La marque de consommateurs C’est qui le patron ?! a réussi à faire que sa brique de lait soit la plus vendue en France. Sa promesse : garantir une juste rémunération aux producteurs. Dans un grand entretien, Nicolas Chabane, fondateur de la coopérative, nous explique comment il a réussi à responsabiliser les consommateurs tout en faisant de son modèle un succès.
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00:00– Prêt pour l'impact, c'est la question que je pose chaque semaine à une personnalité qui compte dans notre économie.
00:10Je reçois aujourd'hui le fondateur de la marque C'est qui le patron ?
00:13La toute première marque créée par les consommateurs en soutien des producteurs.
00:19Bonjour, je voudrais qu'on remonte à l'origine, au premier jour en fait.
00:26Comment elle naît l'idée ?
00:27C'était en 2015, même si les produits sont arrivés en 2016.
00:32Pour faire simple, précisément, on était à l'époque toujours un collectif de consommateurs comme aujourd'hui.
00:38On s'occupait des fruits et légumes moches, les fruits et légumes avec des petits défauts d'aspect, qu'on sauve du gaspillage.
00:43Je rappelle toujours ce que c'est par an, ce qu'on gaspille ces 10 millions de tonnes en France.
00:48C'est le stade de France rempli à ras bord de produits parfaitement consommables et qui ne voient pas un estomac humain.
00:54Ça, ça parle, le stade de France rempli à ras bord.
00:57À 5 mètres près, c'est un calcul qui avait été fait après le calcul fait par les Anglais pour Wembley.
01:03Et nous voici donc dans une conversation avec un conseiller du ministère, puisque la démarche anti-gaspille française va être présentée à l'ONU à la suite d'un article du New York Times.
01:12Et à la fin, le conseiller nous dit qu'il y a une détresse totale côté producteur laitier.
01:17Est-ce que vous auriez une idée côté consommateur ?
01:19Oui.
01:20Nous, spontanément, on pose une question.
01:23Qu'est-ce qui manque sur une brique de lait ?
01:24Combien il manque pour que le producteur vive ?
01:27Qu'est-ce qu'il faut lui donner ?
01:28Et c'est là où apparaissent les 8 centimes par litre.
01:31Deuxième question, combien on boit de litre par an et par habitant ?
01:3450 litres par an et par habitant.
01:35Donc, il faut 8 centimes manquant pour qu'il soit heureux.
01:39On est arrivé à 4 euros à rajouter sur nos achats de lait par an, côté consommateur, pour qu'il vive de son métier.
01:46Voilà comment tout est parti.
01:48On a demandé aux grandes marques de le faire.
01:50Elles ne l'ont pas fait, on l'a fait nous-mêmes.
01:51Et donc, vous créez la marque.
01:53Il y a quand même...
01:54Qui vous met en rayon la première fois ?
01:56Comment ça s'accélère, d'une certaine façon ?
01:59Oui, alors ça, c'est l'enseigne Carrefour, avec qui on travaillait pour notamment les gueules cassées, les fruits et légumes moches.
02:07À qui on a dit, écoutez, on est vos clients du magasin.
02:11C'est assez important que je le dise tout de suite parce qu'ils nous connaissaient.
02:15Ils savaient qu'ils n'étaient pas en relation avec une entreprise traditionnelle, qui essaie d'avoir des parts de marché, des résultats financiers.
02:20Oui, parce qu'on va réexpliquer, on le dira après, c'est une coopérative, c'est vraiment un modèle particulier.
02:25Un peu particulier, mais qui à la fois leur a donné une sensation, je me rappellerai toujours de ces mots de Bertrand Suderski ou du patron de l'époque.
02:34C'est terrible, mais j'ai oublié le nom du patron de Carrefour de l'époque, Jérôme Bédié.
02:39Et lui dit, ok, vous êtes nos clients, s'il n'y a pas d'enjeu financier, on va vous aider différemment.
02:45Et c'est comme ça que cette petite brique de lait, sans moyens particuliers, sans commerciaux dans les magasins, sans grande campagne de pub, arrive dans 5500 magasins en quelques jours.
02:55Ce qui, d'après eux, est assez rare, même un peu jamais vu.
02:59Et Nicolas Saban, avec un succès qui est quand même rapide, on ne va pas se mentir, vous vous attendiez à un tel succès, même si vous y croyez forcément, sinon vous ne l'auriez pas lancé ?
03:12Nous, le jour où on découvre qu'il faut rajouter 4 euros sur nos achats de lait pour rendre des producteurs heureux, on se dit, on ne va pas être les seuls à pouvoir mettre 4 euros par an.
03:20Mais là, je vous redonne le cadre de l'époque. Les plus grands spécialistes nous disent, vous n'avez pas de communication, pas de commerciaux dans les magasins.
03:32Vous êtes juste des consommateurs, vous allez vendre maximum 5 millions de litres, c'est le plafond maximum.
