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00:00PUNCHLINE, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:0818h35 de retour dans PUNCHLINE sur CNews et sur Europe 1, Jordane Bardella est notre invité ce soir, bonsoir.
00:16Bonsoir.
00:17Du fond du Rassemblement National, merci beaucoup d'avoir réservé votre parole pour nos antennes, les Français sont inquiets, M. Bardella.
00:22Ils ont été très nombreux à regarder hier soir l'intervention du Président de la République à la télévision, 15 millions de Français,
00:29avec un discours sombre et alarmiste, il a évoqué la menace russe, on va le voir avec vous, la réponse européenne en matière de défense,
00:35il y a un Conseil Européen en ce moment même à Bruxelles, mais il a surtout demandé l'engagement de la patrie française.
00:40La patrie a besoin de vous et de votre engagement. Est-ce que la France est entrée en guerre, Jordane Bardella ?
00:48Je pense qu'il faut être extrêmement prudent avec les termes qu'on utilise, surtout quand on est le Président de la République,
00:56le chef des armées d'une nation qui compte en Europe et dans le monde, elle a une voix singulière, nous avons l'arme nucléaire,
01:04et je pense que ça doit nous faire peser nos mots. Est-ce que la Russie, depuis trois ans et à l'évidence plusieurs années,
01:12constitue une menace pour la sécurité de l'Europe et les intérêts et désintérêts français ?
01:18A l'évidence, la réponse est oui. Est-ce qu'il faut donner le sentiment d'une réaction excessive et inquiéter les Français
01:29en leur expliquant que potentiellement, ils vont se retrouver eux-mêmes en situation de faire la guerre avec une autre puissance nucléaire ?
01:35Je pense que c'est un petit peu dangereux et un petit peu excessif.
01:37Emmanuel Macron est excessif ?
01:39Je crois que le rôle du Président de la République est d'apparaître comme un facteur de stabilité, comme un facteur d'ordre,
01:45et non pas comme un pôle d'instabilité. Les Français sont extrêmement inquiets parce que nous nous dirigeons vers un monde de plus en plus incertain
01:52et que depuis sept jours, à peine, le monde est sans dessus-dessous. Nous avons à l'ouest une puissance américaine.
02:00Trump vient d'être élu président des États-Unis sur la promesse de recentrer l'Amérique, non plus comme parrain de l'Occident,
02:07mais sur la défense de ses propres intérêts. Et à l'est, un État allié, l'Ukraine, qui subit une sale guerre depuis trois ans
02:13et qui doit maintenant trouver les conditions non seulement de la paix, mais aussi de sa sécurité.
02:18Et au milieu, l'Europe doit se recentrer aussi elle-même sur ses intérêts, sur sa sécurité, évidemment, sur la souveraineté de la France,
02:26dans ses moyens d'action, dans sa diplomatie et dans ses moyens de défense.
02:28Jean-Denis Bardella, vous êtes d'accord avec Emmanuel Macron, au fond ?
02:31Quand il dit qu'il faut réarmer la France, réarmer l'Europe et imposer une paix durable en Ukraine, vous êtes sur la même ligne ?
02:38Mais je pense qu'Emmanuel Macron est rattrapé par l'histoire et qu'il a nié pendant de très nombreuses années la réalité de ce nouveau monde
02:47qui apparaît aujourd'hui sous ses yeux. Quand le général Pierre de Villiers, en 2017, puis dans un livre d'en servir,
02:55s'alarme du fait qu'à force de tailler nos armées à l'os, on perd la souveraineté de la France et on perd notre capacité de défense,
03:04il a été limogé pour cela. On voit les nations réapparaître sur la scène mondiale.
03:09On voit partout, dans toutes les démocraties occidentales, les peuples se réveiller et aspirer à replacer l'intérêt des États-nations au centre.
03:17MacArthur résumait les batailles perdues avec deux mots, trop tard.
03:20Et on a le sentiment que le président de la République, non seulement, peut apparaître excessif sur certains points,
03:25au risque d'être anxiogène pour beaucoup de Français, mais en plus...
03:29Mais qu'il est trop tard ?
03:30...aujourd'hui de son impuissance, alors que depuis très longtemps, le monde est en train précisément de reprendre conscience
03:37que si une nation ne défend pas ses intérêts, si elle n'a pas une défense, si elle n'a pas une industrie,
03:43si elle n'a pas une souveraineté alimentaire, si elle n'a pas une souveraineté économique, n'est plus une nation libre.
