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00:00Et bienvenue dans Les Informer, l'émission de décryptage de l'actualité de France Info.
00:11Bonjour Renaud.
00:12Bonjour Célia.
00:13Et avec nous ce matin autour de la table Valérie Ako, chef adjoint du service politique du
00:17Parisien aujourd'hui en France.
00:18Bonjour Valérie.
00:19Bonjour.
00:20A vos côtés Éric Scholl, directeur de la rédaction de L'Express.
00:22Bonjour Éric.
00:23Bonjour Célia.
00:24En Renaud Delis, le gouvernement cherche l'unité nationale autour de nos armées.
00:27François Bayrou qui recevra d'ailleurs aujourd'hui les présidents des groupes parlementaires
00:30pour évoquer l'effort de réarmement du pays face à la menace russe en particulier.
00:35Le ministre des armées, lui Sébastien Lecornu, recevra prochainement les présidents de partis
00:41pour partager avec eux d'ailleurs un certain nombre d'informations, d'informations confidentielles
00:46alors jusqu'où.
00:47Et puis au-delà de l'effort d'unité nationale autour de nos armées, qui est d'ailleurs
00:51un objectif fixé par Sébastien Lecornu, il y a aussi la question du débat politique
00:57derrière sur la politique en général et le modèle social et c'est précisément
01:01la distinction qu'a voulu faire il y a un instant sur ce plateau l'ancien président
01:04de la République, François Hollande, qui soutient l'effort de réarmement du pays
01:08mais à certaines conditions.
01:10L'unité nationale c'est aussi par rapport à un modèle social, à une façon de vivre
01:15ensemble.
01:16On défend la patrie, d'abord parce qu'elle pourrait être menacée.
01:21Notre territoire n'est pas menacé d'être envahi mais parce qu'il y a des menaces indirectes
01:26sur notre propre sécurité par la Russie.
01:29Mais ce qui fait la patrie c'est que nous partageons des valeurs de liberté, de progrès,
01:34de solidarité et donc là-dessus il faut être très attentif.
01:38Il faut qu'il y ait un effort de défense dans les prochaines années.
01:41Il ne doit pas se faire au détriment des dépenses de solidarité ou des progrès sociaux
01:46qui peuvent être apportés.
01:47Donc on le voit, il y a une très large majorité qui s'est exprimée d'ailleurs hier à la
01:51l'Assemblée nationale à l'occasion d'un vote d'une résolution de soutien accru à
01:55l'Ukraine en faveur d'un effort de réarmement.
01:58Sauf qu'on voit apparaître deux failles, en tout cas deux interrogations sur cette
02:02unité nationale.
02:04L'une qui s'est manifestée aussi hier à l'Assemblée nationale puisque le Rassemblement
02:08national s'est abstenu sur cette résolution tandis que les communistes et la France insoumise
02:12ont voté contre, accusant en quelque sorte l'exécutif de préparer la guerre.
02:18C'étaient les mots employés par la députée insoumise de Paris, Sophia Chikhiou.
02:22Et puis, un autre débat qui demeure, c'est qu'au-delà même de cet effort de réarmement
02:27soutenu y compris par les socialistes ou la droite, il demeure la question du modèle
02:34social et donc du financement évidemment de cet effort de réarmement.
02:38RN, LFI, communistes, comment vous expliquez cette réserve sur cette question-là particulière,
02:42Valérie Ako ?
02:43Sur la question de l'Ukraine ou sur la question des dépenses sociales ?
02:47Les deux.
02:48Sur l'armée face à la menace russe et aider l'Ukraine dans cette guerre.
02:53Disons ce qu'on a vu d'ailleurs à ce titre, le débat qui a eu lieu hier à l'Assemblée
02:56nationale sur le soutien à l'Ukraine, c'était une résolution pour augmenter le soutien
03:01à l'Ukraine.
03:02On a pu voir effectivement toutes les divisions s'étaler au sein de l'Assemblée nationale.
03:05Ce débat ne s'est pas du tout déroulé dans des conditions sereines.
03:08On a pu voir des oppositions frontales entre les uns et les autres.
03:12Côté effectivement gauche, il y a cette crainte relayée par François Hollande de
03:18penser que le modèle social pourrait être la victime collatérale, si j'ose dire, de
03:26cet effort budgétaire pour l'armée.
