Avec Jean-Christophe Repon, Président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment
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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:03Ce matin sur l'antenne de Sud Radio, et j'y tiens, nous donnons la parole à la Confédération de l'Artisanat et des petites entreprises du bâtiment.
00:12Combien d'entreprises, Jean-Christophe Repon, vous êtes président de la CAPEB, combien d'entreprises en France et combien de personnes ça représente ?
00:20Nous avons à peu près, dans la structure artisanale, donc des entreprises de moins de 10 salariés à peu près,
00:24nous avons à peu près 97% du tissu du monde du bâtiment, ce qui sont des petites structures.
00:31Donc on a à peu près 500 000 entreprises de moins de 10 salariés, et à la CAPEB, nous avons 62 000 entreprises adhérentes,
00:37et donc nous sommes la première organisation en nombre d'adhérents en France dans le bâtiment.
00:40500 000 entreprises de moins de 10 salariés, vous vous rendez compte ce que ça représente ?
00:45Des entreprises qui s'inquiètent, parce que le marché n'est pas bon, parce qu'en ce moment, les affaires, ça ne fonctionne pas.
00:52Vous avez des chiffres, des chiffres qui prouvent que l'artisanat du bâtiment s'enfonce dans une crise profonde ?
01:00Ça fait plus d'un an et demi qu'on dit aux différents gouvernements, on est bien sensibles au fait qu'il y a eu plusieurs gouvernements,
01:05que la crise était pour le moment conjoncturelle et qu'elle allait devenir structurelle.
01:10Et là, je pense qu'on est à huit trimestres de recul d'activité, on est au premier trimestre 2025 avec moins 5% encore d'activité,
01:17notamment sur des secteurs qui devraient être très dynamiques.
01:19Premier trimestre 2025, moins 5% d'activité.
01:22Moins 5% d'activité, avec bien sûr le neuf qui entraîne un peu plus tout ça,
01:25mais on a aussi la rénovation, l'entretien de rénovation qui est un peu la base de nos métiers, de notre activité,
01:31mais aussi la rénovation énergétique qui devrait être une locomotive fabuleuse qui est à moins 1,5.
01:36Donc ce qui veut dire que l'ensemble des secteurs sont en recul.
01:38On a, le plus inquiétant pour nous, c'est qu'en 2024, on a détruit 27 000 emplois dans la TPE,
01:44dans les entreprises de moins de 10 salariés, 27 000 emplois détruits en 2024.
01:49Voilà, et depuis début 2025, ça se poursuit, cette destruction d'emplois.
01:53On est à moins 5%, donc on n'a pas encore les chiffres de l'emploi du premier trimestre, bien évidemment,
01:58mais quand on fait moins 5% d'activité alors qu'on était à moins 4 dans les trimestres 2024,
02:02je ne vois pas comment on va créer de l'emploi en début 2025.
02:03Et les défaillances d'entreprises ?
02:05On est à peu près, sur l'ensemble de la structure du bâtiment, à peu près à 14 000 défaillances d'entreprises,
02:10toute taille d'entreprises, et c'est aussi très inquiétant pour cela.
02:13Et c'est pour ça qu'on demande au gouvernement d'être un peu plus sensible à l'artisanat,
02:18au monde de l'artisanat du bâtiment, qui est un élément essentiel, me semble-t-il, de l'activité de la construction.
02:23Et actuellement, on est en train de périr doucement dans l'indifférence générale des gouvernements.
02:28Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les commandes publiques ne sont pas là ?
02:32Ça veut dire que les privés, les propriétaires privés ou les particuliers qui veulent faire faire des travaux...
02:39Mais qu'est-ce qui se passe exactement ?
02:41En fait, vous voyez que tous les voyants sont au vert pour que l'activité soit présente,
02:46puisqu'on a un taux de l'inflation qui est en baisse, des taux d'intérêt qui ne sont pas très hauts,
02:51mais on a une épargne qui monte encore à 18%.
