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Émission spéciale Russie autour de Nathalie Renoux avec Sylvie Bermann, ancienne ambassadrice de France à Moscou (2017-2019), et Macha Méril, actrice et écrivaine d'origine russe.
Regardez Le Journal Inattendu avec Nathalie Renoux du 15 mars 2025.

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00:00Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce journal inattendu.
00:18Aujourd'hui, ce n'est pas une invitée que j'ai la chance d'avoir à mes côtés,
00:22mais deux.
00:23Macha Mery, l'actrice, écrivaine, bonjour ! Et Sylvie Berman, ancienne ambassadrice
00:29de France, bonjour ! Alors pourquoi vous avoir réunie dans ce studio ? Et bien parce
00:33que vous avez un point commun, la Russie.
00:36Vous, Sylvie, vous avez été ambassadrice de France à Moscou.
00:40Oui, tout à fait.
00:42De 2017 à 2019.
00:43Oui.
00:44Donc vous connaissez parfaitement le pays.
00:46On ne connait jamais parfaitement un pays, surtout un pays aussi vaste que la Russie
00:51et aussi opaque dans son mode de gouvernement.
00:54Mais vous l'avez expérimenté et de très près en tout cas.
00:57Et vous, Macha, vous êtes née de parents russes, de la noblesse, exilée après la
01:02réévolution de 1917.
01:04Et ce pays, vous continuez à le fréquenter.
01:07Alors, pendant très longtemps, ça ne m'intéressait pas et je crois que c'est le propre du vieillissement.
01:14Quand à un certain âge, tout d'un coup, mes origines m'intéressent davantage et surtout
01:19la situation actuelle de ce pays me trouble profondément.
01:24Et bien justement, cette situation, on va en parler de cette tentative de trêve aussi
01:29dans une ambiance pourtant martiale.
01:30Mais d'abord, les informations que je vous invite toutes et deux à commenter avec moi.
01:37Au sommaire de l'actualité aujourd'hui, un match pour la victoire dans le tournoi
01:40Destination la France affronte l'Ecosse ce soir au Stade de France et peut gagner la
01:45compétition en cas de victoire.
01:46L'incroyable mésaventure d'une septuagénaire restée coincée pendant six jours dans sa
01:51baignoire après une chute, elle a heureusement pu s'hydrater, témoignage d'un de ses sauveurs
01:57dans ce journal.
01:58Tôt ou tard, Vladimir Poutine devra venir à la table des négociations.
02:03C'est par ces mots que le Premier ministre britannique Kirstarmer a ouvert une réunion
02:07virtuelle avec 25 alliés de l'Ukraine.
02:10Nous serons à Londres.
02:11Enfin, la neige dans les monts du Lyonnais, elle amuse beaucoup les enfants en ce week-end
02:16de mars.
02:17Et justement, la météo, c'est avec vous Valérie Quintard.
02:19Bonjour.
02:20Bonjour.
02:21Et puis il y a de la neige donc jusqu'en pleine cet après-midi, trois départements
02:24en vigilance orange jusqu'à demain, l'Allier, la Creuse et le Puy-de-Dôme.
02:27Et pour le coup, il neige actuellement dans l'Allier, dans le Puy-de-Dôme, mais également
02:31dans le département corézien, plutôt l'est de la Corrèze, ainsi que dans la Creuse.
02:34Alors on a cette masse de pluie et de neige qui va rester sur les régions du centre et
02:38du centre-est une grande partie de la journée.
02:41On repasse à la pluie, vers l'Aude, vers la Lorraine ou encore en remontant vers la
02:44région centre.
02:45Près de la Méditerranée, place aux orages, notamment entre la Côte d'Azur et la Corse.
02:48Et puis pour les autres, nous allons jongler entre de très belles éclaircies et quelques
02:52giboulés.
02:53Giboulés qui seront mêlés de neige d'ailleurs entre le nord de la Bretagne et le Cotentin.
02:56Tout cela avec des températures, vous l'avez dit, un poil basses.
02:58Trois degrés à Clermont-Ferrand aujourd'hui, six à Rouen, sept à Besançon, huit à Paris,
03:02onze à Bordeaux et treize à Marseille.
03:04Merci Valérie.
03:05Le journal inattendu sur RTL.
03:09France-Ecosse.
03:10Ce soir au Stade de France, les Bleus se prennent à rêver d'une 27ème victoire dans le tournoi
03:15des Six Nations.
03:16Après leur succès en Irlande la semaine dernière, ils ont les cartes en main pour
03:20l'emporter.
03:21Même s'ils doivent faire sans leur leader, le meilleur joueur du monde, Antoine Dupont
03:25qui est blessé.
03:26Bonjour Cédric Chasseur.
03:28Bonjour.
03:29Alors attention quand même, l'Ecosse, ça n'est pas un adversaire facile.
03:32Oui, déjà parce que l'Ecosse peut encore gagner ce tournoi, même s'il faudra un sacré
03:37concours de circonstances.
03:38Et puis parce que le 15 du Chardon aime jouer les troubles faites face à la France.
03:42L'an dernier, les Bleus avaient arraché la victoire dans les dernières minutes à Murrayfield.
03:46Et il y a quatre ans, dans les mêmes circonstances, une finale au Stade de France.
03:50L'Ecosse avait privé la France d'un titre qui lui tendait les bras.
03:53Vigilance donc, c'est d'ailleurs le terme employé cette semaine par Fabien Galtier,
03:57le sélectionneur repris ce midi par l'ancien deuxième ligne, Abdelatif Benazie.
04:01Je pense que ça va le faire ce week-end, même s'il faut beaucoup se méfier de l'Ecosse.
04:05Donc voilà, il faut rester le plus humble possible tout en étant bien sûr sur nos
04:10certitudes et que ça se passe à Paris.
04:12C'est une conclusion nocturnoire en France par expérience.
04:14En tant qu'ancien capitaine, quand on joue une finale chez soi, c'est qu'on est encore
04:19mieux galvanisé et conditionné pour remporter ce trophée.
04:24Un titre qui serait le premier une année impaire depuis 2007.
04:27Cela paraît anecdotique dit comme cela, mais quand on sait que les années impaires,
04:31le calendrier est plus difficile pour la France, avec davantage de déplacements souvent
04:35relevés en plus que de matchs à domicile, on se dit que c'est une sacrée performance
04:39qui est en train de réaliser ce 15 de France.
04:41Merci Cédric Chasseur.
04:43Match à suivre à partir de 20h30 sur RTL.
04:45Et puis à propos de cette rencontre, écoutez ça.
04:53Ça c'est Louane.
04:54Et pour elle, c'est plutôt le jour J, puisque la chanteuse va dévoiler à la mi-temps du
04:58match le titre avec lequel elle va représenter la France à l'Eurovision.
05:03On a hâte de savoir.
05:04Dans l'affaire du petit Émile, les gendarmes se sont rendus au Auvergnet dans la nuit de
05:10jeudi à vendredi et ils ont saisi une imposante jardinière qu'ils ont emportée après l'avoir
05:15vidée de sa terre.
05:16Elle se trouvait devant la chapelle du Hameau où le petit garçon avait disparu le 8 juillet
05:212023.
05:22Bonjour Étienne Baudu.
05:24Comment faut-il interpréter cette saisie des enquêteurs ?
05:29Écoutez, il faut bien l'avouer, difficile d'interpréter cette saisie, cette imposante
05:34jardinière.
05:35Mesure environ 80 cm sur 60.
05:37Elle servait en fait à barrer l'accès au cimetière.
05:40Les enquêteurs de la cellule Émile de la gendarmerie l'ont vidée de sa terre et ont
05:44donc envoyé cette jardinière pour analyse à l'Institut de Recherche Criminelle.
