• il y a 2 heures
À 4500 m sous la me, on peut pourtant croiser des machines géantes en pleine activité. Ces machines qui veulent dompter les conditions extrêmes des abysses sont au cœur d'une gigantesque course entre plusieurs entreprises chinoises, américaines, mais aussi européennes. Le but : fournir à grande échelle la planète en minéraux nécessaires à nos panneaux solaires, nos voitures, nos smartphones et de nombreux autres objets. Lucas a voulu en savoir plus.

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Transcription
00:00Descendons ici à 4500 mètres sous la surface, une profondeur où très peu d'humains peuvent descendre.
00:05Pourtant, on tombe nez à nez avec cette machine géante en pleine activité.
00:08Pour certains, il faudra même les multiplier rapidement pour avoir un impact très concret sur notre quotidien.
00:13Bienvenue dans ce nouvel épisode de Lucas Explique.
00:15Ces machines, encore peu communes, elles sont au cœur d'une gigantesque course
00:19entre plusieurs entreprises chinoises, américaines, mais aussi européennes.
00:22Elles veulent dompter les conditions extrêmes des abysses
00:25pour fournir à grande échelle nos panneaux solaires, nos voitures, nos smartphones et de nombreux autres objets.
00:29Mais il y a quelques temps, ce mail a attiré mon attention.
00:32Une importante campagne océanographique allait justement tenter d'explorer ces milieux extrêmes.
00:37Alors je les ai contactés.
00:38Il y a certains des éléments dont on parle qui ne sont pas illimités sur la planète.
00:43Ça attire les convoitises.
00:45Je me suis dit que ce serait une occasion inédite pour vous embarquer vous aussi dans cette nouvelle ruée au métaux.
00:49On va aussi découvrir que ces abysses très peu accessibles abritent de nombreux secrets.
00:53Pourquoi cette nouvelle conquête minière sous-marine divise fortement, je vous explique.
01:00Commençons avec cet étrange objet qui vient d'être découvert.
01:03Il s'agirait d'une dente de mégalodon, le plus grand requin prédateur qui vivait il y a des millions d'années,
01:08selon les chercheurs français qui viennent de le remonter.
01:10Elle est énorme cette dente.
01:11Et le fait que ce soit complètement pris dans un nodule, ça nous confirmait directement que c'était quelque chose de très très ancien.
01:16Pourtant, ce qui est aujourd'hui au cœur des convoitises se trouve tout autour.
01:20Ça m'a fait penser à du charbon ou de la lave séchée,
01:22mais c'est ce qu'on appelle un nodule polymétallique, comme ça,
01:25et ça regourge de minerais très recherchés, vous allez voir.
01:28C'est principalement ça que cherche à remonter l'expédition française,
01:31mais aussi que veulent exploiter rapidement à grande échelle plusieurs pays et entreprises.
01:35Mais pour ça, je me suis rendu compte qu'elles doivent d'abord trouver des moyens techniques pour vaincre des conditions particulièrement extrêmes.
01:43Nous sommes en 2021, quelque part au milieu de l'océan Pacifique.
01:46Pour la première fois, cet énorme véhicule va tenter de descendre dans les abysses pour collecter des ressources minières.
01:51Il est mis à l'eau, puis arrive à plus de 4000 mètres de profondeur.
01:55Et la machine sillonne alors ses fonds marins pendant plus de 4 jours
01:58et collecte plus de 2000 tonnes de nodules qu'elle entasse au fond de l'eau.
02:03À un moment, le cap de 5000 mètres de long qui le relie à la surface est rompu.
02:07Les techniciens tentent de rétablir la connexion, ils finissent par réussir.
02:12C'est très profond, donc ça pose plein de problèmes d'un point de vue matériel.
02:16Alors on va faire un petit schéma rapide parce que j'avais du mal à me représenter la difficulté d'accès.
