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00:00...
00:00Il y a tout ce qu'on peut rêver, les coraux, qui sont préservés.
00:23Ce que je recherche, on l'a. Sérénité, calme.
00:30Depuis 30 ans, la gendarmerie a essayé de faire tout ce qu'elle pouvait
00:34pour se réconcilier avec les gens de la tribu.
00:40C'est le pacte de bienvenue.
00:45Dans les 17, il devait y avoir 14 jeunes qui étaient des milliards.
00:52C'est un anxiolytique et un myo-relaxant.
00:56C'est dégueulasse à voir, en vérité.
01:00Bonsoir et bienvenue dans Enquête exclusive qui vous emmène ce soir en Nouvelle-Calédonie,
01:07ce petit bout de France en Océanie, où a eu lieu, il y a quelques heures,
01:10un référendum d'autodétermination qui a donné une large victoire
01:14des partisans du maintien de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française.
01:18Et nous nous sommes intéressés à la face sombre de l'archipel,
01:22qui détient en effet de tristes records en matière de consommation d'alcool,
01:25de drogue, mais aussi de délinquance.
01:28Ces derniers mois, d'ailleurs, les agressions contre les gendarmes ont sérieusement augmenté.
01:32Les tensions persistent sur place,
01:3430 ans après les tragédies de la Germain de Fayahoué et de la grotte d'Ouvéa.
01:39Et pourtant, des hommes et des femmes se battent en Nouvelle-Calédonie
01:42pour que l'archipel mérite de nouveau son surnom de l'île la plus proche du paradis.
01:47Un document signé Pascal Caron pour KM Productions et enquêtes exclusives.
01:56Cet endroit de rêve et ses paysages de carte postale
01:58se trouvent à 17 000 km de Paris, à 28 heures d'avion.
02:03Et pourtant, c'est encore un petit bout de France.
02:05Nous sommes en Nouvelle-Calédonie.
02:08Philippe est né ici, il est canaque.
02:10Et la machette, ce n'est pas pour faire peur aux touristes.
02:12Mais au contraire, pour cueillir un fruit qu'on offre ici,
02:19en signe de bienvenue.
02:29Tout le long de la route, il y a les chansons de cocoterie.
02:32Ça fait qu'on leur propose des opinions de l'apéro.
02:34Ce matin, Philippe a justement rendez-vous
02:42avec un groupe d'amateurs de plongée sous-marine.
02:46Ils arrivent de Marseille.
02:50Et ils s'apprêtent à vivre un moment unique.
02:55Est-ce que ça, on peut mettre un peu là-bas ?
02:57C'est pour l'apéro, les cocos.
02:58Ils ont payé chacun une centaine d'euros
03:14pour plonger dans l'un des 5 plus beaux spots au monde.
03:17C'est plus agréable d'être 4-5
03:23qu'un palanquet de 15 personnes, quand même.
03:25Si tu sais ce que c'est,
03:28quand tu es trop, il y a trop de bulles,
03:29trop de monde, c'est moins agréable.
03:38Très peu d'endroits sur la planète
03:39permettent de vivre ce genre de sensations.
03:42À peine à l'eau,
03:43le petit groupe assiste à un spectacle incroyable.
03:45Un banc entier de requins récifs,
03:50à quelques mètres.
03:53Un peu plus profond,
03:55au milieu des coraux,
03:57un balai de poissons multicolores.
04:03Une tortue marine,
04:05en plein repas.
04:10Les 5 Marseillais n'en reviennent pas.
04:13Il y a tout ce qu'on peut rêver, les coraux.
04:15Ils sont préservés.
04:17On sait qu'ils sont mal partout sur la planète.
04:19Ici, ils ne sont encore pas trop mal.
04:21Vous avez le sentiment d'être privilégié, là, aujourd'hui ?
04:23Ah oui, complètement.
04:24Oui, oui.
04:25Même le roi du monde.
04:28Après 45 minutes de plongée,
04:29la noix de coco cueillie le matin même est consommée.
04:36Philippe, le guide canac,
04:38a un peu réussi à faire oublier l'image sulfureuse
04:40que l'île traîne depuis 30 ans.
04:43Car les étrangers n'ont pas toujours été les bienvenus
04:45sur cet atoll,
04:47au nom tristement célèbre,
04:48Ouvéa.
04:52Souvenez-vous,
04:52c'était le 22 avril 1988.
04:56Trois gendarmes massacrés à l'arme blanche
04:58en Nouvelle-Calédonie,
04:5927 autres séquestrés quelque part
05:01dans la brousse,
05:02sur l'île d'Ouvéa.
05:03Ce jour-là,
05:04une quarantaine d'indépendantistes canac
05:07attaquent la gendarmerie de Fayahoué.
05:09Quatre gendarmes sont tués,
05:1027 militaires sont retenus prisonniers
05:12dans une grotte,
05:14la grotte d'Ouvéa.
05:14Les négociations ne donnant rien,
05:1915 jours plus tard,
05:20le 5 mai,
05:22l'armée donne l'assaut.
05:27C'est un vrai bain de sang.
05:3019 militants indépendantistes
05:31et deux militaires français
05:33tombent sous les balles.
05:38Un drame
05:39qui marquera à jamais
05:41la Nouvelle-Calédonie.
05:44Située juste à côté de l'Australie,
05:48la Nouvelle-Calédonie
05:49est le territoire français
05:50le plus éloigné de la métropole,
05:52encore plus loin que Tahiti.
05:55En un siècle et demi
05:56de présence française,
05:57les tensions ont toujours été vives
05:59entre les canacs,
06:00les populations autochtones
06:01qui se sentent délaissées,
06:03et ceux qu'on surnomme
06:04les caldoches,
06:05les descendants des colons européens
06:07qui ont fait fortune
06:07en venant s'installer ici.
06:11Après le drame
06:12de la grotte d'Ouvéa,
06:12l'État français va calmer le jeu
06:14en offrant à la Nouvelle-Calédonie
06:16un statut sur-mesure.
06:18L'archipel
06:18est semi-autonome.
06:20Il possède son propre gouvernement,
06:22une assemblée
06:23qui peut voter certaines lois,
06:25et il a même la possibilité
06:26de devenir entièrement indépendant
06:28à l'issue du référendum.
06:31Il faut dire que la Nouvelle-Calédonie
06:32regorge de trésors.
06:34Son lagon le plus grand au monde
06:35est classé au patrimoine mondial
06:36de l'UNESCO.
06:37Les paysages sont à couper le souffle,
06:40comme cette forêt en forme de cœur
06:41immortalisée par le photographe
06:43Yann Arthus-Bertrand.
06:46L'année dernière,
06:48120 000 touristes sont venus
06:49découvrir les mille et un visages
06:50de l'archipel,
06:52le nec plus ultra pour les Japonais,
06:54venir s'y marier.
06:56Ici, c'est le paradis.
07:00Ces gisements naturels de nickel
07:02en font également
07:03le territoire d'outre-mer
07:04le plus riche.
07:07Mais les inégalités sont fortes
07:08en Nouvelle-Calédonie,
07:09spécialement chez les Canaques.
07:11Ils représentent 40%
07:13de la population.
07:15Et certains vivent très mal
07:17leur statut d'ancienne colonie.
07:19C'est le pacte de bienvenue.
07:22Les gendarmes se font régulièrement
07:23caillasser.
07:24Et en ce moment,
07:25ils font face à une vague
07:26d'insécurité hors normes
07:27du jamais vu ici.
07:30À Anouméa, la capitale,
07:32des magasins se font dévaliser
07:33par des bandes,
07:35souvent très jeunes.
07:37Dans les 17,
07:38il devait y avoir 14 jeunes
07:40qui étaient des mineurs.
07:41Les chiffres ont de quoi
07:42donner le vertige.
07:44Les cambriolages ont augmenté
07:45de 37% l'année dernière.
07:48L'archipel est également
07:49proie à un autre fléau,
07:50l'ivresse sur la voie publique.
07:52Voir des gens totalement
07:53sous sur les trottoirs
07:54n'étonne plus personne ici.
07:56C'est pas quelque chose
07:57d'anodin, effectivement.
07:58C'est quelque chose
07:58de très courant.
07:59Plus grave,
08:01les accidents dus à l'alcool.
08:02Ils tuent 4 fois plus
08:04qu'en métropole.
08:05Si vous avez bu,
08:05vous ne prenez pas le véhicule.
08:07D'accord ?
08:09Pourtant,
08:10des canaques tentent
08:11de montrer qu'on peut
08:12aussi réussir en Nouvelle-Calédonie.
08:13C'est le cas
08:14de Robert Attiti.
08:16Ce chef de clan
08:16essaye coûte que coûte
08:17de protéger la terre
08:18de ses ancêtres
08:19contre les multinationales
08:20qui polluent.
