Journaliste et fixeur sur "Une balle dans la tête", il raconte son métier

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"Notre boulot de fixeur c'est aussi de savoir où est la limite de risque" Damien Fellous a travaillé comme fixeur pour le documentaire BrutX "Une balle dans la tête". Il raconte son métier de l'ombre...  Une balle dans la tête, le docu de Camille Reporter en Colombie, dispo uniquement sur BrutX : https://brutx.link/3z2Aqzi

Transcript

00:00Le seul moment où je peux dire non à un journaliste, c'est qu'il s'agit de passer certain temps.

00:04Il y a toujours une part de risque à assumer, mais voilà, dans mon boulot de fix-up c'est aussi ça,

00:09c'est de savoir où est la limite de risque, savoir dire non aussi à un moment donné,

00:15c'est un moment où je ne le sens pas, où il ne faut pas le faire, où il faut partir.

00:20Encore une fois ?

00:21Oui, c'est ça.

00:27Et c'est seulement chaté et chaté ?

00:29Oui, c'est ça.

00:30C'est pour ça qu'on doit le dire.

00:31On est proche de l'événement.

00:37Pour voir ce qu'il fait.

00:38Parce qu'il s'en fout de la réunion, il ne s'en fout pas.

00:41Mais il ne s'en fout pas.

00:41Il ne s'en fout pas.

00:42Il ne s'en fout pas.

00:43Il ne s'en fout pas.

00:52Fix-up, c'est un petit peu un métier de journaliste local.

01:11C'est-à-dire que nous souvent, les fixers, on est des journalistes locaux,

01:18ici colombiens ou étrangers, mais qui sont bien payés, qui sont bien implantés,

01:23qui avont beaucoup de contacts.

01:24Et on reçoit d'autres journalistes qui viennent avec déjà une idée de reportage,

01:29une idée de sujet assez précise,

01:31mais qui n'ont pas forcément tous les contacts pour le réaliser, toutes les entrées.

01:35Notre boulot, c'est de dire oui à tout.

01:37Il y a un journaliste qui vient, il dit je veux faire ça.

01:40Et on dit oui, bien sûr, pas de problème.

01:42Et puis après, on se creuse la tête pour lui permettre de le faire.

01:45Et toi, c'est un peu flippant quand t'es fixer,

01:48parce que tu dis qu'est-ce qui va sortir du boulot qu'on va se faire ensemble.

01:51Il y a ma signature là.

01:52Et puis il y a aussi les contacts que finalement tu t'exposes toi-même.

01:57Parce que toi, tu restes dans le pays.

01:58Après, le journaliste, il s'en va.

01:59Mais toi, t'es là.

02:00Donc les gens, ils vont te demander des choses.

02:02Tu nous as interviewés, mais t'as dit qu'est-ce qu'ils ont fait,

02:05ce qu'on leur a montré ou des choses comme ça.

02:07Et c'est d'avoir un bon carnet d'adresses,

02:11de bien connaître le pays, de bien connaître la situation

02:13pour pouvoir résoudre un peu toutes les demandes d'un journaliste

02:16pour qu'il puisse réaliser son boulot vite.

02:18Parce que c'est pas en quelques jours ou quelques semaines de reportage

02:21qu'on peut gagner la confiance, obtenir l'accès à certains lieux.

02:25Moi, j'étais assez content qu'on avait réussi à rentrer à l'université.

02:29On était en train de devenir la garde d'hygiène.

02:32Et là, ils campaient dans l'université.

02:34Puis comme il y avait eu des agressions et pas mal de problèmes,

02:37ils se sont fait tirer dessus par les civils du jour précédent.

02:40Ils avaient complètement fermé l'université.

02:43Personne, même les étudiants de la fac, n'est pas rentré.

02:47Et j'étais assez content d'avoir réussi à faire rentrer Camille Laboud

02:50parce que le journaliste était resté à la porte.

02:54Mon boulot de fixeur était déjà utile à ce moment-là.

02:57La guarde, qu'est-ce que c'est ?

02:59La guarde, c'est seulement une défensorie.

03:08Ici, nous sommes en résistance.

03:11Nous sommes amérindiens et nous résistons

03:14au milieu de cette guerre saine que nous vivons en Colombie.

03:41Un premier contact avec un pays qui a une image d'épinal,

03:44on voit les choses en superficie, on a du mal à comprendre,

03:47on a du mal à comprendre l'arbre local.

03:49Même quand on connaît la langue,

03:51parce qu'il y a des spécificités dans chaque pays.

03:53Il y a tout un tas de choses qui font que c'est beaucoup plus long

03:57et beaucoup plus laborieux de travailler tout seul.

04:00Évidemment, un journaliste local facilite les choses.

04:10Sous-titrage Société Radio-Canada

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