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00:00Bonjour Sophie Prima, et bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:04Vous êtes la porte-parole du gouvernement, beaucoup de sujets à vous soumettre.
00:07Et tout d'abord, bien sûr, un cran de plus dans la guerre commerciale.
00:11Les nouveaux droits de droit américains sont entrés en vigueur ce matin.
00:14Il y a quelques heures, une soixantaine de pays ciblés.
00:16Il y a le choc, bien sûr, Madame Prima des titans entre USA et Chine.
00:20Et côté UE, les exportations européennes sont taxées à 20%.
00:24La riposte européenne se prépare.
00:26Emmanuel Macron dit encore espérer que Trump revienne sur sa décision.
00:31Est-ce que l'heure est encore à la désescalade en ce moment ?
00:34L'heure est à la fois à la préparation de cet affrontement commercial
00:37et en même temps à la main tendue et à la volonté de négociation.
00:41Personne n'a à gagner dans cette guerre commerciale.
00:44D'ailleurs, pas plus les Etats-Unis que l'Europe ou que le reste du monde.
00:47On voit bien que le séisme de cette guerre commerciale attaque toutes les bourses mondiales,
00:52que toute l'économie mondiale est en cause dans ses principes et dans sa croissance.
00:58Et donc, l'idée n'est pas, encore une fois, de nous-mêmes escalader,
01:03mais c'est d'être prêts, d'être forts par rapport aux Etats-Unis,
01:06d'être unis en Europe et d'avoir une réponse coordonnée.
01:10Ce qui, évidemment, n'est pas simple,
01:12mais qui, en même temps, est un signal, un peu comme pour ce qui s'est passé pour la Défense,
01:17d'une conscience européenne qui se consolide.
01:21C'est un moment d'opportunité malgré ce que nous subissons.
01:23Eh bien, écoutez, en tout cas, les discussions,
01:26vous savez que quand les réunions européennes avec Benjamin Haddad,
01:29avec Jean-Noël Barrault, avec le Président de la République ont lieu,
01:32en fait, on sent qu'il y a une unité européenne qui est en train de se reconstituer,
01:36une conscience européenne, à la fois de notre puissance et de notre capacité à agir ensemble.
01:40Ça, ça serait, effectivement, peut-être la petite opportunité de cette situation.
01:45Mais nous ne voulons pas d'escalade avec les Etats-Unis.
01:47J'ai bien noté, on attend que l'Europe, comment dire, prépare et précise.
01:51Ça n'arrive pas, ce sera à partir du 15 avril, sur les volailles, les jus de fruits, le riz, le maïs.
01:55On notera que le bourbon américain est absent.
01:58C'est là où, justement, on essaie de ne pas attaquer frontalement les Américains.
02:01On essaie à la fois d'avoir une sélection de biens et de services,
02:05qui sont une sélection de biens et services qui vont toucher les Etats-Unis de façon importante.
02:10et qui préservent le plus possible les intérêts des différents pays européens.
02:15Vous avez cité le bourbon, évidemment, nous sommes très préoccupés par toute la filière vin et spiritueux en France,
02:20qui est une priorité, d'autant plus qu'on a des difficultés avec la Chine également.
02:25Vous parlez, Sophie Prima, de préoccupations, d'inquiétudes, évidemment, de nos entreprises françaises, de nos industries.
02:30Il y a eu une réunion hier à Bercy avec les différentes filières.
02:34Que dit le gouvernement ce matin aux entreprises françaises qui investissent aux Etats-Unis ?
02:38Vous leur dites de suspendre encore leurs investissements, comme l'a dit le Président,
02:42en sachant que cette consigne présidentielle, apparemment, n'est pas du tout suivie.
02:47Cette consigne...
02:48Oui, mais il faut faire un peu preuve de patriotisme.
02:51Regardez, on ne dit pas d'annuler l'ensemble des investissements,
02:55mais d'attendre un petit peu pour regarder comment cette ambiance commerciale est en train de se mettre en place.
03:02Vous avez vu qu'il y a des propos très injurieux et très durs, encore une fois,
03:05du Président Trump cette nuit sur les Etats qui se mettraient à plat ventre devant lui pour négocier.
03:11Nous, nous ne sommes pas à plat ventre.
03:12Nous serons debout avec notre force.
03:14Mais nous voulons dire aussi aux entreprises...
