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00:00sur Europe 9h30 11h avec Thomas Hill et avec votre invité ce matin Thomas. Je reçois ce matin Justine Risse, la directrice générale de
00:06Youtube France. Youtube qui fête, on l'a dit, ses 20 ans cette année, forte de ses quelques 2 milliards
00:12d'utilisateurs dans le monde. En France on en est à combien ? 42 millions. 42 millions de français qui utilisent Youtube.
00:1942 millions de personnes de plus de 15 ans. Oui c'est ça. Voilà.
00:22Donc ça en fait encore quelques autres de plus.
00:24Et alors vous avez même été jusqu'à dire que Youtube était la première chaîne de télé en France,
00:28ce qui n'a pas vraiment plu aux vraies chaînes parce que vous n'avez pas les mêmes obligations légales qu'eux et puis vous
00:34n'investissez pas directement dans une grille de programmes. Donc c'est vrai, c'est difficilement comparable à une chaîne de télé.
00:40En fait,
00:41Youtube,
00:42comme vous venez de dire, vient de fêter ses 20 ans.
00:45Aujourd'hui c'est devenu la plus grande scène du monde pour tous les publics, pour toutes les créations, on trouve tous les formats et puis
00:52pour tous les usages.
00:53Et la télévision, dans le sens appareil,
00:57c'est devenu aujourd'hui un canal de consommation de Youtube très important. C'est le premier canal
01:04de consommation de Youtube aux Etats-Unis, c'est le deuxième en France.
01:08Et donc ce que j'ai voulu dire... Deuxième derrière le smartphone. Derrière le téléphone, exactement. Plus que l'ordinateur, on regarde plus Youtube sur la télé.
01:15Plus que les tablettes. Donc ce que j'ai voulu dire c'est qu'en fait aujourd'hui
01:19Youtube est devenu, on pourrait dire, un grand du petit écran. Et on voit
01:26la consommation de Youtube depuis la télévision comme un usage qui devient prédominant, très installé.
01:33Et ce qui est très intéressant, c'est que s'accompagne
01:37dans ce nouvel usage
01:39le succès de formats de contenus longs, voire très longs.
01:44On remarque que plus de la moitié du temps passé sur la consommation de Youtube depuis les télévisions
01:50sont pour des contenus qui font plus de 20 minutes.
01:53Donc c'est vraiment... On rentre dans des concepts, finalement, de formats, de contenus, presque d'émissions
02:03très engageantes et très longues.
02:04Ça veut dire que vous pensez que le téléviseur est l'avenir de Youtube ?
02:07En tout cas,
02:10l'appareil de télévision est vraiment
02:13un canal de consommation qui n'existait pas en 2016 et qui aujourd'hui a un essor de plus en plus grand.
02:18Et donc c'est dans ce sens-là que, en fait, la formule a été un petit peu raccourcie.
02:26Mais vous revendiquez quand même le titre de première plateforme pour les 15-49 ans.
02:31Bien sûr.
02:32Devant qui, du coup, quand vous dites plateforme ? C'est devant Dailymotion, c'est devant Netflix ?
02:36Devant toutes les chaînes de télévision linéaires.
02:40Donc là, on parle vraiment d'un flux en direct, la télé en direct.
02:44Quand on regarde sur la tranche d'âge des 15-49 ans,
02:47Youtube est en effet la première destination vidéo.
02:51Donc devant TF1, France 2 ?
02:53Absolument. Ce sont des chiffres médiamétriques.
02:55Mais du coup...
02:56Comment c'est mesuré par sondage ?
02:57Alors voilà, c'est mesuré par la méthodologie médiamétrie.
03:01Point très important qu'il faut bien comprendre.
03:03On est depuis sept ans maintenant mesurés par médiamétrie.
03:07Ça a été toujours un souhait de notre part.
03:09Un souhait de transparence et de mesure par un tiers complètement référent en France.
03:14Sauf que cette mesure, jusqu'à présent, elle ne compte que les trois écrans mobiles, tablettes et ordinateurs.
03:22Le travail que nous avons fait avec médiamétrie, avec les chaînes de télévision,
03:27avec les plateformes Amazon, Disney, Netflix, etc.
03:32C'est travailler à ce qui s'appelle la mesure totale vidéo,
03:36qui va mesurer les quatre écrans.
03:38Les trois que j'ai cités ?
03:39Téléphone, ordinateur, tablette et les téléviseurs.
03:44Et cette mesure totale vidéo, quatre écrans,
03:48va être lancée par médiamétrie, deuxième partie de cette année.
