La Corée du Sud, ce sont des séries et de la musique qui en ont fait une destination touristique, ce sont aussi des cosmétiques et une skincare qui s'exportent partout à coup de tests sur TikTok et de marques toujours plus novatrices. Décryptage d'une tendance dans Iconic Business avec Emma Gatineau, fondatrice de Maison Kosane, et Elie Politi, fondateur du Paris Korean Club.
Et, la série luxe à consommer en 2025 "The White Lotus" avec Eric Briones et le luxe tire le fil de la transmission avec Caroline Hamelle.
Et, la série luxe à consommer en 2025 "The White Lotus" avec Eric Briones et le luxe tire le fil de la transmission avec Caroline Hamelle.
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00:00Iconic Business, le luxe by BFM Business. Audrey Maubert.
00:13Iconic Business, c'est un univers digital et une émission exclusive, intemporelle, mythique, responsable et déculpabilisée.
00:21Des séries et de la musique qui en font à présent une destination touristique.
00:25Des cosmétiques qui en font une tendance partout sur la planète à coup de tests sur TikTok et de marques toujours plus novatrices.
00:33La Corée du Sud exporte à présent sa beauté, sa routine beauté, sa skin care au-delà de l'Asie.
00:40Et c'est un vrai phénomène.
00:42Décryptage dans Iconic Business avec Emma Gatineau, fondatrice de la marketplace Maison Cozanne et Lee Politi, fondateur du Paris Korean Club.
00:50Dans un instant, on verra aussi cet autre phénomène.
00:53La série luxe à consommer en 2025, The White Lotus, saison 3 en Thaïlande.
00:58Et on tirera le fil à nouveau de la transmission.
01:02La transmission pour les maisons de luxe est structurante, c'est essentiel et ce sera avec le magazine Icon France.
01:08C'est Iconic Business, bienvenue.
01:10Deux invités cette semaine pour ce phénomène.
01:19Emma Gatineau, fondatrice de Maison Cozanne, bonjour.
01:22Bonjour.
01:23Lee Politi, fondateur du Paris Korean Club, bonjour.
01:26Bonjour.
01:27On parle de K-beauty, de skin care coréenne, une tendance à présent bel et bien installée, largement aidée par les réseaux sociaux, on le disait.
01:34Emma Gatineau, Maison Cozanne est une marketplace spécialisée.
01:38Est-ce que sur ces derniers mois, ces dernières semaines, vous voyez plus de trafic, plus de ventes et de fait plus de produits ?
01:46Complètement.
01:47On a lancé ce projet il y a maintenant à peine un an et on a vu les opportunités se multiplier et la demande croître en permanence.
01:57Je trouve que ce qui est très intéressant surtout, c'est de bien comprendre que ce qu'on a en France,
02:04les produits auxquels on accède, les marques qu'on commence à connaître,
02:07c'est peut-être un dixième de ce qui existe en Corée.
02:11De ce que ça peut représenter.
02:12Complètement.
02:13Donc nous, notre travail, en tout cas l'idée derrière Maison Cozanne, c'était d'aller évidemment répondre à cette demande qui existait,
02:20qui a émané des réseaux sociaux et on va en reparler, mais effectivement de venir répondre à la demande client qui existait déjà,
02:28mais également d'aller chercher des marques qui sont encore niches ici en Corée, à Séoul et aller vraiment sur des marques un petit peu premium.
02:37D'être des nicheurs, d'être prescripteurs.
02:39Exactement.
02:40Est-ce que sur cette année écoulée, donc c'est peu à l'échelle d'une entreprise, mais donc vous avez vu le phénomène,
02:45votre croissance, vous, elle est de combien sur cette année ?
02:48Là, on est sur chaque mois, on fait plus de 50% sur ce qu'on a fait le mois d'avant.
02:54Alors à nouveau, comme on est sur un business qui est très nouveau, c'est difficile de donner une tendance complète,
03:01mais c'est vrai qu'on voit, typiquement on a lancé Maison Cozanne en juin dernier.
03:07En octobre, on a intégré Le Bon Marché à Paris pour ouvrir un corner qu'on a maintenant rendu permanent.
03:13C'était au début un pop-up et maintenant c'est un espace permanent qui, j'espère, va pouvoir durer dans le temps.