02:21Bon déjà en comparaison, l'épave du Titanic, elle est ici à 3800 mètres de profondeur environ.
02:26Les fameux nodules recherchés, ils se trouvent généralement entre 4000 mètres et 6000 mètres sous la surface.
02:32Si on compte maintenant un tour Eiffel, il faut se représenter 13 à 20 tours Eiffel bout à bout à descendre, puis à remonter, c'est énorme.
02:38Dès les années 1960 et jusqu'à aujourd'hui, des ingénieurs tentent d'inventer des systèmes pour ramasser ces précieuses ressources en profondeur.
02:45En France, on imagine même à un moment ce type de navette sous-marine sans succès.
02:49Aujourd'hui, j'ai trouvé plus d'une dizaine d'entreprises et d'organismes qui investissent des millions de dollars dans différents systèmes.
03:07Alors la forme que j'ai eu le plus vue, elle ressemble à ça.
03:09Ce sont des sortes de moissonneuses-batteuses sous-marines à chenilles qui peuvent atteindre quand même la taille d'un bus.
03:13Ils ne sont pas habités, ce sont des sortes de gros tracteurs qui vont passer sous le fond des mers et récupèrent donc les nodules.
03:19L'idée, c'est que ces véhicules utilisent des systèmes de bras mécaniques ou plus couramment d'aspiration ou de jets pour ramasser ces précieuses tonnes de nodules.
03:26Ok, mais comment ensuite remonter à la surface plusieurs kilomètres plus haut ?
03:30Dans cette autre zone du Pacifique, ces images nous emmènent cette fois en 2022.
03:34Depuis 4300 mètres de profondeur, cette entreprise réussit à remonter plus de 3000 tonnes de nodules.
03:39Ils sont broyés sur le fond et ensuite ils sont renvoyés à la surface sur le bateau qui est donc relié au collecteur en surface.
03:46Ils vont pouvoir faire un premier tri sur le bateau pour simplifier le transport de ce qu'ils vont ramener à terre.
03:51Au fait, ces nodules, pourquoi est-ce qu'on est prêt à aller les chercher si loin ?
03:54Alors j'en ai imprimé un à taille réelle, ça fait à peu près la haille 8 cm, mais ils peuvent aller de quelques centimètres à une quinzaine de centimètres.
04:00Et si on regarde maintenant à l'intérieur, ça ressemble à ça.
04:03On peut notamment trouver du manganèse, du cuivre, du nickel et du cobalt.
04:07Par exemple, pour le cobalt, on est à 600% des réserves.
04:11Si on a les grands fonds, qu'est-ce qu'on a sur le terrestre ?
04:13Si on ramasse les nodules d'une zone, on va avoir tous ces éléments concentrés ensemble.
04:17Là où pour beaucoup de gisements terrestres, il va falloir aller dans différents endroits qui sont parfois très éloignés les uns des autres.
04:23Et ces matières, elles sont très recherchées car elles rentrent dans la fabrication de très nombreux objets et véhicules,
04:28notamment des carrosseries, des éoliennes, des voitures électriques ou encore des smartphones ou des ordinateurs portables.
04:33Selon l'agence internationale de l'énergie, leur utilisation devrait continuer à largement augmenter dans les années à venir,
04:39avec de potentielles difficultés d'approvisionnement.
04:41Et ça, c'est un des arguments majeurs des promoteurs de la ruée vers les nodules.
04:52Mais suite à ce mail que j'ai reçu, en me plongeant dans les images de l'expédition,
04:56je me suis rendu compte que ces immenses abysses sont encore largement méconnues.
05:01Vous vous souvenez de ces images de test d'un immense engin collecteur de nodules ?
05:05Eh bien environ 4 ans après, l'expédition retourne précisément à un de ces endroits et voici ce qu'elle observe.
05:20Allez, on remobile. Nous voici au Mexique, très récemment, mi-novembre 2024.
