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00:0013h14, l'Europe 1 13h. Avec Céline Giraud sur l'Europe 1 il est 13h20, l'heure d'accueil hier
00:05aux deux chroniqueurs. Céline pour décrypter l'actualité, le chroniqueur politique Olivier
00:09D'Artigolle et le journaliste Yvan Yeufal aujourd'hui. Bonjour à vous deux, ravi de vous
00:12retrouver en ce début de semaine. Alors évidemment jusqu'à 14h on va décortiquer l'actualité et dans
00:17les minutes qui arrivent vous entendrez notamment sur le nouvel homme fort de Syrie qui a été invité
00:22par Emmanuel Macron prochainement après le massacre de plus de 1000 Zalawides. L'Elysée
00:26fait-elle preuve de naïveté ? La spirale de l'ultra-violence, une maison criblée de balles
00:31pour un différent routier, une enseignante accusée de harcèlement cinq ans après le suicide d'Evael
00:36et puis une année noire pour les patrons, plus de 60 000 au chômage en 2024, à qui la faute ? Mais
00:42tout de suite, l'Elysée, c'est assez rare, a tenu à démentir dans un communiqué, avoir employé les
00:48termes faire peur qui lui sont prêtés par le journal du dimanche qui affirmait donc hier dans
00:53ses colonnes qu'Emmanuel Macron assume d'effrayer les français et joue la surenchère avec Vladimir
00:59Poutine. On va écouter Emmanuel Valls, le ministre des Outre-mer. Il a critiqué la position de certains
01:04responsables politiques français sur la guerre en Ukraine. Il était sur BFM ce matin. Est-ce que nous
01:08sommes capables nous, Européens, de construire une puissance pour sauvegarder la liberté et la
01:14démocratie face au fond à la vacillité, au renoncement, à la lâcheté qu'on retrouve y compris
01:20dans la place politique française ? Ce n'est pas uniquement la guerre militaire qui est menée. C'est
01:24une guerre idéologique, c'est une guerre hybride. Vous voyez ce qui s'est passé en Roumanie il y a
01:28quelques semaines au moment de l'élection présidentielle. Donc cette menace, elle est là et
01:32face à cela, il y a toujours ceux qui d'une certaine manière s'accommodent de la puissance, de la
01:38violence, de la remise en cause de l'État de droit. Et ce qui est en train de changer au fond, ce n'est
01:43pas la menace russe, elle est présente déjà depuis un certain nombre d'années, c'est le comportement
01:48erratique, l'imprévisibilité de l'administration Trump. Olivier d'Artigolle, sur cette stratégie de
01:54la peur, c'est la petite musique qu'on entend depuis un moment mais là ça prend des proportions.
01:57Depuis l'épisode Trump-Zelensky dans le bureau ovale, le vote de l'administration Trump aux
02:05Nations Unies, le jour même où il recevait Emmanuel Macron et la cessation de l'aide militaire à
02:12l'Ukraine, bien évidemment il y a un basculement, une nouvelle époque. Mais la vraie question dans
02:21cette nouvelle époque, c'est de bien caractériser la menace russe nous concernant. C'est là-dessus
02:28où le débat français s'aiguise, c'est-à-dire sommes-nous directement menacés par les Russes ?
02:35Est-ce que les troupes russes sont à Sedan ? Est-ce qu'elles s'approchent de nos frontières ? Non.
02:40Pour autant, il existe en effet une menace russe et un projet politique expansionniste concernant
02:48une partie de l'Europe, à commencer par l'Ukraine, y compris, je lis que Jordan Bardella a dit ce
02:54matin que la Russie constituait une menace multidimensionnelle pour la France, donc on
02:59voit qu'au sein même de toutes les familles politiques, le débat évolue. Moi j'espère qu'on
03:06pourra en parler sans dire qu'il y a des vattes en guerre ou des défaitistes, parce que ce n'est
03:11pas à la hauteur du débat qu'on doit voir. Yves-Henri Houffolt, je précise que la présidence
03:14de la République a donc démenti avoir employé ces termes de faire peur. Il ne s'agit ni de son
03:20expression ni de son intention en cette période grave où face à la main, le gouvernement européen
03:24prend les mesures inédites pour assurer leur défense. Chacun doit veiller au respect de la
03:27parfaite véracité des faits. Le moment exige lucidité, patriotisme et sens de l'unité nationale.