03:19Donc ça prouve l'engouement et nous, on arrive à sentir que les gens sont de plus en plus curieux de tout âge.
03:26De plus en plus connaisseurs aussi, ça va avec.
03:29Plus l'offre s'accroît, plus ils sont connaisseurs et exigeants.
03:32Complètement. Nous, on a vraiment des clients qui viennent avec une routine déjà en tête.
03:37Ils se sont renseignés sur les réseaux sociaux, ils ont fait eux-mêmes une étude de marché comme des experts.
03:43Les gens sont de plus en plus attentifs aussi aux compositions des produits.
03:47Est-ce qu'il y a du parfum ? Est-ce que c'est sans alcool ? Est-ce qu'il y a des perturbateurs endocriniens ?
03:51Et c'est super, je pense qu'on va vers des choses qui sont très importantes.
03:55Ça, c'était déjà une évolution ancrée. On avait vu ce phénomène de cosmeto un peu plus bio, un peu plus naturel,
04:02entre l'outil marketing et la réalité, mais beaucoup de marques se sont positionnées.
04:06Donc là, il y a cette évolution.
04:08En 2024, les exportations de cosmétiques sud-coréens ont franchi le cap de 10 milliards de dollars.
04:13C'est pas anodin du tout, plus 20% sur un an.
04:16La Chine d'abord, mais derrière les États-Unis.
04:19Et ça, c'est un phénomène et c'est un ancrage.
04:21Les routines, elles sont plébiscitées.
04:24Qu'est-ce qu'elle a de particulier, cette skin care coréenne ?
04:29La skin care coréenne, elle est en avance sur effectivement cette tendance de la clean beauty, la beauté propre,
04:34qu'on a vu émerger dans les années 2010.
04:36Les Coréens et la beauté coréenne, c'est même plus un argument de vente qu'ils mettent en avant.
04:43C'est tellement dans leur ADN d'essayer de sortir des produits toujours plus respectueux de la peau,
04:48de l'environnement, énormément de gammes qui sont véganes.
04:51Évidemment, non testées sur les animaux.
04:54Mais surtout, ce qui est intéressant chez eux, c'est le savoir qu'ils ont de mélanger les actifs.
04:59D'où la fameuse routine en 12 étapes qu'on peut écourter, évidemment.
05:03C'est la mission ultra, plus, plus, plus.
05:05Non, mais c'est ça qui est aussi important, parce que du coup, il ne faut pas donner du tout cette idée de surconsommation.
05:11C'est simplement qu'ils savent allier les actifs mieux que personne
05:15et ils préfèrent des compositions plus courtes, plus exhaustives,
05:19avec un ingrédient principal pour en chercher le bienfait
05:23et l'associer ensuite avec d'autres étapes pour compléter et avoir une routine
05:28qui du coup, évidemment, a ce côté magique presque.
05:33Mais c'est vrai, on voit vraiment la différence.
05:35Et nous, tous nos clients de tout âge reviennent en nous disant, j'ai vu la différence.
05:40Oui, donc il y a vraiment cet ancrage au fur et à mesure.
05:43Et Lipolitier, un phénomène plus global en fait, que vous, vous voyez aussi.
05:48Vous êtes fondateur, je le disais, du Paris Korean Club.
05:51Cosmétiques, K-pop, gastronomie, séries, la culture coréenne est plus présente.
05:56Elle est devenue sans doute un formidable levier marketing.
06:01Absolument, vous avez tout à fait raison.
06:03C'est quelque chose que j'ai rencontré moi, j'allais dire, dans mon expérience passée.
06:09Notamment moi avec une expérience un peu plus tech au départ,
06:12où j'ai vu les Coréens venir en France et venir être intéressés par marketer justement leurs produits en Europe.
06:19Cette fois-ci, sortir du carcan Asie et après les US.
06:24Maintenant, l'Europe reprend un gain et évidemment, la France et Paris
06:28est vue comme, j'allais dire, le siège du luxe, le siège du glamour,
06:34le siège donc du marketing aussi.
