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Avec Philippe BRENOT

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##BRIGITTE_LAHAIE-2025-03-12##
Transcription
00:00:0014h16, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:00:05Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant deux heures sur Sud Radio
00:00:09et nous allons parler d'un sujet qui m'a été demandé par une auditrice récemment.
00:00:13Elle avait envie qu'on parle de ça.
00:00:16Je vous signale que si vous aussi vous avez un sujet que vous aimeriez bien que nous abordions,
00:00:21n'hésitez pas à nous le faire savoir et je me ferai un plaisir peut-être de l'aborder.
00:00:27En effet, cette auditrice avait été particulièrement perturbée par les relations sexuelles de ses parents
00:00:34et elle pense, sans doute à juste titre, que cela a influencé sa sexualité.
00:00:39La psychanalyse en avait parlé, de ce fameux fantasme
00:00:45et c'est vrai qu'on peut imaginer que quand on est enfant,
00:00:48on imagine la sexualité de nos parents sans trop bien pouvoir savoir ce qui se passe
00:00:54et puis ça provoque forcément de l'imagination ou pourquoi pas des inhibitions.
00:00:59D'ailleurs, on sait à quel point c'est très compliqué d'évoquer la sexualité avec ses parents
00:01:05même quand on est soi-même adulte, voire même parent à son tour.
00:01:09Pour aborder ce sujet délicat, il me fallait quelqu'un de qualité
00:01:14et donc on va l'aborder avec Philippe Breneau qui est avec nous
00:01:17et qui pourra nous donner son avis éclairé grâce à ses nombreuses casquettes.
00:01:22Et puis si vous avez envie de poser des questions, de témoigner,
00:01:25vous nous appelez au 0 826 300 300.
00:01:28Bonjour Philippe Breneau.
00:01:29Oui, bonjour Brigitte.
00:01:30Je parlais de vos différentes casquettes parce qu'en effet,
00:01:33le fait d'être anthropologue ajoute aussi à une compréhension
00:01:37de ce que c'est que la sexualité des parents et des enfants.
00:01:40Vous êtes évidemment aussi psychiatre, sexologue et auteur de nombreux ouvrages
00:01:45sur la sexualité des hommes, des femmes, sur le couple
00:01:50et même en bande dessinée puisque vous avez fait cette merveilleuse...
00:01:54L'accordéa de l'histoire du sexe.
00:01:56Oui, qui marche très très bien et qui est formidable.
00:01:59Alors oui, parler de sexualité entre parents et enfants, évidemment non.
00:02:06Mais quand on est adulte, on pourrait questionner ses parents.
00:02:10Moi je sais que j'ai eu la chance de parler de leur sexualité
00:02:15aussi bien avec mon père qu'avec ma mère
00:02:17et ça m'a aidé aussi à comprendre.
00:02:19Alors je l'ai fait quand j'étais très adulte.
00:02:22Je ne l'ai pas fait évidemment à 18 ans.
00:02:24Mais je sais que c'est un sujet très compliqué.
00:02:27J'ai déjà eu des auditeurs qui, pour eux, ça paraît impensable
00:02:30de parler à leurs parents de leur sexualité.
00:02:32Quel est votre avis ?
00:02:34Alors, tout à fait d'accord.
00:02:36Un certain moment de sa vie où ça va apporter peut-être plus
00:02:40de se comprendre peut-être par rapport au modèle parental.
00:02:47En ce qui concerne l'enfance, même l'adolescence,
00:02:51peut-être même les adultes jeunes parce que c'est compliqué.
00:02:58C'est vrai qu'il y a classiquement, alors on ne va pas mettre des tabous
00:03:02parce qu'il y a quelque chose de l'ordre de l'incestuel dit la psychanalyse.
00:03:07Ce n'est pas faux.
00:03:09On recommande en général de ne pas parler de sa sexualité
00:03:14avec ses enfants ou devant ses enfants.
00:03:17C'est-à-dire, par exemple, dans la petite enfance,
00:03:21quand les enfants, parce qu'il y a quelque chose qu'on va demander autrement,
00:03:25je propose à tous les auditeurs, auditrices,
00:03:29si un enfant vous pose des questions sur la sexualité,
00:03:33il ne faut jamais éluder la question.
00:03:35On va répondre.
00:03:36Pas facile.
00:03:37Parce qu'on n'est pas préparé à ça en tant que parents.
00:03:40Mais la première chose à ne pas faire,
00:03:43c'est de parler de sa propre sexualité.
00:03:45C'est-à-dire, ne pas dire, papa et maman,
00:03:48quand on fait l'amour, ça ne les concerne pas.
00:03:51Par contre, il vaudrait mieux dire quand un homme ou une femme.
00:03:55Alors, c'est compliqué aujourd'hui parce que,
00:03:58est-ce qu'on fait rentrer les tout petits enfants
00:04:01dans des subtilités que nous connaissons plus loin
00:04:04dans l'orientation ou l'identité sexuelle ?
00:04:06Je ne crois pas.
00:04:07On fait ce qu'on veut, moi j'ai envie de dire.
00:04:09De toute façon, on sait très bien que
00:04:12ce qu'on va donner comme information aux enfants,
00:04:16c'est toujours très subjectif.
00:04:18Après tout, si on est homo et qu'on a envie de parler de l'homosexualité,
00:04:22moi, je ne vois pas où est le problème.
00:04:24Et on sait très bien qu'un enfant, il va en faire son credo
00:04:28ou il va prendre l'inverse.
00:04:30Absolument, mais par contre, exactement ce que vous dites,
00:04:33par exemple, si on est homo et qu'en plus,
00:04:36l'enfant voit que je suis dans un couple homo,
00:04:40effectivement, il comprend très bien qu'il y a des différences possibles de couple.
00:04:44Bien sûr.
00:04:45Ce n'est pas tout à fait la même chose que la majorité des couples.
00:04:4890% sont des couples hétérosexuels.
00:04:51Et c'est quand même plus compliqué quand on est très enfant
00:04:54parce qu'il y a des parents aujourd'hui qui s'interrogent.
00:04:56Il faudrait dire quand un homme et une femme sont ensemble
00:04:59ou un homme et un homme...
00:05:00Non, ça c'est dans les livres.
00:05:02Vous dites, ceux que vous connaissez, par exemple,
00:05:04quand on voit ses parents en couple hétéro,
00:05:06vous dites quand un homme et une femme sont ensemble,
00:05:09il se passe un certain nombre de choses.
00:05:11En ne parlant pas de soi-même,
00:05:13ce n'est pas quand papa et maman font l'amour,
00:05:15à ce moment-là, effectivement, on met un petit peu à distance.
00:05:18Alors, qu'est-ce qu'il en est par rapport à ce qu'on a appelé la scène primitive ?
00:05:23Parce qu'effectivement, la psychanalyse a été fondée beaucoup
00:05:28sur cette scène primitive traumatique.
00:05:32Elle a été extrêmement traumatique, ça je peux le confirmer,
00:05:36pour une personne en tout cas, c'est-à-dire Freud lui-même,
00:05:39a été marquée par cette scène primitive.
00:05:42Et c'est comme ça que ça a été beaucoup développé.
00:05:45Qu'on précise bien, parce que pour certaines personnes,
00:05:47c'est compliqué ce terme scène primitive,
00:05:50ça veut dire ce que l'enfant imagine de sa conception, en fait.
00:05:54Alors, ce que l'enfant imagine de sa conception
00:05:57ou la sexualité qu'il aurait vue
00:06:01et qu'il aurait vécu en étant proche de ses parents faisant l'amour.
00:06:06Ce qui était quand même plus fréquent, je pense, dans les générations bien avant,
00:06:11je dirais presque même avant le XXe siècle,
00:06:14parce que les appartements étaient moins structurés qu'aujourd'hui,
00:06:19il y avait même des époques où les couples faisaient l'amour
00:06:23avec les enfants dans la même pièce.
00:06:25C'est complètement vrai ce que vous dites, Brigitte,
00:06:27il y avait une promiscuité,
00:06:30et notamment, les siècles encore un petit peu plus loin,
00:06:33effectivement, on était 3, 4, 5 dans le même lit,
00:06:36parce que c'était souvent difficile, ça permettait aussi de se réchauffer.
00:06:41Il y avait des grands lits dans lesquels il y avait une demi-famille.
00:06:45Et ça n'a peut-être pas traumatisé tant que ça les enfants,
00:06:49c'est pour ça que c'est compliqué.
00:06:51Ça a peut-être traumatisé, mais en tout cas je dirais qu'aujourd'hui,
00:06:55on s'est rendu compte que c'était très peu le cas, ou plus le cas.
00:07:00Moi je connais, j'ai consulté depuis les années 1980,
00:07:04dans lesquelles, là, on avait beaucoup de ces récits,
00:07:08souvent qui avaient été alarmés par le fait que cette scène aurait pu être traumatique.
00:07:14Alors très souvent, c'était plutôt des femmes d'ailleurs qui en parlaient,
00:07:19qui avaient été traumatisées par des cris qui étaient difficiles à interpréter,
00:07:24par exemple des cris de jouissance,
00:07:26qui avaient pu être interprétés comme de la violence,
00:07:30peut-être que c'est de la violence, ça devenait un peu compliqué.
00:07:34C'était ce que disait l'auditrice, je ne sais pas si elle nous écoute,
00:07:37et si elle nous écoute et qu'elle a envie d'intervenir, on la recevra volontiers.
00:07:40Je crois que c'était ça son problème,
00:07:42c'est qu'elle avait entendu beaucoup, beaucoup de bruit,
00:07:46ses parents qui gémissaient, qui criaient,
00:07:49je n'ai pas tous les détails parce qu'elle ne m'a pas fait un roman évidemment,
00:07:53mais c'est vrai que ça, ça peut être...
00:07:56Alors encore une fois, peut-être pas sur un tout bébé,
00:07:59mais sur un enfant entre 7 et 15 ans,
00:08:03c'est des âges où on comprend sans comprendre.
00:08:07Alors c'est là que c'est compliqué,
00:08:09parce que je crois que la société a beaucoup changé.
00:08:12D'abord, on est beaucoup plus en appartement,
00:08:15alors qu'auparavant, il y avait souvent une grande...
00:08:18Ce n'était pas forcément que les parents d'ailleurs.
00:08:20Il y avait une grande maison dans laquelle il y avait plusieurs générations,
00:08:24et il y avait en tout cas des choses qui étaient interprétées.
00:08:28Aujourd'hui, la plupart des gens sont dans un appartement
00:08:32dans lequel il y a une seule génération.
00:08:34Quelquefois, il peut y avoir un parent qui est hébergé pendant un temps,
00:08:38et à ce moment-là, c'est un peu différent.
00:08:40Avec une dernière chose,
00:08:42c'est que les parents, quelquefois, vont craindre,
00:08:45et on pourra en parler, je crois, dans cette émission aujourd'hui,
00:08:49vont craindre de faire l'amour devant leurs enfants.
00:08:52Il n'y a pas de raison de le faire.
00:08:54Non, ça, devant les enfants, c'est peut-être mieux.
00:08:56Mais par exemple, ça peut arriver qu'un enfant apparaisse
00:09:00alors que les parents sont en train de faire l'amour.
00:09:02D'où les nécessités de fermer la clé, la chambre.
00:09:05Alors d'abord, fermer la porte à clé,
00:09:07ça c'est très important.
00:09:09Enfin, fermer, pas forcément à clé,
00:09:11mais qu'ils aient à frapper, et pas à entrer.
00:09:13Parce que très souvent, un des parents va dire
00:09:15« Mais non, je veux que la porte reste ouverte, des fois que... »
00:09:17Mais souvent, ce parent, ça lui permet d'avoir une raison
00:09:20qu'on ne soit pas approché,
00:09:22parce que ça va être un empêchement à l'amour.
00:09:25Par contre, si...
00:09:27C'est un dernier conseil,
00:09:29et puis on dira un certain nombre de choses
00:09:31au fil de l'émission.
00:09:33Ça arrive très souvent aujourd'hui,
00:09:35ça peut arriver très souvent qu'un couple
00:09:37soit surpris par un enfant qui vient
00:09:41alors qu'ils sont dans une position intime,
00:09:45dans le lit par exemple,
00:09:47je crois qu'il ne faut pas directement
00:09:49s'interrompre par être...
00:09:51Il faut être très naturel,
00:09:53pas être gêné.
00:09:55C'est normal de faire l'amour,
00:09:57c'est-à-dire que l'enfant
00:09:59ne soit pas gêné,
00:10:01mais on ne doit pas effectivement
00:10:03continuer à avoir quelque chose
00:10:05qui ensuite ne va pas être oublié par l'enfant,
00:10:07va être interprété.
00:10:09Mais on va très souvent,
00:10:11pourquoi pas l'accueillir
00:10:13en arrêtant de faire l'amour,
00:10:15mais en tout cas en n'étant pas
00:10:17culpabilisé du tout,
00:10:19parce que cet enfant ne sera pas traumatisé
00:10:21d'avoir vu son père et sa mère
00:10:23être dans un moment...
00:10:25Enchevêtrés.
00:10:27Enchevêtrés dans un moment d'intimité.
00:10:29Non, il ne faut pas dramatiser du tout.
00:10:31La scène primitive a été traumatique
00:10:33souvent par les cris mal interprétés,
00:10:35souvent dans des situations promiscuitées
00:10:37qu'on ne connaît plus de la même façon aujourd'hui.
00:10:39Je crois qu'il faut le dédramatiser.
00:10:41Par contre, il faut faire attention
00:10:43à un certain nombre de choses et c'est ce qu'on dira
00:10:45pendant ces deux heures.
00:10:47En revanche, ce qui est très traumatique,
00:10:49je vais le dire avec un peu d'humour,
00:10:51c'est un enfant qui voit son père
00:10:53ou sa mère dans une relation adultère.
00:10:55Ça c'est très compliqué.
00:10:57Oui, mais ça c'est très traumatique.
00:10:59J'ai quelques exemples
00:11:01qui m'ont été revenus
00:11:03et ça paraît logique évidemment,
00:11:05parce que pour un enfant, c'est papa-maman,
00:11:07c'est pas papa et x ou maman et x.