03:15On est debout en disant des escalades, s'il vous plaît, M. Trump.
03:18Oui, on est debout en disant...
03:19On est prêt à riposter et d'ailleurs, on va riposter aujourd'hui même.
03:22Il y aura un vote à l'Union européenne pour déterminer la première salve de réponse.
03:27Mais nous disons aussi à nos investisseurs européens,
03:31attendez un tout petit peu pour aller investir aux Etats-Unis.
03:34Ça fait partie aussi du rapport de force que nous devons faire avec les Etats-Unis.
03:38Alors, lui est comparé à Donald Trump de chez Wish.
03:41Entendez par là un mauvaise contrefaçon.
03:44C'est ainsi, en tout cas, que les élus de Saint-Pierre et Miquelon ont jugé la proposition au choc de Laurent Wauquiez dans le JD News
03:50d'enfermer les OQTF sur ce territoire français.
03:54Marine Le Pen aussi dénonce la proposition de Laurent Wauquiez, rappelant que les OQTF doivent revenir chez eux.
04:00Comment vous avez réagi en découvrant la une du JD News et cette proposition, Sophie Prima ?
04:04J'étais un petit peu surprise, évidemment, comme beaucoup.
04:07J'étais dans l'hémicycle et du coup, la une circulait dans l'hémicycle avec un peu d'incrédulité.
04:13Je dois le dire.
04:15Moi, ce que je veux dire, c'est que Saint-Pierre et Miquelon, c'est la France.
04:17Je ne sais pas pourquoi ce territoire...
04:19Enfin, je comprends que ce territoire qui est hors de la zone Schengen a été choisi par Laurent Wauquiez pour porter sa mesure.
04:27Je ne trouve pas ça très habile de mettre ce territoire de cette façon à l'honneur.
04:31Saint-Pierre et Miquelon, c'est un beau territoire dans lequel la France a une grande histoire, une vieille histoire avec le Canada.
04:37Enfin bon, c'est un beau territoire.
04:39Laurent Wauquiez oublie que c'est la France ?
04:41Il pense que c'est la France, mais en dehors de l'espace Schengen et en fait, finalement, un petit peu à côté.
04:47C'est une mesure qui n'est pas du tout envisagée par le gouvernement, donc je ne vais pas plus la commenter.
04:51On sait qu'on est dans une période de compétition à l'intérieur du groupe LR.
04:58Donc, vont fleurir beaucoup de propositions, parfois un peu chocs, pour essayer de bouger les esprits.
05:03On va dire que c'en est une, pas la plus habile pour Saint-Pierre et Miquelon.
05:07Pourtant, vous avez cité l'un des arguments, justement, mis en avant par Laurent Wauquiez, le fait que cet archipel ne soit pas soumis aux règles de Schengen.
05:13Laurent Wauquiez qui, j'allais dire, décrit aussi les conditions météorologiques de cette zone qui ne donne pas envie d'y rester.
05:21Mais je pose la question différemment.
05:22Alors, quelle est la solution du gouvernement, Sophie Prima, alors que le ministre des Affaires étrangères a affirmé qu'une nouvelle phase s'ouvrait avec le régime algérien ?
05:30Est-ce que vous pouvez nous dire ce matin ce que la France a obtenu en échange de ce voyage ministériel, par exemple, sur la liste des OQTF ?
05:38Alors, je ne vais pas rentrer dans les discussions parce que je n'en ai pas mandat, d'abord.
05:41Et puis, vous savez que les relations diplomatiques sont ce qu'elles sont.
05:44Elles se font dans la discrétion, mais dans l'efficacité.
05:47Le rapport de force qui a été bâti par Bruno Retailleau en France, avec une volonté très forte, justement, de mettre un rapport de France entre l'Algérie et la France sur la question des OQTF, a évidemment durci les relations.
06:01On est aujourd'hui arrivé à une solution où on a durci les relations.
06:05Les solutions.
06:07Voilà, pardon, les solutions.
06:08Et aujourd'hui, nous arrivons dans une période où il faut bien reprendre langue pour pouvoir négocier, effectivement, avec l'Algérie.
06:14Quelles sont les possibilités, à la fois sur les OQTF ?
06:19Et d'ailleurs, à partir de demain, les préfets et les consuls vont reprendre langue pour parler, justement, des OQTF de façon précise et individuelle.