06:37Et voilà pourquoi il est très important, alors évidemment on va parler de la beauté ici,
06:42mais jusqu'à la tech ou jusqu'à certains secteurs qui sont très en pointe,
06:47notamment aussi la fashion, on retrouve et il est important pour les Coréens
06:51de se faire connaître à Paris et de pouvoir briller à Paris pour pouvoir ensuite briller sur l'Europe.
06:57Des nouveaux marchés, du soft power, la Corée du Sud a beaucoup investi
07:01justement pour se montrer et pour se diversifier.
07:04Énormément, avec notamment aussi le gouvernement qui est là, très actif sur la libération de beaucoup d'investissements.
07:15Des différentes agences, d'ailleurs gouvernementales, se partagent un très gros budget.
07:20Coca, Cotra, ensuite d'autres, KIC aussi, se partagent des très gros budgets
07:28pour pouvoir faire briller leurs start-up ou leurs entreprises coréennes à l'international.
07:35Vous commencez à le dire, la France a un marché particulier pour la Corée du Sud,
07:38il y a une histoire particulière avec la France ?
07:41Ce que je vois et ce qui est très important pour les Coréens, c'est que sur certaines choses,
07:46l'attrait pour l'esthétique est quelque chose qui va être partagé entre Français et Coréens.
07:51C'est là où on arrive à croiser l'ensemble des cultures et des marchés potentiels aussi,
07:55avec la croissance potentielle sur la cosmétique, sur la beauté, c'est une chose.
07:59La mode, la fashion, vous le disiez, et en fait on a des esthétismes qui peuvent se partager et coexister.
08:07Exactement, il y a une attirance, j'allais dire mutuelle, entre le français qui va être très attiré par tout ce que peuvent produire les Coréens.
08:15On le voit souvent beaucoup, on travaille aussi au club avec des stagiaires ou en tout cas des volontaires aussi,
08:21qui veulent aider parce qu'ils sont portés par la culture coréenne, par la K-drama, par la K-pop,
08:27et donc veulent aider, veulent se rapprocher de cette connaissance.
08:30Mais c'est pareil, de l'autre côté, on a aussi des stagiaires et des volontaires coréennes qui nous aident justement
08:36et qui incluent leur travail dans le club pour pouvoir sortir des articles, pour pouvoir expliquer
08:43combien la Corée et les jeunes Coréens aussi veulent se rapprocher de la France.
08:48Alors, historiquement, c'est surtout sur des sujets, sur l'art aussi, beaucoup sur l'architecture,
08:54qui est aussi encore un sujet esthétique, évidemment, qui va plaire.
08:57Et de plus en plus, on voit aussi les écoles de commerce qui créent ces liens, HEC par exemple, ou l'ESSEC,
09:03qui vont créer certains programmes pour pouvoir se rapprocher de ces étudiants, les faire aimer, j'allais dire la France,
09:12mais sur d'autres aspects comme le business et des choses un peu plus larges que ça.
09:16Évidemment, quand ça devient un phénomène, quand c'est une destination tendance, de toute façon, les échanges se font plus facilement.
09:22On l'a vu, il y a eu un phénomène autour du tourisme.
09:25Ça a commencé comme ça et après, ça s'installe.
09:28Un autre phénomène qu'on va voir tout de suite avec Eric Brion, c'est la série Must Have du Luxe en 2025.
09:35C'est une série qu'on connaissait déjà, The White Lotus.
09:37C'est la saison 3, cette série qui suit des vacanciers richissimes dans des hôtels de rêve
09:43où Luxe rime avec névroses, crime, la totale.
09:48C'est une satire, Eric Brion, directeur général du journal du Luxe.
09:52Une série qui cartonne aux Etats-Unis, plus de 10 millions de téléspectateurs en une semaine.
09:58Eric, même à la troisième saison, on regarde, on adore et pour plusieurs raisons.
10:02Bonjour Audrey, c'est totalement addictif.
10:04Il y a un rapport avec la K-pop, qui a une grande star de la K-pop en plus, qui a un petit rôle.
10:08En effet, c'est un formidable miroir des désirs des riches.
10:13Vous savez que les 2% du Luxe font 40% du business ici.
10:18Les riches en 2025 américains sont extrêmement stressés.
10:22Ils se battent par rapport à Trump, il y a des problèmes de sororité.