03:52Et donc là ça va être très intéressant,
03:54parce qu'on va pouvoir enfin avoir une référence unique,
03:58complètement uniformisée, sur toutes les destinations vidéos.
04:02Donc mon vrai propos, c'était de dire,
04:06YouTube aujourd'hui est la première destination vidéo en France,
04:11quand on parle d'usage sur certaines tranches d'âge.
04:14Pour les 15-49.
04:15Mais bien sûr, et ça c'est aussi un point très important,
04:18on parle beaucoup des youtubeurs qui sont cette nouvelle génération de création,
04:23mais on travaille énormément avec tous les médias traditionnels.
04:27Qui viennent même mettre des extraits de leurs émissions notamment.
04:30TF1, France Télévisions, Arte, pour ne citer que quelques exemples,
04:35La Maison Europe 1, qui va bientôt atteindre ses 2 millions d'abonnés sur YouTube,
04:40ont bien compris la puissance que pouvait leur apporter la plateforme,
04:44de complémentarité d'audience.
04:46Mais c'est un canal de diffusion, vous n'êtes pas vous-même producteur d'émissions,
04:49comme peut l'être une chaîne de télé.
04:51Absolument, ce sont des modèles différents.
04:53Vous ne financez jamais aucun programme.
04:55Exactement, par contre, notre modèle est basé sur un principe de partage de recettes.
05:00On partage plus de la moitié de notre chiffre d'affaires publicitaire aux détenteurs des chaînes.
05:06Pourquoi seulement la moitié ?
05:08Parce que l'autre moitié, elle est quand même faite pour financer toute cette infrastructure vidéo,
05:13qui est très lourde, qui est très complexe,
05:16qui permet de protéger contre la lutte contre le piratage,
05:20qui permet de rémunérer le droit d'auteur,
05:22qui permet de modérer tous les contenus qui n'ont pas lieu d'être sur la plateforme.
05:27En fait, beaucoup de producteurs, d'ailleurs,
05:31et encore une fois, d'acteurs des médias plus traditionnels,
05:35ont saisi cette opportunité.
05:37Je pense par exemple à une entité qui s'appelle maintenant TF1 Studio New N,
05:40qui a mis toutes ses productions d'archives, plus belle la vie, sur Youtube.
05:46Qui, fort de la remise en lumière de tout ce catalogue,
05:52a pu y compris développer des formats originaux.
05:55Je pense à Safe Zone, avec Faustine Bollard,
05:58qui est un format complètement original Youtube.
06:00On voit des animateurs télé qui viennent maintenant sur Youtube,
06:02ça a été l'élise Lucet de Claire Chazal aussi récemment.
06:06Et alors là, c'est formidable, parce qu'elles se font chaperonner, si je puis dire,
06:09par des créateurs, comme Squeezie ou comme Gaspard G, par exemple.
06:14Vous disiez que 50% de vos recettes publicitaires allaient à ces créateurs de contenu,
06:18comme Squeezie, qui propose des émissions qu'il produit lui-même.
06:21Est-ce que vous avez un droit de regard, vous, en tant que Youtube,
06:24sur ces émissions qui sont hébergées par vous ?
06:26A priori, aucun.
06:28A posteriori, bien sûr, il faut que tous ces contenus qui sont sur la plateforme
06:32respectent nos règles d'usage.
06:34Donc on a des règles de communauté qui sont publiques, qui sont les mêmes pour tout le monde.
06:38Vous pouvez refuser des vidéos ?
06:39On peut pas refuser des vidéos, mais bloquer des vidéos,
06:43si elles enfreignent nos règles d'usage.
06:45On publie chaque trimestre un rapport de transparence
06:49qui vous donne, avec une granularité très poussée,
06:53combien de vidéos nous avons retirées.
06:55Par exemple, deuxième trimestre 2024, plus de 8,5 millions de vidéos.
06:5994% de ces vidéos qui enfreignent nos règles d'usage
07:03sont faites de manière automatique.
07:06C'est-à-dire, c'est vraiment cette infrastructure basée sur l'intelligence artificielle
07:10qui neutralise 94% des mauvais acteurs.
07:14Parce qu'avant de bosser chez Youtube, Justine Rist,
07:16vous avez travaillé au lancement de Twitter en France.
07:19Absolument.
07:20Twitter qui est devenu X et qui a beaucoup changé ces dernières années
07:24sous l'impulsion d'Elon Musk, qui a pris le parti, lui,
07:26de laisser à peu près tout dire sur sa plateforme.
07:29Vous êtes pas dans cette idée-là, vous, chez Youtube ?
