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00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin sur CNews jusqu'à 10h30 et sur Europe 1 jusqu'à 9h30.
00:07J'étais l'autre soir dans un restaurant à Paris, un samedi comme les autres,
00:12quand vers minuit, des jeunes gens de 20 ans, de 25 ans, sont montés sur les chaises
00:18pour chanter des chansons de Gilbert Bécaud, de Joe Dassin ou de Sylvie Vartan.
00:24L'amour c'est comme une cigarette sans doute.
00:26Aucun de ces jeunes gens n'était né quand ces tubes sont sortis et je les regardais danser sur les mélodies de leurs parents
00:35en pensant à mes jeunes années, je n'écoutais pas Maurice Chevalier ou Tino Rossi quand j'avais 20 ans,
00:40j'écoutais précisément ce qu'ils reprennent aujourd'hui à Tutette, On va s'aimer sur une étoile ou sur un oreiller.
00:46Sylvie Vartan sera notre invitée à 10h, elle est l'héroïne d'un film formidable
00:51qui fait un carton dans les salles, Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan.
00:55Quasiment un million de spectateurs ont vu sur grand écran la vie de Roland Pérez racontée.
01:01Roland né avec un handicap, Roland sauvé, accompagné, protégé par sa mère qui refuse ce pied abîmé et qui gagne son combat.
01:12Leïla Bechti joue cette mère magnifique, elle mène la bataille de sa vie et elle réussit grâce aux chansons de Sylvie Vartan
01:19à enchanter l'existence de son fils.
01:22Il est recommandé de voir ce film un mouchoir à la main.
01:26Roland Pérez sera aussi avec nous à 10h et ensemble, nous pourrons, si non pleurer, nous souvenir d'un refrain.
01:36Vous vous rappelez ? Ce refrain d'autrefois qui disait...
01:53Quel bonheur d'avoir Sylvie Vartan tout à l'heure parce que Sylvie Vartan c'est notre vie !
01:58Eugénie Bastier est là, bonjour chère Eugénie, Georges Fenech, bonjour cher Georges, bonjour à André Vallini,
02:06bonjour à Joachim Le Floch Imad et bonjour à Thomas Bonnet et je vais donner donc la parole à cette jeune génération,
02:13Chana Lusto, qui chante sur les chansons de leurs parents chaque samedi soir,
02:18puisque leur génération n'est pas capable de trouver des chansons qui leur plaisent,
02:23donc tu rentres à minuit et tu entends « Je reviens te chercher » de Beko,
02:27tu entends « Les oies sauvages » de Michel Delpêche, tu entends « J'eau d'Assin »,
02:31c'est absolument magnifique votre génération, vraiment je vous félicite.
02:34J'écoute souvent « Les lacs du Connemara » en fin de soirée.
02:37Terre brûlée, allez-y pour les infos du jour.
02:48Bonjour Pascale, bonjour à tous.
02:54Cette information de la matinée, Donald Trump prend la défense de Marine Le Pen après sa condamnation.
02:59Dans un texte publié sur TousSocial, le président américain parle d'une chasse aux sorcières menée contre celles qui visent l'Elysée en 2027.
03:07Il dit que la gauche européenne veut museler la liberté d'expression et censurer son adversaire politique.
03:13Donald Trump assure que cette décision de justice est mauvaise pour la France, avant de conclure par « Il faut libérer Marine Le Pen ».
03:21Favoriser la prison ferme plutôt que le bracelet électronique pour, je cite, « restaurer l'autorité de l'État ».
03:28C'est l'objectif d'une proposition de loi Horizon adoptée ces dernières heures à l'Assemblée nationale.
03:33Très concrètement, le texte rétablit la possibilité de prononcer des peines de prison ferme de moins d'un mois.
03:40Et puis, un square portera bientôt le nom de Philippine à Montigny-le-Bretonneux, sa ville d'origine.
03:46Il sera inauguré demain à 15h.
03:48Un bel hommage six mois après le meurtre abominable de l'étudiante de 19 ans, tuée par un Marocain sous OQTF dans le bois de Boulogne.
03:55Les habitants saluent à l'unanimité cette initiative de la ville des Yvelines.
03:59Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Patrick.
04:02Merci beaucoup, Chana Lousteau.
04:05Nous allons écouter Bruno Retailleau pour commencer cette émission, parce qu'il était l'invité de l'événement hier.
04:09Émission présentée par Caroline Roux sur France 2.
