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Les ministres de l'Intérieur et de l'Éducation nationale, Bruno Retailleau et Elisabeth Borne, se sont exprimés depuis Nantes après l'attaque au couteau qui a coûté la vie à une lycéenne dans l'établissement Notre-Dame-de-Toutes-Aides.

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Transcription
00:00Comme vous le savez, un drame épouvantable s'est produit ce midi dans l'établissement.
00:07Mes pensées vont d'abord à l'adolescente qui a perdu la vie, aux trois élèves qui sont blessés.
00:17Je veux exprimer tout mon soutien, toute ma solidarité à ces victimes, à leur famille, à leurs proches.
00:25Et puis je voudrais aussi rendre hommage aux personnels de l'établissement qui se sont interposés et qui ont pu neutraliser l'agresseur,
00:38ce qui a permis d'éviter que ce drame ne soit encore plus grave que ce que l'on constate aujourd'hui.
00:46Je veux naturellement rendre hommage aux services de secours, aux forces de sécurité qui sont intervenues très rapidement.
00:53Aujourd'hui, c'est vraiment toute la communauté éducative qui est sous le choc et je veux leur exprimer toute ma solidarité, tout mon soutien.
01:05Il y a naturellement un accompagnement psychologique qui a été mis en place, en particulier pour les élèves qui sont impliqués dans l'événement,
01:13qui ont pu être témoins de ces agressions, pour les professeurs aussi.
01:18Et naturellement, ce soutien va être maintenu en tant que besoin dans les jours qui viennent.
01:25Voilà, moi je voudrais simplement redire toute l'émotion et tout le soutien que je veux apporter à la communauté éducative.
01:33Et avec Bruno Retailleau, assurer qu'on est totalement mobilisés pour accompagner la communauté éducative, ici comme ailleurs.
01:43Bien, j'ai tenu à me déplacer aux côtés d'Elisabeth Borne pour ce drame qui nous bouleverse,
01:55qui est un drame qui bouleverse aussi, je pense, toute la nation qui est sous le choc.
01:59La nation qui se tient aux côtés d'abord des familles des victimes.
02:06Il y a encore trois blessés, il y a une jeune fille qui est décédée.
02:13Et nous avons tous une pensée pour ses parents.
02:17Personne ne peut se mettre à leur place, tout simplement parce que perdre un enfant, c'est la pire des douleurs.
02:24Comme Elisabeth, je veux rendre hommage au courage de ceux des enseignants de l'équipe pédagogique
02:32qui sont parvenus à maîtriser le meurtrier, parce qu'il est probable qu'il ait continué sa trajectoire sanglante.
02:42Ils ont eu beaucoup de courage, beaucoup de courage.
02:45Pour le reste, je veux saluer évidemment tous les intervenants qui sont arrivés très très vite.
02:51Elisabeth l'a dit, notamment les policiers, notamment les sapeurs-pompiers,
02:57notamment aussi les médecins, les services des urgences,
03:03toutes celles et ceux qui au quotidien finalement, par leur courage, interviennent pour essayer de sauver des vies.
03:11C'est ce qu'ils ont tenté évidemment de faire.
03:14Enfin, ce que je veux dire, c'est que je suis, comme beaucoup de Français, bien sûr bouleversé,
03:21mais totalement effaré par cette violence qui se déchaîne.
03:26Nous étions avec Isette Baerborn il y a quelques semaines devant un lycée.
03:30Je n'oublie pas qu'il y a un mois, date pour date, un adolescent trouvait la mort poignardée devant un lycée.
03:37C'était dans l'Essonne, bouleversé donc par cet ensouvagement.
03:43Un professeur, une professeure parlait de l'ECOM tout à l'heure comme d'un lieu de vie.
03:50Et moi, comme tant de Français, on ne se résout pas à ce que ces lieux de vie, ces lieux d'enseignement,
03:58deviennent parfois des lieux d'ensauvagement, des lieux de mort.
04:02Je pense qu'au-delà des mesures qu'on peut prendre, qu'on doit prendre, qu'on a déjà prises,
04:08il y a une question beaucoup plus profonde qui concerne toute la société.
04:12Je pense que ce n'est pas un fait divers ce drame, cette tragédie, c'est un fait de société.
04:17C'est un fait de société.
04:18Nous sommes dans une société qui a encouragé le laxisme, qui a voulu déconstruire les interdits, l'autorité, l'ordre, les hiérarchies,
04:32et qui a accouché finalement de toute cette violence.
04:37Avec des jeunes, pour l'instant on ne connaît pas le profil, c'est les enquêteurs sous l'autorité judiciaire
04:43qui devra appréhender notamment le profil psychologique.
04:47Mais cette violence, il faut la dénoncer.
04:52Et au-delà des mesures qui peuvent être prises, et qu'ils seront d'ailleurs,
04:56mais je pense qu'il y a aussi une société à reconstruire, des repères à rebâtir, des hiérarchies à refaire,
05:05une autorité à restaurer.
05:07C'est une question qui nous est posée collectivement, collectivement.
05:12Les familles, l'école, la société.
05:15Est-ce que vous savez si c'est un acte isolé ?
05:21Écoutez, on s'est entretenu bien sûr avec le procureur, le substitut du PNAT,
05:27et pour l'instant on ne peut rien dire, il semblerait que oui.
05:31Mais ce n'est pas à nous de le dire, je pense que le procureur demain fera une communication.