08:23Pendant 3 jours,
08:24on a bloqué le port.
08:26Une mise à fond
08:27sur l'essor du tourisme.
08:29Un tourisme respectueux
08:30de la nature
08:31à l'image
08:32de son écologe
08:32construit au milieu
08:33de nulle part.
08:35Quand on déprend
08:36dans un eau,
08:36elle commence par ça.
08:38Vous découvrirez également
08:39comment les gens
08:40se détendent le soir
08:41entre amis
08:42ou en famille
08:42grâce à un produit
08:44totalement interdit
08:44en France
08:45mais légal là-bas,
08:46le Cava.
08:47C'est dégueulasse à boire
08:48en vérité.
08:50Cette boisson
08:51a le pouvoir
08:51de rendre zen
08:52n'importe qui.
08:53à l'heure
08:55d'un choix politique
08:56majeur
08:57pour la Nouvelle-Calédonie,
08:59enquête sur ce territoire
08:59français du bout du monde
09:00où les ennemis d'hier
09:02essayent de se réconcilier
09:04à tout prix.
09:14La région
09:14en Nouvelle-Calédonie
09:15où le taux
09:16de délinquance
09:16explose
09:17se trouve
09:18à 160 km
09:19de Nouméa,
09:20la capitale.
09:21De l'extérieur,
09:24Canala
09:25a tout l'air
09:25de la petite bourgade
09:26tranquille.
09:28C'est ici
09:28qu'a été muté
09:29le major
09:29Pascal Gouzou,
09:3047 ans.
09:31Je parle à la mairie,
09:31je suis.
09:33Un sacré changement
09:34pour ce fonctionnaire
09:35originaire de Périgueux.
09:39Barbelé,
09:40grillage,
09:42sa caserne
09:42ressemble
09:43à un vrai
09:43petit fort retranché.
09:45Toutes les gendarmeries
09:46de Calédonie
09:47sont un petit peu
09:47sous ce format-là,
09:48de toute façon
09:49avec des...
09:50avec une...
09:50une sécurité accrue
09:52parce que, bon,
09:52c'est...
09:53parce que c'est voulu,
09:54parce que...
09:55puis bon,
09:55ça fait une...
09:56Il y a deux choses
09:58qui se sont passées
09:59il y a quelques années
10:00ici qui font que, bon,
10:01on est obligé quand même
10:02de se prémunir
10:04et puis d'éviter
10:05que ça se reproduise,
10:07quoi.
10:08Ce matin,
10:09le major
10:10a rendez-vous
10:10à la mairie
10:11de Canala
10:11pour préparer
10:12la prochaine fête
10:13du village
10:13et éviter
10:14les débordements
10:15qui ont souvent lieu
10:16lors des soirées
10:17trop arrosées.
10:19Pour preuve,
10:19ces carcasses de voitures
10:21abandonnées au bord
10:21de la route.
10:22Malheureusement,
10:23c'est une voiture
10:23qui a été dérobée,
10:25ça,
10:25qui a été brûlée.
10:27Les jeunes des villages
10:28un peu éloignés
10:29sortent faire la fête
10:30en ville
10:30et certains volent
10:31une voiture
10:32pour rentrer chez eux.
10:33Puis ils mettent
10:34le feu au véhicule
10:35pour effacer
10:36leurs empreintes.
10:36Pascal est en poste
10:40ici depuis deux ans
10:41et il a réussi
10:42à se faire accepter
10:43par les habitants
10:44et notamment
10:45les enfants.
10:48Des enfants mélanésiens.
10:51J'ai essayé
10:51de créer
10:51un climat de confiance,
10:52de leur montrer
10:52que la gendarmerie,
10:53c'était pas...
10:54On n'était pas
10:55qu'une formation répressive,
10:56qu'on était là
10:56pour aider les gens
10:57parce que c'est...
10:58Je pense que c'est
10:58la mission essentielle.
11:00Et puis voilà,
11:00moi, j'ai essayé
11:01de travailler
11:02avec mon instinct,
11:04avec mon cœur.
11:04Direction maintenant
11:06la mairie de Canala.
11:07On va voir des chefs
11:08coutumiers
11:08et puis il y a des élus.
11:10On a une fête
11:11des écoles.
11:12On va discuter
11:13un petit peu
11:13de la mise en place
11:14d'un dispositif
11:14pour que les enfants
11:15soient en sécurité.
11:18Nous voilà.
11:18Car ici,
11:19même une simple fête
11:20d'école
11:20peut très mal tourner
11:21à cause de l'alcool.
11:22Bonjour tout le monde.
11:25Il y a deux ans seulement,
11:27assister à une telle scène
11:28aurait été impossible.
11:30Voir des chefs
11:30de clan Kanak
11:31et des gendarmes
11:32coopérer,
11:33cela n'arrivait jamais.
11:35Mais aujourd'hui,
11:36ce sont les chefs
11:37des tribus
11:37qui réclament
11:38les mesures
11:39les plus drastiques.
11:40Par le biais du maire,
11:42il y aura un arrêté
11:42sur ce week-end-là
11:43sur la vente d'alcool.
11:45Ok.
11:47Pour éviter les problèmes,
11:49les chefs Kanak
11:50demandent d'interdire
11:50de vente de l'alcool
11:51pendant toute la fête.
11:53Oui.
11:55C'est Pascal
11:56qui a eu l'idée
11:56d'instaurer
11:57ces réunions de travail.
11:58Ils avaient demandé aussi
11:59qu'il y ait de la surveillance.
12:00Normalement,
12:02le gendarme
12:02doit être muté
12:03l'année prochaine.
12:05Depuis que Pascal
12:05est arrivé ici
12:06dans la commune,
12:07il a mis en place
12:08un système
12:09où on pouvait
12:10travailler ensemble.
12:11Merci Pascal.
12:13Il se peut
12:14qu'on va demander
12:15à ce qu'il reste là
12:18pendant quelques années
12:19en plus.
12:20Merci Fabio.
12:21Merci chef de la...
12:22Très tard.
12:23Merci les gouttes du miens.
12:24On se voit samedi.
12:24Si Pascal a réussi
12:27à se faire intégrer
12:28par les vieux sages
12:29du village,
12:30certains jeunes
12:31de la région
12:31restent encore réfractaires
12:32à toute forme d'autorité.
12:35Ce soir,
12:36avant d'aller se coucher,
12:37Pascal décide
12:38d'aller en patrouille
12:38histoire de traquer
12:39les incivilités
12:40qui empoisonnent
12:41le quotidien des habitants.
12:43Là, je fais un petit tour
12:44au niveau de l'église
12:45de Canala.
12:46Il y a des endroits
12:47le soir, comme ça,
12:48à tomber de la nuit,
12:48un petit peu stratégiques.
12:50Il y a une école
12:51catholique juste à côté
12:53qui a été taguée
12:54deux ou trois fois
12:55depuis le début de l'année.
12:56Donc voilà.
12:57On y va faire un tour
12:58avant de rentrer.
13:00Les gendarmes
13:00sont sur leur garde
13:01car ils sont souvent
13:03pris pour cible.
13:04Ça, là ?
13:05C'est un petit caillou.
13:07Les marques
13:07sur leur 4-4 de fonction
13:08ne laissent planer
13:09aucun doute.
13:10Oui, bon,
13:11il est un petit peu gros.
13:13Il y en a un là aussi.
13:17Bon, celui-là,
13:18il est encore
13:18en bon état.
13:19En Nouvelle-Calédonie,
13:21les forces de l'ordre
13:22se font caillasser
13:23en moyenne
13:23tous les 3 jours.
13:25C'est le pacte
13:26de bienvenue.
13:28Il y en a un ici.
13:28C'est deux fois plus
13:29qu'en métropole.
13:30Voilà, c'est pour tester
13:31la solidité des voitures,
13:32en fait.
13:33Si les voitures sont solides,
13:34on les valide
13:34et puis,
13:35on peut les faire partir
13:37dans des ordres sensibles.
13:40Pascal préfère prendre ça
13:41avec le sourire.
13:43Ce soir-là,
13:45R.A.S.
13:45personne ne testera
13:47la solidité
13:48de sa voiture.
13:53Sur le terrain,
13:54la situation
13:54est encore
13:55toujours tendue.
13:57Et pourtant,
13:58l'État français
13:59a fait une énorme
13:59concession.
14:01Il a officiellement
14:02reconnu les descendants
14:03des premiers habitants
14:04comme propriétaires
14:05d'une partie
14:06de la Nouvelle-Calédonie,
14:08un quart de l'archipel
14:09très exactement.
14:11Ces terrains appartiennent
14:11au Canac
14:12et rien qu'au Canac.
14:14Ils sont invendables
14:16à tout jamais.
14:17On appelle ça
14:18les terres coutumières.
14:22Robert Attitier
14:22est l'un de ses
14:23nouveaux propriétaires.