04:12Et il s'est notamment exprimé sur les décisions des juges suite au procès de Marine Le Pen.
04:16Et il dit les choses. Il dit les choses avec courage, mais aussi avec vérité, puisqu'il cible le syndicat de la magistrature.
04:26Et évidemment, c'est difficile de ne pas lui donner raison.
04:29Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur.
04:32Mais je pense qu'il faut renforcer ces conditions, non pas d'indépendance, mais de neutralité.
04:38En interdisant le syndicat de la magistrature, comme le suggérait à l'instant Patrick Cohen, comme l'a proposé David Lissnard.
04:44Vous diriez jusque-là, par exemple ?
04:46Je dis qu'il faut faire respecter les règles.
04:48Je pense que les magistrats ne sont pas au-dessus des règles. Il faut les faire respecter.
04:52Monsieur le ministre, c'est quand même une façon de sous-entendre qu'il y a une justice politique.
04:57C'est une manière de sous-entendre qu'il y a des juges rouges.
05:00Écoutez, cet objectif, le mur des camps.
05:04Pouvez-vous me dire ici si le mur des camps a eu lieu ou non ?
05:08Il y a d'ailleurs eu un jugement.
05:11Il a fallu d'ailleurs qu'un magistrat soit extrêmement combatif pour qu'il y ait ce jugement.
05:18C'est acceptable, ce mur des camps ?
05:21Quand des hommes politiques, mais aussi des pères de victimes,
05:24se retrouvent épinglés sur un mur de ce syndicat de la magistrature ?
05:29Non, ce n'est pas acceptable.
05:31Alors, c'est peut-être politiquement incorrect.
05:32Elle dit la même chose que vous, au fond, Marine Le Pen.
05:34Mais attendez, je le dis, je l'affirme, ce sont des faits, Caroline Roux.
05:38Ce sont des faits.
05:39Bon, c'est vraiment...
05:41Je trouve qu'il y a tout dans cette séquence,
05:42parce qu'il y a aussi l'espace médiatique.
05:44J'adore mes consœurs, mes confrères, comme vous le savez,
05:46mais c'est la carte de prêche, bien souvent.
05:49Donc, ce n'est pas sous-entendre qu'il dit, c'est dire.
05:53Il ne sous-entend pas du tout, il dit les choses.
05:56Mais d'avoir une position morale, quand tu es journaliste, de dire
05:59mais ce n'est pas sous-entendre.
06:00Non, ce n'est pas sous-entendre, c'est dire les choses.
06:03Et puis, ce n'est pas parce que Marine Le Pen dit que le ciel est bleu
06:06qu'il faut contester le fait qu'il soit bleu.
06:09Donc, vous avez à la fois une représentante de l'espace médiatique,
06:14dans toute sa caricature, en tout cas, dans tout ce que ça représente.
06:20Et puis, vous avez quelqu'un qui dit les choses telles qu'elles sont.
06:24Et effectivement, ce passage est très intéressant, Georges Fenech.
06:26Bruno Retailleau, ce n'est pas la première fois, il est très constant là-dessus.
06:29Il a toujours critiqué, il faut le dire, le syndicat de la magistrature,
06:32lequel dit que juger est un acte politique.
06:34Ce n'est pas nous qui le disons, c'est le syndicat.
06:36Le syndicat dit que juger est un acte politique.
06:38Faisons rentrer les débats de société dans le prétoire.
06:41Il ne peut pas y avoir de juge neutre.
06:43Je cite avec des guillemets, là.
06:44Oui, mais à ce moment-là, ça peut s'entendre, tout est politique.
06:47Dans ces cas-là, une chanson...
06:48Très bien, le jour où vous comparaîtrez, Pascal, devant le syndicat de la magistrature,
06:52vous poserez quand même, à mon avis, la question de savoir
06:54si vous allez bénéficier d'un jugement impartial.
06:56Et vous ne comprenez pas ce que je veux dire.
06:57L'argument que donne le syndicat de la magistrature,
07:02qu'on reproche d'être militant, pardonnez-moi, c'est tout à fait différent.
07:07Ça, c'est leur fameux soyez partiaux.
07:08Que tout soit politique, on peut tout lire, un livre est politique.
07:11Ou le fait de participer à la fête de l'Humain,
07:13ou le fait d'appeler à faire battre Nicolas Sarkozy.
07:16Voilà, ça, c'est militant.