05:24Nous sommes à bord de l'Atalante, un navire d'exploration français de 85 mètres de long qui vient de lever l'ambre.
05:29L'équipe a accepté de filmer son épopée qui vise à découvrir ce qui se cache vraiment dans l'immensité de ces profondeurs encore très mal connues.
05:36Le navire part pour plusieurs semaines dans cette zone en plein milieu de l'océan appelée Clarion-Clipperton,
05:41où les fonds sont tapissés de milliards de nodules.
05:50C'est une zone internationale qui a été en quelque sorte découpée et répartie entre plusieurs pays et organismes pour y mener des explorations.
05:57Ici, c'est par exemple attribué à la Chine, ici au Royaume-Uni, ici à la Belgique ou encore ici à la France.
06:03Et c'est d'ailleurs à cet endroit que l'Atalante se rend maintenant pour la première partie de sa mission.
06:07Tu vois pas un bateau après 2-3 semaines et tu te sens tout petit au milieu de l'océan et tu sais que t'as 5000 mètres de fond.
06:14Pendant très longtemps, on a pensé qu'il y avait très peu de vie dans cet environnement-là.
06:18Pour pouvoir récolter ce que recherchent les scientifiques sur plusieurs kilomètres,
06:21il ne serait pas assez efficace d'envoyer des sous-marins habités ou même des drones.
06:25Le système le plus simple et le plus efficace en termes de temps,
06:28c'est d'envoyer des carottiers qui sont directement reliés au bateau et qui ne font que des allers-retours.
06:32La mission, elle utilise donc d'abord cet appareil spécial.
06:35Je vous présente le carottier Usenet.
06:37Il descend tout au fond à l'aide d'un très long câble de plusieurs kilomètres.
06:41On descend, on est dans les noirs, dans les noirs, dans les noirs, dans les noirs, jusqu'à ce qu'on se rapproche du fond de mer.
06:46Et vous voyez toute cette plaine avec tous ces pommes de terre noires posées,
06:50avec des animaux d'une beauté et d'une étrangeté qui habitent sur les nodules et tout autour.
06:55Une fois entre moins 4000 et moins 6000 mètres,
06:58ils se referment autour des nodules pour les ramasser avec une partie du sol.
07:01Et 4-6 heures, des fois même plus, entre les déployements et la remontée.
07:05Il faut s'imaginer une benne qui fait 25 centimètres sur 25 centimètres.
07:09Donc on va ramener dans ce cas-là une benne d'un quart de mètre carré sur le bateau
07:13qui va être la plus représentative possible de l'environnement du fond.
07:16Une des missions est de compter les nodules pour voir s'ils sont riches en minerais recherchés.
07:20On a d'abord une mission d'évaluation de la ressource.
07:23C'est un devoir qu'on a en étant contractant.
07:26Ils sont pris en photo.
07:28On évalue leur volume et ils seront envoyés après dans un laboratoire
07:31pour vérifier le contenu en éléments d'intérêt pour l'industrie.
07:35Nos voisins, il faut juste penser à la Belgique, à l'Allemagne,
07:39ils ont déjà des industries qui sont là avec des gestateurs prêtes.
07:44Et donc ils ont un autre regard sur ces permis.
07:48En France, aujourd'hui, il n'y a pas effectivement des industriels ou il n'y a pas d'impression.
07:53Mais ce n'est pas le seul but car la zone dans laquelle ils pénètrent regorge de vies souvent inconnues.
07:57On va bientôt probablement détruire des écosystèmes qu'on connaît aujourd'hui très très peu.
08:02Donc le but de notre mission, c'était pour la première chose d'acquérir beaucoup plus de connaissances.
08:07Sur le bateau, il y a aussi cet appareil équipé de 12 tubes
08:10qui sert notamment à chercher des traces de vies encore plus petites
08:13et à faire d'autres analyses pour mieux comprendre ces paysages sous-marins.