03:37Donc c'était le rêve des 5 millions. Mais on savait qu'à l'autre bout, les familles devaient vendre beaucoup plus de lait pour s'en sortir.
03:42Et le premier mois, arrivent des chiffres fous, 1 million de litres de lait. La première année, les 5 millions sont tellement évidemment dépassés, on est à 33 millions de litres de lait.
03:55Et en 18 mois, ça devient la brique de lait la plus vendue de France hors MDD.
03:59C'est toujours vrai aujourd'hui ?
04:00Toujours vrai, même ça s'est renforcé. C'est pareil pour les deux beurres bio. Et je vous donne un chiffre tout de suite, qui n'est pas une gloire de la notion de podium, mais l'espoir côté producteur.
04:09Vous avez, quand vous avez en main ces produits, c'est qui le patron, créés par les consommateurs, vous avez la marque nouvelle la plus vendue depuis 10 ans en France.
04:19Ça veut dire que le monde économique n'a pas créé une marque depuis 10 ans, dans l'agroalimentaire, qui se vend plus que celle-là.
04:27Pas parce qu'elle est la moins chère, mais parce qu'elle est solidaire.
04:30Donc c'est un autre chemin qui donne beaucoup d'espoir aux producteurs, mais aussi aux consommateurs.
04:34Avec ces chiffres, 482 millions de litres de lait solidaire vendus, 593 millions de produits solidaires vendus.
04:42D'ailleurs, il y a combien de produits aujourd'hui sous la marque C'est qui le patron ?
04:46Alors il y a 21 familles concernées. Après il y a des références, vous savez, le lait demi-écrémé, le lait entier, le lait délactosé maintenant,
04:53pour que tout le monde puisse aider les producteurs.
04:55Donc 21 familles, 33 produits, 33 références.
05:00Et alors, quelle démarche pour lancer un nouveau produit ?
05:04Qu'est-ce qui fait que vous vous dites, tiens, parce que c'est une marque de consommateurs, pour aider les producteurs, on le rappelle.
05:09Donc à quel moment vous vous dites, tiens, on va, je ne sais pas, vendre des pommes de terre par exemple ?
05:16C'est un bon exemple. Les pommes de terre sont apparues de cette façon-là.
05:20Alors comment ? C'est une bonne question.
05:22C'est toujours, sur le site, on peut signaler les produits qu'on aimerait, plus transparents dans notre consommation,
05:30ou qu'on aimerait voir arriver en rayon sous ce principe.
05:33Une fois qu'on a cette sélection, qui se fait toujours assez naturellement,
05:36il n'y a pas beaucoup d'études de marché chez nous, ça se fait un peu émotionnellement.
05:41Là, c'est le cas, je vais prendre un exemple concret pour les pommes en ce moment.
05:44Il y a des échalotes, oignons, il y a des produits qui arrivent.
05:48Les mentales viennent d'être décidées collectivement.
05:51On va faire les cerises qui viennent de se finir.
05:54On fait des cerises solidaires.
05:56La nouveauté, c'est que nous, consommateurs, on est décideurs.
05:59On va pouvoir voter sur des questions très simples.
06:02Est-ce qu'on met la rémunération du producteur au cours mondial ?
06:06Il ne gagne pas sa vie.
06:07Et là, je vois, évidemment, les cerises à un prix donné.
06:10Si je rajoute les centimes qui lui manquent,
06:12écoutez bien sur les cerises, on a posé la même question que sur le lait.
06:16Qu'est-ce qui vous manque sur un kilo de cerises ?
06:18Donc ça, c'est la question que vous posez à l'exploitant.
06:20En amont du questionnaire.
06:23Et là, il nous dit, moi, il me manque 1,50 euro par kilo.
06:26Deuxième question qu'il ne faut jamais oublier.
06:28Combien on mange de cerises par an et par habitant ?
06:31400 grammes.
06:34On se dit, attends, 400 grammes multipliés par 1,5 euro,
06:37ça fait 60 centimes par an.
06:39Et donc, cette équation qui nous manquait,
06:41la boussole du prix le plus bas qui est importante,
06:44elle n'éclaire pas toute la zone de notre consommation.
06:48Et donc, on a mis la question, est-ce que vous êtes prêt à rajouter 60 centimes par an ?
06:51Massivement, les gens ont dit oui.
06:52Si bien que tout le monde répond oui.
06:53Mais après, il y a d'autres choses.
06:54Votre question est intéressante parce que nous, on a découvert, nous l'équipe,
06:58que la détresse des producteurs de cerises qui arrachent leurs arbres en France,
07:01il y en a 30% de moins là en quelques années,
07:04c'est parce que, depuis toujours, on ne sait pas qui a décidé ça,
07:09c'est le syndrome Kaiser-Sosé de Usual Suspect, on ne sait pas qui c'est,
07:13on a découvert qu'on vendait naturellement les plus grosses cerises.