00:11:09C'est difficile à comprendre surtout
00:11:11que cet enfant va être
00:11:13dans un secret.
00:11:15Qu'il va en général
00:11:17ne pas oser dire
00:11:19à l'autre parent.
00:11:21Et on se rend compte que
00:11:23alors que l'enfant pourrait très bien
00:11:25le dire,
00:11:27il y a quelque chose
00:11:29de l'ordre du secret qui touche
00:11:31les actes sexuels
00:11:33intimes.
00:11:35On ne peut pas parler d'inceste
00:11:37avec ses parents
00:11:39ou de l'inceste que l'un des deux parents.
00:11:41Ça fait le plus grand secret
00:11:43mais qui est terrible parce que
00:11:45tu n'y penses pas
00:11:47à ton père, tu n'y penses pas
00:11:49à ta mère, tu n'y penses pas.
00:11:51C'est-à-dire qu'il y a quelque chose de compliqué
00:11:53qu'il ne se trouve pas
00:11:55lorsque on est tranquille
00:11:57dans la sexualité.
00:11:59C'est normal d'avoir une sexualité
00:12:01même si un enfant s'approche.
00:12:03On en parle avec vous bien sûr
00:12:05sur Sud Radio 0800 26 300 300
00:12:07A tout de suite !
00:12:09C'est Alexandre Delovane, Sud Radio
00:12:11Merci d'être un million
00:12:13à nous suivre sur Youtube
00:12:15et oui un million c'est pas rien
00:12:17et surtout merci de continuer
00:12:19à nous écouter sur Sud Radio.
00:12:2114h16
00:12:23Brigitte Laé, Sud Radio
00:12:25Philippe Bronneau
00:12:27est avec nous, nous évoquons
00:12:29la sexualité des parents
00:12:31vus par les enfants ou entendus par les enfants
00:12:33et peut-être que vous avez des choses
00:12:35à nous raconter, alors n'hésitez pas
00:12:37on vous attend sur Sud Radio
00:12:39et on écoute déjà Valérie, bonjour
00:12:41merci d'être avec nous Valérie.
00:12:43Bonjour Brigitte, bonjour Philippe
00:12:45merci de m'accueillir.
00:12:47Oui alors moi
00:12:49j'ai 56 ans
00:12:51donc la sexualité
00:12:53déjà
00:12:55pour moi il était inconcevable
00:12:57que mes parents
00:12:59à l'époque aient une sexualité
00:13:01je les voyais pas du tout
00:13:03comme un homme et une femme
00:13:05mais tout simplement
00:13:07comme mes parents.
00:13:09C'est intéressant
00:13:11que vous parliez de ça parce que déjà
00:13:13on va préciser, est-ce que vos parents
00:13:15vous aviez l'impression qu'ils s'aimaient
00:13:17et que peut-être il y avait de l'intimité entre eux
00:13:19ou est-ce que c'était vraiment
00:13:21deux êtres assez asexués ?
00:13:23Alors
00:13:25justement moi
00:13:27j'avais l'impression qu'ils ne s'aimaient pas.
00:13:29D'accord, donc c'est déjà
00:13:31on va déjà là complètement à l'opposé.
00:13:33Il n'y avait pas de gestes affectueux
00:13:35entre eux, on ne les voyait pas s'embrasser
00:13:37se tenir par la main, non.
00:13:39Et ça c'est pas bien.
00:13:41Vous avez quel âge ?
00:13:4356.
00:13:45Parce qu'à cette époque-là, dans les années
00:13:4770, 80
00:13:49vous aviez
00:13:51il y avait encore pas mal
00:13:53de gens qui ne montraient pas
00:13:55leur affectivité comme
00:13:57il y a beaucoup de couples qui ne le montraient pas.
00:13:59Ça dépend des régions aussi.
00:14:01Mais c'était quand même
00:14:03mai 68, vous étiez passé par là.
00:14:05Mais moi j'avais des petits copains
00:14:07et des petites copines dont les parents
00:14:09montraient en fait.
00:14:11Donc je le sentais un petit peu en décalage
00:14:13et j'avais pourtant
00:14:15des indices que mes parents
00:14:17avaient des relations intimes.
00:14:19D'accord.
00:14:21Et c'était quoi ?
00:14:23Des bruits.
00:14:25C'était moi
00:14:27je pouvais pas en parler
00:14:29alors j'en parlais parfois à mes petits copains
00:14:31mes petites copines.
00:14:33Et par contre, ce qui m'a
00:14:35fait du mal
00:14:37c'est que je comprenais pas
00:14:39enfant, pourquoi
00:14:41selon moi ils avaient des relations intimes
00:14:43alors que
00:14:45je croyais qu'ils ne s'aimaient pas.
00:14:47Oui.
00:14:49Parce qu'il y avait beaucoup de disputes,
00:14:51beaucoup de plaintes de part et d'autre
00:14:53et que pour moi c'était pas cohérent
00:14:55en fait.
00:14:57J'adore le bon sens des enfants.
00:14:59C'est formidable ce que vous dites.
00:15:01Oui.
00:15:03J'étais
00:15:05j'étais perdue
00:15:07par rapport à ça, à tel point
00:15:09que moi
00:15:11les deux premières
00:15:13relations que j'ai eues
00:15:15qui étaient des longues relations
00:15:17eh bien j'associais
00:15:19plutôt le sexe
00:15:21à une sorte on va dire
00:15:23alors de devoir c'est un peu
00:15:25trop fort mais
00:15:27on fait
00:15:29l'amour
00:15:31parce qu'il faut le faire
00:15:33parce qu'on est dans une relation de couple établie.
00:15:37Comme une sorte de règle.
00:15:39Ce qui voudrait dire que
00:15:41en tant qu'enfant vous avez assimilé
00:15:43parce que bon quand on est une fille
00:15:45on s'identifie plutôt à maman
00:15:47vous avez identifié que maman
00:15:49elle y passait quoi parce que c'était son devoir
00:15:51conjugal.
00:15:53Alors pas forcément qu'elle y passait
00:15:55mais que
00:15:57elle le faisait
00:15:59parce que qu'elle y passait c'était un peu mode
00:16:01contrainte mais qu'elle le faisait parce que c'était comme ça.
00:16:03Oui le devoir conjugal.
00:16:05Voilà exactement.
00:16:07Et à tel point que moi
00:16:09dans mes deux premières relations
00:16:11en fait c'était très compliqué
00:16:13parce que
00:16:15je n'aimais pas ou plus les personnes
00:16:17pour diverses raisons
00:16:19mais en fait je suis restée avec eux
00:16:23j'ai continué à avoir des relations
00:16:25alors que je n'avais pas envie
00:16:29et je me suis sentie même
00:16:31un peu honte de moi vous voyez.
00:16:33Oui on voit le poids
00:16:35de l'image.
00:16:37Oui on fait comme papa comme maman
00:16:39et là on se pose peu de questions par rapport à ça.
00:16:41Il y a aussi
00:16:43ça montre aussi une chose qui est
00:16:45assez fréquent
00:16:47lorsqu'on suit, moi personnellement
00:16:49je vois beaucoup de couples
00:16:51c'est là que j'aide le plus
00:16:53j'essaie d'aider le plus
00:16:55il y a énormément de couples qui sont ensemble
00:16:57alors qu'ils se chamaillent
00:17:01je vais prendre les termes que vous donnez pour vos parents
00:17:03ils se disputaient
00:17:05je ne sais plus quel est le terme que vous avez utilisé
00:17:09parce qu'ils ont une sexualité qui est satisfaisante
00:17:11c'est à dire que
00:17:13la même configuration
00:17:15avec pas de sexualité
00:17:17va amener très vite
00:17:19un petit peu d'éloignement et de distention
00:17:21et c'est très possible que
00:17:23cette intimité cachée
00:17:27qu'il ne montrait pas
00:17:31c'est pas que ce ne soit pas affectif
00:17:33je ne crois pas
00:17:35mais vous voyez il n'y avait pas des signes extérieurs
00:17:37c'était peut-être
00:17:39ce qui les donnait de la cohésion entre eux
00:17:41il y a peut-être une jouissance
00:17:43mutuelle
00:17:45qui faisait qu'on dépassait
00:17:47les tiraillements
00:17:49et les tiraillements de personnalité
00:17:51c'est extrêmement fréquent
00:17:55je crois que là-dessus on n'est pas tout à fait d'accord
00:17:57Philippe Bruneau et moi
00:17:59est-ce que justement vous avez pu en parler
00:18:01ensuite avec votre mère ?
00:18:03Non, jamais
00:18:05ça vous aurait plairé ?
00:18:07Oui, oui
00:18:09j'ai jamais pu parce que
00:18:11c'est tellement tabou
00:18:13j'avais le sentiment
00:18:15que c'est tellement tabou
00:18:17Vous auriez eu peur
00:18:19de la gêner ou de lui poser une question
00:18:21qui quelque part n'était pas
00:18:23à l'ordre du jour
00:18:25Oui, exactement
00:18:27parce qu'en fait à l'époque dès que j'abordais
00:18:29le sujet de la sexualité
00:18:31mais même pour moi
00:18:33je parlais plus tard
00:18:35quand vous aviez 35-40 ans
00:18:37c'était impossible
00:18:39je sentais que c'était un champ
00:18:41qui était fermé
00:18:43et c'est dommage parce que ça vous aurait aidé
00:18:45à mieux comprendre
00:18:47tout ça
00:18:49et Brigitte vous dites qu'on n'est pas d'accord
00:18:51Non, je dis qu'on n'était pas tout à fait
00:18:53Non, non, j'ai entendu
00:18:55mais sur ce point-là, si, là je suis tout à fait d'accord
00:18:57dans quelque chose comme ça je crois que
00:18:59en tant qu'adulte
00:19:01on peut très bien parler
00:19:03c'est pas très facile d'arriver à dire
00:19:05je sais, je m'en suis rendu compte que
00:19:07vous aviez des moments d'intimité
00:19:09il faut trouver les mots, moi c'est facile
00:19:11parce que j'en parle tous les jours
00:19:13je ne dis pas sexualité
00:19:15des moments d'intimité qui avaient l'air épanouissant entre vous deux
00:19:17alors que je ne voyais rien
00:19:19dans les gestes de tous les jours
00:19:21ça c'est quelque chose sûrement qui était votre interrogation
00:19:23et qui est intéressante
00:19:25auquel elle aurait peut-être pu répondre
00:19:27mais on n'ose pas parler
00:19:29de cette façon-là à un parent
00:19:31mais c'est très vrai
00:19:33là je suis d'accord que ça peut aider
00:19:35à se comprendre quand on est vraiment adulte
00:19:37oui
00:19:39alors c'est vrai que je n'ai pas pu le faire
00:19:41en fait je me suis
00:19:43on va dire
00:19:45connue toute seule
00:19:47dans ce domaine-là, mais vous avez raison
00:19:49j'aurais bien aimé
00:19:51elle est morte votre mère ?
00:19:53non mais elle a 94 ans
00:19:55c'est un peu difficile
00:19:57non il ne faut pas
00:19:59elle vous a eu très tard alors
00:20:01oui oui
00:20:03j'étais la petite dernière en fait
00:20:05et vous avez pu en parler avec vos frères et sœurs éventuellement ?
00:20:07non plus
00:20:09avec mon frère uniquement
00:20:11pas ma sœur parce qu'elle était
00:20:13assez
00:20:15pareil
00:20:17c'était tabou mais mon frère lui oui
00:20:19par contre
00:20:21on était arrivés tous les deux
00:20:23à la conclusion que
00:20:25ses parents ne s'y aimaient pas mais pour d'autres raisons
00:20:27en fait pas lié à la sexualité
00:20:29mais il avait le même vécu
00:20:31que vous ?
00:20:33oui exactement
00:20:35c'est intéressant voyez
00:20:37les appels à cette émission
00:20:39très emblématique
00:20:41parce que vraiment Brigitte depuis 20 ans
00:20:43reçoit des appels
00:20:45vous avez des témoignages extraordinaires
00:20:47c'est intéressant pour toutes les autres
00:20:49personnes qui écoutent
00:20:51c'est à dire qu'on se rend compte que dans les couples
00:20:53on peut très bien avoir des parties
00:20:55de la relation
00:20:57qui ont
00:20:59quelque chose de positif
00:21:01d'agréable et qui permet
00:21:03la poursuite de ce qu'on appelle
00:21:05le couple et quand même ce qui est très compliqué
00:21:07on s'interroge tous comment faire durer le couple
00:21:09mais oui il peut très bien y avoir
00:21:11quelque chose de jouissif
00:21:13même si peut-être comme vous le dites
00:21:15vous en avez bien parlé avec votre frère
00:21:17il n'y avait peut-être pas des sentiments
00:21:19affectifs très profonds
00:21:21même s'il y avait de la dispute au quotidien
00:21:23mais oui c'est peut-être ce qui permet
00:21:25la poursuite d'un couple
00:21:27c'est très intéressant
00:21:29ce que vous nous dites
00:21:31vraiment beau témoignage
00:21:33merci beaucoup
00:21:35on continue bien sûr avec vous
00:21:37dans un instant on va parler des 4 piliers du bien-être
00:21:39aujourd'hui avec Philippe Breneau
00:21:41nous parlons de l'influence de la sexualité de nos parents
00:21:43quand on est enfant peut-être
00:21:45traumatisante ou néfaste pour la
00:21:47future vie amoureuse et sexuelle de l'enfant
00:21:49venez apporter votre témoignage
00:21:51appelez-nous au 0 826 300 300
00:22:01Philippe Breneau
00:22:03je vous propose les 4 piliers
00:22:05du bien-être
00:22:07on aspire tous à être bien dans son corps
00:22:09d'ailleurs demain on fera une émission avec Michel Audoul
00:22:11sur le corps qui lui ne nous ment jamais
00:22:13et puis on aspire bien aussi
00:22:15à être bien dans sa tête
00:22:17mais on ne respecte pas forcément
00:22:19les règles élémentaires pour être bien
00:22:21et en fait ça se résume
00:22:23à 4 piliers
00:22:25que je vais passer en revue
00:22:27à mon avis si je vous les cite
00:22:29vous les connaissez forcément
00:22:31en tout cas vous avez l'air d'être en pleine forme
00:22:33Philippe
00:22:35d'abord une bonne hygiène corporelle
00:22:37donc ça veut dire quoi ?