05:48Peut-être ont-ils aussi prélevé des échantillons de terre ? Mais quelles pistes peuvent suivre
05:52les enquêteurs ? Mystère pour l'instant.
05:54A noter tout de même que la dizaine d'enquêteurs ont fouillé l'intérieur de la chapelle
05:58pendant plus de 3 heures.
05:59On peut émettre l'hypothèse qu'ils ont prélevé des ADN.
06:02On sait que des traces d'ADN étrangers à la famille ont été retrouvées sur les habits
06:06du petit Émile.
06:07Les gendarmes cherchent donc peut-être à faire matcher certains ADN.
06:10Quoi qu'il en soit, ces nouvelles investigations rassurent les habitants du Vernay comme Magali.
06:15Je me rends compte que malgré l'enterrement du petit garçon, l'enquête continue.
06:20Ils ne lâchent pas l'affaire, peut-être qu'ils savent quelque chose et il y a peut-être
06:23des nouveaux éléments.
06:24Mais on n'en sait pas plus finalement.
06:26Donc on se pose mille et une questions.
06:28Pourquoi cette chapelle ? Pourquoi cette jardinière ? Est-ce qu'il y a des éléments nouveaux ?
06:32Donc on est dans le flou total.
06:34Et je vous le rappelle, aucune piste n'est privilégiée pour le moment.
06:37Etienne Baudu pour RTL.
06:39Une histoire incroyable à présent, celle d'une septuagénaire qui devait se faire
06:43opérer de la hanche.
06:44Elle a glissé dans sa baignoire et n'a jamais pu se relever.
06:48Elle est restée six jours coincée dans sa salle de bain à Martigues, avant que les
06:52policiers municipaux, prévenus par son fils inquiet, ne viennent la libérer.
06:57Écoutez le témoignage du sergent Frédéric des pompiers de Martigues, il faisait partie
07:01de ceux qui l'ont sauvée.
07:03Je me suis approché d'elle, lui demander ce qui s'était passé.
07:05Elle m'a dit « j'ai glissé dans la baignoire ».
07:07Je lui ai dit « vous venez de glisser ? ».
07:08Elle me dit « non ».
07:09« Comment ça non ? »
07:10Elle me dit « j'ai glissé il y a une semaine en fait ».
07:12Alors là je m'inquiète, je lui ai dit « mais vous êtes sûr madame ? »
07:15Parce que ça arrive des fois que les gens glissent, tapent un peu la tête et puis
07:19sont un peu désorientés.
07:20Et elle me dit « non, non, je me rappelle très très bien, je devais rentrer à l'hôpital
07:24de Martigues pour une intervention au niveau de la hanche et j'ai glissé, je me douchais
07:28pour aller toute propre ».
07:30La configuration était faite de telle sorte que la salle de bain était petite et elle
07:35ne pouvait plus se lever.
07:36Comment elle s'y est prise pour finalement réussir à vous avoir ?
07:39En fait en la questionnant, c'est son fils qui s'est inquiété de ne pas avoir de
07:43nouvelles d'elle et qui a prévenu les pompiers et la police.
07:46Elle était tellement contente de nous voir qu'on aurait dit qu'elle était en pleine
07:50forme.
07:51Tout le long de l'intervention, elle nous a fait des petites blagues, elle nous disait
07:53« vous imaginez pas comme je suis heureux de vous voir ».
07:55J'ai dit « je peux l'attendre madame ».
07:57Je pense que ce qui l'a un peu sauvée aussi c'est qu'elle était dans la baignoire.
08:00Elle pouvait se mettre un peu d'eau chaude pour se réchauffer et boire surtout avec la
08:03porte de douche.
08:04Je me suis permis de prendre des nouvelles auprès de l'IAO, l'infirmière d'accueil.
08:09On m'a dit qu'elle allait très très bien et qu'elle était toujours aussi souriante.
08:11Témoignage recueilli par Charles Ducrox.
08:14Ma chère Meryl, je vous vois secouer la tête.
08:16Oui, il faut toujours avoir son portable pas loin.
08:18C'est vrai pour tout le monde parce qu'on peut toujours glisser dans une salle de bain.
08:22Donc vraiment, le portable est devenu un SOS indispensable.
08:26C'est vrai que si elle l'avait eu, ça aurait été plus simple, elle aurait passé
08:29moins de temps dans cette baignoire.
08:30Comment protéger l'Ukraine en cas de cessez-le-feu ? C'est tout l'objet d'un sommet virtuel
08:36organisé depuis Londres par le Premier ministre britannique Keir Starmer.
08:40Au total, 25 dirigeants sont présents par écran interposé.
08:44Emmanuel Macron, Volodymyr Zelensky, l'Allemand Olaf Scholz ont pris part à cette réunion.
08:47Marie Billéon, vous êtes à Londres.
08:50Bonjour.
08:51Bonjour.
08:52Quel est l'objectif de ce sommet virtuel ?
08:55Eh bien, c'est de concrétiser ce qui a été décidé le 2 mars dernier.
08:59La coalition des volontaires a été imaginée le 2 mars et aujourd'hui, le but, c'est
09:04de voir quelles propositions il y a sur la table.
09:08Si Vladimir Poutine est prêt à négocier, il faut que la coalition des bonnes volontés
09:12soit-elle aussi prête à assurer les garanties de paix.
09:16Un des buts non avoués de ce sommet, c'est de mettre une coalition assez grande et assez
09:20forte pour persuader les Américains d'y participer aussi.
09:24Et puis, la deuxième branche de discussion lors de ce sommet, c'est pour accroître les
09:28pressions économiques sur la Russie de Vladimir Poutine.
09:31Dans un communiqué hier soir, Keir Starmer l'a redit, Vladimir Poutine joue un jeu avec
09:37l'effort de négociation des Etats-Unis.
09:40Il faut forcer d'une manière ou d'une autre le président russe à prendre ses négociations
09:45au sérieux.
09:46Marie Billéon, depuis Londres.
09:48Je me tourne vers vous, Sylvie Berman, ancienne ambassadrice de France à Moscou.
09:53Est-ce que ce type de réunion a un impact sur Vladimir Poutine ?
09:57Ça devrait surtout avoir un impact sur Donald Trump, puisque pour le moment, c'est lui
10:02qui négocie, y compris au nom des Européens.
10:05Mais en tout cas, c'est très important de montrer que les Européens sont prêts à mettre
10:12en place une coalition de volontaires pour assurer le maintien d'un cessez-le-feu, d'un
10:20éventuel accord.
10:21Alors, les Russes le suivent, bien sûr, puisque la porte-parole du MIDE a déjà indiqué
10:26que ce n'était pas acceptable d'avoir des soldats de l'OTAN.
10:30Mais nous devons, en tout état de cause, nous préparer.
10:33Et ensuite, peut-être qu'il y aura adjonction d'autres pays qui sont des pays amis de la
10:41Russie, qui ont d'ailleurs été cités par Vladimir Poutine, qui sont la Chine, l'Inde,
10:46le Brésil, l'Afrique du Sud et d'autres encore.
10:51Je pense que tout ce qui est la voie de l'Europe est salutaire.
10:55Et que ce soit les Anglais, qui ne sont d'ailleurs plus dans l'Europe, que ce soit nous, je
11:00trouve qu'il faut s'exprimer.
11:01Il faut que l'Europe soit présente, même si c'est un peu du forcing, mais je pense
11:07que c'est utile.
11:08On continuera bien sûr d'en parler au cours de ce journal inattendu.
11:12En tout cas, pour l'instant, sur le terrain, la Russie annonce avoir repris deux nouveaux
11:16villages dans la région russe de Kursk, occupés depuis l'été dernier par les troupes ukrainiennes.