10:26Du coup, White Lotus amène une réponse touristique à travers.
10:32La thème, c'est la spiritualité narcissique.
10:36Très intéressant.
10:37Massage, tenterie, gourou, pop-thaï et retraite bien-être à Lego trip inclus.
10:41Donc déjà, on comprend les désirs des voyages sur mesure.
10:45C'est le premier point.
10:46Il y a l'incarnation aussi d'un phénomène très particulier.
10:49Oui, le sedgetting.
10:50Le sedgetting, ça ne date pas d'hier.
10:52Lost in translation, si vous vous rappelez.
10:54L'hôtel à Tokyo du Parc Hayat avec Bill Murray et Sofia Coppola.
10:59C'est vraiment comment on va magnifier un lieu touristique, un hôtel ou un lieu tout court par la fiction.
11:06White Lotus, c'est extraordinaire parce que ça passe toujours en hiver.
11:10Et on a des destinations d'été.
11:12Du coup, ça fait du bien.
11:14La saison 1, c'était Hawaï.
11:17La saison 2, la Sicile.
11:19La saison 3, c'est la Thaïlande.
11:21Et à chaque fois, ça ne manque pas.
11:23Une fois la série passée, c'est complet.
11:27Donc, les hôtels sont dépeints par la caméra de Mike White de façon hallucinante.
11:33Il a un style un petit peu, j'ai envie de dire, David Nichien, si vous voulez.
11:37Donc, ça vaut vraiment toutes les campagnes de publicité.
11:39Et donc, une fois qu'on passe, on le voit à travers l'écran, on passe quelques instants, on est en vibration.
11:45On ne rêve que d'une chose, c'est d'y aller.
11:47Bon, je sens que vous êtes quand même très, très fan de cette série.
11:50Bon, il y a aussi une troisième et dernière raison.
11:53En fait, c'est vraiment la masterclass par excellence du placement de produits.
11:58Ah oui, alors le placement de produits, subtilement, toujours subtilement.
12:01C'est ça qui est intéressant.
12:02On n'est pas sur quelque chose de lourdingue ici.
12:04Et donc, en fait, White Lotus, c'est une chaîne.
12:07Chaque année, on voit une autre destination, sauf que cette chaîne n'existe pas.
12:11Et en réalité, ce n'est ni plus ni moins qu'un hôtel four season.
12:16Et donc, il y a un partenariat four season qui n'est jamais mis à l'écran.
12:19Mais dès qu'on sait, on sait.
12:21Oui, on sait.
12:22Donc, du coup, ce qui est assez extraordinaire, c'est justement que four season vient de sortir.
12:28Justement, après les 10 millions que vous citez, un magnifique pack.
12:32Et là, on voit tout à fait la cible.
12:34Ça vaut 190 000 dollars, 20 jours, un Airbus pour nous.
12:39Donc, c'est des vacances de groupe, de riches.
12:41C'est assez intéressant.
12:42On ne va pas se mélanger quand même.
12:43Oui, mais quand même de groupe.
12:45On n'est pas dans le surmesure.
12:47C'est intéressant.
12:48Il y a un côté de masse ici.
12:49Pour une fois, vous voyez, on a traité beaucoup le surmesure ici.
12:52Et là, les 20 jours, qu'est-ce que c'est ?
12:54On va bien sûr revisiter les trois destinations.
12:56Et c'est enrichi par cette autre.
12:58Voilà.
12:59Donc, tour et jouer, White Lotus, absolument indispensable pour comprendre les dernières tendances du tourisme
13:03et comprendre notre rapport fascinant, fasciné avec les riches.
13:07Un super cours, Eric Brion et The White Lotus et Magatino et Lippolitier.
13:12Vous êtes fan de cette série ?
13:14Vous allez dénicher les bonnes idées ou pas ?
13:18Moi, j'aime beaucoup.
13:19Je n'ai vu que la première saison, mais il me tarde de regarder la deuxième,
13:22qui en plus se passe en Italie, un pays que j'adore.
13:25Donc, il faut rattraper dans la tout doux.
13:29Exactement.
13:30Merci, Eric Brion, pour cette chronique cette semaine.
13:33Et Magatino, comment vous sourcez vos produits, des marques uniquement produites en Corée du Sud ?
