielles,
00:29:07c'est la seule
00:29:08qui avait un programme
00:29:09pour les Outre-mer.
00:29:10Vous savez,
00:29:11moi,
00:29:12toute ma vie,
00:29:13je me suis occupée
00:29:14des Outre-mer.
00:29:15Très jeune,
00:29:16avec mon premier petit citron vert,
00:29:17je me suis dit,
00:29:18il faut que je m'occupe
00:29:19des Outre-mer.
00:29:20Je me suis battue
00:29:21pour l'Outre-mer.
00:29:22J'ai fait des choses
00:29:23que personne n'oserait faire
00:29:24pour l'Outre-mer.
00:29:25Même les hommes politiques
00:29:26sont complètement effacés.
00:29:27Ils ont peur.
00:29:28Et moi,
00:29:29j'allais dans la gueule du loup.
00:29:30J'ai peur de rien.
00:29:31Pour défendre
00:29:32mes Outre-mer.
00:29:33Tous.
00:29:34Tous.
00:29:35Parce que je les aime.
00:29:36Ah,
00:29:37c'est l'Outre-mer français
00:29:38en tant que père.
00:29:39Bien sûr.
00:29:40Ça,
00:29:41c'est l'attachement
00:29:42à la Grande-France,
00:29:43à la France ultime,
00:29:44continentale,
00:29:45en fait.
00:29:46Qui parlait des Outre-mer ?
00:29:47Très peu.
00:29:48Pas tant que ça.
00:29:49Qui parlait des Outre-mer ?
00:29:50Personne ne parlait des Outre-mer.
00:29:51Les gens ne savaient même pas
00:29:52où se trouvait la Guadeloupe.
00:29:53Quand je parlais de la Guadeloupe,
00:29:54on me demandait où c'était.
00:29:55À l'époque,
00:29:56mais c'est récent
00:29:57tout ce qui se passe.
00:29:58La Guyane,
00:29:59on connaissait un peu plus.
00:30:00Mais tout ça, c'est récent.
00:30:01Ça date d'une vingtaine d'années,
00:30:02trentaine d'années maximum
00:30:03que les gens parlent des Outre-mer.
00:30:04Mais avant,
00:30:05qui parlait des Outre-mer ?
00:30:06Personne.
00:30:07Et c'est pour ça
00:30:08que j'ai fait mon cheval de bataille
00:30:09pour m'occuper des Outre-mer
00:30:10et imposer des choses
00:30:11des Outre-mer.
00:30:12Et quand il y a un problème
00:30:13qui ne va pas,
00:30:14je l'ouvre.
00:30:15Je crois que vous l'avez ouvert
00:30:16en particulier,
00:30:17ouverte,
00:30:18sur Mayotte.
00:30:19Ah oui.
00:30:20Mayotte, le problème,
00:30:21c'est l'invasion.
00:30:22C'est ça ?
00:30:23Mais Mayotte,
00:30:24il y a une chose
00:30:25qui me fait marrer.
00:30:26Allez-y.
00:30:27C'est la TVL,
00:30:28on peut tout dire.
00:30:29TV Liberté, c'est la liberté.
00:30:30Tous les hommes politiques
00:30:31maintenant,
00:30:32ils ne s'accapent pas
00:30:33Mayotte, Mayotte.
00:30:34Mais depuis quand
00:30:35il connaît Mayotte ?
00:30:36Depuis quand on parle de Mayotte ?
00:30:37Qui a parlé de Mayotte
00:30:38jusqu'ici ?
00:30:40Il faut être objectif.
00:30:42Personne ne parle de Mayotte.
00:30:43Il y en a qui se parlent de Mayotte
00:30:44et qui ne savent même pas
00:30:45où se trouve Mayotte.
00:30:46Oui, peut-être.
00:30:47Pas tous les Français,
00:30:48mais enfin.
00:30:49Si on fait un sondage,
00:30:50maintenant les gens connaissent
00:30:51parce qu'il y a eu
00:30:52le sigone chinois, etc.
00:30:53Mais avant ça,
00:30:54retournons un petit peu
00:30:55dans le temps.
00:30:56Qui est-ce qui connaissait
00:30:57Mayotte,
00:30:58pourtant c'est
00:30:59un département français ?
00:31:00Les gens ne connaissaient pas
00:31:01l'histoire de l'Outre-mer,
00:31:02ils ne connaissaient pas
00:31:03l'Outre-mer.
00:31:04L'Outre-mer, on le connaissait,
00:31:05je vais vous dire comment
00:31:07Quand on n'avait rien à faire,
00:31:09je ne dirais pas de rebut,
00:31:11quand on avait envie
00:31:12de se débarrasser de quelqu'un,
00:31:14en France, dans l'Hexagone,
00:31:16on l'envoyait à l'Outre-mer.
00:31:17D'ailleurs, les Bagnes,
00:31:18c'était en Outre-mer.
00:31:19On l'envoyait loin,
00:31:20ça débarrassait.
00:31:21Les hommes qui allaient
00:31:22à l'Outre-mer,
00:31:23ce n'était pas pour...
00:31:25Non, c'était pour autre chose.
00:31:27Ou ils allaient
00:31:28pour se planquer,
00:31:29ou ils allaient
00:31:30pour faire la java.
00:31:31Il y a une exception
00:31:32importante.
00:31:33Quelle exception ?
00:31:34Michel Debray,
00:31:35le ministre du Général de Gaulle,
00:31:36qui se fait élire
00:31:37à la Réunion,
00:31:38après sa carrière
00:31:39ministérielle,
00:31:40écologiste.
00:31:41Est-ce que ça suffisait ?
00:31:42Non.
00:31:43Il y a des exceptions.
00:31:44Je pense qu'on...
00:31:45Peut-être que c'est mon expérience.
00:31:47Moi, j'ai toujours
00:31:48beaucoup parlé
00:31:49des Outre-mer français.
00:31:50Depuis quand vous parlez
00:31:51des Outre-mer ?
00:31:52Expliquez-moi ça.
00:31:53Depuis une cinquantaine d'années
00:31:54de mon âge.
00:31:55En tout cas,
00:31:56vous êtes parmi les exceptions.
00:31:57Mais moi, je peux vous dire
00:31:58qu'il y a une cinquantaine
00:31:59d'années, une quarantaine
00:32:00d'années,
00:32:01les gens ne savaient pas du tout,
00:32:02ne connaissaient pas du tout
00:32:03la culture des Outre-mer.
00:32:04Alors, j'ai bien connu Barre
00:32:05et Barre parlait en permanence
00:32:06des Outre-mer.
00:32:07Oui, mais il était réunionnais.
00:32:08Il était réunionnais.
00:32:09Mais enfin,
00:32:10à part la Réunion,
00:32:11s'il connaissait,
00:32:12à part la Réunion,
00:32:13s'il connaissait vraiment.
00:32:14Tout ça pour vous dire
00:32:15qu'il y a beaucoup d'hommes
00:32:16politiques qui gagneraient
00:32:17à l'époque.
00:32:18Mais bien entendu.
00:32:19D'ailleurs, la France
00:32:20gagne tellement en Outre-mer.
00:32:21Maintenant, d'ailleurs,
00:32:22c'est venu, voilà,
00:32:23une curiosité,
00:32:24les Outre-mer, etc.
00:32:25Mais ce n'était pas le cas.
00:32:26Est-ce que...
00:32:27Actuellement, je vais vous dire,
00:32:28là, là, là,
00:32:29maintenant à l'époque
00:32:30où nous vivons,
00:32:31combien de ministres
00:32:32qui se sont défilés
00:32:33pour aller
00:32:34aux Outre-mer
00:32:35dans le mandat de Macron ?
00:32:36Vous savez combien
00:32:37on a eu de ministres ?
00:32:38Vous ne savez pas ?
00:32:39Eh bien, nous sommes
00:32:40au septième ministre.
00:32:41Ah oui, c'est comme la santé.
00:32:42Ça défile.
00:32:43J'espère que le dernier...
00:32:44Là, on a un ministre d'État.
00:32:45Pas pareil.
00:32:46Jusqu'ici,
00:32:47on nous a emmenés
00:32:48des petits ministres délégués
00:32:49qui passaient avant ça.
00:32:50C'est la vente des ministres.
00:32:51Il y en a qui passaient
00:32:52pour observer, voilà.
00:32:53Tout ce qu'ils faisaient,
00:32:54c'est prendre l'avion
00:32:55parce que quand on est dans l'avion,
00:32:56on est confortable.
00:32:57On arrive là-bas,
00:32:58on est aussi en grande pompe.
00:32:59Il y en a qui ont remis
00:33:00le popotin.
00:33:01Je déteste ça
00:33:02pour recevoir les ministres
00:33:03parce qu'ils nous apportent rien,
00:33:04ces délégués qui arrivaient là.
00:33:05Ils faisaient un petit tour
00:33:06et ils rentraient chez eux.
00:33:07Ils connaissaient rien.
00:33:08Ils n'avaient rien à faire
00:33:09des Outre-mer.
00:33:10Et pourtant,
00:33:11on va mettre de Rosière
00:33:12que d'apport à la France
00:33:13que les Outre-mer français.
00:33:14Pourquoi ils sont deuxièmes
00:33:15sur le plan maritime ?
00:33:16Grâce à l'Outre-mer.
00:33:17Eh bien voilà.
00:33:18Mais alors,
00:33:19ils connaissent que ça.
00:33:20Et c'est tout.
00:33:21Impérial du point de vue
00:33:22géostratégique.
00:33:23C'est un lieu de passage
00:33:24stratégiquement capital.
00:33:25Vous avez déjà visité Mayotte ?
00:33:26Non, je n'y suis pas allé.
00:33:27Mais quand on est à Mayotte,
00:33:28on n'est pas en France.
00:33:29Oui.
00:33:30Quand on arrive à Mayotte,
00:33:31on est tellement dépaysé
00:33:32qu'on n'est pas en France.
00:33:33On a honteusement
00:33:34laissé ce...
00:33:35Il y a une exception,
00:33:36c'est l'action française
00:33:37qui a toujours beaucoup milité
00:33:38à Mayotte.
00:33:39Écoutez, moi,
00:33:40si je vous dis que
00:33:41je ne suis pas en France,
00:33:42c'est parce que
00:33:43je ne suis pas en France.
00:33:44Je ne suis pas en France.
00:33:46Je vais vous dire une chose.
00:33:47Juste un exemple.
00:33:48C'est récent, l'exemple
00:33:49que je vais vous donner.
00:33:50J'ai monté,
00:33:51ça fait dix ans,
00:33:52un salon de la gastronomie
00:33:54des Outre-mer,
00:33:55à Paris,
00:33:56pour mieux faire connaître
00:33:58notre culture,
00:33:59pour mettre en valeur
00:34:00notre culture.
00:34:01Là,
00:34:02c'est un salon
00:34:03de la gastronomie
00:34:04des Outre-mer.
00:34:05C'est un salon
00:34:06de la gastronomie
00:34:07des Outre-mer.
00:34:08C'est un salon
00:34:09de la gastronomie
00:34:10des Outre-mer.
00:34:11C'est un salon
00:34:12de la gastronomie
00:34:13des Outre-mer.
00:34:14Là,
00:34:15j'ai eu
00:34:16un mal fou
00:34:17pour monter ce salon.
00:34:18Je l'ai monté uniquement
00:34:19sur ma personnalité.
00:34:20Je ne connaissais rien
00:34:21de l'événementiel.
00:34:22Je ne connaissais rien
00:34:23de l'événementiel.
00:34:24Je ne connaissais rien
00:34:25de l'événementiel.
00:34:26La presse m'a beaucoup aidée.
00:34:27Je remercie
00:34:28mes amis journalistes.
00:34:29Et là,
00:34:30quand j'ai décidé
00:34:31de prendre
00:34:32le hall
00:34:33qui faisait
00:34:346 000 m²
00:34:35en me disant
00:34:36que je vais faire venir
00:34:37mes compatriotes
00:34:38pour mettre en valeur
00:34:39leurs produits,
00:34:40j'ai réussi,
00:34:41le premier salon,
00:34:42à avoir 20 000 visiteurs
00:34:43et à peu près
00:34:44une cinquantaine d'exposants.
00:34:45Ça n'a pas été facile.
00:34:46J'ai trimé pour faire ça.
00:34:48Les gens n'y croyaient pas.
00:34:49Même mes propres compatriotes
00:34:51disaient
00:34:52« elle va se casser la gueule,
00:34:53ça ne va pas marcher ».
00:34:54Neuf ans.
00:34:55Et pendant ces neuf ans,
00:34:56j'ai trimé.
00:34:57Il n'y a que la métropole
00:34:58du Grand Paris
00:34:59qui m'aidait.
00:35:00Les institutions,
00:35:01personne.
00:35:02Et même récemment là,
00:35:03l'année dernière encore,
00:35:04pour la neuvième édition,
00:35:05pour la neuvième édition,
00:35:06j'ai sollicité Macron,
00:35:07j'ai sollicité Macron,
00:35:08j'ai sollicité le ministre
00:35:09de la Culture,
00:35:11celle qui était avant.
00:35:12J'ai sollicité Darmanin
00:35:13pour leur demander
00:35:14leur haut patronage
00:35:15pour le salon de la Gastronomie.
00:35:18Ils n'ont pas voulu.
00:35:19Ils ont tous répondu non.
00:35:20Macron m'a dit non.
00:35:21Darmanin m'a dit non.