00:22:39ça veut dire respirer correctement
00:22:41et beaucoup de gens respirent mal
00:22:43je ne sais pas si vous êtes d'accord avec ça
00:22:45avec le bas ventre et non pas
00:22:47avec le haut de la poitrine
00:22:49bouger un minimum
00:22:51et respecter son corps par une hygiène
00:22:53alimentaire
00:22:55donc ça c'est déjà une première chose
00:22:57ensuite il faut respecter
00:22:59son équilibre affectif
00:23:01ça veut dire se sentir relié aux autres
00:23:03de manière positive
00:23:05et avoir une vie affective qui n'est pas toxique
00:23:07donc c'est évidemment assez subjectif
00:23:09ce deuxième point mais on sait
00:23:11comme je l'ai dit tout à l'heure
00:23:13en préparant l'émission c'est quand même l'amour
00:23:15qui nous rend humain et sans amour
00:23:17est-ce qu'au sens
00:23:19large du terme
00:23:21est-ce qu'on vit bien ?
00:23:23troisième point il faut évacuer
00:23:25le plus possible toutes les pensées
00:23:27négatives ruminantes
00:23:29qui sont toujours en train de nous polluer
00:23:31je pense notamment
00:23:33actuellement cette sensation
00:23:35qu'il va y avoir Poutine
00:23:37qui va envahir la France, il faut peut-être arrêter
00:23:39de se raconter des histoires
00:23:41qui nous fait du mal et ça ne fait pas avancer
00:23:43les choses
00:23:45ou bien même ces pensées
00:23:47tout est blanc ou tout est noir
00:23:49cette sorte de façon
00:23:51de penser qui est très néfaste
00:23:53parce que ça laisse aucune place
00:23:55justement à une réflexion
00:23:57et enfin dernier point
00:23:59dernier pilier de bien-être
00:24:01se donner un but dans l'existence
00:24:03parce qu'il n'y a rien de plus déprimant
00:24:05que de ne pas savoir pourquoi on vit
00:24:07de ne pas savoir pourquoi on fait telle ou telle chose
00:24:09vous êtes d'accord avec ça ?
00:24:11je suis d'accord avec ça
00:24:13vous avez dit que vous seriez d'accord
00:24:15il fallait que je les connaisse quand même
00:24:17certainement que le point 2
00:24:19est l'un des
00:24:21moi je pense que je fais référence
00:24:23non pas à une histoire personnelle
00:24:25mais à tous les couples que je vois depuis fort longtemps
00:24:27le deuxième point
00:24:29est le plus difficile
00:24:31c'est de retrouver son équilibre affectif
00:24:33être à l'aise
00:24:35l'équilibre affectif il est relationnel
00:24:37il est très subjectif
00:24:39il n'est pas le même pour chacun
00:24:41il n'est pas le même pour chacun
00:24:43mais il ne dépend pas que de soi
00:24:45et ça c'est assez aléatoire
00:24:47c'est à dire que
00:24:49ce n'est pas fonction que de soi
00:24:51non bien sûr mais on peut s'y aider
00:24:53déjà en se respectant, en posant ses limites
00:24:55en travaillant sur ce qui nous manque
00:24:57en exprimant nos besoins
00:24:59en étant écouté
00:25:01et oui
00:25:03c'est là que souvent ça pêche le plus
00:25:05et puis le dernier point
00:25:07est essentiel
00:25:09se donner un but
00:25:11c'est à dire avoir des projets
00:25:13et puis régulièrement des projets différents
00:25:15on ne fait pas un projet pour 50 ans
00:25:17on fait un projet pour un certain temps
00:25:19et je crois que ça c'est le projet
00:25:21c'est ce qui nous fait vivre
00:25:23c'est une motivation de se lever le matin
00:25:25oui bien sûr
00:25:27les quatre piliers du bien-être
00:25:29on continue avec Flora
00:25:31qui nous rejoint, bonjour Flora, merci d'être avec nous
00:25:33bonjour Philippe, bonjour Brigitte
00:25:35bonjour Flora
00:25:37alors je suis comme la précédente auditrice
00:25:41je suis née dans les années 70
00:25:43et il y avait beaucoup de non-dit
00:25:45il y avait beaucoup de...
00:25:47dans la famille on ne parlait pas de ça
00:25:49et puis moi je pensais
00:25:51petite que mes parents étaient asexués bien sûr
00:25:55et je suis tombée par inadvertance
00:25:57sur des revues
00:25:59pornographiques
00:26:01cassées dans un arbre
00:26:03dans un champ voisin
00:26:05dans un arbre
00:26:07c'est drôle
00:26:09je voyais l'agriculteur
00:26:11comme quelqu'un
00:26:13je n'avais plus le même regard
00:26:15je voyais quelqu'un de sale
00:26:17vous savez quel âge quand vous tombez sur ces revues
00:26:197-8 ans
00:26:21donc ça peut être sale à 7-8 ans
00:26:23ce genre d'image
00:26:25et du coup
00:26:27je me suis dit
00:26:29que mes parents pourraient faire ça
00:26:33donc je l'ai sortie de ma tête
00:26:35pour moi c'était
00:26:37juste sale et ça n'appartenait pas
00:26:39à mes parents
00:26:41voilà
00:26:43du coup je ne les ai jamais
00:26:45vu pareil
00:26:47pas de gestes
00:26:49tendres jamais
00:26:51même dans l'éducation
00:26:53j'ai jamais eu de
00:26:55je t'aime
00:26:57et du coup aujourd'hui
00:26:59je suis aussi dans ça
00:27:01mon mari me le reproche tout le temps
00:27:03de jamais dire je t'aime
00:27:05même à mes enfants
00:27:07voilà
00:27:09je voudrais quand même préciser Flora
00:27:11ça s'apprend
00:27:13même si nos parents ne l'ont pas montré
00:27:15on peut l'apprendre
00:27:17c'est quand même important de le rappeler
00:27:19parce qu'en fait on met une armure
00:27:21mais cette armure
00:27:23on peut à un moment donné l'enlever
00:27:25c'est ça oui oui
00:27:27progressivement alors je le dis
00:27:29mais j'ai l'impression que c'est
00:27:31à fort de
00:27:33mise en traille
00:27:35au contraire
00:27:37ce qu'il faut comprendre Flora
00:27:39c'est que vous avez mis cette armure parce que ça vous a fait
00:27:41de la peine de voir vos parents qui ne s'aimaient pas
00:27:43parce que les enfants veulent voir des parents qui s'aiment
00:27:45et c'est cette blessure là
00:27:47qui fait qu'on garde son armure
00:27:49oui alors mes parents s'aimaient
00:27:51mais ne le démontraient pas
00:27:53ils n'avaient pas de geste
00:27:55c'est la démonstration de l'amour
00:27:57le fait de le dire
00:27:59ou de le faire
00:28:01effectivement
00:28:03alors j'entends aussi
00:28:05ou alors je me trompe Flora mais j'ai entendu des mots
00:28:07comme mince, sale
00:28:09et avec votre accent vous n'êtes pas du sud-ouest un peu
00:28:11oui tout à fait
00:28:13mais c'est pour ça que je l'entends
00:28:15parce que dans le champ voisin, l'arbre
00:28:17je ne vais pas vous dire que je connais l'arbre
00:28:19où il y avait les revues porno cachées
00:28:21c'était chez vous, c'était dans votre arbre
00:28:23moi je suis à la fois bordelais
00:28:25et pyrénéens
00:28:27et c'est vrai que quand vous dites
00:28:29mes parents ne pouvaient pas faire ça
00:28:31il y a des expressions qui sont
00:28:33oui c'est vrai qu'il y avait dans ces années 70
00:28:35par exemple c'était vraiment
00:28:37des pensées répandues
00:28:39je pense que c'est assez différent suivant les régions
00:28:41suivant les époques
00:28:43ça c'est vrai mais c'est encore suivant les régions
00:28:45mais il y avait toujours cette idée
00:28:47qu'on ne montrait pas
00:28:49qu'on ne montrait pas
00:28:51on a dit souvent que le sexe
00:28:53là on parle directement de la sexualité
00:28:55ça ne se dit pas, ça se fait
00:28:57il y avait même des proverbes
00:28:59qui disaient ça
00:29:01mais c'était un petit peu pareil pour l'affectif
00:29:03c'est à dire ça ne se montre pas
00:29:05ça ne
00:29:07même je me souviens très bien dans les mêmes années
00:29:09que j'ai connu dans les années 70
00:29:11dans le sud-ouest
00:29:13on se moquait presque
00:29:15des gens qui avaient des marques
00:29:17des marques d'affection
00:29:19c'était avant les années 80
00:29:21la révolution sexuelle
00:29:23il faut quand même rappeler une chose
00:29:25fondamentale et je connais bien le sujet
00:29:27c'est à partir des années 74-75
00:29:29qu'il y a eu la déferlante pornographique
00:29:31dans les cinémas
00:29:33et on sait à quel point
00:29:35ça a fait bouger la sexualité des français
00:29:37cette époque-là
00:29:39on peut dire du mal
00:29:41peut-être aujourd'hui de la pornographie
00:29:43mais à cette époque-là la pornographie
00:29:45a effacueré un nombre de gens
00:29:49ça a été vraiment très très important
00:29:51pour la sexualité des français
00:29:53c'est vrai qu'on ne montrait pas
00:29:55on ne disait pas
00:29:57et tout d'un coup on a montré
00:29:59et ça a déculpabilisé plein de gens
00:30:01et d'ailleurs quand vous parlez de sentiments
00:30:03on ne parlait pas de sentiments
00:30:07ma mère a toujours dit
00:30:09pour elle
00:30:11venant d'un milieu rural aussi en plus
00:30:13la nourriture
00:30:15c'était la nourriture affective
00:30:17vous avez bien mangé
00:30:19donc tout est bon
00:30:21tout va bien
00:30:23dire les sentiments c'était obscène
00:30:25carrément
00:30:27il y avait les nourritures affectives
00:30:29vous avez complètement raison
00:30:31c'est d'ailleurs le titre d'un livre
00:30:33de Boris Cyrulnik
00:30:35qui montre bien
00:30:37de quelle façon
00:30:39c'est complètement ça ce que vous évoquez
00:30:41l'affectif passé par la nourriture
00:30:43à ce moment là c'est vrai
00:30:47il faut dire aussi
00:30:49qu'on revenait d'une époque
00:30:51où c'était compliqué jusque dans les années 60
00:30:5365, manger à sa faim
00:30:55c'était pas si simple
00:30:57en sortie de la guerre
00:30:59les gens aujourd'hui ne l'imaginent pas
00:31:01la sortie de la guerre
00:31:03les changements
00:31:05les sociologues le montrent très bien
00:31:07c'est là qu'apparaît le couple d'ailleurs
00:31:09c'est la moitié des années 70
00:31:11c'est que jusque
00:31:13toutes les années 60 on est encore dans la guerre
00:31:15c'était 15 ans avant c'est très peu
00:31:17les femmes ne travaillent pas
00:31:19elles ont le droit d'avoir leur propre
00:31:21carnet de chèque en 65
00:31:23non non
00:31:2565 le carnet de chèque
00:31:27sans l'autorisation du mari
00:31:29vous avez raison
00:31:31vous êtes en effet
00:31:33nés en 70
00:31:35c'était encore une époque
00:31:37les femmes étaient au foyer
00:31:39osons le dire
00:31:41donc la nourriture
00:31:43elles s'occupaient de la nourriture
00:31:45beaucoup
00:31:47et pas des hommes
00:31:49et pas des hommes
00:31:51des âmes
00:31:53ah oui pardon
00:31:55c'est pas la même chose
00:31:57les hommes et les ânes peut-être
00:31:59mais les hommes et les ânes
00:32:01ah ah ah
00:32:05écoutez Philippe
00:32:07l'âne est un des animaux
00:32:09qui a le pénis le plus important
00:32:11donc c'est pas si mal
00:32:13l'âne est bien membré
00:32:15il est bien
00:32:17c'est presque plus
00:32:19en plus c'est pas politiquement correct
00:32:21en ce moment
00:32:23les métaphores animales
00:32:25sur la taille du pénis
00:32:27qui devient quelquefois
00:32:29très accessoire aujourd'hui
00:32:31on sait très bien que la pénétration n'a plus
00:32:33beaucoup d'intérêt
00:32:35les choses n'ont pas autant changé
00:32:37que souvent des nouvelles morales
00:32:39veulent nous le dire
00:32:41merci Flora
00:32:43merci beaucoup de ce témoignage
00:32:45on espère qu'on va avoir d'autres visions
00:32:47de la sexualité de ses parents
00:32:49mais pourquoi pas
00:32:51ça montre qu'il y a encore beaucoup de travail à faire
00:32:53on se retrouve dans un instant
00:32:55Vous voulez parler à Brigitte Lahaye
00:32:57826 300 300
00:32:59Bonjour c'est Philippe David
00:33:0114h16 Brigitte Lahaye
00:33:03Sud Radio
00:33:05Philippe Breneau est avec nous
00:33:07nous évoquons avec vous
00:33:09je vous rappelle que vous êtes sexologue
00:33:11la sexualité des parents
00:33:13comment elle influence les enfants
00:33:15si parfois elle peut être traumatisante
00:33:17notamment lorsque l'on les surprend en plein acte
00:33:19et c'est peut-être ce qui vous est arrivé
00:33:21non Sarah me semble-t-il
00:33:23d'après ce que je lis sur ma fiche
00:33:25c'est pas moi qui ai surpris mes parents
00:33:27mais c'est mon fils qui nous a surpris
00:33:29ah pardon
00:33:31bonjour Sarah
00:33:33je ne sais pas si ça cadre avec
00:33:35le sujet
00:33:37bien sûr c'est très intéressant
00:33:39et alors comment ça s'est passé
00:33:41moi j'avais des parents
00:33:43qui étaient totalement transparents
00:33:45je n'ai jamais eu la moindre idée d'envie sexuelle
00:33:47mais aucune
00:33:49j'avais un père, ma mère
00:33:51je n'ai jamais imaginé mes parents
00:33:53faisant quoi que ce soit, jamais
00:33:55mais mon père était extrêmement sensuel
00:33:57dans son comportement, dans sa façon d'être
00:33:59ça se sentait quoi
00:34:01moi je ressens beaucoup à mon père
00:34:03donc j'ai eu aucun problème, aucun marquage
00:34:05aucun préjugé
00:34:07et donc votre père et votre mère
00:34:09vous avez vu votre père sensuel
00:34:11avec sa femme
00:34:13comment dire
00:34:15papa disait toujours
00:34:17la seule interaction
00:34:19c'est-à-dire qu'il faisait beaucoup de câlins
00:34:21j'ai pas vu beaucoup d'hommes
00:34:23papa prenait beaucoup dans les bras
00:34:25et il dansait
00:34:27alors il détestait danser
00:34:29et il disait je ne danse qu'avec les femmes avec qui je couche
00:34:31évidemment il couchait qu'avec ma mère
00:34:33non mais sérieusement
00:34:35papa m'a fait des confidences
00:34:37on avait une relation assez unique avec mon père
00:34:39et papa m'a dit très tard
00:34:41qu'il s'est marié à 40 ans
00:34:43donc pour lui
00:34:45il avait vécu et il était heureux avec votre mère
00:34:47il n'avait pas de raison d'aller chercher ailleurs
00:34:49c'est ça
00:34:51mais quand il dansait on voyait une grande sensualité
00:34:53dans ses mouvements, sa façon de se déplacer
00:34:55c'est un homme extrêmement sensuel
00:34:57mais je n'ai jamais ni soupçonné
00:34:59ni vu, rien du tout
00:35:01à mon côté mes parents, rien du tout
00:35:03par contre ce qu'ils confèrent
00:35:05mon mari et moi
00:35:07enfin le père de mon fils et moi
00:35:09on avait une sexualité très vivante, très vibrante
00:35:11et donc le problème
00:35:13c'est qu'un jour
00:35:15on l'a pas su
00:35:17si parce que
00:35:19c'est lui qui s'est fait interrompu et il a dit
00:35:21il y a le petit, il est là
00:35:23et il avait quel âge ?