07:32Vous modérez encore les propos, les contenus ?
07:36C'est un principe fondamental et un engagement fondamental que nous avons.
07:41C'est tout ce sujet de protéger les utilisateurs
07:44tout en maintenant, bien sûr, la liberté d'expression.
07:47Donc, ça commence par des règles de communauté.
07:49Ensuite, une infrastructure qui permet de neutraliser les mauvais contenus.
07:55Je dirais à la source, plus de 80% de ces contenus qui sont retirés
07:59le sont avant que les vidéos aient fait 10 vues.
08:02Et ensuite, vous allez me dire, mais qu'est-ce des 6% ?
08:04Eh bien, on a des équipes de modérateurs qui sont dans le fuseau rare,
08:08qui parlent la langue parce que, je donne un exemple,
08:11une vidéo qui va montrer un chien enlacé autour d'un arbre.
08:14Si c'est la WWF qui a fait cette vidéo, ça n'est pas du tout la même portée
08:18que si c'est un Q-dame qui, vraiment, là, c'est de la torture animale.
08:22Là, ça demande un regard humain.
08:23Bien sûr.
08:24On a tout un réseau de signaleurs de confiance qui sont des associations
08:28qui ont un chemin de signalement prioritaire.
08:30En France, c'est par exemple la Lycra, c'est par exemple e-Enfance.
08:33Et donc, c'est tout cet arsenal de protection des utilisateurs
08:38qui permet de maintenir un bon écosystème
08:41et qui fait que, depuis 20 ans, on assure cette responsabilité.
08:44Autre question que je me pose sur YouTube,
08:46parce que YouTube fait partie du géant Google.
08:48Est-ce que les recherches que je peux faire sur Google sont utilisées
08:52pour mettre en avant sur YouTube des vidéos
08:54qui sont susceptibles de m'intéresser davantage ?
08:57Alors, YouTube est le deuxième moteur de recherche dans le monde après Google.
09:03Et tout ça fonctionne ensemble, non ?
09:06Si vous êtes logué, c'est-à-dire si vous êtes rentré avec votre compte,
09:11vous pouvez avoir des liens entre les deux
09:14et puis des vidéos qui vous intéressent, qui sont suggérées.
09:16Donc, même ce que je raconte dans mes mails, par exemple, ça peut servir ?
09:20Là, c'est différent.
09:21Là, je parle juste des moteurs de recherche.
09:23Juste le moteur de recherche Google.
09:24Ça, les recherches peuvent être utilisées également ?
09:26On peut avoir, parce que quand vous avez votre parcours de navigation,
09:30vous pouvez avoir des centres d'intérêt qui sont similaires.
09:33Dès qu'on veut regarder un clip, on se dirige sur YouTube.
09:35On a l'impression que tous les clips du monde entier sont hébergés sur YouTube.
09:39Est-ce que vous reversez, vous, de l'argent aux artistes ?
09:42Le modèle est exactement le même.
09:44Et je vais un cran plus loin, plus de 50%.
09:47Je vais même un cran plus loin.
09:49Nous travaillons avec toutes les sociétés de gestion collective,
09:52en France, c'est ce qui s'appelle la SACEM,
09:55pour rémunérer le droit d'auteur sur ses contenus musicaux,
10:01en plus du partage de plus de la moitié de nos recettes aux clips
10:06ou aux contenus musicaux qui sont sur la plateforme.
10:08Et donc, quand on trouve toute cette librairie musicale sur la plateforme,
10:12ce sont vraiment les majors, ce sont les artistes, ce sont les labels.
10:16On a un champion français qui s'appelle Believe,
10:18qui est très établi, très déployé sur YouTube.
10:21Vous me faites parler Twitter, sur YouTube.
10:24Et c'est un modèle économique qui est pérenne.
10:26En fait, ce modèle économique de partage de plus de la moitié de notre chiffre d'affaires,
10:32c'est ce qui a fait que YouTube est à la genèse de cette fameuse créateur-économie.
10:37C'est ce qui a fait que, depuis 20 ans,
10:39des créateurs qui étaient au départ totalement autodidactes dans leur chambre,
10:44sont aujourd'hui des entrepreneurs.
10:46C'est ce qui a fait qu'un Hugo Décrypte est aujourd'hui dans le voyage présidentiel,
10:51mais surtout a son accréditation presse et voyage avec le président Macron
10:55et pose une question à Trump.
10:57Je vous invite à regarder d'ailleurs cette séquence qui est assez passionnante.
11:00Allez, restez avec nous Justine Rist pour suivre l'actu des médias dans un instant.