03:28Et puis côté Rassemblement national, ce n'est quand même pas très clair.
03:32Depuis le début, Marine Le Pen, on ne la sent pas forcément à l'aise avec cette
03:36question.
03:37Je ne sais pas si vous vous rappelez, au lendemain de la rencontre Trump-Zelensky dans le bureau
03:41Oval, et de ce moment quand même absolument ahurissant, elle était au Salon de l'Agriculture,
03:47interrogée là-dessus.
03:48Elle mettait quand même un petit peu sur le même pied Zelensky-Donald Trump en disant
03:52que c'était un petit peu normal qu'on ait des...
03:54C'est une discussion de politique.
03:55Voilà, des discussions franches de politique.
03:58Donc bon, clairement, ça ne montre pas forcément non plus un alignement à ce niveau-là.
04:02Donc de fait, oui, dans cette situation totalement inédite, on est très très loin de l'Union
04:10nationale au sein de la classe politique française.
04:12C'est pour ça que le Premier ministre, c'est pour ça que le ministre des Armées réunissent
04:15tous les dirigeants politiques pour les informer véritablement de ce qui est en discussion
04:21pour l'Ukraine et aussi des efforts à faire pour se réarmer.
04:24Éric ?
04:25Oui, c'est pour faire ce qu'on peut appeler de la pédagogie.
04:27C'est un peu ce qu'a fait Emmanuel Macron lorsqu'il a réuni les chefs de partis politiques
04:30fin février avec Descartes, etc.
04:33C'est de la pédagogie.
04:35C'est, on va vous montrer effectivement que la menace russe, ce n'est pas quelque chose,
04:38ce n'est pas un argument de politique, c'est quelque chose qui existe réellement et ça
04:41se vérifie parce qu'effectivement DGSE, la DGSE a accès à beaucoup d'informations
04:47montrant le niveau d'ingérence.
04:49Les ingérences, elles sont multiples et elles concernent aussi d'ailleurs le territoire
04:53français, mais elles concernent, on le sait, la Moldavie, elles concernent la Géorgie,
04:56etc.
04:57Donc c'est cet exercice.
04:58C'est pour dire, regardez, cette menace, elle existe et ensuite, n'en débattons, n'en
05:04débattons pas.
05:05Enfin, prenons-la quand même pour un fait acquis.
05:07Et ensuite, à partir de là, on pourra commencer à discuter des modalités.
05:10Parce qu'il faut dire que déjà la menace russe, effectivement, qui vise la France,
05:14LFI comme l'ERN disent non, ça, ce n'est pas vrai, on n'a pas les chars russes qui
05:18vont arriver sur le sol français, il faut qu'ils arrêtent de faire peur à Emmanuel Macron.
05:21Oui, alors il faut juste regarder ce qui se passe partout ailleurs en Europe où il y
05:24a la même préoccupation des gouvernements à l'égard de cette menace russe.
05:27Donc, n'en faisons pas un objet juste de politique entre les LFI, l'ERN et la France.
05:34Parce qu'à un moment, il y a quand même des choses établies qui montrent la réalité.
05:37Il suffit de voir les images de Vladimir Poutine hier en trahie militaire.
05:41On sent bien qu'on n'est pas dans un mode de plaisanterie et on n'est pas non plus vraiment
05:44dans de la diplomatie en ce moment avec Vladimir Poutine.
05:47Il y a effectivement deux dimensions qui entaillent, l'une qui refuse l'unité nationale et l'autre
05:53qui l'amende.
05:54Il y a ceux qui expliquent qu'il n'y a pas de menace russe, que la France n'est pas menacée,
06:00qui accusent, comme le fait Marine Le Pen et Emmanuel Macron, de jouer sur les peurs.
06:05Rougisque, elle utilise elle-même volontiers d'ailleurs à propos du terrorisme islamiste
06:08en particulier.
06:09Elle le fait abondamment encore ces dernières heures.
06:11Et puis qui considère que la Russie, en clair, n'est pas un ennemi, n'est pas un adversaire
06:17et qui même renverse les rôles, c'est-à-dire font de l'Europe et de la France la puissance
06:21belliqueuse.
06:22C'est ce qu'ont fait les Insoumis hier, très clairement, en expliquant au moment même
06:25où Vladimir Poutine s'affiche en treillis sur le front et incite ses forces à activer
06:31un peu plus leur offensive encore, même si ceux qui étaient bellicistes étaient la
06:36France.