07:18Mais oui, mais oui, mais il l'assume complètement.
07:20Le syndicat de la magistrature, mais bien sûr qu'il a raison.
07:23C'est un syndicat qui est militant de toutes ses opérations.
07:25Et qui mettra un terme, peut-être André Valigny, un jour,
07:27quand il sera garde des Sceaux, à cette atteinte à la séparation des pouvoirs.
07:32Les journalistes, c'est leur job de citer ce que je vais citer là.
07:36De citer, par exemple, le communiqué du syndicat de la magistrature du 11 juin 2024.
07:43Le job des journalistes, c'est de rappeler que le syndicat de la magistrature
07:47appelle l'ensemble des magistrats et magistrates
07:49à se mobiliser contre l'accession au pouvoir de l'extrême droite.
07:52Puisqu'ils l'ont écrit.
07:54Et ensuite, lorsque ces derniers jours, le 1er avril,
07:58après le jugement contre Marine Le Pen,
08:00ils ont dit que ces offensives contre les magistrats
08:03et les tentatives de discrédit de l'institution judiciaire
08:08sous l'accusation de justice politisée sont intolérables.
08:11Écoutez, il faut mettre en parallèle ce qu'ils disent là et ce qu'ils ont dit en juin.
08:15Autrement, tu ne fais pas, me semble-t-il, ton métier.
08:17André Valigny.
08:19Oui, après cette charge, ça va être difficile de défendre le syndicat de la magistrature
08:23dont je ne suis pas membre.
08:24D'ailleurs, je suis avocat, je ne suis pas magistrat.
08:26Et je ne partage pas tous les points de vue, loin de là, du syndicat de la magistrature.
08:31Je veux simplement vous dire deux choses, Pascal.
08:32Je vous l'ai déjà dit, d'ailleurs.
08:34Vous pourrez interdire le syndicat de la magistrature,
08:37empêcher les magistrats de se syndiquer.
08:39Vous n'empêcherez jamais, et heureusement,
08:41les magistrats d'être des êtres humains comme les autres,
08:43d'avoir leurs convictions, leurs opinions.
08:45Mais ce n'est pas ce qu'on dit, André.
08:47Premièrement.
08:47André, pardonnez-moi, ce n'est pas ce qu'on dit.
08:50Évitez de prôner la suppression ou l'interdiction des syndicats de magistrats.
08:55Je veux votre avis.
08:58Pardonnez-moi de vous couper, parce que ce n'est pas le sujet.
09:01Le sujet, c'est un magistrat qui appelle à se mobiliser
09:05contre l'accession au pouvoir de ce qu'ils appellent l'extrême droite.
09:08C'est ça, le sujet.
09:10Qu'en pensez-vous ?
09:11J'en pense que les magistrats sont des citoyens
09:13qui ont le droit d'avoir des opinions
09:14et d'appeler à voter contre tel ou tel candidat.
09:17Deuxièmement, Pascal.
09:18Il y a des magistrats...
09:19Ah bon ?
09:20Ah non, non, non, non.
09:21Ah bon ?
09:22Alors là, non.
09:23Non, ce n'est pas possible d'entendre ça.
09:25Ils ne sont pas des citoyens ?
09:26Non.
09:26Ils n'ont pas le droit d'avoir des opinions ?
09:27Non, ils sont des magistrats.
09:28Ils n'ont pas à instrumentaliser leur pouvoir en fonction de leur idéologie.
09:32Qui te dit qu'ils instrumentalisent leur pouvoir ?
09:33Mais ils le revendiquent, eux-mêmes.
09:34Il faut faire confiance à leur éthique.
09:36Ils appellent à faire battre un candidat.
09:37J'ajoute qu'en tant que de gauche,
09:40demain, je suis devant un tribunal.
09:41Qui vous dit que je ne serai pas jugé par un magistrat d'extrême droite ?
09:44Parce qu'il y en a aussi.
09:46Alors, faisons confiance à l'éthique des juges.
09:48C'est comme les postes pour volants, c'est incroyable.
09:49Ce qu'on dit pour le syndicat, c'est balabayeur, bien sûr.
09:5230% de magistrats votent pour le syndicat de l'administrature.
09:5470% ne votent pas pour le syndicat de l'administrature.
09:57Ils ne votent pas pour Marine Le Pen.
09:59Dans les 70%, il y a des magistrats de droite et d'extrême droite.
10:01Eh bien, moi, je leur fais confiance.