00:35:22Le ministre de la Culture m'a dit non.
00:35:24Le ministre de l'Agriculture m'a dit non.
00:35:26Voilà la France.
00:35:27Pourquoi ?
00:35:28Pourquoi ?
00:35:29Pourquoi ce tel mépris
00:35:30pour les Outre-mer ?
00:35:31Alors que c'est une
00:35:32des meilleures cartes
00:35:33dans le jeu français.
00:35:34Voilà.
00:35:35Il n'y a pas que
00:35:36le domaine maritime.
00:35:37Il n'y a pas ce qu'ils perdent.
00:35:38Il y a des ressources.
00:35:39Darmanin a voulu me donner
00:35:40leur haut patronage
00:35:41pour les Outre-mer.
00:35:42D'ailleurs, même,
00:35:43je vais vous dire,
00:35:44même quand je suis allée
00:35:45pour aller louer l'espace
00:35:46pour dire que je vais faire
00:35:47un salon de l'Outre-mer,
00:35:48j'ai envoyé un collaborateur.
00:35:49On lui a dit non, pas du tout.
00:35:50Ils sont trop bouillants.
00:35:51Ils ont trouvé tous les alibis
00:35:52pour ne pas nous donner l'espace.
00:35:53Moi, je suis arrivée,
00:35:54j'ai demandé l'espace
00:35:55et on m'en a donné.
00:35:56Parce que c'était vous ?
00:35:57Parce que c'était ma bête.
00:35:58On m'en a donné.
00:35:59Mais qu'est-ce que je trime ?
00:36:00Personne ne m'aide.
00:36:01Et en plus, il faut savoir
00:36:02que des institutions
00:36:03comme la Guadeloupe,
00:36:04la Martinique,
00:36:05ce n'est pas eux
00:36:06qui se précipitent
00:36:07pour me payer
00:36:08pour faire ce salon.
00:36:09J'ai payé un an.
00:36:10Surtout la Martinique,
00:36:11j'ai payé un an après
00:36:12à force de mails,
00:36:13de plots.
00:36:14Il faut même plotnicher
00:36:15pour être payée.
00:36:16Voilà.
00:36:17Il faut savoir que
00:36:18quand moi, je monte mon salon,
00:36:19c'est mon mari et moi
00:36:20qui décaissons.
00:36:21C'est ça.
00:36:22Il y a le président Layani.
00:36:23Je crois que votre mari
00:36:24est magistrat.
00:36:25Il est très impliqué
00:36:26dans vos...
00:36:27Le président Layani
00:36:28est très impliqué
00:36:29dans vos...
00:36:30Le président Layani
00:36:31est quelqu'un
00:36:32que j'adore.
00:36:33Il a été à mes côtés
00:36:34dès le premier jour.
00:36:35Il y a Anne Hidalgo aussi
00:36:36qui est une amie
00:36:37qui...
00:36:38On n'a rien à faire
00:36:39en politique ensemble,
00:36:40mais c'est une amie.
00:36:41Elle m'a beaucoup aidée.
00:36:42On va parler de votre amitié
00:36:43avec Anne Hidalgo.
00:36:44Oui, c'est une amitié
00:36:45qui date de très longtemps.
00:36:46Les gens ont tout confondu
00:36:47parce que j'ai soutenu Hidalgo.
00:36:48Oui, ça y est,
00:36:49les socialistes
00:36:50m'ont rien compris.
00:36:51Maintenant, ils ont compris.
00:36:52Vous pouvez très bien
00:36:53être amie de gens
00:36:54qui ne sont pas de votre bord.
00:36:55Évidemment.
00:36:56Maintenant, ils ont compris.
00:36:57Si je n'avais d'amis
00:36:58que les gens
00:37:01n'avaient pas d'amis,
00:37:02je n'aurais pas d'amitié.
00:37:03C'est ça.
00:37:04Et Anne, c'est quelqu'un...
00:37:05Évidemment,
00:37:06j'ai quand même
00:37:07quelque chose à lui repousser
00:37:08parce qu'Anne,
00:37:09c'est quelqu'un de bien gentil.
00:37:10Je l'aime beaucoup.
00:37:11Mais elle ne tient pas ses promesses.
00:37:12Elle ne tient pas ses promesses.
00:37:13Et ça, c'est ce que je reproche
00:37:14aux hommes politiques.
00:37:15Ils ne veulent jamais se mouiller.
00:37:16Ils te disent oui,
00:37:17et puis après,
00:37:18tu ne vois rien venir.
00:37:19Alors, moi,
00:37:20il y a une chose
00:37:21que je ne supporte pas.
00:37:22Quand on me fait une promesse,
00:37:23il faut s'y tenir.
00:37:24Et moi,
00:37:25il faut s'y tenir.
00:37:27Si je ne peux pas tenir,
00:37:28je te dis non.
00:37:29Je suis très à l'aide.
00:37:30Pourquoi ?
00:37:31Toujours la langue de bois.
00:37:32C'est ça que je reproche
00:37:33aux hommes politiques.
00:37:34Pourquoi cette langue de bois ?
00:37:35Il faut être naturel.
00:37:37Je me sens un peu trompiste
00:37:38en parlant comme ça.
00:37:40Non, naturel,
00:37:41ce n'est pas...
00:37:42Parce qu'il dit la chose.
00:37:43On n'a pas attendu trop.
00:37:44Attends, je parle
00:37:45parce que c'est la mode.
00:37:46Mais il faut dire les choses.
00:37:48Il ne faut pas...
00:37:49Alors,
00:37:50c'est pour ça que vous êtes
00:37:51lancé en politique ?
00:37:52Bah écoutez,
00:37:53à force de côtoyer des...
00:37:54Oui, bien sûr.
00:37:55On fait de la politique.
00:37:56Quand on tient un restaurant,
00:37:57on fait de la politique.
00:37:58Tu reçois les hommes politiques
00:37:59de tous bords.
00:38:00Tu entends plein de choses.
00:38:01Tu participes
00:38:02à plein de conversations.
00:38:03Évidemment,
00:38:04dans notre métier,
00:38:05on n'entend pas,
00:38:06on ne voit pas,
00:38:07on ne dit rien.
00:38:08Mais vous voyez
00:38:09qui est là jeune
00:38:10ou qui est là vecteur aussi.
00:38:11Mais,
00:38:12s'il me faut écrire un livre...
00:38:13D'ailleurs,
00:38:14j'ai très envie de faire ça
00:38:15sans nommer.
00:38:16Mais s'il me faut écrire
00:38:17un livre sur mon parcours
00:38:18professionnel,
00:38:19c'est du petit lait.
00:38:20C'est tellement agréable.
00:38:21J'ai vu tellement
00:38:22de jolies choses
00:38:23et quelques fois
00:38:24d'une croque aussi.
00:38:25Mais c'est tellement agréable
00:38:26pour voir les gens vrais
00:38:27dans leur intimité.
00:38:28Si j'ai bien compris,
00:38:29c'est magnifique ça.
00:38:30Il y en a certains
00:38:31qui se tenaient mal
00:38:32chez vous.
00:38:33Ah ben,
00:38:34ceux-là,
00:38:35je les ai virés.
00:38:36Ah ben,
00:38:37il y en a au moins deux
00:38:38que j'ai virés.
00:38:39Allez,
00:38:40un des deux.
00:38:41Vous pouvez nous dire un.
00:38:42De toute façon,
00:38:43moi,
00:38:44je n'ai pas peur
00:38:45des morts.
00:38:46Moi,
00:38:47je me souviens
00:38:48que lorsque j'étais
00:38:49en Guadeloupe,
00:38:50j'ai monté un restaurant
00:38:51qui était magnifique
00:38:52en Guadeloupe.
00:38:53Et j'ai rencontré
00:38:54Henri Emmanueli
00:38:55avec évidemment
00:38:56ce que je détestais.
00:38:57C'est que ces hommes politiques
00:38:58venaient toujours
00:38:59avec des jeunes poupées,
00:39:00des belles poupées.
00:39:01Et qui mettait
00:39:02les belles poupées
00:39:03dans leurs bras ?
00:39:04C'était le président
00:39:05de la région à l'époque.
00:39:06Et moi,
00:39:07il arrive,
00:39:08tout va bien,
00:39:09il s'installe au restaurant.
00:39:10À un moment donné,
00:39:11je regarde,
00:39:12il a enlevé sa chemise.
00:39:13J'ai été le voir.
00:39:14Il était torse nu.
00:39:15Torse nu.
00:39:16J'ai été le voir.
00:39:17Chez vous ?
00:39:18Dans mon restaurant.
00:39:19J'ai été le voir
00:39:20et je lui ai demandé
00:39:21de quitter mon restaurant.
00:39:22Je lui ai dit
00:39:23de quitter mon restaurant,
00:39:24vous partez.
00:39:25Déjà, c'est très non-colère
00:39:26de me voir avec mes côtés
00:39:27la petite qui était à côté
00:39:28qui avait à peine 18 ans.
00:39:29Je l'ai fait partir.
00:39:30Alors ça,
00:39:31je n'ai pas...
00:39:32Ah oui, oui, oui.
00:39:33Ah oui.
00:39:34Et puis,
00:39:35il y a une deuxième personne
00:39:36que je n'ai pas reçue
00:39:37dans mon restaurant.
00:39:38Il est toujours là.
00:39:39D'ailleurs,
00:39:40s'il m'écoute,
00:39:41je t'envoie,
00:39:42je t'aime quand même.
00:39:43C'est Jean-Michel Bailly.
00:39:44Et un jour,
00:39:45je suis dans mon restaurant.
00:39:46Je suis dans mon restaurant.
00:39:47Le restaurant est complet.
00:39:48Il y a son homme de main
00:39:50Il a réservé le ministre.
00:39:51Je n'ai pas de place pour le ministre.
00:39:52Du coup, moi,
00:39:53c'est le ministre.
00:39:54Je dis alors,
00:39:55même si c'est le pape,
00:39:56c'est pareil.
00:39:57Ce sont mes clients
00:39:58qui sont là
00:39:59qui me font vivre.
00:40:00Et du coup,
00:40:01Bailly est parti.
00:40:02Un jour,
00:40:03il est revenu me voir.
00:40:04Jean-Michel Bailly.
00:40:05Il m'a décoré
00:40:06de la médaille du tourisme
00:40:07et il avait déjà ses copains.
00:40:08Oui, elle ne m'aime pas,
00:40:09ma bête.
00:40:10Et voilà.
00:40:11C'est une puissance.
00:40:12C'est la dépêche du midi.
00:40:13La famille Bailly.
00:40:14Je sais, je sais.
00:40:15Non, mais après...
00:40:16Mais vous avez dit
00:40:18Je crois quand même comme ça.
00:40:19Je ne peux pas changer.
00:40:20Si on me demande
00:40:21d'endosser un autre costume,
00:40:22ça va être
00:40:23ou trop petit
00:40:24ou trop grand pour moi.
00:40:25Donc, je peux faire garder
00:40:26mon costume.
00:40:27Alors, à force de côtoyer
00:40:28des hommes politiques,
00:40:29vous devenez
00:40:30une femme politique.
00:40:31Vous êtes élue
00:40:32au conseil régional.
00:40:33Non, non, non.
00:40:34Pas si vite.
00:40:35Pas si vite.
00:40:36Moi, j'ai vécu
00:40:37avec un homme politique.
00:40:38Personne ne le sait,
00:40:39mais j'ai vécu
00:40:40avec un homme politique
00:40:41longtemps.
00:40:42Et peut-être
00:40:43c'était un cumulard.
00:40:44Maire,
00:40:45conseil général,
00:40:46conseil régional.
00:40:47Voilà.
00:40:48Et sénateur.
00:40:49OK ?
00:40:50Vous remarquez
00:40:51que je ne vous demande pas
00:40:52qui c'est.
00:40:53Alors, je ne vous le dirai pas.
00:40:54Je ne rencontre pas
00:40:55dans ma vie privée.
00:40:56Juste une parenthèse.
00:40:57C'est une parenthèse.
00:40:58Mais concernant Valérie Pécresse,
00:40:59moi, je n'avais rien demandé.
00:41:00J'étais chez moi.
00:41:01Et un jour,
00:41:02il y a un monsieur
00:41:03qui s'appelle Patrick Caram
00:41:04qui m'appelle
00:41:05pour me dire
00:41:06oui, vraiment,
00:41:07Valérie Pécresse
00:41:08t'apprécie beaucoup.
00:41:09Est-ce que tu peux
00:41:10essayer de la rencontrer ?
00:41:11Je dis non.
00:41:12Si elle a besoin
00:41:13de me rencontrer,
00:41:14viens chez moi.
00:41:15Elle a fait un sitting
00:41:16dans mon restaurant.
00:41:17Deux ans, ça a duré.
00:41:18Elle a fêté son anniversaire,
00:41:19l'anniversaire du mariage.
00:41:20Enfin...
00:41:21Mais où était ce restaurant ?
00:41:22Ah ben, à Molle.
00:41:23À Molle, dans les Yvelines.
00:41:24Elle a fait un sitting
00:41:25pendant deux ans
00:41:26pour me faire comprendre
00:41:27que ma place,
00:41:28elle a tous les arguments
00:41:29parce que c'est une femme,
00:41:30ça, c'est une chose
00:41:31que j'apprécie.
00:41:32Elle est tenace.
00:41:33Moi, j'aime les femmes
00:41:34qui sont tenaces.
00:41:35Valérie, elle est tenace.