06:37Emmanuel Macron, on se souvient, ça renvoie d'ailleurs à un très très vieux souvenir,
06:40François Mitterrand en 1983, qui critiquait les pacifistes à l'ouest en disant, je constate
06:46que les pacifistes sont à l'ouest mais que les missiles, en l'occurrence les SS-20 soviétiques
06:50sont à l'est.
06:51On retrouve un peu des très vieux souvenirs de cet ordre-là.
06:54Et puis en revanche, il y a un débat politique, démocratique, parfaitement légitime sur
06:59le niveau de cet effort de réarmement et sur les moyens de le financer.
07:03Et on voit que c'est cette question-là qu'a posée François Hollande tout à l'heure.
07:06Il est totalement solidaire, conscient qu'il y a une menace russe, il a dû même lui faire
07:10face quand il était à l'Élysée, qu'il faut dans ce cadre-là se réarmer et aussi
07:15renforcer ou même créer une vraie défense commune européenne.
07:18Mais maintenant, jusqu'à quel niveau de dépense et comment le financer ? Et en l'occurrence,
07:23l'ancien Président ne souhaite pas que ce soit au détriment du modèle social français.
07:28Parce que dès le début, il y a un problème sur le niveau, sur l'ordre de grandeur de
07:32l'augmentation qui doit se faire sur les crédits défense.
07:34Sébastien Lecornu, lui, parle de 100 milliards par an.
07:38François Hollande, à cette place, il dit que ce n'est pas du tout ça qu'il faut viser.
07:43Et puis surtout, rappelez-vous quand même, nous sommes dans une situation budgétaire
07:46contrainte jusqu'à la preuve du contraire.
07:48Il y a quelques temps, on cherchait encore jusqu'à 60 milliards d'euros d'économie.
07:52Donc c'est vrai que forcément, cet effort de guerre à financer, la vraie question, c'est
07:56comment est-ce qu'on va le faire ?
07:57Alors, on voit...
07:58Là, dans la loi de programmation qui a été adoptée, c'est 68 milliards en 2030.
08:02En 2030, oui, c'est ça.
08:03Donc on n'est même pas dans les 100 milliards, malgré une forte augmentation du...
08:07On est très, très, très, très loin du compte.
08:09Puis rappelez-vous, effectivement, on n'est pas non plus...
08:11Enfin, il y avait quand même ces débats, il y a environ quelques...
08:14Enfin, c'était un an ou deux, quand on expliquait qu'on n'avait pas des munitions pour pouvoir
08:18faire face à une guerre intensive.
08:20Oui, de haute intensité, oui.
08:22De haute intensité, pardon, effectivement.
08:24Donc on est effectivement devant un mur.
08:28On est totalement en train de changer de logiciel sur cette question-là.
08:31La question, c'est effectivement comment on finance ?
08:33Sur quoi ?
08:34Quelles sont les dépenses qui vont être baissées pour pouvoir augmenter celles sur
08:39la dépense militaire ?
08:40À ce stade, le gouvernement parle de réorienter l'épargne des Français.
08:43Mais tu as avis que ça ne va pas être suffisant ?
08:44Alors, justement, les pistes qu'évoquent le gouvernement et puis celles des oppositions
08:48pour que la France puisse se réarmer, on en parle juste après le fil info de Maureen
08:51Pignard à 9h15.
08:52Israël rejette catégoriquement les accusations.
08:56Une commission d'enquête des Nations Unies affirme que les attaques systémiques d'Israël
09:00contre la santé sexuelle et reproductive à Gaza sont des actes génocidaires.
09:04La capacité des Palestiniens à Gaza à faire des enfants est détruite à travers la destruction
09:09systématique de maternité.
09:10L'utilisation de la famine comme méthode de guerre a aussi un impact sur tous les aspects
09:15de la reproduction, affirme la commission.
09:17Y avait-il un espion au ministère de l'Economie ?
09:20On apprend qu'un fonctionnaire de Bercy a été mis en examen il y a trois mois.
09:23Il est soupçonné d'avoir livré des informations à l'Algérie concernant des Algériens en
09:28France, des opposants notamment au régime en place.