13:39Comment vous faites votre choix ?
13:40Quelle expertise vous apportez ?
13:43Le mot d'ordre pour nous, c'est la composition.
13:46Donc, on fait vraiment attention.
13:47On l'a évoqué un petit peu tout à l'heure, mais vraiment,
13:49on s'assure que les produits aient une jolie composition.
13:52Je suis associée avec une Coréenne qui connaît évidemment le pays,
14:00qui connaît les tendances.
14:01Elle a travaillé ici beaucoup en France pour des grandes maisons de luxe également.
14:04Donc, je pense qu'elle connaît exactement ce lien qu'a la France avec la Corée,
14:09cet esthétisme partagé dont on a parlé.
14:13Et donc là, vraiment, nous, la chose principale qu'on va regarder,
14:18c'est est-ce que la marque a de jolis produits qui fonctionnent, qu'on teste, évidemment ?
14:23Et est-ce que la marque a un potentiel pour venir sur le marché français
14:28et convaincre les clients français avec un esthétisme partagé ?
14:34Parce qu'il y a un sujet à l'heure actuelle avec une déferlantelle sur les réseaux et sur TikTok.
14:39Il y a des produits mass market qui existent et qui apparaissent, qui se multiplient.
14:43Est-ce que vous allez chercher absolument, et ce sera votre enjeu sur la suite,
14:48des marques de niche, en partie, vous y répondiez tout à l'heure, de Corée du Sud
14:53ou c'est des versions occidentales, occidentalisées ?
14:57Non. Alors justement, on exclut de notre catalogue toutes les marques qui ont été pensées pour l'Occident
15:03et non pas des marques vraiment utilisées par les Coréens.
15:05Ça, c'est vraiment la chose auquel on fait attention.
15:08Il en existe plusieurs sur le marché.
15:11C'est des marques qui, vraiment oui, sont à destination des Français, des Européens, même des Américains.
15:17Et c'est très chouette.
15:18Mais c'est vrai que si nous, en Corée, les gens ne les utilisent pas,
15:22ce n'est pas forcément des marques qu'on veut mettre en avant.
15:24Après, il faut toujours avoir un petit peu ce rapport entre qu'est-ce qui plaît tout de même et quelle est la demande.
15:33Mais de plus en plus, on espère pouvoir aller sur un catalogue très niche, très premium,
15:41pour proposer quelque chose d'un petit peu différent.
15:43Et aussi pour vous positionner.
15:44Parce qu'en fait, vous allez vous retrouver avec cette hiérarchie classique
15:48entre les cosmétiques coréens qui peuvent être une version mass market,
15:53stéréotypée de ce qu'on a sur les réseaux sociaux.
15:55Et puis après, la version premium pour exister, pour survivre.
15:59J'imagine que c'est ça aussi l'enjeu.
16:01Complètement, complètement.
16:02L'idée, c'est vraiment de pouvoir trouver notre place sur le marché.
16:05Il devient dense de plus en plus.
16:07Surtout en cosmétique.
16:09Exactement.
16:10Les réseaux, des nouvelles boutiques en ligne, des nouveaux acteurs sur le marché.
16:14Ça prouve qu'il y a une demande, donc tant mieux.
16:16Mais vraiment, nous, le challenge va être effectivement de trouver cette place de presque bureau de tendance.
16:21Pouvoir amener la nouveauté, pouvoir donner un petit peu le ton sur ce qui marchera les mois suivants en France et en Europe.
16:30Eli Politi, vous réagissiez.
16:32Il y a cet enjeu, justement, au milieu de cette déferlante, c'est de se premiumiser
16:37et de peut-être en France installer le segment haut du panier.
16:42Exactement.
16:43Il y a une vraie tendance aussi qu'on voit, qui est le premium, voire l'ultra premium sur certains produits.
16:50Il y a aussi la volonté d'avoir des éditions exclusives dans certains magasins.
16:54On peut le voir sur BTSO, le nouveau parfum d'une marque coréenne dont L'Oréal a pris une action minoritaire.
17:03Et on voit bien qu'effectivement, ils sont en exclusivité chez le Printemps, par exemple.