10:02Et même si un jour, je compare devant un magistrat dont je sais qu'il est d'extrême droite,
10:05je fais confiance à son éthique pour me juger impartialement.
10:08Mais André, moi, je ne peux pas faire...
10:10Faites une fixation sur ces magistrats de gauche et des magistrats de droite, aussi.
10:14Mais chère Amélie, pardonnez-moi, je ne fais aucune fixation.
10:18Par exemple, moi, si...
10:19Mais enfin, je...
10:21Il n'y a pas une émission sans que vous parliez du syndicat de la magistrature.
10:23Mais chère Amélie, chère Amélie, je ne fais aucune fixation sur rien.
10:28Je dis simplement que lorsque le syndicat de la magistrature
10:32a devant lui un représentant du Rassemblement National,
10:36je lis ce qu'il dit.
10:38Il appelle l'ensemble des magistrats à se mobiliser contre l'accession au pouvoir.
10:44Ce n'est quand même pas moi qui l'écris, bon sang de bois !
10:47Enfin, vous êtes fascinant !
10:49Vous me parlez des magistrats d'extrême droite, ce n'est pas le sujet !
10:52Personne... Aucun magistrat d'extrême droite...
10:55Quelle est votre solution ?
10:56Quelle est votre solution ?
10:57On va sonder les reins et les cœurs des magistrats pour savoir s'ils sont de droite ?
11:00Et les empêcher de juger ?
11:02Déjà, la solution, effectivement, je pense que ce n'est pas une bonne chose
11:06que les magistrats soient syndiqués, les militaires ne le sont pas.
11:09Je pense qu'on pourrait imaginer cela.
11:12Vous pensez que cela les empêchera d'être de gauche ?
11:14Non, vous avez parfaitement raison, cela les empêchera pas d'être de gauche.
11:17J'ai de la suspicion sur l'ensemble du métier, le syndicat j'ai de la suspicion sur l'ensemble du métier.
11:20J'ai eu deux procureurs qui m'ont appelé et qui m'ont dit
11:23qu'on en a ras-le-bol du syndicat d'un magistrat de gauche.
11:25Parce qu'effectivement, la plupart des magistrats, ce qui était le cas d'ailleurs sans doute
11:29dans le procès de Mme Le Pen, ont une éthique,
11:32et Mme de Pertuis, elle a une éthique, bien évidemment,
11:35et je ne lui ferai pas ce procès-là à Mme de Pertuis, en tout cas pas celui-là.
11:41Mais ils en ont ras-le-bol, les procureurs, ils disent
11:44« Mais ce sont des gens qui nous pourrissent la vie, les magistrats du syndicat de la magistrature,
11:49et il a raison de rappeler le mur des cons, mais vous devriez vous offusquer. »
11:52Mais le problème que « vous devriez vous offusquer »…
11:55Le mur des cons, c'était insupportable.
11:57Eh bien, le mur des cons, c'est le syndicat de la magistrature.
12:00Il n'y a pas eu de sanctuaire.
12:01Ça l'a discrédité à jamais.
12:04Ils ont été condamnés d'ailleurs.
12:05À jamais.
12:06Il n'y a pas eu de sanctuaire.
12:06Monsieur Valini, il y a des choses dans la vie que discrédite à jamais.
12:10Avec le syndicat de la magistrature, c'est excessif, c'était bon.
12:13Moi, je pense qu'il y a une dimension politique,
12:15mais aussi avant tout une dimension corporatiste.
12:17C'est-à-dire qu'on a aussi des juges qui ne sont pas forcément de gauche ou d'extrême-gauche,
12:21mais qui défendent avant tout leur corporation,
12:23qu'ils estiment attaqués par Marine Le Pen et par les « populistes ».
12:28Et donc le réflexe aussi, c'est de dire « Vous attaquez les juges,
12:31eh bien, regardez, on va en faire deux fois de plus,
12:33on va faire la peau de ceux qui veulent faire la peau des juges. »
12:35Et moi, je pense qu'il y a un réflexe aussi très, très corporatiste.
12:38C'est évident.
12:40Les juges veulent donner une leçon aux politiques qui les attaquent,
12:42parce qu'il y a aujourd'hui un conflit au cœur de nos démocraties,
12:45ce que Marcel Gauchet appelle le « nœud démocratique »,
12:47entre un État de droit hyper-trophié qui empêche les politiques d'agir
12:51et qui rétrécit la capacité d'agir des politiques.