09:30Un coup d'arrêt pour la réindustrialisation en France.
09:33La dynamique s'est nettement ralentie l'année dernière.
09:35Il y a eu 114 ouvertures de nouvelles usines contre 119 fermetures.
09:40Par ailleurs, la Banque de France abaisse sa prévision de croissance de 0,2 points à
09:440,7 pour cent pour 2025.
09:48Et puis la France n'est pas encore prête face au changement climatique, affirment ce
09:51matin les experts du Haut Conseil pour le Climat.
09:54Et cela malgré le plan d'adaptation que vient de présenter le gouvernement.
09:57Les experts estiment que les financements actuels sont très insuffisants.
10:13Les informés continuent avec Valérie Haco, chef adjointe du service politique du Parisien
10:17aujourd'hui en France, avec Éric Scholl, aussi directeur de la rédaction de L'Express
10:21et Renaud Delis.
10:22On parlait juste avant le fil info du réarmement de la France.
10:25C'est ce que souhaite le président de la République.
10:28C'est ce que dit le gouvernement.
10:29François Hollande, ancien président de la République, était à cette place il y a quelques
10:32minutes et lui-même dit aussi qu'il faut réarmer la France.
10:35La question est de savoir à quel niveau ? Combien de crédits mettre sur la table pour
10:39réarmer notre défense ?
10:42Éric Scholl, au niveau du niveau de cette hausse de crédits, tout le monde n'est pas
10:48d'accord dans les partis politiques.
10:49C'est le moment pour prendre la mesure du danger, de la menace.
10:54Et à partir de cette menace, il faut évaluer les besoins.
10:56Il y a beaucoup de chiffres qui ont circulé si vous voulez.
11:00Pour le moment, la France dépense 2% de son PIB en matière de défense.
11:04Il faudrait peut-être monter entre 4 et 5%.
11:07Si on monte à 5%, très vite dit, ça fait effectivement les 100 milliards qui ont été
11:12évoqués.
11:13Ces 100 milliards sont largement faisables, c'est possible de le faire, c'est une question
11:16juste de priorité.
11:17À partir du moment où on se dit que c'est le choix qu'on doit faire, on doit pouvoir
11:24le faire.
11:25Quand vous regardez l'histoire de France, quand vous regardez les moments où on a eu
11:28des menaces extérieures, y compris pendant toute la guerre froide, on était à des niveaux
11:32de dépenses militaires en termes de PIB bien plus élevés qu'aujourd'hui.
11:36Il a fallu qu'on arrive au moment de la chute du mur de Berlin pour que tout d'un coup,
11:40effectivement, on fasse baisser, il y avait moins de menaces, on a fait baisser nos dépenses
11:44militaires.
11:45Mais auparavant, on était aux alentours de 3,5% du PIB en 1938, c'est-à-dire la veille
11:49de la guerre.
11:50On avait fait un effort de réarmement, on était à 8% du PIB.
11:54– Mais la question est de savoir si aujourd'hui c'est nécessaire.
11:56Quand vous entendez les Insoumis, pareil, Emmanuel Bompard, le coordinateur national
12:00de France Insoumise, était sur ce plateau, il lui dit...
12:02– Moi j'écoute les gens de l'OTAN, j'écoute les militaires.
12:03– Moi j'essaie de savoir si c'est nécessaire.
12:05– J'écoute les gens de l'OTAN, j'écoute les militaires, pendant deux jours et encore
12:08aujourd'hui à Paris, il y a un énorme colloque lié sur les autorités militaires, ils ont
12:14largement conscience de cette menace qui existe aujourd'hui, il sera trop tard après pour
12:20dire que virtuellement on n'était pas prêts.
12:21Donc il y a un moment, il faut faire repartir.
12:23Et puis faire repartir l'armement, c'est aussi faire repartir une partie de l'industrie,
12:27ce n'est pas de l'argent, c'est de l'investissement.
12:29Donc oui, on peut trouver cet argent, maintenant pour le financer, c'est très simple, on a
12:33l'emprunt.
12:34Et puis oui, on peut aussi regarder dans notre modèle social et se dire qu'il y a des
12:39choses sur lesquelles on peut rogner dans les plans sociaux parce qu'il y a des priorités
12:42qui sont stratégiques aujourd'hui pour la France.
12:44– Rodan ?