17:07Donc, on va avoir la volonté, en tout cas des marques, d'aller travailler peut-être en exclusivité avec un certain magasin
17:15qui a aussi lui-même un positionnement premium ou ultra premium.
17:19Oui, c'est la porte d'entrée, c'est la vitrine.
17:21La Corée du Sud, c'est aussi un appareil industriel développé, innovant.
17:24Il y a de gros groupes, partenaires stratégiques, on imagine, pour les entreprises françaises du secteur.
17:29C'est ça aussi l'enjeu.
17:30C'est à l'image du Japon, parce qu'on voit aussi ce parallèle d'esthétisme et d'un marché peut-être un peu similaire,
17:35d'un débouché pour les maisons de luxe.
17:37Aussi, à contrario, la Corée du Sud.
17:39Absolument.
17:40On voit L'Oréal qui fait travailler aussi sa R&D, qui a investi, on parle en milliards, je crois, pour L'Oréal,
17:48qui a sa R&D en Corée et on le sait pourquoi.
17:50On dit, et j'entends souvent, on dit que la Corée du Sud a 20 ans d'avance sur les sujets.
17:55Effectivement, un groupe L'Oréal, qui est lui français, va avoir besoin d'avoir sa R&D pour autant en Corée,
18:01ce qui est assez intéressant.
18:02Et d'ailleurs, L'Oréal a fait un partenariat avec le gouvernement, a créé un start-up programme
18:07qui montre ces liens qui vont entre secteurs privés, sur la beauté, mais qui va toucher effectivement même le gouvernement
18:16et donc, du coup, des intérêts presque secteur public, voire soft power.
18:20Après, c'est indispensable aussi pour les grosses entreprises françaises, dans le sens où la France est un géant des cosmétiques
18:26en termes d'exportation.
18:28On voyait avec les chiffres tout à l'heure.
18:30Donc, si on veut continuer à exister, aller à la source de la concurrence et être le marché,
18:35l'intérêt aussi, c'est d'aller sourcer et les partenariats en Corée du Sud.
18:39Absolument, tout à fait.
18:40Voilà pourquoi même Sephora aussi, qu'on retrouve aussi en Corée du Sud,
18:45avec certaines alliances qui se font avec d'autres grands géants, notamment Amore Pacific,
18:51on voit qu'ils essayent de renforcer ces liens pour la partie aussi de distribution,
18:55qui va être extrêmement importante dans cet écosystème ou en tout cas sur ce pays-là.
19:02Et Magatino, le potentiel de croissance est encore important ?
19:05Je pense qu'on est à l'aube de quelque chose d'énorme.
19:10On n'a pas évoqué la beauty tech, mais c'est ça aussi, où ils excellent
19:15et où là on voit un potentiel qui ne va que croître, évidemment,
19:19avec les avancées technologiques qu'on peut observer dans tous les domaines,
19:23mais effectivement aussi dans le domaine de la beauté.
19:25Ils sont tellement forts dans la mise au point d'appareils pour la maison,
19:31pour renforcer une skincare routine et avoir des effets dix fois plus intéressants
19:36et impressionnants que l'application de crème qu'on a l'habitude.
19:40Donc potentiellement, c'est toute l'expérience retail,
19:43ce sont tout ce qui va se dérouler autour des soins, autour des spas potentiellement,
19:49il y a d'autres produits en ligne de mire, mais aussi d'autres expériences.
19:53Complètement.
19:54Complètement. À Séoul, les marques ont des flagships,
19:58donc vraiment des magasins immersifs où le produit est mis en avant,
20:01mais pas que, il y a aussi une expérience, c'est tout un univers dans lequel on se plonge.
20:06Et ça, c'est très coréen, la manière de présenter les produits.
20:10Ce n'est pas simplement des boutiques où vous pouvez venir acheter une crème, un sérum,
20:14vous venez vivre une expérience 360 pour prendre soin de vous.
20:18Ils sont aussi connus pour des instituts où vous pouvez faire de la colorimétrie,
20:22où vous pouvez vraiment avoir des routines pour vos cheveux,
20:28des routines pour le corps, des routines pour le visage.
20:30C'est hyper intéressant parce que ça prouve que le secteur, il est encore…
20:35C'est le début, nous, à découvrir, c'est le début.