07:18Mais les moyennes, pas les toutes petites,
07:20elles ne sont pas vendues, donc pas valorisées.
07:23On a proposé à tout le monde de mettre ces cerises-là plutôt que les très grosses.
07:27À l'instar d'un arbre cerisier chez nos camp-parents,
07:30personne n'est venu faire des tris, des poupons.
07:33Celle-là, je ne le pas, elle n'est pas assez grosse.
07:35Voilà, le panier de récolte chez une grand-mère ou un grand-père ou chez ses parents,
07:39c'est vraiment les cerises comme elles sont.
07:41Eh bien là, le choix, c'est fait, c'est un calibre moyen,
07:44et c'est ça qui va sauver les producteurs.
07:46Et oui, parce que ça leur permet d'écouler ces cerises qu'ils ont du mal à vendre dans le circuit classique.
07:51C'est ce que je comprends.
07:52Il y a une espèce de règle qui s'est emparée du marché,
07:55comme le beurre bio, avec cette espèce de couleur toute l'année qui s'appelle le carotène,
08:00qui donne un colorant, qui donne la couleur la même au beurre.
08:05On s'est dit, mais pourquoi on ne l'enlèverait pas ?
08:07Maintenant, le beurre, c'est qui le patron ?
08:09On suit les saisons par rapport à ce que mangent les vaches, les fleurs.
08:13Donc, il n'a pas toujours la même couleur.
08:15Et il y a un centime qui a pu être récupéré pour être amené au producteur.
08:18Donc, en fait, nous, pour la première fois consommateurs, on a les données de l'histoire
08:21et on crée le prix voté conseiller, puisque les prix sont libres,
08:25qui nous donne une double indication.
08:28Alors, je reviens au modèle.
08:30C'est une coopérative.
08:31Comment ça marche ?
08:32Alors, il y a une coopérative.
08:33Il y a trois structures.
08:34Ce que je vous décris là est sur le site Internet.
08:37Parce que c'est important pour nous d'être le plus transparent possible,
08:40puisqu'en tant que consommateur, on veut être dans une autre logique
08:45que la logique des marques, on ne sait pas vraiment ce qui se passe derrière.
08:48Là, vous avez tout.
08:49La coopérative, c'est la patronne.
08:51Vous pouvez devenir, comme je le suis et comme 16 000 personnes le sont, sociétaire.
08:56Un euro, c'est la loi qui veut que ce soit un euro à vie.
08:59Vous devenez sociétaire.
09:01Et là, vous allez participer aux décisions de, entre guillemets, de l'entreprise,
09:05qui est une SCIC.
09:06Et à côté d'elle, cette coopérative, le comotive, elle a deux autres structures
09:11qui vont créer des produits maîtres en rayon.
09:14Et les trois structures sont coiffées de la même logique.
09:17Pas de dividendes versés en fin d'année.
09:19C'est-à-dire que l'argent, puisque c'est un immense succès,
09:23revient vers le soutien aux producteurs.
09:25Et on est allé même un peu plus loin en créant, effectivement, la fondation actionnaire
09:29pour que, du vivant de l'équipe initiale, mais également pour les générations futures,
09:38cette aventure, c'est qu'il patron ne pourra jamais être revendu à un groupe
09:43pour faire une opération financière à quelqu'un qui ne serait pas dans les valeurs initiales.
09:48Donc on a une maison solide qui protège les producteurs,
09:51qui nous protège aussi, nous, consommateurs.
09:53Si on protège les producteurs, il ne faut jamais oublier de rappeler
09:56que ce sont des gens qui nous nourrissent tous les jours.
09:58dans le contexte actuel, faire en sorte qu'ils soient là demain
10:01et que leurs enfants et que les plus jeunes reprennent, c'est vital.
10:05Donc c'est vital pour eux et c'est vital pour nous.
10:07On y reviendra sur cette fondation actionnaire,
10:10mais ces dividendes que vous ne versez pas, qu'est-ce qu'ils deviennent ?
10:14Ce n'est pas 100% aux producteurs ?
10:17Alors il y a une mise en réserve dans la partie structure
10:22pour que l'aventure reste indépendante, puisqu'il n'y a pas de banque,
10:27il n'y a pas de fonds, vous savez, généralement dans une structure,
10:30enfin vous ne savez mieux que personne, mais si vous avez un fonds qui vient,
10:34il va vous demander de la rentabilité.
10:36Et là, qu'est-ce qui se passe dans ce cas-là ?
10:38Il aura tendance à dire, mais pourquoi vous donnez autant aux producteurs,
10:41enlevez quelques centimes, à la fin de l'année,
10:44on se paiera de notre investissement.
10:46Bonheur absolu, le succès a été tel,
10:48la bonne étoile est tellement accrochée au-dessus de l'histoire,
10:51on n'a pas eu besoin de banque ni de fonds.