12:45– Encore une fois, il ne faut pas déformer ce que disait François Hollande il y a quelques
12:47minutes.
12:48Est-ce que c'est nécessaire ?
12:49François Hollande dit que oui.
12:50Il dit que s'il est nécessaire de financer un effort de l'armement, ensuite il se pose
12:53la question du niveau.
12:54Mais les propos de François Hollande ne s'alignent pas du tout sur ceux de Manuel Bompard ou
12:58de Marine Le Pen, qui eux considèrent que ce n'est pas nécessaire parce que la Russie
13:00n'est pas une menace.
13:02Ce qui, au passage, quand on voit d'un côté par exemple les Insoumis de la Réunion Nationale
13:07qui disent « Emmanuel Macron agite les peurs, la Russie n'est pas du tout une menace ni
13:12pour l'Europe ni pour la France à part l'Ukraine », qu'ils passent par pertes et profits donc
13:16dans leurs démonstrations, et que de l'autre côté on voit que l'Allemagne, le Royaume-Uni,
13:21les Pays-Bas, la Finlande, la Pologne, j'en oublie, bref, l'ensemble de l'Europe considère
13:25aujourd'hui que la Russie est une menace et prend des décisions au sens, qui a raison
13:29ou qui se trompe ?
13:30Est-ce que toute l'Europe se trompe et Manuel Bompard, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen
13:34ont raison ?
13:35Ou est-ce que c'est l'inverse ?
13:36Voilà, je soumets cette question, j'ai une petite idée sur la réponse.
13:40En revanche, sur le niveau, là il y a un débat qui existe y compris avec la gauche
13:45et y compris avec les socialistes et l'ancien président François Hollande, et d'ailleurs
13:50on évoque des ressources où trouver dans la situation calamiteuse des finances publiques
13:53aujourd'hui de l'argent, il y a une piste qui a été ouverte d'ailleurs par la résolution
13:56adoptée hier.
13:57Une piste indirecte pour financer cet effort de défense, c'est la fameuse saisie des
14:01avoirs russes.
14:02La saisie des avoirs russes qui est dans la résolution qui a été adoptée hier par
14:05l'Assemblée Nationale, mesure qui est d'ailleurs rejetée par le Rassemblement National et
14:09la France Insoumise.
14:10Les insoumis ne veulent surtout pas saisir les avoirs russes.
14:13Pour les questions de droit international, c'est ce qu'ils disent.
14:15Oui, c'est ce qu'ils disent, les insoumis sont effectivement extrêmement soucieux de
14:18droit international lorsqu'il s'agit de protéger les avoirs russes, les avoirs donc
14:22de la banque centrale russe.
14:24Ça pourrait non pas financer directement l'effort de défense de la France, mais ça
14:31pourrait évidemment financer, aider la résistance ukrainienne, voire participer à la reconstruction
14:37du pays.
14:38Et donc, ça permettrait à la France et au reste de l'Europe de soulager leur effort
14:41de soutien à l'Ukraine et de dégager davantage de ressources pour se réarmer.
14:46Ça serait évidemment un renfort bienvenu.
14:51Hier, le gouvernement s'en est remis à la sagesse du Parlement au moment du vote,
14:54même si on sait que jusqu'à présent, notamment Éric Lombard, le ministre de l'Économie
14:57et des Finances, a fait savoir qu'il était hostile à cette mesure.
15:00Mais il est aussi possible que pour des raisons beaucoup plus pragmatiques et beaucoup moins
15:04juridiques d'ailleurs, et simplement parce qu'on a besoin d'argent, on finisse et l'Europe
15:08finisse, et d'ailleurs cette idée fait son chemin en Europe, par se convertir à cette idée.
15:11François Bayrou était moins catégorique hier en leur disant que c'était une question
15:16européenne, donc c'est une façon d'ouvrir la porte, beaucoup moins catégorique.
15:19Il y a les épargnes privées qui peuvent être sollicitées, c'est ce qu'a dit hier
15:22Éric Lombard, le ministre de l'Économie.
15:23C'est la piste qui, à l'heure actuelle, est effectivement défendue par le gouvernement,
15:29qui ne veut pas parler d'impôts supplémentaires, Emmanuel Macron a été très clair là-dessus.
15:32Mais vu l'ampleur des dépenses qu'il va falloir engager, il est possible que ça ne suffise pas.