11:20Je lis à l'instant que Volodymyr Zelensky dément tout encerclement des troupes ukrainiennes
11:26dans la région russe de Kursk.
11:27On aura peut-être plus de détails dans les minutes qui viennent.
11:31Kursk, c'est là que se concentrent les combats ces derniers jours.
11:34Et puis, il y a aussi une bataille de chiffres.
11:36La Russie annonce avoir intercepté 126 drones ukrainiens dans la nuit.
11:40L'Ukraine, de son côté, affirme avoir abattu 130 drones russes.
11:44Alors, comment les Ukrainiens vivent-ils cette guerre ? Et l'esquisse d'une trêve ?
11:49Nous serons en direct avec nos envoyés spéciaux en Ukraine.
11:51Ce sera juste après les titres de 13h dans ce journal inattendu.
11:54Bientôt la fin d'une drôle d'aventure pour deux astronautes américains.
11:59La fusée Falcon 9 d'Elon Musk a décollé vers la Station Spatiale Internationale pour
12:04les récupérer.
12:06Butch Wilmore et Suni Williams sont arrivés en juin dernier pour un suivi jour qui devait
12:11durer 8 jours sur l'ISS.
12:13Mais en raison d'un problème technique, ils y ont passé 9 mois.
12:17Et puis, à propos d'espace, la conquête de Mars façon Elon Musk se précise.
12:23Il a déclaré aujourd'hui que sa fusée Starship décollerait fin 2026 pour la planète
12:28rouge avec à bord un robot humanoïde.
12:31Et il espère y envoyer des hommes 3 à 5 ans plus tard.
12:35Est-ce que ça, ça vous fait réagir ?
12:36Mais quel intérêt ?
12:37Cette planète aride, brûlante ou glacée, qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
12:43C'est vraiment un truc de bande dessinée.
12:46La conquête de l'espace, c'est important ?
12:48Oui, je pense que c'est important parce que ça fait progresser la science et on voit
12:55bien le côté mythique de cette épopée de l'espace.
13:00Les machas qui me disaient toujours qu'il fallait rêver.
13:03Absolument.
13:04Je crois que c'est un domaine dans lequel effectivement le rêve a permis…
13:08Nous avons encore assez de rêves sur Terre, Sylvie.
13:10On a des trucs à réaliser ici.
13:12Je vois qu'il y a une source de débat sur l'espace entre Sylvie Berman et Macha Meryl.
13:17Bon allez, revenons sur Terre.
13:19Valérie Quintin nous le disait, la neige est tombée dans la nuit sur plusieurs régions
13:22du centre de la France.
13:24Dans les monts du Lyonnais et le Forêt, la circulation était délicate ce matin.
13:28Mais ce qui est désagréable pour les automobilistes ne l'est pas pour les enfants.
13:32Bonne surprise pour les plus jeunes qui s'en sont donnés à cœur joie du côté de Saint-Martin-en-Haut
13:37dans le Rhône, Raphaël Vantard.
13:39Elle a deux ans la petite Tara, dans une belle combinaison rose, elle découvre pour la
13:43première fois la neige.
13:44Elle qui vit une partie de l'année en Inde, au volant d'une luge, elle est aux Anges,
13:48vous l'imaginez, comme sa maman.
13:49C'est merveilleux, c'est un petit retour en enfance et puis c'est la première fois
13:53pour notre petite fille qui a deux ans.
13:54C'est exceptionnel.
13:55C'est du chouette, on va y aller.
13:56On va tirer un peu sur la luge, lui faire voir comment on glisse et puis faire des petites
14:00boules de neige et s'amuser.
14:02Daniel a profité des heures du matin pour une petite randonnée avec les chiens, admirer
14:07le paysage d'un hiver qui n'a pas dit son dernier mot.
14:09Ça a tombé 20 centimètres au moins, c'est agréable, il n'y a pas de bruit, on est bien,
14:15on ne s'en lasse pas, les sapins, je m'arrête devant, très beau.
14:21François-Xavier lui aussi ne boute pas son plaisir, dans ces monts du Lyonnais, on est
14:25plutôt habitué à cet or blanc mais pas souvent au mois de mars.
14:28Ça fait plaisir parce que c'est beau, c'est très beau, c'est un paysage d'hiver et malgré
14:34qu'on soit au mois de mars, c'est une belle journée qui va s'annoncer, c'est surprenant
14:39au mois de mars, mi-mars que ça arrive et ça fait du bien.
14:42Seule l'ombre au tableau, il manque le petit rayon de soleil qui ferait de cette journée
14:46une magnifique parenthèse hivernale mais rassurez-vous, les enfants et un peu les parents
14:51s'en accommoderont.
14:52En Formule 1, c'est le britannique Lando Norris qui partira en pole position du premier
14:56Grand Prix de la saison demain matin en Australie sur McLaren, devant son coéquipier
15:00Oscar Piastri et le champion du monde Max Verstappen.
15:04Les Ferrari de Leclerc et Hamilton sont sept et huitièmes et le français Pierre Gasly,
15:08neuvième.
15:09Et puis du football, 26e journée de Ligue 1, Nantes-Lille à 17h, Angers-Monaco à 19h
15:14et Lens-Rennes à 21h05.
15:16Demain, le choc PSG-OM s'annonce fiévreux.
15:19Les supporters sont dans le viseur de la Ligue de Football Professionnel qui va traquer les
15:23champs homophobes ou insultants.
15:25La LFP a même brandi la menace d'un arrêt définitif des rencontres en cas de manquement
15:30à suivre demain soir.
15:38Sylvie Berman, vous avez été première femme ambassadrice en Chine, au Royaume-Uni puis
15:43en Russie de 2017 à 2019.
15:46Quelle qualité faut-il avoir à ce poste-là ?
15:48C'est une question inattendue, comme le journal.
15:54Non, je crois que, bon, bien sûr, il faut de l'autorité, mais il faut également une
16:01certaine empathie, c'est-à-dire la compréhension du pays, de la culture dans laquelle vous
16:06vivez.
16:07Ça ne veut pas dire approuver, bien évidemment, le système de gouvernement, mais au moins
16:14le comprendre.
16:15Vous nous disiez tout à l'heure, avant cette émission, qu'il fallait être pragmatique,
16:20ne pas s'appuyer sur des espérances, des espoirs, mais sur la réalité des faits.
16:25Oui, en fait, c'est du réalisme et je pense que c'est indispensable si vous voulez ensuite
16:30trouver des solutions à un problème.
16:32Si vous niez le problème, vous n'en trouverez jamais.
16:35En tant qu'ambassadrice en Russie, vous avez rencontré Vladimir Poutine.
16:38Oui.
16:39Comment l'avez-vous trouvé ?
16:41Écoutez, c'était avant la guerre et c'était un moment où il entretenait de bonnes relations
16:46avec Emmanuel Macron, donc il n'y avait pas de problème.
16:51Puis je pense qu'il s'est beaucoup radicalisé le jour où il a annoncé effectivement cette
16:57guerre et même quand il a reçu Emmanuel Macron en février.
17:00D'ailleurs, lui-même l'a dit au retour dans l'avion en disant le Poutine que j'ai vu
17:05cette fois-ci n'est pas celui que j'ai connu précédemment.
17:08D'ailleurs, quand vous êtes en Russie et qu'on parle de Vladimir Poutine, comme il
17:13est au pouvoir depuis 2000, on vous dit qu'il y a un Poutine 1, un Poutine 2, un Poutine 3, etc.
17:19Et aujourd'hui, il y a une radicalisation certaine.