03:34Je ne suis pas du tout convaincu parce qu'il y a une hystérie guerrière qui est voulue par le
03:39président de la République, de la même manière qu'il y avait une hystérie sanitaire lors du
03:43Covid. Il y avait eu lors du Covid une fabrique de la peur en disant qu'il y avait une guerre,
03:46déjà une guerre, et là c'est le même procédé visant dans le fond à faire obéir l'opinion
03:52publique, une opinion publique qui pour l'instant échappe. Je précise Yves-Henri Houffolt que les
03:57propos qui sont donc relayés dans le JDD sont évidemment circonstanciés et la source est un
04:02conseiller de l'Elysée qui les rapporte anonymes. Qui a dit la Russie est une menace existentielle
04:07pour l'Europe et pour la France ? C'est bien le président de la République. Qui a dit la
04:12Russie viole les frontières parlant des attentats qui avaient été commis sur des sols européens
04:17contre des opposants russes ? Mais viole les frontières. La Russie viole les frontières. On
04:21ne l'invente pas tout de même. Donc il y a bien, alors qu'il y a un processus de paix qui est
04:25enclenché et qui risque d'aboutir peut-être même cette semaine, peut-être même dès demain sous
04:29l'égide de l'Arabie Saoudite entre parenthèses. Vous voyez le président de la République qui fait
04:33obstacle à ce processus de paix et qui appelle précisément à prolonger la guerre, à prolonger le feu.
04:38Pour vous il fait obstacle ? Il pourrait soutenir le processus de paix. Or il cherche à avoir sa place au
04:45coeur de ce processus dans lequel même l'Europe n'est pas invitée et encore moins lui. Et donc
04:50il cherche à mimer une sorte de résistance face à Poutine. On peut naturellement trouver tous les
04:54défauts de la terre à Poutine. Mais il est faux de dire que Poutine menace la France d'une
04:59manière existentielle. Il menace l'Ukraine, il menace peut-être d'autres pays russophones, il n'en a
05:05pas beaucoup d'autres d'ailleurs, mais qui pourraient vouloir rejoindre le giron de Moscou. Mais enfin
05:11on sait prendre les Français pour des imbéciles que de dire que nous courons maintenant à une
05:15guerre mondiale parce que la Russie est un pays, est un état voyou. Je ne supporte pas cette
05:19propagande. Qu'on nous a servi déjà encore une fois pour le Covid, on nous a servi contre les
05:24gilets jaunes. Il a câblé d'insultes les gilets jaunes en les traitant de tous les noms avec des
05:28fake news. Mais là on est sur une menace quand même un peu plus violente dans le sens où ça vient de l'extérieur et où
05:33c'est les Russes, où ce seraient les Russes. Non mais les Russes ne sont pas des enfants de coeur, on est
05:37bien d'accord. Et moi je n'ai aucune sympathie pour les régimes autoritaires quels qu'ils soient. Mais
05:41je n'ai aucune sympathie non plus pour les propagandes d'Etat quand ils cherchent en plus à
05:44vouloir alimenter une guerre qui a déjà fait plus d'un million de morts et de blessés de part et
05:48d'autre. Donc je trouve ça irresponsable. Vous trouvez ça irresponsable cette propagande d'Etat
05:52comme dit Ivan Rioufol ? Moi je ne parlerai pas de propagande d'Etat mais en tout cas il est certain
05:58que depuis 2017 l'un des aspects d'Emmanuel Macron, quand on a à répondre de quoi le macronisme est-il
06:04le nom, c'est une certaine forme de mise en scène du Président de la République, de dramatisation, dans des questions,
06:10dans des moments très très tendus où il faudrait pouvoir garder, j'ai envie de dire, une maîtrise.