05:35Donc il aura l'occasion, à partir des éléments d'enquête, je veux dire qu'on est très,
05:40en tout cas les services, notamment les forces intérieures, les enquêteurs, on est très mobilisés,
05:47puisqu'au moment où je vous parle, il y a une cinquantaine d'enquêteurs qui ont été mobilisés,
05:52qui travaillent d'arrache-pied, il y a déjà plus de 70 auditions,
05:56et on va continuer pour élucider, évidemment, un maximum cette scène de crime.
06:03Vous parlez du PNAT, ça veut dire qu'il y a une notion de terrorisme ?
06:07Non, le PNAT, parfois, puisqu'il y a eu ce fameux manifeste, il est normal que le PNAT s'interroge,
06:13il s'est interrogé, au moment, là encore, où nous sommes venus vers vous, nous étions aussi avec le substitut,
06:20il n'est pas évident du tout que le PNAT puisse se saisir, en tout cas aujourd'hui,
06:24il est en train d'évaluer, pour savoir si les faits sont de son ressort, de son champ de compétences, ou non.
06:31Probable que non, mais on ne sait jamais, et ce n'est pas moi de le dire,
06:34c'est au PNAT et au procureur qui vous le diront dans les prochaines heures.
06:39Dans quel état de santé sont les blessés ?
06:43Je pense que c'est là aussi, il sera le procureur qui pourra le préciser,
06:47on ne peut pas aujourd'hui garantir que tous les jeunes sont,
06:51notamment qu'un des jeunes est totalement tiré d'affaires.
06:55Est-ce qu'aujourd'hui la foule des sacs, c'est suffisant, en fait, pour éviter ce genre de drame ?
07:00On a conduit, on a conduit mille opérations, je crois, oui.
07:06Et y compris dans le département, le 2 avril s'est tenue une réunion
07:09sous l'autorité de la directrice de cabinet du préfet département,
07:13préfet de région, pour envisager, pour sélectionner des établissements,
07:17il y en a une vingtaine qui ont été sélectionnés.
07:19Et on ne pourra jamais placer un policier ou un gendarme derrière chaque élève.
07:25Bien sûr, il faut faire des fouilles.
07:27Moi, je pense qu'on tirera un certain nombre de conclusions,
07:31mais ce que j'ai dit est important.
07:34C'est un questionnement beaucoup plus vaste.
07:36Il faut reconstruire l'autorité.
07:37On va vers une société d'ensauvagement.
07:39Cette barbarie, y compris qui touche désormais les plus jeunes,
07:42là encore, il faut nous interroger.
07:45Et il faudra travailler, évidemment, à rebâtir ces hiérarchies, cette autorité.
07:50Je pense que ça...
07:51Je peux vous parler d'un phénomène de société,
07:53mais comment on lutte contre un mal aussi profond ?
07:57On lutte en faisant en sorte qu'on ne déconstruise pas, justement, les repères,
08:03l'autorité, les hiérarchies.
08:05Voilà.
08:06Il y a naturellement la question des réseaux sociaux qui est posée aussi.
08:08Vous savez que le président de la République avait lancé une commission sur les écrans
08:12et je pense qu'il aura l'occasion d'en tirer les conséquences prochainement.
08:17Et vous pensez que vous pouvez être entendu, justement, par les réseaux sociaux ?
08:20Parce que souvent, il y a des demandes qui ont été faites
08:22et c'est toujours difficile d'être entendu par ça.
08:24Alors, il y a des domaines dans lesquels il y a une réglementation européenne
08:27et il faut sans doute aller plus loin,
08:29notamment pour protéger les jeunes de l'influence que peuvent jouer ces réseaux sociaux.
08:35Est-ce que ce jeune, justement, avait proféré des menaces sur les réseaux sociaux ?
08:39Parce que ce n'est pas le cas.
08:39C'est l'enquête, mais pas que nous connaissions, en tout cas.
08:42Pas que nous connaissions.
08:43Mais c'est l'enquête qui le dira, bien sûr,
08:45puisque différents éléments, notamment de ces écrans, seront analysés
08:50et ça permettra aux enquêteurs et à l'autorité judiciaire d'en savoir plus.
08:56Il est né à l'extrême droite ?
08:58Pour l'instant, très franchement, aucun élément ne permet de le dire.
09:03Et une fois de plus, ce sera les enquêteurs,
09:05c'est l'enquête et l'autorité judiciaire qui pourront vous le dire.
09:09Que vous ont raconté les professeurs que vous avez rencontrés
09:12qui ont peut-être assisté aux événements ?
09:15Comme vous l'imaginez, toutes les équipes qui étaient présentes
09:18et qui ont pu intervenir pour neutraliser l'agresseur
09:22sont forcément choquées.
09:24Si on se met à leur place, je voudrais à nouveau saluer le courage
09:30de ces professeurs qui sont intervenus,
09:34qui ont eu le courage d'affronter un jeune qui était armé,
09:37qui venait de blesser et de tuer une élève.
09:42Ils sont sous le choc et en même temps,
09:44ils sont aussi très mobilisés pour reprendre leurs cours
09:48et accompagner les élèves et poursuivre le projet pédagogique de l'établissement.
09:52Je pense qu'on a vu une équipe choquée ce soir,
09:55mais aussi très soudée et qui souhaite accompagner au mieux
09:59les élèves dans les prochaines semaines.
10:01Les cours sont suspendus demain ?
10:03C'est le directeur qui vous le dira,
10:04il communiquera ce soir sur la façon dont ça va se passer.
10:07Merci.

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