06:27Les accords de 94 seront respectés avec l'Algérie.
06:31Et nous reprenons langue avec l'Algérie pour Boalem Sansal, pour nos entreprises qui travaillent en Algérie.
06:37D'ailleurs, certaines ont connu des contrats dès hier.
06:40Voilà pour les contrats, dont, tac, mais si je vous entends bien, c'est une reprise de contact.
06:44C'est-à-dire, notre mensuétude, je parle là de l'attitude du ministre, ou plutôt du Quai d'Orsay,
06:48pour l'instant, nous n'avons rien sur la table, sur les individus sous OQTF, sur la libération de Boalem Sansal,
06:54et sur l'ultimatum, comme je le rappelle, le ministre sur les accords 68.
06:57Nous sommes en train de négocier, en fait, maintenant, entre les consuls et les préfets de départements,
07:03pour que la reprise des OQTF se fasse dans le cadre des accords de 94.
07:06Que répondez-vous de nouveau à Laurent Wauquiez, ou encore Éric Ciotti, hier à votre place, Sophie Prima ?
07:11Les deux ont dénoncé, Éric Ciotti en particulier, une soumission de la part de l'exécutif français,
07:15et un désaveu de la ligne de fermeté de Bruno Rotaillot.
07:19Oui, ce sont des effets de manche quand on est dans l'opposition,
07:23et qu'on n'est pas en face d'un pays pour négocier.
07:26Nous avons commencé une riposte graduée, vous savez, sur les visas,
07:29sur les délivrances de visas avec l'Algérie, ça a apporté ses fruits.
07:32Pourquoi ils ont vu un pistolet à eau ?
07:35Oui, la preuve, c'est qu'aujourd'hui, le président Tebboune a réouvert la porte de la négociation de son propre chef.
07:41Nous sommes aujourd'hui en train de négocier, dans le détail, et nous allons obtenir des résultats.
07:46Donc je dis à M. Ciotti, je dis à M. Wauquiez, que nous sommes en train de travailler.
07:51C'est moins efficace peut-être que ce qu'ils disent depuis les bancs de l'hémicycle.
08:01Mais en réalité, je pense qu'au bout du compte, on aura et de l'efficacité sur les points qui sont importants,
08:06y compris pour Bruno Rotaillot, et en même temps retrouver une relation qui doit être bonne avec l'Algérie.
08:12C'est deux fois que vous citez Bruno Rotaillot, qui est au centre quand même beaucoup des critiques
08:15et de l'attention à la fois médiatique et politique.
08:18Bruno Rotaillot dit que sur le dossier algérien, il jugera sur les faits.
08:22Vous pouvez affirmer ce matin que la ligne du Bruno Rotaillot est la même que celle de Jean-Noël Barraud,
08:26et donc la même que celle d'Emmanuel Macron ?
08:28C'est celle du gouvernement, c'est celle du gouvernement, sous l'autorité du président de la République,
08:33puisque le président de la République est également partie prenante dans les relations internationales, évidemment.
08:39Et d'ailleurs, les relations se sont faites d'abord avec lui, entre le président Tebboune et le président Macron,
08:43et ensuite avec Jean-Noël Barraud au Quai d'Orsay.
08:46Et oui, c'est la ligne du gouvernement, c'est-à-dire à la fois une grande détermination.
08:50Nous voulons que les OQTF algériens, dont nous avons fait la liste, repartent en Algérie,
08:54dans le cadre des accords de 1994.
08:56Nous voulons que nos entreprises françaises retrouvent un courant d'affaires avec l'Algérie.
09:00Nous voulons la libération de Bouhème Sansal, et nous sommes en train de négocier dans ce sens.
09:05Mais pour négocier, il faut à un moment reprendre langue.
09:08D'accord, c'est-à-dire c'est la diplomatie qui va reprendre ses droits.
09:10C'est la diplomatie qui reprend, et c'est des relations entre les présidents.
09:13Alors un sujet important, et on poursuit notre entretien sur ces news européens, Sophie Préma,
09:18ce sont les fameuses zones à faible émission, mais à grande exclusion,
09:22qui sont examinées en ce moment à l'Assemblée,
09:24tandis qu'une grande partie des députés veulent leur suppression pure et simple.