06:20C'est-à-dire dans tous les dirigeants occidentaux ou en tout cas européens, Emmanuel Macron est
06:26celui qui a le plus poussé les curseurs sur un discours très très anxiogène. Vous voyez bien que
06:32par exemple le Premier Ministre n'a pas eu le même ton. On entendra d'autres responsables politiques,
06:39on entendra notamment Jordan Bardella dans quelques instants et puis rien ne va plus non plus sur le
06:43sujet de la guerre en Euplène entre Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon. Vous entendrez, Raphaël Glucksmann
06:47il est bien remonté à tout de suite. 13h27, vous écoutez Céline Giraud sur Europe 1.
06:5113h14, Europe 1 13h. Europe 1 13h, la suite sur Europe 1, vous écoutez Céline Giraud et avec vous ce
06:59vendredi 10 mars, Céline Yves-Henri Youffol et Olivier Tartigolle. Et j'en parlais il y a quelques
07:04instants, Jordan Bardella, le Président du RN et eurodéputé a donc déclaré ce matin sur France
07:10Inter que l'Union Européenne profite des crises pour s'approprier des compétences en prenant
07:14l'exemple du plan de 800 milliards présenté par Ursula von der Leyen pour réarmer l'Europe.
07:19Il a également reconnu la menace russe tout en voulant éviter une guerre contre Poutine.
07:24La Russie est évidemment, et je le pense, une menace aujourd'hui multidimensionnelle pour la
07:30France et pour les intérêts européens. La question fondamentale c'est est-ce que la Russie menace les
07:35intérêts français au point de se retrouver dans une situation de face à face et de guerre avec
07:40une puissance qui est une puissance nucléaire ? Et je crois précisément que la France doit
07:44retrouver son rôle de puissance libre, indépendante, équilibrée, non-alignée,
07:49empêcher l'escalade et permettre en même temps au Président ukrainien et à l'Ukraine de retrouver
07:54non seulement les voies de la paix mais d'obtenir des garanties de sécurité. Et c'est peut-être là
07:58où l'approche européenne est différente de l'approche américaine. Jordan Bardella ce matin,
08:02Yvan Rioufol. Moi je décèle une faiblesse de caractère chez Jordan Bardella quand il se plie
08:07à cette doxa conformis qui est de dire et de répéter que la Russie est une menace pour la
08:14France. En tout cas, il reprend un petit peu ce discours officiel. Encore une fois, je n'ai
08:19aucune sympathie pour la Russie, je n'ai aucune sympathie pour ce régime dictatorial, je n'ai
08:22aucune sympathie pour Poutine mais la Russie ne nous menace pas. S'il y a une menace aujourd'hui,
08:27c'est une menace intérieure qui a d'ailleurs été très bien définie par François Fillon dans
08:31Les Valeurs Actuelles qui est cet islam totalitaire radical qui est en train de subvertir une partie
08:36de la communauté musulmane notamment et qui à travers également le bras de fer que ne veut
08:41pas entreprendre la France face à l'Algérie est en train d'humilier la France. Donc je trouve qu'il
08:45y a une sorte d'instrumentalisation d'une guerre pour l'extérieur faite par Macron et par son
08:52premier ministre qui avalise ceci pour essayer de faire oublier quel est l'ennemi intérieur,
08:56cet ennemi intérieur à travers le communautarisme, c'est effectivement cet islamisme radical qui est
09:01un islamisme en plus qui porte derrière lui un machisme épouvantable, un antisémitisme et
09:07également des menaces pour les chrétiens comme on le voit en tout cas concernant les chrétiens
09:11d'Orient. Avec une difficulté pour le président du Rassemblement National puisque les enquêtes
09:16d'opinion nous montrent que les sympathisants RN sont les sympathisants où on voit le plus de
09:22polarisation, de clivage, 50% d'entre eux redoutant le caractère dangereux de la situation, le danger
09:32russe 50% étant plus réservé. Donc il doit en effet s'adresser peut-être à ces deux électorats.