14:25Il fait partie
14:25de la tribu des Goraux.
14:27Coucou.
14:29Robert possède
14:30300 hectares
14:31à l'extrémité sud
14:32de l'île.
14:34Il y gère
14:34un écologe
14:35à destination
14:36des touristes
14:37qui ont envie
14:37de se la jouer
14:38Robinson Crusoe.
14:42Des vacances
14:43au dépaysement
14:44garanti
14:44qui cartonnent
14:46auprès des caldoches.
14:49Comme cette famille
14:50qui vient au week-end
14:51dès qu'elle le peut.
14:53Allez-y,
14:53on vous laisse
14:54sur la terre
14:55et on vous dresse derrière.
14:59C'est un de mes endroits
15:00préférés.
15:00Je prends énormément
15:01de plaisir à venir ici.
15:03Sérénité,
15:04calme,
15:04ce que je recherche,
15:05on l'a.
15:06Quand vous voyez
15:07l'architecture aussi
15:08de l'hôtel
15:09de l'extré-agréable.
15:11Intégrée
15:11dans l'environnement.
15:13Les bungalows
15:14dans le pur style
15:14kanak
15:15se louent
15:16entre 150
15:16et 200 euros
15:17la nuit.
15:19C'est bon,
15:19alors on rentre.
15:23Là,
15:23c'est le bungalow
15:24avec
15:25le litre de place
15:27avec vue
15:27sur le wagon.
15:29Voilà.
15:30Le mobilier,
15:31les matériaux
15:32proviennent
15:32de la région.
15:33Tout est écolo
15:34jusqu'à la clim.
15:36Avec une ventilation
15:37naturelle.
15:38On a le vent
15:38qui raffréchit
15:39un peu à l'intérieur.
15:40Pour ça,
15:41nos bungalows
15:41n'ont pas
15:42de climatiseur.
15:43On essaie
15:44de privilégier
15:45la nature.
15:46Parce que les gens
15:46ils cherchent
15:46les touristes.
15:50Depuis,
15:51d'autres l'ont copié.
15:53Pour Robert,
15:54c'est la preuve
15:55que les kanaks
15:56peuvent s'en sortir
15:56tout seuls.
15:59Je suis assez fier
16:00pour montrer
16:00qu'on croit
16:01aux gens à l'extérieur.
16:02Les gens de pays
16:03aussi peuvent faire
16:03quelque chose.
16:05Notre indépendance
16:06à nous,
16:06elles commencent
16:06par ça.
16:08Déjà,
16:09qu'on puisse
16:10gérer nous-mêmes,
16:11être autonomes
16:12pour nos structures.
16:15C'est par là
16:16ou c'est par ça
16:16ou c'est là
16:17où on doit passer.
16:19Et cette réussite
16:20économique,
16:21Robert en fait
16:22avant tout
16:22profiter son clan.
16:24Car ici,
16:24on travaille
16:25en famille.
16:26Madame la gérante,
16:27mon épouse,
16:28qui m'aide
16:29depuis tout le début.
16:31Pascaline,
16:32c'est le responsable
16:33de la réception.
16:35Pascaline,
16:36qui est original
16:36de la prévue de Toirou,
16:37de la cousine.
16:38Ma fille,
16:39qui est au lycée,
16:40mais comme moi,
16:41quand j'étais au lycée,
16:42le week-end,
16:43je travaillais,
16:43les filles pareilles,
16:44les enfants pareilles.
16:46L'hôtel fait vivre
16:47une dizaine de personnes.
16:5099%
16:51ce sont des locaux
16:51qui tiennent l'hôtel
16:54avec moi,
16:55avec moi
16:55et mon épouse,
16:56avec Eliane.
16:58C'est son père
16:58qui a fait construire
16:59des gîtes
17:00pour accueillir
17:00des touristes ici.
17:01Robert, lui,
17:03a eu la bonne idée
17:04de les transformer
17:04en écologe
17:05quand ça a commencé
17:06à être la mode
17:07il y a 10 ans.
17:09Il fait ainsi coup double.
17:11Il profite de l'argent
17:11des touristes
17:12sans avoir besoin
17:13de bétonner la côte.
17:15Car les Canaques
17:16ont toujours refusé
17:17de céder aux sirènes
17:18du tourisme de masse.
17:20Parce qu'ils savent
17:21que ce sont ces paysages
17:22aux allures de paradis
17:23sur Terre
17:23qui les font vivre.
17:25Mais ils savent aussi
17:26que c'est un environnement
17:28extrêmement fragile.
17:31Dernière catastrophe
17:32écologique en date,
17:33ce conteneur
17:34qui s'est carrément
17:35échoué sur leur barrière
17:36de corail l'année dernière
17:37et qui a déversé
17:38près de 600 kg
17:39d'hydrocarbures
17:40dans la nature.
17:45Alors régulièrement,
17:47Robert prend son bateau
17:48pour partir
17:48en mission d'inspection.
17:53Cet après-midi,
17:55il emmène
17:55son petit-neveu
17:56avec lui.
17:56La tribu de Robert
18:00possède 300 hectares.
18:02Mais quand il s'agit
18:02de protection
18:03de l'environnement,
18:04sa zone de surveillance
18:05s'étend sur un territoire
18:06beaucoup plus vaste.
18:08On a 4000 hectares
18:10d'influence coutumière.
18:12C'est-à-dire,
18:13les 4000 hectares,
18:14toute chose qui se passe
18:15à l'intérieur,
18:16on est obligé
18:16de nous consulter.
18:21Le problème numéro un ici
18:22se trouve à 5 km à peine
18:24de l'écologe de Robert.
18:25C'est cette gigantesque
18:27mine de nickel.
18:29Elle est gérée par Valet,
18:31une société brésilienne,
18:32un géant minier
18:33qui a mauvaise réputation.
18:35Le problème,
18:35ce n'est pas simplement
18:36la déforestation,
18:38mais le procédé
18:39d'extraction du nickel
18:40extrêmement polluant
18:41et qui a de graves conséquences
18:43sur l'environnement.
18:46Robert nous emmène
18:47dans sa crique préférée
18:48où, enfant,
18:50il venait pêcher.
18:51Le remont que tu vois là,
18:52c'est tout ce qui est
18:53en rouge,
18:53qui amène la mine.
18:53Ce sont les fines
18:55qui descendent
18:55avec les fortes pluies.
18:58Et c'est ça
18:58qui vient s'accumuler ici
18:59et puis après,
19:01tout ce qui est vivant ici,
19:02ils sont étouffés
19:03par tout ça.
19:04Impossible de faire évacuer
19:05toute cette boue rouge.
19:07En revanche,
19:07Robert répertorie
19:08tous les autres déchets.
19:10Là, je me demandais
19:11à l'Industrial
19:11de venir chercher ce pneu
19:12et de l'enlever de là.
19:14Il y en a deux,
19:14normalement.
19:14Il y en a un ici
19:15et un plus haut,
19:15je ne te dis pas
19:17ce qu'il y a en dessous.
19:18Peut-être qu'en dessous,
19:19avec chaque cyclone,
19:20ça sort des trucs,
19:21des nouveaux.
19:21Alors ça, c'est un ramin,
19:24mais voilà, il est là.
19:24Ça montre comme quoi
19:25que tout ce qui vient de là-haut,
19:27on les trouve ici
19:28à la sortie.
19:30Toutes ces années
19:31d'exploitation
19:32ont eu un impact
19:33considérable
19:33sur la nature.
19:35L'écosystème
19:35a été entièrement chamboulé.
19:37La faune et la flore
19:38ont pratiquement disparu.
19:39Si Robert ne peut rien
19:59contre les bouts rouges,
20:00il y a en revanche
20:01une autre pollution
20:01qui fait des ravages
20:02et qu'il peut combattre.
20:06Direction la baie de Prony.
20:07Là où les bateaux-cargos
20:10viennent ravitailler
20:11la mine de nickel.
20:15Là devant,
20:15on a un pétrolier à droite
20:17qui attend
20:18de descendre
20:18le fuel
20:19pour l'usine.
20:21Et au milieu,
20:21c'est un bateau de charbon
20:23qui attend
20:24de se chercher.
20:25Et à gauche,
20:26c'est un conteneur
20:28qui vient chercher
20:28du nickel
20:29fini,
20:30dans les conteneurs.
20:31des bateaux
20:33parfois vétustes,
20:34battant pavillons étrangers
20:35qui ne s'embarrassent
20:37pas trop
20:37avec les règles environnementales.
20:40C'est pour cette raison
20:40que Robert patrouille.
20:42Mon rôle,
20:42c'est de regarder autour
20:43s'il n'y a pas de fuite
20:45d'hydrocarbures.
20:47Si aujourd'hui,
20:48Robert est aussi vigilant,
20:50c'est parce qu'il y a 4 ans,
20:51un cargo avait carrément
20:52vidé ses cuves
20:53dans cette baie.