03:48Et il fait le constat tragique que la France aujourd'hui et l'Europe ne sont plus un pays et une civilisation libre et autonome.
03:55Jordan, je vous présente la parole dans un instant à Louis de Rognel et Gautier Leboit.
03:58Ma question, c'était, la patrie a besoin de vous et de votre engagement.
04:01Est-ce que vous, en tant que patriote, vous êtes sensible à ce que dit le président ?
04:05Est-ce qu'en tant que Français citoyen, vous dites, engageons-nous, faisons des sacrifices, envisageons même une réserve nationale,
04:12pourquoi pas une conscription ? Qu'est-ce que vous proposez, vous ?
04:14Pour faire quoi ? Pour aller faire la guerre avec la Russie ?
04:16Moi, depuis le début de ce conflit, j'ai été extrêmement clair.
04:21Nous soutenons l'Ukraine.
04:22Parce que quand on est patriote et souverainiste dans un pays, on est patriote et souverainiste pour tous les États du monde.
04:28Et on ne pouvait concevoir que l'Ukraine, qui est l'agressée, ne l'oublions jamais dans cette affaire et dans cette sale guerre depuis trois ans,
04:36subisse la violation de ses frontières et la violation de sa souveraineté territoriale par une puissance étrangère qui menace des intérêts français,
04:43en l'occurrence, la Russie.
04:45Je pense que dans ce contexte, dans cette configuration, on doit avoir deux priorités à l'esprit.
04:50La paix et l'indépendance.
04:52La paix pour l'Ukraine.
04:54Un million de victimes blessées et mortes depuis maintenant trois ans.
04:572025 doit être l'année de la négociation, l'année de la paix.
05:00Et depuis trois ans, nous demandons que la France prenne l'initiative d'une conférence internationale pour la paix.
05:04Je crois que la position la plus sage ces dernières heures a été exprimée par Madame Mélanie, la première ministre italienne,
05:09qui a indiqué la nécessité de réunir un sommet précisément pour déterminer les conditions de la paix
05:14qui réunirait à la fois la famille occidentale, c'est-à-dire à la fois les Etats-Unis d'Amérique, les Européens et l'Ukraine.
05:21Et de l'autre, c'est l'indépendance.
05:23Le général de Gaulle disait que l'Europe ne doit exister que par elle-même et pour elle-même.
05:28Et on ne peut pas concevoir aujourd'hui une Europe puissante, une France puissante et une France souveraine
05:35si on continue à dépendre, notamment pour notre défense des Etats-Unis d'Amérique.
05:41Ils font toujours partie de notre famille, les Américains, pour vous ?
05:44Bien sûr, ils font partie de la famille occidentale.
05:46Et ce qui m'a fait le plus de mal dans ces scènes et ces images très violentes qu'on a vues dans le bureau Oval...
05:52Violentes contre Zelensky ?
05:54Bien sûr, c'est que ça participe d'une division du camp occidental.
05:56Je pense que le président ukrainien n'a pas été très adroit dans ses demandes,
06:00et de l'autre, le président américain a été très dur dans sa réponse.
06:03Brutal ?
06:04Bien sûr, brutal sur la forme. Je pense que ça a sauté aux yeux de tout le monde.
06:08Dans la négociation de la paix, il faut faire en sorte que la Russie n'obtienne pas par la paix,
06:11ce qu'elle n'a pas obtenu par la guerre.
06:12Donc, il faut maintenant se mettre autour de la table, il faut maintenant faire cesser les armes,
06:16et que sur le long terme, on travaille aux conditions de notre indépendance.
06:20On formule des propositions extrêmement concrètes.
06:22Il faut que le budget de la défense nationale ne soit pas inférieur à 3% du PIB.
06:27Ça fait très longtemps que le Rassemblement national et Marine Le Pen portent cette proposition.
06:31Il faut qu'elle soit mise en œuvre.
06:32Et deuxièmement, on parle beaucoup de plans de soutien à la défense.
06:35Encore faut-il qu'on achète européen et par définition qu'on achète français.
06:39C'est si la France a un rôle singulier aujourd'hui dans le concert des nations,
06:43c'est pour trois raisons essentielles.
06:45La première, c'est que nous avons un siège au Conseil de sécurité de l'ONU.
06:48La deuxième, c'est que nous avons l'arme nucléaire.
06:51Et la troisième, c'est que nous sommes peut-être avec le Royaume-Uni
06:55la seule puissance européenne à être dotée d'une armée d'exception
06:59avec une base industrielle de défense et de technologie qui est remarquable.