00:41:36Et c'est pour ça
00:41:37que j'ai dit oui.
00:41:38Et j'ai dit oui pourquoi ?
00:41:39Elle vous a fait la cour.
00:41:40Ah ben, franchement.
00:41:41Et pourquoi j'ai dit oui ?
00:41:42Parce que je me suis dit
00:41:43c'est peut-être une fenêtre
00:41:44pour justement m'occuper
00:41:45encore mieux
00:41:46de mes autres mères.
00:41:47D'autant que j'avais un dossier
00:41:48qui était pendant
00:41:49justement chez un ministre.
00:41:50Parce que je défendais
00:41:51la cuisine qui était en déclin,
00:41:52la culture créole
00:41:53qui était en déclin.
00:41:54Et ce ministre m'avait promis
00:41:55justement de s'occuper
00:41:56de ce dossier-là.
00:41:57Or, il s'est jamais occupé
00:41:58comme tous les ministres
00:41:59qui passaient.
00:42:00Oui, je vais m'occuper
00:42:01de ton dossier.
00:42:02Vous avez une piètre
00:42:03image de gens politiques.
00:42:04Voilà.
00:42:05Et donc, je me suis dit
00:42:06ça me permettra
00:42:07de défendre les miens.
00:42:08Et c'est comme ça
00:42:09que j'ai accepté.
00:42:10Et évidemment, c'est si vrai
00:42:11puisque j'ai continué
00:42:12à défendre les Outre-mer.
00:42:13J'ai créé
00:42:14six sites de la gastronomie
00:42:16en Ile-de-France
00:42:17dans l'Hôtel de la Marine
00:42:18où je donne moi-même
00:42:19des cours de cuisine créole.
00:42:20C'est moi qui ai créé
00:42:21ce pool de cuisine
00:42:23qu'on trouve
00:42:24au rez-de-chaussée
00:42:25de l'Hôtel de la Marine.
00:42:26Place de la Concorde,
00:42:27s'il vous plaît.
00:42:28Alors que le président,
00:42:29je reprends là exactement,
00:42:30alors que le président
00:42:31M. Benava
00:42:32ne voulait pas
00:42:33qu'il y ait
00:42:34ce pool de cuisine
00:42:35alors que le président
00:42:36M. Benava
00:42:37ne voulait pas entendre
00:42:38parler de cuisine.
00:42:39Et heureusement
00:42:40que j'avais affaire
00:42:41avec M. Benava,
00:42:42c'est lui qui m'a dit après
00:42:43c'est vrai ma bête,
00:42:44vous avez raison.
00:42:45Et c'est comme ça
00:42:46qu'a été créé
00:42:47le premier site
00:42:48de la gastronomie
00:42:49à l'Hôtel de la Marine.
00:42:50J'ai pas perdu
00:42:51le temps que j'ai travaillé.
00:42:52Rien ne vous résiste.
00:42:53Rien ne vous résiste.
00:42:54Mais je sais pas,
00:42:55peut-être que je...
00:42:56Non.
00:42:57Mais en général,
00:42:58quand je vais voir quelqu'un,
00:42:59ça se passe bien.
00:43:00Alors, vous entrez
00:43:01dans l'équipe de Valérie Pécasse.
00:43:02Voilà.
00:43:03Avant d'être élu,
00:43:04ça se passe bien.
00:43:05Vous êtes élu
00:43:06conseiller régional.
00:43:07Pas tout de suite.
00:43:08Avant d'être élu,
00:43:09il y a la campagne.
00:43:10Il faut d'abord...
00:43:11La campagne.
00:43:12Faut pas l'oublier.
00:43:13J'avais jamais fait
00:43:14de campagne.
00:43:15En attendant,
00:43:16M. Stéphane Denis
00:43:17disait il faut faire
00:43:18tout par ma bête.
00:43:19Il faut rien faire
00:43:20sans ma bête.
00:43:21J'étais devenu la mascotte
00:43:22parce que moi,
00:43:23j'étais la seule tête
00:43:24connue dans l'équipe.
00:43:25Il fallait m'emmener
00:43:26partout de jour
00:43:27comme de nuit,
00:43:28partout.
00:43:29J'étais partout.
00:43:30Il était son directeur
00:43:31de campagne.
00:43:32Il avait fait
00:43:33une belle campagne.
00:43:34Il savait travailler.
00:43:35Je pense qu'il est devenu
00:43:36un bourrier.
00:43:37Il savait pas.
00:43:38Entre temps,
00:43:39il a été directeur
00:43:40de campagne
00:43:41de François Fillon
00:43:42en 2017.
00:43:43En attendant,
00:43:44je parle de
00:43:45directeur de campagne
00:43:46de Valéry.
00:43:47Il a été très bon.
00:43:48On a fait une très bonne
00:43:49campagne.
00:43:50J'étais partout.
00:43:51Pour le conseil régional.
00:43:52Voilà.
00:43:53C'est en 2017.
00:43:54Là, c'est un peu avant.
00:43:55C'est en 15.
00:43:56Décembre 2015.
00:43:57C'est un peu avant.
00:43:58Je fais la campagne
00:43:59pendant longtemps.
00:44:00Quand j'allais sur les marchés,
00:44:01j'ai vu Valéry.
00:44:02Elle est arrivée.
00:44:03Elle m'a dit
00:44:04« Mais moi, je suis Vanille.
00:44:05Elle est chocolat. »
00:44:06Elle essayait de faire des blagues.
00:44:07Ça passait pas.
00:44:08Valéry,
00:44:09c'est pas quelqu'un
00:44:10qui aime l'humour.
00:44:11C'est pas quelqu'un
00:44:12qui aime rire.
00:44:13C'est quelqu'un
00:44:14qui tombe à bout de bois
00:44:15et qui ne voit que son nombril.
00:44:16C'est que son nombril
00:44:17qui l'intéresse.
00:44:18Tout le reste,
00:44:19c'est…
00:44:20Il faut connaître Valéry.
00:44:21Moi, je la connais bien.
00:44:22Elle promet beaucoup
00:44:23de choses et fait rien.
00:44:24Elle va jusqu'à te dire
00:44:25« Tu promets,
00:44:26mais tu donnes pas. »
00:44:27Elle n'aime personne.
00:44:28Elle n'aime qu'elle.
00:44:29Et c'est quand
00:44:30j'ai détecté ça…
00:44:31Et d'ailleurs,
00:44:32elle aurait dû vous écouter
00:44:33parce que je crois que…
00:44:34Je lui avais dit
00:44:35qu'elle s'abîmait.
00:44:36Quand elle se lançait
00:44:37dans la présidentielle
00:44:38en 2022,
00:44:39vous lui avez dit
00:44:40« Tu vas t'abîmer. »
00:44:41Ah oui, je lui ai dit ça.
00:44:42Elle m'a dit
00:44:43« Oui, c'est parce que tu veux pas
00:44:44que je réhipsise et tout ça. »
00:44:45Et c'est exactement
00:44:46ce qui est arrivé.
00:44:47J'ai Valéry fait cette affaire.
00:44:48Votre fer politique a marché.
00:44:49En tout cas, moi,
00:44:50j'ai pas aimé du tout sa politique.
00:44:51Elle m'a dégoûtée.
00:44:52Elle me dit
00:44:53« Moi qui suis Guadeloupéenne,
00:44:54les Outre-mer ne rapporte pas de voix. »
00:44:56Non.
00:44:57Alors le jour qu'elle m'a dit ça,
00:44:58j'ai dit « Je n'ai plus rien à faire ici. »
00:44:59T'es con en plus.
00:45:00Les Outre-mer…
00:45:015% des voix quand même.
00:45:02Les Outre-mer ne rapportent pas de voix.
00:45:04Et y avait pas une ligne
00:45:06dans son programme
00:45:07qui parlait des Outre-mer.
00:45:08Il parlait de la présidentielle.
00:45:09Voilà.
00:45:10Il a fallu qu'on m'appelle
00:45:11un week-end.
00:45:12J'étais un week-end
00:45:13avec mon mari
00:45:14pour me dire
00:45:15« Babette… »
00:45:16Je veux pas dire « On »
00:45:17C'est sa directrice de cabinet,
00:45:18Magali,
00:45:19qui m'appelle
00:45:20pour me dire
00:45:21« Babette, il faut que tu nous fasses
00:45:22quelques lignes sur les Outre-mer. »
00:45:23Parce que j'avoue
00:45:24qu'on est en retard
00:45:25par rapport à ça.
00:45:26Et moi, j'ai passé un week-end…
00:45:27C'est incroyable ce que vous disiez.
00:45:28Un week-end
00:45:29à écrire
00:45:30tout ce qui va pas
00:45:31parce que
00:45:32je connais bien les Outre-mer.
00:45:33Voilà.
00:45:34Je suis Guadeloupéenne.
00:45:35Je connais bien.
00:45:36Et j'ai donné ça à Valérie.
00:45:37« Pas un mot,
00:45:38pas une ligne
00:45:39dans sa campagne sur les Outre-mer. »
00:45:40Alors moi, j'ai dit
00:45:41« Non.
00:45:42Je peux pas cautionner ça.
00:45:43C'est une campagne bancaire
00:45:44à tromper les gens,
00:45:45à mentir pour les gens.
00:45:46Je vais pas… »
00:45:47Et c'est comme ça
00:45:48que je suis allée à CNews
00:45:49le 8 mars 2022.
00:45:50Et j'ai dit
00:45:51que
00:45:52je quitte la politique
00:45:53de Valérie Piquette
00:45:54et je suis restée dans mon coffre.
00:45:55Je ne m'occupais plus de politique.
00:45:56C'était un mois et demi
00:45:57avant le premier tour.
00:45:58Elle était au top des sondages.
00:45:59On peut pas dire
00:46:00que j'ai quitté Valérie
00:46:01parce qu'elle était en chute libre.
00:46:02J'ai quitté Valérie
00:46:03quand elle était au top.
00:46:04Elle se prenait pour la…
00:46:05C'était arrivé.
00:46:06Je serais la première femme
00:46:07présidente de la République.
00:46:09Ah oui.
00:46:10C'est à ce moment-là
00:46:11que je l'ai quittée.
00:46:12Et puis après,
00:46:13j'ai assisté
00:46:14à ce qu'on a tous connu.
00:46:15Et oui.
00:46:16Triste pour elle
00:46:17et qui vous donnait raison.
00:46:19Mais déjà,
00:46:20vous faisiez la campagne
00:46:22pour la candidature,
00:46:24pour l'investiture
00:46:26d'Éric Ciotti.
00:46:27C'est à ce moment-là
00:46:28que vous l'avez connue, non ?
00:46:29Non, non, non.
00:46:30Ah, la présidentielle.
00:46:31Bien sûr.
00:46:32Oui, je vous parle
00:46:33de la présidentielle.
00:46:34Absolument.
00:46:35Éric Ciotti, c'est quelqu'un
00:46:36que j'aime beaucoup.
00:46:37C'est vraiment
00:46:38un homme formidable.
00:46:39Parlez-nous d'Éric Ciotti,
00:46:40être mystérieux
00:46:41et un peu enfermé.
00:46:42Non, non, non.
00:46:43C'est quelqu'un,
00:46:44il faut le connaître.
00:46:45Il m'a promis dix fois
00:46:46d'être à votre place,
00:46:47c'est-à-dire
00:46:48de venir se raconter.
00:46:49Mais je n'ai pas…
00:46:50Mais il va venir,
00:46:51il va venir en tout cas.
00:46:52Ah, si vous avez ce pouvoir.
00:46:53Je vais lui dire.
00:46:54C'est quelqu'un de très droit.
00:46:55C'est quelqu'un,
00:46:56vraiment,
00:46:57c'est un homme
00:46:58que je connais.
00:46:59Oui, peut-être.
00:47:00Et il a été courageux, Éric.
00:47:01Vous savez, un matin,
00:47:02un soir ou un matin,
00:47:03je ne m'appelais plus,
00:47:04mon téléphone sonne.
00:47:05Puisque moi,
00:47:06depuis Vallée des Pécoches,
00:47:07je ne m'occupais plus
00:47:08de…
00:47:09Je suis toujours élu à la région.
00:47:10Je faisais mon devoir
00:47:11d'élu régional,
00:47:12sans plus.
00:47:13Et mon téléphone sonne,
00:47:14il y a Éric qui me dit
00:47:15« Ecoute, ma belle,
00:47:16je te veux absolument.
00:47:17Voilà, j'ai fait une fusion. »
00:47:18Je dis « Mais bravo, Éric. »
00:47:19Mais c'est ça
00:47:20qu'on nous attendait.
00:47:21C'est ça qu'on attendait.
00:47:22Les LR, c'est Moribond.
00:47:23Qu'est-ce qu'on reste
00:47:24dans un parti
00:47:25qui est Moribond ?
00:47:26C'est formidable,
00:47:27c'est une belle idée.
00:47:29Il faut faire l'union des droites.
00:47:31Parce qu'à côté,
00:47:32on fait l'union
00:47:33de tout un panier de crabes.
00:47:35Les gauches font leur union.
00:47:36Ils ne s'aiment pas.
00:47:37Ils ne s'aiment pas.
00:47:38Ils se réunissent
00:47:39uniquement pour la bonne cause.
00:47:41C'est pour ça qu'ils se réunissent.
00:47:42Et pourquoi, nous,
00:47:43on resterait
00:47:44d'un dos de la farce ?