20:54Robert et les autres chefs
20:55canac
20:55avaient dû employer
20:56la manière forte.
20:57Pendant 3 jours,
21:00on a bloqué
21:00le port
21:03parce qu'il y avait
21:04un stock de déchets
21:06sous le ponton.
21:09Il y avait
21:091 000 m3
21:11de charbon,
21:13de soufre
21:14et de calcaire.
21:15Encore le calcaire,
21:16ça va,
21:16c'est du corail.
21:17Mais à priori,
21:18tout a été pompé.
21:19On a tout enlevé.
21:20Et là,
21:21on vient s'envoyer
21:22si les choses
21:22sont faites dans les règles.
21:25Robert Atiti
21:26est bien décidé
21:28à défendre
21:28la terre
21:29de ses ancêtres
21:29contre les ravages
21:30du monde moderne.
21:32Mais les défis
21:33qu'il doit relever
21:33ne s'arrêtent pas
21:34qu'à la pollution.
21:36La Nouvelle-Calédonie
21:37est en effet
21:37confrontée
21:37aux mêmes problèmes
21:38qu'en métropole.
21:41Mais dans des proportions
21:42plus préoccupantes.
21:44C'est encore plus vrai
21:45à Nouméa,
21:45la capitale.
21:47Cette ville
21:48et ses environs
21:48concentrent 180 000 habitants,
21:50les 2 tiers de la population
21:51en Nouvelle-Calédonie.
21:53Et en ce moment,
21:53il y a un phénomène
21:54qui inquiète
21:55les parents là-bas.
21:56Commissariat central
22:00de Nouméa.
22:01Approchez-vous
22:01pour le briefing
22:02s'il vous plaît.
22:04Le capitaine Thierry Bourat
22:06a programmé
22:07une opération
22:07inimaginable
22:08en métropole.
22:10N'hésitez pas
22:10à faire preuve
22:12d'autorité,
22:13ouverture des coffres
22:14et puis vous regardez
22:15un petit peu
22:16ce qu'il y a
22:17dans la voiture.
22:18En cas de besoin,
22:19vous faites appel
22:19par radio
22:20au chien
22:21qui va rapidement
22:22venir au véhicule.
22:24Allez, c'est parti.
22:24Une opération
22:28anti-drogue.
22:30Elle ne va pas avoir lieu
22:31dans une cité sensible,
22:33mais dans un lycée.
22:35Les chefs d'établissement
22:36sont débordés
22:37par le phénomène cannabis.
22:39Alors,
22:39ils demandent à la police
22:40de mener des actions
22:41spectaculaires.
22:42La rue qui donne
22:43sur le pam-pam,
22:43vous bloquez le bas,
22:44vous bloquez le haut,
22:45personne rentre
22:46et personne sort
22:47et tout ce qui est
22:48à l'intérieur
22:48va être contrôlé.
22:50Donc,
22:51ils sortiront
22:51que lorsqu'ils auront
22:52été contrôlés,
22:53reniflés par le chien stup.
22:54Ça marche ?
22:56Quand Thierry arrive,
22:59une quarantaine
22:59de policiers
23:00et de gendarmes
23:01ont déjà encerclé
23:02le lycée.
23:02Et ça n'a pas traîné.
23:10Une première interpellation,
23:13un dealer
23:13qui opère
23:14à la sortie du lycée.
23:28En réalité,
23:30l'objectif numéro un
23:31de cette opération
23:32au coup de poing
23:33n'est pas d'arrêter
23:34les trafiquants.
23:36Mais bel et bien
23:36de dissuader les élèves
23:37de tomber dans le cannabis.
23:40Et voilà comment
23:40ils s'y prennent
23:41pour marquer les esprits.
23:45En ligne,
23:46s'il vous plaît,
23:47on va procéder
23:47à une recherche
23:48de stupéfiants.
23:49Tout ce qui est sandwich,
23:50alimentation,
23:51vous posez sur la toiture
23:52du véhicule.
23:54Des élèves sont choisis
23:55au hasard
23:56et devant tout le monde,
23:58le chien anti-drogue
23:59va les renifler
23:59l'un après l'autre.
24:01Vous allez avancer
24:02d'un pas vers moi
24:03pour que je puisse
24:03passer derrière après.
24:05Allez, avancer d'un pas
24:06s'il vous plaît.
24:07Merci.
24:09Vous gardez les sables
24:10sur le dos
24:11et vous croyez
24:12un petit là.
24:13Tu t'appiques.
24:15J'ai tremblé un peu là-vous.
24:18Le flair du chien
24:19se révèle infaillible.
24:20Infaillible,
24:21l'animal désigne
24:23un jeune garçon
24:23de 16 ans.
24:25Très bien.
24:28On va faire une fouille...
24:29On prend, on prend.
24:32Coutinho,
24:33je cherche.
24:34Dans son sac,
24:35les policiers vont mettre
24:36la main
24:36sur un drôle d'appareil.
24:38C'est ce qu'on appelle
24:41un grinder.
24:42C'est un mélangeur
24:43pour broyer le cannabis.
24:44A l'intérieur,
24:45quelques résidus
24:46de cannabis.
24:47C'est pas la quantité
24:48qui pose problème.
24:49C'est le cannabis
24:50en lui-même.
24:50Le cannabis,
24:51c'est un stupéfiant.
24:51En détenir est interdit.
24:52Le poids ne rentre pas.
24:53Tu as du cannabis,
24:54c'est interdit.
24:55Donc en détenir,
24:55c'est interdit.
24:57Dans le lycée,
24:58t'en connais beaucoup
24:59qui fument ?
25:01Ouais, ça va.
25:02Franchement,
25:0360% à peu près.
25:0660% des élèves
25:07qui fument ?
25:07Ouais.
25:09C'est deux fois plus
25:10qu'en métropole.
25:11Résultat de l'opération,
25:13deux consommateurs
25:14et un dealer interpellé.
25:15Rien d'incroyable.
25:16Mais pour Thierry,
25:18le but recherché
25:18est à temps.
25:19Je pense que maintenant,
25:21tout le monde a vu,
25:21tout le monde s'est téléphoné.
25:23L'important,
25:24c'est qu'on soit vu
25:26et que le message passe.
25:31La consommation
25:32de drogue inquiète.
25:33Mais un autre fléau
25:34frappe la société calédonienne
25:35depuis plusieurs années
25:36et il touche tout le monde.
25:39Les canaques,
25:40comme les caldoches.
25:44Il est 20h à Nouméa.
25:48Et Denis,
25:49le chef de la brigade
25:50de la police municipale,
25:51s'apprête à passer
25:52une nuit mouvementée.
25:54On va aller voir.
25:55Ouais, bien suivi.
25:56Bon, ça, il est 50.
25:56On va aller voir.
25:57On va se rapprocher.
25:58Donc là, c'est parti.
26:00C'est un refus d'obtempérer.
26:03Une voiture
26:04vient de forcer
26:06un barrage de police.
26:08Denis est appelé
26:08en renfort.
26:11Le véhicule
26:12fuyard,
26:13il a percuté
26:14apparemment
26:15un poteau.
26:16Donc on va aller voir
26:17exactement ce qu'il en est.
26:18Les occupants du pick-up
26:23l'ont échappé,
26:23Ben.
26:25Ils ont réussi à fuir
26:26juste avant l'arrivée
26:27de la police.
26:29Mais dans leur état,
26:31ils n'ont pas pu aller
26:32bien loin.
26:35Ils sont descendus, là.
26:36Ils sont pas blessés.
26:38Ce ne sont pas des jeunes
26:42en mal de sensation,
26:43mais un couple
26:44de personnes âgées
26:45fortement alcoolisées.
26:47Donne la main.
26:48Hé, chef.
26:49Donne la main.
26:49Donne ta main.
26:50Tiens pas, mon bras.
26:52Tiens pas.
26:53Tiens-moi, tiens-moi.
26:54Mais celui qui conduisait
27:07le pick-up...
27:09Ouais, c'est lui, là.
27:11Il a été trouvé où, celui-là ?
27:13Surprise,
27:13c'est leur fils.
27:15Et il est dans le même état
27:16que ses parents.
27:22Le week-end,
27:23les policiers tombent souvent
27:24sur ces virés alcoolisants
27:26en famille.
27:28Ils ont moins 2 grammes
27:29d'alcool dans le sang.
27:31Ils tiennent à peine debout.
27:34Mais celui qui risque gros,
27:36c'est lui, le conducteur.
27:37Vous avez le permis ?
27:39Vous n'avez pas le permis ?
27:41C'est quoi, tu vas te faire
27:43du temps permis ?
27:45T'as quoi, toi ?
27:47Je ne sais pas,
27:47c'est pour ça que je te demande.