07:04Depuis trois ans, depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine,
07:07l'essentiel des hausses de budget, 80% des hausses de budget
07:10liées à la défense et au soutien à l'Ukraine dans les États membres européens
07:13ont été dépensées pour des entreprises extra-européennes
07:17et en partie pour des entreprises américaines.
07:19Moi, je souhaite qu'il y ait la préférence européenne dans les achats de défense,
07:22la préférence européenne dans les marchés publics.
07:25Et je préfère effectivement que les nations européennes achètent des Rafales
07:27plutôt que des F-35 américains.
07:29C'est du patriotisme et c'est ce que font toutes les grandes puissances
07:32qui réussissent aujourd'hui dans la mondialisation.
07:34Alors Jordan Bardella, ça tombe bien puisque aujourd'hui se réunissent
07:37les 27 chefs d'État et de gouvernement européens à travers un Conseil européen
07:41qui doit entériner un plan de 800 milliards d'euros
07:45pour investir justement dans l'industrie de défense notamment.
07:48Quelle est la position du Rassemblement national sur cette réunion
07:51et sur les mesures qui sont en train d'être prises ?
07:53Mais ce plan, il est extrêmement théorique.
07:57Parce que sur les 800 milliards qui ont été annoncés
08:00par la présidente de la Commission européenne,
08:02d'abord moi j'ai toutes les réticences du monde
08:04à voir la Commission européenne et ma plus vive opposition
08:07s'attaquer désormais au chantier de la défense.
08:10A chaque fois que la Commission européenne touche à quelque chose,
08:12c'est une catastrophe.
08:13Ils ont touché à l'agriculture, c'est une catastrophe.
08:15Nos agriculteurs sont dans les rues.
08:16Ils ont touché à la compétence de santé, ça a été une catastrophe.
08:19Ils ont touché à la compétence économique.
08:21Nous sommes aujourd'hui l'espace économique au monde
08:24où la croissance est la plus faible.
08:25On a fini l'année à 0% de croissance.
08:27Qui doit le faire alors ?
08:28C'est les 3% de croissance.
08:30Le choix des armes, il ne peut être que souverain.
08:33Parce qu'on ne peut pas parler d'Europe de la défense
08:35quand aujourd'hui une grande partie des pays européens
08:38achètent du matériel américain.
08:40Donc sur ces 800 milliards qui ont été annoncés,
08:42c'est très beau sur l'affichage,
08:43on parle de 150 milliards d'euros de prêts aux Etats
08:46et de 650 milliards d'euros d'argent souhaités,
08:49d'argent qui pourrait être mobilisé
08:51par les différents budgets nationaux.
08:52Bon, d'abord, je dois vous rappeler
08:55que le contexte budgétaire français,
08:57il est extrêmement restreint.
08:59Tant qu'on ne fait pas des économies,
09:01tant qu'on n'allège pas la mauvaise dépense publique,
09:03on ne peut pas redonner de la vitamine
09:05à la bonne dépense publique
09:07qui concerne la sécurité, la santé, la défense
09:10et le fonctionnement de nos services publics.
09:12Donc je pense que la compétence de la défense
09:15doit rester dans le giron de l'État.
09:17Moi, j'entends que l'Europe de la défense,
09:19sur le papier, c'est séduisant
09:20parce que les Français ont le sentiment
09:22qu'un peu comme quand j'avais défendu
09:24la double frontière en matière migratoire
09:25aux élections européennes,
09:26on va rajouter une deuxième couche d'armée.
09:28On doit avoir conscience que,
09:29non seulement les stratégies
09:30entre les différents États européens
09:31et les intérêts peuvent diverger,
09:33mais que si nous avions,
09:34au moment où nous nous parlons,
09:35une armée européenne et une défense européenne,
09:37on serait en guerre depuis trois ans
09:38contre la Russie.
09:39Et que, précisément depuis trois ans,
09:41la présidente de la Commission européenne
09:43aurait été en capacité
09:44d'envoyer des soldats français
09:45mourir sur le front ukrainien.
09:47Non seulement je crois que c'est une injure,
09:49pour ne pas dire un parjure
09:50à la souveraineté de la France,
09:51mais que cette vision-là,
09:53fédéraliste de l'Europe,
09:55est rejetée aujourd'hui
09:56par une majorité de peuples,
09:58à commencer par le peuple français.
10:00Gauthier Lebret.