10:53Donc les dividendes, enfin ce qui serait des dividendes,
10:56reviennent en priorité aux producteurs.
10:59Mais vous gardez quand même...
11:00On garde une réserve qui nous rend indépendant,
11:03donc ça reste dans la structure.
11:05Et cette réserve, c'est pareil,
11:06elle va aider d'autres producteurs,
11:09que les 2500 familles impactées directement.
11:11Vous n'imaginez pas, c'est la première fois que je vais le dire,
11:15mais je vous tiens à le signaler.
11:17Quand on achète ces produits,
11:18on a des familles derrière les produits.
11:20Les œufs, le beurre, le lait, la farine, voilà.
11:24Ce sont des producteurs français qui,
11:25bientôt les fruits et légumes s'en sortent.
11:27Mais comme il reste de l'argent,
11:29on a créé des aides directes,
11:321500 euros qu'on mobilise immédiatement.
11:34C'est une histoire de consommateur,
11:35ce n'est pas un discours de marque que je vous fais.
11:38Il y a des gens qui n'ont plus à remplir leur frigo.
11:40On peut les aider.
11:41Et il y a des gens qui n'arrivent pas à remplacer leur tracteur.
11:44On amène 10 000 euros sans garantie.
11:46Ils sont des prêts sans garantie.
11:47Tout ça, c'est possible grâce aux achats de tout le monde.
11:50Et je vous assure, l'équipe s'en occupe
11:52et nous raconte ce qui se passe
11:59quand un producteur n'a plus aucune solution.
12:03Savoir que des consommateurs ont créé une petite tirelire
12:06qui lui redonne l'occasion de relever la tête,
12:09de remplir son frigo, de changer un tracteur
12:11et de repartir,
12:12vous ne pouvez pas imaginer le bonheur qu'il y a à l'autre bout.
12:15Je veux en témoigner parce que l'équipe,
12:17Anna, Marie, s'en occupe toute l'année
12:19et les impacts sont très forts pour les producteurs.
12:23On va aller voir sur le site internet
12:24les témoignages qui sont très touchants.
12:27Et donc cette fondation actionnaire,
12:28vous avez décidé de léguer toutes les actions
12:30de vos entreprises,
12:32pas seulement de C'est qui le patron,
12:33à cette fondation.
12:35Déjà, ce modèle juridique, c'est quoi ?
12:37C'est assez rare quand même.
12:38Oui, c'est très rare la fondation actionnaire.
12:40Il y en a très peu en France.
12:41Il y en a beaucoup plus dans les pays d'Europe du Nord,
12:44aux Etats-Unis aussi.
12:47Je vais le faire concrètement.
12:49Pourquoi est-ce qu'à titre personnel, je l'ai fait ?
12:52De mon vivant, je dirais que tout était stabilisé
12:56pour que ce soit une aventure collective
12:58qui ne puisse pas être autre chose
13:00qu'une aide au producteur.
13:01Par de revente déjà possible.
13:03Oui, parce que vu le succès de la marque,
13:04ça peut aiguiser un certain nombre de convoitifs.
13:06Après, on nous a dit que maintenant,
13:07ça vaut 30-40 millions d'euros
13:09puisque c'est devenu la marque nouvelle
13:11la plus vendue depuis 10 ans,
13:13le lait le plus vendu,
13:14128 millions par an.
13:15Donc ça a une valeur économique.
13:19Le fait est que si je disparais,
13:22ou si ça va être le cas un jour,
13:24mes enfants se retrouvent en situation
13:26de récupérer et donc de pouvoir à nouveau
13:29finalement disposer
13:30et avoir d'autres influences.
13:33Vous leur avez demandé de renoncer à un héritage
13:35de toute façon ?
13:36Oui, et c'était très touchant pour moi.
13:38C'est qu'en France,
13:39on ne peut pas juste mettre ses actions
13:41dans une fondation actionnaire.
13:42C'est une espèce de personne morale
13:44qui fait que ça n'appartient à plus personne
13:46sinon au bien commun.
13:47Il n'y a plus personne qui peut décider,
13:49je dirais, négativement du sort de l'histoire.
13:52Donc c'est ça qui est merveilleux.
13:53Mais mes enfants,
13:54merci à Clara, Léo, Mathéo,
13:56ont dû signer.
13:57Et eux-mêmes se sont finalement
13:59un peu déshérités de cette part d'argent
14:02qu'ils auraient pu imaginer pour eux.
14:04C'était très touchant parce qu'il leur a fallu
14:05à peu près un centième de seconde pour dire oui.
14:08Et je les remercie.
14:09Mais surtout, je suis prêt à aller voir
14:12tous les entrepreneurs,
14:13j'en ai vu beaucoup récemment au MEDEF,
14:15pour leur dire,
14:17être le plus riche du cimetière,
14:18je ne sais pas si c'est quand même
14:19le destin le plus merveilleux qui soit,
14:22pour au moins la moitié,
14:23moi je l'ai fait à 100%,
14:24prévoyez peut-être de mettre le fruit de ce travail
14:27dans une structure de bien commun.