00:35:25ça c'est une vraie question
00:35:27je dirais 4 ou 5
00:35:29ah oui
00:35:31et il s'est levé
00:35:33il est allé fermer la porte à clés
00:35:35oui c'est bien
00:35:37voilà et puis
00:35:39le matin le petit est venu
00:35:41et on l'a fait monter
00:35:43avec nous etc
00:35:45il est monté dans notre lit avec nous
00:35:47et là il a commencé
00:35:49à nous poser des questions
00:35:51alors son père
00:35:53n'est pas du tout à l'aise avec le sujet
00:35:55moi ça me dérange absolument pas
00:35:57alors le père
00:35:59et moi je disais
00:36:01maman pourquoi tu fais du bruit ?
00:36:03pourquoi tu cries ?
00:36:05parce que je suis joyeuse
00:36:07voilà tout simplement
00:36:09c'est très bien
00:36:11mais c'est aussi le modèle parental
00:36:13parce que vous dites que vous êtes
00:36:15comme votre père vous êtes très affectueuse
00:36:17très sensuelle
00:36:19mais
00:36:21c'est pas génétique
00:36:23c'est uniquement que vous l'avez appris
00:36:25parce qu'il vous l'a transmis, parce qu'il vous a touché
00:36:27quelqu'un qui n'a jamais été
00:36:29doucement caressé dans l'enfance
00:36:31ne peut pas avoir
00:36:33et très souvent
00:36:35moi je vois des couples que je suis amené à suivre
00:36:37dans lequel l'un des deux ne peut pas faire
00:36:39le moindre geste envers l'autre
00:36:41ils n'arrivent pas à toucher
00:36:43quand on propose des massages
00:36:45ils ne peuvent pas ni être massés
00:36:47ni le faire eux-mêmes
00:36:49et bien très souvent c'est parce que
00:36:51ça ne leur a pas été transmis
00:36:53tout ça c'est purement appris
00:36:55c'est de la mimesis
00:36:57et vous le dites très bien, vous racontez magnifiquement
00:36:59la sensualité de votre père
00:37:01à la fois affectueux
00:37:03parce que sur le plan de la relation
00:37:05aux enfants il est
00:37:07sûrement respectueux et affectueux
00:37:09mais va passer
00:37:11cette sensualité
00:37:13c'est formidable, c'est ce qui vous a permis aussi
00:37:15parce qu'il vous parlait beaucoup
00:37:17ou facilement d'intimité
00:37:19que vous ayez pu en parler, alors votre mari
00:37:21comme beaucoup d'hommes ou de femmes
00:37:23il a beaucoup plus de difficultés avec ça
00:37:25c'est très bien, et votre fils
00:37:27qui a entendu à 4-5 ans, qui vient vous poser des questions
00:37:29c'est génial d'avoir pu répondre
00:37:31c'est tout
00:37:33il n'y a rien d'autre à dire ni à faire
00:37:35c'est bien
00:37:37alors j'imagine
00:37:39il est grand maintenant votre fils
00:37:41il a 17 ans et demi, il a eu
00:37:43déjà une ou deux expériences sexuelles
00:37:45et ça s'est très bien passé, sauf qu'il est complètement traumatisé
00:37:47parce qu'il dit que les femmes sont abominables
00:37:49que c'est très compliqué les femmes
00:37:51et donc je lui réponds rigolant que c'est parfaitement normal
00:37:53que bienvenue dans le club
00:37:55il a raison, actuellement
00:37:57c'est difficile, 17 ans
00:37:59pour un gamin
00:38:01les femmes d'aujourd'hui ne ressemblent pas
00:38:03à la bienveillance que vous aviez, mais en parlant d'intimité
00:38:05c'est vrai qu'il y a une cassure
00:38:07ce qu'évoque Brigitte
00:38:09est très important
00:38:11les hommes sont dans des difficultés
00:38:13surtout les jeunes
00:38:15de 15-20 ans
00:38:17c'est très compliqué, ça s'est durci
00:38:19depuis 2-3 ans
00:38:21il faut
00:38:23lui donner raison
00:38:25c'est vrai que c'est très difficile
00:38:27aujourd'hui, c'est ce que j'entends de la part de
00:38:29beaucoup de thérapeutes
00:38:31qui ont des garçons qui ne vont pas bien
00:38:33parce qu'ils ne savent plus
00:38:35comment aborder les filles
00:38:37tout à fait
00:38:39avec Pierre, on a un gros dialogue
00:38:41là-dessus, maintenant il a
00:38:43une amie, mais il ne veut pas
00:38:45roucher avec elle
00:38:47il ne veut pas, ce n'est pas parce qu'il est dégoûté
00:38:49parce qu'il a déjà expérimenté
00:38:51il n'est pas particulièrement cité sur la chose
00:38:53il sait qu'il a 30 ans pour
00:38:55faire tout ce qu'il veut, donc il n'est pas du tout
00:38:57j'apprécie beaucoup cette façon
00:38:59très saine
00:39:01mais je crois
00:39:03que ce que dit Philippe Bruno est tout à fait
00:39:05exact, moi je peux même vous raconter
00:39:07quelque chose, ça va vraiment très loin
00:39:09moi j'ai été molestée sexuellement
00:39:11deux fois dans ma jeunesse
00:39:13mais j'ai toujours parlé avec papa
00:39:15et papa m'a toujours fait rire
00:39:17et je n'ai aucun traumatisme, ce qui est quand même incroyable
00:39:19parce qu'il m'arrive toujours très désagréable
00:39:21mais le fait de pouvoir parler, et mon père m'a toujours
00:39:23je me rappelle une fois, il y a un homme qui
00:39:25connaissait très bien, j'avais 30 ans
00:39:27il m'avait emmenée sur un bateau, moi naïvement
00:39:29j'y vais, et le type m'agresse sexuellement
00:39:31je suis une très bonne nageuse, donc j'ai plongé du bateau
00:39:33et je suis rentrée à la nageuse
00:39:35mais oui mais Sarah, merci
00:39:37de dire ce que vous êtes en train de raconter
00:39:39parce que toute la question est là
00:39:41en tant que femme, on nous a respecté
00:39:43et qu'on a suffisamment
00:39:45de charisme ou de force
00:39:47ou de je ne sais quoi, on va se défendre
00:39:49on ne va pas se laisser faire
00:39:51et même si on doit subir un petit peu
00:39:53un assaut non voulu
00:39:55on ne sera pas traumatisé
00:39:57ce qui est extraordinaire
00:39:59c'est la réaction de mon père
00:40:01je suis rentrée à la maison, je n'arrivais pas à en parler
00:40:03et puis papa me fait cracher, je crache le morceau
00:40:05père se dit qu'il va m'engueuler, et là il éclate de rire
00:40:07en disant je suis bien contente que tu plaises aux hommes
00:40:09et bien cet éclat de rire, ça m'a
00:40:11complètement dédramatisé, et j'ai aucun
00:40:13problème, je n'ai jamais eu aucun problème
00:40:15et c'est grâce à ce rire de mon père, cette façon de remettre
00:40:17les choses dans le bon endroit, en disant
00:40:19t'as bien fait ce qu'il fallait, t'es très bien pensée
00:40:21et le bon sens, tout simplement
00:40:23votre père
00:40:25Sarah a été
00:40:27c'est drôlement construit, parce que vous dites
00:40:29il s'est marié un petit peu tard, il a eu
00:40:31des expériences intimes
00:40:33il s'est construit personnellement et relationnellement
00:40:35et il arrive
00:40:37vous vous rendez compte, le niveau de parole
00:40:39qu'il peut avoir avec vous
00:40:41c'est ça qu'il construit, et c'est ce que vous avez
00:40:43avec votre fils Pierre
00:40:45il sait qu'il peut vous parler
00:40:47non Pierre je crois que c'est le mari
00:40:49non c'est votre fils
00:40:51c'est pour ça que j'ai entendu en parler tout à l'heure
00:40:53c'est pour cette raison
00:40:55que votre fils sait qu'il peut parler
00:40:57avec vous, d'abord parce que
00:40:59vous n'allez pas directement parler de votre sexualité
00:41:01puisque ça a été dit un jour
00:41:03quand il avait 4-5 ans, il a posé des questions
00:41:05vous avez répondu, mais
00:41:07on ne parle pas
00:41:09sinon, si il vous découvre
00:41:11oui vous allez dire
00:41:13voilà on était en train de faire l'amour
00:41:15des choses comme ça que vous avez dû dire
00:41:17il n'y a pas besoin de dire autre chose, c'est la réalité
00:41:19à ce moment là
00:41:21les témoignages se construisent
00:41:23c'est d'une parole qui construit
00:41:25c'est uniquement ça
00:41:27c'est vraiment intéressant quand vous en parlez
00:41:29parce que cette parole
00:41:31qui construit
00:41:33vous a été transmise par votre père
00:41:35et puis ce qu'on entend dans votre témoignage
00:41:37et moi je suis toujours très ému
00:41:39quand j'entends ça, c'est que vous avez eu un parent
00:41:41que vous admirez
00:41:43qui a été formidable
00:41:45qui est un peu votre lumière
00:41:47intérieure
00:41:49qui vous guidera jusqu'au bout
00:41:51et c'est quand même extraordinaire
00:41:53quand on a la chance d'avoir au moins
00:41:55un des deux parents comme ça
00:41:57merci
00:41:59beaucoup Sarah
00:42:01petite devinette avant de laisser
00:42:03la place aux infos
00:42:05pourquoi on dit que la fidélité c'est un peu comme
00:42:07une démangeaison
00:42:09c'est encore une devinette
00:42:11que je ne vais pas trouver
00:42:13c'est pas grave
00:42:15on se retrouve après les infos et avec vous bien sûr
00:42:17la sexualité des parents peut-elle être
00:42:19traumatisante pour un enfant ?