20:37Éric Brion, j'en profite que vous soyez encore là.
20:41Ce regard, est-ce que c'est indispensable justement ?
20:44La France, c'est un grand pays de cosmétiques, on le disait.
20:47C'est important d'aller nouer ces partenariats justement
20:50et de pénétrer ce marché sud-coréen ?
20:53Totalement. En même temps, ce n'est pas un phénomène nouveau.
20:56C'est-à-dire que la force de la K-beauty, moi, ce qui m'intéresse,
20:59c'est qu'elle a connu déjà une crise.
21:01Quand vous vous blâdez, il y a dix ans, en Chine, la K-beauty,
21:04c'était synonyme d'Hitler-Tedman.
21:05Donc, c'était la fusion entre la K-pop, les K-séries,
21:09et vous avez des expériences retail, c'était Disneyland, entre guillemets.
21:13Et du coup, la Chine a récupéré, a copié,
21:16et on a eu beaucoup d'acteurs de Corée qui ont disparu.
21:19Et ils ont été résiliants dans l'histoire.
21:21Ils se sont réinventés au prisme de l'art, en effet, de la tech et de la clean beauty.
21:25Donc, par rapport à ce facteur de résilience important,
21:28cette beauté, ce n'est pas une beauté nouvelle,
21:30c'est une beauté qui est vraiment enracinée, qui a déjà connu une crise
21:32et qui se relève formidablement bien.
21:34Donc oui, c'est un modèle d'inspiration.
21:35On dirait un peu le storytelling des maisons de luxe, en fait.
21:38On va plonger dans les racines de l'histoire, des habitudes, de l'ancrage,
21:42et on monte en gamme.
21:43Mais avec un temps d'avance, parce que finalement,
21:45le côté entertainment que le luxe a maintenant,
21:48ils ont commencé par ça.
21:50Et c'est ça qui est très intéressant.
21:52Parce que leur capacité de pivot et d'agilité est une vraie source d'inspiration.
21:56Bon, destination touristique, destination business,
21:59énorme potentiel de croissance.
22:01On aura largement l'occasion d'y revenir.
22:03Merci Emma Gatineau, fondatrice de Maison Cozanne.
22:06Merci Elie Politi, fondateur du Paris Korean Club.
22:08Et merci Eric Brionne, on vous retrouve très vite.
22:11Merci d'avoir été dans Iconique Business.
22:15Iconique Capsule, avec notre partenaire IKO.
22:19Phénomènes et tendances avec le magazine IKON.
22:22IKON France, notre partenaire.
22:24La transmission, vous le savez, comme clé de voûte,
22:26comme élément structurant du luxe et de la mode.
22:29Caroline Hamel est avec nous pour IKON.
22:31Bonjour.
22:32Vous êtes allée dans cette école de mode de l'Institut des Arts Appliqués,
22:35Modeclass, à Vienne.
22:37Et Vienne, pourtant ce n'est pas intuitif,
22:39ce n'est vraiment pas la capitale du style.
22:41Non, c'est vrai.
22:42En revanche, ils ont cette super école qui s'appelle donc Modeclass
22:45et qui gagne à être connue parce qu'elle forme vraiment des techniciens à la couture.
22:50Et c'est aussi une école qui est vraiment réputée pour ça,
22:54et peu le savent par rapport à la Central Saint-Martin ou à l'IFM,
22:58qui accueille dans les masters, en Head of Master,
23:01à chaque fois un grand designer.
23:03Et ce, depuis les années 80.
23:05Il y a eu Vivienne Westwood, Karl Lagerfeld, Jill Sander,
23:09Emile Lang, la liste est longue.
23:11Et dernièrement, Craig Green,
23:13qui viennent, même pas faire des masterclass,
23:15mais enseigner vraiment leur savoir
23:17et être au quotidien avec les étudiants,
23:19à discuter de la place d'un bouton,
23:21pourquoi, qu'est-ce que tu racontes quand tu fais ci,
23:23quand tu fais ça, l'ourlet, qu'est-ce que ça veut dire.
23:25Et pourquoi justement ces grands viennent dans cette école ?
23:28Alors, je pense que ça tient pas mal à l'indépendance de l'école,
23:32parce que c'est une école publique,
23:34qui n'est pas liée à des financements privés.