27:49Ouais, pas de fin de l'année.
27:50Mais on est passé là
27:54où il fallait pas,
27:55et puis on est tombé sur vous, quoi.
27:58On lui a retiré son permis
28:00il y a quelques mois
28:01pour les mêmes raisons.
28:03Et là, vous venez d'où,
28:04comme ça, là ?
28:05C'est fréquent, ouais.
28:06Ça arrive assez régulièrement.
28:07C'est beaucoup, hein ?
28:08Alors, notamment la nuit.
28:10Les gens pensent tenir alcool,
28:11mais vraiment,
28:12c'est pas l'alcool.
28:13C'est un alcool qui les tient.
28:15C'est la vie.
28:18Ah, mais le problème,
28:19c'est que tu mets des vies en danger.
28:24Pour les parents,
28:25ce sera la cellule de dégrisement.
28:28Le conducteur, lui,
28:30risque 2 ans de prison
28:31et 15 000 euros d'amende.
28:35Accident de la route,
28:37vol, bagarre.
28:398 fois sur 10,
28:40c'est l'alcool qui est responsable.
28:43Alors, les autorités locales
28:44ont dû prendre des mesures
28:45très strictes
28:46à l'encontre des fêtards.
28:48Tous les week-ends,
28:48à partir de 4 heures du matin,
28:50c'est comme un couvre-feu.
28:52Allez, c'est votre véhicule ?
28:54Vous n'avez pas bu, monsieur ?
28:56Non, ça va aller.
28:57Non, non, je vous demande
28:58si vous avez bu.
28:59Si vous avez bu,
28:59vous ne prenez pas le véhicule.
29:00D'accord ?
29:02C'est qui,
29:03ce capitaine de soirée ?
29:04C'est vous ?
29:06Il est hors de question
29:07que vous preniez le véhicule
29:07si vous avez consommé de l'alcool.
29:08D'accord ?
29:09On est d'accord ?
29:10Allez, prenez vos jouets
29:10et puis commencez à partir.
29:12C'est l'opération
29:13de sécurisation
29:15des plages du Sud
29:15qui débute
29:16comme tous les week-ends.
29:18En compagnie
29:19de la police nationale,
29:20on procède
29:22à évacuer un peu les plages.
29:24Bonjour.
29:25Allez, il faut commencer
29:26à partir, c'est vous.
29:26Pour éviter
29:27les désordres liés
29:28à l'alcool,
29:29tout le monde est sommé
29:29de quitter la plage.
29:30C'est votre boîte,
29:31vous la ramassez,
29:31vous la mettez dans la poubelle,
29:32s'il vous plaît ?
29:33La Nouvelle-Calédonie
29:34détient un triste record.
29:36C'est le nécessaire
29:36pour votre coupin, là.
29:39Celui du nombre d'ivresse
29:40sur la voie publique.
29:41C'est la police, monsieur.
29:43C'est la police,
29:44il faut vous réveiller.
29:45Il est 50 fois plus élevé
29:47qu'en métropole.
29:48Et si je le prends,
29:49je prends des autres aussi avec.
29:50Et encore,
29:51Denis n'arrête pas
29:51tous ceux qui ont bu à l'excès.
29:53Il n'aurait pas
29:53assez de place en cellule.
29:54Il y a ceux
29:59qui obtempèrent facilement.
30:01Allez,
30:01il faut commencer à partir,
30:02s'il vous plaît.
30:03On ne peut pas vous laisser là.
30:04Vous partez avec lui ?
30:05Et les autres,
30:06comme ces deux militaires
30:07en permission,
30:07qui ont beaucoup de mal
30:10à regagner leur caserne.
30:12Ok,
30:12ok,
30:13ça fait 10 minutes
30:18que ça dure.
30:18Fais pas ton choc
30:19parce que tu vas pleurer
30:20tout à l'heure.
30:20Ce qui a le don
30:21d'énerver Denis.
30:22Tu peux faire partie
30:22du groupe d'élite.
30:23Allez,
30:24pars.
30:25Pars.
30:27Non,
30:27laisse-les partir
30:28parce que s'ils commencent
30:29à trop parler,
30:29ils sont des groupes d'élite.
30:30Ils vont voir
30:30comment ils vont frotter
30:31le fourgon.
30:32Vous allez partir maintenant.
30:33Ça commence à bien faire.
30:36Partez.
30:37Bonne journée à vous, monsieur.
30:38Bonne journée, monsieur.
30:41Il est vrai
30:41sur la voie publique,
30:42c'est un fléau,
30:43ici, à Nouméa ?
30:45Disons que ce n'est pas
30:46quelque chose d'anodin.
30:48Effectivement,
30:48c'est quelque chose
30:49de très courant.
30:50Le fait d'intervenir
30:51rapidement sur les groupes
30:52alcoolisé,
30:53ça permet d'éviter
30:54toutes sortes
30:55de dégradations,
30:56toutes sortes
30:56d'ennuis.
31:00Après deux heures
31:01de ce petit jeu,
31:03une dernière intervention.
31:06L'homme est tellement
31:06alcoolisé
31:07qu'il n'arrive même
31:08plus à se lever.
31:12Il finira la nuit
31:13au poste.
31:13« Allez, il faut partir
31:17maintenant. »
31:20Ce soir,
31:21la police de Nouméa
31:22va encore remplir
31:23toutes ses cellules
31:24de dégrisement.
31:26Et la semaine prochaine,
31:28il faudra encore
31:28recommencer.
31:33Devant les ravages
31:34causés par l'alcool,
31:36les autorités ont déclaré
31:37la guerre à l'alcoolisme.
31:38Il suffit de se poster
31:41devant les supermarchés
31:42le vendredi
31:43un peu avant midi
31:43pour s'en rendre compte.
31:47À cette heure-là,
31:49les Calédoniens font
31:50le plein de bière
31:51et de whisky
31:51et de champagne.
31:54Car la vente
31:55d'alcool est interdite
31:56le week-end.
32:00Nous filmons
32:01en caméra discrète
32:01quelques minutes
32:02avant l'heure fatidique.
32:03le vigile
32:04nous invite
32:05à nous dépêcher.
32:08Et à midi pile,
32:15on nous empêche
32:16d'accéder au rayon.
32:23Conséquence directe,
32:25l'apparition
32:26d'un nouveau marché noir,
32:28la vente d'alcool
32:29sous le manteau.
32:29Ici à Nouméa,
32:33tout le monde
32:33connaît l'adresse.
32:35Un squat
32:35mal famé
32:36à la périphérie
32:36de la capitale.
32:41À peine engagés
32:42dans l'impasse,
32:43des dealers
32:43de cannabis
32:44nous accostent.
32:45Tu dois aller
32:45à ton copain ?
32:46Et pour
32:48la boisson ?
32:50Les revendeurs
32:51d'alcool
32:51sont un petit peu
32:52plus loin.
32:54L'un d'entre eux,
32:55l'homme au tee-shirt bleu
32:56n'a rien
32:57du trafiquant habituel.
32:58Il est âgé
33:00d'une cinquantaine
33:01d'années.
33:02Il a tout
33:02du bon père
33:03de famille.
33:05Pour 1000,
33:06j'en ai juste 4.
33:07Tu vois ça ?
33:07Pour ne pas
33:10se faire prendre,
33:11l'homme n'a pas
33:11d'alcool sur lui.
33:13Comment ?
33:13La clé ou bleu ?
33:14La clé ou bleu ?
33:14Oui.
33:15Il cache la marchandise
33:16à l'arrière
33:18de sa voiture.
33:18Notre dealer de bière
33:28arrondit ses fins de mois
33:29ainsi,
33:30presque en toute
33:30impunité.
33:31Et ça le fait
33:31beaucoup rire.
33:32c'est comme moi.
33:33Ils nous ont pas
33:33qu'ils nous emmèneront
33:34au poste.
33:37Avec les menottes ?
33:38Avec les menottes.
33:39Pour de la bière ?
33:40Voilà.
33:41Ça arrive ça ?
33:41Oui, ça arrive.
33:42Ah ouais ?
33:43Mais la lutte contre
33:44les désordres liés
33:45à la consommation
33:46excessive d'alcool
33:47a des effets encore
33:48plus pervers
33:48que le simple marché noir.
33:51Il y a quelques mois,
33:52le gouvernement
33:53de Nouvelle-Calédonie
33:54a également pris la décision
33:55d'augmenter le prix
33:56de l'alcool,
33:57plus 20% depuis
33:58le début de l'année.
34:00Résultat,
34:01les vols et les attaques
34:01de magasins
34:02se multiplient.
34:03Aurélie est en Nouvelle-Calédonie
34:14depuis une vingtaine d'années.
34:16Elle a suivi ici ses parents.
34:18Elle gère une importante
34:19station-service
34:20avec son père.