10:01Vous avez commencé à en parler,
10:02Jordan Bardella,
10:03le financement de notre réarmement.
10:04François Bayrou, aujourd'hui,
10:06a plutôt fermé la porte
10:07à des mannes d'économie.
10:09Donc il y a une idée comme ça
10:10qui vient dans le débat public,
10:11alimentée par le ministre
10:13de l'Économie et des Finances,
10:14touchée à l'épargne des Français.
10:16Réorienter cette épargne,
10:17qu'est-ce que vous en pensez ?
10:21D'abord, j'ai aucune confiance
10:22en M. Lombard,
10:23qui est un socialiste.
10:24M. Lecornu dit la même chose.
10:26Pardon, on a un ministre
10:27de l'Économie en France
10:28qui appelait, il y a quelques jours,
10:30les entreprises françaises
10:32à moins produire.
10:33Il avait dit que les entreprises
10:34françaises devront accepter
10:35d'être rentables.
10:36Si on veut répondre
10:37au défi de la puissance,
10:38si on veut répondre
10:39à l'Amérique de notre homme
10:40et répondre à ce défi
10:41de la souveraineté
10:42qui est un peu en creux,
10:43le sujet dans la proposition
10:45que vous avez formulée,
10:46il faut qu'on soit capables
10:48de déverrouiller les contraintes
10:49qui pèsent aujourd'hui
10:50sur la croissance,
10:51de soutenir notre industrie
10:52et de soutenir nos entreprises
10:54par une politique
10:55de simplification,
10:56par le soutien au nucléaire
10:57et la baisse des factures
10:58d'électricité,
10:59par une politique
11:00de patriotisme économique,
11:02etc.
11:03Mais il y a un sujet,
11:06c'est vrai,
11:07dans le pays aujourd'hui,
11:08c'est que la France
11:09est l'un des pays
11:10où l'épargne
11:12est parmi les plus importantes
11:13des économies développées.
11:15Nous avions proposé,
11:16lors des élections législatives,
11:17Marine Le Pen avait porté
11:18cette proposition
11:19pendant la présidentielle,
11:20que l'État mette en place
11:21un fonds souverain.
11:22Il y a beaucoup de pays
11:23dans l'Europe
11:24et de par le monde
11:25qui flèchent l'épargne,
11:26pour les Français
11:27qui le souhaitent,
11:28pour les citoyens
11:29qui le souhaitent,
11:30vers des grands investissements
11:31stratégiques pour la nation.
11:32Et ce fonds souverain,
11:33qui pourrait être
11:34un véhicule d'investissement,
11:35dont le capital serait garanti
11:36par l'État,
11:37de plusieurs centaines
11:38de milliards d'euros
11:39chaque année,
11:40doit permettre,
11:41si nous arrivons demain
11:42à la tête du pays,
11:43de financer
11:44les grands projets
11:45d'intérêt
11:46pour le pays
11:47dans le nucléaire,
11:48dans les infrastructures routières,
11:49dans la diffusion,
11:50etc.
11:51Mais d'abord,
11:52ça dépend des conditions.
11:53Donc les Français vont payer ?
11:54Dans toutes les catégories,
11:55ce sont les Français
11:56qui vont payer ?
11:57La question est un peu piège,
11:58parce que,
11:59quand on dit
12:00les Français payent,
12:01quand on finance
12:02de la défense,
12:03quand on finance la sécurité,
12:04quand on finance la justice,
12:05c'est l'utilisation
12:06de l'impôt.
12:07Et moi,
12:08je déplore que,
12:09non seulement nous avons
12:10l'un des taux
12:11de prélèvement obligatoire
12:12les plus élevés
12:13de toutes les économies développées,
12:14mais que,
12:15parallèlement à ça,
12:16on n'a pas cessé
12:17de diminuer
12:18les dépenses
12:19et l'efficacité
12:20des services publics.
12:21Donc,
12:22encore une fois,
12:23il y a des économies
12:24à faire aujourd'hui
12:25dans la mauvaise dépense
12:26de l'État.
12:27Il faut recentrer
12:28les dépenses de l'État
12:29sur des services publics
12:30qui soient utiles,
12:31la sécurité,
12:32la santé,
12:33la justice,
12:34l'éducation
12:35et, à l'évidence,
12:36la défense.
12:37Donc, encore une fois,
12:38qu'il y ait des investissements
12:39dans le secteur de la défense,
12:40c'est très bien,
12:41mais encore faut-il
12:42que ces investissements
12:43se fassent au profit
12:44de l'industrie française
12:45et de l'industrie européenne.