14:30Là, ça va protéger longtemps les producteurs.
14:32Et d'ailleurs, on va lancer dans les prochaines semaines
14:35les entreprises du partage.
14:36C'est le modèle de C'est qui le patron ?
14:38Qu'on propose d'expliquer
14:40et de mettre en place sur d'autres secteurs.
14:42Alors tiens, justement,
14:43sur ce thème,
14:45vous savez que chaque semaine
14:47dans ce grand entretien,
14:49dans la rubrique Prêt pour l'impact,
14:50on demande à l'invité de poser une question
14:52à l'invité de la semaine suivante.
14:53Donc vous poserez une question
14:55au patron du groupe SOS
14:56qui sera là la semaine prochaine.
14:58Mais la semaine dernière,
14:59c'était Thibaut de Saint-Simon,
15:00le directeur général de la Fondation Entreprendre
15:03qui donc a une question pour vous.
15:05On l'écoute.
15:06Cher Nicolas,
15:07ça fait plus de 10 ans
15:08que vous êtes engagé
15:09sur la juste rémunération des producteurs.
15:11À la Fondation,
15:11on est engagé
15:12sur les enjeux d'entrepreneuriat
15:14au sens large.
15:15Je voulais vous demander
15:16comment est-ce qu'on pouvait étendre votre action
15:18pour que chaque entrepreneur
15:20puisse décemment vivre de son activité ?
15:23Alors, est-ce que c'est ce dont
15:24vous commenciez à parler
15:25entre l'entreprise du partage ?
15:27C'est merveilleux.
15:28Là, on est du point de vue de l'entrepreneur.
15:30C'est intéressant ce qu'il dit.
15:33Oui, je vais essayer de faire simple.
15:36Parce qu'il y a beaucoup d'artisans,
15:38d'entrepreneurs
15:39qui se payent à peine.
15:41Qui ont du mal.
15:42Alors, c'est valable
15:43pour toutes les tailles d'entreprises.
15:44Parce que des très grosses entreprises
15:46sont venues nous voir.
15:48Je ne donnerai pas leur nom.
15:49parce qu'on les connaît tous
15:51en disant,
15:52et toutes,
15:53le système capitaliste
15:56actuel
15:57va s'effondrer.
16:00Le tour de magie
16:00n'est plus possible.
16:02En gros, moi, je suis consommateur.
16:03Je ne sais pas vraiment
16:04à quoi sert mon argent.
16:06Je me rends compte
16:06qu'il a un impact négatif
16:08sur des producteurs.
16:09Les salaires ne sont pas très hauts.
16:11L'impact environnemental
16:12est catastrophique.
16:13J'ai envie,
16:14en tant que consommateur,
16:15que mon argent serve
16:16à quelque chose de bien.
16:16Maintenant,
16:18si je dois aller retourner le produit
16:19et comprendre comment il fonctionne,
16:20c'est long et fastidieux.
16:22On va donc
16:23créer une labellisation,
16:26finalement,
16:26consommateur
16:27d'une entreprise.
16:28D'accord.
16:29Je vais savoir
16:29que cette entreprise,
16:31parmi cette famille
16:32qui va grandir,
16:33eh bien,
16:34quand j'achète,
16:35les producteurs,
16:35soit,
16:36s'il y en a dans le système,
16:37sont bien rémunérés,
16:37mais les salariés
16:38sont payés
16:39à un prix correct.
16:41L'impact environnemental,
16:42je peux le mesurer
16:42par transparence.
16:43Je sais qu'en amenant
16:44mon argent à cet endroit-là,
16:45j'ai des chances
16:47que mécaniquement,
16:48le monde aille mieux.
16:48Donc,
16:49les entreprises partagent,
16:49c'est une sorte de label ?
16:51Oui,
16:51c'est un modèle
16:52inspiré de ces 8 ans
16:54de C'est qui le patron
16:55qui,
16:56à mon avis,
16:57va être au-delà
16:58de l'aventure de C'est qui le patron,
17:00un modèle d'avenir.
17:01On ne peut pas imaginer
17:02que le monde détruise
17:03avec l'argent de tous
17:04ce n'est pas facile à gagner.
17:05Et pour répondre
17:06à cette question,
17:06effectivement,
17:07l'entrepreneur,
17:08il doit aussi s'en sortir.
17:10Il y a aujourd'hui
17:10des entrepreneurs,
17:11notamment des petites entreprises,
17:13qui ne gagnent pas leur vie.
17:14C'est-à-dire qu'ils prennent
17:15une part de risque,
17:16ils ne seront jamais millionnaires,
17:18on le sait,
17:19et ils se battent
17:20pour que les entreprises existent.
