Au lendemain de l’accord conclu entre Kiev et Washington pour un cessez-le-feu en Ukraine, Patrick Kanner, chef de file des sénateurs PS, s’inquiète des conditions qui pourraient être imposées aux Ukrainiens, dépendants de l’aide américaine. Par ailleurs, devant l’augmentation attendue des budgets consacrés à la défense en Europe, l’élu appelle à épargner la dépense sociale et à mobiliser les avoirs russes gelés.
🔴 Pour suivre toute l'actualité politique et parlementaire, abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/user/publicsenat?sub_confirmation=1
👉 Notre site internet : http://www.publicsenat.fr
▶️ Découvrez l'ensemble de nos replays : https://www.publicsenat.fr/replay
📬 Abonnez-vous à notre newsletter : https://bit.ly/NewslettersPublicSenat
🚀 Suivez-nous sur les réseaux sociaux :
Facebook : https://www.facebook.com/publicsenat
X : https://twitter.com/publicsenat
Instagram : https://instagram.com/publicsenat
LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/2996809/
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour Patrick Kenner. Merci de nous avoir rejoint ici en direct sur Public Sénat. Que dire de la situation actuelle avec un accord
00:06entre l'Ukraine et les États-Unis sur le principe d'un cessez-le-feu temporaire immédiat de 30 jours. Le Kremlin a dit ce matin
00:13« Attente d'être informé par Washington avec des contacts prévus dans les jours à venir entre Russes et Américains ».
00:18Cet accord est-il une bonne chose ?
00:19C'est une bonne nouvelle. Si c'est un accord qui permet à chacun de retrouver finalement une forme d'espoir sur le terrain,
00:28je n'oublie pas que ce conflit a provoqué un million de morts, des destructions massives notamment en Ukraine, notamment sur le plan énergétique.
00:37Donc cette trêve doit être le début d'un accord de paix. Simplement, j'espère qu'il n'a pas été négocié avec un fusil sur la tempe des Ukrainiens.
00:46Les États-Unis qui ont dans la foulée repris leur aide militaire à l'Ukraine et le partage de renseignements militaires,
00:52cela démontre aussi une vraie volatilité de la situation presque heure par heure.
00:57Clairement, si les États-Unis étaient obstinés à arrêter leur aide d'information, mais aussi leur aide militaire tout court, l'Ukraine ne tenait que 3 ou 4 mois.
01:07Et c'était le collapse derrière avec une victoire de la Russie et l'arrivée des chars russes à Kiev, pour être très clair.
01:13Donc il fallait absolument que nous trouvions un accord qui permette de respecter les engagements du président Biden.
01:20Ce n'est que cela, en l'occurrence. À partir de cela, est-ce que les États-Unis sont aujourd'hui encore un partenaire fiable ?
01:28— C'est une bonne question. Je vous la pose. — C'est tout l'enjeu. Tout l'enjeu pour l'Ukraine et donc aussi pour l'Europe et donc aussi pour l'OTAN,
01:35quand on regarde les déclarations de M. Musk disant qu'il faut que les États-Unis se retirent de l'OTAN.
01:39— Oui. Le président Macron qui est à la manœuvre. Encore hier, il recevait les chefs des armées de 34 pays réunis à Paris.
01:46L'objectif ? Passer à la planification des garanties de sécurité crédibles de l'Ukraine. Vous reconnaissez au président Macron
01:53une bonne initiative sur le plan international ? — Oui. Disons-le. Je suis suffisamment critique d'Édouard Macron pour reconnaître que là,
02:01en tant que chef des armées, en tant que chef de la diplomatie, il prend des initiatives qui ne sont pas que des coups d'air inutiles et parfois même dangereux.
02:12Donc oui, M. Macron est en train de prendre une ampleur internationale. C'est tant mieux pour le pays. À partir de là, il faut qu'il aille jusqu'au bout.
02:22La question du financement de la défense européenne et notamment française se posera dans les grands équilibres qui, pour moi,
02:30ne me satisfont pas, notamment quand M. Macron dit qu'il faut réarmer l'Europe. Il a raison. Je parle pas, moi, d'économie de guerre.
02:36Je parle d'économie de la défense. Mais par contre, je suis très opposé à l'idée que nous puissions remplacer les politiques sociales par des munitions.
02:44On ne sacrifie pas les pensions des Français à part des munitions. — Oui. « Il n'y aura pas d'impôt Ukraine », a dit la semaine dernière
02:50Amélie de Montchalin. Comment est-ce qu'on va financer cet effort financier ? Comment est-ce qu'on doit le financer, selon vous ?
02:55Ça partira forcément par l'impôt. — Il y a plusieurs hypothèses. Première hypothèse, c'est le devenir des avoirs russes,
03:02230, 235 milliards d'euros... — Qui sont gelés pour l'heure. On récupère que leurs bénéfices.
03:07— Les bénéfices ramènent 3 milliards d'euros. C'est pas suffisant. Est-ce qu'on va plus loin ? Parce que l'URSS a trahi ses engagements internationaux.
03:16Ne les respecte pas. Donc le droit international, voilà, il ne s'impose pas à ceux qui veulent financer l'effort de guerre,
03:24et notamment l'Ukraine en tant que telle. Donc les avoirs russes. Deuxièmement, la fiscalité. Moi, j'appelle un patriotisme fiscal,
03:31y compris de celles et ceux qui étaient présents lors de l'investiture de M. Trump le 20 janvier dernier. Il faut que les plus aisés
03:38de nos concitoyens contribuent à l'effort national dans cette situation exceptionnelle. Et troisièmement, nous sommes favorables,
03:43avec une proposition de loi qui a été portée par Rachid Temal, à la création d'un livret souveraineté-défense spécifique
03:49où les Français les plus volontaires pourraient contribuer à l'effort national.