12:54Et ce nœud démocratique, il ne fait que se serrer de plus en plus.
12:57Et les juges, aujourd'hui, en réaction et en sur-enchaire,
13:01en condamnant les politiques, défendent leur propriété.
13:03Surtout qu'ils n'ont aucune responsabilité.
13:05Ils ne sont jamais traduits devant les instances disciplinaires
13:08pour violation de leur statut.
13:09Il y a quand même un statut de 1958.
13:11Georges Fedei !
13:12Il y a le statut du magistrat, il dit « pas de politique ».
13:14Et les magistrats font de la politique sous le biais de la…
13:18syndicalisme.
13:19Ils font de la politique.
13:20Ils refusent, ils refusent même d'appliquer la loi,
13:22ce qui est quand même beaucoup plus grave.
13:24Quand on veut, par exemple, détruire comme à Mayotte,
13:28vous vous souvenez d'Armalin ?
13:30Les juges sont mobilisés pour empêcher la destruction.
13:32Personne d'un bouchou a été…
13:33Ou un bouchou.
13:34C'est quoi, ça ?
13:35Vous allez me trouver en face de vous.
13:36Quand ils font de la caricature en disant d'Armalin à Retailleau,
13:39on vous attend.
13:40C'est un contre-pouvoir qui n'a aucune légitimité.
13:43C'est ça qu'on critique.
13:45Il a raison, Bruno Retailleau,
13:46sur le fait que le syndicat de la magistrature
13:48ait sorti de ses attributions initiales.
13:49Mais on peut quand même penser peut-être
13:50que le verre était dans le fruit dès la genèse de ce syndicat,
13:53qui a quand même été créé au lendemain des événements de 1968
13:55pour combattre la justice bourgeoise.
13:57Il faut relire l'arranc de Baudot de 1973.
14:00Et par ailleurs, le problème du gouvernement des juges
14:02avec ses deux versants,
14:04le pouvoir que se sont arrogés les juridictions supranationales
14:07et la pénalisation à outrance de la vie publique,
14:09ça dépasse largement la question du syndicat de la magistrature.
14:11Et le problème, c'est la lâcheté du politique qui laisse faire tout ça.
14:14Eh ben, voilà.
14:14Bon, on reviendra peut-être sur les déclarations
14:17de M. Retailleau tout à l'heure.
14:18Et puis, mais figurez-vous que nous sommes en ligne,
14:21ce matin, avec Lyon 2.
14:27Ce matin, nous sommes en ligne avec Fabrice Balanche.
14:31Pour tout vous dire, Fabrice Balanche qui est ce professeur
14:34qui a été forcé de quitter l'université
14:39parce que des étudiants sont entrés pour le menacer dans sa salle.
14:44Et Vincent Aervouet, je vais saluer M. Balanche.
14:49Bonjour M. Balanche et merci d'être avec nous.
14:52Avant de commencer cette émission,
14:55Vincent Aervouet que je salue m'a envoyé un texto
14:58en me disant M. Balanche est un chercheur de terrain remarquable,
15:01le plus courageux et compétent sur la situation en Syrie.
15:05Alors, vous allez nous expliquer ce qui s'est passé,
15:08les menaces que vous recevez.
15:09Et je voudrais qu'on voit d'abord cette séquence.
15:12Donc, c'est un cours à l'université de Lyon 2
15:14interrompu par une quinzaine de personnes,
15:16mardi 1er avril.
15:17Visiblement, ces personnes étaient cagoulées.
15:20Et certains vous reprochaient d'avoir défendu l'interdiction
15:24d'une rupture du jeûne à l'intérieur du campus.
15:28Je voudrais qu'on voit d'abord la séquence.
15:59Les soixantains aussi, les soixantains.
16:01Ça ne vaut rien.
16:11Allez, je vous appelle à couler vos bricotes à ce cours.
16:29Des personnes, vous l'avez compris,
16:31se sont introduites dans cet amphithéâtre
16:33de l'université de Lyon 2.
16:35C'était mardi.
16:37Elles portaient, ces personnes, une pancarte
16:39pour une Palestine libre,
16:41non au nettoyage ethnique.
16:43Elles scandaient « raciste, sioniste,
16:45c'est vous les terroristes ».
16:47Et vous êtes maître de conférences
16:49dans cette université, Fabrice Balanche.