17:22Eh bien là,
17:22nous, consommateurs,
17:24on va échanger
17:25de la transparence
17:26et du partage
17:27avec ces entrepreneurs
17:29contre un succès.
17:30Parce que
17:31vous prenez n'importe quel secteur,
17:33il faudrait trop de temps,
17:33mais je peux vous décrire ça
17:35sur d'autres secteurs,
17:36comme la santé.
17:37Si à un moment donné,
17:38on sait,
17:38nous, consommateurs,
17:40qu'un entrepreneur
17:41nous a intégrés
17:43en tant que consommateur
17:44à l'intérieur
17:44de son logiciel.
17:46On sait où va l'argent,
17:47à quoi il sert.
17:48On sait que
17:48notre argent apporté
17:49à cet endroit-là
17:50ne peut pas faire autre chose
17:51que mécaniquement
17:52des choses positives
17:53sur le monde
17:53qui nous entoure.
17:54On va naturellement
17:55lui amener
17:56notre soutien de consommateur.
17:58C'est le plus important
17:59qu'il soit
17:59et c'est là
18:00où la fondation actionnaire
18:01se place
18:02dans la structure
18:03pour nous garantir
18:05à nous,
18:05consommateurs,
18:06que c'est prioritaire
18:07d'amener notre argent
18:08dans cette entreprise
18:09plutôt que cette autre.
18:13Avec quand même
18:13la question du pouvoir d'achat.
18:16Dans votre démarche,
18:17à chaque fois
18:18que vous dites
18:18tiens,
18:18on va se positionner
18:19sur un produit,
18:21c'est une démarche
18:22de consommateur
18:23et donc vous évaluez
18:24combien ça va coûter
18:25sur l'année.
18:26On a vécu
18:28une période inflationniste
18:29très forte.
18:29On va peut-être
18:30en vivre une nouvelle
18:31avec la guerre commerciale
18:32allumée par Donald Trump.
18:34Est-ce que ça vous a impacté
18:35à l'époque
18:35et est-ce que vous craignez
18:37que ça vous impacte
18:38dans les mois à venir ?
18:40La chance folle
18:41de cette aventure,
18:42c'est qu'elle n'a pas
18:43du tout été impactée
18:44par les 8 années
18:45et toutes les contraintes.
18:47Ce qui montre bien,
18:49et ce n'est pas pour
18:49les podiums et les chiffres,
18:51que c'est sans doute
18:51l'avenir de notre consommation.
18:53Quand nous consommateurs,
18:54on sait où va notre argent,
18:55je vous donne l'exemple
18:56de la brique de lait.
18:57La brique de lait,
18:58c'est qui le patron ?
18:59Elle a augmenté
19:00entre le Covid
19:01et la guerre en Ukraine.
19:03Elle est passée
19:03de 99 centimes
19:04à 1,27 €.
19:06On s'est tous dit
19:07qu'est-ce qui va se passer
19:08derrière ?
19:10Mais comme on sait
19:10où des centimes
19:12qu'on a rajoutés,
19:13on a pu dire
19:13à tout le monde,
19:14aux sociétaires,
19:15aux consommateurs,
19:16à la presse,
19:17je ne crois pas
19:17qu'il y ait beaucoup
19:17de produits qui l'aient fait,
19:19vous voyez,
19:19ces 28 centimes,
19:21on va vous dire
19:22où ils sont allés.
19:23Il y a eu 13 centimes
19:24vers la laiterie
19:25des producteurs,
19:2615 centimes
19:27vers les producteurs.
19:28Vous savez
19:29qu'à un moment donné,
19:30ça augmente
19:30de 28 centimes,
19:31mais que ça profite
19:32ou à la laiterie
19:33des producteurs,
19:34aux salariés,
19:35on a vérifié aussi ça,
19:36ou aux producteurs,
19:38il n'y a rien eu
19:39qui était allé
19:39du côté,
19:40et merci des distributeurs,
19:41qui ont joué le jeu,
19:41rien du côté
19:42de ses clients patrons
19:42parce qu'il n'y en avait
19:43pas besoin.
19:44Et vous savez
19:44ce qui s'est passé ?
19:45C'est la plus forte progression
19:47dans cette période.
19:48Donc alors que vous affichez
19:4930 centimes de plus,
19:51ça a progressé
19:52de 13%.
19:53Parce que les autres
19:54progressaient plus
19:56en prix ou pas ?
19:57Non, non,
19:57liés ça à la transparence.
19:59Ils suivaient naturellement
20:01cette progression de prix,
20:02ils étaient parfois
20:03moins chers,
20:04mais le rayon a baissé
20:05de 3,5%
20:06à cette période
20:07et c'est qu'il patron
20:08qui était déjà
20:09la marque nouvelle
20:11la plus vendue
20:12a progressé de 13%.