23:36Donc ils ne sont pas là dans une espèce de culte de l'ego du designer.
23:40On est là pour travailler, le savoir-faire, apprendre, etc.
23:45Puis il y a un véritable échange avec les designers qui viennent,
23:49parce que je pense que ça les...
23:51Comme ils sont très très près des étudiants,
23:53ça les pousse à être dans un échange, dans une réflexion,
23:57dans quelque chose comme ça, qui les nourrit eux aussi.
24:00Vraiment.
24:01Qui les nourrit en tant que professeurs, en tant qu'acteurs.
24:03En tant que professeurs, mais oui, en tant qu'acteurs.
24:05C'est-à-dire que je pense que c'est des savoirs...
24:07C'est comme une espèce de coaching inversé,
24:10où finalement eux aussi en retirent quelque chose
24:12qu'ils vont ensuite transposer dans leur création.
24:14Donc il y a cette école, et puis la transmission,
24:17ça se passe aussi avec cette fois à l'échelle du groupe LVMH.
24:21Alors oui, il y a des gros gros enjeux à ce niveau-là.
24:24Ce n'est pas quelque chose que je vous apprends.
24:26LVMH, ils ont cette tournée qui s'appelle You & Me,
24:30qu'ils font très fréquemment.
24:32Ils ont tenu leur première session, si je puis dire,
24:35au bureau du Temple fin janvier, à Paris.
24:38Et en gros, l'idée, c'était d'ouvrir aux étudiants,
24:40aux lycéens, aux collégiens,
24:42pour qu'ils puissent venir apprendre,
24:45comprendre les métiers en tension chez LVMH,
24:48parce qu'il y a des offres d'emploi sur 4 500 jobs dans le monde,
24:52pour apprendre à être...
24:54Il y a des métiers, donc le vendeur,
24:56directeur artistique dans la création pure et dure,
24:58et aussi dans l'artisanat.
25:00Et là, dans l'artisanat, on comprend les gros enjeux
25:03parce qu'il y a plein de gens qui vont partir à la retraite,
25:06et il faut 10 ans pour former un bon artisan,
25:09donc c'est maintenant qu'il faut embaucher.
25:12Et c'est maintenant qu'il faut trouver ces personnes
25:15pour venir accueillir,
25:17prendre ces savoirs auprès des artisans.
25:20À tel point que, finalement, la tournée n'a cessé de croître.
25:23Il y a de plus en plus de dates et d'îles.
25:25Exactement.
25:27Alors, ils ont Paris,
25:29Clichy-sous-Bois,
25:31ils ont désormais Lille,
25:33et puis il y a aussi d'autres dates
25:35qui sont venues se rajouter à l'étranger.
25:37C'est une grosse ampleur,
25:39c'est un gros sujet pour LVMH.
25:41LVMH, d'une part,
25:43Hermès, d'autre part aussi.
25:45Oui, Hermès, alors là, c'est une autre dimension,
25:47mais Hermès a développé tout un programme
25:49qui s'appelle Manufacto,
25:51et ils vont mettre en place, dans les écoles
25:53qui en font la demande,
25:55les collèges, les lycées,
25:57et ils ne le savent pas toujours,
25:59ils vont mettre en place des programmes
26:01sur plusieurs semaines avec des artisans
26:03qui viennent former au savoir scellier,
26:05maroquinier,
26:07et peut-être pour pouvoir nourrir
26:09des vocations à terme.
26:11En fait, c'est ça l'essentiel,
26:13véritablement la boucle est bouclée sur la transmission.
26:15Merci beaucoup Caroline Hamel
26:17d'avoir été dans Iconic Business.
26:19On retrouve justement votre enquête
26:21sur la transmission dans ce numéro
26:23d'Icon France
26:25de ce trimestre dernier.
26:27On en parle en début d'émission,
26:29cet événement le 18 mars prochain
26:31au musée Fragonard
26:33à Paris, autour de la beauté
26:35et des cosmétiques coréens.
26:37Iconic Business, le luxe par BFM Business,
26:39toutes les semaines en radio et TV,
26:41dès à présent sur le site, l'app et les réseaux sociaux.