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Après l'attaque au couteau qui a eu lieu dans un lycée à Nantes, Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, s'est rapidement exprimé sur le sujet. 

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Transcription
00:00Je pense que ce n'est pas un fait divers ce drame, cette tragédie. C'est un fait de société. C'est un fait de société.
00:07Nous sommes dans une société qui a encouragé le laxisme, qui a voulu déconstruire les interdits, l'autorité, l'ordre, les hiérarchies, et qui a accouché finalement de toute cette violence.
00:23Mathieu.
00:24Oui, il y a beaucoup de choses qui interpellent dans cette déclaration du ministre de l'Intérieur, qui obéit à un triptyque bien connu des politiques chaque fois que survient un drame.
00:31La première, c'est la précipitation, la rapidité avec laquelle il se met à tirer de grandes leçons de cette tragédie, alors qu'au moment où il s'exprime, on ne connaît rien d'autre que l'horreur des faits.
00:42Le profil précis du suspect, ses motivations n'ont pas encore été établis. Le procureur ne s'est pas encore exprimé.
00:47Bruno Retailleau aurait pu s'en tenir à des mots pour dire sa compassion pour les victimes, sa solidarité pour les personnels et les élèves, et puis saluer l'action des forces de l'ordre.
00:55Mais non, quelques heures à peine après le drame, le voilà déjà qui troque sa casquette de ministre de l'Intérieur pour celle de commentateur en version sociologue autoproclamée.
01:04Il parle de faits de société, Bruno Retailleau.
01:07Oui, c'est la deuxième chose qui frappe. Après la précipitation, la généralisation. Le ministre l'a dit sur un ton très solennel.
01:13La tragédie d'hier n'est pas un fait divers, mais un fait de société. Ce n'est pas une phrase anodine.
01:18Lâchez comme ça, c'est un argument à double détente.
01:20Ça permet d'abord de botter en touche, parce que si c'est un fait de société, c'est donc la faute de la société et de personne en particulier.
01:25Ça permet de ne pas se poser des questions comme que font les politiques, les lois sont-elles adaptées ou que fait la police ?
01:30Ensuite, c'est une expression qui fait floresse à droite et à l'extrême droite depuis quelques années.
01:34Éric Zemmour en était un des spécialistes, il est assez coutumier du fait.
01:37Ça permet de choisir dans les tragédies et les faits divers celles qui peuvent sous-tendre un discours politique.
01:43On se souvient par exemple du meurtre du jeune Thomas Acrépole, érigé en fait société par un certain nombre de responsables politiques,
01:49au point de donner lieu à une minute de silence à l'Assemblée.
01:52Ça permet d'imposer ce qu'on appelle aujourd'hui un narratif pour donner une couleur particulière à un événement donné.
01:57Et en l'occurrence, une couleur politique.
01:59Oui, c'est la troisième étape, précipitation, généralisation, instrumentalisation.
02:03Le ministre de l'Intérieur, il voit une occasion de dénoncer une société qui aurait encouragé le laxisme,
02:07voulu déconstruire l'interdit, l'autorité, l'ordre, suivez son regard, on voit bien qu'il dénonce la gauche.
02:12Il dénonce aussi l'ensauvagement, suivez son clin d'œil, cette fois-ci c'est plutôt vers l'extrême droite.
02:17Bruno Rotaillot est un ministre en campagne, c'est un fait politique et pas un fait de société qu'il ne faut jamais oublier.

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