12:46Il y a combien de pays
12:47aujourd'hui en Europe
12:48qui achètent des avions,
12:49des Rafales français ?
12:50Trois.
12:51Deux.
12:52Dont un qui n'est pas membre
12:53de l'Union européenne,
12:54c'est la Serbie.
12:55La Croatie en achète,
12:56la Grèce en achète,
12:57la Serbie en achète,
12:58mais la Serbie n'est pas
12:59dans l'Union européenne.
13:00Vous regardez la liste
13:01des commandes des autres
13:02pays à destination
13:03des F-35 américains,
13:04l'Europe de la défense
13:05a encore un petit bout
13:06de chemin devant elle.
13:07Jordan Bardella,
13:08on est en direct sur CNews
13:09et sur Europe 1.
13:10Emmanuel Macron aussi
13:11a déclaré qu'il était ouvert
13:12à un débat
13:13sur la force de dissuasion
13:14française,
13:15la force de dissuasion nucléaire,
13:16bien entendu,
13:18ouvrir ce parapluie français
13:19nucléaire à nos voisins
13:20européens.
13:21Est-ce que vous lui dites
13:22que vous avez raison ?
13:23Est-ce que c'est
13:24la doctrine gaulliste ?
13:25Est-ce que finalement,
13:26si la France garde bien
13:27la maîtrise de l'art nucléaire,
13:29c'est une possibilité
13:30que vous validez ?
13:31D'abord, c'est quoi
13:32la doctrine gaullienne ?
13:33Je crois qu'elle est
13:34assez bien définie
13:35par le général De Gaulle
13:36en 1964,
13:37dans son grand discours
13:38de 1964,
13:39mais elle l'est aussi
13:40dans le Livre blanc
13:41qui avait été porté
13:42par M. Debré à l'époque
13:43en 1972,
13:44dans lequel il rappelait
13:46qu'il était inenvisageable
13:48de partager le bouton nucléaire
13:50parce qu'encore une fois,
13:52il permet à la France
13:53d'être un pays libre,
13:55d'être une puissance autonome
13:57et lui confère en cela
13:59une diplomatie indépendante.
14:01De l'autre, il rappelait
14:02que la défense des intérêts vitaux
14:04de la nation française
14:05ne s'arrêtait pas
14:06aux frontières de l'Hexagone.
14:07Donc, en réalité,
14:08c'est déjà un peu le cas.
14:09Le général De Gaulle
14:10prenait l'exemple du Benelux
14:11dans son discours de 1964,
14:14mais on sait que
14:15l'appartenance aujourd'hui
14:16à un espace commun
14:17et l'appartenance
14:18à l'Union européenne
14:19confèrent d'ores et déjà
14:20un devoir d'assistance mutuel
14:22pour un pays
14:23qui serait agressé.
14:24Peut-être pas nécessairement
14:25dans une dimension nucléaire,
14:27mais je pense que
14:28l'arme nucléaire française,
14:29elle doit rester
14:30non seulement française,
14:31mais elle doit rester
14:32sous le contrôle exclusif
14:33du président
14:34de la République française,
14:35quel qu'il soit.
14:36Parce qu'encore une fois,
14:38si nous avons aujourd'hui
14:39une voie singulière
14:40et si nous devons renouer
14:42avec cet esprit français
14:44de non-alignement,
14:45qu'on voit d'ailleurs aussi
14:46dans les ventes de rafales.
14:47On voit que les ventes
14:48de rafales aujourd'hui
14:49par la France
14:50sont concentrées
14:51sur des pays,
14:52les Émirats arabes unis,
14:54l'Indonésie,
14:55qui sont des pays
14:56dits non-alignés
14:57sur la scène internationale.
14:58Donc, encore une fois,
14:59il faut revenir
15:00à cet esprit gaulliste,
15:01il faut revenir
15:02à cette philosophie gaullienne
15:03de la politique internationale.
15:05Et moi, je ne souhaite pas
15:06que la France délègue
15:08son arme nucléaire
15:10à des partenaires européens.
15:12Ni partage son siège
15:14au Conseil de sécurité de l'ONU.
15:16C'est ce qu'avait demandé
15:17l'Allemagne il y a quelques années.
15:18Et on voit d'ailleurs
15:19qu'Emmanuel Macron
15:20n'a eu de cesse
15:21que de désarmer
15:22la souveraineté de la France.