17:22Alors, Masha Meryl, vous, vous êtes actrice.
17:25Je vais citer quelques films, Belle de jour, Nous ne vieillirons pas ensemble, La vouivre,
17:29Écrivaine.
17:30Aujourd'hui, présidente d'honneur d'un festival de cinéma russe qui commence le 20 mars.
17:35Votre nom de naissance pour nos auditeurs, vous nous le rappelez ?
17:38Alors, je suis Knyazhna Maria Magdalena Vladimirovna Gagarina.
17:43Alors, c'était un peu long pour mettre sur un générique de film, vous voyez.
17:47On comprend que Masha Meryl, c'est sûrement plus simple.
17:50En plus, Meryl, c'est un nom inventé avec des lettres comme ça et c'est aussi un hommage
17:55à une grande chanteuse de jazz que j'aime beaucoup.
17:57Mais je voudrais vous dire, Sylvie, sur la diplomatie.
18:01La grande diplomatie, elle a été vraiment une diplomate exceptionnelle.
18:06C'est justement de tenir compte des pouvoirs, des pouvoirs en place.
18:10Ce qui est la différence avec les hommes politiques.
18:13Les hommes politiques, il faut qu'ils espèrent changer les choses et donc, quelque part,
18:17orienter un petit peu leur action.
18:19Tandis qu'un diplomate doit évidemment obéir au pouvoir.
18:23Et puis, n'oubliez pas une chose, et je pense que ça jouait sur Poutine aussi, c'est que
18:26la France, c'est la France.
18:29Il y a, même si nous ne sommes une moyenne puissance, comme disait Giscard d'Estaing,
18:35il n'empêche qu'il y a une tradition, et qui est mondiale.
18:38Nous avons, avec le...
18:40C'est un vieux pays d'un vieux continent.
18:42Plus que ça.
18:43C'est un pays qui a incarné les grandes libertés, les grandes révolutions.
18:50Ça continue.
18:51Il en reste encore beaucoup de...
18:53Les Russes nous adorent, par exemple, et continuent à lire Maupassant et Flaubert.
18:57Alors, on va bien sûr parler de la Russie, mais Masha Meryl, je voulais, à titre personnel,
19:01vous dire que vous avez un lien particulier avec RTL.
19:03Vous avez été la compagne de Michel Legrand, auquel nous devons le jingle reconnaissable
19:08entre tous de notre radio.
19:10Votre nom, d'ailleurs, est déjà gravé sur la tombe de Michel Legrand.
19:14Oui, parce que c'était un vœu.
19:16C'est ce qu'il a souhaité.
19:17C'est beau, je trouve ça très beau.
19:19Il m'a dit, on va mourir ensemble.
19:20Je vais prendre un avion, puis on va se fracasser sur une montagne ensemble.
19:23Et puis j'avais réfléchi, du coup, d'accord.
19:26Si c'est ça l'expression d'un grand amour, d'accord.
19:29Et puis finalement, je préfère être là quand même.
19:33Je veux quand même vous dire deux mots de ce festival.
19:36C'est trop tôt.
19:37On y viendra dans cette émission.
19:38Je reviens à Michel Legrand parce que j'ai juste une petite surprise pour vous.
19:41Il se trouve que cette semaine, je suis allée à un concert et j'ai entendu ce duo Piano Harmonica.
19:57Au piano, c'est un jeune pianiste qui s'appelle Marco Poin.
20:01À l'harmonica, c'est un musicien brésilien qui s'appelle Pablo Fagundes.
20:05Et c'est les moulins de mon cœur.
20:07On peut tout faire avec Michel Legrand.
20:09C'est toujours beau, c'est toujours bouleversant.
20:11Et c'est toujours très simple.
20:12C'est-à-dire que ça arrive directement dans le cœur.
20:15C'était vraiment une spécialité de Michel Legrand.
20:17Ma chamérile Sylvie Berman, vous allez nous aider à comprendre la situation en Russie aujourd'hui.
20:23Restez avec nous, le journal inattendu continue.
20:43Ma chamérile, actrice d'origine russe.
20:46Sylvie Berman, ancienne ambassadrice de France à Moscou.
20:50En 2014, annexion de la Crimée par la Russie.
20:5324 février 2022, début de la guerre en Ukraine.
20:56Et aujourd'hui, une accélération de la diplomatie.
20:59On voit bien qu'il y a l'esquisse d'une trêve sous la pression de Donald Trump.
21:04Mais que Vladimir Poutine répond à cela oui, mais sous condition.
21:09Cette percée diplomatique, est-ce qu'on doit y croire, Sylvie Berman ?
21:15Je pense que ça prendra du temps.
21:18Mais c'est vrai que Donald Trump fait bouger les choses.
21:21Il a commencé à régler le problème, entre guillemets, avec Volodymyr Zelensky.
21:26Parce qu'il était plus faible que Donald Trump.
21:29Et il a utilisé plutôt le bâton que la carotte.
21:33Alors que pour le moment, avec Vladimir Poutine, il utilise plutôt la carotte.
21:36Donc on verra comment les choses vont évoluer.
21:40Mais Donald Trump est pressé et résolu.
21:45Puisque c'est une de ses promesses de campagne.
21:48Et à l'inverse, Vladimir Poutine temporise.
21:54Il n'est pas pressé.
21:55Et puis vous avez évoqué Koursk tout à l'heure.
21:58Il ne peut pas y avoir de négociation de paix.
22:02Tant qu'une partie du territoire russe est encore occupée.
22:06Je suis comme Zelensky.
22:08J'ai des grands doutes sur Poutine.
22:10Je pense qu'il n'hésite pas à utiliser la duperie.
22:13Et c'est très difficile de traiter avec quelqu'un à qui on n'a pas confiance.
22:17C'est-à-dire que sa parole n'est pas fiable.
22:21Trump est têtu, il a un objectif.
22:25Et puis on sait d'avance ce qu'il veut.
22:29Tandis que pas Poutine.
22:31Pas Poutine.
22:32Poutine, il adore rouler les gens dans la farine.
22:35Et c'est ça qui rend la situation extraordinairement difficile.
22:39Est-ce que ces deux hommes, Donald Trump et Vladimir Poutine, parlent exactement le même langage ?
22:44Ils parlent le langage de mal alpha, d'homme fort.
22:50Et ils se respectent effectivement pour cela.
22:53Sinon, ils sont effectivement différents.
22:56Du côté de Donald Trump, il y a un peu la stratégie du fou.
23:00Parce qu'il tire un peu dans tous les sens.
23:03Et on a peur de lui.
23:05Il voit ce qui fonctionne, mais on ne sait pas ce qu'il va faire.
23:07D'une certaine manière, Vladimir Poutine, même si lui est un homme du KGB,
23:12donc qui dissimule beaucoup,
23:15justement, ça peut susciter aussi une forme d'inquiétude.
23:20Quand j'étais à Moscou,
23:22beaucoup de spécialistes de politique russes me disaient
23:28que Poutine, c'est une boîte noire.
23:30Comme la boîte noire d'un avion.
23:32C'est-à-dire que vous ne savez ce qu'il voulait faire qu'une fois qu'il l'a fait.
23:36Et que le crash est intervenu d'une certaine manière.
23:38Comme ça a été le cas avec la guerre en Ukraine.
23:40Il y a une chose commune entre ces deux peuples.
23:42Le peuple américain et le peuple russe, c'est le culte de l'argent.
23:45Les russes, vous savez quand on dit « en baguette », il est riche.
23:49Il est riche, on le respecte.
23:50On le déteste, mais on le respecte.
23:52Et je pense que cette corde-là, Trump l'a fait jouer aussi aux Etats-Unis.
