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00:0011h-13h, Pascal Praud sur Europe 1.
00:04Donc des fouilles inopinées de sacs à l'entrée des établissements scolaires vont être mis en place à partir du printemps.
00:10Honnêtement, lorsque j'ai appris ça, j'ai trouvé que c'était plutôt intéressant et que ça allait plutôt dans le bon sens.
00:16Donc on va voir ce que Rudi Mana, porte-parole du syndicat de police Allianz nous dit.
00:20Mais écoutons Elisabeth Borne qui était ce matin sur BFM.
00:24J'en ai parlé aussi avec le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
00:28Je souhaite qu'on puisse, avec le préfet, le procureur, le représentant de l'éducation nationale,
00:34pouvoir organiser régulièrement des fouilles de sacs à l'entrée des établissements.
00:40Donc je pense qu'il faut vraiment qu'on se mobilise et qu'à partir du printemps...
00:44Des fouilles de sacs ? Dès le printemps ?
00:46Oui, avec les forces de l'ordre, puisque ça ne rentre pas dans les prérogatives des personnels de l'éducation,
00:51qu'on puisse fouiller des sacs régulièrement dans différents établissements.
00:55Ça veut dire qu'il peut y avoir des contrôles aléatoires...
00:58Inopinés ?
00:59Inopinés, pour aller vérifier le contenu des sacs, et qu'on le fasse de façon régulière à partir du printemps.
01:08Rudi Mana est avec nous, il est porte-parole du syndicat de police Allianz. Bonjour Rudi.
01:13Bonjour Pascal Fraud.
01:14J'avais dit il y a quelques semaines, qu'on dit ça parfois, comme cela, sans connaître toutes les procédures qui peuvent être mises en place.
01:22J'avais dit, écoutez, on va dans un établissement, dans un collège, dans un lycée, à 10h, et puis on met tout le monde dans la cour,
01:29et puis on met 300 policiers qui sont là, et puis on fouille tout le monde, et on fouille de manière inopinée,
01:34et puis un jour on le fait à Bordeaux, un autre jour à Marseille, pourquoi pas, etc.
01:37Bon, je trouvais que c'était une bonne idée, que ça pouvait faire peser sur tous les collèges, tous les lycées,
01:42une sorte de dissuasion, et que les gens se disaient peut-être, attention si demain je suis fouillé.
01:47Que pensez-vous de cette mesure proposée par Madame Born ?
01:51Écoutez, je ne vais pas vous dire que c'est une mauvaise idée, parce que pour le coup, ce n'est pas du tout une mauvaise idée.
01:55Le problème, c'est qu'on ne pourra pas le faire dans beaucoup d'établissements,
01:59parce que vous imaginez le nombre d'établissements à risque et compliqués qu'il y a en région parisienne, en région marseillaise,
02:05ou en région lyonnaise, par exemple, puisqu'on a cité ces trois exemples.
02:08Donc ça va être compliqué de trouver tous les effectifs policiers pour faire ça une matinée, parce qu'on a bien d'autres choses à faire.
02:14Donc je pense que faire des contrôles de manière inopinée, occasionnellement, pour faire voir que la police est là,
02:20pour faire voir que la police aussi travaille en partenariat avec l'éducation nationale,
02:24parce que pendant longtemps ça n'a pas été le cas, je trouve que c'est déjà très bien.
02:27Mais si on trouve un couteau sur plusieurs d'entre eux, moi ce qui m'intéresse c'est de savoir quelle va être la sanction derrière.
02:34Parce que si on trouve un couteau sur un individu qui rentre déjà dans un collège ou un lycée avec un couteau,
02:39c'est complètement dingue déjà de rentrer avec un couteau.
02:41Et que derrière il appelle un conseiller de discipline et on lui dit tu vas avoir trois jours avec sursis,
02:46parce que tu comprends on ne veut pas être trop dur avec toi, et que judiciairement parlant il n'y a rien,
02:51il n'y a aucun intérêt de faire ça.
02:53C'est bien ça la difficulté, c'est qu'il va falloir qu'il y ait une sanction derrière,
02:56parce que si on fait ces contrôles, qu'on découvre des armes blanches qui sont totalement intolérables,
03:01il faut se dire les choses, dans les collèges ou les lycées,
03:03et que derrière il n'y a aucune sanction qui soit prononcée,
03:06ça sera comme on peut le faire occasionnellement, même de temps en temps, des coups d'épée dans l'eau,
03:10et ça ne servira pas à grand chose, si ce n'est à faire des opérations de communication
03:14où la police vient là pour contrôler des collégiens et des lycéens.
03:19On peut imaginer que si en amont on veut enlever ces couteaux,
03:25on peut imaginer qu'en aval il y aura des sanctions, autrement ça n'a pas de sens.
03:31Mais techniquement si j'ose dire, une opération comme celle-là,
03:37ça nécessite sans doute beaucoup de policiers, j'imagine,
03:41parce que déjà quand quelqu'un est pris avec un couteau,
03:44le policier forcément qu'est-ce qu'il fait ? Il arrête ses fouilles, par définition.
03:49Il faut qu'il fasse le constat, j'imagine.