15:40Ensuite, ce qu'il faut voir aussi sur ce débat, on parle de la menace russe, il y a
15:43aussi quand même le vrai problème et un total changement de paradigme en Europe, c'est
15:47qu'il n'y a plus de protection américaine, enfin en tout cas qui est en train de partir.
15:51Donc là, l'Europe et la France, il y a eu cette totale prise de conscience qu'il va
15:54falloir, et ça c'est ce que dit Emmanuel Macron depuis qu'il est président de la
15:58République, qu'il va falloir être autonome sur cette question.
16:02Juste rapidement, parce qu'Éric Scholl, vous en avez parlé, d'une modèle sociale,
16:05vous dites qu'il va falloir toucher au modèle social, ceux qui nous écoutent et nous regardent
16:08là sont agacés, j'imagine, par vos propos, en disant, ben non, mais pourquoi ?
16:12Pas tous, peut-être.
16:13Peut-être pas tous, d'ailleurs, peut-être qu'il y en a qui disent, ben si, peut-être,
16:16c'est nécessaire.
16:17On dépense aujourd'hui 33% de notre PIB français dans l'ensemble du modèle social.
16:21Mais vous pensez à quoi, par exemple ? Vous pensez aux retraites ?
16:23Par exemple, c'est un des sujets, mais effectivement, on peut se dire qu'aujourd'hui, si vous voulez,
16:27c'est une question des priorités qu'on a à faire aujourd'hui.
16:29Si on considère que la défense, la sécurité, la sécurité des Français, la sécurité
16:34européenne a un prix, et bien ce prix-là, si on convient qu'effectivement cette sécurité,
16:39il faut accroître le niveau de sécurité, il faut bien les chercher, les fonds.
16:42Alors oui, l'épargne privée peut être aussi une bonne idée, à condition de faire
16:45l'explication, l'effort de pédagogie.
16:48Ça s'est fait d'ailleurs dans le passé à de très nombreux moments.
16:50On a proposé soit des bons du trésor, soit créer une sorte de...
16:54Des grands emprunts.
16:55Alors ça, c'est des emprunts, mais l'épargne, on peut tout à fait les solliciter.
16:59Une épargne pacifique, oui.
17:00Mais ça veut dire qu'il y aura moins d'épargne.
17:02Par exemple, si on va aller du côté de la Caisse des Pôles, que normalement, cet argent
17:05est plutôt réservé au logement social ou à l'immobilier, ça veut dire qu'on devra
17:09faire des choix, bien sûr.
17:10Des choix difficiles, effectivement.
17:13Renaud, l'autre sujet d'actualité que vous vouliez aborder, c'était le scandale Betaram
17:17qui poursuit encore François Bayrou.
17:18Parce qu'on a appris hier que la Commission d'enquête parlementaire sur les violences
17:22au milieu scolaire, qui a été créée à l'Assemblée nationale dans six âges, donc
17:24de ce scandale de l'affaire de Betaram, a annoncé vouloir auditionner le Premier ministre
17:30François Bayrou prochainement.
17:31Alors pourquoi est-ce que cette commission veut entendre François Bayrou ?
17:36La réponse de Violette Spilbou, députée Ensemble pour la République du Nord, qui est
17:40co-rapporteure de cette commission d'enquête.
17:42Parce qu'il a été ministre de l'éducation, il est Premier ministre aujourd'hui.
17:46Il y a beaucoup de ministères qui ont un rôle dans la protection des enfants.
17:50Il est nécessaire d'auditionner toute la chaîne des responsabilités dans la protection
17:55des enfants dans les établissements scolaires.
17:58Et donc ça va bien sûr des enseignants, des juges, des procureurs, des administrations
18:05françaises et aussi ça va vers les responsables politiques passés et actuels.
18:12L'autre co-rapporteur de la commission, l'insoumis Paul Vannier, a d'ailleurs annoncé que l'actuelle
18:17ministre de l'éducation nationale, Elisabeth Borne, sera elle aussi auditionnée par cette
18:21commission dont les premières auditions sont prévues pour le 20 mars.
18:25L'un des tout premiers entendus sera Alain Esquerre, le porte-parole du collectif des
18:29victimes de violences au sein de cet établissement Notre-Dame de Betaram.