20:13Mais ce n'est pas
20:14pour les chiffres,
20:15c'est pour dire
20:15aux entrepreneurs
20:16n'ayez plus forcément
20:19le rêve
20:20du succès absolu
20:22qui va vous rendre
20:23encore une fois
20:23très riche
20:24pour peut-être pas
20:25toutes les bonnes raisons
20:26du monde,
20:27parier sur un autre chemin.
20:30Je crée une entreprise,
20:31je la crée
20:33dans une logique
20:33de partage,
20:34j'intègre les consommateurs
20:36dans mon système,
20:38je reste un entrepreneur
20:39indépendant,
20:40personne ne viendra
20:41me dire quoi faire
20:42en tant qu'entrepreneur.
20:43Il y a une absolue autonomie.
20:45Mais je sais
20:45et je donne
20:46un repère clair
20:47que l'argent
20:48qu'on m'amène
20:48va servir
20:49à des choses utiles
20:51et que ça ne pourra
20:52plus faire autre chose
20:53que soigner le monde
20:54qui nous entoure.
20:55C'est ça
20:55les entreprises du partage
20:57et on y croit beaucoup.
20:59Je vais m'appuyer
21:00sur une citation,
21:02vous l'avez dit
21:03sur TF1
21:04au mois de janvier dernier,
21:05c'est récent,
21:06si on veut sauver
21:06les agriculteurs,
21:08il doit se passer
21:08quelque chose
21:09cette année.
21:11Pourquoi vous dites ça ?
21:12Qu'est-ce qu'il y a
21:14comme enjeu majeur
21:15ou comme bascule
21:16en cette année 2025 ?
21:17Merci d'en parler.
21:19C'est absolument pas
21:22à la mesure
21:23de l'urgence
21:24que sans doute
21:27notre pays
21:28parle de tout ça.
21:30Je vais être très concret.
21:31Les producteurs
21:32en France,
21:33ils étaient
21:331 500 000
21:35en 1970
21:36en les exploitations
21:38agricoles.
21:38On est à 395 000.
21:41On a perdu
21:411 100 000
21:42exploitants,
21:44des gens qui bossent
21:44tous les jours
21:45pour nous nourrir.
21:46Là,
21:46ça s'accélère.
21:47On est à 27
21:48fermes par jour
21:50qui mettent la clé
21:50sous la porte,
21:51200 par semaine.
21:52Ça s'accélère encore
21:53parce que l'INSEE dit,
21:54vous voyez,
21:55il reste 395 000
21:56exploitations.
21:58Dans 5 ans,
21:59la moitié
21:59part à la retraite.
22:01Donc,
22:02qui va nous nourrir ?
22:04Puisque
22:04les producteurs
22:06arrêtent,
22:07ne reprennent pas
22:07les fermes
22:08parce qu'il n'y a
22:08pas de revenus.
22:09Quand sur le lait,
22:10vous faites 7 jours
22:12sur 7
22:12en tant que producteur
22:13de lait,
22:14lundi,
22:14je vais le faire rapidement,
22:155h30 du matin,
22:17vous avez une première traite,
22:18vous avez une deuxième
22:19traite à 18h30.
22:20Et ensuite,
22:20vous êtes à mardi,
22:22mercredi,
22:22jeudi,
22:23vendredi.
22:23Le vendredi,
22:24il n'y a pas de week-end.
22:25Le samedi,
22:26vous vous relevez
22:26à 5h30,
22:27comme le dimanche,
22:28et vous repartez le lundi
22:29et vous ne prenez pas
22:30de vacances.
22:31Non mais attendez,
22:31on est dans un monde
22:32où ces gens
22:34qui nous nourrissent
22:35tous les jours
22:36n'arrivent pas
22:37à se nourrir eux-mêmes.
22:38Donc l'urgence,
22:38elle est simple,
22:39c'est maintenant
22:40que ça se passe cette année
22:41où on arrive à inverser
22:43cette courbe
22:44du départ
22:44et de l'abandon
22:46de ce métier
22:47merveilleux
22:48qui nourrit les autres
22:50et on aura protégé
22:52de la nourriture
22:53à nos portes
22:54ou alors,
22:55sans être alarmiste,
22:55on va quand même
22:56faire un petit
22:56rapide schéma,
22:59on va parier sur quoi ?
23:00Sur de la nourriture
23:01du bout du monde.
23:02Mais le bateau
23:03du bout du monde
23:03qui va sillonner
23:05entre différents conflits
23:06et sous la pression
23:07de convoi actuellement
23:09évidemment
23:10avec les Etats-Unis
23:14qui créent
23:14une pression supplémentaire.
23:15Comment on est sûr
23:16que cette nourriture
23:17va arriver jusqu'à nous ?
23:18Donc,
23:19on a de la nourriture.
23:19C'est un enjeu
23:20de souveraineté alimentaire
23:21et on rajoute
23:23comme argument.