15:23Quand il va jusqu'à proposer
15:24à mettre sur la table
15:25un hypothétique partage
15:27du siège de la France
15:28au Conseil de sécurité de l'ONU,
15:30tout est dit.
15:31Et on voit bien
15:32que là encore,
15:33il participe d'une logique
15:34qui vise à déshabiller
15:35la souveraineté de la France
15:36et qui vise à déposséder
15:38la France
15:39de sa voix singulière
15:40dans le monde
15:41pour la fondre
15:42dans une voix unique
15:43qui serait celle
15:44de l'Union européenne.
15:45Moi, je ne veux pas
15:46de cette Europe fédérale.
15:47Je défends une Europe
15:48coopération entre Etats,
15:49coopération entre intérêts nationals.
15:50Et c'est, je crois,
15:51ce que souhaitent
15:52de plus en plus
15:53de nos compatriotes.
15:54Il y a une possibilité,
15:55Jordan Vardela,
15:56après elle cesser le feu,
15:57après la paix,
15:58c'est l'envoi
15:59de troupes françaises
16:00sur le sol ukrainien
16:01avec sans doute aussi
16:02des troupes anglaises.
16:03Est-ce que vous êtes favorable
16:04pour donner des garanties
16:05de paix aux Ukrainiens
16:06en cas de récidive russe ?
16:07Est-ce que vous êtes favorable,
16:08après la paix,
16:09après elle cesser le feu,
16:10à cet envoi
16:11de troupes françaises ?
16:12Je suis opposé
16:13à ce que l'armée française
16:14déploie des troupes
16:15sur le sol ukrainien.
16:16Nous n'avons pas varié
16:17de cette position
16:18depuis le déclenchement
16:19de la guerre.
16:20Et je crois que s'il doit y avoir
16:21demain une zone tampon,
16:22ce qu'il faut entendre
16:23la demande légitime
16:24du président ukrainien
16:25d'obtenir des garanties
16:26de sécurité,
16:27ces dernières années,
16:28le président Poutine
16:29a violé à plusieurs reprises
16:30les cesser le feu
16:31qui avaient pourtant été négociés
16:33et signés autour d'une table.
16:34Si demain,
16:35il doit y avoir
16:36une zone tampon
16:37qui garantirait
16:38à la fois une frontière
16:39à la Russie
16:40et une frontière à l'Ukraine,
16:41étant entendu qu'il y a déjà
16:42une différence d'approche
16:43entre, au moment
16:44où on se parle,
16:45les Américains
16:46et les Européens.
16:47C'est-à-dire que les Américains
16:48sont prêts,
16:49au moment où on se parle
16:50à signer un accord de paix
16:51avec 20 %
16:52du territoire ukrainien,
16:53c'est la progression russe
16:54depuis trois ans
16:55qui serait reniée,
16:56alors que la vision européenne
16:57qui est plutôt la mienne
16:58consisterait à partir
16:59d'une zone tampon
17:00consisterait à partir
17:01d'une base
17:02et d'un accord
17:03qui se ferait
17:04sans les 20 %,
17:05évidemment,
17:06de territoires
17:07qui seraient, du coup,
17:08rendus à l'Ukraine.
17:09Si demain,
17:10il doit y avoir
17:11une zone tampon,
17:12je crois que cette zone tampon
17:13doit être sous l'égide
17:14des Nations Unies
17:15et des Casques bleus.
17:16Et donc,
17:17la seule,
17:18je dirais,
17:19la seule voie raisonnable
17:20qui pourrait permettre
17:21de garantir la paix,
17:22c'est celle des Casques bleus
17:23et c'est celle de l'ONU.
17:24Jordan de Mardala,
17:25on voit qu'Emmanuel Macron
17:26est en train de mener
17:27un bras de fer
17:28avec Vladimir Poutine.
17:29Est-ce que la France
17:30puisse le faire face à la Russie
17:31et pas face à l'Algérie ?
17:32Et aujourd'hui encore,
17:33certains ressortissants algériens
17:34qui avaient été renvoyés
17:35en Algérie
17:36ont dû revenir
17:37sur le sol national.
17:38Emmanuel Macron
17:39est fort et dur avec Poutine
17:40et docile et faible
17:41avec Théboune.
17:42Et c'est un paradoxe
17:43incommensurable.