00:47:45Vous ne m'avez pas dit
00:47:46exactement,
00:47:47Babeth de Rosière,
00:47:48à moins que ce soit un instinct.
00:47:51Je veux tout savoir.
00:47:52Nous avons le temps.
00:47:53Pourquoi vous vous sentiez
00:47:54plus de droite que de gauche ?
00:47:55C'est quoi ?
00:47:56C'est le général de Gaulle
00:47:57qui vous a fait rêver ?
00:47:58Moi, j'ai un souvenir.
00:47:59Je vais vous dire une chose.
00:48:00Un souvenir qui m'a marquée.
00:48:01Oui.
00:48:02Et c'est pour ça que je me sens
00:48:03foncièrement gaulliste.
00:48:05Un jour,
00:48:06j'étais enfant,
00:48:07toujours,
00:48:08avec ma grand-mère.
00:48:09Et j'étais sur la place
00:48:10de la victoire.
00:48:11La place de la victoire
00:48:12porte bien son nom,
00:48:13plus maintenant.
00:48:14Mais à l'époque,
00:48:15quand j'étais enfant,
00:48:16c'était vraiment
00:48:17la place de la victoire.
00:48:18Tout se passait là.
00:48:19Quand on recevait
00:48:20des étrangers,
00:48:21des hommes, etc.
00:48:22politiques, etc.
00:48:23C'était la place de la victoire.
00:48:24Et un jour,
00:48:25ma grand-mère me dit,
00:48:26c'est le général de Gaulle
00:48:27qui vient.
00:48:28Moi, général de Gaulle,
00:48:29j'étais enfant.
00:48:30Je ne sais pas
00:48:31de qui on parle.
00:48:32Mais elle me parlait.
00:48:33Elle me racontait tout,
00:48:34ma grand-mère.
00:48:35Et elle m'emmène
00:48:36sur la place de la victoire.
00:48:37Et effectivement,
00:48:38je vois un géant
00:48:39sur la place de la victoire.
00:48:40Avec beaucoup de monde.
00:48:41Ah !
00:48:42Énormément.
00:48:43Mais ma grand-mère,
00:48:44elle ficotait un peu
00:48:45avec les politiques.
00:48:46Donc, elle avait un peu
00:48:47ses entrées.
00:48:48Et elle m'emmène au kiosque,
00:48:49là où il y avait ce géant,
00:48:50qui était le général de Gaulle,
00:48:51qui prend la parole.
00:48:52Voilà.
00:48:53Moi, je suis là,
00:48:54un enfant.
00:48:55Je ne connais rien
00:48:56dans la politique.
00:48:57Et c'est comme ça,
00:48:58en écoutant cet homme,
00:48:59en voyant cet homme
00:49:00qui m'a tellement impressionnée,
00:49:01en partant,
00:49:02il me fait ça sur ma tête.
00:49:03Je me suis dit,
00:49:04mais c'est...
00:49:05Il vous a donné
00:49:06une sorte d'onction.
00:49:07Il vous a mis la main
00:49:08sur la tête.
00:49:09Mais en passant, non, non.
00:49:10Il ne me connaissait pas
00:49:11en passant.
00:49:12Oui, comme ça,
00:49:13il vous a salué.
00:49:14Et là, je me suis dit,
00:49:15cet homme-là,
00:49:16il m'a impressionnée.
00:49:17Et en grandissant,
00:49:18là, j'ai appris
00:49:19l'histoire du général de Gaulle.
00:49:20Et c'est comme ça
00:49:21que j'ai appris
00:49:22l'histoire du général de Gaulle.
00:49:23C'est cette voie-là
00:49:24qui m'intéresse.
00:49:25Mais je ne me suis pas intéressée
00:49:27vraiment à la politique.
00:49:28Mais l'homme de Gaulle
00:49:30entendait tout ce qu'il disait,
00:49:31tout ce qu'il faisait,
00:49:32tout ça.
00:49:33Il était avec tous.
00:49:34Sa carrue,
00:49:35son...
00:49:36Après ce temps,
00:49:37son franc-parler.
00:49:38C'est un homme formidable.
00:49:39Et c'est pour ça que je dis,
00:49:40c'est ça qui m'intéresse.
00:49:41C'est ce chemin-là
00:49:42qui m'intéresse.
00:49:43Le Parti gaulliste,
00:49:44aujourd'hui, c'est l'UDR.
00:49:45Eh bien, bien sûr.
00:49:46C'est pour ça.
00:49:47Vous êtes resté...
00:49:49Et vous étiez candidate
00:49:50aux législatives aussi,
00:49:51je crois.
00:49:52Oui, j'étais candidate.
00:49:53J'ai obtenu 28%.
00:49:5428% des voix.
00:49:55Je suis arrivée
00:49:56à moins de 4 points.
00:49:57J'ai échoué à 4 points.
00:49:58Alors,
00:49:59Babeth de Rozière,
00:50:00arrêtons-nous
00:50:01quelques instants
00:50:02sur certains épisodes
00:50:05de votre campagne électorale
00:50:07législative
00:50:08dans les Yvelines
00:50:11en juin dernier,
00:50:12c'est-à-dire en juin 2024.
00:50:14Nous sommes entre les deux tours.
00:50:16Vous faites 28%.
00:50:18Je suis au second tour.
00:50:20Et que se passe-t-il ?
00:50:22Ça, c'est très intéressant.
00:50:24Alors,
00:50:25j'étais au premier tour.
00:50:27Je suis annoncée
00:50:28pour être au deuxième tour.
00:50:30Un triangulaire.
00:50:31Et là-dessus,
00:50:32dans la nuit,
00:50:33mon téléphone sonne.
00:50:34Je regarde,
00:50:35je vois Thierry Solaire.
00:50:36Je connais Thierry Solaire.
00:50:37Ça fait longtemps
00:50:38que je n'avais pas vu Thierry Solaire.
00:50:39De nom, oui.
00:50:40À l'Élysée,
00:50:41je crois que c'était
00:50:42à côté de Macron.
00:50:43Et je vois un mot
00:50:44qui me dit
00:50:46« Tu dors ? »
00:50:48Je réponds
00:50:49« Non, je ne dors pas. »
00:50:50« Tu m'appelles ? »
00:50:51Oui, parce que Thierry,
00:50:52c'était mon collègue
00:50:53à la région Ile-de-France.
00:50:55J'ai fait la campagne de Thierry
00:50:57quand je suis allée en 2015.
00:50:59Il était UMP à ce moment-là.
00:51:01Il était UMP.
00:51:02Il a fait sa campagne à Boulogne.
00:51:03Valérie Pétresse m'a demandé
00:51:04d'aller soutenir Thierry Solaire.
00:51:06Comme elle m'a demandé
00:51:07d'aller soutenir d'autres candidats.
00:51:09Elle voulait même me donner
00:51:10la tête de liste
00:51:11des candidats
00:51:12de la Seine-Saint-Denis.
00:51:13Ce que j'ai refusé
00:51:14parce que je suis Ile-vinois.
00:51:15Je n'ai pas accepté.
00:51:16Donc, je connaissais Thierry Solaire pour ça.
00:51:18Et puis, c'est mon collègue.
00:51:20C'était pratiquement
00:51:21le porte-parole de Valérie
00:51:22à la région.
00:51:23Alors, il vous dit
00:51:24« Tu dors à quelle heure de la nuit ? »
00:51:26Il était à peu près
00:51:27une heure du matin.
00:51:28Il m'a dit « Tu dors ? »
00:51:29Mais comme c'était la nuit électorale,
00:51:31moi, ça ne m'a pas choqué
00:51:32parce qu'une nuit électorale,
00:51:33on regarde l'élection
00:51:34très tard dans la nuit.
00:51:36Il y a l'excitation.
00:51:37Ça ne va pas.
00:51:38Et là, il me parle.
00:51:40Ce qui m'a énervé,
00:51:42c'est qu'il commence
00:51:43par me dire
00:51:44« Oui, tu m'as fait marrer.
00:51:45Je t'ai vu à la télé. »
00:51:46Alors, je savais très bien
00:51:47que si tu m'appelles
00:51:48à une heure du matin,
00:51:49ce n'est pas pour me dire
00:51:50que je t'ai fait marrer
00:51:51quand tu m'as vu
00:51:52sur les réseaux.
00:51:53Donc, il m'écoute.
00:51:54Alors, il commence
00:51:55par me demander des questions.
00:51:57« Qui c'est qui a Ivo en tête ? »
00:51:58Mais tout ça.
00:51:59Il savait très bien.
00:52:00Il savait très bien.
00:52:01Enfin bref, je joue le jeu.
00:52:03Et il me dit
00:52:04« Qu'est-ce que tu fais
00:52:05dans ta sioco ?
00:52:06Tu restes ou tu te casses ? »
00:52:07Je dis « Comment ça se fait ? »
00:52:09Alors, en ce moment-là,
00:52:10j'ai compris.
00:52:11Et j'ai enregistré
00:52:12tout ce qu'il m'a dit.
00:52:13Et j'ai fait parler.
00:52:14Comment vous avez enregistré ?
00:52:15Tout.
00:52:16J'ai toujours deux téléphones
00:52:17sous ma table de nuit.
00:52:18Quand j'ai entendu ça,
00:52:19j'ai dit
00:52:20« C'est fou.
00:52:21C'est un morceau choisi.
00:52:22C'est un souvenir
00:52:23qui m'appelle à cette heure. »
00:52:24Et vous avez eu le réflexe
00:52:25d'enregistrer la conversation ?
00:52:26Tout de suite.
00:52:27Je n'ai pas eu le début,
00:52:28mais j'ai eu l'essentiel.
00:52:2970 %.
00:52:30Là, je vais parler.
00:52:31Du coup, il me dit
00:52:32« Oui, si tu te désistes,
00:52:33tu feras aider
00:52:34le président Macron.
00:52:35C'est pour aider
00:52:36la présidentielle. »
00:52:37Je dis « Attends,
00:52:38je ne comprends pas.
00:52:39Je fais l'âne
00:52:40pour avoir leçon. »
00:52:41Et c'était pour me demander
00:52:42de me désister
00:52:43en faveur de Macron.
00:52:44Et vous savez,
00:52:45il y a plus de 200 personnes
00:52:46qui se sont désistées
00:52:47comme ça.
00:52:48En promettant des choses.
00:52:49« Qu'est-ce que tu veux ?
00:52:50Dis-moi ce que tu veux, etc. »
00:52:51Dans tout le territoire,
00:52:52vous évaluez à 200 personnes
00:52:53les gens rattrapés.
00:52:54Voilà.
00:52:55Et tous ces gens
00:52:56qui se sont désistés,
00:52:57bien sûr,
00:52:58ils ont eu le même sort.
00:52:59Il y a d'abord
00:53:00le cabinet d'Attal
00:53:01qui m'a demandé
00:53:02ce que je fais.
00:53:03Attal, le premier ministre,
00:53:04qui m'avait demandé,
00:53:05qui m'a appelé aussi dans la nuit
00:53:06mais qui n'a pas,
00:53:07il ne s'est pas étendu.
00:53:08Il m'a simplement demandé
00:53:09« Qu'est-ce que je fais
00:53:10de ma Sioukho ? »
00:53:11Et l'autre solaire,
00:53:12il m'a dit
00:53:13« Est-ce que tu restes
00:53:14ou tu te casses ? »
00:53:15Et il m'a dit
00:53:16« Si tu pars,
00:53:17tu donnes la main au président,
00:53:18tu fais gagner
00:53:19quelqu'un de la présidence
00:53:20et que le président,
00:53:21il ne s'opposera pas
00:53:22à te faire avoir un poste,
00:53:23etc. »
00:53:24Donc c'est pourri.
00:53:25C'est pourri.
00:53:26Carrément.
00:53:27Des propositions de nomination.
00:53:33Voilà.
00:53:34Ils se sont désistés
00:53:35parce qu'on aura fait
00:53:36la même démarche.
00:53:37Mais moi,
00:53:38j'étais la seule à dénoncer ça.
00:53:39Personne n'a dénoncé ça.
00:53:40Moi, j'ai trouvé ça
00:53:41complètement pourri.
00:53:42Je me suis dit
00:53:43« Je ne mange pas de ce pain-là.
00:53:44Je ne peux pas accepter
00:53:45qu'on m'appelle
00:53:46pour me demander
00:53:47de ne pas aller,
00:53:48de ne pas me présenter
00:53:49au deuxième tour
00:53:50pour favoriser qui ?
00:53:51Macron ?
00:53:52Celui-là même
00:53:53qui nous a foutus
00:53:54dans un bordel.
00:53:55Ce n'est pas possible
00:53:56qu'il a fait une dissolution
00:53:57pensant qu'il allait briller,
00:53:58mais manque de point,
00:53:59il a mordu sa queue.
00:54:00Et ça,
00:54:01c'est un plaisir inouï
00:54:02pour moi.
00:54:03Si tout le monde
00:54:04était comme vous.
00:54:05Alors voilà.
00:54:06Moi, j'ai dit ça.
00:54:07J'ai appelé la presse.
00:54:08Le Royaume de France
00:54:09se porterait mieux
00:54:10si tout le monde
00:54:11était comme vous.
00:54:12Je dis les choses.
00:54:13En politique,
00:54:14il faut savoir dire les choses
00:54:15même si ça cause des ennuis
00:54:16parfois.
00:54:17Quand on dit trop
00:54:18la vérité,
00:54:19on se menace.