16:51L'université, évidemment, a dénoncé
16:53ce type d'agissement inacceptable.
16:55Bonjour, monsieur.
16:57Je voulais savoir comment vous avez vécu
16:59cette scène.
17:01Oui, j'étais à moitié surpris
17:03parce qu'en fait, ça fait
17:05deux ans qu'on a des mouvements
17:07pro-palestiniens
17:09qui se disent anti-sionistes.
17:11Mais bon, la différence entre l'anti-sionisme
17:13et l'anti-sémitisme chez eux, c'est une feuille
17:15de papier à cigarette. Donc ça fait deux ans
17:17qu'ils prospèrent dans l'université
17:19dès l'après 7 octobre.
17:21C'est une certaine complicité
17:23de certains enseignants
17:25à leur égard, qui les encouragent
17:27dans leur délire. Et là, bon,
17:29ils ont décidé de venir interrompre
17:31mon cours. Un cours d'ailleurs qui n'avait
17:33absolument rien à voir avec la Palestine.
17:35C'était le voisinage de l'Union européenne, je dois le préciser.
17:37Bon, c'est de l'intimidation
17:39classique.
17:41Mais ça va
17:43quand même plus loin aujourd'hui
17:45que les simples revendications
17:47de l'extrême-gauche par rapport aux retraites,
17:49par rapport au manque de moyens à l'université,
17:51ou des choses comme ça. Là, ce sont clairement
17:53des revendications islamo-gauchistes
17:55avec l'islamisme qui prend le dessus.
17:57C'est parce que
17:59je me suis opposé, donc,
18:01à la rupture du jeûne à l'université,
18:03ce qui exige
18:05ce groupe d'étudiants,
18:07avec en plus, évidemment, celles de prière
18:09et compagnie, pour que les musulmans
18:11sur le campus puissent vivre
18:13leur foi.
18:15Mais ça, il faut bien comprendre
18:17que ce n'est pas un but.
18:19C'est un moyen pour eux. C'est un moyen de
18:21déstabilisation de l'université,
18:23un moyen de déstabilisation, d'une manière générale,
18:25de la société française, avant
18:27la phase d'attaque et
18:29de conquête, si on s'en réfère
18:31aux leçons d'Abou Moussa Bessouri,
18:33l'idéologue de
18:35Daesh, qui
18:37aussi inspire les frères musulmans.
18:39Je dois ajouter
18:41qu'il y a trois semaines, j'ai fait
18:43l'objet d'un signalement pour l'islamophobie,
18:45parce que,
18:47lors de la réunion annuelle
18:49des référents défense des universités
18:51de Rhône-Alpes, j'ai traité
18:53de l'attentat suicide en islam,
18:55en expliquant les ressorts,
18:57les aboutissants, etc.
18:59C'est ma value, une accusation d'islamophobie.
19:01L'université refuse de faire le lien
19:03aujourd'hui entre ce signalement
19:05fait par un groupe d'étudiants, dont on ne veut pas
19:07me révéler le nom, et ce qui s'est produit
19:09dans mon cours
19:11aujourd'hui. Pourtant,
19:13il me semble que je dois être dans le collimateur
19:15d'un groupe islamo-gauchiste
19:17et peut-être plus islamiste
19:19que gauchiste,
19:21depuis quelques semaines, quelques temps,
19:23et c'est ça qui a valu cette action.
19:25Eugénie Bastié va vous poser
19:27une question. J'admire votre courage
19:29et je découvre votre hauteur de vue
19:31intellectuelle, et effectivement,
19:33je pense que beaucoup de gens vont être
19:35intéressés par votre discours, parce que
19:37vous osez prendre la parole. Vous avez dit
19:39d'ailleurs la complicité de certains
19:41des enseignants,
19:43donc j'imagine que ça va vous attirer
19:45quelques foudres
19:47de la part de ces enseignants,
19:49mais il y a beaucoup de courage à parler
19:51comme vous le faites ce matin. Eugénie Bastié.
19:53Oui, bonjour Fabrice Balanche. Vous êtes un spécialiste
19:55de la Syrie et vous parlez
19:57souvent, justement,
19:59vous êtes un des rares observateurs à noter
20:01le retour de l'islamisme
20:03et du djihadisme en Syrie. Est-ce que vous
20:05pensez que c'est un lien ? Est-ce qu'il y a des
20:07réseaux syriens aussi qui s'activent
20:09derrière ce qui vous est arrivé ?