23:23On connaît,
23:24on sait comment
23:25elle est faite,
23:25il faut qu'on protège
23:26les gens qui nous nourrissent.
23:27Mais il y a une loi
23:28d'orientation agricole
23:29qui a été votée
23:30juste avant
23:30le Salon international
23:32de l'agriculture
23:33qui portait notamment
23:35sur cet enjeu
23:36et qui,
23:37c'est un engagement,
23:38je crois que c'est
23:38sur les 5 ou 10 prochaines années.
23:41Elle est passée à côté
23:43de le...
23:43Non, ça ne marche pas.
23:44On essaie
23:45d'être très bienveillant.
23:46On parle beaucoup
23:47pendant le Salon de l'agriculture.
23:48Emmanuel Macron
23:49est venu nous voir
23:50comme la ministre de l'agriculture,
23:51comme le Premier ministre.
23:53On leur a dit
23:54ce que je vais vous répéter.
23:55Les producteurs disparaissent.
23:58Vous êtes...
23:58Mais alors, il fallait faire quoi ?
23:59Alors, il faut arrêter
24:01de faire égalime
24:011, 2, 3, 4,
24:03jusqu'à 74.
24:06Il faut qu'un acteur,
24:07le seul acteur
24:08qui peut,
24:09dans ses négociations commerciales,
24:11changer le sort des producteurs,
24:13apparaisse.
24:14Cet acteur, c'est nous,
24:15les consommateurs.
24:16C'est-à-dire qu'on doit pouvoir
24:19être autour de la table
24:21quand une marque
24:23avec un distributeur
24:25est en train
24:26de décider du sort
24:27sous pression des marges
24:29du producteur.
24:30Nous, on doit lever la main
24:31en disant
24:31« Attendez, vous faites tout ça
24:32pour nous.
24:33Vous considérez quand même
24:34qu'on est très importants,
24:35nous, les consommateurs,
24:36dans votre schéma.
24:37Eh bien, on vous demande
24:38de protéger avec notre argent
24:40ce monsieur ou cette dame.
24:42Faites en sorte
24:42qu'ils gagnent leur vie. »
24:43Si on n'est pas là,
24:44il y aura toujours des arbitrages
24:45où à la fin, vous savez,
24:46c'est le producteur,
24:47celui qui se défend le moins,
24:48la surface un peu molle
24:49de l'équation
24:51à qui on dit
24:51« Désolé, on ne peut te laisser
24:53que les miettes
24:54de notre négociation
24:56trop dure. »
24:57Donc, mettez les consommateurs
24:58dans l'histoire.
24:59On est bienveillants.
25:01On est capables
25:02de protéger
25:03et de faire
25:03beaucoup de publicité positive
25:05demain à des marques
25:06qui feront la même chose.
25:07Il ne faut pas
25:08que c'est qu'il patron
25:08reste seul
25:09à faire du bien
25:11aux producteurs.
25:12Il faut que toutes les marques
25:12s'y mettent.
25:13Ce n'est pas forcément
25:14inflationniste ?
25:16Non, parce que
25:17si vous avez
25:19ce que j'appellerais
25:20ce qu'on appelle
25:20aujourd'hui
25:21le juste prix,
25:22vous êtes en face
25:23d'un prix durable.
25:25Et merci aussi
25:26pour cette remarque
25:26qui va me permettre
25:27de vous dire
25:27comment on va faire
25:28des économies
25:29sur le long terme.
25:31Quand vous avez
25:31une brique à 1,27,
25:33elle est au juste prix.
25:34Elle n'est pas plus chère
25:35que celle qui est à 1,15.
25:36L'autre n'est pas
25:38au prix
25:38où il faudrait
25:40finalement trouver le produit
25:41pour que notamment
25:42le producteur vive.
25:43Il y a une logique
25:44très simple.
25:44Et la transparence,
25:46récemment on a donné
25:46tous nos comptes
25:48au patron d'intermarché
25:48Thierry Cotillard
25:49qui voulait voir
25:50où est l'argent,
25:51comment, pourquoi,
25:51à quoi il servait.
25:52Quand on est sûr
25:53que l'argent sert
25:54à quelque chose de bien,
25:54on achète les produits.
25:56L'équation qu'il faut
25:57avoir en tête,
25:5830 secondes,
25:58c'est que les économies
25:59qu'on fait à court terme
26:00quand on achète moins cher,
26:01on va le payer
26:02une fortune derrière.
26:04Quand à un moment donné
26:05il faut réparer
26:05les impacts sur la santé,
26:07les impacts sur l'environnement,
26:08ce qui nous semble être
26:11un retardement économique
26:12pour la suite.
26:13Payons au juste prix
26:14les produits
26:15en protégeant les producteurs.
26:17Merci beaucoup Nicolas Chaban
26:18et à bientôt
26:19sur Bsmart for Change.
26:21On passe tout de suite
26:21à notre rubrique
26:22Startup.