02:53Ça veut dire que le marché n'a pas confiance.
02:55C'est-à-dire que le pays en épargne au lieu de faire des travaux ?
02:58Mais il n'a pas des travaux.
02:58Et donc, on a un défi de confiance, notamment sur la partie rénovation énergétique.
03:02Il faut que le gouvernement fasse, je dirais, une grande messe,
03:05prendre des décisions pour permettre l'accès à ces marchés-là,
03:08de la rénovation énergétique à l'artisanat.
03:11Actuellement, on a une vision qui est très concentrée.
03:15C'est-à-dire qu'en gros, on a un des rares secteurs actuellement dans le bâtiment
03:18qui est encore très déconcentré.
03:19Vous le disiez, 500 000 entreprises, des petites entreprises,
03:22conflits qui sont organisés, mais sur l'ensemble du territoire,
03:24et qui fait et de l'emploi normalement, et aussi de l'apprentissage.
03:27Et on a la volonté d'organiser le marché en le concentrant par des intermédiaires,
03:32par des métiers nouveaux qui permettraient de pouvoir mieux organiser.
03:36Et nous, on dit qu'on ne veut pas être demain les agriculteurs d'aujourd'hui.
03:40On veut être de plus en plus d'artisans installés
03:42et relever le défi de la performance énergétique, du maintien à domicile,
03:45et non pas de nous organiser comme une simple main-d'oeuvre.
03:48Et on voit bien que quand on essaie de travailler sur les rangs de sous-traitance,
03:51quand on essaie de travailler sur des entreprises commerciales
03:54qui veulent sous-traiter à des entreprises dites RGE,
03:57le reconnu garant de l'environnement, donc la partie MaPrimeRénov',
04:00là on voit bien que l'État et les intermédiaires se mettent en route
04:06pour que l'artisanat reste une main-d'oeuvre pas chère si possible,
04:10avec de l'auto-entrepreneuriat si possible.
04:12Jean-Christophe Repon, concernant la main-d'oeuvre,
04:14vous arrivez à trouver de la main-d'oeuvre ?
04:16– Actuellement, on détruit la main-d'oeuvre,
04:18donc on a toujours eu des tensions dans le bâtiment,
04:21mais quand on perd 27 000 emplois dans l'année 2024,
04:23je ne veux pas vous dire que la priorité de priorité, c'est de recruter,
04:26la priorité de priorité, c'est l'activité.
04:28Bien évidemment que demain, normalement, on devrait recruter fortement.
04:31– Mais vous pouvez recruter, vous trouvez la main-d'oeuvre ?
04:33– On a des difficultés à trouver encore actuellement.
04:35– Encore ? Malgré une activité en baisse ?
04:39– Bien sûr, et on voit bien que l'activité en baisse
04:42a permis de maintenir un carnet de commandes à 70 jours
04:45qui permet qu'il n'y ait pas encore dans les effectifs de la radicalité,
04:51puisqu'il pourrait arriver très vite de la radicalité dans l'artisanat du bâtiment,
04:55parce qu'on a encore 70 jours de carnet de commandes.
04:57Mais parce qu'on a de moins en moins d'effectifs,
04:58donc du coup, on a rallongé le carnet de commandes en enlevant de la production.
05:03Et nous, ce qu'on veut, c'est relever le défi de la performance énergétique,
05:05donc on veut créer 200 000 à 300 000 emplois,
05:07comme avait prévu la DRETS,
05:10et la capacité de pouvoir engager de l'attractivité dans nos métiers,
05:14des jeunes, des jeunes femmes,
05:16qui créeront leur entreprise de petites structures sur l'ensemble du territoire.
05:19C'est un modèle économique qui est vraiment vertueux
05:22et qui est une plus-value pour la société.
05:24– Merci Jean-Christophe Repon d'être venu nous voir ce matin.
05:27La Confédération de l'artisanat des petites entreprises du bâtiment.