23:57La question des moyens, on peut d'ailleurs se la poser.
23:59La Russie a-t-elle les moyens de poursuivre la guerre encore longtemps ?
24:02On va en parler.
24:03Ce sera juste après le rappel des titres de 13h dans le journal inattendu.
24:28Nathalie Renaud.
24:29La circulation dans les monts du Lyonnais et dans le nord du massif central
24:32reste difficile en raison de chutes de neige.
24:35L'Allier, la Creuse et le Puy-de-Dôme sont toujours en vigilance orange neige et verglas.
24:39Deux à cinq centimètres sont attendus en pleine.
24:41Jusqu'à dix centimètres localement.
24:43Dix à quinze au-dessus de 400 mètres.
24:47Le président russe Vladimir Poutine devra venir à la table des négociations tôt ou tard.
24:52Ce sont les mots du premier ministre britannique Kirstarmer à l'ouverture d'un sommet en ligne
24:57où sont actuellement réunis quelques 25 chefs d'Etat alliés de l'Ukraine.
25:00Des pays volontaires pour aider au respect d'un éventuel cessez-le-feu avec Moscou.
25:05Pendant ce temps, la Russie continue de gagner du terrain dans la région de Kursk.
25:09Région russe où certaines zones sont occupées par les troupes ukrainiennes depuis l'été dernier.
25:14Deux nouveaux villages ont été repris dans cette zone selon le ministère russe des affaires étrangères.
25:19De son côté, Volodymyr Zelensky dément tout encerclement des troupes ukrainiennes dans cette région.
25:26C'est aujourd'hui que tout se joue pour les Bleus du rugby.
25:29Le 15 de France va tenter de remporter le titre au tournoi Destination.
25:33Ce sera face à l'Ecosse.
25:34Scoud envoie ce soir à 21h au Stade de France.
25:37Les Bleus qui vont devoir se passer d'Antoine Dupont.
25:39Ils souffrent d'une rupture des ligaments croisés.
25:42En football, suite de la 26e journée de Ligue 1, à 17h, Nantes reçoit Lille.
25:47Monaco se déplace à Angers à 19h.
25:50Et puis, Lens affronte Rennes à 21h05.
25:53Demain, grosse affiche, le classico PSG-OM.
25:57Enfin, on termine avec la Formule 1.
25:58Le premier grand prix de la saison en Australie demain matin.
26:01Le britannique Lando Norris partira en pole position sur McLaren devant son coéquipier Oscar Piastri.
26:07Et le quadruple champion du monde Max Verstappen, le français Pierre Gasly, est neuvième.
26:13La météo, c'est la tradition du journal Inattendu.
26:16C'est notre invitée qui nous la donne.
26:17Alors, je vous ai confié cette météo, Macha Mérida.
26:20Retour de la neige en pleine, entre le Limousin, l'Auvergne et le Jura.
26:25Il neigera également en montagne, dans l'Est et sur les Pyrénées,
26:29alors que des pluies orageuses sont attendues dans la Provence et en Corse.
26:35Partout ailleurs, les éclaircies alterneront avec des giboulets
26:40qui pourront parfois se mêler à quelques flocons.
26:43Les températures iront de 2 dans la Creuse à 17 en Corse.
26:48Merci beaucoup, Macha Meryl.
26:57Alors, on le disait, depuis quelques jours, un coup d'accélérateur s'est opéré dans les négociations vers une trêve.
27:03Un accord de cesser le feu d'un mois a été conclu entre les Etats-Unis et l'Ukraine.
27:07Moscou y a répondu en disant oui, mais à certaines conditions.
27:11Quelle est la stratégie de Vladimir Poutine ? Est-ce que c'est tout simplement de gagner du temps
27:16et de ne pas dire un oui franc et massif ?
27:19Alors oui, bien sûr, c'est de gagner du temps.
27:21D'une part, il y a effectivement la reconquête de la totalité du territoire russe qui est impréalable
27:28et d'autre part, il a posé également un certain nombre de conditions.
27:32Et des ultranationalistes en Russie disent
27:37mais pourquoi on va négocier maintenant alors qu'on est en train de gagner ?
27:40Il y a eu des périodes où la Russie était dans des situations plus difficiles.
27:44Maintenant, on est confronté au brouillard de la guerre.
27:47Parce qu'on ne sait pas réellement ce qui se passe à Course.
27:49C'est vrai qu'il y a eu une avancée russe.
27:52Mais au-delà de ça, Zelensky nie tout encerclement
27:57et on ne sait pas quel est exactement le deal intervenu avec les Américains
28:03parce que c'est évident que ça a été discuté avant et avec les Ukrainiens et les Américains.
28:11Parce que les Ukrainiens, semble-t-il, quittent le territoire sans se battre.
28:18Les Ukrainiens quittent le territoire russe sans véritablement se battre.
28:23Ce qui permet à Vladimir Poutine de se présenter comme magnanime
28:29à la suite d'une demande de Donald Trump.
28:32Il y a eu des morts sur le terrain.
28:34Sinon, on dirait que c'est une partie de théâtre.
28:36Effectivement, j'allais parler des morts sur le terrain.
28:39Parce que c'est ça aussi qu'on oublie trop souvent.
28:42On parle de cette guerre, mais ce sont des hommes qui tombent au combat.
28:45Est-ce que les deux pays n'ont pas non plus intérêt à un moment donné d'arrêter tout cela ?
28:49Non, les Ukrainiens, non.
28:51Moi, je pense qu'ils ne vont pas arrêter.
28:53Là, pour l'instant, Poutine ne veut pas déplaire à Trump.
28:57Ce n'est pas seulement qu'il gagne du temps.
28:59Ou tout cela a été arrangé avant entre eux et c'est tout à fait probable.
29:04Ou bien, tout simplement, il a fait semblant de soutenir Kamala Harris.
29:09Je ne sais pas si vous vous souvenez, Poutine.
29:11En fait, il est pro-Trump depuis le début.
29:13Et donc, ils se sont déjà un petit peu organisés.
29:17Moi, je pense que Trump va avoir des déceptions.
29:19Parce que Poutine va le trahir certainement.
29:22Il est tout à fait instable.
29:24Je pense aujourd'hui que la situation n'est pas très bonne.
29:28Parce que les Ukrainiens ne vont pas lâcher comme cela.
29:30Alors, vous parlez des Ukrainiens.
29:32Justement, nous avons une équipe d'envoyés spéciaux en Ukraine.
29:36Comment les Ukrainiens vivent-ils cette situation ?
29:38Nous allons poser la question à Jérémie Moreau qui se trouve sur place, envoyé spécial M6RTL.
29:44Bonjour, Jérémie.
29:45Bonjour, Nathalie. Bonjour à tous.
29:47Alors, vous êtes sur place.
29:49Comment les Ukrainiens vivent-ils la guerre ?
29:51Est-ce que la guerre se ressent uniquement sur le front ?
29:53Est-ce qu'elle se ressent partout dans le pays ?
29:56Il y a quand même un énorme contraste, Nathalie.
29:59Un militaire me confiait hier que ce qui se passe à Kiev et sur le front,
30:05c'est tout simplement incomparable.
30:07Hier, pour vous donner un exemple, la sirène qui annonce une attaque aérienne
30:11a retenti dans la capitale ukrainienne.
30:13Personne n'a réellement réagi.
30:16Les habitants semblent s'être habitués à cette situation.
30:19Il y a encore, par exemple, le couvre-feu la nuit.
30:22Mais cela n'empêche pas la journée.
30:24Les gens, eh bien, de profiter du beau temps qu'il y avait hier.
30:27J'ai vu des familles se promener dans un parc,
30:30des gens sortir leurs chiens tranquillement,
30:32des jeunes faire du skate ou jouer du piano.