03:52Donc on ne peut pas faire ça avec deux ou trois policiers,
03:57c'est quand même des opérations qui demandent une préparation
04:02et une mobilisation de beaucoup d'effectifs de police, j'imagine.
04:05Tout à fait, si vous voulez le faire dans un collège ou un lycée
04:08où il peut y avoir de 900 à 1000 élèves,
04:10il y a des collèges et des lycées où il y a entre 900 et 1000 élèves.
04:12Si vous arrivez à trois policiers, vous allez contrôler le premier à 8h du matin,
04:16le second ne va jamais aller en cours de la journée,
04:18parce que le temps que vous les contrôliez tous, il va aller en cours à 17h.
04:21Et entre-temps, ils auront bien le temps de se débarrasser des armes blanches
04:24qu'ils ont sur eux, si éventuellement c'est le cas.
04:26Donc non, il faut faire une vraie opération avec un certain nombre de policiers,
04:30à mon avis plusieurs dizaines, pour cadrer tout ça,
04:33le faire le plus proprement possible,
04:35parce qu'il peut y avoir aussi des rébellions parfois de la part de certains élèves,
04:40le faire le plus proprement possible,
04:42et les contrôler le plus rapidement possible aussi,
04:45pour éviter que des tensions montent.
04:47Donc effectivement, il faut mobiliser énormément de policiers
04:50pour faire ce genre de contrôle,
04:52si on doit contrôler la totalité du lycée ou du collège.
04:54Parce qu'il y a aussi la possibilité de se dire,
04:56on envoie des équipages de police à l'entrée du collège et du lycée
04:59occasionnellement le matin ou en fin d'après-midi,
05:01on montre que les policiers sont là,
05:03on contrôle au hasard, parce qu'il peut se dire les choses,
05:06on sera obligé de le faire au hasard,
05:07des individus pour voir s'ils ont des couteaux dans leur sac,
05:11et ça serait vraiment de manière inopinée,
05:13mais on ne pourrait faire qu'une toute petite partie de la totalité des élèves.
05:17On pourrait imaginer aussi dans tous les collèges,
05:19mais ça demande tellement d'investissement
05:21de ce qu'on a parfois dans les aéroports,
05:24c'est-à-dire que lorsqu'on passe ces bagages
05:30sous un détecteur ou même sous un scatère,
05:33je dis ça, mais je sais bien que c'est absolument impossible,
05:36je ne sais combien de collèges et de lycées en France,
05:39et d'écoles en France, ça me paraît absolument impossible.
05:41Bon bah écoutez, je vois que vous accueillez cela
05:44quand même de manière favorable,
05:46bien sûr, après il y a le sujet que vous avez posé,
05:51c'est-à-dire quelles sanctions,
05:53et puis il y a l'infrastructure, la mise en place,
05:56le dispositif, c'est sans doute pas simple.
05:59Merci Rudy.
06:00Mana, vous êtes sur le terrain toujours du côté de Marseille ?
06:03Oui, toujours à Marseille, un bon petit week-end à Marseille.
06:06Bon, les choses, vous trouvez que des choses en ce moment,
06:09est-ce que vous trouvez que...
06:11J'ai vu qu'il y avait des statistiques
06:13qui disaient qu'il y avait peut-être moins de criminalités,
06:15moins de délinquances, est-ce que vous constatez ça
06:17sur le terrain quand même ?
06:18Est-ce qu'il y a des éléments qui sont positifs
06:21dans votre activité ?
06:22Alors oui, il y a des éléments, en tout cas pour la ville de Marseille,
06:25il y a des éléments positifs,
06:26on a beaucoup moins de règlements de comptes,
06:28ils ont été divisés par deux en 2024,
06:31et c'est vrai que cette année,
06:32on n'en a eu qu'un,
06:33règlement de comptes sur Marseille.
06:35Bon, il y a toujours quand même un certain nombre
06:37du point de vente de trafic de stups,
06:39il ne faut pas se voiler la face,
06:41on en a plus de 85 encore présents sur Marseille,
06:44ce qui est assez gigantesque,
06:45on en avait 130 il y a encore trois ans,
06:47donc il y a des points positifs, bien évidemment,
06:49bon après on ne va pas se cacher,
06:50il y a quand même une véritable délinquance dans toute la ville,
06:52c'est quand même extrêmement compliqué,
06:54on ne va pas dire que Marseille
06:55c'est devenu la ville la plus magnifique de France
06:57en termes de sécurité,
06:58mais c'est quand même la ville la plus magnifique de France
07:00en termes de tourisme.
07:02Bon bah écoutez, merci Rudy Manin,
07:04merci d'être amoureux de votre ville,
07:06et c'est vrai que Marseille est une ville
07:08de ce point de vue là,
07:09qui ne ressemble à aucune autre.
07:12Il est 11h39, on va marquer une pause,
07:15et nous allons revenir,
07:17et nous parlerons d'un autre sujet,
07:19ce qui est un peu la base de notre émission bien sûr,
07:22et nous parlerons pourquoi pas d'Emmanuel Macron,
07:24le président qui est sur YouTube,
07:27et sur TikTok.
07:29A tout de suite.