00:42:21on en parle aujourd'hui avec Philippe Breneau
00:42:23venez apporter votre témoignage au 0 826 300 300
00:42:35Philippe Breneau est avec nous
00:42:37psychiatre, anthropologue, sexologue
00:42:39et créateur de nombreux ouvrages
00:42:41notamment pourquoi c'est si compliqué
00:42:43l'amour
00:42:45c'est déjà en comprenant mieux
00:42:47comment on a interprété
00:42:49l'amour de nos parents qu'on arrivera
00:42:51peut-être mieux s'aimer dans son couple
00:42:53rappelons-le
00:42:55c'est d'ailleurs ce que disent certains sexothérapeutes
00:42:57dans le couple il y a aussi
00:42:59l'ombre du papa et de la maman
00:43:01du papa et de la maman
00:43:03ça fait du monde
00:43:05alors avant de donner la parole
00:43:07à Delphine qui nous a rejoint
00:43:09merci Delphine d'être avec nous
00:43:11je voudrais la réponse à ma devinette
00:43:13c'est comme une démangeaison
00:43:17la démangeaison
00:43:19vous savez que c'était
00:43:21la façon
00:43:23au moyen-âge
00:43:25démangeaison était synonyme de désir
00:43:27bah oui
00:43:29démangeaison
00:43:31on a envie de se gratter, d'aller ailleurs
00:43:33et on n'a pas le droit, il ne faut pas
00:43:35après je ne vois pas
00:43:37autre chose
00:43:39c'est défendu de se gratter quand on a une démangeaison
00:43:41c'est défendu d'aller voir ailleurs
00:43:43c'est pour ça qu'on peut
00:43:45comparer
00:43:47quand je dis c'est défendu
00:43:49c'est le moral
00:43:51qui dit ça
00:43:53bonjour Delphine
00:43:55bonjour Brigitte, bonjour Philippe
00:43:57bonjour Delphine
00:43:59alors justement vous avez aussi quelque chose
00:44:01d'intéressant à nous raconter vous Delphine
00:44:03oui
00:44:05je me suis souvent
00:44:07posé la question de quelle avait été
00:44:09l'influence de ce que j'avais
00:44:11de la sexualité de mes parents sur ma propre
00:44:13sexualité
00:44:15donc je trouvais le sujet très intéressant
00:44:17de l'aborder à l'antenne
00:44:19donc moi j'ai grandi
00:44:21en fait avec des parents toxiques
00:44:23
00:44:25il y avait souvent des crises autour
00:44:27de la sexualité
00:44:29c'est à dire si ma mère se refusait
00:44:31à mon père
00:44:33c'était des scènes assez violentes
00:44:35en plein milieu
00:44:37alors devant moi
00:44:39c'est à dire que moi j'étais la chambre
00:44:41dans la fratrie, j'étais la chambre
00:44:43à côté de celle de mes parents
00:44:45autant
00:44:47quand ils se réconciliaient
00:44:49j'entendais le lit grincer
00:44:51et ça me mettait en colère
00:44:53parce que je savais que mes parents
00:44:55se passaient leur temps à discuter
00:44:57et
00:44:59avoir une relation toxique
00:45:01à l'époque je ne mettais pas les mots
00:45:03de nos relations toxiques
00:45:05et donc
00:45:07autant j'étais
00:45:09agacée de les entendre
00:45:11clairement faire l'amour
00:45:13et autant
00:45:15j'étais agacée quand
00:45:17ma mère se refusait à mon père
00:45:19parce que ça finissait en scène
00:45:21qui finissait dans le couloir
00:45:23ou dans le salon
00:45:25c'est intéressant parce que là on voit bien
00:45:27comment en tant qu'enfant vous aviez
00:45:29des
00:45:31ressentis qui étaient complètement paradoxaux
00:45:33c'est à dire qu'à la fois
00:45:35vous en vouliez
00:45:37à votre maman de ne pas faire
00:45:39l'amour pour que ce soit calme
00:45:41et en même temps vous en vouliez
00:45:43sans doute à votre père
00:45:45et à votre mère ou je sais pas là en revanche
00:45:47c'est vous qui pourrez nous le dire
00:45:49de quand même faire l'acte
00:45:51puisque c'était forcément sans doute
00:45:53dans votre tête pas vraiment
00:45:55désiré de part et d'autre
00:45:57alors voilà quand je les entendais faire l'amour
00:45:59j'en voulais à ma mère principalement
00:46:01parce que je me disais mais c'est pas possible
00:46:03de se donner à quelqu'un
00:46:05qui est pas bien
00:46:07alors qu'elle dit clairement que ça ne va pas
00:46:09que ça fonctionne pas
00:46:11et bref et au final
00:46:13ce couple nous faisait vivre l'enfer
00:46:15à nous les enfants dans leur quotidien
00:46:17et après
00:46:19quand il y avait les scènes parce que ma mère
00:46:21se refusait à mon père et donc ça finissait
00:46:23ces scènes finissaient dans le salon ou dans le couloir
00:46:25et moi donc je sortais
00:46:27pour les calmer
00:46:29et du coup qu'est-ce que je voyais
00:46:31une scène d'une mère qui se couvrait
00:46:33par pudeur
00:46:35et d'un père qui était nu voire encore en érection
00:46:37et au final
00:46:39ça finissait à coup de casserole
00:46:41ou menace de
00:46:43presque de
00:46:45oui des fois il y a eu des menaces de couteau
00:46:47donc
00:46:49mais vous aviez déjà quel âge Delphine à ce moment là
00:46:51vous étiez quand même adolescente
00:46:53peut-être
00:46:55je dirais que pour moi
00:46:57ces scènes là
00:46:59je devais oui avoir entre
00:47:0110 ans et
00:47:0310 ans et 15 ans à peu près
00:47:05parce qu'il faut quand même pouvoir
00:47:07pour s'interposer il faut
00:47:09être d'abord un peu plus grand
00:47:11qu'un bébé qu'un petit enfant
00:47:13et comprendre
00:47:15d'ailleurs parce que vous dites bien
00:47:17je ne comprenais pas comment
00:47:19pourquoi elle se refusait
00:47:21il faut quand même être un petit peu plus grand pour se poser ce type de questions
00:47:23et ce qui est important peut-être Delphine
00:47:25si vous allez me confirmer ça c'est que
00:47:27quand vous voyez votre père à moitié en érection
00:47:29ou en érection dans une scène
00:47:31qui est un peu violente ça devient
00:47:33une érection qui est pour vous un peu
00:47:35symbole de violence
00:47:37c'est ça exactement
00:47:39et ça c'est vraiment important pour tous ceux qui nous écoutent
00:47:41de bien le comprendre
00:47:43alors il y a deux choses j'aimerais réagir
00:47:45à ce que vous dites Philippe c'est que
00:47:47il y a l'âge mais
00:47:49par exemple moi j'ai une relation
00:47:51une sexualité on va dire entre guillemets
00:47:53j'ai 17 ans et demi
00:47:55donc c'est pas dans le plus jeune
00:47:57c'est normal
00:47:59c'est l'âge de la moyenne
00:48:01voilà mais disons que
00:48:03pourquoi il y avait cette maturité de compréhension
00:48:05c'est parce que
00:48:07à cette époque là je me réfugiais
00:48:09beaucoup dans la lecture
00:48:11et mine de rien des lectures
00:48:13il faut penser
00:48:15je suis une génération de 50 ans
00:48:17donc c'était l'époque où il y avait par exemple
00:48:19Enifov de Ciricola
00:48:21j'ai 13 ans j'ai envie de mourir
00:48:23ou je sais plus quoi quel type
00:48:25bref et je me réfugiais dans ces lectures
00:48:27pour essayer de comprendre
00:48:29la violence que moi je vivais
00:48:31au sein de mon propre foyer
00:48:33mais que je ne comprenais pas
00:48:35et qui était à l'époque tabou
00:48:37parce qu'à l'époque on n'en parlait pas de la violence
00:48:39vous avez raison
00:48:41pas beaucoup en tout cas
00:48:43et ces lectures là vous aidaient ?
00:48:45alors ces lectures là
00:48:47m'aidaient à voir que je n'étais pas seule
00:48:49que c'était pas
00:48:51si simple
00:48:53c'est pas si simple ça
00:48:55que c'était pas si simple
00:48:57que le problème venait pas forcément de moi
00:48:59mais venait
00:49:01ça m'a mis une lucidité
00:49:03une clarté de pouvoir
00:49:05déculpabiliser et de penser que le problème
00:49:07venait pas de moi parce qu'en fait
00:49:09mes parents ont grandi
00:49:11à chacun à son tour en menaçant de se suicider
00:49:13donc j'ai sauvé mes parents
00:49:15autant le père que la mère
00:49:17des tentatives de suicide
00:49:19et
00:49:21j'avais trois frères
00:49:23j'étais la seule fille
00:49:25et quand vous parlez de force Philippe
00:49:27c'est que justement pourtant
00:49:29les hommes donc les frères
00:49:31eux
00:49:33faisaient l'autruche
00:49:35n'entendaient pas ou sortaient pas de leur chambre
00:49:37la seule qui avait la force
00:49:39d'être confrontée au problème c'était moi
00:49:41et quelque part
00:49:43quand vous sentez la chose
00:49:45c'est révoltant
00:49:47je sais pas si ça le fait à tout le monde
00:49:49mais moi ça me dégageait une force surhumaine
00:49:51donc c'est à dire que
00:49:53même si j'avais 12 ans je savais séparer
00:49:55mes parents
00:49:57parce que tout d'un coup il y avait une espèce de colère
00:49:59à l'intérieur qui était pas une colère
00:50:01violente mais une colère qui dégageait une force
00:50:03qui était démultipliée
00:50:05oui mais vous étiez
00:50:07cette colère, cette réaction
00:50:09elle ne venait que parce que vous compreniez
00:50:11quelque chose
00:50:13alors je parle
00:50:15pour vos frères même s'ils étaient plus grands vous dites
00:50:17un plus grand et deux plus jeunes
00:50:19oui c'est très possible
00:50:21qu'ils aient été dans une naïveté
00:50:23moi je crois
00:50:25vous savez à cet âge là
00:50:27les filles ont deux ou trois ans de plus que les garçons
00:50:29il y a une maturité
00:50:31vous aviez une compréhension
00:50:33de la scène alors c'est pas pour
00:50:35les justifier leurs attitudes
00:50:37mais c'est très possible qu'ils comprenaient pas
00:50:39les deux plus jeunes certainement
00:50:41alors les deux plus jeunes
00:50:43voilà exactement
00:50:45et le plus grand il s'est protégé
00:50:47alors le plus grand il s'est protégé
00:50:49et à tel point qu'aujourd'hui il a 53 ans
00:50:51il est en pleine dépression parce que tout lui remonte
00:50:53à l'assurance alors qu'il n'a pas
00:50:55voulu le traiter
00:50:57oui ça c'est aussi une deuxième chose
00:50:59qui est un enseignement
00:51:01à donner aux éditeurs, aux auditrices
00:51:03c'est qu'il faut dans sa vie
00:51:05pouvoir parler
00:51:07et pourquoi pas avec quelqu'un qui aide
00:51:09à le comprendre
00:51:11des choses difficiles qu'on a pu vivre
00:51:13parce que ça a des répercussions partout
00:51:15mais c'est aussi peut-être parce que vous étiez projeté
00:51:19vous viviez
00:51:21ce que vivait votre mère
00:51:23et que les garçons avaient peut-être
00:51:25du mal à comprendre
00:51:27c'est très possible parce que
00:51:29vous savez cette mimesis
00:51:31on fait quand même beaucoup plus
00:51:33on est beaucoup plus
00:51:35dans le vécu
00:51:37des parents du même sexe
00:51:39ou du moins dans le sexe dans lequel
00:51:41on se projette
00:51:43c'est très possible
00:51:45vous pouvez peut-être nous le dire
00:51:47mais quelle était la relation de votre père avec son fils aîné
00:51:49qui était peut-être
00:51:51son préféré
00:51:53enfin on ne sait pas
00:51:55il y a des choses comme ça qui se mettent en place
00:51:57dans une fratrie
00:51:59on le sait
00:52:01vous étiez quatre enfants
00:52:03si j'ai bien compris, je suis sûre qu'il n'y en a pas un
00:52:05qui voit exactement le couple parental
00:52:07de la même manière
00:52:09tout à fait, par contre sur le sujet
00:52:11que vous abordez
00:52:13le sujet de votre émission
00:52:15c'est qu'avec du recul
00:52:17j'ai pris conscience de la conséquence
00:52:19que ça a eu sur ma sexualité pendant des années
00:52:21ça c'est important
00:52:23et tant que je n'avais pas pris conscience
00:52:25j'étais dans un schéma
00:52:27qui pour moi était normal
00:52:29alors qu'une fois que j'ai pris conscience
00:52:31de certaines choses
00:52:33en fait, ma relation à ma propre sexualité
00:52:35entre guillemets n'est pas normale
00:52:37elle est entachée
00:52:39de cette histoire
00:52:41et c'est bien, c'est pour ça que cette émission va faire
00:52:43je suis sûre que tous ceux qui nous écoutent sont en train
00:52:45de y réfléchir justement
00:52:47oui parce que c'est des choses dont ils n'ont pas parlé dans la famille
00:52:49mais il y a une chose sur laquelle je voudrais
00:52:51insister Delphine
00:52:53c'est intéressant ce que vous évoquez
00:52:55et qui est très emblématique
00:52:57ça se vit pas aussi dramatiquement
00:52:59comme ça souvent
00:53:01mais que ce n'est pas la sexualité
00:53:03qui amène ça, c'est la violence
00:53:05c'est à dire que c'est parce qu'il y a
00:53:07des événements négatifs
00:53:09vous savez on ne stocke en mémoire
00:53:11que les émotions
00:53:13et ce qu'on stocke
00:53:15c'est pas le souvenir de telle ou telle scène
00:53:17c'est pas le souvenir d'avoir vu les parents
00:53:19comme disait Sarah tout à l'heure
00:53:21les parents qui faisaient l'amour
00:53:23non ça c'est pas traumatique
00:53:25non ça c'est la peur, la colère
00:53:27c'est les émotions
00:53:29fortes qui sont liées
00:53:31à des événements
00:53:33et là effectivement c'est lié à de la sexualité
00:53:35en plus, en moins
00:53:37donc c'est quelque chose de très
00:53:39traumatique parce qu'il y a cette violence
00:53:41et c'est important comme vous le faites
00:53:43et vous en parlez bien
00:53:45et comment vous avez dépassé parce que je pense
00:53:47vous étiez quand même assez mature
00:53:49lorsque c'est arrivé
00:53:51quand on est beaucoup plus immature par exemple
00:53:53voyant votre mère vivre ça
00:53:55vous auriez peut-être été beaucoup plus
00:53:57bouleversée ou du moins ça aurait été
00:53:59plus difficile ensuite
00:54:01de le dépasser. Mais bravo d'en avoir
00:54:03parlé et de le faire toujours
00:54:05Mais
00:54:07pour moi c'est important
00:54:09d'autant plus que je vous dis, il y a eu cette prise
00:54:11de conscience et je vais rajouter que du coup
00:54:13l'impact que ça a eu sur ma sexualité
00:54:15pendant des années
00:54:17ça engendrait du coup les relations toxiques
00:54:19parce que forcément
00:54:21ça engendrait
00:54:23que si l'homme était violent
00:54:25mais qu'il me proposait derrière
00:54:27on va dire
00:54:29ce qu'on appelle
00:54:31la réconciliation sur l'oreiller
00:54:33pour moi
00:54:35forcément c'était une marque
00:54:37et un gage d'amour. Et en fait
00:54:39quand j'ai compris
00:54:41que tout ça était lié
00:54:43et que tant que je ne réglais
00:54:45pas ce problème là
00:54:47comme vous dites
00:54:49essentiellement le miroir avec la mère
00:54:51et bien
00:54:53j'étais dans un système
00:54:55et une relation qui était faussée
00:54:57et d'ailleurs cet été j'ai eu une relation
00:54:59avec quelqu'un qui m'a dit
00:55:01un truc important
00:55:03qui m'a dit pour moi la sexualité
00:55:05est très importante
00:55:07j'ai besoin d'une sexualité
00:55:09on va dire importante
00:55:11et là j'ai mis un terme
00:55:13à la relation
00:55:15alors que des années avant
00:55:17ce genre de propos m'aurait au contraire
00:55:19intéressée
00:55:21parce que justement j'adoptais une relation
00:55:23vous auriez pris ça pour une preuve d'amour
00:55:25alors que c'est évidemment pas
00:55:27une preuve d'amour forcément
00:55:29merci beaucoup Delphine
00:55:31on voit ce lien de loyauté à la mère
00:55:33qui parfois peut
00:55:35entacher
00:55:37on fait une petite pause
00:55:39et on se retrouve dans un instant
00:55:41venez apporter votre témoignage
00:55:43et réagissez à l'émission
00:55:45en appelant dès maintenant
00:55:47126 300 300
00:55:4914h16
00:55:51Brigitta et Sud Radio
00:55:5314h16
00:55:55Brigitta et Sud Radio
00:55:57Philippe Boineau
00:55:59est avec nous et nous évoquons donc
00:56:01la sexualité des parents et l'influence
00:56:03de leur sexualité sur la nôtre
00:56:05qui est forcément
00:56:07
00:56:09quoi qu'on en dise
00:56:11même si parfois tout a été bien
00:56:13mais ça a forcément influencé
00:56:15la sexualité des parents
00:56:17il y a un mot que dit mon ami Boris Cyrulny
00:56:19la première fois où nous nous trouvons dans un lit
00:56:21on est au moins 6
00:56:23c'est à dire qu'on a
00:56:25les deux parents, surtout
00:56:27par exemple dans la jeunesse
00:56:29et tout à l'heure on a eu des témoignages dans ce sens
00:56:31si j'ai jamais vu
00:56:33mon père et ma mère avoir le moins de gestes affectueux
00:56:35ça m'est très difficile
00:56:37d'imiter la même chose
00:56:39et donc on va être tributaires
00:56:41des choses qui nous ont construites
00:56:43des choses qu'on a vues
00:56:45par mimétisme
00:56:47qui nous ont construites
00:56:49Elise est avec nous, bonjour
00:56:51Oui bonjour Brigitte et bonjour à votre invitée
00:56:53Bonjour Elise
00:56:55Merci de témoigner
00:56:57parce que ça c'est aussi très important
00:56:59votre mère
00:57:01avait une sexualité, une vie sexuelle
00:57:03très débridée, c'est bien ça ?