30:35Pourtant, la capitale se trouve seulement à 340-350 km
30:39de l'un des points les plus chauds actuellement,
30:42soumis au nord-est de l'Ukraine,
30:44à la frontière de la région en Russie qui s'appelle Kursk.
30:48C'est là où les Russes font actuellement des percées.
30:50Et plus à l'est, il y a toujours les combats
30:52dans le Donbass qui font rage.
30:54Alors, Jérémy, on l'a compris,
30:56il y a une activité diplomatique intense
30:58actuellement autour de l'Ukraine.
31:00Est-ce que les Ukrainiens croient en la trêve, d'une part ?
31:03Et est-ce qu'ils la souhaitent, cette trêve ?
31:06Oui, tous ceux que nous avons rencontrés
31:08souhaitent la paix, mais une paix durable.
31:11J'ai discuté avec Constantin,
31:13un père de famille habitant à Kiev,
31:15qui me disait que les deux camps étaient fatigués
31:17de ces trois ans de guerre.
31:19Alors, une trêve, oui, mais à quelles conditions ?
31:21C'est plutôt là que les avis divergent, Nathalie.
31:23Les civils nous parlent de conditions
31:26acceptables pour l'Ukraine,
31:28mais j'ai aussi rencontré des militaires
31:30blessés au front, qui ont parfois perdu
31:32une jambe ou un bras.
31:34C'est le cas, par exemple, de Miraël,
31:36qui est officier dans la marine.
31:38Il me confiait qu'il attendait impatiemment
31:40ses prothèses pour ses nouvelles jambes,
31:42pour aller se battre à nouveau sur le front.
31:44Pas question de laisser les territoires occupés
31:46aux mains des Russes, territoire dont lui-même
31:49Alors, les Russes, justement,
31:51quelle perception ont-ils, les Ukrainiens,
31:53du jeu auquel joue Vladimir Poutine
31:55et ce qu'il croit en la parole du président russe ?
31:58Vous vous en doutez,
32:00personne ici ne fait vraiment confiance
32:02à Vladimir Poutine.
32:04Il y a une énorme défiance envers le président russe.
32:06Personne ne le croit capable de respecter
32:08un cessez-le-feu, d'autant que Moscou
32:10a déjà brisé une vingtaine de cessez-le-feu
32:12depuis l'annexion de la Crimée en 2014.
32:14Mais les Ukrainiens croient plutôt
32:16en l'aide internationale.
32:18Beaucoup me disaient hier, en souriant,
32:20merci la France, merci de nous avoir livré
32:22des armes. Entre les sanctions économiques
32:24imposées par l'Union Européenne,
32:26la pression américaine
32:28et même parfois de certains pays asiatiques,
32:30ils sentent qu'un changement
32:32est en train de s'opérer, que quelque chose
32:34se passe. Plus que jamais,
32:36la pression est sur les épaules
32:38du Kremlin, me disent-ils.
32:40Et dans tout ça, leur président à eux,
32:42Volodymyr Zelensky, que Donald Trump
32:44a qualifié de dictateur, est-ce qu'il est soutenu
32:46par le peuple ukrainien ?
32:48Oui, il suffit simplement de regarder
32:50les sondages. Plus de 60%
32:52des Ukrainiens veulent que Volodymyr
32:54Zelensky reste en poste.
32:56On est loin des 4% affirmés par
32:58Donald Trump récemment. La cote de popularité
33:00du président ukrainien a d'ailleurs
33:02augmenté après sa joute verbale dans le
33:04bureau Oval face à son homologue américain.
33:06Donald Trump souhaite également
33:08des élections présidentielles
33:10en Ukraine, mais là, la population
33:12et l'opposition sont plutôt
33:14d'accord. Les conditions ne sont
33:16pas réunies pour organiser un tel scrutin.
33:18Merci Jérémy Moreau,
33:20envoyé spécial M6RTL
33:22en Ukraine. Sylvie Berman,
33:24ancienne ambassadrice à
33:26Moscou, la situation ukrainienne,
33:28est-ce qu'elle est exempte ?
33:30Est-ce que le pays a encore les moyens de tenir
33:32longtemps ce front russe ?
33:34Alors, Volodymyr Zelensky lui-même
33:36a dit, nous n'avons pas la force
33:38de récupérer les territoires
33:40perdus. Donc, ils peuvent
33:42continuer à se battre,
33:44à tenir, mais
33:46ils n'ont qu'une chance de retrouver
33:48ces territoires. Alors, je pense
33:50qu'évidemment, à Kiev, on aspire
33:52à la paix.
33:54Sur le front, il y a ceux qui
33:56se disent, on ne veut pas être amputé
33:58pour rien, avoir perdu
34:00des hommes pour rien, donc c'est
34:02effectivement très difficile. D'autres,
34:04puis le retour à la vie civile va être
34:06extrêmement difficile.
34:08Mais bon, d'autres
34:10y aspirent, bien évidemment.
34:12Et vous savez, il a réussi un truc,
34:14Poutine, c'est de faire la nation
34:16ukrainienne. Maintenant, tout le monde
34:18parle ukrainien, presque tous
34:20parlent aussi le russe, et maintenant,
34:22il y a un fort
34:24nationalisme qui s'est créé
34:26autour de cette guerre. Et ça,
34:28c'est une donnée nouvelle.
34:30Parce que les quelques sympathisants qu'il y avait
34:32pour les russes à l'époque, ils ont
34:34complètement disparu maintenant. Et surtout
34:36les intellectuels. Alors ça, je peux vous dire,
34:38ils sont férocement ukrainiens.
34:40Les ukrainiens,
34:42est-ce que ce sont les seuls qui doivent craindre
34:44une volonté de conquête
34:46de Vladimir Poutine ? Jusqu'où veut-il
34:48aller le président russe ? C'est une question que j'ai
34:50envie de vous poser à toutes les deux. C'est dans un instant.
34:52Restez avec nous. C'est le Journal Inattendu.
35:06La Russie est en guerre avec l'Ukraine
35:08depuis février
35:102022. Mais est-ce que
35:12Vladimir Poutine a d'autres intentions ?
35:14Jusqu'où compte-t-il aller ?
35:16Compte-t-il conquérir l'intégralité
35:18du territoire ukrainien ?
35:20Sylvie Berman, ancienne ambassadrice à Moscou,
35:22vous secouez la tête, vous n'avez pas l'air d'y croire.
35:24Je vous rappelle ce que j'ai dit tout à l'heure
35:26sur Poutine, une boîte
35:28noire. Donc, je ne sais pas.
35:30Bon, il y a un pays qui peut être menacé
35:32qui est effectivement la Moldavie.
35:34Sinon,
35:36il y a des menaces qui pèsent sur l'Europe
35:38mais qui sont des menaces davantage
35:40informationnelles, des menaces
35:42cyber, des volontés
35:44de diviser ou de mettre
35:46l'accent sur
35:48les problèmes
35:50en Europe. Mais sinon, vous savez,
35:52l'Institut d'études de la guerre
35:54a calculé que si, par exemple,
35:56la Russie voulait occuper la totalité
35:58de l'Ukraine, au rythme où elle va
36:00actuellement, ça lui prendrait 83 ans.
36:02Donc, je ne pense pas qu'elle soit prête.
36:04Je ne sais pas ce que vaut ce chiffre.
36:06C'est un calcul, c'est une projection.
36:08Mais elle n'est pas prête à entrer dans Paris.
36:10Mais ça ne veut pas dire, encore une fois,
36:12qu'il ne faut pas se préparer.
36:14On dit toujours,
36:16depuis l'Antiquité, civis pacem
36:18para bellum, si tu veux la paix, prépare la guerre.