00:54:20Moi, j'ai eu
00:54:21des menaces de mort.
00:54:22Il y a eu des rétorsions ?
00:54:23Bien sûr.
00:54:24J'ai eu des gens
00:54:25qui m'ont appelé.
00:54:26J'ai même déposé
00:54:27une plainte à la gendarmerie.
00:54:28Quelqu'un qui m'appelle
00:54:29tous les jours
00:54:31pour me dire
00:54:32qu'on a retrouvé
00:54:33le bonhomme
00:54:34qui est en garde à vue
00:54:35et que je passe au tribunal
00:54:36avec lui au mois de février.
00:54:37Parce que j'avais peur
00:54:38de quitter chez moi.
00:54:39Oui !
00:54:40En me disant
00:54:41qu'on va m'éclater la tête
00:54:42quand tu sors de chez toi.
00:54:43Oui !
00:54:44J'ai subi tout ça.
00:54:45Il faut que les gens
00:54:46soient au courant de tout ça.
00:54:47C'est ça,
00:54:48les dessous de la politique.
00:54:49Si j'étais restée ici,
00:54:50si j'avais suivi
00:54:51en disant
00:54:52je me désiste,
00:54:53je n'aurais pas eu de problème.
00:54:54Vous n'avez pas eu des problèmes
00:54:55avec votre fibre aussi ?
00:54:56Vous n'avez pas eu des problèmes
00:54:57avec la fibre
00:54:58dans les jours
00:54:59que vous avez suivi ?
00:55:00Vous êtes au courant
00:55:01qu'on m'a coupé la fibre.
00:55:02C'est à ce moment-là.
00:55:03Je sais que j'ai été menacée
00:55:04et je n'ai pas eu peur.
00:55:05Je suis au courant
00:55:06par Valentin.
00:55:07Je n'avais pas compris
00:55:08que c'était
00:55:09dans cet épisode-là.
00:55:10J'ai mon mari qui m'a dit
00:55:11pourquoi mon mari me dit
00:55:12qu'il faut aller déposer plainte ?
00:55:13C'était très grave.
00:55:14Je suis allée déposer plainte
00:55:15et c'est bien fait
00:55:16puisqu'en plus
00:55:17la personne m'a appelé
00:55:18sous le numéro masqué.
00:55:19Bien sûr.
00:55:20On a trouvé la personne.
00:55:21Il n'y a pas longtemps
00:55:22un gendarme m'a appelé
00:55:23dans un coin de France
00:55:25en me disant
00:55:26qu'on a trouvé la personne
00:55:27et on est convoqué au tribunal.
00:55:28Mais là aussi
00:55:29je vais faire une petite parenthèse
00:55:30parce que vous savez
00:55:31un nombre de mes compatriotes
00:55:32n'ont pas compris
00:55:33pourquoi
00:55:34j'ai accepté d'être LR.
00:55:35Éric Sautier
00:55:36c'est le président des LR.
00:55:37Il me demande
00:55:38de venir le suivre.
00:55:39Moi je le suis
00:55:40parce que c'est un homme politique.
00:55:41J'y crois.
00:55:42Je crois en lui.
00:55:43Donc ce n'est pas pour ça
00:55:44que je suis devenue extrémiste.
00:55:45Ce n'est pas pour ça
00:55:46que je suis devenue homophobe.
00:55:47Ce n'est pas pour ça
00:55:48que je suis devenue
00:55:49même homo-extrême.
00:55:50Ce n'est pas pour ça
00:55:51que je suis devenue homophobe.
00:55:52Ce n'est pas pour ça
00:55:53que je suis devenue même
00:55:54on m'a traité d'islamiste
00:55:55etc.
00:55:56Non.
00:55:57On m'a traité aussi
00:55:58de raciste.
00:55:59C'est n'importe quoi.
00:56:00Ils n'ont rien appris
00:56:01ces gens-là.
00:56:02Au contraire
00:56:03il fallait me laisser aller
00:56:04pour entrer et ouvrir la porte
00:56:05parce que si j'étais là-dedans
00:56:06ce n'est pas la langue de bois
00:56:07ça se passerait autrement.
00:56:08Moi le but
00:56:09que j'avais à atteindre
00:56:10c'est d'être élu député
00:56:11pour défendre les miens
00:56:12enfin !
00:56:13Pour porter ma voix
00:56:14enfin !
00:56:15Et sans langue de bois
00:56:16ils n'ont rien compris.
00:56:17Ils se sont passés
00:56:18longtemps à me critiquer
00:56:19au lieu de voir
00:56:20que le but
00:56:21c'était ça
00:56:22et que je suis
00:56:23et que je suis
00:56:24LR
00:56:25je suis siotiste.
00:56:26C'est ça
00:56:27qu'ils n'ont pas compris.
00:56:28L'alliance
00:56:29qu'il a faite
00:56:30avec Marine Le Pen
00:56:31ça n'a rien
00:56:32de contraignant.
00:56:33Au contraire
00:56:34l'union des droites
00:56:35pour moi
00:56:36c'est l'ensemble
00:56:37des droites
00:56:38qui doit se réunir
00:56:39comme l'ensemble
00:56:40des gauches.
00:56:41Il ne faut pas
00:56:42qu'il y ait des
00:56:43siotistes
00:56:44c'est l'ensemble
00:56:45des droites
00:56:46qui doit se réunir.
00:56:47Il ne faut pas qu'il y ait
00:56:48C'est une chanson
00:56:49que j'ai chantée
00:56:50avant vous.
00:56:51Il ne faut pas qu'il y ait
00:56:52des cases.
00:56:53Moi je sais que
00:56:54toutes les droites
00:56:55toutes les formations
00:56:56de droites
00:56:57doivent se réunir
00:56:58pour faire une force
00:56:59derrière siotistes.
00:57:00Au moins au second tour.
00:57:01Pour faire une force
00:57:02de droite
00:57:03et pour gagner
00:57:04pour redresser la France.
00:57:05Quelque chose me dit
00:57:06Quoi ?
00:57:07Tiens alors
00:57:08pour redresser la France
00:57:09une question
00:57:10c'est encore possible ?
00:57:11La France !
00:57:12C'est encore possible ?
00:57:13Oui c'est encore possible
00:57:14mais il y a du travail.
00:57:15C'est encore possible.
00:57:16Mais moi
00:57:17toujours se relever.
00:57:18Vous savez ça ?
00:57:19Ce livre
00:57:20toujours se relever.
00:57:21Je n'ai pas voulu écrire
00:57:22ce livre là.
00:57:23Mon mari qui m'a cité
00:57:24je le remercie
00:57:25c'est lui qui m'a cité avec eux
00:57:26en me disant
00:57:27j'ai une vie
00:57:28d'ailleurs vous allez découvrir
00:57:29parce que j'ai fait exprès
00:57:30de ne pas vous parler
00:57:31de mon enfance.
00:57:32On va le découvrir
00:57:33dans le livre
00:57:34mais ce que j'ai vécu
00:57:35l'expérience que j'ai eue
00:57:36m'a renforcée
00:57:37m'a donné un charisme
00:57:38peut-être
00:57:39un franc-parler peut-être
00:57:40peut-être c'est une déformation
00:57:41peut-être c'est une qualité
00:57:42peu importe
00:57:43mais je suis vraie
00:57:44moi c'est dans ma peau
00:57:45je ne crains personne
00:57:46je vis bien
00:57:47je suis tranquille
00:57:48et c'est pour ça
00:57:49que je dis aux enfants
00:57:50même si vous avez été martyrisé
00:57:52vous avez eu une jeunesse
00:57:53ce qui est votre cas
00:57:54voilà
00:57:55parce que je n'ai pas été
00:57:56vraiment bercé
00:57:57bercé dans le caviar
00:57:58vous ne l'avez pas dit
00:57:59mais on a très bien compris
00:58:00je n'allais pas
00:58:01je ne suis pas née
00:58:02avec une cuillère
00:58:03d'argent dans la bouche
00:58:04pourtant je suis née
00:58:05dans une famille aisée
00:58:06de commerçants
00:58:07mais je n'ai pas profité
00:58:08de tout ça
00:58:09puisque j'étais
00:58:10causette chez les Ténardiers
00:58:11je dis à ces enfants là
00:58:12même si vous avez été
00:58:13causette
00:58:14et votre mère vous persécutait
00:58:15oui mais vous allez
00:58:16ah oui beaucoup
00:58:17j'ai pris beaucoup de coups
00:58:18beaucoup de coups
00:58:19j'étais un enfant
00:58:20vraiment vraiment
00:58:21vraiment
00:58:22j'ai un souvenir
00:58:23juste je vais vous dire une chose
00:58:24je devais avoir
00:58:25je ne sais pas
00:58:265-6 ans
00:58:27et un de mes frères
00:58:30j'avais été chez ma mère
00:58:32parce que ma grand-mère
00:58:33commençait à m'envoyer
00:58:34chez ma mère
00:58:35et un de mes frères
00:58:36passe et casse une bouteille
00:58:37de Flixos
00:58:38qui était pour les mouches
00:58:39et les moustiques
00:58:40qui était sur la table
00:58:41et je savais que c'est moi
00:58:42qui allais tranquille
00:58:43quand j'ai vu ma mère arriver
00:58:44elle a senti l'odeur
00:58:45elle me cherchait
00:58:46je suis partie dans la nuit
00:58:47à l'époque il n'y avait pas
00:58:48d'électricité dans la rue
00:58:49il n'y avait pas d'électricité
00:58:50dans les maisons
00:58:51c'était des lampes à pétrole
00:58:52je suis partie toute seule
00:58:53de peur d'être battue
00:58:54je suis partie dans la nuit
00:58:55je ne sais pas
00:58:56comment j'ai fait
00:58:57j'ai retrouvé la maison
00:58:58de ma grand-mère
00:58:59et avec mon petit
00:59:00poing d'enfant
00:59:01j'ai tapé comme ça
00:59:02c'était la porte
00:59:03de ma grand-mère
00:59:04elle ne m'attendait pas
00:59:05j'étais en larmes bien sûr
00:59:06grand-mère
00:59:07j'étais en larmes
00:59:08et finalement
00:59:09elle a fini par entendre
00:59:10in extremis
00:59:11parce que ma mère
00:59:12est arrivée après
00:59:13je suis rentrée
00:59:14sous la jupe de ma grand-mère
00:59:15j'ai juste eu le temps
00:59:16de rentrer sous la jupe
00:59:17de ma grand-mère
00:59:18tremblotante comme ça
00:59:19et ma mère est arrivée
00:59:20et j'ai assisté
00:59:21à une scène
00:59:22qui m'a fait très plaisir
00:59:23ma mère est arrivée
00:59:24ma grand-mère
00:59:25quand elle m'a vue comme ça
00:59:26ma grand-mère m'a vue
00:59:27dans un état
00:59:28peut-être qu'elle a compris
00:59:29qu'elle a tout compris
00:59:30voilà mon coeur qui batte
00:59:31j'ai dit
00:59:32j'ai dit
00:59:33j'ai dit
00:59:34j'ai dit
00:59:35j'ai dit
00:59:36j'ai dit
00:59:37mon coeur qui batte
00:59:38et quand ma mère est arrivée
00:59:39elle a dit
00:59:40oui Elise allez-y
00:59:41oui
00:59:42ma grand-mère
00:59:43a claqué ma mère
00:59:44elle a dit
00:59:45jamais je t'ai fait ça
00:59:46jamais je t'ai fait comme ça
00:59:47comment tu fais
00:59:48pour faire ça à l'enfant
00:59:49et c'est un truc
00:59:50c'est une scène
00:59:51que j'ai pas vue
00:59:52parce que j'étais sous la jupe
00:59:53de ma grand-mère
00:59:54mais j'ai entendu
00:59:55qui a fait votre vie
00:59:56et j'ai dit
00:59:57voilà
00:59:58j'ai dit ça
00:59:59il faut que je m'en sorte
01:00:00ce truc-là
01:00:01c'est une belle histoire
01:00:02vous en avez les larmes aux yeux
01:00:03moi aussi d'ailleurs
01:00:04mais ça c'est
01:00:05parce qu'on comprend le drame
01:00:06c'est une partie de ma vie
01:00:07que je n'aime pas raconter
01:00:08mais il y a autre chose
01:00:09que vous allez découvrir
01:00:10dans le livre
01:00:11mais ça m'a formée
01:00:12ça a forgé mon caractère
01:00:13ça a fait
01:00:14que je suis devenue
01:00:15la babette
01:00:16que tout le monde aime
01:00:17que tout le monde connait
01:00:18avec ses défauts
01:00:19ses qualités
01:00:20son franc-parler
01:00:21qu'on ne pourra jamais m'enlever
01:00:22il y a deux choses
01:00:23qu'on ne pourra pas m'enlever
01:00:24malgré tout ce qu'on me fait
01:00:25c'est mon franc-parler
01:00:26et ma popularité
01:00:27voilà
01:00:28parce que cette popularité
01:00:29je l'ai voulu
01:00:30j'ai travaillé
01:00:31quelque chose d'indigne
01:00:32que vous avez
01:00:33j'ai travaillé
01:00:34de bonheur
01:00:35j'ai travaillé
01:00:36pour suivre
01:00:37votre carrière politique
01:00:38et que s'il y a
01:00:39des législatives
01:00:40cette année
01:00:41ce qui n'est pas impossible
01:00:42vous partez tout de suite
01:00:43au combat
01:00:44à partir du moment
01:00:45qu'il y a Soti
01:00:46moi je suis
01:00:47ah ben oui
01:00:48parce qu'en politique
01:00:49rien n'est fini
01:00:50quand on pense
01:00:51que c'est fini
01:00:52non c'est pas vrai
01:00:53tu tombes
01:00:54tu te relèves
01:00:55tu rebondis
01:00:56donc
01:00:57je ne me considère pas
01:00:58comme quelqu'un
01:00:59qui tombe mieux
01:01:00d'ailleurs j'avais 28%
01:01:01c'était honorable
01:01:02mais je vais poursuivre
01:01:03je vais poursuivre
01:01:05je vais m'occuper
01:01:06de mes
01:01:07je vais m'occuper de
01:01:08alors comment faut-il dire
01:01:09madame le ministre
01:01:10ou l'administre
01:01:11ah non non non
01:01:12pas du tout
01:01:13simplement député
01:01:14député pour m'occuper
01:01:15des outre-mer
01:01:16oui
01:01:17pour prendre la voix
01:01:18pour apporter la voix
01:01:19de ceux qu'on n'entend jamais
01:01:20alors on a
01:01:21on a un peu enjambé
01:01:22quelques étapes
01:01:23ah oui
01:01:24tout ça est passionnant
01:01:25comment vous vous retrouvez
01:01:26par exemple
01:01:27parce qu'il y a
01:01:28des épisodes
01:01:29on ne va pas pouvoir
01:01:30raconter toute votre vie
01:01:31d'ailleurs il faut
01:01:32acheter vos livres
01:01:33parce qu'on les montre
01:01:34à l'écran
01:01:35il y a des livres de recettes
01:01:36mais ce livre là
01:01:37il est postillant
01:01:38parce que je raconte
01:01:39bon nombre de choses
01:01:40sur les dessous
01:01:41de la politique
01:01:42la face cachée
01:01:43de la politique
01:01:44en ville de France
01:01:45c'est là où vous allez
01:01:46là je raconte tout
01:01:47et je vais pas
01:01:48oui j'ai pas la langue de bois
01:01:49même s'il y en a beaucoup
01:01:50qui m'entraînent en diffamation
01:01:51je n'ai que peur de ça
01:01:52pour l'instant j'ai vécu
01:01:53je raconte le vécu
01:01:54je raconte ce qui s'est passé
01:01:55sous la jupe de la fille
01:01:56j'ai l'habitude de dire ça
01:01:57et je raconte tout
01:01:58je parle même du CRT
01:01:59comment peut-on
01:02:00à l'époque
01:02:01qu'on peut mettre
01:02:023 à 5 millions
01:02:03pour qu'il y ait un site
01:02:04pour le CRT
01:02:05le CRT c'est le tourisme
01:02:06comment peut-on m'expliquer ça
01:02:07j'ai même failli attaquer
01:02:08vous pensez qu'il y a des
01:02:09mais il y a des meubles sûrs
01:02:10qu'il y a des choses
01:02:11qui se passent
01:02:12la prévarication
01:02:13dont personne n'en parle
01:02:14mais il faut qu'on m'explique ça
01:02:15plutôtciel que chacun
01:02:16soit aussi courageux que vous
01:02:17la politique
01:02:18c'est pas très très joli
01:02:19il y en a beaucoup
01:02:20il y a une facette
01:02:21qui n'est pas très jolie
01:02:22et j'ai vécu ça
01:02:23et c'est pour ça
01:02:24que je raconte
01:02:25des détournements de fonds
01:02:27comment ?