18:31Rappelons que le Parquet de Pau enquête sur plus d'une centaine de plaintes.
18:34Est-ce qu'il est légitime, nécessaire et même indispensable que l'ensemble des responsables
18:40politiques en charge soit de l'éducation, soit de la justice, à l'époque et depuis,
18:46soit entendus, y compris François Bayrou ?
18:48Valérie ?
18:49Disons que ça ne paraît pas illogique dans une certaine mesure de demander aux responsables
18:54politiques de parler dans une commission d'enquête qui porte sur cette question.
18:59Ensuite, l'affaire Betaram aussi, très clairement, c'est une affaire qui a pris une dimension
19:04politique pour François Bayrou, qui a quand même été aussi beaucoup montée.
19:09Clairement, il y a aussi des arrières-pensées politiques, j'imagine, de demander à François
19:17Bayrou de se présenter devant cette commission.
19:20Ensuite, si on veut faire l'enquête sur Betaram, c'est vrai qu'il était ministre
19:23de l'éducation entre 1993 et 1997, qui était la période où il y avait les premiers signalements.
19:28Il n'y a rien d'illogique.
19:29Mais clairement, et je pense que notamment de la part des Insoumis, il y a aussi des
19:32visées politiques, puisque depuis le début, il réclame la démission du Premier ministre
19:35sur ce dossier dans cette commission d'enquête.
19:38Mais à la limite, ça permet aussi à François Bayrou, à nouveau, de dérouler les arguments
19:43qu'il déroule depuis le début dans cette affaire.
19:45Il y a quand même un mérite là-dedans, c'est que ça a totalement libéré la parole, aussi
19:50l'affaire Betaram.
19:51On voit que dans plein d'autres établissements, il y a aussi une prise de conscience, une
19:54libération de parole autour de cette question dans d'autres écoles.
20:00Oui, c'est logique, c'est plus que logique, en fait, c'est même le droit du Parlement,
20:05et cette commission d'enquête, elle existe, et c'est vrai que c'est la première fois
20:09que la commission d'affaires culturelles et d'éducation se transforme en commission
20:13d'enquête.
20:14Mais c'est prévu par une ordonnance de 1958 qui prévoit effectivement le droit de citation
20:18directe et qui peut demander à tout le monde, à pratiquement tout le monde, de venir se
20:23présenter devant.
20:24Sauf le Président de la République.
20:25Sauf le Président de la République, vous avez tout à fait raison de cette précision.
20:27Il ne peut pas refuser là, François Bayrou.
20:29Non, il ne peut pas refuser, il devra s'expliquer, ça sera certainement en débat retransmis,
20:34c'est sans doute ce qu'attend un petit peu effectivement la France insoumise, mais oui,
20:40ça fait partie, il n'y a pas débat là-dessus, pour moi c'est normal qu'il aille s'expliquer.
20:43Oui, c'est une nécessité démocratique, c'est sain, c'est extrêmement sain que
20:46lui comme les autres responsables politiques, d'autres noms ont été cités, qui ont été
20:50ministre de l'éducation, ministre de la justice, ce scandale a duré pendant tellement
20:55d'années qu'il est normal que tous les responsables en place à ces différentes époques
20:59s'expliquent, et il faut distinguer ça, s'expliquent sur l'époque, sur ce qu'ils
21:03savaient ou pas, et il faut distinguer ça d'une éventuelle instrumentalisation politique
21:08dont pas grand monde n'est dû possible.
21:10Merci beaucoup, merci à tous les trois, Valérie Ako, chef adjointe du service politique du
21:15Parisien aujourd'hui en France, le Parisien qui révèle ce matin, une information qu'on
21:18relaie sur France Info, une affaire d'espionnage au ministère de l'économie, une taupe de
21:23l'Algérie à Bercy, c'est le titre de la une, une taupe qui aurait communiqué des
21:26renseignements sur des opposants aux renseignements algériens, c'est-à-dire ce matin dans le
21:30Parisien, aujourd'hui en France, merci à vous d'être passés, merci à vous Eric
21:34Scholl, directeur de la rédaction de l'Express, votre magazine, qui propose cette semaine
21:38un dossier, effectivement, face à Poutine, le prix de notre sécurité, c'est-à-dire
21:43cette semaine dans l'Express, merci à vous Renaud, et les informés du soir arrivent
21:47à 20h.