08:16Au total, plusieurs dents a priori de requins sont remontées,
08:19mais aussi de nombreux autres organismes vivants.
08:21On a cette monde de lilies poussières, d'organismes d'une diversité impressionnante.
08:25Donc chaque échantillon, vous avez des centaines d'organismes qu'on ne connaît pas aujourd'hui.
08:30J'avoue que certaines de ces espèces me font un peu penser à des extraterrestres,
08:33mais elles vivent bien sur notre planète.
08:35Elles sont capables de survivre là où très peu d'autres espèces pourraient survivre.
08:38Avec presque aucune lumière et très peu de nourriture,
08:40elles ont dû développer des sortes de pouvoirs très peu communs.
08:43La production primaire des algues en surface qui arrive au fond dans cette zone-là,
08:46elle est très très limitée.
08:47Ce sont aussi des espèces qui sont capables de se nourrir de tout un tas de choses différentes,
08:51des bactéries, par exemple, qui sont présentes dans les sédiments.
08:53Pour voir l'invisible, ce navire renferme 8 laboratoires en pleine effervescence.
08:57Et en plus des marins, une trentaine de scientifiques travaillent à bord.
09:00Une mission comme ça, c'est des années d'analyse derrière.
09:02L'abondance, elle est pas négligeable,
09:03mais c'est évidemment pas l'abondance la plus forte qu'on puisse trouver dans les océans de la planète.
09:07Par contre, ce qu'on a pu voir quand même, c'est que la diversité, elle est là.
09:09Puisqu'on a trouvé plein plein d'organismes, ne serait-ce qu'à bord,
09:12quand on triait les échantillons qu'on a pu remonter.
09:14Et puis, il y a beaucoup beaucoup d'espèces rares sur plusieurs centaines d'échantillonnages.
09:17On va trouver cette espèce-là qu'une fois.
09:19Si on perd l'individu de l'espèce, peut-être qu'on a perdu l'espèce.
09:22C'est vraiment un potentiel des biomimétismes, de la bio-inspiration,
09:25qui un jour peut être des pistes pour la pharmacie.
09:28Lors d'autres expéditions dans ce type d'environnement,
09:31j'avais aussi vu des images de ces autres espèces très étonnantes.
09:35Et pour plusieurs de ces organismes,
09:37j'ai découvert que les nodules ont un rôle très important.
09:48En cas d'exploitation minière à grande échelle,
09:50j'ai aussi pu voir que des activistes et des scientifiques
09:53s'inquiètent fortement pour ce monde des abysses,
09:55mais aussi pour des conséquences plus larges.
09:58Nous voici en décembre 2024.
10:00La Norvège décide de reporter l'exploitation minière de ses fonds marins
10:03au moins jusqu'à fin 2025.
10:05Cela fait notamment suite à une campagne de mobilisation.
10:08Alors je me suis demandé quelles pouvaient être les craintes
10:10face à l'exploitation des fonds marins.
10:12Retournons rapidement sur notre bateau, qui est désormais dans cette zone belge.
10:15Après ce test d'exploitation, les scientifiques cherchent à savoir
10:18à quel point ce paysage et la vie sur place
10:20peuvent revenir à un état normal.
10:24Le premier impact, il est direct.
10:25C'est le simple fait d'enlever les nodules.
10:27Et donc là, effectivement, on enlève l'habitat.
10:29Donc on sait que les espèces disparaissent directement.
10:31Ça, c'est une certitude.
10:32On racle les sédiments de surface qui sont les plus riches en organismes
10:35et ils sont retransportés ailleurs.
10:37Et s'ils survivent, la grande question, c'est sur combien de générations.
10:40Je suis aussi tombé sur cette analyse de 2017
10:42qui s'est posée une question similaire pour 11 sites
10:44où il y a eu des expérimentations.
10:46Pour ces expériences à petite échelle,
10:48par rapport à ce que donnerait une véritable exploitation,
10:50l'étude relève notamment des effets biologiques négatifs considérables.