01:02:28il y a des détournements de fonds ?
01:02:29je ne sais pas s'il y a
01:02:30des détournements de fonds
01:02:31je n'ai pas à dire ça
01:02:32mais je dirais
01:02:33il y a des choses
01:02:34qui ont attiré mon attention
01:02:35ce que je n'ai pas trouvé normal
01:02:36voilà
01:02:37et j'ai posé la question
01:02:38et j'ai même menacé d'aller
01:02:39parce que vous savez
01:02:40en tant qu'élu
01:02:41je peux porter l'affaire
01:02:42devant le procureur
01:02:43j'ai failli le faire
01:02:44mais on m'a doué
01:02:45en me disant
01:02:46non maintenant ça s'est arrangé
01:02:47et puis je l'ai laissé tomber
01:02:48vous avez un bon conseiller
01:02:49qui est votre mari magistral
01:02:50ah ben mon mari oui
01:02:51mon mari oui
01:02:52bien sûr
01:02:53bien sûr
01:02:54alors on va redire le titre
01:02:55montre moi ce livre
01:02:56parce que le titre est plus long
01:02:57ah ben oui
01:02:58alors le premier
01:02:59toujours se relever
01:03:00toujours se relever
01:03:01c'est ma vie perso
01:03:02j'ai osé
01:03:03édition Amphi
01:03:04j'ai osé
01:03:05et puis la face cachée
01:03:06de la politique
01:03:07en Ile-de-France
01:03:08ça c'est pour dire aux jeunes
01:03:09assez costaud aussi
01:03:10c'est pour dire aux jeunes
01:03:11il faut toujours se relever
01:03:12il faut croire en soi
01:03:13et quelle que soit la vie
01:03:14que vous avez eue enfant
01:03:15mettez ça derrière vous
01:03:16avancez
01:03:17et allez jusqu'au bout
01:03:18de vos rêves
01:03:19si tous les français
01:03:20pouvaient avoir
01:03:21cette volonté
01:03:22de se relever
01:03:23cette volonté
01:03:24de vaincre
01:03:25mon dieu
01:03:26ben écoutez
01:03:27quel exemple
01:03:28vous êtes très curieux
01:03:29vous arrivez à me faire
01:03:30parler comme ça
01:03:31j'étais content
01:03:32que vous m'écoutiez
01:03:33l'anecdote
01:03:34que vous m'avez raconté
01:03:35à votre
01:03:36votre grand-mère
01:03:37ah oui
01:03:38quand vous réfugiez
01:03:39sous sa robe
01:03:40parce que
01:03:41ma grand-mère
01:03:42elle avait de l'espace
01:03:43elle avait de l'espace
01:03:44j'adorais ma grand-mère
01:03:45et qui a rendu
01:03:46morte à votre mère
01:03:47quand elle est morte
01:03:48ça ma vie
01:03:49je croyais
01:03:50que ma vie
01:03:51c'était arrêté
01:03:52elle est venue en métropole
01:03:53j'avais 15 ans
01:03:54qu'elle est morte
01:03:55elle est venue en métropole
01:03:56ma grand-mère
01:03:57non j'ai pas
01:03:58j'ai jamais venu à Paris
01:03:59mais
01:04:00quand on est venu
01:04:01me dire
01:04:02dans la nuit
01:04:03que ta grand-mère
01:04:04est morte
01:04:05je croyais ça
01:04:06je suis allée
01:04:07j'ai ouvert ses yeux
01:04:08pour voir si
01:04:09c'est la première fois
01:04:10j'avais
01:04:11un contact
01:04:12avec une personne morte
01:04:13j'ai ouvert les yeux
01:04:14de ma grand-mère
01:04:15pour voir si
01:04:16elle était vraiment morte
01:04:17ouais
01:04:18et je me suis couché
01:04:19sur elle
01:04:20pour voir si
01:04:21c'était la première fois
01:04:22que je me suis rendu compte
01:04:23de la réalité
01:04:24vraiment de la mort
01:04:25et elle est partout
01:04:26dans votre sang
01:04:27ah oui ma grand-mère
01:04:28c'est tout tout
01:04:29c'est
01:04:30c'est quelqu'un
01:04:31qui me protégeait
01:04:32qui me protège encore
01:04:33je crois
01:04:34parce que
01:04:35je suis née
01:04:36sous une bonne étoile
01:04:37je crois
01:04:38par exemple
01:04:39comment vous retrouvez-vous
01:04:40chef
01:04:41à la cour
01:04:42du roi du Maroc ?
01:04:43alors moi-même
01:04:44moi-même je sais pas
01:04:45un jour
01:04:46alors ça aussi
01:04:47oh lala
01:04:48un jour
01:04:49j'étais chez moi
01:04:50j'ai dit
01:04:51excuse sa majesté
01:04:52j'ai dit moi d'accord
01:04:53moi je suis le pape
01:04:54et j'ai raccroché
01:04:55non c'est vrai ?
01:04:56c'était un dimanche
01:04:57oui oui
01:04:58vérité
01:04:59le téléphone sonne à nouveau
01:05:00on m'a dit oui
01:05:01j'ai dit mais attends
01:05:02mais qu'est-ce que vous racontez
01:05:03oui mais
01:05:04c'était en quelle année ça
01:05:05à peu près
01:05:06quelle période
01:05:07il y a combien de temps ?
01:05:08le petit
01:05:09le petit
01:05:10vous voyez
01:05:11Sam là
01:05:12il avait
01:05:13peut-être deux mois
01:05:14c'est c'est
01:05:15ah le petit
01:05:16qui a quinze ans maintenant
01:05:17j'avais le petit
01:05:18sous mes bras
01:05:19c'est un beau
01:05:20dans mes bras
01:05:21alors
01:05:22les marocains
01:05:23elles aiment beaucoup
01:05:24parce qu'il a
01:05:25il a une allure folle
01:05:26il est brillantissime
01:05:27il a eu une étude
01:05:28j'ai vu ses études
01:05:29il a eu des études
01:05:30il a une majesté rare
01:05:31ah oui oui
01:05:32il a de qui tenir
01:05:33alors son père est malade
01:05:34son père est malade
01:05:35je sais son père
01:05:36lala
01:05:37lala
01:05:38lala
01:05:39sa maman
01:05:40veillait à son éducation
01:05:41j'étais là
01:05:42pour la cérémonie des leillettes
01:05:43et tout
01:05:44j'ai tout vu moi
01:05:45vous l'avez porté dans votre bras
01:05:46dans vos bras
01:05:47oui le petit là
01:05:48et moi je tremblais
01:05:49comme une feuille
01:05:50parce qu'elle a la sécurité là-dedans
01:05:51il écoute les conversations de TVN
01:05:52donc vous avez raison
01:05:53de l'embrasser
01:05:54alors comment ça s'est passé
01:05:55on vous téléphone
01:05:56on vous dit
01:05:57madame de Rosière
01:05:58oui alors
01:05:59alors je suis
01:06:00le roi vous appelle
01:06:01alors je suis allée
01:06:02avec l'aide d'un ami
01:06:03et je suis allée
01:06:04bon bah
01:06:05je fais ce qu'on m'a demandé
01:06:06c'était pour m'occuper
01:06:07de la cuisine
01:06:08et puis surtout
01:06:09l'anniversaire de sa majesté
01:06:10et tout ça
01:06:11et ce jour là
01:06:12un jour
01:06:13il y a
01:06:14un garçon
01:06:15qui vient me voir
01:06:16il m'a dit
01:06:17il y a une majesté
01:06:18qui voulait vous saluer
01:06:19j'ai dit d'accord
01:06:20moi c'est la seule fois
01:06:21j'ai mis une toque dans ma tête
01:06:22j'ai pris
01:06:23j'ai pris une toque
01:06:24d'un garçon
01:06:25la majesté qui m'appelle
01:06:26je me sentais
01:06:27j'ai dit bon
01:06:28je vais mettre ma toque
01:06:29et je vais voir sa majesté
01:06:30en uniforme
01:06:31voilà
01:06:32et j'arrive
01:06:33je le vois qui arrive
01:06:34mais beau
01:06:35beau
01:06:36magnifique
01:06:37avec une coude
01:06:38c'est une image
01:06:39qui restait figée
01:06:40dans ma tête
01:06:41avec une coude derrière lui
01:06:42bon mais si
01:06:43oui
01:06:44j'avance vers sa majesté
01:06:45mais magnifique
01:06:46j'ai les yeux
01:06:47je serre la main
01:06:48à sa majesté
01:06:49et je lui dis
01:06:50majesté
01:06:51quelle élégance
01:06:52oh là là
01:06:53les autres derrière
01:06:54alors là le protocole
01:06:55excusez-moi
01:06:56il est un petit peu bousculé
01:06:57le protocole
01:06:58c'est pas ma culture
01:06:59et sa majesté
01:07:00qui me dit
01:07:01mais bébé
01:07:02je vous retourne le compliment
01:07:03mais les autres derrière
01:07:04ils n'ont pas appris
01:07:05ça comme ça
01:07:06jamais on regarde
01:07:07le roi comme ça
01:07:08on serre la main
01:07:09du roi
01:07:10mais ça veut dire
01:07:11mais t'es malade
01:07:12t'as eu un problème
01:07:13non non
01:07:14et j'ai vu les autres
01:07:15de sa majesté
01:07:16quand ils partaient
01:07:17se déplacer
01:07:18c'est une image aussi
01:07:19qui m'a
01:07:20qui m'a étonnée
01:07:21et puis
01:07:22il y a les choses
01:07:23les balles
01:07:24et tout ça
01:07:25les pétales de roses
01:07:26c'est grandiose
01:07:27à la cour du roi du Maroc
01:07:28c'est quelque chose
01:07:29c'est grandiose
01:07:30et puis le payer pour
01:07:31il est gentil ce roi
01:07:32mais
01:07:33mais quand j'étais avec lui
01:07:34quand je parlais avec lui
01:07:35je voyais pas que c'était le roi
01:07:36c'est quelqu'un
01:07:37comme nous deux
01:07:38on papote
01:07:39et puis une fois
01:07:40il m'a impressionné
01:07:41je me souviens qu'il y avait
01:07:42à Casablanca
01:07:43là où il y a la mosquée
01:07:44je suis allée là
01:07:45à l'immense mosquée
01:07:46et j'ai vu sa majesté
01:07:48sous le tapis rouge
01:07:49qui passait
01:07:50c'est là que je me suis rendu compte
01:07:52c'est le roi
01:07:53Mais vous seriez pas un peu royaliste
01:07:55sur les bras
01:07:56ma bête de rosemière ?