36:20Et donc, les Européens ont
36:22raison de
36:24s'organiser et de se réarmer.
36:26C'est la bataille des idées.
36:28C'est-à-dire que c'est quand même un monde
36:30qui s'affronte à un autre.
36:32Et je crois que notre jeunesse, en France,
36:34qui est très concernée, moi je vois
36:36autour de moi, les gens suivent les émissions,
36:38le discours de
36:40Macron a été écouté par 15 millions
36:42de personnes en France, ça veut dire qu'il y a
36:44un réel intérêt. Parce qu'on se rend compte
36:46que c'est un système de vie
36:48qui est en opposition avec un autre.
36:50Et que le système de Poutine ne nous
36:52plaît pas. On n'en a pas envie.
36:54C'est pas que de la conquête de territoire, c'est aussi
36:56une menace à l'égard de la démocratie.
36:58Mais je dirais même encore tout un style
37:00de vie. N'est-ce pas ?
37:02L'homophobie, la place des femmes,
37:04la place des minorités.
37:06Tout ça, on sait très bien comment c'est
37:08résolu en Russie. Ce sont des choses qui
37:10ne nous conviennent pas.
37:12Et c'est ça qui va être,
37:14à mon avis, un moteur formidable
37:16pour la jeunesse en Europe. C'est que
37:18tout d'un coup, ils ont une cause.
37:20Il y a quelque chose à protéger. C'est cette
37:22forte liberté
37:24et démocratie que nous avons
37:26construit à travers les années. Parce qu'après la
37:28Deuxième Guerre mondiale, quand même, on a gagné cette Deuxième
37:30Guerre mondiale, mais c'était de justesse. Et puis, heureusement,
37:32grâce aux Américains. Grâce aussi aux Russes.
37:34Mais attendez, les Russes à Stalingrad ?
37:36Moi, j'ai beaucoup de discussions.
37:38J'ai un grand ami qui s'appelle Ingrao, qui est un
37:40grand historien, qui m'a dit, si
37:42il n'y avait pas eu le NKVD
37:44qui fusillait les Fuyars
37:46sur le front, l'armée russe
37:48qui partait sans aucun équipement
37:50et des millions de morts inutiles
37:52n'aurait pas gagné cette bataille. Alors,
37:54c'est des conceptions, justement. C'est des
37:56sites de vie. Revenons à aujourd'hui.
37:58Vous parliez de style de vie et de liberté.
38:00La liberté en Russie, aujourd'hui, est-ce qu'elle existe ?
38:02Non. Il n'y a plus
38:04aucun espace de liberté en
38:06Russie. Il y avait, à l'époque où j'étais
38:08encore en poste, jusqu'à fin
38:102019, il y avait
38:12une radio libre
38:14qui était l'écho de Moscou, une télévision,
38:16Dost, La Pluie.
38:18Il y avait également Novaya Gazeta
38:20qui était un journal
38:22très libéral
38:24qui, d'ailleurs, le premier jour
38:26de la guerre, a publié en ukrainien
38:28et en russe, Invasions de l'Ukraine
38:30et son rédacteur en chef
38:32ou son directeur, Dmitri Moratov,
38:34est pris Nobel de la Paix et il a
38:36publié un tweet ce jour-là en disant
38:38l'avenir est mort. Et il parlait
38:40évidemment de la Russie.
38:42Et non,
38:44on avait beaucoup de mises en...
38:46Et le Mémorial, cette association qui était chargée
38:48de ré-étudier toute la partie
38:50stalinienne, toute l'époque stalinienne
38:52et de vraiment définir
38:54les crimes de Staline,
38:56Poutine l'a fermé. Il n'existe plus.
38:58Ils sont en France, vous savez, tous ces gens
39:00du Mémorial.
39:02Vous êtes présidente d'honneur d'un festival
39:04de cinéma russe.
39:06Est-ce que les artistes peuvent encore s'exprimer
39:08aujourd'hui lorsqu'ils sont en Russie ou est-ce
39:10qu'il faut qu'ils s'exilent pour pouvoir produire ?
39:12C'est pour ça que nous tenons beaucoup à faire ce festival.
39:14C'est la 11ème édition.
39:16Au début, nous étions simplement des fans
39:18du cinéma russe. Il y a une grande école
39:20de cinéma. On est un groupe d'experts
39:22tous bénévoles qui soutiennent
39:24l'art du cinéma russe.
39:26Et puis avec la guerre,
39:28nous avons pris position, évidemment,
39:30c'est-à-dire que nous avons dû renoncer à tous
39:32nos sponsors russes qui étaient Rosatom,
39:34Gazprom, et maintenant nous faisons
39:36avec nos petits moyens français et européens
39:38ce festival qui est
39:40une bouffée de liberté pour les
39:42cinéastes parce que la plupart qui ont
39:44pris position contre la guerre,
39:46surtout les intellectuels en Russie, ne sont
39:48pas d'accord avec Poutine. Et bien ceux-là,
39:50ils sont malheureusement obligés de
39:52s'exiler. Alors Serebrennikov
39:54est en Allemagne. Zviagintsev,
39:56grand cinéaste, il est à Paris.
39:58Et on sait peu de ces choses-là.
40:00C'est l'État français qui l'héberge et qui le soutient.
40:02Il y en a beaucoup qui sont
40:04en Géorgie, qui sont dans les pays baltes.
40:06Et nous, finalement, on était
40:08très inquiets parce qu'on se disait, il ne va plus y avoir de nouveau
40:10cinéma. Notre spécialité, c'est que
40:12nous mélangeons les films du répertoire
40:14avec des films nouveaux. Et il y a des nouveaux.
40:16Il y a quand même un nouveau cinéma, mais qui s'exprime
40:18depuis l'extérieur de la Russie.
40:20Un petit peu, non. Ils arrivent à faire
40:22des films avec des oligarques du
40:24Caucase, avec des gens en Géorgie.
40:26Ils se débrouillent.
40:28Et donc, ils sont d'une richesse
40:30extraordinaire, souvent extrêmement
40:32violent. Je dois dire que le cinéma
40:34russe nous épate
40:36de sa force et
40:38surtout de sa nécessité.
40:40Vous savez, le cinéma, moi je crois beaucoup au cinéma.
40:42La nouvelle vague
40:44a fait 68. En France,
40:46on a bouleversé la société française avec le cinéma.
40:48Donc ça veut dire que les cinéastes russes d'aujourd'hui,
40:50ils ont un rôle à jouer, y compris dans ce conflit
40:52pour faire bouger les lignes ?
40:54Absolument. Et tout ce que nous faisons
40:56ici est regardé par les Russes.
40:58Vous savez, moi j'interviens quelquefois
41:00dans des émissions chez Darius Rochebin
41:02où on va se retrouver en Sylvie.
41:04Et tout le monde me dit, fais-le
41:06parce que là-bas, ils écoutent.
41:08Ils ont des VPN et ils écoutent
41:10les émissions françaises.
41:12On parle des intellectuels qui arrivent à s'exprimer en dehors
41:14des frontières russes. Mais en Russie,
41:16comment est perçu Vladimir Poutine
41:18par la population ? Ceux qui ont envie
41:20de le critiquer ne peuvent évidemment pas le faire.
41:22Mais est-ce qu'il y a une adhésion
41:24à Vladimir Poutine ou est-ce que les gens se taisent
41:26par peur ?
41:28Il y a un fossé générationnel.