09:28Pourquoi tenez-vous à maintenir un tel dispositif ?
09:31Et je vais le dire autrement en reprenant une célèbre réplique,
09:35pourquoi vous hésitez à arrêter d'emmerder les Français ?
09:38Alors vous tapez juste, parce que je suis d'une circonscription où repose le président Pompidou,
09:44donc je suis assez pompidoulienne dans l'idée.
09:46Merci de ce petit clin d'œil.
09:49Les zones à faible émission, elles sont d'abord un engagement européen,
09:53qui est l'engagement de l'Europe de réduire les émissions de particules,
09:56et d'avoir une protection de notre population par rapport à un fléau,
10:00qui est une mauvaise qualité de l'air, qui provoque des maladies.
10:02On estime un rapport d'ailleurs d'un sénateur, à l'époque sénateur LR,
10:07aujourd'hui rapporteur du budget au Sénat, Jean-François Husson,
10:10montrait que c'était environ 8 milliards par an de dégâts sanitaires auprès des Français.
10:15Donc il faut que nous agissions.
10:17Est-ce que la mécanique des zones à faible émission est la bonne ?
10:21Probablement non, parce qu'elle organise en réalité une forme de partition sociale,
10:26partition professionnelle aussi.
10:28Moi je suis d'un territoire dans les îles assez lointains,
10:30les artisans qui ont des camionnettes diesel,
10:33ils se lèvent déjà à 4h du matin pour éviter les embouteillages,
10:35pour venir travailler dans Paris.
10:37Si en plus ils ne peuvent pas rentrer,
10:39évidemment ça fait monter une colère très très importante.
10:42Donc l'idée aujourd'hui qui va être dans la loi de simplification,
10:46c'est de à la fois dire Paris et Lyon continuent,
10:51et font à leur rythme en fonction des seuils de déclenchement des particules fines,
10:55donc ça c'est très important.
10:57Et puis on renvoie aux collectivités locales ensuite la possibilité de mettre en place,
11:02avec les mécanismes qu'ils souhaitent, des zones de protection sanitaire.
11:04Donc liberté pour une quarantaine d'agglomérations,
11:06mais pas pour le Grand Paris et la métropole de Lyon.
11:08En réalité, avec déjà des dérogations,
11:11je veux insister sur le fait que déjà le système s'est beaucoup plus...
11:14Mais pourquoi pas la suppression pur et sain ?
11:15Vous venez de dire, Madame Prima,
11:17que pour vous quand même c'était une forme,
11:18enfin c'est une exclusion d'ailleurs sociale.
11:21Est-ce qu'on est tenu en réalité par une directive européenne
11:23et par une facture qu'on va devoir payer ?
11:25Alors il y a eu des engagements, il y a eu en plus des engagements européens,
11:28à peu près 3 milliards,
11:30mais il ne faut pas regarder ces 3 milliards-là,
11:32il faut aussi regarder les 8 milliards que ça coûte à la santé publique
11:35et surtout la vie des gens que ça...
11:37Et l'aveuglement idéologique,
11:39et l'autoritarisme technocratique parfois d'imposer une telle mesure.
11:43C'est ce que je viens de vous dire, Sonia Mabrouk,
11:44c'est là-dessus qu'il faut qu'on travaille,
11:45c'est là-dessus qu'il faut absolument que les mécanismes
11:47ne soient pas des mécanismes de partition sociale.
11:50C'est la raison pour laquelle nous réengageons à partir de septembre,
11:53par exemple, le leasing social.
11:55C'est par exemple aussi, nous avons une réflexion aujourd'hui
11:58sur comment est-ce qu'on peut rendre acceptable
12:01la transformation de son véhicule.
12:04Vous savez, il y a des formes de rétrofit,
12:07on peut changer son moteur,
12:08on peut changer de carburant, etc.
12:10Ce sont des solutions qui coûtent peu cher
12:11et qui, si on les aidait, seraient accessibles aux plus modestes.
12:15J'entends Madame la porte-parole
12:16et je sais que vous luttez contre la déconnexion des responsables politiques,
12:19mais parfois, très honnêtement, en écoutant certains propos,
12:22on se dirait peut-être qu'il faudrait un stage dans votre commune
12:25ou peut-être, je ne sais pas, au Béarn ou ailleurs.