17:44L'Algérie,
17:45depuis maintenant
17:46plusieurs années,
17:47mène une politique
17:48qui est
17:49une politique
17:50qui est
17:51une politique
17:52qui est
17:53une politique
17:54qui est
17:55une politique
17:56qui est
17:57une politique
17:58qui est
17:59une politique
18:00qui est
18:01une politique
18:02hostile
18:03à l'égard de la France,
18:04à l'égard des intérêts français,
18:05en refusant notamment
18:06de récupérer
18:07ses ressortissants,
18:08en construisant
18:09la légitimité
18:10de son régime
18:11sur une rente mémorielle
18:12et en multipliant
18:13les outrances
18:14à l'égard de la France,
18:15de la République
18:16et de ses dirigeants.
18:17Le bras de fer
18:18diplomatique,
18:19en réalité,
18:20il n'est pas mené
18:21face à l'Algérie.
18:22Et on voit bien là
18:23toute la limite
18:24de l'exercice
18:25de communication
18:26de Bruno Retailleau,
18:27qui multiplie,
18:28c'est un peu
18:29good cop et bad cop,
18:30c'est-à-dire que lui,
18:31il multiplie
18:32les bonnes déclarations,
18:33il passe de la douce musique
18:34aux oreilles des électeurs
18:35du Rassemblement National
18:36et puis on a le vrai visage
18:37de ce gouvernement
18:38qui est celui
18:39de François Bayrou
18:40et du gouvernement.
18:41Ça vous fait peur,
18:42d'ailleurs,
18:43cette douce musique ?
18:44Non, je trouve ça gênant.
18:45C'est extrêmement malsain
18:46que sur un sujet
18:47aussi sérieux
18:48que la sécurité
18:49des Français,
18:50que la politique
18:51d'immigration,
18:52que l'incapacité
18:53aujourd'hui de l'État
18:54à renvoyer en Algérie,
18:55on l'a encore vu
18:56à la frontière à Alger
18:57qui a refusé
18:58de récupérer
18:59ses indésirables.
19:00Tout ça est extrêmement
19:01malsain.
19:02De faire penser
19:03qu'on agit
19:04quand on n'agit pas,
19:05je trouve ça profondément
19:06malsain.
19:07Et donc,
19:08au fond,
19:09le dilemme du ministre
19:10de l'Intérieur,
19:11il est très simple,
19:12c'est agir ou partir.
19:13J'insiste un peu
19:14sur la question
19:15que Laurence Ferreri
19:16vient de vous poser.
19:17On a quand même
19:18l'impression
19:19que Bruno Retailleau
19:20gêne un tout petit peu
19:21au Rassemblement National
19:22parce qu'il est assez populaire
19:23parmi vos sympathisants,
19:24vos électeurs
19:25et votre gouvernement.
19:26Puis, il y a des moments
19:27où on a l'impression
19:28que vous le ménagez.
19:29J'en ai un de mardélable.
19:30Pas du tout.
19:31Encore une fois,
19:32je ne juge pas la personne.
19:33Je ne le connais pas
19:34personnellement
19:35et je ne le juge
19:36même pas à ce qu'il dit,
19:37je le juge à ce qu'il fait.
19:38Il est ministre
19:39de l'Intérieur
19:40depuis plusieurs mois.
19:41Il nous a dit
19:42qu'ils allaient remettre
19:43en cause
19:44l'aide médicale d'État,
19:45c'est-à-dire la gratuité
19:46des soins aux étrangers
19:47en situation irrégulière.
19:48Ils ne l'ont pas fait,
19:49ils ont augmenté
19:50l'aide médicale d'État.
19:56scolaire.
19:57Ça n'a pas été fait.
19:58Ils ont indiqué
19:59que la loi ne changerait pas.
20:00M. Retailleau,
20:01il nous a parlé
20:02d'un référendum
20:03sur l'immigration.
20:04Il n'y aura pas
20:05de référendum
20:06sur l'immigration.
20:07M. Retailleau nous a parlé
20:08d'un bras de fer
20:09avec l'Algérie.
20:10Moi, je vois
20:11qu'il accueille
20:12des imams algériens
20:13qui sont téléguidés
20:14par Alger
20:15et qui viennent faire
20:16du prosélytisme
20:17et de la propagande
20:18pour l'islamisme
20:19et pour le régime algérien
20:20dans les mosquées françaises.
20:21Moi, j'ai entendu
20:22qu'on allait
20:23maintenant
20:24être très ferme
20:25sur la politique
20:26d'immigration.
20:27Les titres de séjour légaux
20:28ont augmenté.
20:2986 % des gens
20:30qui ont eu nos QTF
20:31n'ont pas été reconduits
20:32en 2024
20:33à la frontière.