41:30C'est-à-dire que les gens de sa génération
41:32se sont sentis
41:34humiliés, frustrés
41:36par la chute de l'Union soviétique
41:38et de devenir un pays
41:40qui n'est plus respecté. Je me souviens
41:42de ma lecture
41:44de la fin de
41:46l'homme rouge
41:48je ne sais plus quel est son
41:50prénom, la prix Nobel
41:52de la paix
41:54Salekh Seyevich
41:56Je n'arrive pas à vous aider.
41:58Je suis désolée.
42:00Elle interroge les gens
42:02et qui disaient, nous étions un grand pays.
42:04Donc je pense que ceux-là
42:06soutiennent cette volonté
42:08impérialiste en réalité
42:10de Vladimir Poutine. En revanche
42:12les jeunes
42:14qui ont
42:16connu l'Ukraine comme un pays étranger
42:18n'ont pas du tout
42:20ça. Ils sont plus libres.
42:22Ils ont accès à des sources d'informations
42:24étrangères. Il y a ceux qui ont quitté le pays
42:26il y a ceux qui sont opposés
42:28et qui sont en prison et les autres
42:30font un peu le gros dos en attendant que ça passe.
42:32Attendez, je vous
42:34interromps parce qu'on va devoir s'arrêter quelques
42:36instants. Quel avenir
42:38voyez-vous pour la Russie et pour l'Ukraine ?
42:40Je vous poserai la question dans un instant.
42:56Vladimir Poutine est au pouvoir
42:58depuis 1999.
43:00Il est président
43:02de 2000 à 2008
43:04puis depuis 2012.
43:06Mais jusqu'à quand peut-il rester
43:08Sylvie Berman, ancienne ambassadrice
43:10de France à Moscou ?
43:12Comme il a fait modifier la Constitution
43:14à son profit, il peut avoir
43:16deux mandats
43:18consécutifs.
43:20Le premier qui se termine en 2030
43:22et le deuxième en 2036.
43:24Est-ce qu'on appelle encore ça une démocratie ?
43:26C'est
43:28non.
43:30En fait, le problème,
43:32il y a des élections, mais
43:34comme il n'y a pas
43:36d'opposants, de candidats
43:38alternatifs, véritablement,
43:40c'est une forme de
43:42plébiscite plus
43:44qu'une véritable élection.
43:46M. Méryl, est-ce que
43:48vous avez des liens physiques encore
43:50avec la Russie ?
43:52Est-ce que vous y allez ?
43:54Vous y alliez fréquemment ?
43:56J'avais de la famille à Saint-Pétersbourg. Ils sont tous partis.
43:58Ils sont tous exilés.
44:00Parce que ce n'est pas vivable.
44:02Ce manque de liberté totale
44:04et d'expression. Et surtout, cette curiosité
44:06pour la culture. Ils sont sevrés.
44:08Ils n'ont plus rien.
44:10Je crois qu'on n'oublie pas.
44:12On ne se rend pas compte quand on est dans un pays comme la France
44:14où on a accès à tout.
44:16Qu'est-ce que c'est que cette privation
44:18de liberté ?
44:20Moi, je dois vous dire que
44:22les Russes, maintenant,
44:24je crois à une
44:26révolution. Je crois qu'ils ne sont pas
44:28contents. Mais le peuple russe est fait
44:30comme ça. Il encaisse, il encaisse,
44:32il encaisse. Et puis, tout d'un coup, bada-boum !
44:34On fait une grande révolution.
44:36Vous y croyez à une révolution ? On a l'impression que rien
44:38n'est possible actuellement. Tout est muselé.
44:40Tout est muselé, effectivement.
44:42Certains Russes libéraux m'ont dit
44:44« Vous savez, à chaque fois qu'on s'est rebellés,
44:46à chaque fois qu'il y a eu des mouvements,
44:48à l'époque de Yeltsin, devant la Maison Blanche,
44:50ou même à la révolution d'Octobre,
44:52la situation a été pire
44:54après. Donc, ça ne les incite
44:56pas, effectivement, à se rebeller.
44:58Il y a eu des manifestations
45:00qui ont été organisées par
45:02Navalny, mais qui étaient extrêmement limitées.
45:04Oui, et puis, Navalny est
45:06mort. J'imagine que ça a été un choc aussi
45:08pour tous les opposants
45:10potentiels à Vladimir Poutine.
45:12Avant même cela, il était clair
45:14que ce n'était pas possible
45:16de résister. Encore une fois, beaucoup de jeunes
45:18qui ont manifesté au début ont été
45:20en prison. Bon, Navalny
45:22est mort dans des conditions
45:24très difficiles.
45:26Donc, effectivement, c'est dissuasif.
45:28Vous comprenez l'importance du cinéma
45:30maintenant ? C'est-à-dire que c'est
45:32devenu le seul moyen
45:34d'exprimer une opposition.
45:36Nous avons un grand film
45:38qui est Maître et Marguerite, inspiré
45:40de Bougacov, fait par un jeune
45:42cinéaste talentueux qui s'appelle
45:44Mikhail Lokchin. Il est en exil
45:46entre Londres et Los Angeles.
45:48Il va faire une grande carrière de cinéma.
45:50Son drame, c'est que sa matière première,
45:52c'est la Russie, et que ce film, qu'il a fait
45:54sous le parapluie de Bougacov, qui est un
45:56chef-d'oeuvre reconnu en Russie,
45:58il nous raconte l'état
46:00de la société de la Russie en ce moment.
46:02C'est épouvantable ! La violence
46:04qui règne à tous les niveaux,
46:06interfamiliaux,
46:08dans le couple,
46:10dans les couches
46:12de la société. Il y a une espèce de
46:14violence latente, qui n'existait
46:16pas quand même avant. Et c'est à ça que je pense
46:18que les Russes peuvent tout d'un coup décider
46:20de dire non, et de refuser.
46:22Il nous reste très peu de temps.
46:24Est-ce que vous croyez en
46:26une paix possible dans les mois qui
46:28viennent, Sylvie Bergman ?
46:30Théoriquement, la paix
46:32est possible. Ça dépendra beaucoup
46:34de Donald Trump et de ses moyens
46:36de pression sur Vladimir
46:38Poutine, puisque je pense qu'aujourd'hui
46:40les Ukrainiens
46:42ont accepté de faire des compromis.
46:44Il y a une chose qui est indispensable, c'est que
46:46l'Ukraine ne soit pas désarmée.
46:48Parce que quand Vladimir
46:50Poutine demande la neutralité, c'est de cela
46:52qu'il s'agit. Donc les garanties de
46:54sécurité pour
46:56l'Ukraine, qui
46:58d'une certaine manière aura gagné sa
47:00souveraineté quand même, même si elle a perdu
47:02des territoires, soit effectivement
47:04protégée, à la fois en interne
47:06et puis en externe par
47:08des Européens
47:10et peut-être d'autres.
47:12Je veux rappeler que ce festival commence
47:14le 20 mars dans 4 salles de cinéma
47:16au Balzac,
47:18au Max Linder,
47:20au Studio 28 et aussi
47:22avant à Malakoff et ensuite à Tavernier.
47:24Nous sommes soutenus par la région.
47:26Venez voir ces films extraordinaires.
47:28Allez-y pour découvrir aussi
47:30une autre vision de la société russe
47:32grâce à ces cinéastes en exil.
47:34Le festival du film russe
47:36dont vous êtes la présidente d'honneur,
47:38Masha Meri. Et un peu l'animatrice, la marraine,
47:40tout ce que vous voulez. Merci beaucoup d'avoir
47:42été avec nous, Sylvie Berman et Masha Meri.
47:44Ça a été un plaisir de discuter Russie
47:46en votre compagnie.
47:48Dans un instant, c'est confidentiel,
47:50deuxième épisode sur France Gal.
47:52Très bonne fin d'après-midi sur RTL.

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