10:53Elle indique qu'après plusieurs années,
10:55très peu de groupes d'espèces reviennent aux conditions de base.
10:58Et du côté des nodules, j'ai appris qu'il leur fallait en général
11:001 million d'années pour grandir de quelques millimètres.
11:03Ça, ce n'est pas la seule inquiétude que j'ai trouvée
11:05dans plusieurs travaux scientifiques.
11:07Quelques exemples.
11:08Des panaches de poussière sous-marine
11:09pourraient se déporter sur plusieurs kilomètres selon cette étude.
11:12Des bruits, des lumières, des polluants chimiques
11:14ou encore des rejets de déchets miniers
11:16pourraient perturber d'autres animaux, même plus haut dans l'océan.
11:18Et de fil en aiguille, les conséquences pourraient être bien plus larges.
11:21Ce qu'on estime, c'est que vu la profondeur
11:23et la faible altitude qu'atteignent les particules remises en suspension,
11:27il ne devrait pas y avoir de vrai impact sur le budget carbone
11:29avec une action de collecteur à nodules, en tout cas à 5000 mètres de fond.
11:32Par contre, ce qui est moins clair, c'est qu'effectivement,
11:34il y a une chaîne alimentaire qui peut démarrer
11:36de très petits organismes qui vivent au fond
11:38et qui vont alimenter des organismes de plus en plus gros
11:40qui eux-mêmes jouent un rôle dans la vie de cet océan mondial.
11:43Pour aller plus loin, je vous mets plusieurs sources en lien sous la vidéo YouTube.
11:46En face, plusieurs entreprises expliquent chercher à réduire les impacts potentiels.
11:49Et je suis aussi tombé sur ces études,
11:51en partie financées par une entreprise minière
11:53qui explique que miner les fonds marins
11:55permettrait d'assurer la transition énergétique
11:57et que ça pourrait être moins destructeur
11:59sur plusieurs aspects que les mines sur terre,
12:01notamment quand elles sont dans des forêts tropicales.
12:03Ce qui est, à mon avis, très discutable.
12:05Alors, qui décide si on peut commencer ou pas
12:07cette exploitation des abysses ?
12:09En fait, j'ai découvert que ça dépend.
12:11Dans cette étude de 2025, on découvre où se trouveraient
12:13les principales réserves à l'échelle mondiale.
12:15Les nodules sont ici en bleu foncé
12:17et c'est les ressources les plus convoitées.
12:19Mais il existe d'autres gisements de métaux sous-marins
12:21qui ressemblent à ça ou à ça
12:23et qu'on retrouve ici en orange et ici en jaune.
12:28Quand les ressources se trouvent dans des zones côtières
12:30de certains pays, ce sont ces pays qui décident.
12:32Par exemple, Portugal a voté récemment
12:34contre l'exploitation de ses fonds marins.
12:36Mais d'autres états souhaiteraient se lancer
12:38dans les prochaines années, comme la Norvège,
12:40la Chine ou les îles Cook.
12:54Mais reprenons cette carte.
12:56Une grande partie des ressources se trouve en fait
12:58en dehors des eaux des pays, dans ce qu'on surnomme
13:00la zone. Ces eaux, elles sont censées appartenir
13:02à l'humanité, comme l'immense zone
13:04de Clarion-Clipperton, où se déroule
13:06notre mission d'exploration.
13:10En fait, cette zone, elle est gérée par un organisme
13:12qui s'appelle l'Autorité internationale
13:14des fonds marins. En plus des enjeux économiques,
13:16il y a un enjeu géopolitique
13:18et de justice, car cette autorité prévoit
13:20notamment que les avantages économiques
13:22tirés de ces ressources doivent être partagés
13:24équitablement entre tous les états,
13:26y compris les pays les moins avancés et les pays
13:28en développement. Par exemple, cette zone,
13:30elle est attribuée au petit état insulaire de Nauru.