01:07:57C'est pas gênant
01:07:58C'est gênant ça
01:07:59Pour moi pas du tout
01:08:00au contraire
01:08:01ça fait une plume de plus
01:08:02à mon chapeau
01:08:03Je le suis fanatiquement
01:08:04Tout le monde le sait
01:08:05Monseigneur le Comte de Paris
01:08:06était à votre place
01:08:07il y a quelques semaines
01:08:08Ah oui
01:08:09Le Maroc c'était une belle histoire
01:08:12Je suis restée très longtemps au Maroc
01:08:14et puis une autre surprise aussi
01:08:16que j'ai eue
01:08:17je reçois une lettre de l'ONU
01:08:20signée Ben Kimoun
01:08:22Je dis à mon mari
01:08:24pour aller cuisiner à l'ONU
01:08:26pour l'anniversaire
01:08:27c'est 70 ans de l'ONU
01:08:29avec tous les chefs d'État
01:08:31Il dit attends
01:08:32je crois pas
01:08:33je crois qu'ils ont fait une erreur
01:08:34je sais pas pourquoi
01:08:35c'est moi qu'on appelle
01:08:36Comment ça se passe ?
01:08:37Vous arrivez
01:08:38et vous dirigez les cuisines ?
01:08:39D'abord avant de partir
01:08:40j'ai fait un casting
01:08:41pour avoir une équipe
01:08:42j'ai acheté mes épices
01:08:44toutes mes affaires
01:08:45je les mets dans les valises
01:08:46et tout ça pour partir
01:08:47J'arrive à New York
01:08:48je suis reçu en grande pompe
01:08:49dans une voiture diplomatique
01:08:51C'est pareil au Maroc
01:08:53quand j'arrivais
01:08:54j'étais dans la voiture diplomatique
01:08:55avec un membre des conseillements généraux
01:08:58j'étais comme une princesse là-bas
01:08:59quand j'arrivais au Maroc
01:09:00Le roi du Maroc
01:09:01il sait recevoir
01:09:03Mon hôtel et tout
01:09:04je vous dis pas
01:09:05je passe des détails
01:09:06Donc j'arrive à New York
01:09:07la voiture qui m'attend
01:09:09l'interprète et tout
01:09:10ils font pas dans le moelleux
01:09:12Mais en cuisine
01:09:13ça s'est pas passé comme ça ?
01:09:15En cuisine
01:09:17la première femme
01:09:18qui est rentrée dans la cuisine de l'Union
01:09:19on lui a pas dit
01:09:20bravo ma chérie
01:09:21t'as ta place ici
01:09:22Non
01:09:23Si on était avec mon équipe
01:09:24j'ai demandé
01:09:25qu'on me donne de la place
01:09:26parce qu'on m'a offert de la place
01:09:27j'ai investi toute la cuisine
01:09:29et puis j'ai préparé
01:09:30toute la veille
01:09:31tout ça
01:09:32et le lendemain
01:09:33j'arrive
01:09:34il n'y a plus rien
01:09:35Combien de couvertes ?
01:09:36Ah ben ça c'est beaucoup
01:09:37on ne compte plus
01:09:38Quand j'allais chez le Roi du Maroc
01:09:39il n'y avait plus personne
01:09:40non non je ne compte plus
01:09:41à partir du moment
01:09:42qu'on est dans ce métier-là
01:09:43que ce soit 10 couvertes
01:09:44300 ou 400 c'est pareil
01:09:45c'est une question d'organisation
01:09:46donc j'ai bousculé un peu les codes
01:09:49donc voilà
01:09:50et puis le lendemain
01:09:51on m'a tout piqué
01:09:52on m'a tout jeté
01:09:53oh la la la
01:09:54j'ai appelé le chef
01:09:55je lui ai dit
01:09:56viens on va parler anglais
01:09:57Ah oui j'étais fâchée
01:09:58il fallait le triper
01:09:59je lui ai dit
01:10:00on va parler anglais
01:10:01moi mes affaires là
01:10:02j'ai pris mon temps
01:10:03avec mon équipe
01:10:04la veille
01:10:05j'ai tout préparé
01:10:06il n'y a plus rien
01:10:07demandez-vous comme vous voulez
01:10:09on m'a tout reconstitué
01:10:10puis j'ai passé un moment merveilleux
01:10:11j'ai rencontré tous les chefs d'État
01:10:13et c'est là que j'ai rencontré Fabius
01:10:15qui représentait le chef de l'État
01:10:17qui n'était pas là
01:10:18et Fabius qui me dit
01:10:20ben ben il a fallu que je vienne à Lourdes
01:10:22pour te voir
01:10:23comme s'il me connaissait depuis longtemps
01:10:25alors que c'est la première fois
01:10:26qu'il me voyait comme ça
01:10:27alors que la première fois
01:10:28si je l'avais vu jeune
01:10:29tu étais ministre de Londres à ce moment-là
01:10:31j'avais vu jeune Fabius
01:10:34dans la cour du Sénat
01:10:36quand à l'époque
01:10:37j'avais ma vie politique
01:10:38avec mon ancien
01:10:40et lui disait
01:10:42alors lui disait
01:10:43bonjour monsieur le premier ministre
01:10:44il répondait
01:10:45mais non mon problème c'est l'âge
01:10:47et il a été premier ministre
01:10:50mon Dieu
01:10:51vous allez encore écrire des livres j'espère
01:10:53oui je suis en train
01:10:54comment trouvez-vous le temps
01:10:55au lieu de tout ça d'écrire
01:10:56ben vous savez
01:10:57quand on fait la cuisine
01:10:58et qu'on invente des recettes
01:11:00on a toujours envie de les écrire
01:11:01c'est pourquoi j'ai fait 28 livres
01:11:02vos livres de recettes
01:11:0328 livres de cuisine
01:11:04on les voit à l'écran
01:11:05tout simplement Babette
01:11:06oui ça c'est le dernier
01:11:07dans l'essence privée
01:11:08et sans prendre du poids
01:11:09exactement
01:11:10aux éditions Orphie
01:11:12ah oui c'est votre
01:11:13voilà
01:11:14et là j'ai envie d'écrire
01:11:15alors là c'est un livre
01:11:16d'Alexandre Dumas
01:11:17alors celui-là
01:11:18m'intrigue davantage
01:11:19ah oui
01:11:20c'est une belle histoire
01:11:22on le montre
01:11:23la cuisine d'Alexandre Dumas
01:11:24par Babette de Rozière
01:11:25il y a bon nombre de gens
01:11:26dans ton parenté
01:11:27qui ne savaient pas
01:11:28que c'était un métier
01:11:29c'était un noir Alexandre Dumas
01:11:30je vous dis ça
01:11:31parce que à l'époque
01:11:32quand j'ai appelé les éditeurs
01:11:33pour lui dire
01:11:34que j'ai envie de faire un livre
01:11:35d'Alexandre Dumas
01:11:36elle tombait des nuits
01:11:37en me disant
01:11:38Alexandre Dumas n'a jamais écrit
01:11:39de livre de cuisine
01:11:40j'avais dit
01:11:41mais vous comprenez
01:11:42parce qu'il a écrit un dictionnaire
01:11:43avec au moins 3 000 recettes
01:11:44inédites
01:11:45pas seul
01:11:46pas seul
01:11:47peu importe
01:11:48mais il a écrit
01:11:49et il cuisinait
01:11:50il cuisinait
01:11:51j'ai bien épluché sa vie
01:11:52il cuisinait
01:11:53et le livre malheureusement
01:11:54est sorti après sa mort
01:11:55mais c'est lui
01:11:56qui a écrit ses recettes
01:11:57authentiquement
01:11:58il a écrit ses recettes
01:11:59et même j'ai été étonnée
01:12:00il écrivait
01:12:01il essayait d'écrire des recettes
01:12:02avec des épices
01:12:03alors qu'à l'époque
01:12:04les épices
01:12:05vous connaissez l'histoire
01:12:06des épices
01:12:07l'histoire des épices
01:12:08c'était complexe
01:12:09et là j'ai eu l'idée
01:12:10mais il y a des épices
01:12:11sur place quand même
01:12:12attendez à l'époque
01:12:14qu'est-ce qu'il y avait
01:12:15comme épices sur place ?
01:12:16vous avez le poivre
01:12:17le sel
01:12:18le sucre
01:12:19et puis l'oignon
01:12:20les shallots
01:12:21c'est tout ce qu'il y avait
01:12:22mais les épices
01:12:23ils ne savaient pas
01:12:24même maintenant
01:12:25il y en a plein
01:12:26qui ne savent pas manipuler
01:12:27mais c'est une culture
01:12:28les épices
01:12:29on ne peut pas mettre
01:12:30n'importe quoi
01:12:31c'est une culture
01:12:32on ne mélange pas tout
01:12:33c'est qu'on ne trouve pas
01:12:34le goût d'une épice
01:12:35on a une harmonie
01:12:36en bouche
01:12:37il y a beaucoup de chefs
01:12:38même de nos jours
01:12:39qui ne savent pas
01:12:40utiliser des épices
01:12:41on peut les mélanger
01:12:42tout de même les épices
01:12:43mais il faut savoir
01:12:44comment les mélanger
01:12:45mais attention
01:12:46qui va avec quoi
01:12:47pourquoi on met
01:12:48telle épice
01:12:49dans tel plat
01:12:50il faut savoir
01:12:51jouer avec les épices
01:12:52ce sont des partitions
01:12:53pour moi
01:12:54Festin Créole
01:12:56les recettes cultes
01:12:57alors oui
01:12:58ça c'est vrai
01:12:59ça c'était
01:13:00c'est un livre
01:13:01typiquement créole
01:13:02pour revenir
01:13:03au livre d'Alexandre Dumas
01:13:04alors Dumas oui
01:13:05il faut savoir que
01:13:06le pot du
01:13:07le Dumas Cuisine
01:13:08l'éditeur
01:13:09l'éditeur
01:13:10quand je lui ai dit que
01:13:11Alexandre Dumas
01:13:12a écrit un livre de cuisine
01:13:13en parlant d'Alexandre Dumas
01:13:15cet homme là
01:13:16il a dû avoir
01:13:17une belle vie
01:13:18malgré tout
01:13:19parce que
01:13:20quand on le regarde comme ça
01:13:21il savait vivre
01:13:22c'est un homme
01:13:23qui était
01:13:24certainement très tendre
01:13:25qui devait aimer
01:13:26son prochain
01:13:27vraiment
01:13:28il a la bonté
01:13:29sur son visage
01:13:30pour créer
01:13:31alors comment j'ai écrit ça
01:13:32quand j'ai demandé
01:13:33au producteur
01:13:34de faire ce livre
01:13:35il m'a dit
01:13:36Alexandre Dumas
01:13:37il m'a dit
01:13:38profitez
01:13:39et profitez
01:13:40pour prendre
01:13:41les recettes
01:13:42qui me plaisaient
01:13:43dans son dictionnaire
01:13:44que j'ai pas changé le titre
01:13:45mais
01:13:46j'ai remanié
01:13:47ces recettes
01:13:48et ça a fait
01:13:49ce livre là
01:13:50qui est un très beau livre
01:13:51regardez
01:13:52magnifique
01:13:53c'est l'un des plus beaux livres
01:13:54que j'ai
01:13:55les recettes d'Alexandre Dumas
01:13:56j'ai eu beaucoup de plaisir
01:13:57à écrire
01:13:58mais je me suis bagarrée
01:13:59avec lui
01:14:00j'ai pas
01:14:01des unités de mesure
01:14:02enfin bon
01:14:03il fallait se battre avec lui
01:14:04mais j'ai réussi
01:14:05que n'avez-vous pas réussi
01:14:06dans OCR ?
01:14:07je sais pas
01:14:08pour l'instant
01:14:09je me porte bien
01:14:10je suis très heureuse
01:14:11ça va
01:14:12tout va bien
01:14:13je crée
01:14:14j'arrête pas
01:14:15et puis
01:14:16quand les gens me parlent de retraite
01:14:17je sais pas ce que c'est
01:14:18j'ai pas trouvé ce mot là
01:14:19dans le dictionnaire
01:14:20du vieillesse
01:14:21deux mots
01:14:22j'ai cherché partout
01:14:23j'ai dit
01:14:24vieillesse
01:14:25retraite
01:14:26j'ai pas trouvé ces mots là
01:14:27mais alors vous savez
01:14:28que je parlerai avec vous
01:14:29et on vous écouterait
01:14:30pendant des heures
01:14:31mais simplement
01:14:32je sais
01:14:33par la personne
01:14:34qui vous accompagne
01:14:35qui n'est autre que votre mari
01:14:36qu'il faut que vous alliez
01:14:37faire la cuisine
01:14:38oui
01:14:39ah ben
01:14:40je suis toujours au fourneau
01:14:41parce que les gens s'imaginent
01:14:42que ma bête
01:14:43elle est plus au fourneau
01:14:44je suis plus que jamais
01:14:45dans mon restaurant
01:14:46je suis dans mon restaurant
01:14:47avec mon tablier
01:14:48et je cuisine
01:14:49et bientôt
01:14:50il y aura une surprise
01:14:51j'étais en train de préparer
01:14:52une belle surprise
01:14:53pour mes clients
01:14:54ah pour vos clients
01:14:55ouais
01:14:56alors il faut dire
01:14:57quand même
01:14:58il faut dire quand même
01:14:59vos clients
01:15:00vos clients
01:15:01il faut
01:15:02quand on est un
01:15:03indécrottable
01:15:04parigo
01:15:05du centre de Paris
01:15:06comme moi
01:15:07oui
01:15:08il faut aller à Maul
01:15:09mais alors
01:15:10on ne prend pas le Boeing
01:15:11pour aller
01:15:12on ne prend pas la 380
01:15:13quel est l'aéroport ?