09:41Il sera très intéressant de suivre dans les prochaines périodes s'il y a une polyphonie des
09:49dirigeants RN concernant ce dossier-là, que ce soit à la fois concernant l'administration Trump
09:54mais aussi le danger russe ou pas. Interrogeons-nous quand même sur cet
09:59engouement qu'il y a aujourd'hui pour la guerre. C'est devenu complètement insensé. Jusqu'alors
10:03pendant 60 ans on nous a dit l'Europe c'est la paix, aujourd'hui on est en train de nous dire
10:07l'Europe c'est la guerre et tous ceux quiconque maintenant ose parler de paix est considéré comme
10:11étant poutiniste, défaitiste, municois, infréquentable et donc on est dans une inversion totale des
10:20valeurs par une génération qui visiblement n'a pas connu la guerre. Je n'ai pas connu la guerre
10:23non plus mais enfin je suis assez vieux pour avoir bien connu ceux qui ont connu la guerre. Je peux
10:26vous assurer que la guerre naturellement est épouvantable et les écrivains le savent.
10:30Et bien justement vous parlez de discours défaitiste, rien ne va plus entre Raphaël
10:33Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon, le leader de la place publique a critiqué dimanche hier
10:39donc sur BFM le discours défaitiste de Jean-Luc Mélenchon. Écoutez-le.
10:43C'est un discours défaitiste, c'est un discours qui méprise ce moment extraordinairement important
10:50où on doit construire une défense autonome européenne et moi je vais vous dire si on
10:55rate ce moment-là, si on cède à cette tentation muniquoise, à cette tentation défaitiste,
11:02à cette tentation de la capitulation, eh bien on aura tout raté.
11:05Est-ce que ce sont des positions irréconciliables ?
11:08Totalement irréconciliables.
11:09Yves-Henri Aufol.
11:10Voilà c'est l'illustration de ce que je voulais dire mais avec une clé de compréhension
11:16supplémentaire, c'est que Glucksmann est en train de nous dire que cette guerre peut
11:20profiter effectivement à tous ceux qui veulent défendre une Europe supranationale. Cette
11:24guerre-là serait le prétexte précisément pour tous les européistes qui pour l'instant
11:28se font blackbouler dans les consultations populaires pour refourguer malgré tout cette
11:32Europe qu'ils voudraient imposer, cette Europe supranationale qu'ils voudraient imposer en
11:36dépit de l'opposition des peuples et singulièrement des Français puisqu'en 2005 ils ont refusé
11:40précisément ce qui leur a quand même été imposé par le traité de Lisbonne.
11:43Et donc on voit très bien quelle est la manipulation de la peur, la manipulation de l'angoisse afin de
11:48consolider le pouvoir en place, le pouvoir de Macron et de consolider ensuite effectivement
11:51ce pouvoir de l'Union Européenne à travers une Europe supranationale. Je trouve ça vraiment
11:56dégoûtant comme procédé. Qu'on soit d'accord ou pas avec lui, accordons à Glucksmann une cohérence
12:02politique et idéologique. Il n'a cessé de dire et de défendre ce qu'il dit aujourd'hui. Il y a eu
12:07en effet un moment Glucksmann lors des dernières élections européennes où il réalise presque 14%,
12:14donc devançant très largement la liste des insoumis. Et ça s'est évanoui. Il y a donc une
12:19bataille de leadership et c'est aussi une bataille de pré-positionnement pour la
12:24prochaine élection présidentielle puisque je pense que cette question-là, la guerre ou la paix,
12:28peut être l'une des questions identifiant à gauche Glucksmann et au-delà, y compris
12:33vers le centre droit, pour la prochaine présidentielle.

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