34:22Station-service
34:22qui a été la cible
34:24de l'une de ces attaques
34:25spectaculaires.
34:27Les cambriolages de magasins
34:28ont augmenté
34:29de 35% cette année.
34:31Depuis fin 2016,
34:33on commence à avoir
34:35de plus en plus
34:36de visites le soir
34:37dans notre station,
34:39des cambriolages,
34:40des tentatives d'infraction.
34:42Au début,
34:43c'était assez mineur
34:44et plus ça va,
34:45plus c'est de plus en plus
34:46fréquent et important.
34:49L'attaque de sa station-service
34:51a eu lieu en février dernier,
34:53en pleine nuit
34:53pendant la fermeture.
34:55Ils ont tapé
34:56à coups de pied
34:57sur les vides blindés
34:58de la boutique,
35:00donc la partie basse.
35:01La busiste a fini par céder
35:02et après,
35:04ils sont bouffrés
35:05dans la boutique.
35:08Ils étaient une trentaine
35:09dedans,
35:10rentrés comme des sauvages
35:11et ils ont tout saccagé dedans.
35:15Il est 3h du matin.
35:17Quand alerté par le système d'alarme,
35:19Aurélie arrive sur les lieux.
35:22Bonjour.
35:26Ça va ?
35:27Voici mon père
35:28qui est co-gérant
35:29avec moi à la station.
35:30Toute la scène
35:32a été filmée
35:32par les caméras
35:33de surveillance vidéo.
35:35Quand ils découvrent
35:36les images,
35:37Aurélie et son père
35:38n'en croient pas leurs yeux.
35:42Cette nuit-là,
35:43ils sont une bonne trentaine,
35:44les visages cachés
35:45par des foulards
35:45et des capuches.
35:48Le volet métallique
35:49et la porte blindée
35:50vont tenir 5 petites minutes
35:51face à la furie des pillards.
35:53Une fois la porte ouverte,
35:58c'est la ruée.
36:01En quelques secondes,
36:03le magasin
36:04va être littéralement
36:05mis à sac.
36:07Ils se servent
36:07dans les frigos,
36:08ils ont jeté
36:09tout ce qui était
36:10sur des gondoles.
36:12Là, on voit
36:12la gondole du milieu,
36:14enfin celle du milieu,
36:15on va la voir.
36:16Elle va tomber,
36:16ils vont la chavirer.
36:17Là, ils montent
36:17sur le comptoir.
36:19Ils sont déchaînés.
36:20La bande a été arrêtée
36:23quelques semaines après.
36:25La moitié
36:25étaient des mineurs.
36:28Ça vous fait quoi
36:28de revoir ces images,
36:29Joseph ?
36:30Ça me fait...
36:31Effectivement,
36:31on est un petit peu émus
36:33en voyant ça
36:33parce que bon,
36:34ça nous rappelle
36:34des mauvais souvenirs en fait.
36:37Et malheureusement,
36:39ça arrive encore,
36:40c'est arrivé encore
36:41dernièrement
36:41dans d'autres commerces
36:42du coin là.
36:44Il y a encore
36:44quelques jours.
36:45Tous les jours pratiquement,
36:46ça continue encore.
36:47Oui, on est encore
36:48à un cambriolage.
36:50on va dire en moyenne
36:51un cambriolage
36:51tous les deux jours.
36:53Le problème est tel
36:54que les commerçants
36:55de Nouméa
36:56ont dû s'organiser.
36:57Ils ont mis au point
36:58un système d'alerte
36:59cambriolage
36:59sur leur téléphone portable
37:01pour se prévenir
37:02entre eux.
37:04Donc là,
37:04voilà,
37:04par exemple,
37:05ce matin,
37:057h20,
37:06on a eu un cambriolage
37:0850 000 francs en espèces
37:09dans un magasin en ville.
37:10Hier à 9h,
37:12magasin d'alimentation
37:13au centre-ville.
37:17Les raisons
37:17de la recrudescence
37:18de ces actes
37:19de délinquance,
37:20il faut aller les chercher
37:21dans le mal-être
37:22de la jeunesse canaque.
37:24Une jeunesse
37:24qui se sent
37:25de plus en plus exclue,
37:27qui ne croit plus
37:27en l'égalité des chances,
37:29a la possibilité
37:30de s'en sortir
37:30par les études
37:31et un travail.
37:34C'est le cas
37:34des jeunes de Saint-Louis,
37:36un village
37:37à quelques kilomètres
37:38de la capitale.
37:40Ici,
37:40tout le monde les craint
37:41et pour pouvoir
37:42les rencontrer,
37:44il faut d'abord
37:44obtenir l'accord
37:45du chef de la tribu.
37:49Il s'appelle
37:50Rocco Amitan,
37:52c'est un homme politique
37:53de haut plan,
37:54un indépendantiste
37:55très attaché
37:56aux traditions.
37:58Même en étant étranger,
38:00nous devons lui offrir
38:00en cadeau
38:01un paquet de café,
38:03du tissu
38:04et l'équivalent
38:05de 10 euros.
38:08C'est la coutume ici.
38:11Merci,
38:13ça fait partie
38:14de nos croyances.
38:15Voilà,
38:16donc,
38:17on sollicite,
38:18disons,
38:19la méveillance
38:21de nos esprits
38:21pour que tout
38:22se passe bien.
38:23Nous mettons
38:23en relation
38:24avec le monde
38:24de la naturelle.
38:26Voilà,
38:26c'est ça
38:27le sens de la routine.
38:28Merci.
38:29En acceptant
38:30notre cadeau,
38:31Rocco Amitan
38:32vient de nous donner
38:32son feu vert.
38:34Mais pour avoir accès
38:34à ces jeunes
38:35si redoutés là-bas,
38:36une autre personne
38:37doit nous accompagner.
38:41Depuis deux ans,
38:44elle passe
38:44beaucoup de temps
38:45à l'église de Saint-Louis.
38:47Elle s'appelle
38:48Marilyn.
38:51Son fils William
38:52a été tué
38:53par un gendarme
38:53il y a deux ans.
38:55Il voulait forcer
38:55un barrage de police.
38:58Plusieurs jours
38:58d'émeute
38:59et de confrontation
38:59entre les jeunes
39:00et les forces de l'ordre
39:01s'en étaient suivis.
39:03Je savais
39:04ce qui est arrivé
39:05à mon fils
39:05quand il était décédé.
39:11Ça a été très dur
39:12pour moi.
39:13Je me suis dit
39:13il y a un an
39:15sans rien
39:16je ne pouvais pas
39:18je savais plus
39:20quoi faire
39:20et puis j'ai abandonné
39:21mes catéchistes.
39:23La foi est partie
39:24pendant un an ?
39:25Non.
39:26C'est la foi
39:27qui m'a
39:27c'est cette foi
39:29qui m'a permis
39:30de rester toujours debout
39:31jusqu'à maintenant.
39:40Veuve très jeune
39:40Marilyn a dû élever
39:42seule ses cinq enfants.
39:44Elle n'a pas réussi
39:45à écarter William
39:45de la délinquance.
39:49Pour essayer
39:50de canaliser
39:51la rage
39:51des jeunes de Saint-Louis
39:52et éviter
39:53que les choses dégénèrent
39:54Marilyn a monté
39:55une association
39:56autour de la mémoire
39:57de son fils.
39:59Tous les amis
40:00de William
40:00ont adhéré.
40:01C'était très difficile
40:03à les gérer
40:04parce qu'ils sont partis
40:06dans la colère
40:08et puis
40:09ils vont les encadrer
40:11et l'association
40:13l'a permis
40:13de les regrouper
40:14regrouper
40:15et les responsabiliser.
40:20Marilyn essaye
40:21de leur trouver
40:21des occupations
40:22un but dans la vie.
40:25En ce moment
40:25par exemple
40:26ils restaurent
40:27l'accès
40:27à l'ancien dispensaire
40:29à l'occasion
40:30des journées
40:30du patrimoine.
40:31Ils ont 25 ans
40:37et ils ne comprennent pas
40:40pourquoi on les traite
40:41de délinquants.
40:41Toi qu'est-ce que t'as envie
40:43de dire aux gens
40:43qui disent
40:44ouais les gars de Saint-Louis
40:45ils sont délinquants
40:48etc.
40:48Ils trouvent que la société
40:57calédonienne
40:58est très inégalitaire.
41:00Sentiment d'une justice
41:01à deux vitesses,
41:02taux de chômage
41:03à 27%
41:04chez les jeunes
41:04de Canac.
41:05Ils espèrent
41:06qu'avec le référendum
41:07les choses bougeront
41:08enfin.
41:08J'ai envie
41:09que tout change
41:10quoi.
41:11Que la place
41:12des
41:13par exemple
41:14des
41:15politiciens
41:17des gouvernements
41:18et tout ici
41:18dans le pays
41:19je veux que ce soit
41:19des jeunes
41:20quoi.