00:57:05Oui, oui, oui
00:57:07alors ce n'était pas devant nous, devant nos yeux
00:57:09c'était juste dans sa
00:57:11façon de vivre les choses
00:57:13il y avait un passage assez
00:57:15incroyable d'hommes
00:57:17qui venaient donc à la maison
00:57:19et qui allaient dans la chambre
00:57:21avec votre mère en gros
00:57:23Oui, oui, oui
00:57:25on a eu toutes sortes de situations bien sûr
00:57:27et qui nous ont également
00:57:29alors je dis nous quand on est avec mes soeurs
00:57:31quand nous étions enfants
00:57:33ça nous portait préjudice
00:57:35au niveau des écoles
00:57:37etc. parce que
00:57:39la mère se disait libre
00:57:41alors pourquoi pas
00:57:43et c'était très avant-gardiste
00:57:45pour l'époque
00:57:47ceci dit
00:57:49je me dis que quelque part
00:57:51aujourd'hui ça ne m'aurait pas
00:57:53tant affecté que ça puisque malgré tout
00:57:55ça restait ma mère et je la défendais
00:57:57je pense que
00:57:59ce qui a été très délétère
00:58:01pour moi c'est qu'à côté de ça
00:58:03elle ne s'occupait pas de nous
00:58:05elle n'avait qu'une vie
00:58:07avec ses hommes
00:58:09on n'avait aucune importance
00:58:11dans sa vie, on n'avait aucun intérêt
00:58:13on se demande d'ailleurs
00:58:15encore une fois
00:58:17je vais vous demander votre âge
00:58:19vous avez quel âge ?
00:58:21Oui, j'ai 59 ans
00:58:23la pilule n'était pas encore
00:58:25non pour elle
00:58:27pour votre mère
00:58:29vous auriez pu être plus jeune
00:58:31et là on pourrait se poser la question
00:58:33pourquoi elle a eu des enfants
00:58:35tandis que là vous êtes des accidents
00:58:37en quelque sorte
00:58:39complètement, elle le disait
00:58:41de toute façon
00:58:43oui, oui
00:58:45elle a été divorcée en 75
00:58:47elle avait déjà divorcé avant
00:58:49elle n'a pas été mariée
00:58:51elle s'est mariée à 15 ans
00:58:53elle a eu une vie vraiment très
00:58:55rock'n'roll
00:58:57alors quand j'étais enfant et très longtemps
00:58:59votre mère
00:59:01qui se marie à 15 ans
00:59:03votre mère qui se marie à 15 ans
00:59:05on imagine bien
00:59:07des parents qui déjà
00:59:09sont un peu dysfonctionnels
00:59:11ah non, parce qu'elle leur a mené
00:59:13la vie dure, elle leur a vraiment
00:59:15mené la vie dure, et pour avoir la paix
00:59:17pour essayer d'apporter du calme
00:59:19à la situation, de ce qui m'a été
00:59:21rejourné, parce qu'évidemment à l'époque
00:59:23je n'étais pas là, mais pour
00:59:25apporter une certaine paix, ils se sont dit
00:59:27on va plutôt accepter
00:59:29parce qu'apparemment
00:59:31c'était pas très
00:59:33judicieux de la part de ses parents
00:59:35mais enfin bon, on ne va pas
00:59:37porter jugement
00:59:39en tout cas, oui, votre mère est
00:59:41un cas d'espèce
00:59:43ah, mais connaissant ma mère
00:59:45j'ose pas imaginer ce qu'elle a rappelé
00:59:47et quand moi-même mes enfants ont commencé à avoir
00:59:4915 ans, je me suis dit mais c'est pas
00:59:51possible quoi, comment elle a pu
00:59:53être ce qu'elle était dans les années
00:59:5550
00:59:57voilà, donc bref
00:59:59et mais par contre, pour revenir sur le
01:00:01sujet d'aujourd'hui
01:00:03alors, il y a un paradoxe chez moi
01:00:05que je ne m'explique
01:00:07pas, c'est à dire que je suis
01:00:09très
01:00:11attirée par la sexualité
01:00:13j'adore faire l'amour avec un homme
01:00:15etc. je suis très
01:00:17tactile, très kinésiste
01:00:19voilà, mais néanmoins
01:00:21eh bien
01:00:23mon blocage il est dans ma tête
01:00:25dans le sens où
01:00:27j'ai beaucoup de mal
01:00:29à faire confiance avec un homme, donc je m'accorde
01:00:31rarement l'opportunité
01:00:33depuis que je suis divorcée, je m'accorde
01:00:35rarement l'opportunité d'avoir
01:00:37des relations avec un homme, parce que j'ai
01:00:39toujours peur que ce soit
01:00:41par un intérêt, j'ai beaucoup de
01:00:43mal à avoir confiance, ce qui fait qu'aujourd'hui
01:00:45je préfère me priver
01:00:47d'accord, mais là
01:00:49je pense
01:00:51Élise, qu'il faut peut-être aller chercher du côté du
01:00:53père, qu'est-ce que vous avez eu comme père ?
01:00:55j'en ai quasiment
01:00:57pas eu
01:00:59puisqu'il est parti
01:01:01déjà avant qu'il me parte
01:01:03j'avais 10 ans quand il est parti
01:01:05déjà avant, il était très peu à la maison
01:01:07bah oui, donc
01:01:09vous n'avez pas une confiance absolue dans l'homme
01:01:11visiblement
01:01:13et avec vos soeurs, vous n'avez pas le
01:01:15même père, il y a plusieurs
01:01:17pères ?
01:01:19officiellement, officiellement, nous sommes du
01:01:21même père
01:01:23officiellement
01:01:25c'est avant la
01:01:27séparation ou le divorce
01:01:29voilà
01:01:31est-ce que votre père
01:01:33était plus affectif, parce que j'ai bien entendu
01:01:35que votre mère, du tout non plus
01:01:37c'est un
01:01:39homme violent, alcoolique
01:01:41donc vous voyez, non seulement
01:01:43il vous abandonne, mais en plus c'est
01:01:45un mauvais père, donc
01:01:47qui a un problème avec les hommes, c'est pas très
01:01:49surprenant
01:01:51oui, oui, j'ai essayé
01:01:53mais je tombe toujours
01:01:55sur des mauvaises personnes
01:01:57c'est assez, pourtant
01:01:59je prends des précautions
01:02:01je ne suis pas du tout quelqu'un
01:02:03qui va avoir une aventure à soi
01:02:05mais
01:02:07j'ai beau prendre toutes les précautions du monde
01:02:09et bien
01:02:11c'est pas très concluant
01:02:13et est-ce que c'est pas un petit peu
01:02:15ce qui est arrivé à votre mère
01:02:17c'est-à-dire qu'elle est souvent tombée sur de mauvaises personnes
01:02:21oui
01:02:23parce que
01:02:25ça fait penser quand même
01:02:27mais ça c'est un mécanisme
01:02:29qu'on connait très bien
01:02:31la première chose qui nous anime
01:02:33c'est la mimesis
01:02:35le fait d'imiter le modèle
01:02:37et la répétition
01:02:39c'est-à-dire qu'en fait, on se rend compte
01:02:41la plupart d'entre nous, des gens qui nous écoutent
01:02:43de nous-mêmes, qui vous parlons
01:02:45on ne peut pas faire
01:02:47autrement spontanément que de répéter
01:02:49c'est quelque chose de normal
01:02:51c'est ce qui a permis
01:02:53la transmission de la culture depuis le début de l'humanité
01:02:55alors on est dans une période
01:02:57très compliquée
01:02:59où nous sommes devenus des sujets
01:03:01et on aimerait ne pas répéter
01:03:03et il n'y a qu'à voir comment on veut
01:03:05que nos enfants soient différents
01:03:07si on a vécu des choses difficiles
01:03:09soit de la même façon
01:03:11c'est-à-dire qu'en fait
01:03:13on est soumis à ce mécanisme
01:03:15et vous le dites bien
01:03:17la mère qui ne s'occupait pas de vous
01:03:19elle était le modèle pour plusieurs filles
01:03:21qui s'identifiaient à leur mère
01:03:23il n'y a pas de garçon
01:03:25vous avez dit mes sœurs, il n'y a pas de garçon
01:03:27oui c'est ça, tout à fait
01:03:29il n'y a pas de garçon mais il y a forcément quand même
01:03:31obligatoirement dans l'imaginaire
01:03:33d'une petite fille
01:03:35est-ce qu'il y a eu un grand-père ?
01:03:37est-ce qu'il y a eu un oncle ?
01:03:39est-ce qu'il y a eu un héros ?
01:03:41moi je sais que par exemple
01:03:43Zorro il a joué un grand rôle
01:03:45dans la vie d'enfant
01:03:47c'est là-dessus qu'il faut aller peut-être travailler
01:03:49un petit peu
01:03:51Elise
01:03:53moi j'ai eu mon grand-père
01:03:55mais malheureusement quand j'ai eu 13 ans il est décédé
01:03:57mais c'est quelqu'un sur qui on pouvait
01:03:59s'appuyer effectivement et qui nous donnait
01:04:01le grand-père maternel
01:04:03le père de votre mère
01:04:05voilà c'est ça
01:04:07et c'est un couple qui était de l'époque
01:04:09bien évidemment mais
01:04:11j'ai jamais entendu de violence entre eux
01:04:13c'est des gens vers qui on pouvait
01:04:15se tourner et qui ont été
01:04:17bienveillants avec nous même la grand-mère
01:04:19qui a vécu un peu après
01:04:21heureusement qu'on les a eus
01:04:23mais en tant que figure masculine
01:04:25c'est ce grand-père mais j'avais 13 ans
01:04:27oui mais vous l'avez connu
01:04:29jusqu'à l'âge de 13 ans
01:04:31donc il a quand même été un repère
01:04:33fiable du côté du masculin
01:04:35et donc c'est peut-être là-dessus
01:04:37qu'il faut vous reposer et puis
01:04:39vous dire que c'est pas parce que votre mère a raté sa vie
01:04:41amoureuse que vous devez rater
01:04:43votre vie amoureuse
01:04:45moi je voudrais bien la réussir mais
01:04:47je m'auto-bloque
01:04:49je crois qu'il y a cette partie-là
01:04:51parce que ma mère
01:04:53qui a plus de 80 ans
01:04:55elle a encore une vie très active
01:04:57oui mais Elise
01:04:59à mon avis le problème que vous avez
01:05:01c'est souvent parce qu'il y a
01:05:03un paradoxe qu'on est bloqué
01:05:05le problème que vous avez c'est que vous voulez pas
01:05:07comme votre mère prendre des amants
01:05:09successifs et donc du coup
01:05:11vous n'osez pas trop
01:05:13vous ne voulez pas trop avoir une relation
01:05:15sexuelle avec un homme
01:05:17juste comme ça mais malheureusement
01:05:19pour avoir une vie affective et rencontrer
01:05:21l'homme de sa vie ou en tout cas
01:05:23d'une partie de sa vie il faut quand même
01:05:25commencer à coucher avec lui
01:05:27oui oui d'autant plus
01:05:29que j'apprécie beaucoup je veux dire
01:05:31je suis pas du tout
01:05:33froide dans ce côté-là
01:05:35et c'est parce que vous allez accepter d'avoir des relations sexuelles
01:05:37avec certains hommes
01:05:39je ne dis pas de coucher avec tout le monde
01:05:41qu'à un moment donné le bon
01:05:43vous allez en rencontrer
01:05:45il faut peut-être arrêter la relation
01:05:47un peu moins tôt
01:05:49parce que très souvent on va l'arrêter
01:05:51il faut s'interroger sur le pourquoi
01:05:53est-ce que je vais
01:05:55il y a des gens avec qui vous arrêtez la relation
01:05:57parce que ça le nécessite
01:05:59et je crois que c'est vous qui en êtes
01:06:01juge, il n'y a pas de doute
01:06:04en tout cas
01:06:06on vous a donné quelques pistes
01:06:08vous allez faire votre chemin, vous continuez
01:06:10de toute façon vous avancez
01:06:12on avance, on avance
01:06:14on n'est jamais
01:06:16au bout du chemin
01:06:18c'est très gentil ce que vous m'avez dit
01:06:20merci, j'en tiens compte
01:06:22on fait une petite pause
01:06:24et on va se retrouver pour le sexo-conseil
01:06:26quelles sont les questions à se poser
01:06:28si on est en panne de désir
01:06:33ça y est, Sud Radio a touché le million
01:06:35le million d'abonnés sur Youtube
01:06:37merci à vous de nous être fidèles
01:06:39et à très bientôt sur l'antenne de Sud Radio
01:06:41Brigitte Lahaye, Sud Radio
01:06:43le sexo-conseil
01:06:45et bien voilà, Philippe Renaud
01:06:47panne de désir, qu'est-ce qu'on peut se poser
01:06:49comme question, pourquoi on est en panne
01:06:51de désir, donc je vous propose
01:06:53plusieurs explications
01:06:55à votre manque de désir
01:06:57et si vous répondez non
01:06:59c'est que c'est pas ça, si vous répondez oui
01:07:01est-ce que vous êtes souvent fatigué
01:07:03ou stressé ?