20:34Je veux dire,
20:35les déclarations,
20:36ça fait 20 ans
20:37qu'on entend ça.
20:38Ça fait 20 ans
20:39que tous les 6 mois,
20:40on a un type de LR
20:41qui sort
20:42et à qui on nous dit
20:43vous allez voir,
20:44il va convaincre
20:45vos électeurs.
20:46En 2007,
20:47ça a fonctionné
20:48avec la Symposie.
20:49Il y a 20 ans.
20:50La seule question,
20:51Jordan Bardal,
20:52c'est pourquoi Emmanuel Macron
20:53ne va pas au bras de fer
20:54avec l'Algérie,
20:55selon vous ?
20:56Il y avait un ministre
20:57en off dans les colonnes
20:58du Figaro
20:59qui disait cette semaine
21:00qu'il a peur
21:01de la diaspora algérienne
21:02en France.
21:03Oui, d'abord,
21:04je pense qu'il a
21:05un rapport
21:06très intrigant
21:07à la France
21:08et à l'histoire française.
21:09On a le sentiment
21:10qu'Emmanuel Macron
21:11est en France
21:12sans être de France.
21:13Moi, je me souviens
21:14que lorsqu'il s'est déplacé
21:15en Algérie en 2017,
21:16il avait indiqué
21:17que la colonisation
21:18avait été un crime
21:19contre l'humanité.
21:20Quelques mois plus tard,
21:21il avait envoyé
21:22le ministre de l'Intérieur
21:23de l'époque,
21:24Gérald Darmanin,
21:25fleurir la tombe
21:26du FLN
21:27et d'une organisation
21:28terroriste
21:29qui avait commis
21:30des atrocités
21:31et le summum
21:32de la barbarie
21:33contre la France,
21:34contre des citoyens français,
21:35contre des bâtiments
21:36de la République française,
21:37contre des policiers français.
21:38Donc, on voit bien là
21:39que, historiquement,
21:40la droite a toujours
21:41été très proche
21:42du Maroc,
21:43la gauche a toujours
21:44été très proche
21:45de l'Algérie
21:46et le président
21:47de la République,
21:48Emmanuel Macron,
21:49a réussi
21:50l'exploit
21:51de se fâcher
21:52avec les deux.
21:53Je ne confonds pas
21:54le peuple algérien
21:55avec les dirigeants algériens
21:56mais nous avons donné
21:57son indépendance
21:58à l'Algérie.
21:59Il faut maintenant
22:00que l'Algérie
22:01nous donne la nôtre.
22:02Et si on ne fait pas
22:03le bras de fer,
22:04si on ne remet pas en cause
22:05les accords de 1968,
22:06si on ne suspend pas
22:07les visas qui sont donnés
22:08aux ressortissants algériens,
22:09si on ne suspend pas
22:10l'aide au développement
22:11et l'argent public
22:12qui est gagné
22:13par nos compatriotes
22:14qui est versé chaque année
22:15à l'Algérie
22:16par le biais français
22:17et européen,
22:18si on n'empêche pas
22:19que l'Algérie
22:20ne se croit autorisée
22:21à malmener en France
22:22aux frais de la princesse,
22:23alors l'Algérie
22:24ne nous respectera pas.
22:25Je pense que l'Algérie
22:26ne comprend que
22:27le rapport de force
22:28et si aujourd'hui
22:29elle se croit autorisée
22:30à malmener
22:31la diplomatie française,
22:32à refuser ses ressortissants
22:33et à détenir Boalem Sensal,
22:34c'est-à-dire un auteur
22:35franco-algérien
22:36qui a critiqué le régime,
22:37alors la France
22:38ne se fera pas respectée
22:39en Europe
22:40et par les autres
22:41pays du monde.
22:42Merci Jordan Bardella
22:43d'être venu ce soir
22:44sur CNews et sur Europe 1.
22:45J'appelle le titre
22:46de votre livre
22:47dans un instant
22:48Europe 1 soir
22:49avec comme invité
22:50Bernard-Henri Lévy
22:51qui revient d'Ukraine.
22:52Il sera l'invité
22:53de Pierre de Villeneuve
22:54et Christine Kelly
22:55sur CNews pour passer à l'info.
22:56Bonne soirée à vous
22:57sur nos deux antennes
22:58et rendez-vous demain
22:59à 8h10
23:00avec François Bayrou
23:01pour l'interview
23:02avec Sonia Mabouk
23:03sur CNews et sur Europe 1.

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