41:20Quand tu dises des jeunes
41:22c'est des jeunes Canac ?
41:23Des jeunes Canac
41:24ou mélangés
41:25du moment qu'ils pensent
41:26comme un jeune
41:26ils pensent
41:27comme un jeune
41:28mais plus penser
41:29comme avant.
41:31On n'avance pas.
41:33Marilyn espère
41:37que toute la vérité
41:37sera faite
41:38sur la mort
41:38de son fils
41:39William.
41:43Pour l'instant
41:44elle attend
41:45toujours de savoir
41:46si le procès
41:46du gendarme
41:47auteur du tir
41:48mortel
41:48aura bien lieu.
41:55Retour à Nouméa.
41:57Ce soir
41:58Thierry
41:59le commandant de police
41:59et sa femme
42:00Karine
42:00sont de sortie.
42:01ils vont dans un endroit
42:04où tout le monde
42:04se retrouve
42:05après le travail.
42:08Kaldosh
42:08Canac
42:09tous sont devenus
42:11accroît à une boisson
42:11qui fait fureur
42:12en Nouvelle-Calédonie
42:13le Kava.
42:15On le surnomme
42:16l'élixir du Pacifique
42:17et ses effets
42:19sont surprenants.
42:22C'est un anxiolytique
42:24et un myo-relaxant
42:26voilà principalement
42:26il faut se mettre
42:27en disposition
42:29pour le ressentir
42:30un petit peu
42:31un léger travail
42:32de méditation
42:33mais on arrive
42:34à véritablement
42:35se sentir
42:36détendu
42:37une certaine euphorie
42:38une certaine
42:39tranquillité.
42:42Une boisson
42:43tout à fait légale
42:44qui se consomme
42:45dans des établissements
42:46spécialisés
42:47les Nakamal
42:51il est 18h
42:53et celui-là
42:54est déjà bondé.
42:56On fait la queue
42:56et puis on va commander
42:57et puis on va boire
42:59au crachoir.
43:04Ici
43:05une seule boisson
43:06à la carte
43:06ce breuvage
43:08à la couleur marron.
43:09c'est dégueulasse
43:15à boire
43:15en vérité
43:16un goût
43:17un peu de terre
43:18ça veut dire
43:19que le kava
43:20se boit
43:21en un coup
43:21se boit pas
43:22comme
43:23un whisky
43:25se sirote
43:25par exemple
43:26là on boit
43:27pour se débarrasser
43:28et on se rince
43:28la bouche après
43:29et on crache
43:30parce qu'il y a
43:30un crachoir
43:31alors c'est parti.
43:32Maintenant
43:41on va se poser
43:43et on va se détendre
43:44en attendant
43:45l'effet
43:47de détente
43:50de la boisson.
43:53Un shot
43:54coûtant entre
43:551 et 3 euros
43:56en fonction
43:56de la dose.
43:58L'effet lui
43:59se fait sentir
44:00après quelques verres.
44:02c'est difficile
44:03à dire
44:03ce qu'on ressent
44:04mais on est
44:05détendu
44:06on est plus
44:06détendu
44:08voilà
44:10ça relâche
44:12un petit peu
44:12de la tension
44:13qu'on peut avoir
44:14par le stress
44:16du travail
44:16ou autre.
44:19Le kava
44:19est devenu
44:20à la mode
44:20dans tout
44:21l'archipel
44:22et d'après Thierry
44:26il poserait
44:27beaucoup moins
44:27de problèmes
44:28que l'alcool.
44:29Autant l'alcool
44:30va désinhiber
44:31l'alcool
44:32va exciter
44:32autant le kava
44:35détend
44:35et dans ces endroits
44:36les nakamals
44:38il n'y a jamais
44:40de problèmes
44:40il n'y a pas de soucis
44:41il n'y a pas de problème
44:42de violence
44:42au contraire
44:43tout le monde
44:43est détendu.
44:45La propriétaire
44:46des lieux
44:46c'est elle
44:46Emmanuel
44:47devant notre insistance
44:50elle promet
44:51de nous révéler
44:51tous les secrets
44:52de fabrication
44:53de cette boisson
44:53plutôt singulière.
44:57Le lendemain
44:57après-midi
44:58nous retrouvons
44:59Emmanuel
44:59dans son établissement
45:00là j'ai déjà préparé
45:02les racines
45:03j'ai déjà tout rincé
45:04j'étais en train
45:05de préparer ton café
45:06le kava c'est ça
45:08la racine d'un poivrier
45:10qu'on trouve seulement
45:11à 700 km de là
45:13dans les îles Vanuatu
45:14c'est pas quelque chose
45:15qui se conserve en fait
45:16le kava
45:16on le prépare
45:17le matin
45:18pour le vendre
45:20le soir même
45:21donc
45:22c'est un petit peu
45:24le problème
45:25de ce commerce
45:25on va dire
45:26on mise
45:28tous les jours
45:29on regarde le temps
45:30on regarde le jour
45:31le moment du mois
45:32maintenant
45:34il faut transformer
45:35cette racine
45:36en boisson
45:36une transformation
45:40plus complexe
45:40qu'elle n'y paraît
45:41on va aller voir
45:42les garçons
45:43direction le laboratoire
45:44artisanal
45:45tenu par le frère
45:46d'Emmanuel
45:47voilà
45:47là on arrive
45:48dans la zone de pressage
45:49on a nos deux presseurs
45:51Christopher
45:52et mon frère Steven
45:53qui est en train de broyer
45:54viens tu peux t'approcher
45:55d'abord
45:58il faut passer
45:59la racine du poivrier
46:00dans ce hachoir à viande
46:01c'est cette matière là
46:06qui va être mélangée
46:07à de l'eau
46:07par la suite
46:08ensuite
46:10brasser lentement
46:12la mixture
46:12pour lui laisser
46:13le temps d'infuser
46:14mais pas trop
46:15enfin
46:18dernière opération
46:19filtrer cette bouillie
46:21plusieurs fois
46:21le tour de main
46:24du presseur
46:24est essentiel
46:25c'est ce qui détermine
46:27la qualité finale
46:28du kava
46:28au bout de 30 minutes
46:31il est prêt
46:32à être consommé
46:33alors
46:35il y a bien
46:36il y a bien
46:37il est
46:38bien
46:40comme toujours
46:40c'est pour ça
46:41que je continue
46:42de le faire presser
46:42par
46:43la meilleure équipe
46:45des études scientifiques
46:51suspectent le kava
46:52d'être la cause
46:53de certaines hépatites
46:54c'est pour cette raison
46:55que cette boisson
46:56est encore interdite
46:57en métropole
46:58mais en Nouvelle-Calédonie
47:00tout le monde
47:01en consomme
47:01j'ai des clients
47:07qui m'appellent
47:08il n'est pas encore
47:104 heures
47:10ils sont déjà là
47:11bonjour tout le monde
47:14comme cette mère de famille
47:15elle vient avec ses enfants
47:17dès la sortie de l'école
47:18comme si toute la société calédonienne
47:26avait besoin de ces petits moments
47:28où on peut se laisser aller
47:29c'est un rituel madame
47:34du coup
47:35de prendre un petit peu de kava
47:36comme ça
47:36à la sortie de l'école
47:37j'aime bien ce petit moment
47:38oui
47:39pourquoi ?