01:15:14vous prenez le train
01:15:15à Montparnasse
01:15:16vous prenez le train
01:15:17à Montparnasse
01:15:18vous vous asseyez
01:15:19avec un livre
01:15:20par exemple
01:15:21tu veux se relever
01:15:22voilà
01:15:23la bête de Rosette
01:15:24et quand vous regardez
01:15:25ah Maul
01:15:26et vous descendez
01:15:27et deux pas
01:15:28hop
01:15:29vous êtes au restaurant
01:15:30bon
01:15:31pas compliqué
01:15:32bon
01:15:33alors on viendra au revoir
01:15:34pour goûter
01:15:35ça veut dire
01:15:36que c'est un au revoir
01:15:37là maintenant
01:15:38ça y est on se quitte là
01:15:39mais au revoir
01:15:40vous savez ce que ça veut dire
01:15:41au revoir
01:15:42vous croyez que vous êtes quitte
01:15:43vous croyez que vous avez tout dit
01:15:44vous croyez qu'il ne reste pas
01:15:45des choses à faire
01:15:46vous croyez qu'on ne fera pas
01:15:47un jour un autre épisode
01:15:48je ne sais pas
01:15:49oh là là
01:15:50je vais vous faire la cour
01:15:51pour que vous acceptiez
01:15:52de revenir
01:15:53en attendant
01:15:54je prends beaucoup de plaisir
01:15:55à discuter avec vous
01:15:56c'est vraiment un plaisir
01:15:57d'être avec vous
01:15:58c'est vraiment un plaisir
01:15:59d'être avec vous
01:16:00c'est vraiment un plaisir
01:16:01d'être avec vous
01:16:02c'est vraiment un plaisir
01:16:03d'être avec vous
01:16:04c'est vraiment un plaisir
01:16:05d'être avec vous
01:16:06c'est vraiment un plaisir
01:16:07d'être avec vous
01:16:08c'est vraiment un plaisir
01:16:09d'être avec vous
01:16:10c'est vraiment un plaisir
01:16:11d'être avec vous
01:16:12c'est vraiment un plaisir
01:16:13d'être avec vous
01:16:14c'est vraiment un plaisir
01:16:15d'être avec vous
01:16:16c'est vraiment un plaisir
01:16:17d'être avec vous
01:16:18c'est vraiment un plaisir
01:16:19d'être avec vous
01:16:20c'est vraiment un plaisir
01:16:21d'être avec vous
01:16:22c'est vraiment un plaisir
01:16:23d'être avec vous
01:16:24c'est vraiment un plaisir
01:16:25d'être avec vous
01:16:26c'est vraiment un plaisir
01:16:27d'être avec vous
01:16:28c'est vraiment un plaisir
01:16:29d'être avec vous
01:16:30c'est vraiment un plaisir
01:16:31d'être avec vous
01:16:32c'est vraiment un plaisir
01:16:33d'être avec vous
01:16:34c'est vraiment un plaisir
01:16:35d'être avec vous
01:16:36c'est vraiment un plaisir
01:16:37d'être avec vous
01:16:38c'est vraiment un plaisir
01:16:39d'être avec vous
01:16:40c'est vraiment un plaisir
01:16:41d'être avec vous
01:16:42c'est vraiment un plaisir
01:16:43d'être avec vous
01:16:44c'est vraiment un plaisir
01:16:45d'être avec vous
01:16:46c'est vraiment un plaisir
01:16:47d'être avec vous
01:16:48c'est vraiment un plaisir
01:16:49d'être avec vous
01:16:50c'est vraiment un plaisir
01:16:51d'être avec vous
01:16:52c'est vraiment un plaisir
01:16:53d'être avec vous
01:16:54C'est vraiment un plaisir
01:16:55d'être avec vous
01:16:56C'est vraiment un plaisir
01:16:57d'être avec vous
01:16:58C'est vraiment un plaisir
01:16:59d'être avec vous
01:17:00C'est vraiment un plaisir
01:17:01d'être avec vous
01:17:02C'est vraiment un plaisir
01:17:03d'être avec vous
01:17:04C'est vraiment un plaisir
01:17:05d'être avec vous
01:17:06C'est vraiment un plaisir
01:17:07d'être avec vous
01:17:08C'est vraiment un plaisir
01:17:09d'être avec vous
01:17:10C'est vraiment un plaisir
01:17:11d'être avec vous
01:17:12C'est vraiment un plaisir
01:17:13d'être avec vous
01:17:14C'est vraiment un plaisir
01:17:15d'être avec vous
01:17:16C'est vraiment un plaisir
01:17:17d'être avec vous
01:17:18C'est vraiment un plaisir
01:17:19d'être avec vous
01:17:20C'est vraiment un plaisir
01:17:21d'être avec vous
01:17:22C'est vraiment un plaisir
01:17:23parce que je vais être Agréable
01:17:24pour recevoir mes clients
01:17:25Je vais les voir
01:17:26Ils sont contents
01:17:28Ils sont heureux
01:17:29quand ils voient le robin babel
01:17:30Et bien c'est ça
01:17:31qui me rend plus de joie
01:17:32Et en plus mon mari
01:17:33m'accompagne
01:17:34On va dans la même direction
01:17:35C'est formidable
01:17:36Je remercie le Bon Dieu
01:17:37de m'avoir donné
01:17:38une petite vie comme ça
01:17:39Vous êtes catholique
01:17:40Très catholique
01:17:41et foncièrement croyante
01:17:42Et ça je vous ai administré
01:17:43j'ai pu tous les jours
01:17:44Et vous savez
01:17:45j'ai étudier la Bible
01:17:46pendant 5 ans
01:17:47Et vous savez, j'ai étudié la Bible pendant cinq ans.
01:17:50Pendant cinq ans, j'ai étudié toute la Bible.
01:17:54C'est un autre secret ça !
01:17:55Toute la Bible, je ne parle pas beaucoup.
01:17:57Je suis très spirituelle, je crois en Dieu et je pense que le bon Dieu me le rend bien.
01:18:02Quand j'ai quelque chose qui ne va pas, je prie. Je prie tout le temps.
01:18:05Partout où je suis, je prie. Je suis quelqu'un de...
01:18:07Vous êtes en communication.
01:18:08Oui, je pense. Je suis tout le temps...
01:18:10Avec les étages supérieurs.
01:18:11Tout le temps. Et je suis quelqu'un d'intuitif.
01:18:14Ah ça oui !
01:18:15Je ressens les choses.
01:18:17Pas plus tard que hier, j'ai eu une expérience.
01:18:19J'ai dit à mon mari, il faut que je fasse ça.
01:18:21Il m'a dit mais non, tu vas perdre une heure et demie.
01:18:23J'ai dit non, il faut que je le fasse.
01:18:25Et je me suis écoutée, je suis arrivée, c'était le bonheur.
01:18:27Donc, j'ai toujours été guidée et je suis quelqu'un de foncièrement croyante.
01:18:32J'ai participé à une émission catholique.
01:18:35Cette émission-là a eu beaucoup de succès parce que là, je me suis sentie en lumière dans cette émission.
01:18:40Très belle émission.
01:18:41Et c'est mon côté spirituel dont je ne parle jamais.
01:18:44C'est une primeur. Je ne parle jamais de ça à la télévision.
01:18:46Je m'en doutais, mais je m'en doutais.
01:18:48Les gens ne savent pas.
01:18:49Je m'en doutais.
01:18:50Ma vie privée, je me la garde soigneusement.
01:18:52Les vrais chrétiens, ils n'en parlent pas.
01:18:54Non, non. Et ma vie privée, je la cache, je la protège.
01:18:57Je suis quelqu'un de cachotier.
01:18:59Même chez moi, quand il y a un rideau qui est ouvert, je n'aime pas qu'on voit.
01:19:01Chez moi, je suis très personnelle.
01:19:03Et la prière, c'est dans le secret de votre chambre.
01:19:05Et la prière, c'est dans le secret, oui, oui, tout à fait.
01:19:07Et ma Bible est toujours sur ma table de nuit.
01:19:09Il y a malin un secret.
01:19:11Et ça, c'est un petit secret exclusif pour TV Liberté.
01:19:16Eloquent à faire.
01:19:18Vous savez, vous êtes exemplaire comme cuisinière, tout le monde le sait.
01:19:24Pour moi, exemplaire en politique,
01:19:26parce que vous faites avec Éric Sotis,
01:19:28que j'ai tenté de faire en vain il y a 15 ans.
01:19:30Éric Sotis, c'est un homme politique de pouvoir.
01:19:32Mais vous êtes exemplaire encore sur un autre terrain,
01:19:34sur le terrain de la communication,
01:19:36c'est-à-dire de l'affection pour les autres.
01:19:38Mais vous êtes exemplaire avant tout, pour moi,
01:19:40sur un terrain capital qui manque à nos contemporains,
01:19:43qui est celui de la morale.
01:19:45Ça, on ne sait plus ce que c'est.
01:19:47Si on reprend ce chapitre, on l'a pour demain matin.
01:19:50Vous êtes un exemple de morale.
01:19:52Merci, merci.
01:19:54Et j'espère que nous poursuivrons nos conversations.
01:19:56Je pense qu'on ne peut pas vivre sans.
01:19:58Et il faut être aussi très spirituel,
01:20:00pour avoir une vie lumineuse.
01:20:03Répétons ça à nos contemporains.
01:20:05Cher Babette de Rosières,
01:20:07merci encore pour votre chaleur,
01:20:09pour tout ce que vous nous avez dit.
01:20:11Merci par avance pour tout ce que vous nous direz de nouveau.
01:20:14Merci pour TVL.
01:20:15Ah bon, ça y est, je suis déjà invitée.
01:20:17Ah ça, vous êtes réinvitée.
01:20:19Il y aura d'autres conversations.
01:20:21Merci beaucoup pour celle-ci.
01:20:23Merci beaucoup de m'avoir reçue.
01:20:24Bonne soirée, bon retour.
01:20:25Merci à l'équipe, au cadreur qui est mignon comme tout.
01:20:27Je l'ai vu le cadreur.
01:20:28Il n'est pas si mal.
01:20:30Écoutez, nous veillons à tous.
01:20:32À TVL.
01:20:34Et puis je remercie aussi Valentin.
01:20:37Et je remercie aussi Valentin,
01:20:39parce que si ce n'était pas Valentin,
01:20:40je ne serais pas ici avec vous.
01:20:42Il faut remercier les jeunes gens.
01:20:44Je remercie toujours.
01:20:45Il faut savoir remercier.
01:20:46Il y a des gens qui ne savent plus remercier.
01:20:48Et remercier le ciel pour tant de bonnes choses.
01:20:50Toujours.
01:20:51Vous êtes royaume aussi ?
01:20:53Ah oui, de plus en plus.
01:20:55Avec l'âge, vous savez.
01:20:57Ah non, ce n'est pas une question d'âge.
01:20:59Je le suis.
01:21:00Chaque année davantage que la nuit précédente.
01:21:02Moi, j'étais enfant de chœur.
01:21:04Je chantais à l'église.
01:21:05Ben oui, mais je vous ai dit que je ne vous ai pas raconté.
01:21:07Je ne raconte pas ma vie.
01:21:08Je chantais à l'église.
01:21:09J'allais le matin très tôt à 6 heures avec ma grand-mère.
01:21:12L'après-midi au vepre.
01:21:13Et le soir, j'allais à l'office du soir.
01:21:16Tous les jours.
01:21:17À 6 heures du matin.
01:21:18Ah ben oui.
01:21:19Et j'étais enfant de chœur.
01:21:20Je chantais.
01:21:21Je connais toutes les chansons religieuses.
01:21:23Eh ben oui, mais déjà que c'est un point de ma vie
01:21:25que les gens ne connaissent pas.
01:21:26Et que vous avez le privilège de savoir aujourd'hui.
01:21:29Et sur ça, je vais vous quitter aussi.
01:21:30Je vous dis au revoir.
01:21:31Je vais retourner à ma cuisine.
01:21:33Je vous quitte à regret.
01:21:34Mais votre cuisine et vos chers clients
01:21:37qui vous aiment autant que vous les aimez.
01:21:39Je m'attends.
01:21:40Et ça se passe à Môle, à la case de Babette.
01:21:42Et c'est toujours là.
01:21:44On est toujours là du mercredi au dimanche.
01:21:47Alors, Hélas, il faut que nous nous quittions.
01:21:49Mais ce n'est qu'un au revoir.
01:21:51Ce n'est qu'un au revoir.
01:21:55Merci beaucoup.
01:21:56Merci.