13:32Mais face aux risques environnementaux,
13:34une trentaine de pays, dont la France, demandent
13:36une pause ou un arrêt total des projets
13:38miniers dans ces eaux internationales.
13:44Jusqu'ici, l'Autorité internationale des fonds marins
13:46n'a autorisé personne à exploiter,
13:48notamment dans l'attente d'un code minier
13:50pour réguler ses pratiques.
13:54Les enjeux miniers de défendre l'environnement, ils sont plutôt sur un moratoire,
13:56c'est-à-dire on attend d'en savoir plus.
13:58Et à l'inverse, il y a des contractants
14:00qui sont pro-exploitation. Et donc du coup,
14:02ça fait que le consensus, il est très difficile à trouver.
14:04La prochaine réunion, elle doit avoir lieu très bientôt,
14:06au courant mars 2025.
14:08Faisons un dernier retour sur l'Atalante.
14:10Les équipes étudient aussi des endroits bien spécifiques
14:12où la pente du sol est supérieure
14:14à 4-5%. Dans ces endroits,
14:16les enjeux miniers actuels ne peuvent pas fonctionner.
14:18On arrive à voir que l'espèce
14:20habite dans les pentes et si les espèces
14:22qui habitent dans les pentes sont les mêmes
14:24autour, on pourra peut-être en évaluation
14:26des zones qui seront épargnées
14:28par l'exploitation. Il peut y avoir des
14:30réservoirs d'espèces recolonisées,
14:32par exemple. Donc ça, c'était vraiment un des objectifs
14:34de la campagne. L'analyse complète,
14:36elle doit prendre plusieurs années. Au cours de mes recherches,
14:38j'ai vu plusieurs scientifiques pointer la nécessité
14:40de davantage de recherche avant de
14:42peut-être détruire ce qu'on vient de découvrir
14:44ou ce qu'on ne connaît pas encore. Certains soulignent
14:46aussi l'importance du recyclage des métaux
14:48ou la possibilité de réduire nos consommations.
14:50Et je me suis demandé, qu'en pensent les scientifiques
14:52qui ont passé plusieurs semaines sur le terrain ?
14:54Dans les passés, on s'est retrouvés tout le temps avec
14:56des problèmes, pollution,
14:58pêche intensive, destructions minières
15:00et on s'est retrouvés derrière à chercher de faire
15:02des règles sur des activités qui avaient déjà
15:04un détruit impacté. Cette fois,
15:06la chose intéressante, qu'on est au début,
15:08c'est la première fois qu'on va créer
15:10un code minier avant
15:12que l'activité minière commence.
15:14Aujourd'hui, aller vers une destruction massive
15:16en sachant que c'est one shot,
15:18une fois qu'on l'a pris, on sait qu'on aura
15:20des millions d'années pour faire
15:22un module, c'est quand même quelque chose
15:24de très dangereux, sans savoir les impacts
15:26qu'il peut y avoir déjà sur l'écosystème
15:28mais sur la colonne d'eau
15:30et sur l'océan en un sens plus large.
15:32Notre rôle, c'est d'apporter des informations
15:34pour que ce soit une décision sociétale
15:36finalement. Donc les impacts, ils sont complexes
15:38et ce n'est vraiment pas blanc ou noir
15:40et est-ce qu'on a les informations aujourd'hui
15:42pour donner un avis sur
15:44quel serait l'impact, de chiffrer
15:46combien de temps ? Non, on n'a pas encore ces informations-là.
15:50Si cette vidéo vous a intéressé,
15:52n'hésitez pas à la liker pour que plus
15:54de personnes puissent la voir. Vous pouvez aussi
15:56apporter vos compléments ou poser vos questions dans les commentaires.
15:58Merci à toutes les équipes de Brut qui ont
16:00travaillé sur la vidéo et je vous dis
16:02à dimanche prochain.

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