47:41ça apporte de la détente
47:46voilà
47:48la consommation de kava
47:52a explosé sur l'archipel
47:54il s'est ouvert
47:55quelques 200 nakamals
47:57ces dernières années
47:58aujourd'hui
48:04à l'occasion du référendum
48:06c'est tout l'avenir
48:07de la Nouvelle-Calédonie
48:09qui est en train de se jouer
48:09kanak
48:12kaldosh
48:13blanc noir
48:14tous sont concernés
48:15coïncidence
48:17ce scrutin historique
48:19a lieu 30 ans
48:20après les événements
48:21de la grotte d'Ouvea
48:22nous sommes justement
48:25dans le village de Gossana
48:26le fief des indépendantistes
48:28qui ont attaqué
48:28la gendarmerie
48:29la veille de la date anniversaire
48:32la tribu se réunit
48:34pour rendre hommage
48:35aux 19 indépendantistes tués
48:36au centre
48:38Makiwea
48:40en 1988
48:41il faisait partie
48:43des 40 preneurs d'otages
48:44on peut dire
48:46de cette organisation
48:48qui regroupe
48:50beaucoup de personnes
48:51qui représentent
48:52des familles
48:52des victimes
48:54des rescapés
48:55de la grotte
48:56parmi les personnes
48:58présentes ce soir-là
48:59deux gendarmes en civil
49:00fait exceptionnel
49:03Olivier et Fabien
49:04ont été autorisés
49:06à assister
49:07à la cérémonie
49:08je voulais juste rappeler
49:09que
49:09voilà depuis
49:1030 ans
49:11la gendarmerie
49:12a essayé de faire
49:12tout ce qu'elle pouvait
49:13pour se réconcilier
49:15avec les gens
49:16de la tribu
49:17et puis des autres tribus
49:18ce soir-là
49:19gendarmes et canac
49:20plantent un cocotille
49:21ensemble
49:22en signe de paix
49:23si ce geste symbolique
49:25a pu être possible
49:26c'est parce qu'un homme
49:27se bat depuis plus de 20 ans
49:29pour tenter de réconcilier
49:30les ennemis d'hier
49:31le lendemain matin
49:37à l'aéroport d'Ouvéa
49:38cet homme
49:40c'est lui
49:41Jean-Marie Dassule
49:44un ancien gendarme
49:47ça va bien
49:49si si
49:49il n'y a pas de soucis
49:50il n'y a pas de soucis
49:52je vais bien
49:53je te remercie
49:53il n'était pas présent
49:55à Ouvéa
49:56lors du drame
49:56mais toute sa vie
49:59est intimement liée
50:01aux événements
50:01de 1988
50:02je venais pour les gendarmes
50:05représentant les familles
50:05des gendarmes
50:06mais petit à petit
50:06j'ai tissé des liens
50:07j'ai commencé à tisser
50:08mes liens
50:08à Gossana
50:10avec monsieur
50:11Makiwea
50:11donc
50:12qui lui-même
50:14faisait partie
50:14des mélanésiens
50:16qui avaient attaqué
50:17la brigade à l'époque
50:18quelques mois
50:19avant la tragédie
50:21Jean-Marie
50:21s'était en effet
50:22marié avec une canaque
50:23elle s'appelle
50:24Semma
50:25tirayé entre son amour
50:26et le devoir
50:27le gendarme n'a jamais
50:28voulu choisir son camp
50:29suite au drame
50:30j'ai bien été obligé
50:32de m'impliquer
50:32d'abord vis-à-vis
50:34par respect
50:35pour mon épouse
50:35qui a perdu
50:37qui a perdu
50:38des membres
50:39de sa famille
50:39pour moi-même
50:41qui était gendarme
50:41j'ai voulu démontrer
50:43que j'étais bien présent
50:44auprès de la gendarmerie
50:45alors il faut se servir
50:47de ce drame
50:48justement
50:48pour reconstruire
50:49et puis
50:49et puis travailler ensemble
50:51la main dans la main
50:52Jean-Marie
50:53sa femme
50:54et tous les officiels
50:55se dirigent
50:55vers l'endroit
50:56où le drame s'est noué
50:57il y a 30 ans
50:58la gendarmerie
51:01de Fayahoué
51:01en guise de souvenir
51:04un vieux canon
51:05et une stèle
51:07avec les noms
51:07des six militaires
51:08tombés sous les balles
51:10ce jour-là
51:11Benoît
51:11un canaque
51:12mais également
51:12gendarme
51:13était présent
51:13il a vu un de ses collègues
51:15mourir sous ses yeux
51:16j'étais là
51:17le jour J
51:17j'étais un des otages
51:19j'étais un des gendarmes
51:20moi j'habitais là-bas
51:21et mon collègue
51:23qui a été tué
51:24du jardin
51:25il habitait là
51:26il y a des choses
51:27que j'ai oublié
51:28volontairement d'ailleurs
51:30j'ai oublié
51:31j'ai cherché
51:31volontairement
51:32mais ce qui s'est passé
51:33après
51:33il y a eu des violences
51:34après il y a eu des coups de feu
51:36tout s'est passé très vite
51:39certains essayent d'oublier
51:41Jean-Marie lui préfère
51:42au contraire se souvenir
51:43pour cette cérémonie
51:46du 30e anniversaire
51:47il a réussi à réunir
51:50les ennemis d'hier
51:50les officiels
51:53les représentants
51:54de l'état
51:55et Maki Weah
51:57l'un des preneurs d'otages
51:59il n'était jamais revenu ici
52:01je veux que ça soit pas
52:05un discours lu que par moi
52:06je veux que ça soit un symbole
52:07tout le monde voit
52:08que vous êtes à mes côtés
52:09présenté
52:12Ouvéa
52:15les événements d'avril et mai 88
52:18ont été un déclencheur
52:20irrémédiable
52:21et c'est l'histoire
52:23qui nous l'enseigne
52:24déclencheur d'un processus
52:26qui dit
52:27plus jamais
52:29plus jamais ça
52:30gendarmes et soldats
52:32mort à Ouvéa
52:33je vous salue
52:34les enfants de l'école
52:46entonnent la marseillaise
52:47et quelques instants plus tard
52:54c'est l'hymne calédonien
52:58qui résonne dans la caserne
52:59mais le moment le plus fort
53:09reste encore à venir
53:11Maleta
53:12allez-y au nom de la
53:14tous
53:14allez
53:15c'est quand cette mère de famille
53:20dépose un bouquet de fleurs
53:21son fils
53:23faisait partie
53:24des 19 indépendantistes
53:26kanak
53:26tués dans la grotte d'Ouvéa
53:28malgré la douleur
53:31elle a enfin réussi à pardonner
53:34merci à vous
53:35c'est fort
53:36c'est du jamais vu
53:43c'est
53:43trop fort
53:46je sais pas
53:47j'ai pas les mots
53:47pour vous dire
53:48ce qu'on ressent tous ici
53:50quand on a
53:51on a fait ce travail
53:52de réconciliation
53:53de pardon
53:54de je vous ai dit
53:55de communion
53:55c'est des moments forts
53:57parce que
53:58il faut espérer
53:58qu'on serve d'exemple
54:00pour la suite
54:01des gestes comme celui-ci
54:04il en faudra
54:05beaucoup d'autres
54:05pour arriver à une réconciliation
54:06totale
54:07après des décennies
54:10et des décennies
54:11de méfiance
54:11et de tension
54:12mais Jean-Marie
54:13et sa femme Sema
54:14savent que la fameuse
54:15théorie du vivre ensemble
54:16est possible
54:17il y a 30 ans
54:18lui le gendarme
54:19et elle la kanak
54:21ont bien réussi
54:22à faire voler en éclat
54:23tous les préjugés
54:24toutes les barrières sociales
54:26voilà
54:29c'est la fin de ce document
54:30consacré à la nouvelle Calédonie
54:31je vous rappelle
54:32que le référendum
54:33qui est eu il y a quelques heures
54:34a donné la victoire
54:35au camp loyaliste
54:36aux partisans
54:37du maintien de la nouvelle Calédonie
54:39dans la république française
54:40c'est la fin de cette émission
54:42rendez-vous la semaine prochaine
54:43pour un nouveau document
54:44d'enquête exclusive
54:45la semaine prochaine
54:47enquête exclusive
54:48vous propose un document exceptionnel
54:50au coeur de l'Afghanistan
54:51ce pays
54:52l'un des plus dangereux au monde
54:54et ancien fief de Ben Laden
54:56est ravagé par la guerre
54:57tirs
54:58tirs
54:59vas-y encore
55:01depuis 2001
55:03l'Afghanistan est enlisé
55:05dans un conflit interminable
55:06contre les talibans
55:07l'intervention de la coalition internationale
55:10mobilisant plus de 150 000 hommes
55:12et plus de 40 pays
55:14est un échec
55:15face à la détermination des talibans
55:16qui semble n'avoir peur de rien
55:18vous pensez vraiment
55:20qu'on a peur de vos avions ?
55:21vous pensez qu'on a peur de vos drones ?
55:23aujourd'hui les talibans sont plus forts que jamais
55:25ils tirent leur richesse du trafic d'héroïnes
55:27et contrôlent la moitié du pays
55:29en faisant régner la terreur
55:31dans les régions
55:33la police locale tente de faire face
55:35mais avec des moyens bien limités
55:37taliban
55:38taliban
55:39taliban
55:41à Kaboul
55:41la capitale est en état de siège
55:43le danger est partout
55:45les actes terroristes se multiplient
55:47les rares étrangers encore présents se cachent
55:50et les diplomates en poste
55:51vivent sous haute surveillance
55:53comme l'ambassadeur de France
55:54vous avez peur
55:56il ne faut pas rester à Kaboul
55:58pendant plusieurs mois
56:00nos caméras ont filmé ce pays au bord du chaos
56:03Afghanistan
56:04voyage au coeur de la terreur
56:06c'est la semaine prochaine à 23h
56:07dans Enquête Exclusive
56:08réalisation au plateau de cette émission
56:14Jérôme Pabloski
56:15rédaction en chef d'Enquête Exclusive
56:16Jean-Marie Tricot et Bertrand Deveau
56:18production Marie Serda
56:19bonne soirée sur M6
56:23Sous-titrage Société Radio-Canada
56:25Bégique

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