12:27Peut-être qu'il faut remettre le cumul des mandats,
12:29ça serait une bonne idée.
12:30Très bien.
12:31Eh bien voilà, vous êtes une...
12:33Vous militez pour...
12:33Je me suis battue contre la fin du cumul des mandats
12:36pour ces raisons, des raisons de déconnexion
12:38et aussi, j'en parlais tout à l'heure,
12:41des raisons peut-être de comportement dans l'hémicycle.
12:43Je pense qu'un maire député ne se comporte pas
12:46comme j'en vois certains se comporter.
12:47Et peut-être que la ministre Agnès Pannier-Runacher
12:49n'aurait pas dû dire cela.
12:51Les moins riches ont aussi des voitures.
12:53Oui, écoutez, je ne vais pas commenter les commentaires.
12:55C'est important parce que ça a quand même sa soin de mépris quand même de classe.
13:01Je ne sais pas, mais en tous les cas, ce qui est important...
13:03Vous désolidarisez de ces propos.
13:04C'est rendre...
13:06Ces propos ont été peut-être maladroits
13:09et en tous les cas, ce n'est pas une question de classe,
13:11l'appartenance.
13:12Si on a une voiture plus ou moins polluante,
13:14ce n'est pas une question de classe, naturellement.
13:16Cela me fait penser à un autre sujet,
13:18c'est la parité femmes-hommes dans les petites communes
13:22de moins de 1 000 habitants.
13:23Ça part d'une bonne idée, je pense,
13:24que nos téléspectateurs et éditeurs qui nous écoutent disent
13:26évidemment, on est pour cette parité,
13:28mais à la fin, c'est une pratique.
13:30Enfin, c'est une décision qui est impraticable.
13:34Bonnes intentions et à la fin, on se lit les points.
13:36D'abord, il faut dire que c'est partie
13:38d'une demande très forte de l'Association
13:40des maires ruraux de France.
13:42Vous savez, jusqu'à présent,
13:43on fait ce qu'on appelle le tir au pigeon,
13:45c'est-à-dire que vous avez une liste
13:46et puis les gens choisissent,
13:47ils barrent sur la liste ceux qui ne veulent pas
13:49et ils laissent ceux qui veulent.
13:50Ce qui conduit parfois à ce que le maire
13:53qui se présente, le maire, entre guillemets, naturel,
13:55ne soit pas élu,
13:56parce qu'un maire, c'est aussi celui qui dit non.
13:58Donc, de temps en temps, dans une petite commune,
14:00il y a des inimitiés qui s'exercent
14:03et parfois, le maire n'est pas élu.
14:05Il y a aussi cette question de parité.
14:07Le Premier ministre dit souvent
14:08qu'il ne faut pas que les femmes qui habitent
14:10dans des communes de moins de 1000 habitants...
14:12Mais vous voyez aussi la contrainte.
14:15Oui, c'est la raison.
14:15Quand il y a le braune pivot, on l'a fait,
14:17on va voir les conséquences.
14:18Oui, parce qu'elle est très attachée à la parité,
14:20mais en réalité, on a passé une disposition
14:24dans cette loi qui est très importante,
14:25c'est-à-dire que vous ne pouvez
14:26ne pas présenter de liste complète.
14:30C'est-à-dire que si vous êtes tout seul,
14:31vous pouvez vous présenter quand même tout seul.
14:33Si vous êtes trois, il faut au moins une femme,
14:34mais vous ne pouvez ne mettre que trois
14:36sur une liste de 9 ou de 13.
14:37Sophie Prima, deux questions importantes
14:39pour conclure.
14:39D'abord, le budget.
14:40Vous avez d'ores et déjà prévenu
14:41que ce serait un casse-tête, un cauchemar.
14:44Une lettre de cadrage a été envoyée au ministre.
14:46Ce n'est pas même un budget,
14:47c'est trois budgets.
14:482026, 2027, 2028.
14:50On sait que la croissance va baisser à 0,7,
14:53même 0,6.
14:55On est en train d'estimer cela.
14:56Les efforts vont être très importants
14:58pour les contribuables.
15:00Les efforts vont être très importants,
15:01mais surtout, nous avons tamé
15:02une grande réforme de l'État.