01:07:07si je parle de moi-même
01:07:09actuellement non
01:07:11quels sont vos sentiments amoureux
01:07:13pour votre partenaire ?
01:07:15ils existent profondément
01:07:17est-ce que vous avez des griefs que vous n'osez pas
01:07:19lui formuler ?
01:07:21que j'ai formulé, mais
01:07:23souvent on n'ose pas formuler une part
01:07:25des griefs, c'est vrai
01:07:27en partie ils sont formulés
01:07:29si on les formule pas
01:07:31et s'ils sont de plus en plus importants, ça peut provoquer une panne de désir
01:07:33est-ce que vous avez tendance
01:07:35à être de mauvaise humeur quand vous rentrez
01:07:37au domicile conjugal ?
01:07:39j'ai du mal
01:07:41à être de mauvaise humeur
01:07:43moi je suis toujours de bonne humeur
01:07:45ça c'est vrai, je confirme
01:07:47mais intérieurement
01:07:49c'est vrai, ça montre bien aussi
01:07:51qu'il y a la mauvaise humeur, celle qu'on montre
01:07:53mais oui, il peut arriver
01:07:55ça peut arriver
01:07:57tout le monde peut se dire
01:07:59je rentre, mais à moitié
01:08:01avez-vous du temps à vous consacrer juste pour vous ?
01:08:03juste pour vous, je dis bien
01:08:05auriez-vous pris du poids
01:08:07ou en tout cas seriez-vous
01:08:09moins bien dans votre corps ?
01:08:11en ce moment non, j'ai même pu
01:08:13retrouver un poids
01:08:15avez-vous un imaginaire érotique ?
01:08:17vous arrive-t-il d'avoir comme ça, de temps en temps
01:08:19sans y réfléchir, des pensées sexuelles ?
01:08:21oui
01:08:23avez-vous une bonne communication avec votre partenaire
01:08:25et vous sentez-vous compris
01:08:27dans vos émotions ?
01:08:29pas toujours la bonne communication
01:08:31parce qu'il faut améliorer
01:08:33est-ce que vous êtes heureux de vivre ?
01:08:35ah oui
01:08:37avez-vous confiance en vous ?
01:08:39je le crois
01:08:41la sexualité est-elle importante dans votre vie, dans votre culture ?
01:08:43est-ce que vous trouvez toujours votre partenaire séduisante ?
01:08:45ah oui
01:08:47prenez-vous toujours du plaisir
01:08:49quand il y a un rapport ?
01:08:51oui
01:08:53c'est intéressant
01:08:55vu le nombre de oui que vous m'avez donné
01:08:57c'est intéressant
01:08:59c'est des questions
01:09:01dans d'autres moments
01:09:03je vais me permettre de dire
01:09:05dans d'autres moments de mon existence
01:09:07effectivement
01:09:09j'aurais été en panne de désir
01:09:11alors je ne sais pas si
01:09:13j'aurais vécu de façon comme une panne de désir
01:09:15mais c'est très vrai que
01:09:17toutes ces questions sont importantes
01:09:19lorsqu'on s'interroge
01:09:21sur le désir intime
01:09:23de se les poser
01:09:25il faudrait les rappeler souvent
01:09:27ce serait quelque chose
01:09:29je trouve qu'on devrait avoir un petit manuel
01:09:31et puis regarder
01:09:33un petit test
01:09:35si vous répondez non à la moitié des questions
01:09:37c'est normal que vous soyez en panne de désir
01:09:39vous pouvez réécouter en podcast
01:09:41puisque vous le savez
01:09:43on est un million maintenant abonnés sur Youtube
01:09:45donc on peut réécouter
01:09:47ces sexe au conseil
01:09:49de temps en temps
01:09:51demain d'ailleurs
01:09:53en sexe au conseil je parlerai du désir et de l'amour
01:09:55parce qu'on les confond aussi beaucoup
01:09:57et ce sera le sexe au conseil
01:09:59de demain
01:10:01on peut désirer et ne pas être amoureux
01:10:03c'est moins fréquent
01:10:05Camille est avec nous
01:10:07bonjour
01:10:09bonjour Camille
01:10:11moi j'aurais voulu
01:10:13vous faire part de mon expérience
01:10:15mais allez-y je vous en prie
01:10:17avec
01:10:19je devrais dire nos parents
01:10:21parce que nous sommes 6 enfants
01:10:23donc
01:10:25nous sommes 5 filles et 1 garçon
01:10:27et notre
01:10:29père était extrêmement
01:10:31volage
01:10:33volage au point
01:10:35où ça ne l'a pas gêné d'amener
01:10:37sa maîtresse de l'époque
01:10:39à la maison
01:10:41enfermée dans la chambre avec elle alors que nous étions
01:10:43tous là
01:10:45voir qu'on enfermait dans la chambre avec elle
01:10:47avec ma mère aussi je ne sais pas ce qu'il s'est passé
01:10:49ou pas passé
01:10:51donc vous auriez pu imaginer
01:10:53qu'ils étaient 3 à faire l'amour
01:10:55j'y ai pensé je suppose que ça s'est passé
01:10:57vu avec un petit peu
01:10:59de recul et d'expérience maintenant
01:11:01je me dis qu'ils ne pouvaient pas en être autrement
01:11:05comment dire
01:11:07moi je suis la plus jeune
01:11:09je suis 60 ans maintenant donc je vois les choses
01:11:11avec énormément de recul
01:11:13et je trouve
01:11:15la situation de mon point de vue
01:11:17actuel très cocasse
01:11:19je préfère en rire maintenant
01:11:21ça nous a
01:11:23causé beaucoup de déboires je pense
01:11:25de toutes les filles
01:11:27parce que c'est bien sûr un modèle
01:11:29comme vous disiez tout à l'heure
01:11:31Philippe qu'on se sent
01:11:33quelque part obligé de suivre
01:11:35on se sent obligé de faire tout le contraire
01:11:37de toute façon
01:11:39c'est même pas obligé je crois que malgré nous
01:11:41on répète le modèle
01:11:43on va même se débattre avec la partie de nous
01:11:45qui veut répéter le modèle
01:11:47on se sent pas obligé c'est un mécanisme
01:11:49tellement profond et vous avez raison
01:11:51je vous ai coupé allez-y
01:11:53c'est ce que je veux dire
01:11:55on se sent obligé dans le sens où
01:11:57comme vous le dites
01:11:59c'est quelque chose de tellement profond
01:12:01on va dire qu'on peut pas faire autrement
01:12:03on peut pas faire autrement jusqu'à ce qu'on
01:12:05prenne conscience de ce côté
01:12:07et on va se bagarrer avec cette tendance
01:12:09alors ce que j'appelle
01:12:11coquille c'est que quand je regarde un petit peu
01:12:13comment nous avons tous évolué à notre
01:12:15manière
01:12:17j'ai eu une soeur qui a passé
01:12:19sa vie à faire comme mon père
01:12:21parce qu'elle était dans une hyper consommation d'hommes
01:12:23et
01:12:25quelqu'un qui était souvent avec beaucoup de mépris
01:12:27mais comme il faisait lui en fait
01:12:29maintenant que j'y repense
01:12:31on avait une autre soeur
01:12:33mais sa motivation c'était peut-être
01:12:35de punir les hommes
01:12:37vous voyez c'était pas pour faire comme lui
01:12:39c'était pour punir tous les hommes
01:12:41le plus d'hommes possible
01:12:43oui oui je le pense
01:12:45elle les punissait de la même manière que lui
01:12:47quelque part je pense punissait les femmes aussi
01:12:49parce qu'il avait des liens très très
01:12:51compliqués
01:12:53lorsqu'il n'était pas inexistant avec sa propre mère
01:12:55donc ça expliquerait des choses
01:12:57et donc j'ai eu une autre soeur
01:12:59qui elle s'affirmait féministe
01:13:01endurcie mais qui en fait
01:13:03dans sa propre vie n'était pas du tout féministe
01:13:05c'était même plus plutôt
01:13:07un homme qui était pas méchant mais qui était
01:13:09un petit peu parfois une caricature
01:13:11d'homme un peu macho
01:13:13quoi
01:13:15j'ai une autre soeur qui a
01:13:17elle a passé sa vie
01:13:19c'est pas une critique
01:13:21à trouver des hommes
01:13:23qui la sortaient du pétrin où elle se mettait
01:13:25et moi la façon dont je le formule
01:13:27c'est qu'elle a passé sa vie
01:13:29à faire payer les hommes mais littéralement
01:13:31donc
01:13:33et je ne sais plus
01:13:35s'il en manque une, oui il doit manquer moi
01:13:37et moi disons que j'ai passé de nombreuses années
01:13:39à faire les mauvais choix systématiquement
01:13:41alors ça allait de
01:13:43celui qui me tapait dessus
01:13:45à celui qui me trompait, à celui qui ne servait à rien
01:13:47enfin bon que des mauvais choix
01:13:49jusqu'à ce que je rencontre
01:13:51le père de ma fille qui était quelqu'un de très bien mais qui avait
01:13:53le défaut d'être alcoolique
01:13:55et donc j'ai terminé la relation
01:13:57alcoolique
01:13:59et là en fait
01:14:01j'ai rencontré un homme merveilleux
01:14:03il y a presque 15 ans maintenant et je dis merveilleux
01:14:05parce que c'est le premier choix
01:14:07que j'ai fait de ma vie
01:14:09c'était la première fois que je me suis autorisée à dire
01:14:11lui je le veux
01:14:13et avant c'était toujours
01:14:15des choix par défaut, c'était des choix qui me tombaient dessus
01:14:19et lui non, lui ça a été un choix éclairé
01:14:21et donc
01:14:23c'est quelque chose que
01:14:25j'apprécie tous les jours
01:14:27Ben c'est bien, ça montre que
01:14:29on peut se guérir
01:14:31ça s'appelle la maturité
01:14:33oui on peut dire ça
01:14:35c'est formidable ce que vous racontez
01:14:37et puis avec une sorte
01:14:39de laboratoire, vous savez moi je dis souvent
01:14:41le couple, je dirais la même chose
01:14:43de la famille, c'est une
01:14:45situation de névrose expérimentale
01:14:47c'est à dire qu'il y a
01:14:49une situation qui est posée
01:14:51et puis là vous le dites bien
01:14:53il y a un père extrêmement volage
01:14:55et puis
01:14:57il y a
01:14:59une femme qui va devoir
01:15:01suivre, accepter
01:15:03bon peu importe
01:15:05mais vous avez en face 5 filles
01:15:07c'est à dire que vous avez tout de même
01:15:09un espèce de modèle
01:15:11qui va être terriblement
01:15:13il y a un RM en quelque sorte
01:15:15sur le plan symbolique
01:15:17mais qui amène à ce que
01:15:19chacune, et vous le dites bien
01:15:21à trouver des solutions différentes
01:15:23à un problème compliqué
01:15:25comment vivre avec le modèle
01:15:27puisque nos parents sont nos modèles
01:15:29avec le modèle d'un homme volage
01:15:31et bien vous dites bien, vous en avez décrit 4
01:15:33oui
01:15:35j'en avais décrit 4
01:15:37il en manque une
01:15:39moi ce qui m'intéresse Camille
01:15:41parce que ça vous en parlez pas du tout
01:15:43comment en tant qu'enfant, en tant que petite fille
01:15:45vous pensez que
01:15:47votre maman réagissait
01:15:49parce que c'est ça le plus essentiel dans votre histoire
01:15:51je ne me suis pas posé
01:15:53la question
01:15:55pendant des années, ça ne m'a pas traversé l'esprit
01:15:57parce qu'elle a toujours été
01:15:59tellement soumise et tellement dans l'acceptation
01:16:01de ce qui se passait
01:16:03que je ne me suis jamais posé la question
01:16:05oui, mais c'est ça qui explique
01:16:07votre soumission à des hommes qui n'étaient pas des hommes bien
01:16:09certainement
01:16:11voyez, c'est ça la réponse
01:16:13c'est plus à cause
01:16:15de votre mère qui a supporté
01:16:17des choses qui ne sont pas supportables
01:16:19encore une fois, moi j'ai pas de problème avec les questions
01:16:21d'infidélité, mais on ne ramène pas sa maîtresse
01:16:23au foyer
01:16:25devant les enfants
01:16:27ça n'a rien à voir avec la
01:16:29fidélité, infidélité, ça a avoir
01:16:31avec la construction de la famille
01:16:33dans lequel il y a des territoires
01:16:35d'intimité
01:16:37l'intimité avec soi, tenez
01:16:39c'est tout simplement une chose qu'on devrait apprendre
01:16:41à l'école, ça je dois dire
01:16:43l'intimité avec soi
01:16:45lorsque vous allez aux toilettes, on ne va pas aux toilettes à deux
01:16:47ça s'apprend
01:16:49il y a effectivement, quand on ne vous apprend
01:16:51pas bien, il y a quelquefois
01:16:53des gens qui laissent la porte ouverte
01:16:55ben non, l'intimité
01:16:57avec soi elle existe, l'intimité avec le conjoint
01:16:59avec la personne avec qui
01:17:01on partage cette grande proximité
01:17:03eh bien également
01:17:05elle est respectée, ça en fait partie
01:17:07là votre père ne respectait pas
01:17:09il se montrait même, il se mettait
01:17:11en scène
01:17:13bon parce que