20:11Alors, je
20:13ne l'espère pas,
20:15je ne l'espère pas,
20:17mais il faut quand même se souvenir, par exemple, que
20:19l'assassin de Samuel Paty était en lien
20:21avec un groupe djihadiste
20:23en Syrie, la fameuse
20:25Katibat al-Khurabar d'Homsyn,
20:27ce franco-sénégalais
20:29qui a organisé le djihad
20:31en Syrie, a tiré des centaines
20:33d'étudiants parmi eux,
20:35de jeunes
20:37Français, à partir de 2012,
20:392013, pour se battre aux côtés d'Al Nosra.
20:41Al Nosra qui est au pouvoir
20:43aujourd'hui à travers Al-Shara,
20:45alias Abu Mohammed Al Jolani.
20:49J'espère que
20:51ce n'est pas ça, quand même, parce que là, ça deviendrait
20:53quand même extrêmement dangereux.
20:57Mes prises de position évidemment sur la Syrie
20:59peut-être influencent-elles
21:01en tout cas, en partie,
21:03ce groupe d'étudiants, puisque
21:05ce qui se passe en Syrie aujourd'hui,
21:07c'est l'instauration d'une république islamique,
21:09il faut être clair, avec un
21:11djihadiste au pouvoir.
21:13Et ça, je suis
21:15un des rares à le dénoncer,
21:17puisqu'on a
21:19une espèce de consensus en disant qu'il
21:21s'est déradicalisé et qu'il faut aider
21:23Al-Shara,
21:25malgré le massacre des Alawites
21:27le mois dernier.
21:29Le profil de ces étudiants,
21:31on voit qu'ils sont floutés à l'instant,
21:33est-ce que ce sont des étudiants
21:35de votre cours, et est-ce que ces
21:37étudiants seront sanctionnés ?
21:39Difficile
21:41de les identifier. Pour ma part,
21:43je ne les connais pas, en plus ils sont
21:45masqués. Est-ce que ce sont
21:47des étudiants de Lyon 2 ? Est-ce que ce sont des gens
21:49de l'extérieur ? Un mix,
21:51parce que ça fait plus d'un mois
21:53qu'ils occupent une salle dans l'université
21:55avec l'assentiment
21:57de la faculté
21:59qui les héberge,
22:01dans laquelle ils font des activités
22:03militantes et où ils attirent tout un tas de personnes.
22:05À Lyon 2,
22:07on ne peut pas filtrer
22:09les étudiants. Le campus est ouvert
22:11aux 80, il n'y a pas de caméra,
22:13il y a un service de sécurité
22:15minimal, 4 pauvres personnes
22:17pour tout le campus,
22:19donc n'importe qui peut s'infiltrer
22:21dans le campus.
22:23Qu'est-ce que va faire l'université ?
22:25Ils ont fait un signalement
22:27au parquet, je dois
22:29porter plainte, je vais voir comment
22:31ça se produit.
22:33J'ai un soutien institutionnel
22:35mais
22:37je ne peux pas dire que ce soit un soutien
22:39très puissant et très actif.
22:41Beaucoup de gens se disent
22:43pourquoi est-ce que nous floutons ces images ?
22:45Parce que
22:47je pense qu'autrement
22:49nous n'avons pas le droit, sans leur
22:51accord, de montrer ces jeunes gens.
22:53C'est ça aussi un des paradoxes.
22:55Je vous propose de rester avec nous,
22:57M. Balanche, parce que j'imagine
22:59en plus que vous allez être menacé
23:01de nous déplacer de nouveau et peut-être
23:03placé sous protection.
23:05Vous nous direz comment les cours peuvent reprendre.
23:07Vous entendez le carillon d'Europe 1, il est 9h03.
23:09Je salue l'excellent Thomas Hill
23:11et Thomas Hill est avec
23:13une légende ce matin.
23:15Michel Drucker.
23:17Il est tous les 8 jours
23:19chez vous, Michel Drucker.
23:21Non, il nous appelle régulièrement.
23:23Il est là ? Il est près de vous ?
23:25Non, pas encore, il n'est pas encore arrivé.
23:27Il sera là à partir de 10h.
23:29Michel Drucker.
23:31Que dites-vous Eugénie ?
23:33Sylvie Vartan, Michel Drucker,
23:35vous avez beaucoup de stars aujourd'hui.
23:37Effectivement. Il est 9h23.
23:39A tout à l'heure.