15:03Vous savez que c'est l'objectif du Premier ministre,
15:06c'est de se dire quelles sont les missions
15:08obligatoires de l'État,
15:10comment nous les exerçons,
15:11comment nous évaluons cet exercice
15:12et comment nous pouvons à la fois les simplifier.
15:14Vous savez qu'on a un grand champ
15:15de simplification en chantier également.
15:20Et comment nous pouvons réduire les dépenses
15:24sans obéir évidemment...
15:25Pas de tabou, donc ?
15:26Les aides sociales...
15:27Aucun tabou.
15:28Aucun tabou.
15:28Les aides sociales, c'est 50%.
15:30Les collectivités, c'est 30%.
15:30Le niveau des actifs dans la fonction publique.
15:33Comment on peut rendre le service public
15:34de façon plus efficace ?
15:36Je voudrais conclure sur un sujet
15:37qui normalement mériterait des heures
15:38parce qu'il a des conséquences importantes
15:40pour notre société.
15:41L'aide active à mourir, l'euthanasie.
15:43Je suppose que vous entendez évidemment
15:45tous ces spécialistes, ces experts
15:47qui alertent sur la rupture anthropologique,
15:49qui alertent aussi sur la relation
15:51tellement importante entre le patient
15:53et le médecin.
15:54Et finalement, sur ce serment d'Hippocrate
15:56auquel on apporte un coup de canif.
15:58Qu'est-ce que vous dites ?
15:59Qu'est-ce que la femme politique,
16:01est-ce que la citoyenne engagée
16:03pense à un tel texte ?
16:04Alors d'abord, je suis très heureuse
16:05que le Premier ministre ait choisi
16:08de faire deux textes.
16:09Un texte sur les soins palliatifs
16:11parce que pour le coup,
16:12ça c'est du service public
16:13plus, plus, plus.
16:15C'est-à-dire la possibilité
16:15pour tous les Français
16:16d'avoir accès aux soins palliatifs.
16:18L'aide active à mourir,
16:19ça effectivement pose des questions
16:21anthropologiques,
16:22ça pose des questions de conscience,
16:24ça pose des questions de conditions,
16:25ça pose des questions de liberté d'exercice
16:27pour les médecins.
16:28Pour vous dire,
16:30je ne sais pas encore
16:31ce que je voterais
16:34si jamais j'étais de nouveau parlementaire
16:35sur ce texte-là.
16:36Il faut d'abord regarder
16:38quelles seront les conditions,
16:39quels seront l'encadrement
16:40des conditions.
16:41Intéressant, vous ne savez pas.
16:42Alors, je ne sais pas,
16:44c'est une question très difficile.
16:45Moi, je suis en contact
16:47avec un professeur
16:48qui s'appelle le professeur
16:49Claude Grange
16:49qui a monté il y a 27 ans
16:50les soins palliatifs
16:51à Oudan, dans mon territoire,
16:53qui a fait un film
16:53avec Osta Gavras récemment.
16:55Voilà, magnifique.
16:57Et discuter avec lui,
16:59c'est très enrichissant
17:00parce que lui, il a vécu ça.
17:01Il a vécu cette relation
17:02dont vous parlez
17:03entre un médecin
17:04et quelqu'un qui a un soin palliatif,
17:06quelqu'un qui demandait
17:06des aides à mourir
17:08et qui finalement dise
17:09non, je veux finir ma vie
17:10sans souffrir.
17:11Parce que c'est ça la difficulté,
17:12sans souffrir,
17:13sans être dans une position
17:14d'indignité.
17:16C'est très difficile.
17:17Donc, il faut regarder
17:17jusqu'au bout du texte
17:18quelles seront les conditions
17:19d'encadrement.
17:20Si je peux me permettre,
17:20Sophie Prima,
17:20c'est très rare qu'à ce micro
17:21depuis tant d'années,
17:22les politiques doutent
17:23et je trouve que c'est heureux
17:25sur un sujet aussi important.
17:27C'est un sujet passionnel.
17:28L'indécision et le doute.
17:29Oui, c'est le doute
17:30et le doute vous oblige
17:31à écouter,
17:31vous oblige à lire,
17:32vous oblige à vous renseigner
17:33et c'est ça qui fait
17:34la beauté de la politique
17:35en réalité.
17:36Merci Sophie Prima,
17:37c'est votre grande interview.
17:38Je vous dis à bientôt
17:38avec plaisir.
17:39A bientôt, merci.