01:17:15il y a un problème de personnalité
01:17:17qui va vous construire
01:17:19de façon très compliquée
01:17:21en tout cas bravo
01:17:23enfin vous avez su
01:17:25vous libérer de tout ça
01:17:27merci beaucoup Camille
01:17:29on fait une petite pause
01:17:31et on va conclure dans un instant
01:17:33Avec Michel Odule
01:17:35demain nous parlerons de l'importance
01:17:37des messages que notre corps nous envoie
01:17:39et de la nécessité de les écouter
01:17:41nous attendons vos témoignages
01:17:43au 0826 300 300
01:17:4514h16
01:17:47Brigitte Lahaye
01:17:49Sud Radio
01:17:5114h16
01:17:53Brigitte Lahaye
01:17:55Sud Radio
01:17:57Philippe Branot est avec nous
01:17:59psychiatre, anthropologue, sexologue
01:18:01auteur de nombreux ouvrages
01:18:03et le dernier qui est sorti je crois
01:18:05c'est Éloge de la masturbation
01:18:07aux éditions de la Musardine
01:18:09il faut le rappeler
01:18:11à quel point c'est nécessaire
01:18:13il faut oser le dire
01:18:15c'est important de le rappeler de temps en temps
01:18:17il n'y a pas beaucoup d'endroits où on peut le rappeler
01:18:19si ce n'est ici
01:18:21il y a un vrai tabou d'ailleurs
01:18:23lorsque j'ai ressorti Éloge de la masturbation l'an dernier
01:18:25il m'avait été promis
01:18:27je ne sais pas que je le revendique
01:18:29mais il n'y a pas de doute
01:18:31on va faire une émission là-dessus
01:18:33j'ai jamais vu, à part bien sûr
01:18:35avec vous Brigitte où on peut en parler
01:18:37j'ai jamais vu une chaîne de radio
01:18:39qui veuille faire
01:18:41une émission sur la masturbation
01:18:45c'est très compliqué
01:18:47pour la programmation
01:18:49pour l'équilibre
01:18:51et puis aujourd'hui
01:18:53on a très peur des réactions sur les réseaux
01:18:55que les gens soient choqués
01:18:57alors que c'est quelque chose
01:18:59qui est normal, qui n'apporte aucune maladie
01:19:01qui est même bénéfique
01:19:03il faut le redire quoi
01:19:05évidemment, en tout cas le livre
01:19:07est formidable et je peux le conseiller
01:19:09éventuellement
01:19:11voilà, on va conclure
01:19:13avec Ophélie qui est avec nous
01:19:15merci à tous ceux qui ont témoigné
01:19:17à toutes celles, puisqu'on a eu que des femmes
01:19:19c'est vrai qu'on a beaucoup de femmes qui écoutent
01:19:21et je crois que ça va aider
01:19:23tous ceux qui nous écoutent
01:19:25à se poser un tout petit peu la question
01:19:27de comment ils ont imaginé
01:19:29ou vu ou entendu
01:19:31leurs parents faire l'amour
01:19:33Ophélie merci d'être avec nous, bonjour
01:19:35Bonjour
01:19:37Bonjour Ophélie
01:19:39Oui alors moi je vais plutôt parler
01:19:41du coup moi en tant que maman
01:19:43comment vont passer les choses en fait
01:19:45et comment on en parle
01:19:47parce qu'effectivement
01:19:49quand j'ai quitté son père, elle avait 2 ans
01:19:51donc j'ai eu d'autres compagnons
01:19:53après lui
01:19:55avec qui j'ai eu des histoires
01:19:57sérieuses, bon malheureusement
01:19:59comme l'auditrice précédente
01:20:01des mauvais choix
01:20:03d'infidélité ou violence
01:20:05des choses comme ça
01:20:07mais c'est vrai que bon c'est arrivé
01:20:09qu'elle entende
01:20:11elle nous entende
01:20:13parce qu'elle avait la chambre plus ou moins à côté
01:20:15que des plus grandes
01:20:17je sais pas, elle devait avoir 10 ans par là
01:20:19des fois elle nous dit
01:20:21maman, que vous pouviez ne pas faire
01:20:23l'amour, parce qu'on le faisait
01:20:25assez tard, mais du coup peut être que ça l'a
01:20:27réveillé ou qu'elle n'était pas encore endormie
01:20:29pourtant c'est une grosse dormeuse
01:20:31donc on songeait qu'elle n'entende pas
01:20:33et puis finalement elle entendait
01:20:35donc voilà, elle me disait
01:20:37alors je savais qu'on disait
01:20:39on va essayer, mais
01:20:41faire l'amour c'est pour prouver qu'on s'aime
01:20:43donc c'est vrai que c'est difficile de résister
01:20:45à faire l'amour, je lui disais
01:20:47c'est bien de lui dire faire l'amour
01:20:49c'est parce qu'on s'aime
01:20:51et après tout
01:20:53j'aurais presque envie de dire que vous étiez gentil
01:20:55avec elle, parce que vous auriez pu lui dire
01:20:57c'est une histoire de grands et on fait ce qu'on veut
01:20:59oui
01:21:01on a dit on va essayer
01:21:03on lui disait on va essayer
01:21:05parce que
01:21:07on va essayer c'est lui donner un tout
01:21:09petit peu de pouvoir à un endroit où
01:21:11elle ne devrait pas en avoir
01:21:13vous voyez, c'est pas pour vous que je dis ça, c'est très bien
01:21:15ce que vous avez dit, c'est juste pour que
01:21:17les auditeurs comprennent bien l'importance
01:21:19des choses
01:21:21et d'autant que comme ce n'était pas son père
01:21:23il n'est pas impossible qu'elle avait
01:21:25envie justement que
01:21:27un autre homme ne prenne pas la place
01:21:29à cause du père
01:21:31c'est sûr, je n'ai jamais
01:21:33posé la question
01:21:35effectivement, ou des fois
01:21:37je lui disais parce qu'elle disait
01:21:39que ça l'empêchait de dormir
01:21:41oui, mais ce qui
01:21:43l'empêchait
01:21:45ce n'était pas
01:21:47l'éventuel bruit
01:21:49c'est ce qu'elle imaginait du bruit
01:21:51et ce qu'elle imaginait même pour elle
01:21:53de ce qu'était la sexualité, c'est à dire que ça met en marche
01:21:55l'imaginaire, à ce moment-là bien sûr
01:21:57de la femme rendormir
01:21:59c'est très bien
01:22:01comme vous avez pu en parler
01:22:03et ça lui montre à ce moment-là
01:22:05qu'on peut être décomplexé
01:22:07en parlant de sexualité
01:22:09en osant répondre aux questions qui nous sont posées
01:22:11non, non, ça c'était bien
01:22:13mais elle est assez grande je pense
01:22:15à ce moment-là, elle était adolescente, 15 ans ou plus
01:22:1710 ans
01:22:19maintenant elle a 15 ans
01:22:21mais c'est vrai que
01:22:23j'en parle assez librement avec elle
01:22:25dans le sens où je ne parle pas forcément de la sexualité
01:22:27on est d'accord
01:22:29à part que moi maintenant j'y ai changé
01:22:31dans la mienne
01:22:33et je lui ai plus ou moins fait comprendre
01:22:35qu'il n'y aurait plus d'hommes à la maison
01:22:37parce que
01:22:39la vie de couple
01:22:41finalement je n'y retrouve pas dedans
01:22:43et que
01:22:45j'ai évolué
01:22:47et que maintenant j'aime aussi bien
01:22:49les hommes que les femmes
01:22:51je lui ai bien précisé les deux
01:22:53je lui posais toujours la question
01:22:55pour elle, je lui fais alors
01:22:57t'as un petit copain, non
01:22:59t'as une petite copine, non
01:23:01je fais peut-être les deux, non
01:23:03elle a 15 ans
01:23:05c'est pas encore forcément nécessaire
01:23:07et c'est pas forcément un âge
01:23:09est-ce qu'elle est en relation avec son père ?
01:23:11oui alors
01:23:13il l'appelle tous les week-ends
01:23:15il habite assez loin
01:23:17par rapport à nous
01:23:19nous on est dans le GRT
01:23:21ça fait une petite distance
01:23:23mais dès qu'il peut descendre
01:23:25il descend pour le week-end
01:23:27il est bienveillant, il est présent
01:23:29oui c'est bien
01:23:31pour ça il n'y a pas de soucis
01:23:33il est peut-être un peu moins ouvert
01:23:35à ce genre de discussion
01:23:37donc il me laisse le bébé
01:23:39entre filles c'est pas plus mal
01:23:41voilà
01:23:43et il a refait
01:23:45sa vie lui ?
01:23:47pas du tout
01:23:49c'est vrai
01:23:51mais il est très protecteur
01:23:53vis-à-vis des garçons
01:23:55dès qu'il y a un garçon qui surgit
01:23:57attention c'est ma fille
01:23:59il va falloir être
01:24:01parce que lui il a peut-être pas été
01:24:03peut-être parce que comme lui
01:24:05il est très chasseur
01:24:07on va dire
01:24:09de filles quand il était jeune
01:24:11il n'a pas envie que ça arrive à sa fille
01:24:13après je ne sais pas
01:24:15elle n'est pas très intéressée
01:24:17d'avoir un petit copain
01:24:19elle n'en a jamais eu
01:24:21voilà pour le moment
01:24:23de toute façon vous avez l'air
01:24:25d'avoir une relation très belle
01:24:27avec votre fille
01:24:29oui
01:24:31j'ai mieux que mes parents
01:24:33comme beaucoup d'auditrices disaient
01:24:35ils ne se montraient pas d'amour, pas de câlins
01:24:37moi j'ai tout l'inverse avec ma fille
01:24:39mais ça c'est très fréquent
01:24:41dans des relations où finalement
01:24:43si j'ai bien compris vous l'avez beaucoup élevée toute seule
01:24:45puisque vous vous êtes séparé
01:24:47quand elle avait deux ans
01:24:49dans les relations où la maman
01:24:51grandit
01:24:53pardon la fille grandit avec sa maman
01:24:55il crée souvent une très très belle complicité
01:24:57entre femmes
01:24:59entre féminins en tout cas
01:25:01et c'est vrai qu'à ce moment là souvent les jeunes filles
01:25:03vont avoir
01:25:05leur premier petit copain plus tard
01:25:07c'est à dire plutôt vers 17, 18 ans
01:25:0919 ans même parfois
01:25:11parce que justement le lien affectif est tellement fort
01:25:13qu'il n'y a pas tellement de place
01:25:15pour quelqu'un d'autre
01:25:17moi j'ai commencé très tard aussi
01:25:19à 18 ans ma soeur aussi
01:25:21je veux dire
01:25:23c'est pas grave
01:25:25c'est pas parce qu'on commence plus tard
01:25:27que c'est grave
01:25:29je dirais même l'inverse
01:25:31parce que
01:25:33on ne va pas
01:25:35dire des choses négatives
01:25:37sur les relations qui commencent très tôt
01:25:39mais certaines qui commencent très tôt
01:25:41c'est pas évident, on n'est pas très mature
01:25:43à ce moment là
01:25:45il faut déjà qu'elles soient bien passées au début
01:25:47alors si elles se passent bien ok
01:25:49mais souvent ça va être un petit peu difficile de comprendre
01:25:51et puis ce qui se passe parfois
01:25:53on le remarque assez souvent
01:25:55c'est qu'il peut y avoir une relation sexuelle très tôt
01:25:57je veux dire même avant 15 ans
01:25:59et puis après il y a à nouveau un temps de latence
01:26:01et puis la sexualité reprend
01:26:03à des âges normaux c'est à dire 17, 18 ans
01:26:05même un peu plus tôt parce que j'ai entendu souvent parler
01:26:07alors attention
01:26:09je suis aussi de province
01:26:11comme vous Ophélie
01:26:13et je crois que c'est pas au même âge
01:26:15mais je savais 20 ans que je vis à Paris
01:26:17et j'entends souvent
01:26:19une première relation à l'âge de 13 ans
01:26:21et là
01:26:23je trouve quelquefois on n'est pas
01:26:25tout à fait quand même construit
01:26:27votre fille est en train de se construire
01:26:29elle aura ses premières relations quand elle voudra
01:26:31puisque ça ne pose aucun problème
01:26:33elle est très claire, elle comprend les choses
01:26:35et vous en parlez et comme vous disiez bien
01:26:37vous ne parlez pas du tout de votre sexualité
01:26:39mais quand elle veut
01:26:41parler de quelque chose d'intime
01:26:43elle sait qu'elle a quelqu'un avec qui elle peut le faire
01:26:45en tranquillité
01:26:47c'est ça le terme de l'écoute
01:26:49de la sexualité, ça doit se faire en tranquillité
01:26:51et bien merci
01:26:53oui pardon allez-y
01:26:55elle me dit des
01:26:57termes qui parlent de sexualité
01:26:59façon imagée
01:27:01comme les jeunes maintenant
01:27:03elle me dit maman il ne faut pas croire
01:27:05je ne suis plus si
01:27:07je n'ai plus de termes
01:27:09mais comme quoi
01:27:11c'est des choses
01:27:13je suis obligée de vous laisser, désolé Ophélie
01:27:15parce qu'on est vraiment fin fin fin d'émission
01:27:17merci Philippe Breneau, demain on sera avec Michel Oudoul
01:27:19et puis tout de suite vous retrouvez
01:27:21Alexandre Delevanne pour C'est Votre Avenir

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